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Isabelle Cambourakis
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Christine Bard
}
Les Garçonnes Paris, Autrement [1998],
Mode et fantasmes des
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rééd. 2021, 190 p.
Années folles
}
Ce que soulève la jupe
Paris, Autrement,
Identités, transgressions,
2010, 174 p.
résistances
}
Einav Rabinovitch-Fox
Dressed for Freedom Urbana, University of
The Fashionable Politics of Illinois Press, 2021, 262 p.
American Feminism
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visible le rôle des minorités sexuelles et particulièrement des
lesbiennes dans les conquêtes vestimentaires. Cette polari-
sation sur le genre et la sexualité permet que se diffuse en
France une approche largement développée dans le milieu
universitaire anglophone, que ce soit au sein des material
studies 9 ou des fashion studies. Si du côté des sociologues
du genre on ne trouve jusqu’à aujourd’hui que de « rares
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féministes ou des théorisations féministes sur les vêtements
et le monde de la mode. Les discours et représentations anti-
féministes ont véhiculé le cliché d’une hostilité féministe à
la mode – souvent à partir d’images détournées de leur véri-
table signification, comme celle de ces manifestantes étasu-
niennes brûlant leurs soutien-gorge en 1968, j’y reviendrai –,
faisant ainsi écran à l’appréhension de la complexité des rela-
tions entre féminisme, mode et vêtement. Mais, finalement,
que portent les féministes d’hier et d’aujourd’hui ? Comment
ont-elles pensé le rôle des vêtements dans l’émancipation des
femmes ? Les critiques féministes d’hier sont-elles les mêmes
que celles adressées aujourd’hui à une industrie de la mode
traversée par de nouveaux questionnements ?
La politisation du vêtement
Dans sa postface à la toute récente réédition des Gar-
çonnes, dont la première édition date de 1998, Christine
Bard revient sur la genèse de ses recherches en histoire
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en mode mineur d’une réflexion sur la jupe, cette dernière
s’obstinant contre toute attente à résister à la banalisation
du pantalon et revenant sans cesse et de mille manières
(souvent politiques 15) sur le devant de la scène : « La jupe a
envahi l’actualité, bousculé mon agenda et pris le pas sur
un pantalon qui a beaucoup perdu aujourd’hui de sa force
subversive, lorsqu’il est porté par une femme » (CQSJ, p. 7).
Jupe et pantalon – leur adoption, leur rejet, leur retour, leur
banalisation – apparaissent ainsi comme les deux faces d’une
même histoire et l’étude conjointe de ces pièces, même si elle
s’est traduite par la publication de deux ouvrages différents,
permet de mieux comprendre les évolutions vestimentaires
dans leur ensemble 16.
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l’ordre social et le crée, permettant, notamment, le contrôle
des individus » (HPP, p. 7) au sein d’une société genrée qui
repose sur des rapports de domination. Le port du pantalon,
longtemps refusé aux femmes, est alors abordé comme un
symbole de pouvoir – et de liberté à conquérir. Se « mascu-
liniser » ou se « viriliser » à travers l’usage de certains vête-
ments agit comme un opérateur de transgression de genre et
l’adoption du pantalon révèle tout à la fois un désir d’égalité
entre les sexes, une volonté d’ascension sociale et une envie
de troubler les frontières traditionnelles des identités. L’ his-
torienne retrace donc de manière chronologique et dans la
durée – de la Révolution à nos jours – les transformations
« politico-vestimentaires » (HPP, p. 25) de pièces qui sym-
bolisent l’accès des femmes à la citoyenneté. Recourir au
temps long permet de montrer l’enchevêtrement des avan-
cées et des reculs : la démarche historique adopte le rythme
syncopé des expériences, des transgressions, des empêche-
ments, des discours et des attaques antiféministes. Mais si
ces transformations sont souvent heurtées, controversées, il
n’en reste pas moins que cette histoire politique du pantalon
se présente comme une histoire linéaire qui accompagne en
partie la conquête de la citoyenneté et de l’émancipation des
femmes.
