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TH8538
TH8538
Faculté de Chimie
THESE
En : Chimie
Spécialité : Chimie Physique
Sujet
Introduction générale............................................................................................................1
Chapitre I : Généralités........................................................................................................3
I-1. Matériaux nanostructurés (Nanomatériaux) .............................................................3
I-2. La nanoscience et la nanotechnologie...........................................................................3
I-3. Pourquoi tant s’intéresser à la nanotechnologie?....................................................4
I-4. Les composites.......................................................................................................................4
I-5. Choix des matériaux...........................................................................................................5
I-5.1. Le dioxyde de silicium (SiO2) ................................................................................6
I-5.1.1. Structure cristalline..........................................................................................6
I-5.1.2. Propriétés............................................................................................................8
I-5.1.3. Applications.......................................................................................................9
I-5.2. Le dioxyde de titane (TiO2)......................................................................................9
I-5.2.1. Structure cristalline..........................................................................................9
I-5.2.2. Propriétés...........................................................................................................11
I-5.2.3. Applications......................................................................................................11
I-6. Le Procédé Sol-Gel.............................................................................................................12
I-6.1. Définition....................................................................................................................12
I-6.1.1. L’état sol............................................................................................................12
I-6.1.2. L’état gel...........................................................................................................13
I-6.1.3. Les composés organométalliques...............................................................13
I-6.2. Le choix du procédé.................................................................................................13
I-6.3. Etat de l’art...................................................................................................................14
I-6.4. Principe du procédé...................................................................................................16
I-6.4.1. La voie DSC.....................................................................................................16
I-6.4.2. La voie P.E.M..................................................................................................16
I-6.4.2.1. L’hydrolyse............................................................................................17
I-6.4.2.2. La condensation....................................................................................17
I-6.5. Paramètres mis en jeu dans la préparation des oxydes ...................................18
I-6.5.1. Le pH.................................................................................................................18
I-6.5.2. Le Taux d’hydrolyse (h = [H2O]/[M]) ......................................................20
I-6.5.3. La température.................................................................................................20
I-6.5.4. Le Séchage.......................................................................................................20
I-7. Dépôt de couches minces.................................................................................................21
I-7.1. Le dip-coating ..........................................................................................................22
I-7.2. La Centrifugation ou spin-coating.......................................................................23
Introduction générale
L’application de revêtements est une des voies majeures de fonctionnalisation des matériaux
d’oxydes semi-conducteurs transparents, notamment grâce à leurs propriétés structurales,
électriques, optiques et mécaniques particulières. Les films minces de ces matériaux revêtent une
grande importance du point de vue technologique, leurs champs d’applications étant très vastes;
comme couches protectrices (contre la corrosion ou les usures des matériaux massifs ) dans le
domaine d’aéronautique ou les outils de coupe, comme couches actives dans le domaine de
catalyse, couches antireflets pour augmenter le nombre de photons transmis aux cellules
photovoltaïques ou couches hydrophiles d’auto nettoyage. Dans ce contexte, des efforts importants
ont été accomplis au cours de ces dernières années, dans le domaine de couches mince à base de
TiO2 et SiO2 grâce aux propriétés intéressantes qu’elles possèdent. Ces deux matériaux sont
typiquement optiques (avec une transparence élevée et une faible absorption dans le domaine du
visible et proche infrarouge), peu coûteux, non polluants, abondants et présentant une bonne
résistance aux attaques chimiques et une bonne stabilité thermique et mécanique. Plusieurs
avantages peuvent être obtenus à partir de leur composite binaire, en raison de la grande différence
entre leurs constantes optiques. Plusieurs recherches sur l’incorporation de TiO2 dans une matrice
silicatée ont montré des résultats intéressants, comme l’augmentation de la surface spécifique [1],
l’amélioration du pouvoir auto-nettoyant [2,3] ou l’effet abrasif [4].
On distingue deux grandes catégories de méthodes d'élaboration de couches minces: les méthodes
physiques, telles que la pulvérisation ou l'évaporation et les méthodes chimiques, comme la CVD
(Chemical Vapor Deposition) et le sol-gel; ce dernier procédé apparait comme le plus simple et le
plus performant en termes de pureté et d’homogénéité des produits finaux, qualité de dépôts et prix
de revient. Il utilise une chimie douce dont le principe repose sur l'utilisation d'une succession de
réactions d'hydrolyse-condensation d'alcoxydes métalliques, à température modérée et pression
atmosphérique pour former un réseau d’oxyde. Les méthodes chimiques de synthèse et plus
particulièrement celles de type sol – gel, sont très attrayantes car elles sont connues pour permettre
de synthétiser à basse température, aussi bien des poudres nanométriques que des matériaux à
microstructure fine ; ce qui ouvre la voie à l’élaboration de nouveaux matériaux avec des propriétés
mécaniques, électriques, optiques ou catalytiques originales, différentes de celles observées sur le
même matériau à une échelle différente. La littérature mentionne que tendre vers des tailles
nanométriques permet non seulement une très importante amélioration des performances, mais
également de conférer de nouvelles propriétés aux matériaux.
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Introduction générale
Malgré la versatilité de ces avantages, les applications industrielles des couches obtenues par voie
sol-gel restent actuellement limitées par leurs faibles stabilité mécanique et durabilité. Il s’agit
d’une part de la stabilité hydrolytique des matériaux dans leur environnement d’usage, et d’autre
part de la résistance à des sollicitations mécaniques de type indentation et surtout rayure.
L'une des principales difficultés d'emploi des couches minces reste la reproductibilité de leurs
caractéristiques. Afin de surmonter cette difficulté, il est très vite apparu la nécessité de maitriser les
techniques d’élaborations.
C’est dans ce contexte stimulant que s’inscrit notre travail. Il s’agit d’une part de développer une
stratégie de compréhension du point de vue fondamental, des processus influençant les propriétés
structurales et optiques des couches sol-gel à base de TiO2 et SiO2. D’autre part, d’optimiser les
conditions d’élaboration en vue de maitriser la reproductibilité des propriétés.
La thématique principale porte sur l’étude et la mise au point de cette technique avec pour objectif,
d’élaborer des films d’oxydes de haute qualité optique en vue de leurs applications comme couches
antireflets destinées principalement au domaine photovoltaïque.
Outre l’introduction générale, ce manuscrit s’articule autour de cinq grandes parties. Le chapitre I
est une revue générale des propriétés des deux oxydes (TiO 2 et le SiO2) et un rappel détaillé du
procédé Sol-Gel.
Le chapitre II est consacré aux protocoles d’élaboration des solutions, des poudres et des films des
deux oxydes et à la description des différentes techniques de caractérisation utilisées.
Le chapitre III porte sur l’étude des conditions d’hydrolyse du dioxyde de titane et l’influence du
rapport du solvant, du taux d’hydrolyse et du post-traitement sur les propriétés structurales et
optiques.
Dans le chapitre IV, nous illustrons l’effet de l’incorporation de TiO 2 dans une matrice de silice sur
la structure, la morphologie et les propriétés optiques.
Enfin nous présentons dans le chapitre V, deux fonctionnalités des différents films élaborés, d’une
part comme couches antireflets avec des systèmes monocouches et bicouches sur du silicium et
d’autre part comme couches auto-nettoyantes sur des substrats en verre. Nous terminons par une
conclusion générale.
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Chapitre I Généralités
Chapitre I : Généralités
Les nanomatériaux peuvent être définis comme des matériaux composés ou constitués de nano-
objets, dont la taille est comprise entre 1 et 100 nanomètres selon le comité SCENIHR (Scientific
Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks) en 2010. Ces nano-objets peuvent être
classés en trois grandes familles :
Les nano‐objets « isolés » : Ils peuvent se présenter sous différentes formes : particules
(nanoparticules métalliques, d’oxydes, de céramiques…), capsules (sphères creuses), fibres/fils
(nanofils semi‐conducteurs, métalliques, d’oxydes métalliques…), tubes (nanotubes de carbone,
nanotubes de nitrure de bore…).
Les matériaux nanostructurés en surface (assemblages multicouches, revêtements
nanostructurés sur un substrat)
Les matériaux nanostructurés en volume (matériaux nanoporeux comme les membranes) qui
présentent des propriétés spécifiques de l'échelle nanométrique.
Les nano-objets sont des particules, fibres ou tubes, qui peuvent être utilisés en tant que tels. Mais
on considère plus particulièrement ici deux classes de matériaux incorporant ces nano-objets.
Ceux-ci peuvent être nanostructurés en surface où les nano-objets constituent des éléments de
revêtements de surface ; en volume, les nano-objets sont alors les éléments de matériaux massifs
dont la structure intrinsèque nanométrique (porosité, réseau nanocristallin ...) leur confère des
propriétés physiques spécifiques.
La nanoscience consiste en l'étude de substances et de processus sur une très petite échelle, à
l'échelle du nanomètre plus précisément. Tandis que la nanotechnologie, est décrite comme
l'application de la nanoscience afin de créer de nouveaux produits et substances. Elle concerne
l'ensemble d'outils, d'instruments, des techniques qui permettent aux sciences de progresser en
offrant des moyens d'étudier, de manipuler, de fabriquer, de mesurer les objets à l'échelle
nanométrique.
Un fort engouement s'est manifesté depuis quelques années [5] pour tout ce qui touche aux «
nanotechnologies ». Historiquement, on peut dater précisément le début de ce phénomène : le 29
décembre 1959, le physicien Richard Feynman lors d'un discours [6] devant l'American Physical
3
Chapitre I Généralités
Society a posé les jalons de ce qui était selon lui la prochaine révolution en physique, à savoir la
possibilité de construire des objets atome par atome. Le propos était étonnamment en avance sur
son temps puisqu'il décrivait presque toutes les avancées technologiques qui sont en train de se faire
actuellement.
On s’est aperçu que des métaux, des matériaux ou des objets de la taille nano avaient des propriétés
physico-chimiques très différentes que lorsqu’ils étaient de plus grosse taille.
En effet à cette dimension proche de l’échelle des atomes, les lois de la physique quantique
deviennent prépondérantes devant les lois de la physique classique qui régissent le comportement
de la matière à l’échelle macroscopique. Les structures nanométriques ouvrent la voie à la synthèse
de nouveaux matériaux présentant des propriétés mécaniques, électriques, magnétiques, optiques et
catalytiques originales ou offrant des combinaisons de ces propriétés, et qui peuvent différer des
comportements observés sur le même matériau à une échelle plus grande.
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Chapitre I Généralités
amélioration des performances pour produire (ex : le nucléaire) où économiser (ex : les transports)
des ressources énergétiques nécessite l’utilisation de matériaux pouvant être utilisés à des
températures de fonctionnement plus élevées.
Depuis plusieurs décennies, différents oxydes binaire à base de TiO 2, ZnO, SnO2, CuO, VO2, PbO,
SiO2.., (ZrO2-SiO2 [7], PbO-TiO2 [8], TiO2-ZnO [9], SnO2-ZnO [10], VO2-SiO2 [11], CuO-SiO2
[12]….) faisaient l’objet de plusieurs études pour diverses applications dans la photocatalyse,
l’optoélectronique, le guidage d’ondes, l’anti-reflet…
Figure I-1 : Position des constantes diélectriques (κ) et de la Bande interdite de TiO2 et SiO2 par
rapport à quelques oxydes [19]
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Chapitre I Généralités
(a) (b)
Figure I-2 : (a) motif de base de la silice, (b) Type de connexion dans la structure de l’oxyde de
silicium
Selon l’ordre d’arrangement, elle peut se trouver sous trois formes allotropiques : cristalline (ordre
cristallographique à longue distance), vitreuse (ordre à courte distance) et amorphe (absence
d’ordre) (Figure I-3) [20].
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Chapitre I Généralités
Figure I-3 : Représentation plane du réseau de la silice (a) cristalline et (b) amorphe [21]
A l’état cristallin, la silice peut se présenter sous différentes structures (polymorphes) suivant la
température et la pression qui se différencient par les angles formés par les liaisons Si-O-Si ainsi
que par l'arrangement à plus grande distance des tétraèdres.
Le diagramme de phase PT (pression, température) dans la figure I-4 illustre les différentes formes
ainsi leurs domaines d’existence [22]. Parmi toutes ces formes, seuls le quartz, la cristobalite et la
trydimite sont stables dans les conditions standards de pression (basses pressions) (Figure I-5). Ils
constituent les trois principales polymorphes de la silice, des points de vue géochimique et
industriel [23].
igure I-4 : Représentation plane du domaine de stabilité des polymorphes de la silice en fonction de
la pression et la température [22]
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Chapitre I Généralités
(a) (b) (c)
A côté de ces formes cristallines, on peut obtenir de la silice à l'état vitreux en refroidissant
rapidement de la silice fondue. C'est ce qui fait son intérêt dans la fabrication des verres.
I-5.1.2. Propriétés
L’oxyde de silicium d’indice de réfraction 1.46 présente une bonne transparence dans le visible, de
bonnes qualités diélectriques (Eg ~ 10 eV) et de faibles contraintes mécaniques. Il présente aussi
une résistance chimique élevée, une bonne résistance aux chocs thermiques et à la compression. Son
faible coefficient d'expansion thermique le rend idéal pour la fabrication des miroirs et des plans
optiques. On l'utilise pour les fenêtres d'observation, du fait qu'il est transparent aux longueurs
d'ondes entre environ 0,2 et 3,5 µm, ainsi que pour les isolants dans l'électronique et pour la
fabrication de semi-conducteurs. Nous présentons ci-dessous quelques caractéristiques de la
silice [24]:
Caractéristiques mécaniques
Dureté - Knoop ( kg f mm-2 ) ~ 820
Dureté - Vickers ( kg f mm-2 ) ~ 1000
Module de traction (GPa) ~ 72-74
Résistance à la compression (MPa) ~1100
Résistance au cisaillement (MPa) ~70
Caractéristiques thermiques
Chaleur spécifique à 25C (J K-1 kg-1) ~ 670-740
Coefficient d'expansion thermique à 20-1000 °C (x10-6 K-1 ) ~ 0.54
Conductivité thermique à 20 °C (W m-1 K-1) ~ 1.46
Point de fusion (°C) ~1715
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Chapitre I Généralités
La silice est très largement utilisée par l’Homme. A l’état naturel, La première utilisation date de
l'âge de pierre avec les silex taillés à base du quartz. Depuis, l’utilisation du quartz seul ou en
association avec d’autres minéraux a trouvé un très large développement comme :
élaboration de bétons et de revêtements routiers.
lits de filtrage des eaux et effluents.
industrie du verre (vitres, bouteilles, isolation, etc.), fonderies, abrasifs, céramique, sablage, etc.
Selon les méthodes de synthèse, la silice synthétique peut se présenter sous des formes très
variées (comme les fibres, les sols, les gels, les particules) qui permettent l’accès à un grand nombre
d’applications. On la retrouve en tant que matériaux de structure pour améliorer les propriétés
mécaniques, en tant que support de catalyseurs [25,26], comme agent de séparation en
chromatographie ou encore comme matériau fonctionnalisé lorsque les silanols de surface
réagissent avec une molécule donnée, en particulier pour des applications biologiques [27].
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Chapitre I Généralités
(orthorhombique) (Figure I-6). Il est également possible, à haute pression, d’obtenir un grand
nombre de formes de TiO2 qui peuvent présenter une non-stœchiométrie en oxygène de type (TiO2-
x).
Phase rutile
Phase anatase
Phase brookite
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Chapitre I Généralités
I-5.2.2. Propriétés
L’oxyde de titane est caractérisé par son grand gap (3.0-3.2 eV) ce que lui procure à la fois une
forte absorption dans le domaine UV (λabs < 413-392 nm) et une haute transparence dans le visible
et infra-rouges [29].
