Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction :
La gestion des risques professionnels consiste à la fois à se doter d’une stratégie de
gestion des risques, d’une politique de prévention, de méthodes pour identifier les
risques, les évaluer et les hiérarchiser, de choix de moyens de maîtrise et de
contrôle, d’allocations des ressources budgétaires et humaines correspondantes aux
plans d’action à mettre en œuvre, mais aussi de formation, d’information et de
sensibilisation aux risques de la structure managériale et de tout le personnel .
Évaluer les risques détectés en attribuant une cote à deux facteurs de risques : 1. Le degré de
probabilité qu’un risque se concrétise ; 2. La gravité de l’incidence de chaque risque (par rapport à
celle des autres risques). Pour chacun de ces facteurs, le pointage est défini aux tableaux 3 et 4 ci-
dessous.
Degré de probabilité
Rare : 1 Très peu probable, mais peut se produire dans de rares circonstances.
Peu probable : 2 Ne devrait pas se produire, mais on peut voir des indices d’une
possible occurrence de l’événement.
Possible : 3 Pourrait se produire étant donné que l’événement s’est déjà produit à
quelques reprises dans le passé ou parce que l’on peut voir des indices d’une
possible occurrence de l’événement. Probable : 4 Grande possibilité que l’événement
se produise puisqu’il s’est déjà produit à plusieurs reprises dans le passé ou parce
que l’on peut voir des indices d’une occurrence probable de l’événement.
Presque certaine : 5 Très grande probabilité que l’événement se produise ; très peu
probable qu’il ne se produise pas.
Gravité de l’incidence
Tableau d’APR
HAZOP :
Définition et historique :
« analyse de risques et de sécurité de fonctionnement ») est une méthode d'analyse
des risques industriels créée et développée au sein de la société britannique Imperial
Chemical Industries dans les années 1960 et 1970.
Son intérêt est l'identification et l'évaluation des situations pouvant représenter un
risque pour le personnel ou les équipements, et le déploiement des moyens
(procédés, équipements) de prévention adéquats.
La méthode HAZOP a été initialement développée pour analyser des systèmes de
procédés chimiques. Elle fut ensuite étendue à d'autres types de systèmes
industriels. Elle a aussi été transposée dans le cadre d'opérations complexes et de
systèmes logiciels.
Le terme HAZOP fut employé pour la première fois dans une publication officielle
en 19831.
Présentation de la méthode
La gestion des risques est une exigence incontournable dans nos sociétés
industrielles modernes pour lesquelles l’accident majeur est devenu inacceptable. En
entreprise, l’importance de la sécurité n’est plus à démontrer. Le moyen le mieux
adapté pour maîtriser les risques d’accident est la sûreté de fonctionnement (SdF),
laquelle est un ensemble de méthodes et de concepts. La méthode HAZOP (Hazard
and operability studies) s’inscrit dans la SdF en proposant une démarche
d’amélioration de la sécurité et des procédés d’un système (installation industrielle
en projet ou existante). Elle est traduite en français dans la norme CEI 61882. C’est
un examen structuré, en profondeur, rigoureux, systématique, participatif, de type
inductif, d’identification des dangers et des dysfonctionnements d’un système, mais
qui ne propose pas de solution. Pour ce faire, le système « siège du danger » est
modélisé et analysé pour définir comment son fonctionnement peut conduire à des
dérives par rapport à l’intention de son concepteur. La méthode est
particulièrement adaptée aux systèmes complexes de type thermohydrauliques,
rencontrés sur des sites industriels mettant en jeu des produits ou/et des procédés
dangereux, et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, la
population, les biens et l’environnement. Son domaine d’application comprend les
procédés et les processus dans des secteurs aussi divers que la chimie, la
pétrochimie (son application originelle), le pétrole, l’hydraulique, le nucléaire,
l’industrie alimentaire et les transports. Sa mise en œuvre nécessite la constitution
d’un groupe de travail rassemblant autour d’un animateur, garant de la méthode, une
équipe pluridisciplinaire ayant une connaissance approfondie de l’installation décrite
sur des plans détaillés. La méthode consiste à décomposer le système considéré en
sous-ensembles, appelés « nœuds », puis à l’aide de mots–clés, ou mots guides,
spécifiques à la méthode, faire varier les paramètres du système par rapport à ses
points de consignes, appelées « intentions du procédé ». On obtient ainsi une
déviation dont l’équipe examinera les causes possibles et en déduira leurs
conséquences potentielles pour l’ensemble du système, d’où l’emploi fréquent d’«
analyse des déviations » pour caractériser la méthode HAZOP. L’équipe se
concentre alors sur les déviations conduisant à des risques potentiels pour la
sécurité des personnes, des biens et de l’environnement. Elle examine et définit
ensuite les actions recommandées pour éliminer, en priorité, la cause et/ou éliminer
ou atténuer les conséquences.
