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Bulletin de la Société française de

Minéralogie et de Cristallographie

Application d'une méthode interférométrique en lumière blanche


polarisée à l'étude de la croissance cristalline
Marguerite Follenius

Résumé
La croissance de cristaux à partir de solutions aqueuses a été étudiée en observant la variation de la concentration de la
solution-mère en leur voisinage.
L'étude de la région perturbée par les phénomènes de diffusion, dus à la présence du cristal, a été faite à l'aide d'une méthode
interférométrique en lumière blanche polarisée. Ceci a permis de déterminer approximativement la variation de la vitesse de
croissance de certaines faces cristallines en fonction de la sursaturation de la solution-mère ou de la quantité d'impuretés
présentes dans cette solution.
La croissance dendritique a été également étudiée et une interprétation en a été donnée à partir des surfaces d'égale
concentration.

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Follenius Marguerite. Application d'une méthode interférométrique en lumière blanche polarisée à l'étude de la croissance
cristalline. In: Bulletin de la Société française de Minéralogie et de Cristallographie, volume 82, 10-12, 1959. pp. 343-360;

doi : https://doi.org/10.3406/bulmi.1959.5348

https://www.persee.fr/doc/bulmi_0037-9328_1959_num_82_10_5348

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Bull. Soc. franç. Minér. Crist.
(1959). LXXXII, 343-60.

Application d'une méthode interférométrique


en lumière blanche polarisée
à l'étude de la croissance cristalline

PAR M. Follenius.
Laboratoire de Minéralogie, Faculté des Sciences, Strasbourg.

Sommaire . — La croissance de cristaux à partir de solutions aqueuses a été étudiée


en observant la variation de la concentration de la solution-mère en leur voisinage.
L'étude de la région perturbée par les phénomènes de diffusion, dus à la présence du
cristal, a été faite à l'aide d'une méthode interférométrique en lumière blanche polarisée.
Cecicertaines
de a permisfaces
de déterminer
cristallinesapproximativement
en fonction de la sursaturation
la variation de
de la
la vitesse
solution-mère
de croissance
ou de
la quantité d'impuretés présentes dans cette solution.
La croissance dendritique a été également étudiée et une interprétation en a été
donnée à partir des surfaces d'égale concentration.

I. MESURE DES VITESSES DE CROISSANCE DE FACES CRISTALLINES

I. Généralités. tition des courbes d'égale concentration de


solution avoisinante.
Les premières mesures de vitesse de crois¬ Des tentatives d'appliquer les résultats de
sance de faces cristallines ont été faites par théorie de diffusion aux mesures de la relati
entre la vitesse de croissance d'une face crista
Wulff (1901)
faisant croîtresur
ce S04(NH4)2,
sel incolore S04
dansZn,une6 H20,
solution
en line et la sursaturation de la solution ont é
sursaturée de S04(NH4)2, S04Fe, 6 HaO, sel faites par Berg (1938), Bunn (1949) et plus ta
coloré et isomorphe du premier. par Krueger et Miller (1953). La répartition d
Johnsen (1900) et ses élèves ont étudié la va¬ courbes d'égale concentration qu'ils ont obten
riation de la vitesse de croissance avec la tempé¬ montre que la sursaturation varie considérabl
rature de
tesses et différentes
la sursaturation
faces. et les rapports des vi¬ ment le long de la face cristalline et ils ont conc
qu'ils ne pouvaient établir de relation valab
Plus tard Spangenberg (1928) et Neuhaus entre etla la
face vitesse
concentration
de croissance
de laensolution
un pointendes
(1928) ont repris l'idée avancée par Artemiev
(1910) d'étudier les vitesses de croissance de di¬ voisinage immédiat.
verses faces cristallines en partant de sphères J'ai repris des expériences analogues, mais
taillées dans des cristaux. Une sphère est, en tenant compte de l'influence du rapport des d
effet, une surface sur laquelle les faces à carac¬ mensions du cristal et de la zone perturbée d
téristiques les plus complexes sont présentes. champ de diffusion, question qui sera précis
Celles-ci de
fonction disparaissent
leur vitesse.lors de la croissance en dans la deuxième partie du travail.
variation
Contrairement
de la vitesse
aux auteurs
de croissance
cités, j'aid'une
étudié
fa
344 M. FOLLENIUS

parallèle au milieu de la face considérée. J'ai


appliqué,
les auteursdans
de lace théorie
cas, les de
équations
diffusion.
données par un
cristal,
fusion
tallisation.
volume
etd'une
d'autre
de part
la part
solution
l'arrivée
son infiniment
éliminatio
de matiè

II. Théories de croissance cristalline ba¬ Le système d'équations suivant re


sées SUR LA DIFFUSION. mènes
en première
: approximation, de ces d

dm D
Un cristal placé dans une solution sursaturée
H=~d'2 Ci)
croît, la concentration en son voisinage diminue
et il s'établit un courant de diffusion. Un régime dm
dt = k (Q
approximativement
le courant de diffusion
stationnaire
fournit s'établit
exactementquand
la
quantité de matière consommée par le cristal
(on constate en effet, que le système de franges parL'équation
unité de temps
(1) exprime
Clffh

dt parl'arrivée
diffusion
reste pratiquement immobile pendant la durée
de l'observation). La concentration de la solu¬
tion (2) l'élimination de matière par
tion.
tion à grande distance reste constante, si les di¬
mensions du récipient sont grandes par rapport
à celles du cristal, et il en est de même de la auteurs
k est lecomme
coefficient
étantdeune
vitesse,
constante
consi
concentration près du cristal.
sursaturations pour une face donnée
Plusieurs hypothèses ont été proposées pour En éliminant Cx entre les deux équa
relier la quantité de matière incorporée au cristal
à la concentration de la solution. C'est l'objet des
théories de diffusion de Noyés et Whitney (1897), dm
dt T? '(C ! C0) avec R =
Nernst (1904) et Marc (1908) d'abord, Berthoud 1
rement.
(1912), Valeton (1924) et Friedel (1926) ultérieu¬
C'est l'équation globale tenant c
Selon l'hypothèse de Nernst la concentration deux phénomènes. R dépend à la fois
qui règne au contact du cristal est la concentra¬
tive
D. Friedel
de la face
l'appelle
considérée.
coefficient de vi
tion de saturation C0. La vitesse de croissance
définie par la quantité de matière déposée par
unités de temps et de surface est, dans ce cas,
III. Méthode d'étude.
donnée par l'équation dérivée de la loi de Fick :
Les variations de concentration de
dm D
H = ~d 2 C0) au voisinage d'un cristal en croissan
été mises leenhalo
observait évidence
de diffusion
par Lehmann
autour
où C2 est la concentration loin du cristal, à partir
de Mn04K et Cr207K2 plus faiblement
le
de cristal
laquelleense croissance
fait la diffusion
à travers
de la matière
une couche
vers le reste de la solution.
Les premières mesures optiques on
d'épaisseur d, et D le coefficient de diffusion.
par Miers (1903). Il mesure l'indice d
La croissance du cristal ne dépendrait que de
de la solution près du cristal par réfl
l'apport de matière par diffusion ; c'est-à-dire de
sur la face cristalline et y constate
sursaturation.
la
cristal.
solution et non des propriétés vectorielles du
Plus tard les concentrations et sur
Cette hypothèse ne s'applique qu'à des cas des solutions ont été mesurées à l'aid
particuliers et est incomplète dans le cas général.
romètres à ondes multiples par Berg (1
Des expériences faites par Miers (1903) ont (1949), Humphreys-Owen (1949), K
déjà montré que la concentration près du cristal Miller (1953)-
en croissance est Ct tel que :
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 34

