Vous êtes sur la page 1sur 12

Chapitre 2

Les applications fonctionnelles

Introduction

Historiquement, dans la très grande majorité des entreprises, les ordinateurs


ont d'abord été utilisés dans trois types de travaux: la tenue de la comptabilité
générale, la facturation, la paie des personnels. Ces trois domaines présentent en
effet des caractéristiques spécifiques favorisant le recours à l'automatisation:
- un volume important d'opérations de même type, à caractère répétitif;
- un caractère facilement formalisable des tâches.

Par la suite, les applications des technologies de l'information se sont multipliées.


Une application (au sens particulier d'applications informatique), est un
ensemble de programmes (logiciels) articulés entre eux, utilisés pour
automatiser ou assister des tâches de traitement de l'information dans un
domaine particulier. Une application est caractérisée par:

- un champ d'application défini soit structurellement (un poste de travail, un


service ou un département), soit fonctionnellement (une fonction telle que la gestion
des commandes clients ou le calcul des couts de production).

- des fonctionnalités, c'est à dire un ensemble de tâches à exécuter


(manuellement, automatiquement en mode mixte) à l'intérieur de ce domaine.
(Ainsi, la gestion des commandes peut inclure ou non la tenue d'un portefeuille de
commandes ou l'envoi d'accusées de réception de commandes).

Les applications « fonctionnelles » désignent des réalisations informatiques


conçues pour assister la conduite des fonctions essentielles de toute
l'entreprise: gestion commerciale, gestion de production, gestion comptable et
financière, gestion des ressources humaines.
Le découpage en « applications » des systèmes d'information pose, depuis toujours,
des problèmes de cohérence; aucune application ne peut être parfaitement isolée
des autres et la communication entre applications doit être assistée, souvent avec
difficulté. Ainsi, à partir des années 1990, ont été proposées des solutions
« intégrées » visant à combiner dans des ensembles cohérents les différentes
applications fonctionnelles.

Section 1. Les caractéristiques générales

I. Les deux objectifs généraux des applications fonctionnelles


Les systèmes d'information fonctionnels répondent à une double préoccupation:
- ils supportent le traitement des transactions et des opérations;
- ils assurent la fourniture d'informations utiles pour la gestion.

I.1. Le traitement des transactions et des opérations


a)- Evènements, transactions, opérations
Les organisations en général, les entreprises en particulier ne sont pas des
systèmes fermés. Au contraire, leur survie implique des échanges avec leur
environnement: ces échanges, ces transactions, commerciales et financières sont
même la raison d'être des entreprises.

Page 1 sur 12
Exemple: La vente de marchandises à un client est l'exemple type de la transaction: il y a
échange d'un bien (les marchandises vendues) contre un paiement en monnaie. Cette
transaction se traduit donc par un double flux: flux de biens, flux de monnaie.

Vue de l'intérieur de l'organisation, la transaction se traduit au départ par la


réalisation d'un évènement significatif, annonçant son démarrage.
Exemple: L'arrivée d'une commande au courrier constitue un évènement significatif signalant
qu'une transaction commerciale est souhaitée par un client, partenaire de la transaction.

Le terme « significatif » associé à « évènement » veut dire que cet évènement est
susceptible d'être reconnu comme tel, qu'il a un sens pour l'organisation et que
celle-ci va apporter une réponse à cet évènement. Cette réponse va se traduire par
le déclenchement d'activités, d'opérations qui vont constituer le traitement de la
transaction.
Par conséquent, le traitement de la transaction apparaît comme un processus, c'est
à dire un ensemble d'opérations logiquement liées et chronologiquement
enchainées, déclenchés par un évènement significatif et produisant des résultats.
Exemple: Les opérations déclenchées par l'arrivée de la commande vont produire comme
résultats principaux l'expédition de colis au client et l'envoi de la facturation.