17. Sur les études d’objets menées au prisme du genre, voir l’état
des lieux dressé en 2014 par Anne Monjaret : « Objets du genre et genre
des objets en ethnologie et sociologie françaises », Clio, n° 40, p. 153-
170. Voir en ligne : http://journals.openedition.org/clio/12161.
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le rôle joué par les guerres… Surtout, elle montre l’impor-
tance des mouvements de réforme du vêtement, de la dif-
fusion du sport, des bouleversements dans l’industrie de la
mode. Si la conquête du pantalon est bien liée à l’émancipa-
tion des femmes et à l’action des mouvements féministes, on
ne peut en effet mettre cette évolution du vestiaire à l’actif des
seules féministes – et cela d’autant moins qu’elles montrent
peu d’intérêt pour la question. Christine Bard s’en étonne :
« Ça m’a frappé que dans l’histoire du féminisme et de la
pensée féministe, il n’y ait pas davantage de commentaires
sur cette différenciation genrée qui a longtemps été admise,
acceptée 18. » Elle montre que, pendant les « Années folles »,
les féministes sont hostiles aux garçonnes et « se dressent
contre la “virilisation” des femmes » en se fondant « sur une
mythologie du féminin valorisant les spécificités attribuées
aux femmes » (LG, p. 73). De la même manière, elle explique
que s’il existe bien dans les années 1970 un certain rejet de
la jupe, il n’y a pas en revanche « d’éloge féministe du panta-
lon ». Le rôle des féministes apparaît donc ambivalent – et
cela, quelles que soient les époques. C’est sur le rôle joué par
les lesbiennes que l’historienne met l’accent : ce sont elles
qui apparaissent comme les forces motrices de ces trans-
gressions de vestiaires.
La révolution du neutre
Au-delà de l’histoire politique du pantalon et de la jupe,
Christine Bard propose une lecture plus globale des trans-
formations vestimentaires, pour finalement esquisser un
horizon d’attente. Elle mobilise, pour appréhender les muta-
tions, le concept de « grande renonciation masculine », forgé
par l’Anglais John Carl Flügel dans les années 1930. En
employant ce terme, le psychanalyste freudien, militant de la
réforme vestimentaire, voulait caractériser la transformation
des apparences masculines visibles en Angleterre au début
du XIXe siècle, qui s’était traduite par l’abandon, chez les
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hommes, des parures et des décorations, désormais réser-
vées au vestiaire féminin. À partir de ce moment, le vêtement
masculin tend vers une simplification et une uniformisation
alors que celui des femmes se complexifie et s’orne de nom-
breuses parures et fioritures. « Les femmes restent engluées
dans l’Ancien Régime vestimentaire qui les condamne à la
compétition esthétique et aux folies de la mode » (CQSJ, p. 8).
La conquête du pantalon se double donc, dans le récit de
Christine Bard, d’une conquête non aboutie de la simplicité
vestimentaire. Force est de constater, nous dit-elle, que l’uni-
versalisation du pantalon n’a pas aboli le vieux régime du
paraître et que nous assistons depuis les années 2000 non
seulement à un piétinement mais à un retour politisé de la
jupe. Les femmes, écrit-elle, « renâclent face à la perspective
d’une Grande Renonciation aux parures féminines » (CQSJ,
p. 15) ; et face à ce constat, elle s’engage dans la défense d’une
universalisation de la jupe pour toutes et tous afin de remettre
en question la binarité de genre des vestiaires. Elle semble
appeler de ses vœux un nouvel horizon vestimentaire, avec
d’un côté l’universalisation de toutes les pièces, de l’autre
l’avènement d’un vestiaire neutre. « J’attends beaucoup des
prochaines années », nous dit-elle, « parce que j’ai l’impres-
sion que cette nouvelle révolution vestimentaire s’approche.
Ça doit être possible de trouver des formes qui évoquent du
neutre 19 ». Au cours de la même intervention, elle compare en
ces termes vêtement et langue : « C’est un débat qui ressemble
à un débat qu’on a sur la langue en ce moment ; parce que le
vêtement est un langage, on retrouve des questions i dentiques
19. Ibid.
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dom. The Fashionable Politics of American Feminism 22,
d’Einav Rabinovitch-Fox, des essais de Christine Bard sur la
jupe et le pantalon. Le livre, paru l’an dernier, porte lui aussi
sur les transformations du vestiaire féminin en se focalisant
sur l’influence exercée par le féminisme étatsunien sur les
mutations vestimentaires et sur la mode comme moyen effi-
cace de diffusion du féminisme dans la société.
