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CONCOURS D’ADMISSION 2017

Rapport de l’épreuve de Mathématiques


Filière Universitaire Internationale

Candidats issus de cycles préparatoires


des formations françaises à l’étranger

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Avant d’analyser en détail le sujet proposé et la prestation des candidats, voici quelques
données globales.

Le sujet se compose de trois parties indépendantes : probabilités, algèbre linéaire, ana-


lyse. Les parties d’algèbre linéaire et d’analyse sont conformes au « contenu recommandé
des connaissances en sciences mathématiques » publié sur le site de l’École polytech-
nique pour le concours FUI. Un exercice de probabilités a été ajouté, conformément à
l’introduction de cette discipline dans les programmes des CPGE ; l’ensemble du sujet est
couvert par le programme des deux premières années des études scientifiques proposées
par SPEIT. Les premières questions de chaque partie ont pour la plupart d’entre elles des
énoncés fermés permettant aux candidats de passer aux questions suivantes. Les copies
ont été notées sur 22 points (4 pour les probabilités, 8 pour l’algèbre linéaire et 10 pour
l’analyse).

Les notes des 48 copies s’échelonnent de 5 à 19, avec une moyenne de 12,2 et un
écart-type de 3,6. Un quart des copies (13 copies) ont reçu une note supérieure ou égale à
15 et les trois quarts des copies (35 copies) ont reçu une note supérieure ou égale à 10. Ces
notes confirment la bonne impression qu’a eue le correcteur en lisant les copies, lesquelles
sont en outre proprement présentées. Les notes (a priori sur 22) ont été reconduites telles
quelles comme notes sur 20.

Dans l’exercice de probabilités on considère deux variables aléatoires uniformes sur


l’ensemble {0, 1, 2, 3} et on montre
1. que si elles sont indépendantes, elles prennent la même valeur sur un ensemble de
probabilité 1/4,
2. que dans tous les cas, elles prennent des valeurs qui différent d’au plus 2 sur un
événement de probabilité positive,
3. qu’il arrive que leur différence soit toujours au moins égale à 2.

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Seule la question 2. a posé des difficultés à une majorité de candidats. Si la quasi
totalité des candidats 1 ont correctement calculé que Prob(A) = Prob(B) = 3/4, seuls
quelques-uns d’entre eux ont su en déduire que Prob(A ∩ B) > 0 sans utiliser d’hypothèse
d’indépendance de A et B, hypothèse explicitement exclue à deux reprises dans le texte,
et sans invoquer la prétendue inégalité générale Prob(A∩B) ≥ Prob(A)×Prob(B). Ils ont
été un peu plus nombreux à expliciter l’inclusion de l’événement A ∩ B dans l’événement
{|X − Y | ≤ 2}.

Algèbre linéaire. On considère un endomorphisme auto-adjoint f d’un espace eu-


clidien E de dimension n dont la forme quadratique associée est notée q ; on note
λ1 ≥ · · · ≥ λn les valeurs propres de f et B = {e1 , . . . , en } une base orthonormée as-
sociée. Le but de l’exercice est de démontrer par récurrence sur r que tout sous-espace
vectoriel F de E de dimension r admet une base orthonormée {ε1 , . . . , εr } telle que pour
tout j on a la relation (*) q(εj ) ≤ λj .

On commence par une mise en jambe en faisant exprimer f (x) et q(x) en fonction
des composantes de x et en faisant majorer q(x) quand x est normé. Pas de problème
particulier.

On amorce la récurrence pour r = 1. On montre ensuite que Vs = Vect(es+1 , . . . , en )


(dont on demande la dimension) a une intersection non nulle avec F supposé de dimension
s + 1 (un argument de dimension généralement bien maîtrisé), ce qui permet d’exhiber un
vecteur normé y de F de norme 1 tel que q(y) ≤ λs+1 : ici, on lit assez (trop !) fréquemment
que puisque F ∩ Vect(es+1 , . . . , en ) 6= {0}, alors F contient un des ej . On montre ensuite
L
que F peut s’écrire en somme directe orthogonale Vect(y) G (question difficile, à en
juger par les résultats), où G est de dimension s (OK) et on achève la récurrence.

La dernière question, ouverte, propose d’établir un énoncé semblable avec des minora-
tions à la place des majorations de (*) ; il est suggéré de considérer l’endomorphisme −f ;
nombreux sont les candidats qui ont abordé cette question, mais rares sont ceux qui ont
déduit de λ1 ≥ · · · ≥ λn que l’on a −λn ≥ · · · ≥ −λ1 et non −λ1 ≥ · · · ≥ −λn .

Le sujet d’Analyse fait établir la vitesse de convergence de certaines suites récurrentes


satisfaisant xn = f (xn−1 ), dont l’archétype est fourni par la fonction f (x) = sin(x).

La première partie traite de l’archétype, avec une valeur initiale x0 ∈]0, 1]. Les trois
premières questions demandent d’établir que la suite x est décroissante, convergente et
d’en déterminer la limite. D’assez nombreux candidats ont été les victimes d’un savoir mal
digéré et ont « appliqué » un théorème de point fixe à la fonction sinus sur l’intervalle
non fermé ]0, 1], « contractante » puisque la valeur absolue de sa dérivée y est toujours
strictement inférieure à 1. La question suivante (1/x2n − 1/x2n−1 tend vers 1/3) a été
bien traitée. On demande ensuite de démontrer le théorème de Cesaro (énoncé donné
explicitement) ; c’est un résultat familier pour la quasi totalité des candidats, mais peu
d’entre eux en donnent une preuve à peu près propre. L’application dans la dernière
question n’a pas posé de problème particulier.

1. Ce rapport n’est pas un bêtisier et les quelques copies indigentes n’y sont pas prises en compte. Les
erreurs mentionnées sont celles qui ont été commises par un nombre assez important de candidats.

2
La deuxième partie traite des fonctions f croissantes, continues, définies sur [0, 1] et
telles qu’il existe α > 1 et a > 0 tels que, au voisinage de 0, on a f (x) = x − axα + o(xα ).
Une méthode différente est ici mise en œuvre : encadrement de la suite x.

À la surprise du correcteur, très très peu de candidats ont su montrer l’existence


demandée d’un k > 0 tel que sur ]0, k] on a f (x) < x : il ne s’agissait que de montrer
que si une quantité est o(xα ) au voisinage de 0, alors elle est inférieure à (a/2)xα dans un
voisinage de 0 ; la question étant fermée, cela n’a pas empêché les candidats de continuer
et de se retrouver en terrain familier pour montrer que la suite x est convergente et
tend vers 0. Le développement asymptotique demandé dans la troisième question est bien
traité. Pas de commentaire particulier sur les questions 5 et 6 dont les énoncés étaient
très détaillés. En revanche, un seul candidat a su conclure en donnant un équivalent pour
la suite x.

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