Le traitement complet de la transaction peut correspondre à plusieurs processus,


déclenchés chacun par un évènement significatif.
Exemple: Comme le montre la figure, dans le cas classique de la transaction correspondant à
une vente à crédit, un premier processus (appelé traitement des commandes) est déclenché
par l'arrivée de la commande et se termine par l'envoi de la facture et des marchandises.

Un second processus (appelé traitement des règlements) est déclenché par l'arrivée
du règlement du client et aboutit à une écriture comptable et à un encaissement.
Ici, chaque processus correspond à un flux (réel ou monétaire) mais on peut trouver
des formes quelconques (un seul processus ou plusieurs processus pour tout ou
partie de la transaction).

Figure 1. Schéma dynamique du traitement de la transaction


EVENEMENT PROCESSUS DE TRAITEMENT
SIGNIFICATIF RESULTATS

ACTIVITES, OPERATIONS

Arrivée de Contrôle de crédit Préparation Expédition Facture


la commande

Contrôle stock Facturation Livraison

to to + ∆t

TEMPS

t1 t1 + ∆t

Arrivée du Contrôle Enregistrement Encaissement Ecriture comptable


Règlement Règlement encaissé

Arrivée du Contrôle Enregistrement Encaissement Ecriture comptable


Règlement Règlement encaissé

b)- Les tâches de traitement des transactions


Si on examine le processus de déroulement des transactions, on constate que le
processus déclenché par la réalisation de l'évènement significatif comporte
différents types de tâches, parfois combinées. On trouve principalement:
- des tâches d'identification de l'évènement:
Exemple: reconnaître la commande, l'identifier par son origine (client connu ou non connu) et
sa date...
- Les tâches spécifiques de réponse:

Page 2 sur 12
Exemple: Contrôler le crédit du client veut dire rechercher dans un fichier client ou dans des
archives que ce client existe, qu'il a réglé ou non ses précédentes factures, demander à une
banque des informations... Cette phase d'information sera suivie d'une décision: accepter ou
non la commande.
- Les tâches de traçabilités:
Elles répondent aux contraintes juridiques (légales, comptables, fiscales...) qui
imposent souvent la matérialisation des transactions par des documents
obligatoires.

I.2. L’information des gestionnaires


Parallèlement aux activités de support ou traitement des transactions proprement
dit, les systèmes d’information fonctionnels ont également comme objectifs de
fournir aux gestionnaires les informations nécessaires à la conduite des opérations.

a)- Les différents besoins


- La satisfaction des besoins locaux
Le gestionnaire d’opérations doit, à son niveau de compétences, prévoir et contrôler.
Il doit donc disposer des éléments d’information correspondant à la mise en œuvre
de solutions adaptées aux problèmes locaux de finalisation, d’organisation et
d’animation. Pour ce faire, il doit disposer de modèles de gestion et de
représentations adaptés: modèles prédictifs, comptes rendus d'exécution.

- L’intégration dans un modèle global de conduite


On distingue trois couches de besoins en information selon les niveaux de
management:
- stratégique avec l'identification des choix fondamentaux;
- tactique, où est contrôlée l'affectation des moyens permettant d'atteindre les
objectifs définis au niveau stratégique;
- opérationnel, où est suivie l'exécution effective des opérations.

b)- L’organisation des solutions


Les systèmes d’information de type fonctionnels sont organisés selon deux principes
dominants pour répondre à ces besoins :
- ensemble hiérarchisé de rapports
A coté de l’assistance à la conduite des transactions, il est prévu, pour les
gestionnaires, la production de rapports (reporting system) comportant les
informations jugées essentielles. La forme traditionnelle est celle des rapports
prédéfinis périodiques ; par exemple « tableau d’analyse des ventes par produits,
par région », etc. chaque semaine ou « tableau des écarts sur budget chaque mois ».
Cette forme traditionnelle, encore très utilisée, fournit des tableaux à des degrés de
synthèse différents selon les utilisateurs.