Tout comme Christine Bard, Einav Rabinovitch-Fox est
historienne du genre et des femmes, travaillant plus parti-
culièrement sur l’histoire moderne des États-Unis. Leurs
travaux ont en commun de dépeindre les adeptes du « bloo-
mer 23 » des années 1850 comme les précurseuses radicales
des transformations vestimentaires ; on retrouve chez toutes
deux des époques et catégories pivotales : à la « Belle époque »,
au temps des « femmes nouvelles » et des « garçonnes », font
écho du côté étatsunien la « New Woman », la « Gibson girl »,
puis la « Modern Girl » et les « Flappers 24 ».
Si, dans les pays occidentaux, l’histoire de l’universali-
sation du pantalon ou de l’émancipation du vestiaire fémi-
nin s’inscrit dans une histoire transnationale partageant les
mêmes temps forts, la lecture croisée des deux ouvrages
20. Ibid.
21. L. Braunschweig, Neutriser. Émancipation(s) par le neutre,
Paris, Les liens qui libèrent, 2021.
22. Titre désormais abrégé en DFF.
23. Le bloomer, du nom de la féministe Amelia Bloomer, est une
sorte de pantalon bouffant d’inspiration orientale qui fit scandale à son
époque.
24. La Flapper est à peu près l’équivalent de la garçonne.
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quête de l’égalité, mais se penche sur les liens plus généraux
entretenus entre féminisme, mode et vêtement aux États-Unis
en optant pour une approche qui fait la part belle à la ques-
tion de la mode comme espace de négociation.
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commerciaux liés au concours 26. » Or si les féministes pré-
sentes ce jour-là critiquent bien, en effet, une industrie de la
mode véhiculant une féminité hypersexualisée et oppressive,
on peut voir sur les photos de la mobilisation que les femmes
présentes sont loin de ressembler aux caricatures qu’on fera
d’elles par la suite, en les dépeignant comme de furibondes
hydres féministes : pour la plupart, commente l’historienne,
elles ont « adopté la mode dominante, apparaissant en mini-
jupes, cheveux longs et chaussures féminines, bien que la
plupart du temps avec des talons plats » (DFF, p. 155).
Contester cette figure « mythologique » de la féministe
anti-mode n’empêche nullement Einav Rabinovitch-Fox
de s’intéresser aux discours produits, au fil du temps, par
un certain nombre de féministes – notamment des fémi-
nistes radicales venues du marxisme et de la New Left – qui
remettent en cause l’industrie de la mode, la consommation,
les stéréotypes adossés à un vestiaire ultra-féminisé et objec-
tivant : son objectif est clairement de montrer la diversité des
stratégies féministes vis-à-vis des vêtements.
26. ��������������
Redstockings, No More Miss America !, 1968.
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dans ce cas un rôle tactique dans l’acquisition des droits et
se doit d’incarner une féminité respectable ou une féminité
colorée et pratique reflétant la place nouvelle occupée par les
féministes dans la société. À l’inverse, d’autres militantes ont
clairement poursuivi des buts plus radicaux à travers une
recherche vestimentaire alternative, en rupture ou créatrice
d’identité. C’est le cas des lesbiennes qui conçoivent le vête-
ment comme un espace de résistance et d’autodétermination.