Caractéristiques mécaniques
Dureté - Vickers (kgf mm-2) ~ 980
Module de traction (GPa) ~ 250-300
Résistance à la compression (MPa) ~ 800-1000
Caractéristiques physiques
Densité (g cm-3) ~ 4,05
Porosité apparente (%) ~ 0
Caractéristiques thermiques
Coefficient d'expansion thermique à 20 -1000 °C (x10-6 K-1) ~ 8-10
Conductivité thermique à 20 °C (W m-1 K-1) ~ 2.5-5.0
Point de fusion (°C) ~ 1850
Caractéristiques électriques
Constante diélectrique ~ 80 - 100
Résistivité volumique à 25 °C (Ohm. cm) ~1013-1018
Résistances chimiques
Acides – concentrés : Passable
Acides – dilués : Bonne
Alcalins : Mauvaise
Métaux : Mauvaise
I-5.2.3. Applications
Depuis la découverte de titane à partir de l'Ilménite en 1791 par Gregor William, minéralogiste et
pasteur britannique et la première isolation de l’oxyde de titane par Martin Heinrich Klaproth en
1795 [30], Le TiO2 n’a connu qu’une timide exploitation industrielle en 1913. Tandis que sa
commercialisation n’a débuté qu’en 1923 grâce à ses propriétés opacifiantes et blanchissantes (c’est
le plus blanc des pigments blancs). De nos jours, il représente environ 70 % de la production
mondiale de pigments devant le noir de carbone et l’oxyde de fer. Il est très utilisé dans le domaine
de la peinture, de la papeterie, du plastique et de la céramique.
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Chapitre I Généralités
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Chapitre I Généralités
marque ici l’état sol). Jirgensons et al. [44] définissent cet état comme une dispersion stable des
colloïdes dans une solution. Ces colloïdes sont des particules solides de diamètre compris entre 10 et
1000 Å et chaque particule contient de 103 à 109 atomes. Henry et al. [45] donnent une définition
plus générale de l’état sol. Un sol est un système composé d’un soluté M en solution dans un solvant
S. Si la taille de M et de l’ordre d’une molécule, nous avons un sol vrai, et si M est très grand, le sol
s’appelle solution colloïdale. Pour que le sol soit stable, il faut que le soluté M soit protégé, ce qui se
traduit par une meilleure solvatation (les interactions M-S sont plus fortes que les interactions S-S).
Le procédé sol-gel est connu depuis longtemps. Il offre de nombreux atouts pour produire des
matériaux homogènes et de grande pureté, à des températures inférieures à celles des méthodes
conventionnelles comme la fusion ou le frittage.
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Chapitre I Généralités
L’usage du procédé sol-gel est devenu très courant aujourd’hui. Ses champs d’applications sont très
vastes : ils vont de la fibre jusqu’au double vitrage en passant par les couches minces. Il est possible
de préparer des matériaux avec des propriétés bien spécifiques (en morphologie, structure ou
granulométrie) en jouant simplement sur les nombreux paramètres de synthèses (comme le pH, taux
d’hydrolyse, conditions de séchage…) que possédant ce procédé. Des aérogels en silice avec
surfaces spécifiques bien élevées (au-delà de 1000 m2/g) et un très grand pouvoir d'isolation
thermique n’ont pu être élaborés sans ce procédé [47]. Grâce au sol-gel, il est possible aussi de
préparer de nouveaux solides non cristallins en dehors du domaine de formation de verres
normaux.
14
Chapitre I Généralités
Figure I-7 : Schéma de principe de la synthèse sol-gel d’un oxyde cristallin, Westin [49]
Figure I-8 : Les différents types de mise en forme de matériaux obtenus par voie sol - gel.
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Chapitre I Généralités
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Chapitre I Généralités
C’est l’étape la plus importante dans la technique sol-gel car elle peut engendrer une précipitation
directe de l’alcoxyde à cause de la quantité d’eau mise en jeu ou à la réactivité de l’alcoxyde. En
pratique, ce phénomène de précipitation peut être évité soit par le contrôle du rapport
H2O/alcoxyde ou par la diminution de la réactivité de l’alcoxyde. Cette dernière peut être réalisée
par une complexation d’atome métallique avec un autre ligand plus encombrant afin d’éviter
l’échange entre l’alcoxyde et les molécules d’eau et la formation de l’hydroxyde.
1.6.4.2.2. La condensation
C’est une polymérisation des alcoxydes hydrates HO-M-(OR)n-1 issus de l’hydrolyse. Elle
conduit à la formation d'espèces de plus en plus condensées qui conduisent à des particules
colloïdales en formant des "sols" puis des "gels", d'où le nom du procédé "sol- gel". Le séchage et la
densification de ces gels, à quelques centaines de degrés, conduit à l’oxyde métallique.
Cette étape peut se produire de deux façons :
Entre un hydroxy-alcoxyde et un alcoxyde (alcoxalation)
17
Chapitre I Généralités
I-6.5.1. Le pH
Etant donnés les mécanismes mis en jeu lors de la gélification, il semble évident que le pH
va jouer un rôle important dans l’évolution des réactions ; en effet, les ions H 3O+ et OH- n’ont pas
la même influence sur les deux types de réaction : le cation H 3O+, attiré par l’oxygène, facilite la
18
Chapitre I Généralités
substitution des groupes OR par OH- (hydrolyse), tandis que l’anion OH -, attiré par le métal M
électronégatif, privilégie la formation de liaison M-O-M (condensation). En résumé, on peut dire
qu’un milieu acide favorise l’hydrolyse, alors qu’un milieu basique accélère la condensation.
La catalyse agit donc directement sur la forme du matériau élaboré (Figure I-11). Ce facteur
interviendra également de façon importante sur la porosité du matériau final, ce qui conditionnera
partiellement les propriétés physiques.
Figure I-11 : Les différents assemblages possibles des amas polymériques suivant le type
de catalyse.
19
Chapitre I Généralités
(I-4)
I-6.5.3. La température
C’est le premier paramètre à considérer, qui intervient dans toute réaction chimique. Dans
notre cas, la température influe sur les vitesses d’hydrolyse et de condensation dès la préparation
du sol, puis pendant le vieillissement ou le stockage. Evidemment, plus la température est élevée,
plus les réactions sont rapides.
I-6.5.4. Le séchage
Une fois gélifié, le matériau subit le séchage dû aux forces capillaires dans les pores et ce
séchage peut entraîner un rétrécissement de volume. Le procédé de séchage permettant l’obtention
du matériau sol-gel nécessite que l’alcool ou l’eau puisse s’échapper en même temps que le gel se
solidifie (Figure I-12). Le procédé d’évaporation se produit grâce aux trous et aux canaux existants
dans le matériau sol-gel poreux.
Il existe plusieurs types de séchage permettant d’obtenir des types de matériaux différents :
Xérogel : séchage classique (évaporation normale) entraînant une réduction de volume allant
de 5 à 10%
L’évaporation du solvant permet la formation d’un xérogel auquel on peut faire subir un traitement
thermique à température modérée afin de densifier le matériau. Les températures de densification
dépendent fortement du type de matériau et des propriétés recherchées. Le séchage du gel constitue
une étape délicate. Il est important que le solvant s’évapore très lentement afin d’éviter la
fragmentation du xérogel. La réalisation d’un matériau solide est donc difficile en raison des
tensions internes apparaissant lors du séchage et pouvant entraîner la fissuration du matériau.
20
Chapitre I Généralités
Aérogel : séchage en conditions critiques (dans un autoclave sous pression élevée) n’entraînant
pas ou peu de rétrécissement de volume.
L’évacuation du solvant dans des conditions supercritiques conduit à la formation d’un aérogel
n’ayant subi aucune densification. L’aérogel est caractérisé par une très grande porosité pouvant
atteindre 90% avec des propriétés d’isolation exceptionnelles. De plus la structure du réseau du gel
est conservée. Cette méthode oblige à travailler avec des températures et des pressions élevées.
21
Chapitre I Généralités
I-7.1. Le dip-coating
Ce procédé consiste à tremper le substrat dans la solution et à le retirer à vitesse constante
(figure I-13). La solution de précurseurs doit être stable et parfaitement transparente. Avant de
réaliser le dépôt la solution est filtrée ceci afin d’éliminer toute impureté ou poussière éventuelles.
Figure I-13 : Dépôt de couches minces par trempage–tirage : le substrat est immergé dans la
solution et remonté à vitesse constante
Le liquide déposé sur le substrat subit une évolution rapide représentée sur la figure I-14. Les
précurseurs sont tout d’abord concentrés à la surface du support par drainage et évaporation des
solvants ce qui a pour conséquence de les rapprocher les uns des autres et d’augmenter les
cinétiques de polymérisation. Il y a ainsi formation d’un réseau tridimensionnel de chaînes
polymériques remplis de solvant qui sera éliminé par séchage du dépôt [50].
22
Chapitre I Généralités
La physique du procédé de dépôt a été largement étudiée par Brinker et Scherer [51]. Il faut noter
que plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour contrôler l’épaisseur des dépôts comme en
atteste la relation suivante [52] :
[ ] (I-5)
Figure I-15 : Dépôt de couches minces par centrifugation : les quatre étapes du dépôt
(ω représente la vitesse de rotation du substrat)
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Chapitre I Généralités
En contrôlant les paramètres de rotation, il est possible de calculer l’épaisseur du film déposé :
Meyerhofer [53] a publié un modèle prenant en compte les paramètres entrant en jeu lors du dépôt:
l’épaisseur (d) est alors donnée par la relation suivante :
3
𝑑 𝑐 .( ) (I-6)
avec :
• c une constante
• η la viscosité de la solution
• e la vitesse d’évaporation
• ρ la densité de la solution
• ω vitesse de rotation
Il est alors possible pour une solution dont la viscosité est donnée, de maîtriser l’épaisseur des
films en fixant la vitesse de rotation.
24
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
25
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Mélange
Sol
Dip-coating
Gélification
Calcination
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Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
27
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
L’acétylacétone est un stabilisant très fréquent dans le procédé sol-gel [55], il a été utilisé par
Debsikdar [56] pour la synthèse de nanoparticules de ZrO2 de taille contrôlée, par Sanchez et al.
[57], par Harizanov et al [58] pour réduire la réactivité des alcoxydes de titane, tandis que Y.
Djaoued et al. [59] l’a utilisé pour retarder la transformation allotropique de TiO 2 d’anatase au
rutile. Les conditions d’élaboration du sol et les différentes proportions des différents constituants
ont été fixées après plusieurs préparations et plusieurs tests de stabilité.
Les figure II-5 et figure II-6 illustrent le mécanisme réactionnel des différentes étapes et le
processus d’élaboration du sol respectivement.
28
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Mélange 1
Homogénéisation
+
Complexation
Mélange 3
Agitation
Sol
Dip-coating Gélification
Calcination
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Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
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Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Mélange 1
Sol A
Homogénéisation
Sol B
à différents proportions
Gélification
Dip-coating
Calcination
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Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
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Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Dans ce travail, le dépôt des différents matériaux est réalisé sur des substrats de différentes natures
(verres microscopiques, silicium monocristallin poli-optique).
II-2-3. Préparation des substrats
La qualité du dépôt et les résultats de différentes caractérisations dépendent énormément de l’état
du substrat ainsi que de sa propreté.
Avant le dépôt des films, les substrats ont subi un nettoyage rigoureux afin d’éliminer toute trace
d’impuretés qui peuvent modifier la qualité et l’adhésion des films.
Le protocole suivant décrit les différentes étapes de nettoyage effectué pour chaque type de
substrat:
Nettoyage par détergent dans l’eau bouillante pendant 15 minutes pour les verres
microscopiques.
Rinçage par de l’eau distillée suivi par séchage par un flux d’azote.
Immersion dans l’acétone sous ultra-sons pendant 15 minutes pour les substrats en silicium
et en verre suivi par un rinçage avec de l’eau distillée.
Immersion dans l’éthanol pendant 15 minutes sous ultra-sons pour les deux types de
substrat.
Rinçage avec de l’eau distillée suivi par un séchage par un flux d’azote.
Elimination d’oxyde native de SiO2 pour le silicium par trempage rapide dans HF dilué à
10 % suivi par rinçage avec de l’eau et séchage avec un flux d’azote sec.
II-2-4. Elaboration des films et traitement thermique
La déposition des films est réalisée par immersion du substrat dans le sol. Après une minute
d’immersion, le substrat est retiré à des vitesses constantes contrôlées afin de pouvoir ajuster
l’épaisseur du dépôt (Figure II-10). Apres évaporation des solvants volatiles, les échantillons ont
subi un séchage à 100°C pendant 15 minutes suivi d’un traitement thermique à des températures
entre 400 et 500°C.
Pour l’élaboration des multicouches, après chaque dépôt, le substrat est remis dans le sol après avoir
subi un séchage à 100°C pendant 15 minutes.
La poudre correspondante pour chaque matériau et chaque composition est obtenue par gélification
totale du sol à 100°C. Une fois le gel broyé, chaque poudre obtenue est traitée thermiquement de la
même façon que pour les couches minces.
33
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
(a) (b)
Figure II-11 : (a) Etuve de séchage et (b) four de recuit
(a) (b)
Figure II-12 : Exemple de dépôts réalisés sur différents types de substrats
(a) Sur du verre et silicium monocristallin (b) sur une cellule à base de silicium
multicristallin
34
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
En pratique l’instrument mesure le rapport de réflexion de Frensel (ρ) [61,62] défini comme suit :
(II-1)
Les mesures sont généralement collectées sous formes de et (angles ellipsométriques), qui
caractérisent la surface étudiée.
rp et rs sont les coefficients de réflexions de Frensel pour les états polarisés parallèles (p) and
perpendiculaires (s) respectivement. Ces coefficients contiennent les informations désirées liées
aux propriétés du matériau et aux grandeurs physiques.
35
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
d’analyse permet d’obtenir l’épaisseur et les constantes optiques (n, k) des couches étudiées.
Selon la longueur d’onde de lumière incidente, on distingue deux types d’ellipsométrie : à une seule
longueur d’onde (monochromatique), qui est l’outil le plus simple, mais ne permet l’identification
que de deux paramètres (épaisseur et (n, k)). Tandis que pour l’ellipsométrie spectroscopique qui
effectue des mesures sur tout un spectre, les possibilités de caractérisation sont plus étendues parce
qu’on dispose de couples de valeurs Ψ et Δ pour un grand nombre de longueurs d’onde. Il faut
cependant faire appel à des modèles incluant le nombre de couches pour exploiter les données
enregistrées. Elle permet d’interpréter des structures complexes : multicouche, rugosité
d’interface, homogénéité, etc.
36
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
37
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
𝐼
𝑇 (%) 𝑥 100 (II-2)
𝐼0
Pour la réflectance R, l’échantillon est placé à la sortie d’une sphère intégrante où sa surface
intérieure est revêtue d’une couche à base d’un matériau très réfléchissant (Figure II-18). Si
l’échantillon est placé perpendiculairement au faisceau incident (Figure II-18(a)), on ne
collecte que la réflectance diffuse par un détecteur placé à l’intérieur. Tandis que, si
l’échantillon est placé à un angle θ du faisceau incident (dans notre cas, θ = 8°) on collecte
toute la réflectance totale (Figure II-18(b)).
38
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Figure II-18. Mode de mesure des réflexions par une sphère intégrante
Cette analyse a été réalisée par un spectrophotomètre VARIAN type (carry 500) (Figure II-
19). C’est un instrument à double faisceaux avec deux sources. Il est doté d’un double
monochromateur en double faisceaux dont la forme spectrale s’étend de 200 à 3000 nm. Le
montage lithrow des monochromateurs réduit le bruit de fond photométrique de la lumière parasite
et procure une excellente résolution.