-Base de données : Le fonctionnement du système de rapports repose sur des


ensembles de données descriptives du domaine géré. Ces données sont issues du
traitement des transactions ; elles sont stockées sous une forme organisée et leur
exploitation permet de fournir les informations plus ou moins synthétisées
demandées par les gestionnaires.
Exemple : dans un système de gestion commerciale, le traitement des livraisons permet de
connaître la quantité de chaque produit qui est livrée et facturée à chaque client.
L’accumulation de ces données permet, à chaque instant, de connaître les quantités livrées
d’un produit quelconque, ventilées par région, par période, par type de clientèle, etc.

Page 3 sur 12
II. Exemples de systèmes d'information fonctionnels

II.1. Système d’information pour la gestion commerciale et le marketing


Activité vitale pour l’entreprise, l’ensemble « gestion commerciale-marketing » peut
tirer des avantages considérables de l’usage des TIC.

II.1.1. Articulation générale


Les réalisations concrètes peuvent être extrêmement variées en raison de multiples
facteurs de différenciation : taille de l’entreprise, volume et nombre des
transactions, types de produits vendus, organisation spéciale des activités, nature
et volume de la clientèle, conditions de la concurrence, etc.

a)- Les fonctionnalités


La figure 2 fournit une représentation, par niveaux, des principales fonctions
susceptibles d’être assistées par des technologies de l’information.
A partir de cette présentation, nous faisons les remarques suivantes :
- Au niveau du traitement des transactions, certaines entreprises distribuant
directement au client final n’ont à gérer ni les commandes, ni la préparation des
livraisons. La facturation peut être simplifiée (fiche de caisse) et le suivi client
inexistant (pas de compte client, règlement comptant, etc.).
- Au niveau du contrôle, le suivi budgétaire de la fonction (rapprochement des
prévisions et des réalisations) est presque toujours organisé dans un cadre général
de gestion budgétaire (système de rapport).

Figure 2. Fonctionnalité principale d’un système d’information pour la gestion


commerciale et le marketing

RECHERCHE Choix, produits…marchés


STRATEGIQUE

Plan marketing, prévisions des ventes


PLANIFICATION Plan communication, promotion
ETUDES Gestion des canaux de distribution
MARKETING Fixation des prix…

Suivi budgétaire
CONTROLE Analyse des ventes réalisées
DES OPERATIONS Gestion produit, client (court terme)
Contrôle de la force de vente…

GESTION DES PREPARATION FACTURATION SUIVI


COMMANDES LIVRAISON CLIENTELE
TRAITEMENT - Devis - Préparation des livraisons - Facturation
DES TRANSACTIONS - Aide à la vente - Gestion des tournées - Suivi comptable et commerciale
-Enregistrement - Expéditions… -Traitement transactions
des commandes… après vente…

- Au niveau planification, le système d’information est du type « aide à la


décision » ; les modèles utilisés peuvent être très complexes (modèle de prévision
ventes, modèles d’aides au choix de support publicitaires, etc.) ou inexistants.

Page 4 sur 12
- Au niveau stratégique, les choix majeurs concernent les produits (quels produits
vendre ?) et les marchés (sur quels marchés l’entreprise entend-elle se
positionner ?)
Par conséquent, ce domaine peut utiliser de nombreuses applications, très variées.

b)- Les informations traitées


Le fonctionnement des différentes applications évoquées ci-dessus repose d’abord
sur deux bases de données essentielles concernant les produits et les clients.

- Bases de données produits : Ces bases de données fournissent les informations


correspondant aux caractéristiques permanentes du produit : identification,
caractéristique techniques, caractéristiques commerciales (prix, unités de vente ou
d’achat, etc., origine fournisseur, prix d’achat, etc.) ainsi que des informations
évolutives concernant l’état des stocks, etc.) et les ventes réalisées (quantités
vendues par période, par variante de produit, etc.).