Cette méthode a déjà été utilisée et décrite


par Kern (1953). A-c = -I
D *5.
$t
Je me suis également servie d'un microscope
interférentiel Baker qui a l'avantage de donner
des images beaucoup plus lumineuses.

IV. Variations de la vitesse de croissance


ET DU COEFFICIENT DE VITESSE DES FACES
CRISTALLINES. négligées
proximation,
naire
parDans
port
ainsi
tance
tante.
près
difications
déplacement
ditions
ladu
admettre
à:suffisamment
présence
Ill'ensemble
cristal.
étudiées
leen
etcas
du
est
lede
être
champ
que
phénomène
que
de
On
du
la
sont
même
j'examine,
cristal
constate,
considéré
la
face
de
grande
concentration
de
lentes.
lacristalline,
pour
diffusion
est
préparation.
peut,
duen
très
la
en
Elles
lacristal
effet,
concentration
région
en
régime
petite
qu'entraîne
dans
peuvent
première
C2que
reste
àperturbé
On
par
une
station
les
lescons
peu
con
rap
mo
êtr
dis
apCl

La méthode interférentielle précédente m'a


permis d'étudier la croissance, pratiquement ré¬
duite à deux dimensions, de C103Na en solution
sursaturée. Cette substance convient bien aux
expériences puisque les cristaux sont cubiques,
les solutions faciles à sursaturer et des germes
parasites facilement évitables. Par ailleurs, la La vitesse de croissance par unité de surfac
vitesse de croissance n'est pas trop élevée pour est égale
fuse : à la vitesse avec laquelle le soluté dif
lite
des sursaturations
les observations.
déjà importantes, ce qui faci¬
D dC
La croissance d'un petit cristal d'épaisseur dx
connue dans une solution sursaturée se fait entre
lame et lamelle. Les cristaux observés ont jus¬ La variation du coefficient de diffusion peu
qu'à 1,5 à 2 mm de côté, mais leur épaisseur est être négligée pour les sursaturations étudiées. En
de l'ordrededeconvection.
nomènes 0,2 à 0,3 mm, pour éviter les phé¬ effet, j'ai comparé ces résultats avec les résultat
expérimentaux et constaté que, s'il y a diffusio
parallèle, la variation du gradient de concentra¬
1) Détermination de la vitesse de croissance tion est uniforme. Dans ces mesures, je n'ai pa
et du coefficient de vitesse d'une face tenu compte de la zone immédiatement voisin
cristalline. du cristal, puisque le déplacement de la paro
entraîne de légères perturbations, ainsi que de
D'après la théorie de diffusion, la vitesse de zones loin du cristal où la concentration C2 n'es
croissance d'une face, qui croît régulièrement, pas absolument constante.
est fonction
mal au milieududegradient
la face ou
de dans
concentration
toute la zone
nor¬
de diffusion parallèle. Ceci permet de connaître
la vitesse de croissance instantanée d'une face.
Près des faces de mêmes caractéristiques les
franges d'égale concentration sont d'autant plus
serrées que la sursaturation globale des solutions
est plus élevée. Si on est en présence de deux
faces de caractéristiques différentes, les courbes
d'égale concentration sont telles que le gradient
soit le plus élevé et la concentration la plus faible
près de la face rapide.

a) Calcul du gradient de concentration.


Par suite de la diminution de la concentration
346 M. FOLLENIUS

Les erreurs introduites ainsi ne sont pas très l'épaisseur


de la variation
des cristaux
d'indice utilisés,
: per
grandes lors de la croissance de cristaux de
C103Na dans des solutions sursaturées allant jus¬
qu'à 125 g C103Na pour 100 g d'eau. La courbe
suivante
avec la distance
indique normalement
les variations àdelaconcentration
face cristal¬
line pour la plus grande sursaturation étudiée. où »! est l'indice de la solution de c
On peut donc écrire que : Ci et n2 celui de la solution de conc
A l'aide du tableau de correspon
v = 2 (C, - C.) . par Humphreys-Owen (1949), j'e
C2 C!.
L'équation de diffusion donne :
C'est une des équations Berthoud.
v _ C2 — Ci
b) Méthode de mesure de la vitesse de croissance D ~ d '
d'une face.
D'après des mesures directes de Bunn faites A partir de la deuxième équation
sur C103Na et de Krueger-Miller faites sur on peut calculer :
S203Na2, 5H20 pendant une durée d'environ
une heure, la vitesse de croissance variait beau¬ 7 _ v , & _ C2
coup d'une préparation à l'autre et d'une face CC0 D ~ d (C, —
à l'autre, pour des faces de mêmes caractéris¬
C,2 et C0o étant connues on en déd
tiques et des sursaturations de la solution iden¬
tiques. Ces variations peuvent être dues à des
Comme le coefficient de diffusion
imperfections
La durée decristallines.
ces mesures est nécessairement
grande, pour que le déplacement de la face cris¬ déré comme constant, les variation
talline soit perceptible. De nombreux accidents
de croissance
cile d'en déduire
peuvent
des résultats
se produire
valables.
et il est diffi¬ —
k sont celles de v ou de k à une co