Les bandes passantes sont finement contrôlées et varient de 0.01 à 5 nm dans l’UV-Visible et de
0.04 à 20 nm dans le NIR. Cette optique permet aussi des mesures très précises aux faibles niveaux
de transmission (signaux de faible intensité). Le Cary 500 est doté aussi de deux détecteurs ; l’un est
un photomultiplicateur R298 et l’autre est au sulfure de plomb (PbS) de 95 mm 2 de surface. Il est
équipé de deux sources lumineuses; une lampe à arc au deutérium pour les UV et une lampe
halogène de tungstène (Visible – NIR).
La sphère intégrante est un modèle RT‐060‐SF de LabSphere de diamètre de 6 inches (soit 76 ± 1
mm). Elle possède sur son équateur 3 ports de 1 inch de diamètre (31,8 ± 0,2 mm) et 2 ports de 1.25
inch de diamètre (12,7 ± 0,2 mm), ainsi qu’un port au pôle sud de 0.5 inch de diamètre (12,7 ± 0,2
mm) dédié à la photodiode.
39
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
40
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Le SIMS est la technique d'analyse de surface la plus sensible, mais présente plus de difficultés
dans l'interprétation quantitative précise que d'autres techniques.
Cette analyse a été réalisée avec un spectromètre Cameca de type 4FE7 (CRTSE) (Figure II-23).
42
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
43
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Ce cristal est maintenu à la température de l’azote liquide pour minimiser le bruit électronique, et
ainsi améliorer la résolution en énergie et donc la résolution spectrale. Le détecteur est protégé par
une fenêtre en béryllium pour éviter son givrage lors d’un contact avec l’air ambiant.
Figure II-25. Schéma de diffraction des rayons X par une famille de plans réticulaires P1 P2 P3 :
sont les plans de cette famille est l’angle de Bragg [67]
44
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
45
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
L’analyse repose sur le principe de la diffusion inélastique de la lumière (l’effet Raman) par un
milieu. Lorsqu'un matériau est soumis à une source excitatrice monochromatique (de type laser) de
fréquence υ0 va diffuser une partie de la lumière incidente de fréquence υdiff (Figure II-28).
Si υdiff < υ0 on la diffusion Raman Stokes
Si υdfif > υ0 on la diffusion Raman anti-Stokes
Le spectromètre Raman utilisé dans ce travail et de haute résolution spectrale de type HORIBA
T64000. Il est équipé d’une source Laser Ar-Kr multi-raie et d’un Triple monochromateur (Figure
II-29).
Figure II-29. Un spectromètre Raman à haute résolution spectrale de type HORIBA T64000
46
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
les électrons rétrodiffusés, d'énergie comparable à celle des électrons incidents - les
électrons secondaires, arrachés à la matière par les électrons incidents ou rétrodiffusés,
d'énergie beaucoup plus faible
les électrons Augier, de très faible énergie, ne pouvant être étudiés que dans des conditions
d'ultravide - les photons visibles (cathodoluminescence) spécifiques de certains matériaux
ou impuretés
les photons X, donnant accès à l'analyse de la composition chimique
Figure II-30. Signaux produits par interaction d’un électron primaire avec l’échantillon
Dans ce travail, les images de nos échantillons sont obtenues à l’aide de microscopes de différents
types. PHILIPS type SEM 505, Jeol JSM 6360LV et Jeol JSM 6400F (Figure II-31).
47
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
48
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Figure II-33. Image d’une pointe en silicium de type NT-MDT NSG10 [71]
49
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Figure II-34. Profil d’un angle de contact d’une goutte d’eau sur une surface [72]
50
Chapitre II Techniques expérimentales : Elaboration et caractérisation
Figure II-35. Instrument de mesure de l’angle de contact de type GBX DIGIDROP MCAT 1-1-1-
0101 et son principe de fonctionnement
51
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
On remarque que dans les échantillons C-1 et D-2, à part le pic A(101), les autres pics sont difficiles
à identifier. Ceci est probablement dû à la faible épaisseur après le premier cycle de revêtement.
Quand les couches sont assez minces, la quantité de matière traversée par les rayons de diffraction est
tellement faible que les pics sont moins intenses et peuvent être recouverts par les pics issus d’un
substrat amorphe comme le verre [74].
52
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Figure III-1 : Diffractogrammes aux rayons X des différents dépôts de TiO2 issus du sol C et D
avec différents cycles de revêtements
(a) (b)
Figure III-2 : (a) Fiche ASTM JCPDS No.21-1272 de la phase anatase de TiO2, (b) Fiche ASTM
JCPDS No.21-1276 de la phase rutile de TiO2
En comparant les intensités des pics (Figure III-3), nous observons qu’elles croissent avec le nombre
de cycle de revêtement dans les deux sols. Ce comportement est supporté par plusieurs auteurs [75-
77]. Il a été interprété comme un résultat de croissance des grains et d’amélioration de cristallinité,
conduisant à une structure plus ordonnée [78,79]. La faible intensité observée dans le sol D par
rapport au sol C, peut être due à la faible proportion de TiO2 dans les films issus du sol de faible
concentration en soluté (TTIP).
53
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
60
Intensité (c.p.s)
40
20
0
1 2 3
Nombre de couches
Figure III-3 : Evolution de l’intensité de pics principal de la phase anatase et rutile de TiO 2 avec le
nombre de couches
Dans le tableau III-1 sont récapitulés les paramètres de chaque orientation pour chaque structure. De
la position de l’angle θ et la largeur à mi-hauteur des raies β (en anglais : FWHM, the Full Width at
Half Maximum), les distances inter-réticulaires (dhkl) ainsi que les contraintes résiduelles (σ) ont été
déterminées respectivement selon la loi de diffraction de Bragg [80] (Eq.III-1) et la relation dans
Eq.III-2 [81].
𝑑 (III-1)
(III-2)
où λ est la longueur d’onde des rayons X utilisés (1.54 A°), h, k et l les indices de Miller et :
(III-3)
54
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
(relatifs à un système quadratique) sont calculés par la méthode de Cohen en utilisant deux valeurs
différentes dhkl (Eq.III-4) [80,85]. Les valeurs obtenues sont utilisées par la suite dans la
détermination du volume (Vcell : d’anglais cell volume) et la densité (ρ) de maille (Eq.III-5).
𝑑 (III-4)
√
( )
(III-5)
( )
55
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
56
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
La figure III-4 présente l’évolution des contraintes résiduelles, en fonction de nombre de couches
dans la phase anatase selon l’orientation (101). Cette orientation a été choisie car ces pics sont bien
définis ce qui engendre une bonne certitude dans le calcul.
8
Sol D
4 Anatase massif Sol C
. 10 (MPa)
-4
3
-8
Selon l'orientation (101)
-12
1 2 3
Nombre de couches
57
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Figure III-6 : Une biréfringence du verre (présence de contrastes) induite par l’effet
des contraintes [88]
Le diamètre moyen des cristallites pour chaque orientation (Dhkl) est évalué par la formule de
Debye-Scherrer (Eq.III-6) [89]. L’interprétation des données de DRX par cette formule, estime que
les nano-particules sont de formes sphériques, tandis que, son application n’est valide que pour des
nano-particules de diamètre inférieur à ~100 nm [90].
.
(III-6)
Le résultat dans La figure III-7 montre que l'augmentation du nombre de cycle de revêtement
implique une croissance des cristallites dans le sol C de 4 à 7 nm en diamètre, ce qui pourrait être le
résultat de l'amélioration de la cristallinité [91]. Dans le sol D, il affecte à la fois une diminution du
diamètre de cristallites d'anatase de 7 à 5 nm et une augmentation de celles de rutile de 5 à 9 nm. Ce
résultat peut être dû à la transformation anatase-rutile ce qui concorde avec le rapport de Hanaor et
al. où ces auteurs précisent que dans le cas de TiO2, la transition anatase –rutile est accompagnée
d'une croissance de grains de la rutile et rétrécissement de ceux d’anatase [92]. Communément, la
transformation anatase-rutile a lieu à une température entre 600 et 800°C dans TiO 2 élaboré par
diverses méthodes. Mais elle peut être modifiée sous l'effet de nombreux facteurs tels que les
impuretés, la taille des grains, l'atmosphère de réaction et les conditions de synthèse [89]. Dans des
films de TiO2 élaborés par voie sol-gel (issus de produits similaires à nos matières premières et
déposés par la méthode immersion), Kajitvichyanukul et al. ont trouvé que même à 700°C, la
structure cristalline anatase ne s’est pas transformée en rutile [77]. Tandis que dans des poudres de
gels, elle s’est transformée aux environs de 400°C chez Krishnankutty-Nair et al. [93]. Dans d'autres
cas, la transition a eu lieu après l'augmentation de la concentration de sol chez Legrand-Buscema et
58
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
al. [94]. En revanche, elle a eu lieu après la diminution de la concentration de sol chez Montoya et al.
[95]. Ce désaccord dans les résultats, révèle ainsi la complexité réelle de ce processus de transition
(plusieurs paramètres peuvent l’affecter simultanément ce qui influence les conditions exactes où elle
pourrait se produire).
10
Sphére : D101 (Anatase) Plein : Sol D
Taille de cristallites, Dhkl (nm) Carré : D110 (Rutile) Ouvert : Sol C
4
1 2 3
Nombre de couches
59
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
60
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Hu et al. ont attribué la croissance importante des grains au processus de coalescence des cristallites
[97]. De plus, les images montrent clairement que la diminution de la concentration du sol conduit à
des films de faible rugosité. Ce résultat peut être interprété par une bonne capacité de dissolution
d’alcoxyde dans une quantité élevée de solvant qui conduit par la suite à une meilleure diffusion du
soluté sur la surface de verre résultant en des surfaces plus lisses [77]. En outre, elles apparaissent
moins compactes et plus inégales, ce qui confirme les observations en coupe transverse de MEB.
Mak et al. ont signalé un comportement similaire dans des films à base de niobate de potassium
sodium, strontium et le baryum élaborés par voie sol-gel [98].
100
80
Transmittance (%)
60
C-1
C-2
40 C-3
D-1
20 D-2
D-3
0
400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm)
Pour donner une valeur aux résultats obtenus dans le domaine photovoltaïque et exprimer l’efficacité
des films pour une telle application comme anti-reflet ou absorbante, la transmission, T(λ), la
réflectivité R(λ) et l’absorption A(λ), sont exprimés en valeurs pondérés, Tp, Rp et Ap dans un
intervalle spectral [λ1λ2]. Ces grandeurs sont déterminées par intégrations dans [λ 1λ2] les valeurs
expérimentales par rapport à une irradiance spectrale solaire de référence S p(λ). Cette dernière varie
d’un endroit à un autre (hors ou l’intérieure de l’atmosphère terrestre et de l’angle d’incidence du
spectre solaire) (Eq.III-7, III-8 et III-9).
2
S T d
p
1
Tp 2
(III-7)
p d
S
1
2
S R d
p
1
Rp 2
(III-8)
p d
S
1
62
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
2
S A d
p
1
Ap 2
(III-9)
p d
S
1
Pour une application photovoltaïque terrestre, l’irradiance solaire de référence utilisée, correspond au
spectre solaire global AM 1.5G [96] (Figure III-11). Elle est décrite par le standard ASTM G-173-03
(American Standard for Tests and Measurements), et qui correspond à un rayonnement solaire
arrivant à un angle de 48,2° sur la surface de la terre avec une puissance d’éclairement de 100
mW.cm-2 (ou 1000 W.m-2). Le sigle AM signifie « masse d’air » (en anglais « Air Mass »), le chiffre
1.5 indique la quantité relative de couche atmosphérique que le rayonnement lumineux doit traverser
avant de toucher le sol et la lettre G signifie « Global », indiquant ainsi que l’ensemble des radiations,
qu’elles soient directes ou diffusées, sont prises en compte. L’intervalle d’intégration est choisi selon
la longueur d’onde de seuil d’absorption du matériau absorbeur de la cellule solaire.
Densité d'irradiance (W. m )
1000
-2
800
600
400
200
0
500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Longueur d'onde (nm)
(a) (b)
Figure III-11. (a) Définition du nombre d'air masse (AM) homologué par la Société Américaine de
Tests et Matériaux (ASTM G173-03), (b) La distribution de l’intensité du rayon solaire
de référence AM 1.5 G
Il correspond à la partie active de l’absorbeur dans le domaine spectrale. Dans le cas du silicium qui
présente un seuil d’absorption aux alentours de λ = 1107 nm, la partie utile d’irradiance solaire se
63
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
situe entre λ1 = 400 nm et λ1 = 1000 nm ce qui représentent les limites de l’intervalle d’intégration de
tous nos calculs dans ce travail.
Comme le montre la figure III-12, la transparence pondérée diminue avec l’augmentation du nombre
d'immersions, ce qui est conforme à ce qui a été reporté précédemment [96,100]. Ce changement est
principalement lié aux différences de la diffusion de la lumière qui pourrait dépendre de la structure
cristalline, de la morphologie de la surface ou des défauts de structure tels que les pores ou les joints
de grains [87,101]. Dans notre cas, et en se basant des résultats de l'AFM, la diffusion de la lumière
causée par la rugosité de surface pourrait jouer le rôle majeur dans les pertes de transmission optique
[102].
94
Sol C
92 Sol D
90
88
86
Tp (%)
84
82
80
78
76
74
1 2 3
Nombre de couches
A partir des spectres de transmittance, la largeur de la bande interdite (Eg : le gap optique) de chaque
échantillon a été déterminée en utilisant la méthode de première dérivée (FD) (en anglais : First
Derivative) [103] et comparée à celle évaluée par la méthode de transition directe (DT) (en anglais :
Direct Transition) [104].
Dans un semi-conducteur, La méthode FD n’est applicable que pour la transition permise directe
( , gap direct) [105]. Elle est basée sur la divergence de la première dérivée de la transmission
(dT/dE) qui présentera une singularité forte selon Eq.III-10 à l'énergie de bande interdite (Eg) [106].
(III-10)
64
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Par la méthode DT, l’énergie de gap est estimée en utilisant l'approximation de Tauc [104] relative à
une transition permise directe. Elle estime que la variation du coefficient d'absorption en fonction
d’énergie [α(E)]m est linéaire à proximité du seuil d’absorption (Eg) et peut être décrite par l’équation
III-11. L’indice m dépend du type de transition ; pour une transition permise, m = 2 pour un gap
direct et égal à 0.5 pour un gap indirect.
[ ( )] ( ) (III-11)
( ) ( ) (III-12)
( )
.[( ). ( )] 𝑑. ( ) (III-13)
( )
1
En traçant [( ) . (𝑇( ))] en fonction de E, Eg est déduit par extrapolation de la meilleure
portion linéaire jusqu’à 0. Le point d’intersection avec l’axe des abscisses (E) désigne Eg comme il
est montré dans la figure III-13(b).
1
Pour un gap direct, nous avons tracé [( ) . (𝑇)] en fonction de E (Figure III-13(b)) et les
valeurs obtenues sont récapitulées dans le tableau III-2 avec celles obtenues par la méthode de
première dérivée.
A partir des résultats, la bonne convergence observée entre les valeurs de deux méthodes donne une
éligibilité aux méthodes de mesure et une bonne fiabilité aux valeurs.
