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Synthèse
Majesté,
Les années 2019 et 2020, concernées par le présent rapport annuel
soumis à Votre Majesté, ont été caractérisées par une conjoncture
particulière, marquée par divers changements qui ont concerné aussi
bien le contexte international que national, en rapport notamment,
avec la crise sanitaire mondiale et ses répercussions sur l’économie
nationale. Ainsi, le produit intérieur brut a connu une régression
importante de 6,3% en 2020. La même année a connu également la
perte de plus de 430 mille postes d’emploi, particulièrement dans les
secteurs de l’agriculture et des services, causant, de ce fait, une
hausse du taux de chômage qui a avoisiné 12% en fin 2020.
S’agissant des finances publiques et pour la première fois depuis
1990, le gouvernement s’est résolu à préparer, au titre de l’exercice
2020, une loi de finances rectificative pour reconsidérer les
orientations générales de la loi de finances dudit exercice, ainsi que
ses hypothèses, qui se sont avérées largement dépassées du fait des
effets liés à la crise sanitaire.
Dans ce cadre, les actions et les mesures prises, suite aux Hautes
Orientations de Votre Majesté, ont permis de limiter la
détérioration des indicateurs économiques, financiers et sociaux, par
l’adoption, par notre pays, d’une approche multidimensionnelle dans
la gestion de la pandémie de Covid19 et de ses effets. Cette approche
a fait de la protection du citoyen, sa priorité fondamentale, à travers
le renforcement du système de santé et la mise en place du chantier
de la généralisation de la protection sociale. En parallèle, des
mesures d’ordre économique et social ont été prises, en particulier la
création du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie, la mise en
œuvre des mécanismes de soutien aux catégories et secteurs
fortement affectés par la crise et la mobilisation du Comité de veille
économique.
Majesté,
Notre pays a connu en 2021 un évènement important, en
l’occurrence la présentation devant Votre Majesté du rapport
général de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement
qui constitue une référence pour une vision nouvelle et renouvelée
et traduit l’étendue de la perception des exigences et des défis actuels
et futurs.
Le rapport de cette commission fait état des principaux atouts,
opportunités, défis et enjeux dus notamment, aux répercussions de
la crise sanitaire mondiale actuelle. Il formule aussi des propositions,
en vue de l’adoption d’une nouvelle approche de développement
susceptible de générer des transformations structurelles dans divers
domaines dont notamment, l’enseignement, la santé et la protection
sociale, l’agriculture et le tourisme. Il accorde aussi une attention
particulière à la transformation numérique et à la dimension
territoriale, en vue de créer des espaces aptes à consolider les
fondements du développement, et à instaurer une nouvelle
gouvernance territoriale, garantissant les conditions d’une vie
décente, aussi bien pour les générations actuelles que futures.
De même, la mise en place d’une approche basée sur les résultats et
l’impact sur le citoyen, et leur adoption comme critères d’évaluation
des politiques publiques et de responsabilisation des parties
concernées, constitue une nécessité impérieuse de la mise en oeuvre
du nouveau modèle de développement. Ceci, eu égard à l’importance
accrue des aspects relatifs au renforcement des principes de bonne
gouvernance, à la moralisation de la vie publique et à la
Majesté,
Dans cette perspective, et en vue d’entamer une nouvelle étape, qui
tient compte des particularités de la conjoncture actuelle, la Cour des
comptes a adopté en 2021, un plan stratégique pour les cinq
prochaines années (2022-2026). Ce plan vise à définir et encadrer les
grandes orientations des travaux des juridictions financières. Il
s’articule principalement autour de la programmation des travaux de
contrôle, l’uniformisation des normes et des approches adoptées
dans ce domaine, la préparation et la publication des travaux des
juridictions financières, l’activation des passerelles entre les
différentes attributions juridictionnelles et non juridictionnelles et
l’instauration d’une culture d’ouverture sur l’environnement
extérieur.
Ainsi, les juridictions financières veilleront, dans le cadre de la
programmation de leurs travaux de contrôle, à ce que leurs
programmes répondent aux préoccupations et aux attentes des
parties prenantes, des acteurs économiques, de l’opinion publique et
des citoyens. Cette programmation sera élaborée selon une approche
fondée sur l’analyse des risques, tout en garantissant l’indépendance,
l’objectivité et l’impartialité des juridictions financières et ce, dans
un cadre flexible et pluriannuel. Dans cette même logique, il sera
tenu compte de la complémentarité et la convergence entre les
missions réalisées par les chambres de la Cour des comptes et celles
confiées aux Cours régionales des comptes, de manière à assurer une
large couverture de l’ensemble des organismes soumis aux
compétences des juridictions financières. Cette approche vise,
également, à apporter une valeur ajoutée et à cibler les domaines
prioritaires, notamment l’évaluation du degré de réalisation des
principaux programmes et projets de développement, de leur mise
en œuvre à l’échelle territoriale, et de leur impact sur le niveau de
vie du citoyen, le climat de l’investissement, la création de la
richesse et des opportunités d’emploi.
S’agissant de la publication des travaux des juridictions financières,
la Cour se donne pour ambition de rehausser la vocation de ses
rapports pour en faire un outil d’orientation, d’accompagnement et
Majesté,
Les juridictions financières disposent, pour l’exercice de leurs
différentes attributions, de moyens financiers, matériels et de
ressources humaines. Elles assurent aussi la mise en œuvre de
programmes de formation pour renforcer les capacités
professionnelles de leurs magistrats et fonctionnaires. Par ailleurs,
les juridictions financières ont pris, durant les dernières années, un
ensemble de mesures destinées à la digitalisation de leurs procédures
et processus.