C'est pour cette raison que j'ai eu recours à Dans les mesures il faut tenir co
une méthode de mesure des vitesses de croissance doublement de l'image observée dû
instantanées à partir de la répartition des con¬ interférométrique. Celles-ci ne sont
centrations de la solution-mère. si la valeur du dédoublement est su
J'ai constaté qu'on était peu gêné par des irré¬ dimensionsuivant
diffusion de la région
la normale
perturbée
au mild
gularités de croissance en choisissant de petits
cristaux d'apparence parfaite et en déterminant
la vitesse après un temps de croissance très court 2) Variations de v et de k avec la
(environ 2 minutes). Cette durée est juste suffi¬ tion de la solution.

sante,à pour
dues l'introduction
qu'il n'y du
ait cristal
plus deen perturbations
solution. A 20° les solutions de C103Na
J'opérais de la façon suivante : le cristal pour une concentration : C0 = 98,2
de dimensions connues était placé sur la lame pour 100 g d'eau. (Gmelins Handbu
porte-objet et recouvert d'une goutte de solution. ganischen Chemie, 21, p. 403.)
Un couvre-objet appliqué sur la surface du cris¬
tal permettait d'éviter la croissance dans la troi¬ Les valeurs indiquées pour e
sième dimension. Après 2 minutes l'aspect de la
préparation, vue à travers l'interféromètre, a été moyennes
donné
L'écart
par moyen
obtenues
la relation
arithmétique
sur: 12 à 15 des
pr
photographié.
sitifs
Les Kodachrome.
mesures ont été
Pour
faites
diminuer
sur des l'erreur
films diapo-
due
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 3

xn. \x — xn | représente l'écart entre une de ces


valeurs et la valeur moyenne x. En ordonnées je porte le rapport ou —
absolue
£„ et zkde
sont
l'erreur
les limites
commise
supérieures
sur les de
valeurs
la valeur
de
en abscisses
Celle-ci est définie
la sursaturation
par le rapport
A de: la solutio
v k , .
et — calculées a partir d une preparation.
£„ etpeut
on ek sont
évaluer
déduits
d, Àdeet lae. précision avec laquelle

Tableau I.

Valeurs de —v et k
- en fonction de la sursaturation de la solution.

C2(g. p. 100 g d'eau) ................ 103,0 110,0 115, 0 120,0 125,0

Valeur
d'eau)moyenne
..........................
de Cx (g. p. 100 g.
I02 ,2 105,9 108 ,8 in,5 115, 2

/ Valeur moyenne .......... IIO 360 560 870 x 140


1) ]
20 30 40 50 50
— (CGS) | Écart
.......................
moyen arithmétique . 40 60 80 100 140

26 47 53 66 67
g-(CGS)
k /i Écart
Valeur
, .......................
moyen
moyenne
arithmétique
........... 5 8 9 7 6
10 10 10 10 10

Les variations de la vitesse de croissance et Si la sursaturation de la solution diminue,


du coefficient de vitesse des faces (100) de C103Na vitesse de croissance et k diminuent.
en fonction de la sursaturation de la solution- Il existe une zone métastable, où le cristal n
mère, sont représentées par les courbes fig. 2 et croît plus, bien que la sursaturation ne soit p
nulle.
fig. 3, ainsi que les imprécisions des résultats.

7 200 60

600 40

400 20
348 M. FOLLENIUS

Dans cet intervalle de concentration on ne 3) Variations de v et de k en


constate aucun changement de teinte au voisi¬ la concentration en impureté
nage du cristal introduit dans la solution. Le
gradient de concentration est nul et Cx = C2. L'addition de certaines impuretés
sursaturée d'un composé influe sur
, k grad. concentration O croissance des différentes faces du c
0U D = C,-C„ = Cs — C„ forme. Ces exemples de changeme
sont très nombreux ainsi que les t
(C2 — C0) est différent de zéro et —k = o. tant sur ce sujet. Les phénomènes d
sont plus ou moins ralentis suivant l
Le coefficient de vitesse de la face devient donc
qu'il y a adsorption préférentielle
nul et la face ne croît plus, bien que la solution plans cristallographiques, ce qui
soit sursaturée.
croissance (Kern, 1953).
J'ai trouvé que cette sursaturation limite est Pour C103Na on sait que S04Na
de l'ordre de A0 = 2,3 %. croissance et provoque un changem
La fonction —
k = f (A) s'annulle donc pour de (100) à (m). Je me suis servie
méthode que précédemment pour
A0 = 2,3 %. rapports de vitesse des faces (100)
fonction de la quantité d'impuretés
de kApeut
et sera
s'exprimer
de la forme
en fonction
: logarithmique
a) Variation de v100 en fonction de l
S04Na2 ajoutée.
k = A Log. 0
A .
Les mesures sont faites comme e
en introduisant des petits cristaux qu
le faciès (100) exclusivement. La so
parL'expression
la droite représentée
est approximativement
sur la figure 4. vérifiée turée utilisée est à 115 g de C103Na
d'eau à laquelle j'ai ajouté de 0 à 4
anhydre.
Les variations de sont représ

courbe (fig. 5).


60
100

40 600

20
500

0,8

Fig. 4. — Variation du coefficient de vitesse des faces 0 1 2 3


cubiques de CiOgNa en fonction du logarithme de la sur¬
saturation de la solution. Fig. 5. — Variation de la vitesse de croi
cubiques de C103Na en fonction de la quan
ajoutée à la solution sursaturée de C103N
D'après ces résultats v et k augmentent avec
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 3

de la vitesse de croissance d'une telle face qui w100 étant connu d'après les mesures pré
n'apparaît pas normalement, certains auteurs, dentes en fonction de la quantité de S04Na2
dont surtout Spangenberg (1928) et Neuhaus suffit de mesurer le rapport des vitesses. L'épa
(1928) ont fait croître des sphères cristallines. seur des cristaux n'intervient plus et on a :
J'ai repris partiellement cette idée.
Des petits disques taillés dans des cristaux de 100 _ A-ioo dm
AXxn d10Q
les
C103Na
faces m'ont
d'une même
permis zone
d'avoir
et deprésentes
mesurer les
toutes
vi¬
tesses de croissance normales. Pratiquement AX représente la variation de teinte correspo
méthode.
seules les plus lentes sont mesurables par cette dant à (C2 — Cx) pour une distance d. On
déduit les variations de et de avec
M quantité de S04Na2 présente. Elles sont rep
m sentées par les courbes (fig. 7 et fig. 8) ainsi q
les imprécisions des valeurs.