- Bases de données clients : Le contenu de ces bases est extrêmement variable ;


inexistant pour certaines entreprises, très riches pour d’autres. On y trouve, en
général, des éléments classiques d’identification (raison sociale, adresse,
domiciliation bancaire, etc.), des éléments comptables (position du compte et
éventuellement historique des mouvements comptables, incidents de paiement), des
données à caractère commercial (volume d’affaires réalisées, types de produits
achetés, nature de l’activité, fidélité, etc.).
Exemple : Les sociétés de vente par correspondance cherchent à améliorer continuellement le
contenu de leur fichier « client » afin de mieux définir leur assortiment, leur communication, leur
politique de prix. En revanche, beaucoup d’entreprises limitent leur base de données « clients »
au minimum indispensable pour la facturation : nom, adresse.

Autour de ces deux bases fondamentales, les systèmes d’information peuvent


utiliser d’autres données relatives :
- à la force de vente (fichier des représentants par exemple),
- aux partenaires à la transaction (fichier des transporteurs, des commissionnaires
en douane, etc.),
Et, bien entendu, toutes les données décrivant les transactions réalisées ou en
cours de réalisation : fichier des commandes en cours, fichier des expéditions,
facturations réalisées, etc. Cette description des transactions réalisées constitue
une source essentielle pour le contrôle et les études marketing.

II.2. Système d’information pour la production et sa gestion

a)- Les fonctionnalités

- Niveau de traitement des transactions


La mise en fabrication exige le traitement de nombreuses informations pour
répondre aux questions immédiates : quoi fabriquer, quelle quantité, pour quand,
sur quel poste de travail, etc. Il faut ensuite assurer le lancement effectif des ordres
de fabrication avec les documents d’accompagnement décrivant les opérations à
effectuer sur chaque poste et les matières à utiliser ; la préparation de ces
documents peut être assistée par ordinateur (Figure 3).
A ces fonctions principales s’ajoutent des fonctions auxiliaires indispensables :
- Entretien du parc de machines pour assurer le maintien de la capacité
productive
- Approvisionnement en matières et composants ;

Page 5 sur 12
- Niveau de contrôle des opérations
- contrôle de la production où l’on surveille les paramètres essentiels : coût de
production, délais et quantité, productivité des différents facteurs ;
- contrôle des achats ;
- contrôle des livraisons ;
Ce travail de contrôle est consommateur de nombreuses données portant sur le
présent ou un passé proche.

- niveau planification tactique


Il s’agit d’assurer la disponibilité des ressources indispensables pour réaliser la
production. Le point de départ est l’élaboration du plan de production qui définit les
productions à réaliser jusqu’à l’horizon de planification. Ce plan de production
arrêté permet d’établir des plans d’approvisionnement de matière et composants
avec des échéances de livraison.

- niveau de planification stratégique


Ce niveau correspond à la gestion du long terme. On y trouve, en particulier :
- la définition des produits à fabriquer : conception générale du produit en liaison
avec les services des études marketing ;
- l’ajustement, par des investissements en bâtiments et matériels, par l’embauche
et la formation de personnel, etc., de la capacité de production aux objectifs visés
par la politique commerciale.
- cet ajustement passe, si nécessaire, par la définition de nouvelles politiques
d’achat ou de partenariat (choix entre faire, acheter, faire faire, faire avec, etc.).

Figure 3. Fonctionnalités principales d’un système d’information pour la production

Ajustement capacité production à long terme


Définition des productions (conception générale)
Politique d’achat, sous-traitance, partenariat
Planification stratégique Choix des processus de production

Plan de production (plan de charge)


Plan d’approvisionnement (besoins matières)
Planification tactique Contrats fournisseurs, sous-traitants
Plan d’équipement et maintenance
Etudes et méthodes : conception détaillée

Contrôle de production Contrôle des achats Contrôle livraisons


Contrôle des opérations - Délais - suivi, délais, qualité - Délais, qualité
- Qualité, productivité, couts - Ecarts de prix - Performance
- Consommation matières - performance Transporteurs
- Rendement machines fournisseur (coût, qualité)
- Suivi main-d’œuvre - Taux de service/ produit
- Budgets, écarts

