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Comme les autres domaines des sciences humaines et sociales, les domaines de la gestion et

de la finance s’appuient sur un large corpus de théories développées au fil des ans afin de
représenter les phénomènes complexes qui ont cours dans leurs sphères. Considérant le fait
que la gestion et la finance sont des processus qui utilisent comme intrants et produisent
comme extrant de grandes quantités d’information, il n’est pas surprenant de constater que
plusieurs de ces théories font une place importante à l’information ou la connaissance. Il faut
aussi considérer le fait que puisque nous ne sommes pas en présence de sciences exactes
comme la physique ou chimie, la validation des théories de la gestion et la finance s’avère
beaucoup plus difficile que pour les théories décrivant les phénomènes naturels.

A. L'hypothèse de l'efficience du marché des capitaux

Les spécialistes de la finance actifs tant sur le terrain que dans les milieux scolaires débattent
depuis déjà quelques décennies d’une hypothèse connue sous le nom de l’efficience du
marché des capitaux et que l’on peut résumer ainsi: le prix des titres boursiers reflète déjà
toute l’information disponible à leur sujet. Dans un marché parfaitement efficient, il
s'avérerait impossible d’utiliser de l’information pour réaliser des gains. Or, le fait que
plusieurs investisseurs y parviennent incite à croire que les marchés ne sont pas parfaitement
efficients. Cela a donc amené les chercheurs à proposer trois variantes de l’hypothèse du
marché efficient (HME) qui peuvent ou ne peuvent pas s’appliquer à différents marchés
boursiers:

• Un marché faiblement efficient en est un où les prix actuels reflètent toute l’information que
l’on peut dériver de l’analyse du fonctionnement antérieur du marché (historique des cours et
des volumes de transaction).

• Un marché semi-faiblement efficient en est un sur lequel les prix du marché reflètent toute
l’information déjà publiée au sujet des titres et des entreprises qui les ont émis.

• Un marché fortement efficient en est un où les prix reflètent toute l’information pertinente
se rapportant aux entreprises, y incluant celle qui n’est normalement accessible qu’aux initiés
(administrateurs, actionnaires importants).

Ces trois variantes peuvent aussi être considérées comme un continuum sur lequel les
marchés évoluent généralement vers un plus haut degré d’efficience, avec le temps; bien
qu’on doive parfois admettre qu’un marché particulier soit devenu moins efficient suite à des
changements dans les conditions ou la réglementation qui lui sont propres.

B. La Théorie moderne du portefeuille

La Théorie moderne du portefeuille d’Harry Markowitz complété par des contributions de


Merton Miller et William Sharpe (Prix Nobel d’économie en 1990), suppose que les
investisseurs sont rationnels qu'ils ont recours à la diversification pour améliorer le rapport
rendement-risque de leur portefeuille. La théorie permet aussi de calculer le juste prix d'un
actif risqué en comparant le risque qu'il comporte par rapport au risque du marché. Cette
théorie propose aussi des combinaisons optimales en ce qui concerne l'allocation de différents
actifs constituant le portefeuille. L'évaluation du niveau de risque d'un actif se fait en utilisant
le coefficient bêta, un indice qui mesure la variabilité de l'actif par rapport à un indice de
référence, habituellement l'indice boursier. La Théorie moderne du portefeuille propose le
modèle d'évaluation des actifs financiers (Capital Asset Pricing Model), un modèle qui
conçoit le rendement d'un actif comme une variable aléatoire et un portefeuille est une
combinaison pondérée d'actifs.

C. La théorie des marchés contingents et le rôle des marchés boursiers

L'étude des échanges dans une économie en présence d'incertitude a conduit Arrow (1953) et
Debreu (1959) à proposer la théorie des marchés contingents qui constitue un élément
prépondérant du référentiel financier. Cette théorie est née d'une extension du modèle
d'équilibre micro-économique traditionnel. Elle intègre l'incertitude, en postulant la
possibilité de représenter les biens de façon contingente, autrement dit, en supposant que
l'existence d'un bien dépend de la réalisation de certains événements. On associe ainsi à un
bien autant de formes contingentes qu'il y a analytique de référence, dans la mesure où il
permet une répartition optimale des ressources dans l'économie.