*111
600 D
foiï) .[0/7]

500
Fig. 6.dans
— Orientation
des cristauxdes
de disques
C10„Na. taillés

400
Pour que la vitesse normale de la face (ni),
qui est la plus affectée par la présence de S04Na2,
soit mesurable, j'ai taillé des disques elliptiques
300 9■ S04 No2
dans le plan (01 ï). Comme l'indique la figure 6 0 1
sur le pourtour de l'ellipse, les faces (100), (m)
et (011) sont en zone. Fig. 7. — Variation de la vitesse de croissance des f
Pour la confection de ces disques j'opérais de (111) de C10sNa en fonction de la quantité de S04
la façon suivante : ajoutée à la solution sursaturée de C103Na.
A partir de cubes de C103Na, j'ai taillé des
lames cristallines de 0,3 à 0,5 mm d'épaisseur et
de 1 à 2 mm de côté suivant le plan (01 î).
111
L'abrasif
dum très utilisé
fine mouillée
était de laavec
poudre
une desolution
carborun¬
de 50 D

ClOgNa saturée.
Ces. plaquettes qui étaient choisies carrées pour
produire des disques circulaires et rectangulaires 40
pour produire des disques elliptiques, étaient in¬
troduites dans un appareil de Bond (1951). L'in¬
jection tangentielle d'air comprimé produit une
rotation des cristaux et une friction sur la paroi. 30
Si la pression de l'air injecté et la durée de l'opé¬
ration sont convenablement choisis on produit
des disques cristallins.
350 M. FOLLENIUS

Le cosinus de l'angle entre les faces (m) et (ni) est très rapide si on introdui
quantités de S04Na2 dans la solution
(100) étant de V3
— p , la face existante (m) se partir de 3 g environ, il y a saturation
sance n'est plus notablement affecté
développe si :
On peut établir des courbes anal
100 \/ 3 > 111- différentes impuretés et déterminer
minimum nécessaire
maximum de la vitesse
pour obtenir
de crois
l'a
minution
Les courbes
de laprécédentes
vitesse de indiquent
croissance que
des lafaces
di¬ face.

II. — VARIATIONS DE LA CONCENTRATION DE LA SOLUTIO


AUTOUR D'UN CRISTAL EN VOIE DE CROISSANCE

D'après les résultats obtenus dans la première première partie de ce travail, me perm
terpréter la forme des franges d'égale
partie, le rapport —k augmente avec la sursatu¬
tion observées par interférométrie.
ration de la solution. En considérant les équa¬
1) KC1,
ÉtudeKBr,
de la
Kl croissance
en fonction dend
de l
plus
tions ledonnées
rapportpar

k devient
Berthoud,
grand,
on plus
constate
l'effetque,
de
ration des solutions.
la diffusion devient important. A partir d'une cer¬
J'ai mesuré les sursaturations S au
taine valeur de ce rapport la première équation,
peut maintenir des solutions de KC
c'est-à-dire la loi de Fick, peut pratiquement
plus ou moins concentrées sans qu'i
seule rendre compte du phénomène. Ceci a été
tallisation. A partir de certaines v
signalé par Friedel (1926) et précisé plus tard
on constate que les cristaux formés
par Papapetrou (1935).
des excroissances dendritiques.
J'étudierai successivement les deux cas :
tion
Ondesait
la concentration
que, pour ces trois
de saturation
substanc
k
U grand : c'est la croissance dendritique ; de la température peut être représen
droites approximativement parallèle

k petit : c est la croissance « reguliere ». La solution a été saturée à une tem
puis maintenue pendant 30 minutes
65° pour détruire les germes et refro
en moins de 2 minutes à la tempéra
I. Croissance dendritique.
sure tm. A partir de cet instant on
On appelle dendrites une association, de forme température constante tm, le temps
extérieure souvent compliquée, de cristallites pa¬ jusqu'à l'apparition des premiers cri
rallèles. Les dendrites en général allongées sui¬ alesune
différentes
courbe d'allure
températures
suivantede: mes
vant une ou plusieurs rangées cristallines im¬
portantes s'obtiennent fréquemment lors d'une
croissance rapide.
Bien que cela puisse paraître paradoxal, c'est
ce mode de croissance qui est le plus facile à
interpréter.
Les dendrites apparaissent surtout pour de
grandes vitesses de croissance des cristaux, donc
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE...

Elle permet de définir une température cri¬ saturations auxquelles on peut maintenir les
tique te au-dessus de laquelle il n'y a plus de cris¬ lutions sans qu'il y ait germination spontan
tallisation spontanée de la solution considérée. atteignent S = 0,06 à 0,07 (fig. 11).
On peut en déduire des sursaturations S maxima Pour des sursaturations telles que : 0,03 <
auxquelles ces solutions peuvent être maintenues <0,06 il y a formation de trémies et p
S < 0,03 les cristaux formés sont des cubes l
sansS qu'il
de en fonction
y ait cristallisation
de la concentration
et tracer les
de la
courbes
solu¬
pides (fig. 12).
tion (fig. 10).

0,2 Cs-Cr
/V
*

015

Fig.
dendritiques
cristaux
ii. — deExcroissances
KBr.
sur des Fig.
pides
12. de—KBr.
Cristaux

0.1
2) Distribution des courbes d'égale co
centration.
0,05 La croissance dendritique a donc effectivem
lieu à des sursaturations élevées. D'autre pa
j'ai montré que, pour des cristaux de C103Na
coefficient
lement en fonction
de vitesse
de d'une
la sursaturation.
face augmente é
0.1 0.2 0.3
Des déterminations du coefficient de vite
Fig. 10. —■ Variation des sursaturations maxima auxquelles dans le cas des sels du type KC1 seraient diffic

les solutions peuvent être maintenues sans qu'il y ait et imprécises, à cause de l'instabilité des so
cristallisation en fonction de la concentration de celles-ci. tions sursaturées. On peut, cependant, admet
que k est également grand par rapport à D l
de la croissance dendritique de ces cristaux. C
c,— c, signifie que le cristal consomme instantaném
c,
toute
Il en est
la matière
de mêmequidans
lui le
estcas
fournie
des solutions
par diffusi
do
Cs est la concentration de la solution de départ le coefficient de diffusion a été réduit par addit
en mol. g. par litre d'eau. de gélatine, par exemple, et pour lesquelle
Cc est la concentration d'une solution qui est devient également grand par rapport à D.
saturée à tc. On peut en déduire que la distribution
Pour permettre la comparaison entre KC1, concentrations au voisinage d'un cristal en v
KBr, Kl, la concentration des solutions a été de croissance satisfait, dans ce cas, à l'équat
définie par le rapport : de Fick.
Les préparations examinées par interféro
Ç _ Ç o trie sont limitées par les lames porte-et couv
c5 objetsLa
seur. et les
croissance
cristauxetétudiés
la diffusion
sont deont
faible
ainsi
épal

