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Texte 1

Le narrateur évoque le voyage du personnage principal qui se rend dans les mines de charbon.
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme
suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à
travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de
l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer,
glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le
pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.
Emile ZOLA, Germinal, 1885.
Texte 2
Paul VALERY exprime un jugement sur les musées.
« Je n’aime pas trop les musées. Il y en a beaucoup d’admirables, il n’en est point de délicieux. Les
idées de classement, de conservation et d’utilité publique, qui sont justes et claires, ont peu de rapport
avec les délices. Au premier pas que je fais vers les belles choses, une main m’enlève ma canne, un écrit
me défend de fumer. […] L’âme prête à toutes les peines, je m’avance dans la peinture. Devant moi se
développe dans le silence un étrange désordre organisé. Je suis saisi d’une horreur sacrée. Mon pas se fait
pieux. Ma voix change et s’établit un peu plus haut qu’à l’église […]
Paul VALERY, « Le problème des musées », 1923.
Texte 3
Paul VERLAINE, poète lyrique, exprime ses sentiments intérieurs.
Il pleure dans mon cœur
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Paul VERLAINE, Romances sans paroles, 1874.
Texte 4
ACTE I, SCÈNE I. - SGANARELLE, MARTINE
Paraissant sur le théâtre en se querellant.
SGANARELLE: Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler et d'être le maître.
MARTINE:   Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et que je ne suis point mariée avec
toi pour souffrir tes fredaines.
SGANARELLE:   O la grande fatigue que doit d'avoir une femme! et qu'Aristote a bien raison, quand il
dit qu'une femme est pire qu'un démon!
MARTINE:   Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote!
SGANARELLE:   Oui, habile homme:   trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi,
raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su, dans son jeune âge, son
rudiment par cœur.
Molière, Le Médecin malgré lui, 1666.

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