Un tel modèle ne peut prétendre représenter la réalité car son fonctionnement nécessite
l'ouverture d'un très grand nombre de marchés. Il constitue cependant un outil très utile pour
analyser de nombreux phénomènes financiers et comprendre le rôle des titres et des marchés
financiers. Ceux-ci permettent, dans une certaine mesure et sous certaines conditions, de
pallier l'inexistence d'un système complet de marchés contingents ; ils conduisent ainsi à une
meilleure allocation des risques et de ce fait à une meilleure performance du système
économique.

C. La théorie de la signalisation

Même si l'asymétrie informationnelle entre les dirigeants et les apporteurs de capitaux


externes apparaît être une des caractéristiques du cadre d'analyse posé par la théorie de
l'agence, l'élément central de l'analyse se situe dans la relation d'agence et dans les conflits
d'intérêt qui lui sont liés. La démarche utilisée, reposant sur l'analyse marginaliste, reste par
ailleurs très traditionnelle dans la mesure où les décisions financières s'obtiennent par la
minimisation des coûts d'agence.

La théorie de la signalisation rompt avec ce schéma en plaçant au premier plan les problèmes
posés par l'asymétrie d'information et en instaurant un cadre d'étude dirigeants supposés
mieux informés et les investisseurs. La modélisation des décisions financières, proposée par
Myers et Majluf (1984), peut s'interpréter comme un jeu intervenant entre les dirigeants et les
apporteurs de capitaux, nouveaux actionnaires ou créanciers. Les résultats obtenus révèlent
des interactions entre les décisions d'investissement et de financement et sont à l'origine d'une
théorie hiérarchique des financements où il s'avère préférable de financer en priorité par
autofinancement, puis par dette et enfin par augmentation de capital. Le travail initial de
Myers et Majluf allait être suivi de très nombreuses recherches, fondées sur la théorie des
jeux et qui, selon les hypothèses adoptées, peuvent conduire à des hiérarchies de financement
différentes.
D. Asymétrie d’information

L'asymétrie de l'information est le constat que chaque acteur sur le marché ne dispose pas des
mêmes informations. Les informations des offreurs et des demandeurs sur les prix et la
qualité des biens peuvent ainsi être imparfaites et inégalement réparties. Cette asymétrie de
l'information favorise le pouvoir de marché de certains acteurs et peut justifier les différences
d’anticipation.

De telles inégalités d’informations peuvent être retrouvées dans une multitude de situations
économiques (employeur / candidat, vendeur / acheteur, assureur / assuré, etc.).

Il existe en fait deux cas où la mauvaise information des agents pose des problèmes majeurs
pour le bon fonctionnement du marché :

- Le cas de l’anti-sélection ou la sélection adverse

correspond à un manque d'information concernant un produit à acheter par exemple, ou une


personne à assurer pour un assureur. Cette asymétrie d'information va conduire à mal
sélectionner et évaluer le produit, et donc à commettre une certaine erreur lors du contrat.

- Le cas de l’aléa moral ou le risque moral

est différent dans le sens où lors de la signature du contrat d'assurance/ou achat, il n'y pas
d'asymétrie d'informations. Cependant, pour prendre l'exemple de l'assurance, l'aléa moral se
produira si l'assuré change de comportement après signature du contrat, ce qui n'était pas
nécessairement prévisible et très difficile à évaluer pour l'assureur.

Intro sujet 1

Tout phénomène financier peut s'appréhender comme un transfert temporel de richesse,


lequel est fondamentalement risqué. Aucun agent économique n'est certain de la richesse
réelle qu'il percevra à la fin du contrat qui réglemente ce transfert. Le risque encouru varie
dans sa nature et dans son intensité, selon le support du transfert, c'est-àdire en fonction du
type d'actif utilisé. Les deux dimensions fondamentales du raisonnement financier sont donc
le temps et le risque.

La théorie financière a pour objet l'explication et la compréhension des différents


phénomènes financiers, par exemple la création de valeur par les entreprises.

Son champ d'investigation ne se limite pas à l'étude des seuls marchés financiers ; il inclut
également l'étude des décisions financières de l'ensemble des agents économiques et
notamment des firmes. A ce dernier titre, la théorie financière devrait jouer à terme le même
rôle, vis à vis de la gestion financière, que la science physique par rapport à l'art de
l'ingénieur et conduire à l'élaboration d'une technologie financière.

Intro sujet 3

Le cadre théorique financier actuel s'est constitué à partir d'un certain nombre de contributions fondamentales,
qui se rattachent tant à la finance de marché qu'à la finance de la firme, la séparation entre les deux domaines
étant le plus souvent artificiels, compte tenu du rôle central occupé par la théorie de l'évaluation.

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