Lancement Fabrication Entretien Achats, Stockage


et et et maintenance réception et
suivi des assemblage des machines et stockage expédition
Traitement des ordres contrôle des matières produits
transactions de fabrication qualité et composants finis

Page 6 sur 12
b)- Les données utilisées
On distingue :
- Les données techniques issues de l’organisation de la production ;
- Les données produites par le déroulement des activités de production ;

Les données techniques : Lors de la conception du produit, sa nomenclature est


définie ; la succession des opérations est établie. Ces opérations seront exécutées
sur des postes de travail. Les données techniques aboutissent donc à trois bases de
données essentielles : nomenclature, gamme, postes, reliées entre elles.
L’exploitation de ces données techniques permet d’établir un programme de
fabrication, des programmes d’approvisionnement, des calculs de charge, des
évaluations de coûts standards, l’ordonnancement des fabrications et les
documents de lancement.

Les données issues du suivi des opérations : Les données techniques permettent
d’établir des prévisions et de préparer les opérations de production. La réalité
quotidienne montre que les évènements ne se déroulent pas exactement comme
prévu et que de nombreux aléas viennent perturber les opérations. Pour alimenter
le système de gestion, il est indispensable de collecter en permanence les données
relatives au déroulement réel des opérations et aux évènements significatifs
jalonnant le cycle de production. A partir de ces données collectées, le système
d’information produit des calculs de coûts, des analyses d’écart, etc., utilisés pour
le contrôle et l’amélioration de la planification et permet les corrections nécessaires.
D’autres bases de données sont nécessaires ; par exemple, les données relatives
aux partenaires de l’entreprise. Ces données permettent d’assurer la
communication indispensable pour la réalisation des opérations de production.

II.3. Système d’information pour la gestion des ressources humaines


La ressource humaine que représente l’individu a, par rapport aux autres
ressources, des caractéristiques très particulières. Elle n’appartient pas à l’élément
de son patrimoine ; elle lui est liée par contrat révocable sous certaines conditions.
Cette spécialité impose des contraintes aux systèmes de gestion de ces ressources :
nécessité d’assurer le recrutement, l’embauche puis la gestion des salariés, donc de
suivre un flux de ressources évolutives par nature et partiellement contrôlables. Ces
spécificités se retrouvent dans les systèmes d’informations pour la « gestion du
personnel » où l’utilisation des ordinateurs a commencé très tôt avec
l’automatisation des opérations de paie.

II.3.1. Architecture générale


a)- Les fonctionnalités principales
La figure 4 présente les éléments essentiels d’un système d’information pour la
GRH. On retrouve à ces différents niveaux tous les aspects majeurs de la GRH.

• La gestion de l’emploi (définition des besoins, recrutement, embauche,


séparation, etc.) ;
• La gestion de la rémunération (politique de rémunération, budgets de
personnel, contrôle des charges du personnel, administration de la
rémunération, etc.) ;

Page 7 sur 12
• La gestion de la valorisation des individus (politique de promotion, gestion
des carrières, évaluation, formation, etc.) ;

Figure 4. Eléments d’un système d’information pour la gestion des ressources humaines

- politique d’emploi, plans d’emploi


Planification - Politique de rémunération
stratégique - Politique de valorisation (promotion, formation…)

- prévisions d’embauche, programme de recrutement


Planification - Budget de personnels
- Programmes de formation
tactique - Plans de promotions, gestion des compétences
- Programme de participation…

- Contrôle de recrutement (coût, efficience)


- Suivi des embauches
Contrôle - Contrôle du personnel (présence, performances…)
- Suivi des charges de personnel et budgets du personnel
des opérations - Suivi de l’absentéisme, du turn over
- Contrôle des formations (satisfaction, efficiences)