On constate que ces sursaturations sont en dans le plan de la préparation et non pas norm
général d'autant plus fortes que les concentra¬ lement aux surfaces inférieures ou supérieu
tions des solutions sont plus faibles. des cristaux. Ceci peut donc être consid
352 M. FOLLENIUS

voisinage se dessinent les lignes d'égale concen¬ Les lignes de courant étant plus
tration de la solution sursaturée. voisinage des sommets qu'au milieu
L'arrivée de matière par diffusion, considérée y a un apport de matière plus cons
seule, est exprimée
Berthoud : par la première équation de sommets du cristal qu'au milieu de
apport est plus faible et uniforme
zone de diffusion parallèle.
dt = d 2 _C1
l]' Par interférométrie on observe,
la croissance dendritique, c'est-à-d
les excroissances se sont pas encore
courbes d'égale concentration au
cristaux de KC1 dont la forme est
la figure 14. Elles correspondent sen
les
face
une
concentration
rence
mesure.
rable
La
conditions
équipotentielle
valeur
deuxième
àdistribution
représente
une distribution
légèrement
C2
aux
équipotentielle
la
très
des
limites
sensibilité
ayant
loin
concentrations
inférieure
dedu
lapotentiel,
suivantes
forme
cristal.
decorrespondant
laàdu
méthode
celle
Cette
est
définie
: cristal
une
compa¬
de
diffé¬
sur¬
par
de
età
la cas théorique où le cristal serait li
courbe d'égale concentration.
Quand les excroissances dendri
raissent, les courbes d'égale concent
forment en s'écartant des sommet

Fig.
bution
tiel13.
de et
courant
des

du poten¬
Distri¬
lignes
au

voisinage d'une
équipotentielle à
angle droit.

L'équipotentielle ainsi considérée délimite ce


que j'appelle la zone perturbée. Si cette équipo¬
grande
tentiellepar
est rapport
à une aux
distance
dimensions
du cristal
de celui-ci,
qui est
elle aura une forme circulaire ; dans le cas con¬
cristal
traire, et
ellearrondie
sera à peu
versprès
les sommets
parallèle àdelacelui-ci.
face du
Au voisinage d'un sommet cristallin le réseau Fig.
dès 15.
tal de
l'apparition
—KC1.Déformation
des excroissances
des courbesdendri
d'éga
des équipotenti elles est reproduit par la figure 13.

J'ai surtout étudié le début de


dendritique.
Le dépôt de matière sur un crist
couches successives parallèles aux
lines qui croissent à partir des ger
la surface du cristal. L'apport de m
plus grand aux sommets du cristal
d'une face, un nouveau germe p
la
avant
faceque
entière.
la couche
A uneprécédente
certaine dist
ait
met, la couche ne s'étend plus ou tr
la quantité de matière disponible
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 3

bains fondus et le définissent en fonction d


des
sursaturation
vitesses desoit
croissance
telle qu'elle
des modifie
faces. La
le rapport
face du
plans de plus grande densité réticulaire. D'apr
cube se désolvatant plus facilement que les eux, c'est l'axe de la pyramide qui constitue
autres, sa vitesse de croissance peut augmenter dendrite et qui est formée de faces du crist
suffisamment pour que les faces (011) et (m) initial de grande densité réticulaire.
Plus récemment Schlipf (1956) a donné u
apparaissent
constate en effet
(Kern,
avec 1953).
le KC1.C'est ce que l'on
autre définition de l'axe dendritique. D'après l
En augmentant la sursaturation de la solution réticulaire
ce serait la dont
normale
la vitesse
à la face
de de
croissance
grande densi
est
on observe les figures suivantes :
plus voisine de celles des faces limitant le crist
initial.
(001) (OipouMU
Ces auteurs ont toujours considéré les exempl
simples présentés par des cristaux très sym
I PSrT-H— triques (cubiques, quadratiques, hexagonaux
I

Pour donner une définition plus générale je co


sidère les plans parallèles aux faces d'un crist
situés àà leurs
nelles des distances
vitesses de
d'un
croissance.
point C Dans
proportion
le c
des
dendrites
Fig.
de
(a)plans
(b)
(d) 16.
cristaux
etseules
croissance
s (c)
—observées
(011)
début
Faces
les
deoufaces
régulière
KC1
de
(ni)
cristallines
bcouramment.
croissance
enà croissance
du 450 des
cube observées
(001)
dendritique
c plans
: subsistent.
(001)
prèsavec
des
d Celes
sommets
sont
traces
les d'un cristal qui conserve les mêmes faces, lors
la croissance dans des conditions constantes
concentration et de température, ces pla
forment un polyèdre convexe (Friedel). La droi
qui joint le point fixe C à l'un quelconque d
sommets S du polyèdre, fait avec les faces de
Lors de la croissance d'un cristal dans une sommet des angles tels que les rapports de leu
solution de sursaturation convenable on observe
sinus
de croissance.
soient égaux aux rapports de leurs vitess
fréquemment le passage de (6) à (c), puis à (d).
Ce schéma selon lequel le phénomène de dif¬ C'est cette droite que j'appelle la direction d
fusion a une importance prépondérante pour la croissance dendritique. En effet, j'ai observ
croissance dendritique, peut être appliqué à un
cristal cubique dont les trois dimensions sont que
— : dans le cas où des vitesses de croissan
également développées. La distribution des sur¬ sont égales, les angles que font ces faces avec
faces d'égale concentration est alors telle que direction de croissance dendritique seront eu
l'apport de matière près des arêtes, bien que aussi égaux. L'axe dendritique sera donc l'ax
plus faible que près des sommets, soit encore de symétrie de la pyramide formée des faces q
très
des faces.
supérieur à celui qui est réalisé au milieu limitent une dendrite ;
— dans le cas de faces dont les vitesses d
Cette hypothèse de la croissance dendritique croissance sont différentes l'axe dendritique n'e
permet de prévoir approximativement les direc¬ pas forcément une direction cristal! ographiqu
tions suivant lesquelles elle a lieu. importante,
de croissance.
puisqu'il ne dépend que des vitess

3) Étude de la direction de croissance den¬ On rend compte facilement des changemen


dritique. de direction de cet axe dendritique observés par
fois, en admettant des variations accidentell
Les dendrites ont une orientation définie et des vitesses de croissance de certaines faces.
reproductible ; elle est en général en rapport avec La direction dendritique ainsi définie n'e
la symétrie du réseau cristallin. évidemment qu'une direction possible. Tous l
différents sommets ne présentent pas de crois
a) Définition de la direction de croissance dendri¬ sance dendritique, même lorsqu'ils sont form
par les mêmes faces cristallines : par exemple l
354 M. FOLLENIUS

b) Exemples : CsCl.