65
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Tableau III-2 Les énergies des gaps directes et l’indice de réfraction de différents dépôts
Phase n
Echantillon
(eV) (à λ = 600 nm)
66
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
50
C-1
C-2
40
C-3
30
dT/dE (eV)
C-1 D-2
C-2 D-3
20
C-3
D-1 dir
Eg
Eg 10
D-2
D-3 (a) 0
(b)
2.6 2.8 3.0 3.2 3.4 3.6 3.8 4.0 4.2 4.4 2.6 2.8 3.0 3.2 3.4 3.6 3.8 4.0 4.2 4.4
Energie (eV) Energie (eV)
Figure III-13 : Méthode de détermination de gap optique direct selon : (a) la méthode FD et (b) la
méthode DT
Ed E0
n
2
1
E 0 E
2 2 (III-14)
où Ed est la dispersion d’énergie qui mesure l’intensité de la transition optique inter-bande, elle est
évalué à 19.26 eV [112]. E0 est l’énergie d'oscillateur singulier liée au gap direct par E0 =1.5 Eg
[111].
La figure III-14 montre que les films issus du sol le plus concentré affichent les indices de réfraction
les plus élevés. Vicente et al. [76] ont obtenu une dépendance semblable. Tandis que des valeurs
comparables concernant TiO2 issues de la méthode sol-gel ont été reportées [76,113]. En outre, une
légère augmentation d’indice de réfraction avec le nombre de trempages est observée.
67
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
3.0
= 600 nm C-1
2.9
C-2
2.4
2.3
2.2
2.1
2.0
400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm)
( ) ( )( ) (III-15)
où nf est la valeur d’indice de réfraction mesuré de film. Tandis que nb = 2.54, correspond à l’indice
de réfraction de la phase anatase de TiO2 massif (sans pore) [115]. ρf et ρb sont respectivement les
masses volumiques du film déposé et de l’anatase de TiO2 massif.
Les valeurs obtenues sont comparées aux facteurs atomiques de compactage (APF, en anglais :
Atomic Packing Factor) relatifs à la phase anatase. Il décrit comment efficacement les atomes
remplissent l'espace à l'intérieur de la maille unitaire (Eq.III-16).
( )
(III-16)
( )
68
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
. [3 ( )3 ] . [3 ( )3 ] (III-17)
0,95 0,95
0,90 0,90
Densité de compactage
0,85 0,85
0,80 0,80
Solide : Sol D
0,75
APF
0,75
Ouvert : Sol C
0,70 0,70
0,65 0,65
0,60 0,60
0,55 0,55
1 2 3
Nombre de couches
Figure III-15 : Effet du nombre de trempages sur le facteur atomique de compactage et
la densité de compactage
69
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
A (101)
A : Anatase
A (101)
Intensité (u.arb)
Intensité (u.arb)
A (004)
A (112)
A (112)
A (200)
A (004)
A (200)
A (211)
A (211)
A (204)
A (204)
C-3
D-3
D-2
C-2
D-1
C-1
10 20 30 40 50 60 70 80 10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré) 2 (degré)
Figure III-16 : Diffractogrammes aux rayons X de différents dépôts de TiO2 issus du (a) sol C et (b)
sol D avec différents cycles de revêtements
Les détails de chaque orientation, ainsi que les propriétés de chaque échantillon sont récapitulés dans
le tableau III-3. L’accroissement de l’intensité des pics (selon l’orientation préférentielle (101))
(Figure III-17(a)) avec le nombre de couches est un signe d’une amélioration de cristallinité. Les
dépôts sur du silicium sont beaucoup mieux cristallisés par rapport à ceux sur du verre. Selon la
figure III-17(b), il ne semble pas avoir de corrélation entre la taille des cristallites et le nombre de
couches. Par contre, l’augmentation de ce dernier a entrainé une faible rigidité au matériau (Figure
III-17(c)). Tandis que, l’effet inverse est observé avec l’augmentation de la concentration du sol. Les
contraintes résiduelles sont plus compressives dans les matériaux issus du sol C.
70
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
300
Selon l'orientation (101)
Sol D
250
Sol C
200
Intensité (c.p.s)
150
100
50
(a)
0
1 2 3
Nombre de couches
17
Selon l'orientation (101) Sol D
(nm)
Sol C
16
101
15
Taille de crystallites, D
14
(b)
13
1 2 3
Nombre de couches
8
Selon l'orientation (101) Sol D
Sol C
6
. 10 (MPa)
4
3
Anatase massif
2
0
(c)
1 2 3
Nombre de couches
Figure III-17 : Evolution avec le nombre de couches (selon l’orientation (101)) de (a) l’intensité des
réflexions, (b) la taille des cristallites et (c) les contraintes résiduelles
71
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
72
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
0.85 4.10
Solide : Sol D
Ouvert : Sol C
4.05
0.80
Densité ()
APF
4.00
0.75
3.95
0.70 3.90
1 2 3
Nombre de couches
Figure III-18 : Effet du nombre de trempage sur le facteur atomique de compactage et la densité
Cette différence apparait assez évidente, du fait que les grains observés par microscope (nommés :
particules secondaires) ne sont que des agglomérations de plusieurs cristallites (nommées particules
primaires) inaccessibles par MEB [117,118]. Le diamètre des grains oscille entre 10 et 20 nm dans
l’échantillon D-1 et entre 25 et 40 nm dans C-1. Le mécanisme de croissance au cours de l’étape
de formation du matériau se fait par nucléation des nano-cristallites primaires en s’agglomérant par
la suite dans des particules plus larges (nommées particules secondaires) [117]. Le diamètre des
grains oscille entre 10 et 20 nm dans l’échantillon D-1 et entre 25 et 40 nm dans C-1. Dans le solvant
le plus concentré, les cristallites sont beaucoup plus proches, ce qui facilite la nucléation (la réaction
d’hydrolyse l’emporte sur la réaction de condensation de l’alcoxyde) menant à des amas plus
73
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
importants (Figure III-20). Les plus gros grains observés dans C-1 concordent bien avec les densités
élevées obtenues dans les films issus du sol C. Plus l’accroissement de la taille des grains est
important, plus la porosité est faible [76,98].
Figure III-19 : Vue en surface par MEB d’échantillons de monocouches C-1 et D-1
Figure III-20 : Mécanisme de croissance de TiO2 élaboré par la voie sol-gel [119]
74
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
les données brutes sont collectées en terme de Is(λ) et Ic(λ) (les intensités ellipsométriques) qui sont
liées à Ψ(λ) et Δ(λ) en configuration standard (M = 0, p = 45 °) comme suit:
( ) ( ( )) ( ( ))
{ (III-18)
( ) ( ( )) ( ( ))
Pour analyser Is(λ) et Ic(λ) et extraire les paramètres de chaque dépôt (épaisseur, constantes
diélectriques), les données ellipsométriques expérimentales sont déterminées par un modèle
physique (décrivant la structure de dépôt) par la technique d’ajustement. Cette technique consiste à
comparer les mesures expérimentales d’intensités ( ( ) et ( )) aux mesures théoriques
calculées ( ( ) et ( )) par les équations de Fresnel selon le modèle physique choisi [116].
L’ajustement est réalisé par une régression non linéaire basée sur l’algorithme de Levenberg-
Marquardt [121,122] afin de minimiser la valeur de critère de qualité ( ) (nommé facteur chi-carré)
selon Eq.III-19 [123]. Cette équation est une fonction réduite de l’écart moyen arithmétique (en
anglais : RMS, Root Mean Square) des déviations standards ( ) (appelé : Ecart type ou erreur
statique) des points expérimentaux.
[𝐼 ( ) 𝐼 ( )] [𝐼 ( ) 𝐼 ( )]
∑ (III-19)
[( )]
Nous avons adopté un modèle physique à deux couches schématisé dans la figure III-21. Il comporte
une couche homogène L1 (d’épaisseur d1 et de composition 100 % TiO2) recouverte d’une couches
poreuse et rugueuse L2 (d’épaisseur d2 et contenant 50 % de vide). L’adoption de la couche L2 a
pour but d’améliorer le critère de qualité ( ) ce qui engendre une bonne précision au calcul de
l’épaisseur et des constantes optiques.
75
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Figure III-21 : Modèle bicouches utilisé pour ajuster les données ellipsométriques expérimentales
des films de TiO2
( )
∑ (III-20)
( ) { ( )
{ 0
avec . [( ( ) ] et . . ( )
où :
76
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
La durée de vie d’électron durant l’excitation (il est lié au facteur d’amortissement de
la transition)
La figure III-22 montre des excellents ajustements obtenus pour les indices ellipsométriques Is et Ic,
ce qui indique que le dépôt est bien décrit par le modèle physique adopté. Dans le tableau III-4, sont
récapitulés tous les paramètres de modélisation (issus du bon lissage) utilisés dans le calcul de la
dispersion de n et k par l’équation III-20.
1,0 1,0
0,5 0,5
Lissage
D-1
-0,5 C-1 -0,5
Lissage
Lissage
C-1
-1,0 (a) -1,0
(b) Lissage
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
Figure III-22 : Modélisation des échantillons C-1 et D-1 à l’aide d’un modèle bicouche
Toutes les dispersions de n dans la figure III-23(a) obéissent l’évolution standard d’indice de
réfraction le long du spectre. L’augmentation jusqu’à une valeur maximale est suivie par une
décroissance jusqu’à une valeur stationnaire pour λ > 700 nm. On constate que C-1 présente l’indice
de réfraction le plus élevé, ce qui engendre une densité plus élevée et confirme les résultats
précédents de DRX et MEB. On constate que k est négligeable pour λ > 350 nm (Figure III-23(b)).
La dispersion de coefficient d’absorption α (λ) déterminée par α = 4πk/λ, n’a montré aucune
absorption dans le spectre visible (des valeurs aux alentours de 0) (Figure III-23(c)), c'est-à-dire que
77
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
nos couches sont parfaitement transparentes comme cela a été démontré par l’analyse
spectrophotométrique.
3,2
D-1
3,0
C-1
2,6
2,4
2,2
2,0
(a)
300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
1,2
1,0
D-1
C-1
Coefficient d'extinction (k)
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
(b)
300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
5
6x10
5
D-1
5x10
5
C-1
4x10
( cm -1 )
5
3x10
5
2x10
5
1x10
0
(c)
300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
Figure III-23 : Spectres de dispersion (a) de l’indice de réfraction, (b) du coefficient d’extinction et
(c) du coefficient d’absorption
78
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
79
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
100
100 100
80 80 80
Transmittance (%)
Transmittance (%)
Transmittance (%)
60
V-1-1-500 60
V-1-2-500
60
V-1-3-500
40 V-2-1-500 40 V-2-2-500 40 V-2-3-500
20
V-3-1-500 20
V-3-2-500 20
V-3-3-500
V-4-1-500 V-4-2-500 V-4-3-500
0 0 0
400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
100 100 100
80 80 80
Transmittance (%)
Transmittance (%)
Transmittance (%)
60
V-1-1-450 60
V-1-2-450 60
V-1-3-450
40 V-2-1-450 40 V-2-2-450 40 V-2-3-450
20
V-3-1-450 20
V-3-2-450 20
V-3-3-450
V-4-1-450 V-4-2-450 V-4-3-450
0 0 0
400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
100 100 100
80 80 80
Transmittance (%)
Transmittance (%)
Transmittance (%)
60
V-1-1-400 60
V-1-2-400 60 V-1-3-400
40 V-2-1-400 40 V-2-2-400 40 V-2-3-400
20 V-3-1-400 20
V-3-2-400 20
V-3-3-400
V-4-1-400 V-4-2-400 V-4-3-400
0 0 0
400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
100 100
100
80 80
80
Transmittance (%)
Transmittance (%)
V-1-2-350 V-1-3-350
Transmittance (%)
60 60
60 V-1-1-350
40 V-2-1-350 40 V-2-2-350 40 V-2-3-350
20
V-3-1-350 20
V-3-2-350 20
V-3-3-350
V-4-1-350 V-4-2-350 V-4-3-350
0 0 0
400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200 400 600 800 1000 1200
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
Figure III-25: Spectres de transmission de TiO2/verre pour différents trempages et taux d’hydrolyse
80
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
(%)
100
(%)
100
1 couche
1 couche T = 400°C
p
T = 350°C
p
2 couches 2 couches
90 3 couches
90 3 couches
Transmittance Pondérée, T
Transmittance Pondérée, T
80
80
70
70
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
(%)
100
(%)
95
T = 450°C T = 500°C
p
p
90
85 Transmittance Pondérée, T 90
Transmittance Pondérée, T
80
75 80
1 couche 1 couche
70 2 couches 2 couches
3 couches 3 couches
65 70
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
Par la méthode de transition indirect, le gap optique indirect a été déterminé pour chaque échantillon
1
en traçant [( ) . (𝑇)] en fonction de E suivi par extrapolation jusqu’à 0 (Figure III-27). La
figure III-28 illustre l’évolution de gap optique avec le taux d’hydrolyse pour chaque dépôt et
chaque température de recuit. Les résultats montrent l’accroissement du gap avec l’augmentation de
la température de traitement et le nombre de couches. Cette évolution est le résultat de la croissance
des grains engendrant moins de pertes électriques [89,102].
81
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
4
2,0
2,0 V-1-1-500 V-1-2-500 V-1-3-500
1,8 1,8
V-2-1-500
1,6 3
0,8 0,8
0,6 0,6
1
0,4 0,4
0,2 0,2
0,0 0,0 0
2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0
4
2,0
2,8
V-1-1-450 V-1-2-450 V-1-3-450
1,8
2,0 1,4
V-3-1-450 V-3-2-450 V-3-3-450
1,2
1,6
V-4-1-450 1,0 V-4-2-450 2 V-4-3-450
1,2 0,8
0,6
0,8 1
0,4
0,4
0,2
0,0 0,0 0
2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0
4
2,0
2,8
V-1-1-400 V-1-2-400 V-1-3-400
1,8
1,6
h ln (1/T) 1/2 ( eV ) 1/2
2,0 1,4
V-3-1-400 V-3-2-400 V-3-3-400
1,2
1,6
V-4-1-400 1,0 V-4-2-400 2 V-4-3-400
1,2 0,8
0,6
0,8 1
0,4
0,4
0,2
0,0 0,0 0
2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0
4
2,0
2,4
V-1-1-350 V-1-2-350 V-1-3-350
1,8
V-2-1-350
h ln (1/T) 1/2 ( eV ) 1/2
1,6
h ln (1/T) 1/2 ( eV ) 1/2
0,8
0,8
0,6
1
0,4
0,4
0,2
0,0 0,0 0
2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 4,2 4,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0
Figure III-27: Détermination de gap optique indirect de TiO2 pour différentes températures de recuit
en fonction du nombre de trempage et du taux d’hydrolyse
82
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
3,8 3,8
1 couche
3,7 T = 350°C 3,7 T = 400°C 2 couches
3,6 3,6
3 couches
3,5 3,5
3,4 3,4
3,3 3,3
1 couche
3,2 3,2
2 couches
3,1 3,1
3 couches
3,0 3,0
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
3,8 3,8
1 couche
3,7 T = 450°C 3,7 T = 500°C
2 couches
3,6 3,6 1 couche
3 couches
2 couches
Gap optique indirect
3,4 3,4
3 couches
3,3 3,3
3,2 3,2
3,1 3,1
3,0 3,0
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
Figure III-28 : Evolution de gap optique indirect avec le nombre de trempage et le taux d’hydrolyse
pour différentes températures de recuit
La figure III-29 montre la détermination du gap direct par la méthode de transition direct. Du traçage
1
de [( ) . (𝑇)] en fonction de E (Figure III-30) l’intersection de l’extrapolation de la partie
linéaire avec l’axe des énergies détermine la valeur de la bande de transition directe. En général,
nous observons une faible influence de la température et du taux d’hydrolyse sur le gap. Tandis que,
l’augmentation de l’épaisseur favorise l’extension de la bande de transition.