- Prospection, recrutement (traitement de la correspondance, des entretiens, tests…) Communications


- Embauche externes
- Calcul des salaires et primes, paie
Traitement des - déclarations obligatoire (sociales et fiscales)
transactions - relations sociales (communication à caractère légal ou facultatif)
- Licenciements, départs volontaires, départs à la retraite
- Communication avec anciens salariés Documentation

Avec des préoccupations de répondre aux besoins de l’entreprise et des individus


par le souci : De fournir de la ressource correspondant aux besoins exprimés ;
D’assurer le développement du potentiel des individus ; De contrôler le coût,
l’efficience de la ressource.

• Au niveau du traitement des transactions, les volumes d’information à traiter


sont importants.
• Au niveau du contrôle, on retrouve les formes habituelles du contrôle
budgétaire.
• Dans de nombreuses entreprises, les niveaux de planification tactique et
stratégique sont peu développés et peu formalisés ; les politiques d’emploi
restent à l’état embryonnaire et il n’y a pas de véritables programmation des
recrutements, des promotions, des formations. La gestion se fait au cas par
cas avec une recherche limitée d’informations spécifiques.

- Les données
Assurer la gestion des ressources humaines implique de connaître en permanence
l’état de ces ressources. C’est pourquoi dans toutes les entreprises on trouve un
fichier « personnel » décrivant les différents individus salariés de l’entreprise. Cette
base de données constitue le pivot essentiel du système d’information GRH.

A coté de cette base de données fondamentale, le système de gestion des ressources


humaines utilise d’autres informations :
- données descriptive des emplois et des postes, définis en termes de
compétences ;

Page 8 sur 12
- une très grande quantité d’information à caractère juridique.

b)- Caractéristiques spécifiques


A l’origine, les systèmes d’information automatisés pour la gestion du personnel se
réduisaient au traitement de la paie et à la production de quelques états pour le
contrôle. Beaucoup d’entreprises sont restées à ce dégrée d’automatisation :
l’utilisation d’un logiciel de paie pour micro-ordinateur.

Section 2 L'évolution vers l'intégration


Conçus à l'origine sur une base fonctionnelle à l'intérieur de l'entreprise, les
systèmes d'information de gestion doivent pouvoir répondre aux besoins variés
d'acteurs divers travaillant en collaboration pour la poursuite d'objectifs communs.
Cet impératif de coordination suppose un certain degré de cohérence entre les
différentes applications et pose le problème de l'intégration des différentes
réalisations fonctionnelles, d'abord à l'intérieur de l'entreprise, ensuite à l'intérieur
des réseaux de partenariats de l'entreprise étendue.

I. L'intégration
I.1. La nécessité de l'urbanisation des SI
Le besoin d'intégration des applications informatiques s'explique à la fois par des
contraintes organisationnelles et des contraintes technologiques. Il peut s'exprimer,
par analogie avec les problèmes d'urbanisme, au travers de la notion d'urbanisation
des systèmes d'information.

a)- Partager des données


La notion d'application fonctionnelle fait référence à un découpage classique de
l'entreprise en fonctions (vente, production, personnel...). Ce découpage de
l'entreprise en sous-ensemble (fonctions, départements, services...) est justifié pour
bénéficier de la spécialisation des participants. Mais, dans la pratique, aucun
découpage ne permet de constituer des sous-ensembles totalement indépendants et
il y a nécessité d'organiser la coordination entre ces sous-ensembles, par des
échanges d'informations, par le partage des données communes.

Exemple: L'enregistrement d'une transaction commerciale dans une entreprise. Les données
qu'il contient ont été définies pour les besoins d'une application de facturation. Mais cette ligne
de facture décrit un évènement (vente d'une certaine quantité de produit) qui ne concerne pas
seulement les responsables de la facturation mais aussi ceux chargés de la tenue du stock
(c'est une sortie de stock...) ou ceux chargés des études de marketing (analyse des ventes...). A
partir de ces données de base commune, on peut concevoir une logique d'intégration étendant
le domaine de l'application bien au-delà de son champ d'origine: la facturation.

