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: ZEMRANI, A.B., les finances de l'Etat au Maroc, édition l'Hermattan, 2001, p. 31
Au cours des premières années qui suivirent l'indépendance les recettes fiscales
occupaient une place prépondérante dans la structure de financement du budget
de l'Etat. Elles arrivaient à couvrir plus de deux tiers des charges publiques.
Cependant, avec les crises financières qui se sont succédées (1964 et 1978), le
rôle de l'impôt, en tant que moyen de financement, connaitra une régression
sensible malgré certains redressements passagers. En privilégiant le recours
massif à l'emprunt extérieur, l'Etat a réduit le rôle des ressources fiscales dans le
financement de ses dépenses. Le taux de couverture qui était en 1956 de 70,7%
ne sera que de 57,7% en 1979.
Suite à la crise financière de 1982, due à l'augmentation des dépenses publiques
(30,5% à la place de 15% entre 1975 et 1977) et par conséquent le recours de
l'Etat à l'emprunt extérieur, les dettes de l'Etat ont atteint le seuil de 4,6 milliards
de Dirhams soit 22% des dépenses publiques. Suite à cette situation déficitaire,
tout épargne publique disparaît et le déficit budgétaire atteint le record de 13,9
milliards de Dirhams soit 40% du budget général et 15,4% de PIB.
Les impôts sont classés habituellement selon deux critères4 :
Classification administrative : elle n'apporte aucun éclairage sur la
nature et la signification de l'impôt. Elle regroupe les impôts directs et
indirects et le droit d'enregistrement.
4
: EL GADI, A., une fiscalité moderne pour une entreprise performante face au défi de la
mondialisation, 1990
Classification économique : elle trie les impôts selon la nature des actes
qu'ils frappent. Dans ce cadre on parle de quatre catégories d'impôt:
o L'impôt sur le revenu (IR) et l'impôt sue les sociétés (IS),
o les impôts sur la consommation tels la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA), les droits de douanes...,
o L'impôt sur le capital,
o L'impôt sur la fortune.
Mais avant d'arriver à cette classification et à la forme actuelle de l'impôt, la
structure du système fiscal marocain a passé par plusieurs étapes suivant les
situations économiques et les changements imposés par le développement des
transactions économiques de l'Etat.
Ainsi on peut dire que les impôts indirects ont connu certains changements
commençant par l'ancienne taxe sur les transactions qui fut remplacé en 1962
par une double taxe sur les produits et services. Ce premier pas vers la TVA
restera sans suite car tout au long de cette période, au lieu de faire évaluer
qualitativement le système, on s'est contenté d'en alourdir la charge. De
nouveaux impôts sont crées y compris des droits d'enregistrement et de timbres,
mais surtout les taux de ceux déjà existants seront fréquemment relevés pour
faire face aux besoins de financement du budget. 5
En ce qui concerne les impôts indirects, ils ont au fil des années gagné en
quantité et perdu en qualité. Au début des années 60 furent aménagés l'impôt sur
les bénéfices professionnels, la patente, la taxe urbaine et surtout l'impôt
agricole.
5
: El Amrani, H., mémoire en "La reforme fiscale au Maroc et développement économique"
Mais par la suite, on se souciera plutôt d'alourdir certains: les prélèvements sur
les traitements et salaires et, dans une moindre mesure, l'impôt sur les bénéfices,
et d'en créer d'autres: la contribution complémentaire sur le revenu global des
personnes physiques en 1972 et la taxe sur les produits des actions en 1973, la
taxe sur les profits immobiliers en 1978 et la participation à la solidarité
nationale en 1979.
Années 1906 1973 1977 1978 1979 1984 1985 1987 1988 Depuis 1988
Taux 2,5 5 8 12 15 10 7,5 5 12,5 15
en%
Section III : Après reforme : 1993-2007
La politique fiscale est parmi les instruments les plus efficaces de la politique
économique. Les objectifs des différentes mesures prises dans les Lois de
Finances de 1980 à 2007 ont été notamment la simplification et l’harmonisation,
l’élargissement de l’assiette et le renforcement du rendement de la fiscalité et la
promotion des secteurs jugés prioritaires.
6
: dahir portant loi n° 1-84-46 du 21 mars 1984.
7:
Direction des études et des prévisions financières, les principales mesures de lois de finance,
2006, p. 10.
8:
Ibid p. 10