83
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
16 40 200
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
12
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
140
10 V-3-1-500 V-3-2-500 V-3-3-500
120
0 0 0
3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2
Energie (eV) Energie (eV)
Energie (eV)
16 40 200
V-1-1-450 V-1-2-450 180 V-1-3-450
14
V-2-1-450 V-2-2-450 160
V-2-3-450
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
12
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
140
10
V-3-1-450 V-3-2-450 120 V-3-3-450
8 V-4-1-450 20 V-4-2-450 100 V-4-3-450
80
6
60
4
40
2 20
0 0 0
3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2
Energie (eV) Energie (eV)
Energie (eV)
16 40 200
14
V-1-1-400 V-1-2-400 180 V-1-3-400
160
V-2-1-400 V-2-2-400 V-2-3-400
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
12
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
140
10 V-3-1-400 V-3-2-400 120 V-3-3-400
8 V-4-1-400 20 V-4-2-400 100 V-4-3-400
80
6
60
4
40
2 20
0 0 0
3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2
Energie (eV) Energie (eV)
Energie (eV)
16 40 200
14
V-1-1-350 V-1-2-350 180 V-1-3-350
160
V-2-1-350 V-2-2-350 V-2-3-350
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
12
h ln (1/T) 2 ( eV ) 2
140
10 V-3-1-350 V-3-2-350 120 V-3-3-350
8 V-4-1-350 20 V-4-2-350 100 V-4-3-350
80
6
60
4
40
2 20
0 0 0
3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4,0 4,1 4,2
Energie (eV) Energie (eV)
Energie (eV)
Figure III-29: Détermination du gap optique direct de TiO2 pour différentes températures de recuit
avec le nombre de trempage et le taux d’hydrolyse
84
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
4,0 4,00
3,8 3,80
3,75
1 couche 1 couche
3,7 3,70
2 couches 2 couches
3,65
3 couches 3 couches
3,6 3,60
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
4,00 4,00
3,80 3,80
3,75 3,75
3,70
1 couche 3,70
1 couche
2 couches 2 couches
3,65 3,65
3 couches 3 couches
3,60 3,60
1 2 3 4 1 2 3 4
Taux d'ydrolyse (h) Taux d'ydrolyse (h)
Figure III-30 : Evolution du gap optique direct avec le nombre de trempage et le taux d’hydrolyse
pour différentes températures de recuit
La figure III-31 illustre l’évolution de la dispersion d’indice de réfraction n (λ) à 3 couches de TiO 2
(déterminée par la formule de Wemple et DiDomenico) avec la température de traitement et le taux
d’hydrolyse. Les résultats ne révèlent aucune influence du taux d’hydrolyse sur l’indice de réfraction
des films traités à 400 et 450°C. Tandis qu’après traitement à 500°C, l’accroissement du taux
d’hydrolyse a engendré une légère diminution de l’indice de réfraction. L’évolution obtenue est
imprévisible théoriquement. De la chimie sol-gel, l’augmentation de l’agent hydrolysant doit induire
une croissance des grains [128], d’où un matériau plus dense avec un indice de réfraction plus élevé.
La diminution de l’indice de réfraction avec l’augmentation du taux d’hydrolyse est déjà reportée par
B-L Wang et al. dans leurs études sur des composites de TiO2-SiO2 élaborées par voie sol-gel
[128]. Ce résultat confirme bien la complexité du processus sol-gel déjà observée. Plusieurs
mécanismes réactionnels peuvent être en concurrence pour l’hydrolyse et la polymérisation et
chacun d’eux dépend des conditions expérimentales [89].
85
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
3,2
T = 350°C h=1
3,2
T = 400°C h=1
3,0 3,0
h=2 h=2
2,8 2,8
h=3 h=3
2,6 2,6
h=4 2,4
h=4
2,4
2,2 2,2
2,0 2,0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
3,2
T = 450°C h=1
3,2
T = 500°C h=1
3,0
3,0
h=2 h=2
2,8
h=3 h=3
2,6 2,6
h=4 h=4
2,4 2,4
2,2 2,2
2,0 2,0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
86
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
V-2-3-500
R(211)
A(200)
R(111)
A(101)
R(101)
R(110)
V-1-3-500
10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré)
Intensité (unit. arb)
V-4-2-500
V-3-2-500
V-2-2-500
A(101)
R(110)
A(200)
R(101)
R(211)
V-1-2-500
10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré)
Intensité (unit. arb)
V-4-1-500
V-3-1-500
V-2-1-500
A(101)
R(110)
R(101)
A(200)
R(211)
V-1-1-500
10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré)
Figure III-32 : Diffractogrammes de TiO2/verre traités à 500°C avec différents taux d’hydrolyse et
nombre de trempage
87
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Le tableau III-5, récapitule tous les détails des pics de dépôts avec trois trempages.
88
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Les proportions massiques relatives (en pourcentage) dans le matériau, WA et WR des phases anatase
et rutile respectivement ont été déduites de l’équation suivante [129] :
. 100
( )
{ (III-21)
100
où IA et IR sont les intensités de réfraction (101) et (110) relatives aux phases anatase et rutile respectivement.
89
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
70 80
60 70
50
60
WA (%)
WR (%)
40
50
30
40
20
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
Figure III-33 : Evolution de la proportion massique (en %) avec le taux d’hydrolyse des phases
anatase et rutile dans le matériau de TiO2
15 20
D101 d'anatase (nm)
10
5
5
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
Figure III-34 : Evolution de la taille des cristallites avec le taux d’hydrolyse des phases anatase et
rutile dans le matériau de TiO2
90
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Afin de pouvoir révéler d’avantage l’impact du taux d’hydrolyse sur la morphologie, une analyse
détaillée (en effectuant des balayages AFM sur une échelle plus réduite de 5 µm X 5 µm) est réalisée
sur les films issus de trois cycles de revêtement. Les images topographiques (2D et 3D) obtenues
(Figure III-36) montrent que les surfaces sont bien homogènes et révèlent bien l’aspect granulaire
des couches élaborées. Les grains sont bien répartis sur toute la surface des échantillons et tendent à
décroitre avec l’augmentation du taux d’hydrolyse en engendrant des structures moins compactes.
Cette structuration est parfaitement en accord avec les résultats de l’évolution de l’indice de
réfraction. Il y a donc une bonne corrélation entre les mesures optiques et les analyses AFM.
91
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
92
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
A partir des analyses AFM, la rugosité a été calculée pour chaque échantillon. Elle est exprimé par R q
qui mesure la moyenne quadratique (en anglais RMS : Root Mean Square) des hauteurs Zi d’un profil
géométrique comme il est montré dans la figure.III-37 [134]. L’évolution de Rq en fonction du taux
d’hydrolyse est illustrée dans la figure.III-38. Notons que Rq est mesuré le long de la diagonale de
chaque surface scannée. Les résultats montrent qu’au-delà de h = 2, la rugosité décroit avec
l’augmentation de h. L’évolution semblable est reportée par B-L Wang et al. [128]. Cette étude
nous a permis de considérer que h = 4 est un taux adéquat afin d’aboutir à des surfaces de très
faible rugosité avec un Rq de l’ordre de 2.3 nm.
8.0
7.2
6.4
5.6
Rq (nm)
4.8
4.0
3.2
2.4
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
Figure III-38 : Effet du taux d’hydrolyse sur la moyenne quadratique de la rugosité
93
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
6 6
10 16 +
10 16 +
V-1-3-500 O
28 + 5
V-4-3-500 28
O
+
10
5
Si 10 Si
48 + 48 +
Ti 4 Ti
4 10
Intensité (cp/s)
10
Intensité (cp/s)
3
10
3
10
2
10
Verre
2
10 1
10
TiO2
TiO2
Verre
1
10 10
0
10
0
(a) 10
-1
(b)
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Temps de d'érosion (s) Temps d'érosion (s)
Figure III-39 : Profils SIMS de TiO2/verre avec trois couches, (a) h =1 et (b) h = 4
L’analyse des films non traités thermiquement (issus de séchage à 100°C) montre la présence des
vibrations caractéristiques des liaisons O-H autour de 3400 cm-1 relatives aux molécules d’eau
adsorbées à l’intérieur des microcavités du matériau (figure III-40(b)) [137,138]. Les vibrations à
1534 ,1441 et 1117 et 884 cm-1, correspondent aux liaisons C-H associées aux groupements
94
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Après traitement jusqu’à 300°C (figure III-40(c)), tous les pics relatifs aux produits résiduels
disparaissent. Nous remarquons l’apparition d’un nouveau pic à 443 cm-1 associé aux vibrations de
type Ti-O et confirmant la formation du matériau de TiO 2. De ce résultat, nous pouvons confirmer
que 300°C est une température suffisante pour obtenir TiO 2 avec une grande pureté. L’accroissement
de la température de traitement jusqu’à 500°C (figure III-40(d)) a permis d’améliorer la
cristallisation ce qui est traduit sur les spectres par une augmentation d’intensité des pics de liaisons
Ti-O à 443 cm-1 [140].
Nous remarquons que l’effet du taux d’hydrolyse n’est pas visible sur les types de vibration aussi
bien sur la position des pics.
140
Transmittance (%)
100
80
S-1-3-RT
3460
0,2 S-2-3-RT
884
613
60
1117
S-3-3-RT
613
1534
1441
S-4-3-RT
40
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
-1 -1
Nombre d'ondes (cm ) Nombre d'ondes (cm )
0,0
0,0
(c) (d)
Transmittance (%)
Transmittance (%)
S-1-3-500
S-1-3-300
0,2 S-2-3-500
S-2-3-300
443
S-3-3-500
S-3-3-300 0,2
S-4-3-500
S-4-3-300
443
613
613
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
-1 -1
Nombre d'ondes (cm ) Nombre d'ondes (cm )
Figure III- 40 : Ensemble des spectres FT-IR de différents dépôts sur du silicium
Dans la figure III-41, sont illustrés les spectres FTIR de différents matériaux sous forme de
poudres traitées à différentes températures. L’analyse est réalisée sur des poudres pastillées
dans le KBr. Comme le montre la figure III-41(a), le KBr est un matériau transparent aux
95
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
rayons infra-rouges. Son spectre ne présente aucune absorption tout au long de la gamme
spectrale allant de 400 jusqu’à 4000 cm-1.
En comparant les résultats d’analyse effectués sur des films avec ceux effectués sur leurs
poudres correspondantes, nous pouvons clairement observer la présence de pic caractéristique
des liaisons Ti-O autour de 455 cm-1 dans les échantillons non traités thermiquement. A cause
de leurs faibles intensités et l’interférence causée par le substrat, il était impossible de les
détecter dans des fines couches. La présence de ce type de liaisons après séchage confirme la
connexion entre le Ti et le O. D’où, la polymérisation de l’alcoxyde et la formation du
matériau de TiO2 à l’état gel.
Dans les échantillons traités à 500°C (figure III-41(d)), la position de la bande associée aux
liaisons Ti-O s’est déplacée vers la gamme des faibles nombre d’ondes en augmentant le taux
d’hydrolyse. Ce décalage est une indication de renforcement de la liaison et concorde bien avec le
changement de rapport anatase/rutile observé par les analyses de DRX effectuées sur des films
supportés sur du verre.
0.0 0.0
0.4
Transmittance (%)
Transmittance (%)
0.2
1428
1617
1528
0.8
3300
0.4
1.2 P-1-RT
538
P-2-RT
1.6 755
0.6 P-3-RT
(b) 455
Kbr
(a) 2.0
P-4-RT
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
-1 -1
Nombre d'ondes (cm ) Nombre d'ondes (cm )
0.0 0.0
3400
0.5
Transmittance (%)
Transmittance (%)
0.4
1.0
0.8
1.5
P-1-300 P-1-500
520
1.2
2.0
P-2-300 P-2-500
1.6
517
2.0
3.0
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
-1 -1
Nombre d'ondes (cm ) Nombre d'ondes (cm )
Figure III- 41 : Ensemble des spectres d’analyse FT-IR sur du KBR et sur des poudres à différents
taux d’hydrolyse et températures de traitement
96
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
A : Anatase A : Anatase
A (101)
A (004 )
A (004 )
A (112)
A (112)
( u.arb )
( u.arb )
A (200)
A (200)
A (211)
A (204)
A (211)
A (204)
Intensité
Intensité
S-1-3-500 S-2-3-500
S-1-2-500 S-2-2-500
S-1-1-500 S-2-1-500
10 20 30 40 50 60 70 80 10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré) 2 (degré)
A (101)
A (101)
A : Anatase A : Anatase
A (004 )
A (004 )
( u.arb )
A (112)
( u.arb )
A (112)
A (200)
A (211)
A (200)
A (211)
A (204)
A (204)
Intensité
Intensité
S-3-3-500 S-4-3-500
S-3-2-500 S-4-2-500
S-3-1-500 S-4-1-500
10 20 30 40 50 60 70 80 10 20 30 40 50 60 70 80
2 (degré) 2 (degré)
Figure III-42 : Evolution des diagrammes de diffraction en fonction du taux d’hydrolyse (h) et du
nombre de couches
Les valeurs d’intensités des réflexions relatives à l’orientation (101) révèlent bien que les films
déposés sur le silicium sont beaucoup mieux cristallisés par rapport à ceux déposés sur du verre.
Aucune corrélation entre le taux de cristallinité et le taux d’hydrolyse n’est observée, mais nous
pouvons constater qu’avec h = 4, les dépôts avec 2 et 3 couches possèdent des taux de cristallinités
bien importants (Figure III-43(a)).
97
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
98
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Il n’est également constaté aucune corrélation entre la taille des cristallites et h (Figure III-43(b)).
Les diamètres calculés oscillent entre 12 et 19 nm. La figure III-43(c) montre qu’en général
l’accroissement de h a engendré des contraintes résiduelles moins compressives, d’où un matériau
plus flexible et mieux résistant à l’effet de craquage.
300
1 couche
2 couches
250
3 couches
Intensité (c.p.s)
200
150
100
50
Selon l'orientation (101) (a)
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
20
Taille de crystallites, D101 (nm)
19
1 couche
2 couches (b)
18 3 couches
17
16
15
14
13
Selon l'orientation (101)
12
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
12
1 couche Selon l'orientation (101)
10 2 couches
3 couches
8
. 10 (MPa)
6
3
4
Anatase massif
2
(c)
0
1 2 3 4
Taux d'hydrolyse (h)
Figure III-43. Evolution avec le taux d’hydrolyse (selon l’orientation (101)) de (a) l’intensité des
réflexions, (b) la taille des cristallites et (c) les contraintes résiduelles
99
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
4,4
1 couche 0,76 1 couche
4,3
2 couches 0,75 2 couches
3 couches 3 couches
(
4,2 0,74
APF
Densité
4,1 0,73
0,72
4,0
Figure III-44 : Evolution avec le taux d’hydrolyse et le nombre de couches de (a) la densité et (b) le
facteur atomique de compactage
100
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Figure III-45 : Evolution de la morphologie avec le taux d’hydrolyse (pour deux grossissements) de
monocouches de TiO2 /Si traité à 500°C
101
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
Comme le montre la figure III-46, La quantité de la partie diffusée permet d’évaluer qualitativement
l’état de la surface du matériau. Elle est de plus en plus importante quand la surface présente plus
d’irrégularités telles que les fluctuations de hauteur aléatoire (surface dite rugueuse). Tandis qu’elle
est presque inexistante (tends vers 0) quand les surfaces sont parfaitement lisses.
L’évolution de la réflectance diffuse dans la figure III-47 montre que tous les échantillons ont généré
de faibles taux de réflexions diffusées. Ce résultat confirme bien le bon état de surface déjà observé
par MEB. Nous observons aussi que les réflectances sont minimes le long du spectre visible dans les
échantillons avec h =4, ce qui fait que ces échantillons soient les meilleurs.