L’analyse des déviations fait l’objet d’un enregistrement sous forme de tableaux
des déviations, base indispensable pour la mise en place ultérieure des actions
recommandées par le groupe de travail. Dans le cas de risques majeurs, la
réglementation des sites industriels classés SEVESO impose une évaluation du
risque. La méthode HAZOP conventionnelle, telle que décrite plus haut, comporte
alors une estimation a priori de la probabilité d’apparition des déviations et de la
gravité de leurs conséquences. On obtient une estimation semiquantitative du risque,
se poursuivant par une évaluation permettant de définir l’acceptabilité ou non du
risque. On qualifie alors la méthode HAZOP de « probabiliste » par rapport à
l’approche originelle qualifiée de « déterministe ».
Définition, objectifs et caractéristiques de la méthode HAZOP
1. Définition
La société Chemetics International Ltd, dans son guide à l’introduction de la méthode
HAZOP retient la définition suivante : Méthode HAZOP : « application d’un examen critique
formel et systématique aux intentions du procédé et de l’ingénierie d’une installation neuve
ou existante afin d’évaluer le potentiel de danger lié à la mauvaise utilisation, ou au mauvais
fonctionnement, d’éléments d’équipement et leurs effets sur l’installation dans son
ensemble... ».
Objectif de la méthode
L’objectif de la méthode HAZOP est, à l’origine, d’identifier les dysfonctionnements de
nature technique et opératoire dont l’enchaînement peut conduire à des événements non
souhaités. Il s’agit donc de déterminer, pour chaque sous-ensemble ou élément d’un système
bien défini, les conséquences d’un fonctionnement hors du domaine d’utilisation pour lequel
ce système a été conçu. La norme CEI 6 1882 (voir [Doc. SE 4 033]) définit les objectifs
de la méthode HAZOP originelle, à savoir : « ...identification des dangers potentiels dans le
système. Le danger peut se limiter à la proximité immédiate du système ou étendre ses effets
bien au-delà, comme dans le cas des dangers environnementaux... » ; .identification des
problèmes potentiels d’exploitabilité posés par le système et, en particulier, l’identification
des causes, des perturbations du fonctionnement et des déviations dans la production
susceptibles d’entraîner la fabrication de produits non conformes... » Avec l’apparition de
la Directive SEVESO II et des nouvelles exigences du ministère de l’Écologie et du
développement durable (MEDD) en matière de prévention des risques industriels, la méthode
HAZOP originelle s’avère insuffisante pour l’analyse des risques majeurs. Il faut lui
adjoindre une phase d’évaluation du risque. C’est ainsi que, de purement qualitative, la
méthode HAZOP devient semi-quantitative, contribuant ainsi à améliorer la connaissance du
risque et, de ce fait, la sécurité des installations. Les raisons qui vont conduire à engager
une étude HAZOP sur une installation industrielle peuvent répondre à de multiples objectifs
qui sont en fait des exigences : satisfaire aux exigences de la politique « Hygiène-sécurité
environnement » (HSE) de l’entreprise propriétaire de l’installation ; satisfaire aux
exigences de l’Administration, représentée, en particulier, par les Directions régionales de
l’Industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE) : assurer la conformité avec la
réglementation des Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), les
codes du travail et de l’environnement, la Directive SEVESO ; établir les plans d’urgence :
Plan d’opération interne (POI) pour les installations industrielles, Plan d’urgence interne
(PUI) pour les installations nucléaires, tous deux établis sous la responsabilité de l’exploitant,
et le Plan particulier d’intervention (PPI) et le Plan de prévention des risques technologiques
(PPRT) établis sous l’autorité du Préfet.
renforcer la confiance des parties prenantes (stakeholders) : populations, personnels,
dirigeants, actionnaires, clients ;
Caractéristiques de la méthode
Les principales caractéristiques d’une étude HAZOP sont entre autres : ‾ L’étude est un
processus créatif. Elle consiste à utiliser une série de mots guides pour identifier des
déviations potentielles par rapport à l’intention de conception età employer ces déviations
comme« déclencheurs » stimulant l’imagination des membres de l’équipe dans la recherche
des causes de la déviation et dans l’évaluation des conséquences qu’elles peuvent engendrer.