La littérature comporte de nombreuses des¬ Si les conditions de croissance den


criptions d'observations
nombre de croissance étant
dendritique.
faites entre
Un grand
lame réalisées, les observations interf
montrent que la quantité de matière
et lamelle, c'est-à-dire pratiquement à deux di¬ du sommet d'un cristal par rapport
mensions, il n'est souvent pas possible de définir sée au milieu de la face est d'autant
la direction de croissance dendritique dans l'es¬ que l'angle du polyèdre est plus aig
pace. On ne peut qu'observer la trace du plan sur cet angle que la croissance den
normal
tion est àcontenue.
la préparation dans lequel cette direc¬ la plus prononcée.
CsCl
A faible
présente
sursaturation
un tel exemple
la forme
:
La direction dendritique qui se manifeste ainsi
sur la préparation fait avec les traces des faces cristaux est le dodécaèdre rhomboï
limitant la dendrite des angles cpx et <p3 qui sont sursaturations plus élevées des
liés aux vitesses normales wx et w2 de ces traces forment.
mets : Il y a dans ce cas deux esp
par la relation :
— les sommets ternaires (A3) q
sin cp! wy aplatis ;
— les sommets quaternaires (A
sin <p2 w% '
beaucoup plus aigus.
KCl L'apport de matière est donc su
ces derniers et la croissance dendri
— Conditions de croissance normale. se faire, de préférence, suivant l'a
mides quaternaires. C'est effectivem
Lors de la croissance normale KCl se présente
observe : les axes quaternaires [1
primitivement sous forme de cube. A des sursa¬
directions de croissance dendritique
turations plus élevées, des excroissances dendri-
Dans quelques cas on observe u
tiques apparaissent dans la direction [m], axe
dendritique sur les deux espèces
de symétrie de la pyramide formée par trois faces
mais elle est toujours plus impor
cubiques. Certains auteurs considèrent que la di¬
angles aigus.
rection de la croissance dendritique est [no]
(Graf, 195 1 ; Schlipf, 1956). Si les expériences
sont faites entre lame et lamelle, ce qui empêche 0 N03)2Pb .
la croissance de l'une des faces du cube (v3 = O),
les vitesse et v2 définissent seules la direction Les cristaux sont cubiques ; au
tesses de croissance apparaît l'oct
de croissance dendritique, qui se trouve alors
vitesses plus fortes la combinaison
dans le plan (110).
(Kern, 1953).
— Changement de faciès. Aux très grandes vitesses (m) d
Lors de la cristallisation de certains corps à doute complètement en faveur de
partir de solutions, des changements de faciès se peut pas l'observer puisque la crois
produisent pour des sursaturations élevées (Kern tique s'y superpose.
I953)-Ce phénomène est dû à une désolvatation Papapetrou (1935) a publié des p
plus importante des faces à champ faible. A cha¬ drites obtenues avec (N03)2Pb da
cun des faciès ainsi observés peut correspondre tions de
sions : croissance pratiquement à
une croissance dendritique. C'est ainsi que le
chlorure de potassium
sursaturations en cubes.cristallise
Pour unepour
sursaturation
de faibles 1) En présence de gélatine (croi
ces dendrites sont pratiquement
plus élevée, des dendrites apparaissent suivant faces triangulaires (m) avec des
la direction [m]. Mais si l'on augmente consi¬ dirigées suivant les bissectrices d
dérablement la sursaturation, un changement de cause de la faible épaisseur de la pr
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 355

données par le C1NH4, aiguilles dirigées suivant


les diagonales de la face du cube.

Iode.

Les cristaux sont orthorhombiques holoèdres.


A partir des solutions alcooliques très saturées
et évaporées rapidement, il y a formation de
dendrites. Les cristaux observés présentent sur¬
tout la face (010) et les faces (m) sont peu déve¬
loppées.
Sur les préparations on observe la face (010)
parallèle à la lame. Les côtés de ce losange font
un angle de 520 et sont perpendiculaires aux ran¬
gées [101] et [ïoi], La croissance se fait surtout
suivant la direction [001] bissectrice de l'angle Fig. 18. — Cristallisation rapide de C103K.
aigu du losange.
SOtFe, jH20.

Les cristaux prismatiques sont monoclinique


comme pour C103K, lors d'une cristallisation ra¬
pide ils sont aplatis suivant une face (110) limi¬
tée par deux traces de plans (110) et deux trace
de plans (001). Ils présentent des excroissance
dendritiques presque exclusivement sur les som¬
mets aigus du losange ainsi formé.
Le plan contenant la direction de croissance
dendritique est défini par le rapport des sinu
des angles que fait cette direction avec les plan
(001) et (110), ce rapport étant égal au rapport
des vitesses de croissance de ces plans.
Le rapport des sinus des angles que fait la
direction suivant laquelle progresse la dendrite
dans le plan de la préparation est égal au rapport
Fig.
obtenus
turées.
17. —par
- Excroissances
évaporation dendritiques
de solutions alcooliques
de cristaux très
d'iode
sa¬ des vitesses des traces sur la lamelle des plan
(001) et (110).

ClOzK.