102
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
100 100
90
S-1-1-500 90
S-2-1-500
(%)
(%)
80 80
D
D
70 S-1-2-500 70 S-2-2-500
60 60
S-1-3-500 S-2-3-500
Réflectance diffuse, R
Réflectance diffuse, R
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
400 600 800 1000 400 600 800 1000
90 90
S-3-1-500 S-4-1-500
(%)
(%)
80 80
D
D
70 S-3-2-500 70 S-4-2-500
60 60
S-3-3-500 S-4-3-500
Réflectance diffuse, R
Réflectance diffuse, R
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
400 600 800 1000 400 600 800 1000
Figure III-47 : Ensemble des spectres de réflectances de TiO2 /Si traité à 500°C pour des différents
taux d’hydrolyse et cycles de trempage
0,5 0,5
h =1
h =1
Lissage
0,0 Lissage
0,0
h=2
h=2
Ic
Is
Lissage
Lissage
-0,5
h=3 -0,5
h=3
Lissage
Lissage
h=4
h=4
-1,0
-1,0
(a) Lissage (b) Lissage
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
Nombre d'onde (nm) Nombre d'onde (nm)
Figure III-48 : Exemple d’ajustement des spectres théoriques (lissage) des intensités Is et Is avec les
spectres de leurs correspondants expérimentaux
103
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
h
d1 (nm) fj ωg Гj ωj n∞ d2 (nm) χ2 n
(600 nm)
1 31.37 0.457 3.28 0.732 4.06 2.15 7.40 2.87 2.28
2 36.59 0.417 3.24 0.744 4.09 2.10 5.14 2.34 2.26
3 32.42 0.458 3.26 0.735 4.09 2.13 6.03 2.91 2.28
4 37.54 0.404 3.24 0.736 4.09 2.11 5.36 2.36 2.26
La figure III-49(a) montre que l’indice de réfraction apparait invariant avec le changement du taux
d’hydrolyse. Comme l’indice de réfraction exprime l’état de porosité qui est lié directement à la taille
des grains et alors qu’on peut distinguer une légère diminution pour h =4, le résultat obtenu concorde
bien avec les résultats microscopiques (de h = 2 à h =4, les grains apparaissent presque identiques en
diamètre). Le taux d’hydrolyse n’a aucun effet sur l’absorption des films. Aucune absorption n’a été
observé (k = 0) le long du spectre visible pour différents h (figure III-49(b)).
1,2
3,2
h=1 1,0
h=1
3,0
h=2 h=2
Coefficient d'extinction (k)
0,8
Indide de réfraction (n)
2,8
h=3 0,6 h=3
2,6 h=4 0,4 h=4
2,4 0,2
(a) (b)
2,2 0,0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
Figure III-49 : Effet du taux d’hydrolyse sur la dispersion de (a) l’indice de réfraction et (b) le
coefficient d’extinction de monocouches de TiO2/Si traitées à 500°C
104
Chapitre III TiO2 : Synthèse et caractérisation
10 10
10 10
10
9
S-1-3-500 10
9 S-4-3-500
8 8
10 10
7 7
10 10
Intensité (cp/s)
Intensité (cp/s)
6 6
10 10
16 +
10
5
16
O
+
10
5 O
28 +
10
4
28 +
Si 4 Si
10 48 +
48 + Ti
Silicium
Ti 3
Silicium
3
10 10
TiO2
TiO2
2 2
10 10
10
10
1
0
(a) 10
1
0
(b)
10
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600
Temps d'érosion (s) Temps d'érosion (s)
Figure III- 50 : Profils SIMS de trois couches de TiO2/Si pour (a) h =1 et (b) h =4
105
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
106
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
100 100
80
80
Solution fraiche
60 Solution fraiche
Transmittance (%)
Transmittance (%)
60 Aprés 90 jours
Aprés 90 jours
40
40
20
80 80
Solution fraîche
Solution fraîche
60 Aprés 90 jours 60
Transmittance (%)
Transmittance (%)
Aprés 90 jours
40 40
20 20
50 % TiO2 25 % TiO2
0 0
200 400 600 800 1000 1200 200 400 600 800 1000 1200
100
80
Solution fraîche
Transmittance (%)
60 Aprés 90 jours
40
20
100 % SiO2
0
200 400 600 800 1000 1200
Figure IV- 1 : Spectres de transmission pour différentes compositions de films déposés avec des
solutions fraiches et 90 jours après leurs préparations
107
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
Les résultats dans la figure IV-2 montrent que les films ont subi les différents tests avec succès.
Aucune modification dans les spectres de transmission n’a été observée.
100 100
90 90
80 80
70 70 Non testé
Non testé
Aprés test de résistance acide
Transmittance (%)
Transmittance (%)
100
100
80
80
Transmittance (%)
60
Transmittance (%)
60
Non testé
40 Non testé
Aprés test de résistance acide 40
Aprés test de résistance acide
Aprés test de résistance alcaline
Aprés test de résistance alcaline
Aprés test de résistance à la chaleur
20 20 Aprés test de résistance à la chaleur
Aprés test d'adhérence
Aprés test d'adhérence
Aprés test de grattage 50 % TiO 25 % TiO
2 2
Aprés test de grattage
0 0
200 300 400 500 600 700 800 900 1000 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
100
80
Transmittance (%)
60
Non testé
40
Aprés test de résistance acide
Aprés test de résistance alcaline
Figure 3.3: Effet des différents tests sur la transmittance des films à différentes compositions
108
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
A (101)
Intensité (unit. arb)
Si (003)
25 % TiO2 25 % TiO2
A (112)
A (200)
A (200)
Si
A (211)
A (204)
Anatase TiO2 (JCPDS No.21-1272)
Anatase TiO2 (JCPDS No.21-1272)
20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2 (degré) 2 (degré)
Figure 3.4: Evolution du diagramme de diffraction des rayons X des dépôts sur du silicium traités à 300 et
500°C en fonction du taux de TiO2
100 % TiO2
75 % TiO2 50 % TiO2
Intensité (unit. arb)
Intensité (unit. arb)
50 % TiO2 25 % TiO2
25 % TiO2 100 % SiO2
A (101)
A (200)
A (112)
A (211)
A (204)
100 % SiO2
A (200)
20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2 (degré) 2 (degré)
Figure 3.5: Evolution du diagramme de diffraction des rayons X des poudres traitées à 300 et 500°C en
fonction du taux de TiO2
Pour confirmer les structures amorphes observées par la DRX, une analyse par spectroscopie
Raman est réalisée sur les films traités à 500°C (Figure IV-5).
109
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
.
143
T = 500°C
520 . Anatase
* Silicium
50% TiO2
25% TiO2
Figure IV-5 : Déplacements Raman de différents dépôts sur silicium à différentes compositions
Les bandes situées à 300, 430, 520, 617 cm -1 [144] appartiennent toutes au mode de vibration de la
liaison Si-Si dans le silicium cristallin. L’échantillon 100 % TiO 2 montre l’apparition de nouvelles
bandes situées à 143, 396 et 637 cm-1. D’après Ohsaka et al. [145], elles sont toutes attribuées au
mode de vibration de la liaison Ti-O dans le crystal anatase de TiO2. L’absence de ces modes de
vibration dans les autres compositions confirme leur aspects amorphe.
IV-4. Détermination des groupements fonctionnels par FTIR
Une première analyse est effectuée sur une série de matériaux sous forme de couches minces sur
des substrats en silicium. L’évolution de leurs spectres IR avec la composition et la température de
traitement est illustrée dans la figureVI-6. La bande fine caractéristique de substrat à 613 cm -1 est
présente dans tous les spectres. Elle est attribuée au mode de vibration de Si-Si [136]. La faible
bande autour de 1051 cm-1 appartient au mode de vibration de Si-O-Si [146]. La bande large à 3445
cm-1 caractérise les vibrations des groupements OH liés. Les faibles bandes à 1445 et 1528 cm-1 sont
attribuées à l’élongation des liaisons C-H des produits organiques. Ces deux derniers types de
vibrations disparaissent après le traitement thermique jusqu’à 300°C, ce qui confirme la dégradation
des résidus organiques et l’évaporation des molécules d’eau. Les bandes relatives aux liaisons Si-O-
Si s’intensifient sous l’effet de l’augmentation de la température de recuit. Nous remarquons aussi
que les vibrations relatives aux liaisons Ti-O-Ti (autour de 440 cm-1) ne deviennent visibles qu’après
le traitement à 500°C. Dans le procédé sol-gel, le réseau d’oxyde doit exister dès l’état gel,
l’absence des bandes de ce type de vibrations dans les films séchés à 100°C et traités à 300°C peut
110
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
être due à leurs faibles intensités d’une part et au masquage par les vibrations de substrat d’autre
part.
Si
Si
T = 300°C
943
1072
943
430
1061
613
613
4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500
-1 -1
Nombre d'onde (cm ) Nombre d'onde (cm )
Si
T = RT
Transmittance (unit. arb)
100% SiO2
25% TiO2
50% TiO2
75% TiO2
100% TiO2
1051
3445
613
1528
1445
Figure IV-6. Résultats d’analyse FTIR de dépôts de TiO2-SiO2 sur du silicium traitées à différentes
températures de recuits en fonction de la composition
Pour vérifier la formation du réseau d’oxyde dès l’étape de séchage, une deuxième série d’analyse a
été réalisée sur les mêmes matériaux sous formes de poudres pastillées avec du KBr.
Les résultats d’analyse dans la Figure IV-7, montrent bien l’existence des liaisons Ti-O-Ti dès
l’étape de séchage, ce qui confirme la polymérisation de l’alcoxyde et la formation de réseau
d’oxyde de titane. Nous constatons aussi que les vibrations des liaisons OH autour de 3400 cm -1
existent toujours après 500°C de traitement dans 50% TiO2, 25%TiO2 et 100% SiO2. Elles sont
attribuées aux molécules d’eau adsorbées sur la surface du matériau [137,138]. Elles sont tellement
bien piégées dans les microcavités (micropores) que leur évaporation est désormais difficile malgré
une température de recuit de 500°C. Ce résultat confirme bien la préservation de la porosité de
l’effondrement durant l’étape de densification (recuit) et cette analyse révèle bien l’existence des
liaisons Ti-O-Si du composite autour de 950 cm-1 [145] confirmant la bonne connexion entre les
deux oxydes.
111
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
802
471
2920
3400
949
1630
670
1060
2370
100% SiO2
25% TiO2
50% TiO2
75% TiO2
T = 500°C
490
100% TiO2
788
3440
1620
656
925
1080
100% SiO2
25% TiO2
50% TiO2
75% TiO2
T = 300°C 100% TiO2
470
3386
573
1630
806
1350
2975
443
945
657
1037
1110
1433
1543
100% SiO2
3255
25% TiO2
50% TiO2
740
75% TiO2
T = RT
460
100% TiO2
Figure IV-7 : Résultats d’analyse FTIR sur des poudres de TiO2-SiO2 traitées à différentes
températures de recuits en fonction de la composition
112
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
113
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
114
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
SiO2 (Carré)
140 25 % TiO (Cercle)
2
50 % TiO2 (Triangle)
120
75 % TiO2 (Diamond)
Epaisseur (nm)
80
60
40
Plein : 1 couche
20
Ouvert : 2 couches
10 20 30 40 50 60
. Vitesse de tirage (v) (mm/min)
Figure IV-9 : Evolution de l’épaisseur avec la vitesse de tirage pour une et deux couches et pour
chaque composition
La Figure IV-10 montre l'évolution de l'indice de réfraction expérimental pour différentes vitesses
de tirage (V1, V2 et V3) avec la teneur de TiO 2, ainsi que l'indice de réfraction théorique pour
chaque composition selon les modèles : Drude, linéaire, Lorentz-Lorenz et de dépistage maximum
(en anglais : Maximum screening model) exprimés par les équations suivantes [148] :
2 2 2
Drude: n = f1 n1 + f2 n2 (IV-1)
Linéaire: n = f1 n1 + f2 n2 (IV-2)
115
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
n1 1 n2 1
2 2
1
2
n
f1 2 f2 2
Lorentz–Lorenz: (IV-3)
2 n1 2 n2 2
2
n
f1 f2
2 2
2
n
Maximum screening model: (IV-4)
n1 n2
où n1 et n2, les indices de réfractions de TiO2 et SiO2. f1 et f2 leurs fractions dans le composite
respectivement.
*o
Modèle de Drude
2.2 Modèle lineaire
Indice de réfraction (n)
Modèle de Lorentz-Lorenz
Modèle de dépistage maximum
1.8
o Expérimentale (V3=54 mm/min)
*
o
*o
*
1.6
l'équation de lissage des résultats expérimentales (V3)
o
y=1,472+0,00652x, R2=0,999
1.4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Pourcentage molaire de TiO2 (%)
Figure IV-10 : Evolution de l’indice de réfraction en fonction du taux de TiO2
Pour les dépôts élaborés avec V1 et V2, les spectres démontrent clairement que la dépendance
indice de réfraction-teneur de TiO2 intègre bien le modèle de Drude. Tandis qu’elle obéit au modèle
linéaire pour le film tiré avec V3. Ces résultats démontrent que l'indice de réfraction du composite
peut être ajusté avec une grande précision dans la gamme de 1,48 à 2,18, en faisant varier le taux
des constituants, ainsi que la vitesse de tirage. Ye et al. [149], Yang et al. [150] et Chrysicopoulou
et al. [151] ont rapporté une dépendance linéaire avec la composition de 1,44 à 2,20, 1,44 à 2,23 et
de 1,43 à 2,18 respectivement. Tandis que, Wang et al. [152] ont rapporté une dépendance aléatoire
pour les même composites.
116
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
Nous observons aussi que pour une même composition, l’augmentation de la vitesse de tirage
conduit à des films plus épais avec un faible indice de réfraction ce qui est en accord avec plusieurs
résultats précédents [76,153]. Le décroissement de l'indice avec l’épaisseur peut être expliqué en
termes de porosité, ce qui est l'un des principaux défauts survenus au cours de la densification
(calcination) dans le procédé sol-gel. Quand l'épaisseur augmente, des défauts de porosité
augmentent en engendrant une porosité plus élevée. D’où, un indice de réfraction plus faible [153].
Dans le procédé de revêtement par trempage, lorsque le sol présente les propriétés d’un liquide
newtonien (un sol qui continue à circuler indépendamment des forces extérieures agissant sur lui),
l'épaisseur (d) pourrait être liée à la vitesse de tirage (V) comme suit :
𝑑 ( ) (IV-5)
où
( )
0. avec a = 2/3 selon Landau et Levitch [154] ;
( ) ( )
tandis que Scherrer [155] présente une formule de A réduite, définie comme suit :
0. ( ) avec a = ½, lorsque la viscosité et V sont suffisamment élevés pour réduire le
(𝑑 ) ( ) ( ) (IV-6)
Dans la figure IV.11, le traçage de ln (d) en fonction de ln (V) indique une variation linéaire pour
toutes les compositions.
De la pente de la droite, des valeurs d'exposants (a) de 0,38, 0,43, 0,40, 0,44 et 0,37 ont été
obtenues respectivement pour 100% SiO2, 25% TiO2, 50% TiO2, 75% TiO2 et 100 %TiO2
respectivement. Ces valeurs sont proches de l'exposant du modèle de Scherrer. Une large gamme de
valeurs empiriques est reportée dans la littérature. a = 0,5 par Yang et al. [156], Gibson et al. [157]
117
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
et Strawbridge et al. [158] , 0,67 par Dislich et al. [159], de 0,53 à 0,64 par Brinker et al. [160], 0,4
à 0,6 par Yimsiri et al. [161] et 1 par Orgaz et al. [162]. D'autre part, Gao et al. [163] ont observé
que l'épaisseur du film est pratiquement indépendante de la vitesse de tirage (x ≈ 0). La différence
dans ces valeurs de x dépend des propriétés de la solution et des conditions du procédé. Ces écarts
peuvent être attribués à l’hydrodynamique de l’écoulement de fluide et l'évaporation de solvant qui
sont négligés par les modèles théoriques.
