L’Entreprenariat au Maroc :

Levier de Croissance ?
Par Youssef LAGSAIBI, 23/12/2020

L'économie marocaine reposait depuis longtemps sur les investissements publics pour
assurer le développement et la croissance. Ceux-ci ont réussi à soutenir l'activité
économique mais sans atteindre un niveau de croissance satisfaisant. Les politiques
publiques, surtout celle de l'industrialisation accélérée du pays, ont eu pour objet d'attirer
les investissements étrangers directs afin de soutenir la croissance et assurer une création
de richesse durable. Une richesse qui, évidemment, ne peut être créée que par le secteur
privé, le public étant moins performant en cette matière.

Le Maroc a réussi à attirer, via certaines mesures, les investisseurs étrangers, mais leurs
investissements non pas pu remédier à un virus qui porte atteinte à la santé de toute
croissance, appelé "Chômage". Conscient de l'importance de la situation, le Maroc a opté
pour un modèle de développement qui fait de l'initiative individuelle un levier, d'abord de
la croissance (un concept que l'on peut remettre en question si on le prend pour finalité)
mais surtout d'un développement durable et soutenable qui apportera plus de bienfaits et
d'avantages au Maroc tant économiquement que socialement, qu'une simple
augmentation d'un taux et de richesses.

L'entreprenariat via l'initiative individuelle privé, est un véritable levier de la croissance

(si l'on veut se limiter à ce terme). Il constitue, en premier lieu, un remède durable et
efficace au virus du chômage, et assurera, encore, plus de création de valeur ajoutée,
donc plus de richesses, alors plus de croissance. Promouvoir l'entreprenariat alors ne peut
être que bénéfique pour la croissance en tenant compte des deux simples avantages qu'il
assure, sans détailler ce que ça rapporte en terme social.

Promouvoir l'entreprenariat n'est pas si simple qu'il ne l'y apparaît. On remarque que
pour servir cette finalité, l'Etat marocain s'oriente plus vers la question de financement.
Récemment, des mesures admirables ont été prises. Une baisse des taux d'intérêt allant
jusqu'à des taux nuls et la facilitation de l'emprunt pour les teneurs de projet sont toutes
des mesures qui ne peuvent qu'encourager les jeunes à entreprendre plutôt que chercher
des recruteurs. C'est attractif et louable de remédier au premier problème empêchant les
jeunes d'entreprendre. Mais est-ce efficace concrètement ?

Si on est optimiste pour répondre oui, on devrait se demander si le financement est le

seul problème et que, une fois résolu, plus rien d'autre n'empêchera l'entreprenariat. bien
sûr que non ! Les jeunes marocains n'ont pas tous des projets attendant juste du
financement. Il faut avoir déjà un projet viable et fiable, il faut qu'il soit bien étudié, donc
il lui faudra les connaissances nécessaires. Il faut des formations adéquates en la gestion
et l'entrepreneuriat, il faut mettre en place un processus juridique simple et efficace qui
permettra aux gens de formaliser leur statut et structure (il y a plein d'entrepreneurs, mais
dans l'informel). Et il faudra surtout du suivi et du soutien. Mettre les jeunes face à un
établissement de crédit et le livrer à lui-même n'est pas assez séduisant.
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 Certes, il y a plein de lacune et de choses à critiquer dans les mesures de promotion de
l'entreprenariat, mais il faut passer à l'acte et résoudre le problème dans toutes ses
perspectives au lieu de se limiter aux questions financières. Quand on aura fait ça, on
peut ensuite espérer que l'entreprenariat sera un levier puissant et durable pour le
développement et la croissance.