CIO3K forme des prismes monocliniques et


lors d'une cristallisation rapide sur lames porte-
objets on a des cristaux aplatis suivant la face
(001) et limités presque exclusivement par les
traces des plans (110). La croissance dendritique
dominante se fait suivant la bissectrice de l'angle
aigu du losange ainsi formé et une croissance
dendritique secondaire a lieu suivant la bissec¬
trice de l'angle obtus.
356 M. FOLLENIUS

Comme dans le cas du chlorate de potassium, nue à cette température pendant


ces vitesses ne sont pas toujours constantes et heures, puis a été refroidie lentem
la dendrite pousse suivant une ligne brisée. taux apparaissent dans une goutte
existe
Ces entre
exemples
la direction
montrent debien
croissance
la relation
dendri-
qui tion posée sur une lame porte-obje
d'une lamelle pour éviter l'évapora
tique et les dendrites.
limitent vitesses de croissance des faces qui introduire un petit cristal dans la
pour servir de germe amorçant la c
La décroissance se fait égalemen
II. Croissance « régulière ». et lamelle
une solutionen sous-saturée.
introduisant Les
un cris
peti

J'appellerai croissance « régulière » une crois¬ ont jusqu'à 1,5 à 2 mm de côté l


sance qui se produit de façon que les faces d'un est de l'ordre de 0,2 à 0,3 mm p
cristal restent constamment planes à l'échelle phénomènes de convection.
macroscopique. J'ai observé l'allure des courbes
Contrairement à la croissance dendritique qui centration lors d'expériences répét
férentes concentrations des solut
dépend
de Fick surtout
: de la diffusion définie par la loi
dire pour des vitesses de croissance
dm D sance plus ou moins grandes. Elles
dt = d ( 2 CO cristallins.
de constater l'effet perturbateur

la
par
estcroissance
son activité,
exprimée « par
régulière
qui
l'équation
en première
» fait intervenir
de Berthoud
approximation,
le cristal
: b) Influence du rapport des dimens
à celles du champ perturbé.

dm J'ai constaté, comme les auteur


dt = A(C1-C0). concentration sur une face cristalli
constante. Les lignes d'égale
coupent le cristal près de ses som
On peut donc s'attendre à ce que l'allure des
courbure est plus ou moins grande
courbes d'égale concentration autour de cristaux
faces. Les nombreuses expérience
qui croissent régulièrement soit différente de celle
que la courbure des franges était
qu'on observe lors de la croissance dendritique.
dimensions du cristal par rappor
champ de diffusion (définis précéd
i ) O bser vations . mesures ont été faites sur des crista
Si le rapport de la dimension d
Plusieurs auteurs (Berg, 1938 ; Bunn, 1949 ;
perturbée du champ de diffusion su
Humphreys-Owen, 1949 ; Krueger et Miller,
3:953) ont observé de telles courbes d'égale con¬
centration, mais leur interprétation avait suscité
des discussions (Frank, 1949).
Aussi ai-je repris cette étude et observé l'allure
des nombreux
de courbes d'égale
cristaux
concentration
à l'aide de au
la voisinage
méthode

interférométrique
tie du travail. décrite dans la première par¬

a) Mode opératoire.
Mes observations ont porté sur la croissance
et sur la décroissance de cristaux microscopiques
de différents composés.
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 35

maie à la face cristalline à la longueur L de la hypothèse. Il y a également une zone de dif


face considérée est supérieure à 0,4, le champ de sion parallèle dans le cas où -d est inférieur
. , .
diffusion mis en évidence par les franges d'égal
indice est limité par une frange circulaire et la une valeur voisine de 0,4 (fig. 22).
diffusion peut être considérée comme radiale La courbure des franges d'égale concentratio
(fig. 20). Ce cas a été étudié théoriquement par est plus forte au voisinage de l'angle de 76° qu
Amelinckx (1950). Le rayon de courbure des près de l'angle obtus de 104° (fig. 23).
franges au milieu de la face a unevaleur finie.

Dans le cas contraire (fig. 21), si est inférieur

à 0,4, il dans
diffusion
cristallins
comme yest
a,par
parallèle.
au
le contre,
milieu Au
premier de
ilcas.
la
voisinage
y face,
a diffusion
une
deszone
sommets
radiale
où la

Fig.
les
tration
23.
contours
—auDissymétrie
voisinage
sont dissymétriques.
d'un
du réseau
cristaldesdecourbes
S203Na2,
d'égale
5 H20,
conce
do

L'intersection des courbes d'égale concentr


tion avec la surface du cristal au voisinage d
sommets pouvait être attribuée à un effet the
auFig.
milieu
21. d'une
— Courbes
face cristalline
d'égale concentration
de C103Na très
parallèles
étendue.
mique, que j'ai essayé de mettre en évidence.

d) Effet thermique.
c) Cristaux à contours dissymétriques.
La méthode de Françon met en évidence l
Des observations faites sur des plaquettes mo¬
nocliniques de S203Na2, 5H20 confirment cette courbes
des cristaux.
d'égalL'indice
indice de
de la
cette
solution
solution
au est
voisina
ava
tout fonction de sa concentration, mais il var
également
Une diminution
avec la de
température.
la concentration entraî
une diminution de l'indice de réfraction et u
diminution de la température, son augmentatio
Je me suis efforcée de partir de solutions sursat
rées refroidies à 20° environ, mais les cristall
sations étudiées s'accompagnent de dégageme
ou d'absorption de chaleur.
La diffusion de la chaleur se fait plus facil
ment au
avoir comme
voisinnage
effet d'accentuer
des sommets,lacecourbure
qui pourra
d
358 M. FOLLENIUS

S203Na2, 5H20 présentent une croissance for¬ vaille ; la dissipation de la chaleur


tement exothermique, que j'ai mis en évidence à plus rapide que la croissance. Ceci
l'aide d'un couple thermoélectrique différentiel, aux calculs faits par Humphreys-
placé au contact des cristaux en décroissance Ainsi les courbes d'égal indice se con
dans l'eau pure. Par contre, dans les conditions les courbes d'égale concentration.
d'observations interférométriques correspondant
à des vitesses de dissolution faibles, aucun effet e) Décroissance.
thermique appréciable n'a pu être décelé.
Lors de la décroissance d'un cris
J'ai étudié les substances suivantes qui cris¬
tendent à s'arrondir et les courbes
tallisent avec un dégagement ou une absorption
centration sont distribuées de faç
de chaleur plus ou moins importants.
que lors de la croissance dendritique
est plus élevé au sommet et la c
Tableau II. égale ou
milieu de même
la face.supérieure à celle

