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Les actions de prévention par la formation et la répression

Selon le ministère des transports du Cameroun (Ngoumbe, 2011), 64% des accidents

surviennent sur les routes bitumées au Cameroun et 35% ont lieu la nuit entre 6 heures du soir

et 6 heures du matin. En outre, les comportements des conducteurs, des promoteurs et

dirigeants des sociétés de transport, des propriétaires privés de véhicules, des passagers, des

riverains et des piétons sont incriminés dans 70% des cas d’accidents enregistrés. L’état du

véhicule est cité dans 20% d’accidents et les infrastructures routières dans 10%. Les actions

de prévention routière au Cameroun s’appuient plus ou moins sur ces analyses causales et

peuvent se regrouper en quatre types : la prévention par la formation, l’aménagement des

infrastructures routières, la sensibilisation et la prévention par la répression.

Pour ce qui est des actions de prévention par la formation, il semble que les mesures

formatives en vue de prévenir les accidents routiers au Cameroun sont essentiellement

orientées vers les conducteurs. Selon Ngoumbe (2011), désormais, l’obtention du permis au

Cameroun est systématiquement subordonnée à une formation théorique et pratique en auto-

école. De plus, depuis 2010, les conducteurs professionnels semblent astreints à un recyclage

périodique et le permis de conduire est désormais informatisé. Les auto-écoles sont


régulièrement auditées et les prestations des dix-sept centres de contrôle technique du pays

sont en cours d’amélioration suite à un audit de fonctionnement.

Ngoumbe avance pour ce qui est de l’aménagement des infrastructures routières, que les

travaux de sécurisation sont régulièrement réalisés sur le réseau routier à partir des études

d’audit de sécurité. Selon lui, ces études sont basées sur l’identification des zones

accidentogènes et des zones potentiellement à risque sur les routes.

En outre, les actions permanentes d’information, d’éducation et de sensibilisation à

l’adoption des comportements sécuritaires sur la route sont menées, à travers des campagnes

de proximité, ou des campagnes médiatiques (Ngoumbe, 2011). A ce propos, on peut noter

qu’au Cameroun, il existe des campagnes nationales de prévention et de sécurité routière,

menées généralement pendant la période de la rentrée scolaire et pendant les fêtes de fin

d’année. Pendant ces campagnes, on assiste très souvent à un déploiement de patrouilles

mixtes constituées de gendarmes, agents du ministère des transports, policiers et parfois de

militaires sur les axes routiers. En même temps, les équipes du ministère des transports et des

organisations non gouvernementales (ONG) se déploient dans les agences de voyages pour

sensibiliser les conducteurs sur les mesures de sécurité ou pour contrôler l’état des véhicules.
Des messages sur la prévention routière sont également diffusés pendant la même période

dans les média.

Enfin, les contrôles répressifs de la gendarmerie et de la police sont systématiques sur

toutes les routes camerounaises, assortis du paiement de fortes amendes dissuasives

(Ngoumbe, 2011). La prévention par la répression semble être l’action la plus systématisée du

dispositif de prévention et de sécurité routière au Cameroun. En effet, très souvent au

Cameroun, on rencontre plusieurs patrouilles de police et de gendarmerie sur la même route

sur des intervalles très courts et qui procèdent au contrôle des véhicules. Au regard des actions de
prévention ci-dessus présentées, on n’a qu’une idée vague des

actions concrètes menées. Par exemple, on ne sait pas sur quoi portent les audits des

autoécoles et des centres de contrôle technique. On ne sait rien non plus des points cibles sur

lesquels porte la sensibilisation et comment réagissent les populations face aux messages qui

leur sont adressés. Malgré la réglementation et les actions de prévention menées et face à

l’augmentation du taux de mortalité dans ce pays, il nous paraît nécessaire d’interroger

l’efficacité de ce dispositif. Cela revient à savoir si les populations à qui les mesures sont

destinées y adhèrent. Au regard du nombre croissant d’accidents au fil du temps, il semble


que les populations n’adhèrent pas aux messages de prévention qui leur sont adressés. C’est le

lieu de se demander pourquoi. Et comme le souligne Ngoumbe (2011), les comportements des

usagers de la route sont incriminés dans 70% des accidents. Qu’est-ce qui explique ces

comportements sur les routes ?

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