S’agissant des ressources humaines, la Cour considère la formation,
initiale et continue, comme une composante essentielle en vue de
renforcer les compétences professionnelles de ses magistrats et
cadres et leur permettre d’acquérir les connaissances nécessaires et
adéquates pour un meilleur exercice de leurs missions. Ainsi, la Cour
des comptes a toujours accordé un intérêt particulier à ce domaine
qui constitue un objectif stratégique pour la valorisation et le
développement de son capital humain, particulièrement dans un
environnement caractérisé par l’évolution de la digitalisation et des
systèmes informatiques.
En outre, dans le cadre de l’ouverture de la Cour des comptes sur son
environnement externe, et pour s’inscrire dans les orientations de
notre pays, la Cour veille à contribuer au partage de son expérience
à travers la formation des magistrats et auditeurs des institutions
supérieures de contrôle des pays africains. Ainsi, la Cour a organisé
1
- L’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des
finances publiques (INTOSAI) : La Déclaration de Lima- Octobre 1977, Les
Secteur de l’eau
Secteur de la logistique
2
Selon le dernier recensement disponible, réalisé par le ministère de l’Intérieur
en 2012.
3
Agence Nationale de Rénovation Urbaine et de Réhabilitation des bâtiments
menaçant ruine.
Filière avicole
4
Notamment le programme Tayssir. En effet, selon l’enquête sur « l’appui social
à la scolarisation » réalisée par l’ONDH en 2018, un non bénéficiaire de Tayssir a
2,5 plus de risques d’abandonner ses études qu’un bénéficiaire de ce programme.
Pôle Social
5
L'évaluation menée par le laboratoire national d’études et de surveillance de la
pollution en 2016, en collaboration avec les inspecteurs de la police de
l’environnement relevant du secrétariat d’Etat chargé de l’environnement sur
l’impact des décharges et la mesure de l’efficacité et la performance de leurs
installations.
Coopération entre
les collectivités territoriales
Les Cours régionales des comptes, ont réalisé, sur la base des rapports
particuliers des missions de contrôle de la gestion des organismes de
coopération (au nombre de 65), une mission thématique visant, d’une part,
l’évaluation du cadre global de la coopération entre les collectivités
territoriales, à travers un diagnostic de l’état des lieux actuel et la mise en
exergue des principales contraintes auxquelles il est confronté, et d’autre
part, la proposition des recommandations susceptibles de développer les
dispositifs de coopération entre les collectivités territoriales.
Les Marchés de Gros des Fruits et Légumes (MGFL) sont des Services
Publics Locaux (SPL) dont la création et la gestion ont été confiées aux
communes « urbaines » depuis 1962. Au nombre de 29, ces marchés sont
de tailles très variables et ne couvrent pas toutes les régions de notre pays
y compris certaines régions à vocation agricole. Ils ont permis d’écouler
une moyenne annuelle de 3 MT de fruits et légumes sur la période
2012 - 2020, et ont procuré une moyenne annuelle de 300 MDH comme
recettes fiscales à leurs communes d’implantation.
Ces marchés connaissent des difficultés et peinent à assurer le rôle qui leur
a été dévolu, pour des raisons multiples notamment la non mise à jour de
la réglementation correspondante, vu que certaines obligations, instaurées
depuis les années 60, ont été outrepassées voire tombées en désuétude,
notamment celles relatives à l’obligation de passage des fruits et légumes
par ces marchés et le système des mandataires et de rémunération, et la
concurrence des autres marchés et circuits parallèles, car
l’environnement dans lequel les MGFL opèrent, est marqué par une
prolifération des marchés de gros de fait et non réglementaires dont
l’activité et les volumes écoulés peuvent dépasser ceux enregistrés au
niveau des marchés de gros réglementaires et par la multiplication des
grandes surfaces et des circuits parallèles non déclarés. En conséquence, le
volume du commerce en gros des fruits et légumes n’est plus reflété par
les marchés de gros réglementaires qui détiennent juste le tiers des parts du
marché national. Le reste, soit les deux tiers, est commercialisé à travers
d’autres circuits parallèles.
Le recul du rôle et des prestations des communes et des mandataires au
sein des MGFL, est reflété par le manque de contrôle, la non maitrise des
flux et des prix, la faiblesse des prestations fournies en contrepartie des
rémunérations payées par les usagers, l’occupation illégale, le désordre
dans les espaces in site et hors site et la vétusté de l’infrastructure qui
souffre d’un manque apparent en matière d’hygiène et de salubrité.
Eu égard au contexte décrit plus haut, les stratégies et projets structurants
ont connu des difficultés dans leur mise en œuvre malgré que les initiatives
de modernisation et de restructuration aient été officiellement lancées
depuis 2010. Ainsi, trois projets de marchés de gros nouvelle génération,
qui se déclinent des stratégies sectorielles, n’ont fait l’objet d’aucune
réalisation physique à fin 2020.
Si la délégation des MGFL à une société de développement local constitue
un moyen de modernisation de leur gestion, certaines limites relevées
6
Données relatives à l’année 2018
7
Il est à signaler que dans certaines communes, des personnes physiques se
chargent de la gestion de l’ouvrage hydraulique (borne fontaine, réservoir, …),
ainsi que certaines coopératives. Dans un souci d’homogénéité des données
nécessaire à la réalisation de cette mission thématique, elles ont été considérées
comme des personnes morales et intégrées dans la catégorie d’associations.
Plan de développement de
la Région du grand-Casablanca 2015-2020