‾ L’étude se déroule sous la direction d’un chef d’étude qualifié et expérimenté. Celui-ci
s’assure de mener un examen exhaustif du système en s’appuyant sur une pensée logique et
analytique. De préférence, le chef d’étude est assisté par un scribe qui note les dangers et/ou
les perturbations identifiés en vue de leur évaluation et de la recherche de solutions. ‾ La
qualité de l’étude repose sur les qualifications et l’expérience des spécialistes formant
l’équipe. Ces spécialistes de diverses disciplines doivent faire preuve d’intuition et de
perspicacité. ‾ Il convient d’effectuer l’examen dans un climat de pensée positive et de
franche discussion. Lorsqu’un phénomène est identifié, il est noté pour être ultérieurement
évalué et résolu. ‾ Les solutions aux problèmes ne constituent pas le principal objectif de
l’étude HAZOP, mais elles peuvent, le cas échéant, être notées et transmises aux
responsables de la conception.
L’analyse HAZOP : pour quoi faire?
L’analyse de risques HAZOP, acronyme des termes HAZard (danger) et OPerability
(fonctionnement), est une méthode de revue systématique en groupe de travail permettant
d’identifier et d’analyser les dysfonctionnements d’une installation de procédés et la mise en
place de mesures compensatoires. Cette méthode d’analyse de risques est la plus utilisée
mondialement dans les industries chimiques, pharmaceutiques, oïl & gas, notamment lors de
la conception d’une nouvelle installation, la modification ou revue d’une installation
existante. Cette méthode systématique est particulièrement adaptée pour les études de
dangers des installations de procédés industriels. Conformément aux exigences de la
réglementation des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), elle
identifie de façon exhaustive le déroulement des scénarios accidentels conduisant à des
risques potentiels d’accidents majeurs (phénomènes dangereux) et les mesures de sécurité en
place ou nécessaires, en prenant en compte les différentes phases de vie de l’installation
(conception, exploitation, modification, démarrage, arrêt). En pratique, la qualité d’une
analyse de risques HAZOP dépend non seulement de la capacité de l’animateur à appliquer la
méthode, mais surtout à poser les bonnes questions afin de s’assurer que le groupe de travail
identifie tous les risques inhérents au procédé étudié, pas seulement les dangers les plus
évidents. Cette compétence est principalement basée sur l’expérience de l’animateur
(méthodologie HAZOP, connaissance des procédés industriels et leur sécurité, de
l’accidentologie, …)
Principe de la méthode HAZOP
La méthode de type HAZOP est dédiée à l’analyse des risques des systèmes thermo
hydrauliques pour lesquels il est primordial de maîtriser des paramètres comme la pression,
la température, le débit... L’HAZOP suit une procédure assez semblable à celle proposée par
l’AMDE. L’HAZOP ne considère plus des modes de défaillances mais les dérives
potentielles (ou déviations) des principaux paramètres liés à l’exploitation de l’installation.
