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Quoi qu’il en soit, et s’il en est vérité, alors, c’est bien un dosage
de marteaux durs qui se présentent en cette soirée pour casser un
« caillou », certainement, très dur. De quoi me rendre encore plus
anxieux. Qu’est-ce qui ne va pas enfin ? Ils y sont depuis bientôt trente
minutes et aucune voix ne se propose de dépuceler ce silence, dont la
chasteté m’est répugnant. Attendez ! Je pense à une chose ! Tenez, j’y
suis ! Tonton a enceinté une fille ! Et, je pense que c’est la nouvelle
bonniche. Cool ! Je m’y attendais moi et Dada aussi devrait s’y
attendre.
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beaux-parents et à Dada, il se mit à reprocher virulemment Tonton. Il
lui reprocha sa cruauté, sa froideur de cœur et lui dis même qu’il
risque le bannissement de la famille pour avoir osé tenir secret à tous,
sans exception une information aussi importante que celle-là. Il a
aussi regretté la disparition du châtiment du fouet de notre tradition
familiale. Et, sur ce point, il s’en est même pris aux aînés qui ne
veillent plus à la sauvegarde de certaines de nos pratiques, qu’il juge
lui-même de rétrogradés, mais somme toutes nécessaires dans des cas
similaires.
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au salon du mystère. En ce moment, se retournant vers elle, sur un
ton foncièrement supplicatif, Sassi baissa enfin la voix.
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dans un accident de circulation, submergée par les problèmes. A
sa mort, le mari divorcé est revenu et a mis sa fille et celle de ton
mari aussi, au dehors. C’est seulement à ce moment que ton
mari a senti le devoir de nous informés de l’histoire. Et
pourquoi ? Parce qu’il souhaiterait que tu puisses faire de cette
fille la tienne, que tu la couvres d’affection et la guider dans ses
choix. Il ne souhaiterait pas l’installer dans un endroit où elle
sera sans aucune autorité, c’eut été uniquement une
consultative. Mais avant, il a souhaité resté à genoux pour cela
d’ailleurs, il implore sincèrement ton pardon pour avoir été
capable d’une dissimulation aussi monstrueuse. Après l’avoir
sérieusement réprimandé, nous avons parlé à tes parents qui
nous encore témoignés de ta grande disponibilité d’esprit et nous
ont rassuré que tu sauras nous comprendre et nous accorder à
la fois ton pardon et cette faveur.
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A cet stade, vous en avez marre de moi, n’est-ce-pas ? Eh bien
tant pis pour vous. Le service d’un « congossa2 », va avec ses
accessoires. C’est un service complet. Vous en demandez un et vous en
avez cent. Mais lisez, sérieusement, il me semble nécessaire de vous
dire pourquoi Dada n’est pas une femme ordinaire à mon sens. En
effet, si je vis avec Tonton, c’est en partie parce qu’elle n’est pas
ordinaire. Au bout de la quatrième année de mariage, sans aucun
geste de maternité, ce comité familial, dont elle est subitement
devenue, la fille, a subitement surgit ici un après midi. Tonton Lou-
Lou, en bon loup, dirigeait l’opération commando. Ils se mirent à jeter
ses effets par la fenêtre, il fallait qu’elle s’en aille. Elle était alors une
mégère, une profiteuse, une sale infertile qui n’attend que le décès de
leurs fils pour hériter de ces biens. Ce jour-là j’ai pleuré comme je ne
l’avais jamais fait. Elle fût insultée, humiliée, lynchées en public.
L’intervention de Tonton arrivé fortuitement du service a à peine calmé
l’atmosphère sans les empêcher de la traîner jusqu’au portail.
Lorsqu’ils firent Tonton demanda à Koulé de retourner les affaires à
l’intérieur, puis il se mit à s’excuser. Mais il l’a beaucoup remercié de
subir tout cela pour lui. Et, j’avoue que ce remerciement interminable
a aiguisé ma curiosité.
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Voyez-vous donc l’insulte que cette nouvelle représente ? En
mesurez-vous l’affront. Moi je l’aurai vécu comme une ingratitude
effarante. Pendant qu’elle s’est condamnée à ne jamais connaître la
maternité, ils viennent gaillardement lui imposer un enfant sorti de
nulle part. Vraiment moi je l’aurais mal pris et je suis sûre qu’elle fera
pareille. Et d’ailleurs, ont-ils vraiment mûri leur acte ? Connaissant
notre société, ils devraient quand même avoir peur du mal dont elle est
sans nulle doute capable. Elle a beau avoir les croix au cou, les
gravures de Marie partout, elle n’est pas forcément une sainte. Savez-
vous ce qui se dit ici ? « On ne voit pas le sang dans la bouche d’une
sorcière4 ». En tout cas, ça craint ! Je suppose que la seule chose qui
lui reste à faire, c’est se lever, faire sa valise et s’en aller. C’est ce que
ferait toute autre femme, à mon avis.