-15.5
100 % SiO2
25 % TiO2
-16.0 50 % TiO2
75 % TiO2
ln (d (m))
-17.0
-17.5
118
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
Figure IV-12 : Représentation des différents modèles utilisés pour la modélisation ellipsométrique
Les fonctions pseudo diélectriques ont été paramétrées en utilisant le modèle de dispersion
nommé en anglais ‘amorphous dispersion model’. Il est dérivé de la formulation de Forouhi-
Bloomer [124] et utilise cinq paramètres indépendants comme le montre l’équation IV-7. Il est très
utilisé pour les diélectriques et les semi-conducteurs à l’état amorphe.
A E E g 2
k E E E g
B E C
2
E
{ n E
1
dE
k E k (IV-7)
P E E
principale de Cauchy. Les paramètres de lissage sont: A (sans unité), l’amplitude de pic
119
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
d’absorption ; B (en eV) est un paramètre lié au maximum de pic d’absorption ; C (en (eV)2)
représente la largeur de pic d’absorption ; E g
(en eV), l’énergie de gap et
, la constante optique
diélectrique.
Les meilleurs lissages obtenus sont illustrée dans la figure IV-13. Le tableau IV-2, rassemble tous
les paramètres de modélisation utilisés dans le calcul de la dispersion de n et k. Les résultats
montrent que le lissage des composés pures, 100% SiO2 et 100% TiO2 converge vers le modèle 1et
pour 25 % TiO2 vers le modèle 2. Tandis que ceux de 50 % et 75 %TiO2 converge vers le modèle 3,
1.0 1.0
0.8
0.5 0.6
0.4
100 % SiO2
Lissage 0.2
0.0 25 % TiO2
0.0
Is
Lissage
Ic
100 % SiO2
50 % TiO2 -0.2
-0.5 Lissage
Lissage -0.4 75 % TiO2
75 % TiO2 25 % TiO2
-0.6 Lissage
Lissage Lissage
100 % TiO2 50 % TiO2
100 % TiO2
-1.0
(a) Lissage
-0.8
-1.0
(b) Lissage Lissage
300 400 500 600 700 800 900 300 400 500 600 700 800 900
Longueur d'onde (nm) Longueur d'onde (nm)
FigureVI-13 : Résultats d’ajustement des spectres théoriques (lissage) des intensités Is et Is avec
les spectres de leurs correspondants expérimentaux
120
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
reportée par Chen et al. sur du SiO2 (natif) formé sur des plaquettes en silicium [164]. La même
tendance a été observée dans la dispersion du coefficient d'absorption (α = 4πk / λ) [165] (Figure
IV-14(c)).
4.0
3.8 100 % SiO2
3.6 25 % TiO2
Indice de réfraction (n)
3.4
50 % TiO2
3.2
3.0 75 % TiO2
2.8 100 % TiO2
2.6
2.4
2.2
2.0
1.8
1.6
1.4
(a)
300 400 500 600 700 800 900
Longueur d'onde (nm)
Coefficient d'extinction (k)
1.2 25 % TiO2
50 % TiO2
1.0
75 % TiO2
0.8
100 % TiO2
0.6
0.4
0.2
(b)
0.0
300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
5
6x10
100 % SiO2
5
5x10 25 % TiO2
4x10
5 50 % TiO2
75 % TiO2
(cm-1)
5
3x10
100 % TiO2
5
2x10
5
1x10
(c)
0
300 400 500 600 700 800
Longueur d'onde (nm)
121
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
A partir des valeurs de n à λ = 600 nm, la porosité (P) a été évaluée en utilisant l’équation IV-8 et la
densité de compactage (DC) pour chaque composition [114]:
( ) ( ) ( )
(IV-9)
( ) ( ) ( )
où n1, n2 sont les indices de réfraction des composes pures massiques, f1, f2 leurs proportions dans
le composite (n1=1.54 pour SiO2 et n2= 2.54 pour l’anatase de TiO2).
Comme le montre la figure IV-15, la porosité augmente avec le taux de TiO2 engendrant un
matériau moins compact. Cette évolution est déjà observée par Yang et al. [150] et Yoon et al.
[166] dans des films composites à base de SiO2 et TiO2.
30 0.910
20 0.890
0.885
0.880
15
0.875
0.870
10
0 20 40 60 80 100
Pourcentage molaire de TiO2 (%)
Figure IV-15 : Evolution de la porosité et la densité de compactage avec le taux de TiO 2
122
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
A partir des tracés de (αhν)1/2 et (αhν)2 en fonction de l’énergie (hν) dans la figure IV-16, les gaps
indirects ( ) et directs ( ) sont estimés pour chaque composition et les résultats sont
rassemblés dans le tableau IV-3. Les deux gaps augmentent en diminuant le taux de TiO 2, de 3.26
à 3.77 eV et de 3.55 à 4.27 eV pour les transitions directes et indirectes respectivement. Celui à 100
% SiO2 apparait très élevé (~9 eV) pour qu’il soit estimé dans la gamme spectrale balayée.
75 % TiO2
600 100 % TiO2
-1/2
(cm
400
1/2
(h)
200
0
2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
h(eV)
11
5x10
25 % TiO2 (b)
4x10
11
50 % TiO2
h)2 (cm-2. eV2)
75 % TiO2
11
3x10
100 % TiO2
11
2x10
11
1x10
(
0
3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
h(eV)
( ) 1 ∑ [ ] (IV-10)
( )
123
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
0 0
( ) 1 0)
(
(IV-11)
( ) 1 0
{ 0 ( )
0
( )
1 ( 0) (IV-12)
124
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
0.7 25 % TiO2
50 % TiO2
0.6
75 % TiO2
0.5 100 % TiO2
n2-1)-1
0.4
(
0.3
0.2
0.1
1 2 3 4 5 6 7 8
( 10 nm
-6 -2
)
D'après les résultats présentés dans le tableau IV-3, l’énergie de dispersion Ed augmente à mesure
que la teneur en TiO2 augmente, tandis que Eo suit la tendance inverse. Comme Ed est liée à l'ordre
atomique [171], cette évolution indique que l'ajout de TiO2 conduit à une microstructure ordonnée.
L’évolution similaire est déjà rapportée par Sahoo et al. dans des composites de type ZrO2-SiO2
[172].
La relation de Wemple Di Domenico permet l’estimation des énergies plus élevées de la bande
interdite directe [168]. La valeur du gap direct décroit de 7,24 eV dans 100 % SiO 2 à 3,72 eV dans
100 % TiO2. Nous pouvons noter aussi, la grande différence entre l’énergie (Tauc) et (WDD)
dans les matériaux dont le taux de TiO2 est égal ou inférieur à 50 %. Ceci pourrait être expliqué par
la plage étroite d’étude [1,45 à 4,96 eV] qui rend l'estimation de la valeur de la bande interdite par
le model de Tauc presque impossible ou avec une marge d’erreur non négligeable (prés ou au-delà
des deux extrémités de la gamme spectrale d’étude). Dans notre cas, les énergies de la transition
directe déduites par WDD sont plus fiables. Dans une étude sur du SiO 2 amorphe et Tan et al. ont
rapporté 7,24 eV et 7,46 eV pour des gaps directs et indirects estimés par ellipsométrie
spectroscopique avec une large gamme spectrale [165]. La relation entre l'indice de réfraction n et le
rapport de la concentration des porteurs relatifs à la masse effective (N/m*) est donné comme
suit [167] :
[ ][ ] (IV-13)
0
125
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
où e (1.6021 x 10-19 C) est la charge d’un électron et ε0 est la permittivité du vide (8.854×10−12
F/m). Du traçage de n2 en fonction de λ2 dans la figure IV-18, le rapport N/m* est déduit de la
2
pente de la portion linéaire dans la partie des faibles énergies, tandis que l’extrapolation jusqu’à λ
= 0 donne ε∞.
7
100 % SiO2
25 % TiO2
6 50 % TiO2
75 % TiO2
100 % TiO2
5
n2
2
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
m)
2
Les résultats dans le tableau IV-3 montrent que toutes les valeurs de N/m* sont de l’ordre de
1056 Kg-1 m-3 en grandeur. Sarma et al. ont obtenu des ordres de grandeurs comparables dans du
TiO2 élaboré par pulvérisation cathodique magnétron en mode courant direct (direct current (DC)
sputtering magnetron) [171]. Abdel-Aziz et al. ont signalé un ordre beaucoup plus faible (de 1037
Kg-1 m-3) dans du TiO2 élaboré par évaporation à faisceau d’électrons (electron beam evaporated)
[167]. L’augmentation de N/m* avec le taux de TiO2, peut être expliqué par davantage de défauts
[161]. Un faible N/m* engendre directement une forte mobilité en favorisant une grande capacité
du transport de courant (en anglais : current carrying capacity) [156].
126
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
100 100
Transmittance totale (%)
90 90
127
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
10
100
8
98
6
Tp (%)
Rp (%)
96
94 4
92
2
90
0
0 20 40 60 80 100
Pourcentage molaire de TiO2 (%)
Figure IV-20 : Evolution des spectres de dispersion transmittance et réflectance pondérées avec le
taux de TiO2
100 % SiO2
80
25 % TiO2
60 50 % TiO2
75 % TiO2
40 100 % TiO2
20
0
400 600 800 1000
Longueur d'onde (nm)
Figure IV-21 : Evolution de la dispersion de réflectance diffuse avec la composition de différents
dépôts sur du verre
128
Chapitre IV Le composite TiO2-SiO2 : Synthèse et caractérisation
La quantité de la lumière réfléchie d’une surface est très affectée par sa rugosité. La lumière
réfléchie dans la direction spéculaire (Rs) à partir d'une surface qui présente des irrégularités avec
une distribution gaussienne de ces hauteurs, peut être exprimé par Eq.IV-14 [134].
( )
( ) (IV-14)
0
où R0 est la réflexion spéculaire d’une surface parfaitement lisse, σ la moyenne quadratique (en
anglais, RMS, Root Mean Square) des hauteurs et C une constante provenant de la fluctuation
spatiale des constantes optiques [134].
Comme RS = RT - RD et R0 peut être considéré comme étant égale à R S + RD = RT, d’où, Eq. IV-14
peur s’écrire comme suit [134]:
( )
( ) (IV-15)
En traçant les courbes ln(RS/R0) en fonction de (1/λ2) pour chaque échantillon (Figure IV-22(a)),
les valeurs de σ des substrats de verre ainsi pour chaque composition sont déduites des pentes
(égales à – (4πσ)2) des droites obtenues. Les valeurs de σ sont illustrées dans la Figure IV-22(b).
La rugosité et autour de 5.5 nm dans le verre brute et autour de 5 nm après le dépôt de SiO2, alors
qu’elle se situe entre 2.4 et 3 nm dans les autres compositions.
-0,02 6,0
4,8
-0,05
Ln ( R S /R T )
4,4
-0,06 Verre
R q (nm)
25 % TiO 3,6
-0,08 2 100 % TiO2
50 % TiO 3,2
2
-0,09
75 % TiO 2,8
2
-0,10 2,4
(a) 100 % TiO
2
(b)
-0,11 2,0
2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 0 20 40 60 80 100
1 10 (nm )
Pourcentage molaire de TiO (%)
2
Figure IV-22 : Evolution de la réflectance diffuse avec la composition des différents dépôts
sur du verre
129
Chapitre V Applications et perspectives
Chapitre V. Applications et
perspectives
V-1. Fonctionnalité antireflet sur le silicium
V-1.1. Problématique
La majeure partie de l’irradiance solaire se situe dans la gamme 400-1000nm d’après le spectre
d’irradiance solaire normalisé AM1.5. D’autre part, une cellule photovoltaïque typique au silicium
absorbe des photons pour des énergies supérieures au gap (≈1.2 μm) mais des processus de
recombinaison dégradent son efficacité pour des énergies trop élevées, d’où une courbe d’efficacité
quantique avec un maximum de rendement entre 400 et 1000 nm (Figure V-1).
Malheureusement, la surface de silicium réfléchie plus de 40 % de la lumière incidente (Figure V-
2), ce qui engendre une perte importante en termes d’efficacité pour une cellule solaire. En pratique,
pour remédier à ce problème, les réflexions sont réduites par deux procédés, une texturation de
surface ou un revêtement par assemblage lamellaire de matériaux diélectriques avec des propriétés
bien spécifiques en épaisseur et indice de réfraction que nous détaillerons par la suite. Le dernier
procédé qui sera le sujet de notre étude est le plus utilisé au niveau industriel.
Figure V-1 : Position de la dispersion d’efficacité quantique usuelle d’une cellule photovoltaïque
typique au silicium dans le domaine d’irradiance solaire AM1.5
130
Chapitre V Applications et perspectives
100
90
Réflectance totale (%) 80 R = 40.21 %
70
p
60
50
40
30
20
10
0
400 500 600 700 800 900 1000
Longueur d'onde (nm)
Figure V-2 : Dispersion de la réflectance de silicium en fonction de la longueur d’onde
131
Chapitre V Applications et perspectives
(a) (b)
Pour obtenir un antireflet avec une seule couche, cette dernière doit avoir un indice de réfraction
plus faible que le substrat (nc < ns) sinon on obtient l'effet inverse. Dans ce cas, l’épaisseur
optique D doit satisfaire la condition du quart de la longueur d’onde λ0 (en anglais : the quarter
0
D d c nc
(V-1)
4
où dc est l’épaisseur de la couche et nc son indice de réfraction à λ0.
λ0 est généralement choisi d’être dans la gamme 500-600 nm (typiquement 600 nm).
132
Chapitre V Applications et perspectives
R 2 (V-2)
n 0 n s n c
et le zéro réflectance est achevé à λ0 quand Eq.V-3 soit remplie,
nc n0 ns (V-3)
Le principe dans ce système, consiste à éliminer la réflexion résiduelle en jouant sur les
interférences multiples d’ondes réfléchies par plusieurs couches. Nous avons limité notre étude à un
système bicouches (en anglais : Double-Layers Antireflective coating DLARC).
Dans ce système et avec des couches égales en épaisseur optique (D = nsup dsup = ninf dinf = λ0/4),
la réflectance à λ0 devient :
2
n sup n s n inf n 0
2 2
R 2
n sup n s n inf n 0
2 (V-4)
où next et nint sont les indices de réfractions de couches superficielle et inferieure respectivement
De Eq.V-4 et si n sup n s n inf n 0 , R sera minimale à λ0 (où sa dispersion prends une forme V) et
2 2
le zéro réflectance sera à une seule longueur d’onde λ0. Le minimum est plus élargi que celui
achevé avec une seule couche. Tandis que, si n sup n inf n 0 n s , un maximum se produit à λ0 et
un double zéro réflectance est atteint de part est d’autre de λ0 (avec une forme W) [174,175]. La
dernière configuration est la plus commune pour obtenir de très faibles réflectances le long d’une
large gamme du spectre solaire.
133
Chapitre V Applications et perspectives
V-1.4. Applications
V-1.4.1. Système antireflet monocouche
Dans ce cas, nous avons réalisé 05 systèmes composés de monocouches à base de différentes
compositions afin de jouer sur la valeur de l’indice de réfraction et étudier son influence.
L’épaisseur optique pour chaque composition est fixée pour être proche du quart de la longueur
d’onde à λ0 = 600 nm.
Les résultats dans la figure V-4(a), montre que la réflectance du silicium (n = 3.9) subit une
diminution drastique après revêtement. Le minimum pour chaque composition se situe près de λ0=
600 nm.