L’ autrice s’appuie entre autres sur l’article de Liza Cowan,
« What the Well-Dressed Dyke will Wear ». Liza Cowan y défend
l’idée d’une mode qui se différencie des critères de féminité
et qui ne bénéficie pas au capitalisme ou au patriarcat. Elle
veut privilégier les vêtements de seconde main ainsi que l’au-
toproduction, synonyme à ses yeux d’« empowerment » et de
pratique féministe : « Nous devons commencer à fabriquer et
à concevoir des vêtements pour nous-mêmes », écrit-elle. « Si
vous savez coudre, vous pouvez créer vos propres vêtements
et apprendre à coudre à vos amies aussi… Ne laissez pas les
hommes devenir riches (plus riches) avec notre argent et nos
idées 27. » L’ un des fils rouges du livre d’Einav Rabinovitch-
Fox est la volonté d’inclure les stratégies des femmes non
blanches et des classes populaires. Elle insiste sur les points
de vue des femmes et des militantes noires : « Les femmes
noires, bien que n’étant pas nécessairement motivées par
l’anti-consommation, ont également vu dans la conception
27. ����������������������������������������������������
L. Cowan, « What the Well-Dressed Dyke will Wear », Cowrie,
n° 3, octobre 1973, p. 12. Le titre, que l’on pourrait traduire par « Ce
que doit porter la gouine chic », parodie les rubriques des magazines de
mode traditionnels.
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pratiques de mode ultra-féminisées des femmes ouvrières
anglaises 28.
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porteuses de mode pour négocier des positions d’agency et
d’influence, les femmes ont transformé la mode en un langage
culturel dynamique et une stratégie politique pour revendi-
quer la liberté » (DFF, p. 4). Sans rejeter la critique féministe
de la mode comme outil de catégorisation et de domination
entre les genres, l’historienne mobilise le concept d’agency
pour relire la modernité comme un processus qui ne serait
pas seulement imposé aux femmes, mais leur réserverait
des espaces de négociation 29 et leur permettrait de produire
des messages de libération via la création aussi bien que la
consommation. S’inscrivant ainsi dans une tradition de cri-
tique féministe de la consommation centrée sur la question
du plaisir 30, elle apparaît très éloignée de Christine Bard,
l’une et l’autre prenant toutefois leurs distances par rapport
une autre tradition critique féministe, celle qui envisage la
mode principalement comme un espace de production.
29. ����������������������������������������
Voir I. Parkins et E. M. Sheehan (éd.), Cultures of Femininity
in Modern Fashion, Durham, University of New Hampshire Press, 2012.
30. �������������������������������������������������������������
Voir A. McRobbie, « Bridging the Gap : Feminism, Fashion and
Consumption », Feminist Review, n° 55, 1997, p. 73-89.
31. Voir la note 15.
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autour d’une division internationale du travail et de l’« impé-
rialisation de la mode 33 ». Pour bon nombre de féministes
marxistes comme Sheila Rowbotham 34
, il était plus que
nécessaire de prendre en compte les conséquences des délo-
calisations dans les pays du Sud de la main-d’œuvre essen-
tiellement féminine comme de l’exploitation dans les pays du
Nord d’une population issue des migrations. Aux yeux de ces
universitaires féministes, la question du vestiaire d’un côté et
de la consommation de l’autre ne sont pas aussi essentielles
que celles posées par l’exploitation de la main-d’œuvre. La
sociologue anglaise Angela McRobbie a dès cette époque
alerté sur la nécessité de faire tenir ensemble les différentes
critiques féministes de la mode en considérant le système-
mode dans son ensemble : la consommation (ses plaisirs,
ses offres d’évasion et de construction identitaire comme les
difficultés des classes populaires à y accéder) ; la production
dans les pays du Sud et dans certains territoires européens ;
la précarisation des stylistes 35 et la formation inadéquate
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de la production et de la division sexuelle du travail.
De nouveaux enjeux, liés aux bouleversements en cours,
d’ordre climatique et écologique, mais aussi éthiques, logis-
tiques ou encore liés aux reconfigurations à l’œuvre en raison
du Covid, sont posés par la mode aux générations féministes
actuelles. À la nécessité de ne pas oublier les coulisses de
la fabrique de la mode s’ajoute celle de prendre en compte
le coût environnemental de la production de matières pre-
mières comme celui des matériaux synthétiques. Les récentes
approches écoféministes 37 permettront-elles d’articuler ques-
tions de genre, critique de la production et prise en compte
des limites planétaires ? Comment s’habilleront demain les
féministes soucieuses des liens à construire avec le vivant ?
Isabelle CAMBOURAKIS
36. Ibid.
37. G. Pruvost, Quotidien politique. Féminisme, écologie, subsis-
tance, Paris, La Découverte, 2021.