De ce fait, elle est centrée sur l’installation à la différence de l’AMDE qui est centré sur les
composants. Pour chaque partie constitutive du système examiné (ligne ou maille), la
génération (conceptuelle) des dérives est effectuée de manière systématique par la
conjonction :
De mots clés comme par exemple « Pas de » ; « Plus de » ; « Moins de » ; « Trop de »
Des paramètres associés au système étudié. Des paramètres couramment rencontrés
concernent la température, la pression, le débit, la concentration mais également le
temps ou des opérations à effectuer. Le groupe de travail doit ainsi s’attacher à
déterminer les causes et les conséquences potentielles de chacune de ces dérives et à
identifier les moyens existants permettant de détecter cette dérive, d’en prévenir
l’occurrence ou d’en limiter les effets. Le cas échéant, le groupe de travail pourra
proposer des mesures correctives à engager en vue de tendre vers plus de sécurité. A
l’origine, l’HAZOP n’a pas été prévue pour procéder à une estimation de la
probabilité d’occurrence des dérives ou de la gravité de leurs conséquences. Cet outil
est donc parfois qualifié de qualitatif. Néanmoins, dans le domaine des risques
accidentels majeurs, une estimation a priori de la probabilité et de la gravité des
conséquences des dérives identifiées s’avère souvent nécessaire. Dans ce contexte,
l’HAZOP doit donc être complété par une analyse de la criticité des risques sur les
bases d’une technique quantitative simplifiée. Dans une première approche, une
démarche semi-quantitative pourra être retenue. Cette adaptation semi-quantitative de
l’HAZOP est d’ailleurs mentionnée dans la norme CEI : 61882 « Etudes de danger et
d’exploitabilité (études HAZOP) - Guide d’application.
Le déroulement de la méthode HAZOP
1. Phase préparatoire
L'entreprise doit évaluer la nécessité et la pertinence de recourir à l'HAZOP, puis
délimiter son périmètre d'application. Le système sera divisé en sous-systèmes
appelés "nœuds", l'installation examinée sera appelée "ligne" ou "maille".
L'équipe de travail constituée doit être pluridisciplinaire et doit parfaitement connaître
et maîtriser le nœud et ses lignes/mailles. Elle délimitera les contours du sujet et en
dégagera les objectifs.
2. Générer les dérives potentielles
Afin de générer efficacement des dérives potentielles, la méthode HAZOP prévoit
d'associer des mots-clés qui seront représentatifs des types de déviation possible du
système sous la forme de propositions conditionnelles à tous les paramètres
pouvant interagir sur la sécurité du système. L'équipe de travail sélectionne un
paramètre de fonctionnement de l'exploitation (ex. la température, le temps, la
pression, le débit…) ; choisi un mot-clé définissant une déviation. C'est la
combinaison du mot-clé et du paramètre qui constitue la dérive. Par exemple le
paramètre " Pression ", associé au mot-clé de déviance "Supérieur à" et une valeur
limite, exprime un risque d'une surpression. L'équipe fixe la liste des dérives
plausibles issues des combinaisons paramètres mots-clés pour déclencher l'analyse
des causes et conséquences potentielles.
3. Identifier les causes et les conséquences potentielles
Le groupe de travail réfléchit aux causes et aux conséquences que peuvent
entraîner les dérives crédibles générées.
4. Identifier les moyens de détection et de prévention
L'équipe de travail propose des outils et/ou méthode de détection des dérives et
détecte les outils et/ou méthodes de prévention déjà existante.
5. Émettre des recommandations
L'équipe de travail émet des recommandations d'actions correctives à mettre en
œuvre en cas d'apparition de la dérive, ou des recommandations d'actions
d'amélioration à mettre en place sur les outils et/ou métro des de prévention déjà
existants.
6. Rechercher les dérives jusqu'à épuisement des risques
L'équipe de travail génère toutes les dérives crédibles possibles de la ligne/maille
jusqu'à épuisement des risques, identifie les causes, conséquences, moyens de
détection et de prévention de chaque dérive et émet ses recommandations. L'équipe
de travail procède ainsi pour chaque ligne/maille de chaque nœud identifié.
Afin de faciliter la lecture et l'enregistrement des informations, les résultats de cette
analyse sont généralement repris sous la forme d'un tableau du type :
exemple de tableau pour l'HAZOP
l’HAZOP sur des listes guides à utiliser systématiquement. Il parait ainsi que
l’efficacité de la méthode « What if » est encore plus dépendante de l’expérience
de personnes réunis au sein du groupe de travail. Cette méthode parait donc
moins fastidieuse que l’HAZOP mais est réservée à une équipe expérimentée et
demeure limitée en termes de profondeur d’analyse, en particulier des causes de
dérives. Elle s’apparente plus à une méthode de brainstorming.
Exemple de tableau d'application de la méthode What if
Démarche et exemple d’application
1. Démarche de HAZOP