Cet exemple montre l'intérêt du partage des données communes en termes


d'efficience (la même donnée, saisie une seule fois, et réutilisée par les différentes
applications) et de cohérence (l'unicité de la donnée garantit que tout le monde
parle de la même chose.

b)- Gérer les processus


Les données sont partagées au long des processus de gestion liés à des acteurs et à
des métiers. On parle de processus métier dans la mesure où ces processus sont
associés à des métiers. Un processus métier est constitué d'un ensemble d'activités
attribuées à des acteurs et décomposables en tâches. Ainsi, dans l'exemple
précédent, un processus achat est géré par plusieurs acteurs appartenant à des

Page 9 sur 12
services différents qui utilisent en partie les mêmes données. Le partage d'une
même base de données par un ensemble de modules d'un même progiciel permet
une gestion plus efficiente qu'une gestion par des logiciels distincts qui
modèleraient ce processus et obligeraient à des ressaisies.

c)- Réduire l'hétérogénéité technologique


Historiquement, pour des raisons de praticabilité, les différentes applications
fonctionnelles ont été réalisées successivement, à des époques différentes. Après
cinquante années d'informatisation, on observe, dans la plupart des entreprises, la
coexistence d'applications anciennes utilisant des systèmes d'exploitation
propriétaires, des applications de type client-serveur, des applications issues de la
micro-informatique et des applications centrées sur les technologies internet. Cette
coexistence s'explique par la difficulté réelle et le cout de la mise en niveau d'une
application lors de chaque changement technologique et révèle toute l'importance
de la maîtrise de l'évolution des SI.

d)- Le concept d'urbanisation des systèmes d'information


La métaphore de la ville a été largement utilisée dans le domaine des systèmes
d'information en raison de la similitude de la problématique de départ:
- Comment refaire, moderniser?
- Comment profiter des avancées technologiques, sans faire table rase du passé,
dans des limites de couts maîtrisés tout en maintenant la vie de la cité pendant les
travaux?
L'urbanisation des systèmes d'information propose de passer d'un existant à une
solution nouvelle, la cible, par évolution successives. Il s'agit d'assurer l'évolution
du système pour répondre à l'évolution des besoins tout en améliorant sa
cohérence et son efficience. L'urbanisation des systèmes d'information apparaît
donc comme une préoccupation permanente visant à limiter les effets de la
prolifération technologique, à améliorer la cohérence des découpages en
applications et par conséquent à accroitre l'efficience et l'efficacité des S.I.

I.2. Le processus d'intégration (Comment intégrer?)


Le concept d'intégration peut s'appliquer à différents niveaux ou objets. Au niveau
des applications informatiques on distingue deux approches possibles:

a)- L'intégration à priori: systèmes intégrés


Elle correspond aux systèmes pensés au départ pour former un tout cohérent. Vers
le début des années 1990, des éditeurs de logiciels ont proposé, sous le nom d'ERP
(Enterprise resource planning) ou PGI (progiciels de gestion intégrés), des
solutions s'inspirant de ce principe. Ce système intégré est composé de modules,
conçus de manière cohérente et partageant une base de données communes. Ces
systèmes, standardisés mais adaptables, connaissent un succès certain. Ils
correspondent à une logique d'urbanisation brutale, du type « big-bang » consistant
à remplacer des îlots disparates et mal construits (les anciennes applications) par
des ensembles harmonisés, soigneusement reliés entre eux (les modules du PGI).
L'harmonisation porte non seulement sur la définition des données, mais aussi de
manière plus profonde, sur une nouvelle conception des processus de gestion.