Chaleur de dissolution de quelques composés. Partant des observations précéde


sayé d'interpréter cette répartition
La chaleur de dissolution indiquée (International tration
en croissance.
de la solution au voisinage
Critical Tables V, p. 176) pour une substance telle
que Cdl2 est Q = 4,0 c'est la quantité de cha¬
leur absorbée lors de la dissolution de 1 mol. g. de 2) Essais d'interprétation.
corps cristallisé dans 400 mol. g. d'eau à 190.
Les résultats de l'observation
trique de la croissance dendritique
CHALEUR terpréter en supposant que les co
COMPOSES DE DISSOLUTION autour du cristal satisfont à l'équ
Q en kilo joules place définie par les conditions de
savoir : concentration constante l
12 face du cristal et à grande distanc
(CH3COO)2Sr ............
+ 22,0 220 Dans le cas de la croissance « r
18 concentration n'est plus constante
C6Hi2N4 ................
+ 20,1 200
du cristal. Comme mes observat
19 mettent pas d'atteindre la surface d
Cdl2 ...................
— 4,0 400
18 même, mais se limitent à une zone
CINa ...................
— 5,3 200 dont on peut évaluer l'épaisseur à
18 zaines de microns, il n'est pas possi
C1K ...................
— 18,6 200 miner, par ce moyen, la répartition
18 trations sur le cristal lui-même. Je
BrK ....................
— 21,2 200
dant essayer d'interpréter le phénom
18
IK .....................
— 21,4 400 posant
Étantledonné
crista.1lalimité
définition
par cette
de lazon
cr
17
N03Na ..................
— 21,0 200 gulière », soit
matière on doit
uniforme
s'attendre
sur toute
à ce qu
la
18
ClOgNa ................
— 22,2 200 line. Je l'admettrai comme hypothè
18 rai à déterminer le réseau des cou
S203Na2, 5H20 ..........
— 47,6 400 concentrations C (x, y) et de leurs
18 orthogonales ou lignes de courant
B407Na2, ioHaO .........
— 108,2 1 600
fonctions conjuguées satisfont aux

SC S

SC = Sy
S* S9- etA

Sa
APPLICATION D'UNE MÉTHODE INTERFÉROMÉTRIQUE EN LUMIÈRE BLANCHE POLARISÉE... 35g

de cette méthode, on observe les franges isochro¬


résulte
concentrations
constante.
que prèsdoivent
du cristal
êtrelestelles
courbes
qued'égales
dy
Sc = matiques qui constituent des lieux d'égal indic
si ladéduire
en préparation
la distribution
est à faces parallèles
des concentration
et on peu
dans la solution.
Un modèle rhéoélectrique, satisfaisant à ces
conditions, a été étudié par deux méthodes ana¬ Ayant constaté que, dans les conditions de me
logiques : expériences, le régime était pratiquement st
— celle de la cuve électrolytique ; tionnaire, j'ai essayé de calculer, en appliquan
— à l'aide de papier télédeltos (1 ). la théorie de la diffusion, la vitesse de croissanc
Dans le plan x O y un carré ABCD, centré à instantanée et le coefficient de vitesse des face
l'origine et de côtés parallèles aux axes, repré¬ cristallines. J'ai fait ce calcul dans le cas de
sente une section plane du cristal considéré. cristaux de chlorate de sodium suffisammen
En raison des symétries, l'étude analogique a grands par rapport à la zone perturbée du cham
été limitée au domaine compris entre O y et la de diffusion pour que cette diffusion puisse êtr
seconde bissectrice. Soit A A' la partie du con¬ considérée comme étant parallèle.
tour ABCD comprise dans ce domaine. Le champ Il résulte de ces mesures que la vitesse d
de la fonction C et celui de la fonction conju¬ croissance
mentent avec
ainsilaquesursaturation
le coefficient de
de la
vitesse
solution
aug
guée <p au voisinage de AA' sont représentés par
la fig. 24. Pour une face cristallographique donnée, la va
riation du coefficient de vitesse, en fonction d
la sursaturation de la solution, a une allure loga
rithmique.
retés
L'addition
affecte les
même
vitesses
de faibles
de croissance
quantitésdes
d'impu¬
diffé
rentes faces cristallographiques. La croissance d
petits disques de chlorate de sodium a permi
A A' d'étudier
faces du cube
la variation
et de l'octaèdre
du rapportendes
fonction
vitessesdedel

Fig. 24. — Étude analogique de la fonction de concentra¬ teneur en impuretés (sulfate de sodium) de l
tion au voisinage d'un cristal en croissance (cas d'un dé¬ solution-mère,
pôt de matière uniforme sur toute la face cristalline). De nombreuses observations ont été faites su
des cristaux présentant une croissance dendr
tique ainsi que sur d'autres croissant régulière
La précision de ces résultats est de l'ordre du
centième. ment pour comparer ces deux modes de crois
sance.
Les courbes ainsi tracées sont très voisines
La croissance dendritique peut être définie, e
des franges d'égale concentration. Il semble donc
qu'on puisse admettre que la répartition des premièreLaapproximation,
fusion. distribution des
parconcentrations
la seule loi dedan
dif
concentrations dans la solution, imposée à la la solution est donnée par l'équation de Laplace
fois par la diffusion et le cristal, soit telle que le dont les conditions aux limites sont :
dépôt ladeface
toute matière
cristalline.
se fasse uniformément sur — la concentration Cx est constante sur tout
l'étendue d'une face cristalline ;
— elle est constante et égale à C2 à grand
distance du cristal.
RÉSUMÉ
La croissance dendritique s'avère ainsi asse
facile à interpréter, malgré les formes compli
La méthode interférométrique en lumière
quées qu'on rencontre. Les observations de c
blanche polarisée, développée surtout par M. Fran-
çon, fait correspondre aux variations de retards une définition
mode de croissance
de la direction
m'ont permis
de croissance
de propose
den
optiques des variations de couleur. En examinant
dritique par rapport au cristal. Cet axe dendri
36o M. FOLLENIUS

pendant laquelle les faces restent macroscopi- celle des courbes d'égales concent
quement planes. Les surfaces d'égale concen¬ vées par interférométrie.
tration coupent le cristal au voisinage de ses La méthode interférométrique p
sommets et se resserrent d'autant plus que les appliquée utilement aux études
sommets sont plus aigus. cristalline qui devront encore êtr
Ce phénomène pouvait être dû à un effet ther¬ On peut cependant admettre que
mique, mais les expériences ont montré que celui- i° lors de la croissance dendrit
potentielles sont définies par la lo
ci
observations,
était négligeable
la diffusion
dans les
de conditions
la chaleurdeétant
mes
seule, et
beaucoup plus rapide que celle de la matière. 2° lors de la croissance « réguli
En admettant l'hypothèse d'un dépôt uni¬ tribution est telle, que l'apport de
forme de matière sur le cristal, j'ai déterminé à du cristal soit uniforme, sans préju
la cuve électrolytique une distribution de courbes se passe à la surface cristalline m
équipotentielles que j'ai trouvée très voisine de pas accessible à cette méthode.

BIBLIOGRAPHIE

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