Page 10 sur 12
Figure 5. Intégration à priori par PGI

PGI
Module
Ventes
Distribution AUTRES
Module BASE DE APPLICATIONS
Gestion de DONNEES EVENTUELLES
production UNIQUE

Module Achats
stocks

b)- L'intégration à postériori: système fédéré


Les solutions récentes, désignées par le terme EAI (enterprise application
integration), consistent à remplacer les liens multiples entre applications par une
plate-forme d'échange centralisée, assurant la communication et les échanges entre
applications par diffusion de messages. La plate-forme d'intégration correspond
généralement à un ordinateur serveur spécialisé, équipé de logiciels de type MOM
(middelware oriented messages), permettant d'assurer des fonctions d'extraction de
données (de l'application source), de transmission (rendre les données compatibles
avec les besoins de l'application destinataire), de routage et d'acheminement.

Figure 6. Intégration par EAI (plate-forme d'intégration)

PORTAIL
d'e-commerce

Messages
APPLICATION
« Traitement des commandes »
APPLICATION Messages Messages
« Gestion comptable »
PLATE-FORME
EAI

Messages

APPLICATIONS
« REAPRO-LIAISONS FOURNISSEURS »

II. Progiciels de gestion intégrés (PGI, ERP) Voir Exposé

III. Vers l'entreprise étendue


Conçus à l'origine dans le cadre strict de l'organisation, les S.I sont aujourd'hui
développés dans un cadre inter-organisationnel représentatif du fonctionnement
des entreprises organisées en réseaux. Ils constituent le support essentiel de la
gestion des flux physiques entre les différents membres du réseau.
L'évolution des modes de production vers des formes de juste-à-temps a mis en
évidence l'importance de la logistique, c'est à dire la technologie de la maîtrise des

Page 11 sur 12
flux de matières qu'une entreprise expédie vers ses clients (produits finis, pièces
détachées), transfère entre des unités ou en leur sein (demi-produits, en-cours) et
reçoit des fournisseurs et sous-traitants (matières premières, fournitures). Selon la
conception de l'optimisation retenue, les systèmes d'information supports de cette
gestion des flux diffèrent. La tendance dominante aujourd'hui est celle d'une
gestion intégrée de la chaîne logistique complète.
Les différents types de systèmes d'information correspondant aux différentes
logiques d'optimisation dans la gestion des flux et aux différents types d'intégration
sont:

III.1. L'approche 1 (Systèmes fonctionnels disjoints), la plus ancienne,


correspond à une logique d'optimisation locale: des SI disjoints supportent les
processus d'achat, de production, de distribution, et la meilleure solution est
recherchée, de manière indépendante, au niveau de chaque fonction.

III. 2. L'approche 2 (Intégration interne par PGI) correspond à une logique


d'optimisation globale interne. Par le recours à un PGI, on s'assure d'une bonne
cohérence interne dans la gestion des différentes fonctions. L'intégration est limitée
à l'intérieur de l'entreprise.

III.3. L'approche 3 (Intégration inter-organisationnelle (SIIO)) correspond à une


logique d'optimisation conjointe dans le cadre d'une entreprise étendue. Les SI
fonctionnels sont définis par les partenaires de l'échange: fournisseur pour la
logistique amont, client pour la logistique aval; ce sont des SI inter-organisationnels
avec un aménagement des interfaces chez chaque partenaire de l'échange.
L'intégration est étendue à l'extérieur de l'entreprise.

III.4. L'approche 4, (Utilisation des marchés électroniques) la plus récente,


correspond à une logique d'optimisation par externalisation et flexibilisation.
L'entreprise a recours à des marchés électroniques (plate-forme d'achat, place de
marché) qui assurent les fonctions essentielles d'intermédiation vers l'amont et vers
l'aval, avec sélection des partenaires. Les SI sont définis en commun avec les
gestionnaires des marchés électroniques. On peut parler dans ce cas d'entreprise
virtuelle étendue, avec une reconfiguration fréquente du réseau fournisseur-
entreprise-client.

Page 12 sur 12

Vous aimerez peut-être aussi