La plus faible réflectance pondéré de Rp = 6.7 % avec une valeur minimale autour de 0.35 % à λ
= 555 nm est atteinte avec le dépôt à base de 75% TiO 2 (n = 1.97). La simulation avec une version
d’évaluation du logiciel nommé en anglais : The Essential Macleod software [176], montre que
l’évolution théorique concorde bien avec l’évolution expérimentale pour des indices de réfractions
inferieurs à n = 2 (Figure V-4(b)). Le décalage observé pour n > 2 peut être dû en majeur partie,
aux approximations dans la conception du logiciel. Pour ne pas établir des équations théoriques de
plus en plus complexes, plusieurs paramètres sont négligés et ne sont pas pris en considération,
comme la dispersion de l’indice de réfraction et l’effet d’interface.
134
Chapitre V Applications et perspectives
100
20
Silicium (Si)
90
SiO2 (105 nm)/Si
14 Expérimentale
13 Simulée
12
Rp (Silicium) = 40.21 %
11
10
9
8
7
6
(b)
1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3
Indice de réfraction de dépôt
Figure V-4 : (a) Evolution de la dispersion de la réflectance pour différentes compositions, (b)
évolution de la réflectance pondérée avec l’indice de réfraction de la couche
Les observations microscopiques (en profil et en surface) réalisées sur le meilleur système dans
la figure V-5, montre une couche bien adhérée au substrat avec une épaisseur uniforme et une
surface homogène le long de la surface scannée.
135
Chapitre V Applications et perspectives
Figure V-5 : Vue d’une couche de 75 % TiO2 (a) en coupe et (b) en surface
Pour des faibles dsup, la dispersion de la réflectance totale (R) est de la forme V, similaire à celle
d’un système monocouche. En augmentant le dsup, la forme W apparait, pendant que la position de
Rmax se décale vers les faibles énergies figure V-7. Elle atteint la position λ0 = 600 nm quand le dsup
et dinf accomplissent simultanément la condition du quart de la longueur d’onde selon Eq.V-1.
136
Chapitre V Applications et perspectives
L’empilement 3 présente les réflectances les plus basses le long du spectre, par rapport aux autres
empilements. Ce résultat est mis en évidence par le traçage de la réflectance pondérée dans la
figure V-8. La plus faible valeur de Rp = 0.38 % est atteinte avec les épaisseurs optimales dsup =
100 nm et dinf = 67 nm. De plus, dans cet empilement, nous observons une très faible déviation en
Rp (moins de 1 %) de part et d’autre de dsup =100 nm.
Cette étude montre que l’empilement 3 est moins sensible aux déviations d’épaisseurs (qui peuvent
se produire au niveau de l’étape de dépôt) ce qui le rend très attractif pour une production massive
surtout au niveau industriel où les conditions des dépôts sont difficiles à les maintenir fixes ou les
contrôler avec une grande précision.
137
Chapitre V Applications et perspectives
100
Empilement 1 Silicium (Si)
90 75 % TiO2 (73 nm)2/Si
138
Chapitre V Applications et perspectives
(%)
Empilement 1 (25% TiO / 75% TiO / Si) (Expérimentale)
2 2
14 Empilement 1 (Simulée)
(R )
p
12
Réflectance pondérée
10
6
Empilement 3
12
10
12
10
139
Chapitre V Applications et perspectives
La structure menant à la plus faible réflectance (Rp = 3.8 %) est examinée par MEB. Les
images dans la figure V-9, montre une bonne adhésion entre les deux couches ainsi qu’avec le
substrat. Les épaisseurs sont uniformes et les valeurs concordent bien avec celles déterminées
par ellipsométrie. La vue en surface montre une topographie homogène sans fissuration le long
de la surface scannée.
48
L’allure des profils de Ti+, 28
Si+, et 16
O+ dans la figure V-10, révèlent bien l’empilement
48
réalisé. Le profil de Ti+ est bien constant dans son domaine de présence (la couche de TiO2)
28
alors que celui de Si+ ne l’est pas dans la couche de SiO2 ceci est dû au phénomène initial
d’équilibre de pulvérisation. Les interfaces sont bien distinctes ce qui confirme l’uniformité des
épaisseurs et la bonne adhérence entre les différentes phases observées par MEB. De plus,
aucune diffusion de l’un de ces éléments n’est observée.
140
Chapitre V Applications et perspectives
10
10
9
10
8
10 16 +
7
O
10
Intensité (cp/s)
28 +
Si
6
10 48
Ti
+
5
10
4
10
3
Silicium
10
2
TiO2
10
SiO2
1
10
0
10
0 100 200 300 400 500
Temps de pulvérisation (s)
Figure V-10 : Le profil en profondeur de Ti, Si et O dans la structure (SiO2(d=100
nm)/TiO2(d=67 nm)/Si)
Dans le tableau V-1, nous avons récapitulé presque tous les résultats des effets antireflets
(monocouche et bicouches) seulement sur du silicium à base de TiO2 et SiO2 élaboré par différentes
techniques. Nous constatons que nos résultats obtenus avec monocouche (R p = 6.7 %) et bicouches
(Rp = 3.8 %) sont les meilleurs sur une importante gamme spectrale. Les deux valeurs au-dessous
de nos valeurs se situent dans des intervalles spectraux bien étroits. 3 % par Arabi et al. [177] entre
790 et 1010 nm et 5.3 % par Huang et al. entre 400 et 800 nm [178]. Tandis que, pour un système
bicouches, la seule valeur de 3.7 % atteinte par Chen et al. ne se situe qu’entre 400 et 900 nm
[179].
141
Chapitre V Applications et perspectives
142
Chapitre V Applications et perspectives
J cc J cc avec AR J cc sans AR
J cc avec (V-5)
J cc AR
2
J cc q S IQE (1 R ) d
p (V-6)
1
où q la charge élémentaire d’électron, Sp(λ) irradiance spectrale solaire de référence AM 1.5, R(λ)
la réflectance totale, IQE(λ) l’efficacité quantique interne d’une cellule solaire [184].
I cc V co FF
Pinc A (V-7)
où Vco est la tension de circuit ouvert, FF est le facteur de forme, P inc est la puissance incidente et A
est la surface de la cellule solaire.
De plus, Icc est directement lié à Vco selon la relation suivante :
KT I
V co ln cc
(V-8)
q I0
143
Chapitre V Applications et perspectives
)
55
2
33,6
(a) (b)
cc (mA/cm
33,4 54
33,2 53
cc
33,0
52
32,8
Pourcentage de gain en J
51
Densité de courant de court circuit, J
32,6
50
32,4
49
32,2
48
32,0
31,8 47
2
Jcc (Cellule en silicium sans AR) = 21.64 mA/cm
31,6 46
1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 2,1 2,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 2,1 2,2
Figure V-11 : Evolution de (a) la dispersion de la densité de courant de court-circuit et (b) son
pourcentage des gains avec l’indice de réfraction de dépôt dans un système AR monocouche
)
2
35,5 64
cc (mA/cm
(a) (b)
62
35,0
cc
60
34,5
Pourcentage de gain en J
Densité de courant de court-circuit, J
58
34,0
56
33,5
54
33,0
0 20 40 60 80 100 120 140 0 20 40 60 80 100 120 140
Figure V-12 : Evolution de (a) la dispersion de la densité de courant de court-circuit et (b) son
pourcentage des gains avec l’épaisseur de la couche superficielle dans un système AR
bicouches
V-2. Fonctionnalité auto-nettoyante
V-2.1. Définition
La fonctionnalité auto-nettoyante d’un revêtement est conditionnée d’une part par sa propriété
hydrophile (Voir section II-3-6-1.) et son pouvoir de rétention de l’eau sur sa surface et d’autre
part, par sa propriété photocatalytique et son pouvoir de dégradation des produits organiques.
V-2.2. Principe
La fonctionnalité auto-nettoyante photo-induite découle de la combinaison de l’activité
photocatalytique et de la super-hydrophilie car ces deux phénomènes interviennent sous irradiation
UV. Cette combinaison mène à des applications dites auto-nettoyantes, ou de façon plus réaliste à
des surfaces dont l’entretien est restreint, ou encore dont la nettoyabilité est accrue [186 -188].
144
Chapitre V Applications et perspectives
Le principe s’explique par le fait que les porteurs de charge photo-générés par le matériau de
revêtement interagissent avec les polluants organiques sur la surface, menant à une décomposition
photocatalytique partielle ou totale des contaminants. Le matériau réagit avec l’oxygène et les
molécules d’eau présentes dans l’atmosphère pour produire des radicaux libres amenant des espèces
oxydantes, capable de dégrader des molécules organiques et les transformer en espèces volatiles.
D’autre part, la superhydrophilie photo-induite, laquelle conduit à un angle de contact proche de
zéro degré entre l’eau et la surface après exposition UV, permet d’éliminer la contamination
résiduelle à l’aide d’une simple opération de rinçage à l’eau sans utilisation de détergent.
La figure V-13 illustre un exemple de ce phénomène d’une surface super-hydrophile polluée par
des gouttes d’huile [188]. Après que les gouttes d’eau désionisée soient déposées autour des deux
gouttes d’huile, elles s’étalent sur le film super-hydrophile et font décoller l’huile qui encrassait la
surface. Enfin, après inclinaison du substrat, les gouttes d’huile glissent à la surface du film d’eau
et sont évacuées de la surface solide.
Figure V-13: Effet de gouttes d’eau déposées à proximité de gouttes d’huile minérale polluant la
surface d’un film composite à base de TiO2-SiO2 super-hydrophile [188].
145
Chapitre V Applications et perspectives
20
Angle de contact (°)
15
10
0
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
20
Angle de contact (°)
15
10
0
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
146
Chapitre V Applications et perspectives
30
50 % TiO
2
25
20
10
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
35
30 75 % TiO
2
25
Angle de contact (°)
20
15
10
0
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
40 100 % TiO
2
35
30
Angle de contact (°)
25
20
15
10
0
-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
La figure V-19, récapitule l’évolution de l’angle de contact pour toutes les compositions. Si on
compare à partir des angles de contacts de départ (à t = 0), nous remarquons qu’avec les dépôts de
50 % TiO2, le 0° est atteint après la même durée d’exposition au UV avec le dépôt de 75 % TiO 2
147
Chapitre V Applications et perspectives
malgré que l’on démarre avec un angle de contact plus faible (θ (à t = 0) = 14.6° avec 50 % TiO 2 et
θ (à t = 0) = 34.2° avec 75 % TiO2). Le 0° est atteint après la même durée d’exposition aux UV. Le
dépôt avec 75 % TiO2 est plus hydrophile qu’avec 50 % TiO2.
45
t = 0 mn t = 40 mn
75 % TiO
2
40 t = 10 mn t = 50 mn
t = 20 mn t = 60 mn
35
t = 30 mn t = 70 mn
30
Angle de contact (°)
25
50 % TiO
2
20
15
10
Figure V-19 : Evolution de l’angle de contact avec la composition de TiO 2-SiO2 pour différentes
durées d’illuminations
. (V-7)
(V-8)
0 0
148
Chapitre V Applications et perspectives
% [1 ( )] 100 (V-9)
0
La valeur d’absorbance maximale est choisie comme référence d’évaluation pour minimiser les
erreurs.
A partir des dispersions de l’absorbance dans les figures (V-20(a)) et (V-21(a)), on constate que
l’absorbance de bleu de méthylène diminue en augmentant la durée d’exposition au rayon solaire.
Après deux heures d’exposition, le pourcentage de bleu de méthylène dégradé atteint une valeur de
88.45 % pour 50 % TiO2 et 77.80 % pour 75 % TiO2 (figures V-20(b) et V-21(b)).
0,8 100
t = 0 mn
t = 10 mn 90
0,7
t = 15 mn 80
0,6 t = 30 mn 70
t = 45 mn
0,5 60
% de dégradation
t = 60 mn
Absorbance
0,4 t = 70 mn 50
t = 80 mn 40
0,3
t = 90 mn
30
0,2 t = 100 mn
t = 120 mn 20
0,1
(a) 10
(b)
0,0 0
500 550 600 650 700 750 800 0 20 40 60 80 100 120
Figure V-20 : (a) spectre d’absorbance d’une solution de bleu de méthylène (Co = 4.13 10-3 g/l) en
présence de 50 % TiO2/verre et (b) son pourcentage de dégradation en fonction de la durée
d’exposition au soleil
0,8
t = 0 mn
80
0,7 t = 15 mn
t = 30 mn
0,6
t = 45 mn 60
0,5 t = 60 mn
% de dégradation
Absorbance
t = 75 mn
0,4
t = 90 mn 40
0,3 t = 105 mn
t = 120 mn
0,2 20
0,1
(a) (b)
0,0 0
500 550 600 650 700 750 800 0 20 40 60 80 100 120
Figure V-21 : (a) spectre d’absorbance d’une solution de bleu de méthylène (Co = 4.13 10-3 g/l) en
présence de 75 % TiO2/verre et (b) son pourcentage de dégradation en fonction de la durée
d’exposition au soleil
149
Chapitre V Applications et perspectives
L’activité photocatalytique des films peut être évaluée par étude de la cinétique de dégradation du
bleu de méthylène (BM) en appliquant la loi de la vitesse suivante [191]:
[ ] [ ]
( ) .[ ] ([ ]
) .𝑑 (V-10)
( 0) . (V-11)
Cette loi suppose que la cinétique de réaction photocatalytique est du premier ordre [192].
Par traçage de Ln(C0/Ct) en fonction du temps d’exposition au soleil, k est déduite de la pente de
droite de lissage (figure V-22). L’allure droite des spectres obtenue confirme que la cinétique de
dégradation de BM est bien de premier ordre en présence de 50 % TiO 2/verre ou 75 % TiO2/verre.
De plus, l’échantillon à base de 50 % TiO2 (k = 0.01463 mn-1) présente une activité
photocatalytique supérieure à celui à base de 75 % TiO2 (k = 0.01105 mn-1).
A partir de ces résultats et ceux d’analyse de mouillabilité, nous pouvons conclure que le dépôt à
base de 50 % TiO2 présente le meilleur pouvoir auto-nettoyant.
2,5 1,6
1,5
Ln (C 0 /C t )
Ln (C 0 /C t )
1,0
0,8
1,0
0,6
0,5 -1
-1
k = 0.01463 mn 0,4 k = 0.0105 mn
(a) (b)
0,0 0,2
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Figure V-22 : Evolution de Ln(C0/Ct) avec le temps sous irradiation solaire d’une solution
de BM (Co = 4.13 10-3 g/l) en présence de (a) 50 % TiO2/verre et (b) 75 % TiO2/verre
150
Conclusion générale
Conclusion générale
Nous avons au cours de ce travail réalisé des nano-films de TiO2, SiO2 et leurs composites sur des
substrats en verre et silicium. Le procédé sol-gel qui a déjà prouvé son efficacité pour la préparation
de nanostructures de qualité optiques a été choisi pour l’élaboration de ces matériaux.
Afin d’obtenir des sols homogènes et stables dans le temps et assurer une bonne reproductibilité, les
conditions d’élaboration optimales ont été déterminées.
l’étude de l’influence du taux de solvant sur les qualités et la morphologie des dépôts de TiO 2 sur
des substrats en verre et en silicium, nous a permis, d’ajuster la viscosité et la concentration
menant aux films homogènes et uniformes par la technique trempage-tirage. Des films de bonne
qualité optiques ont ainsi pu être obtenus par dépôts superposés d’une à trois couches sur des
substrats en verre et silicium. De plus, cette étude révèle la dépendance de la structure de TiO 2 avec
la concentration du sol et la nature du substrat.
D’autre part, nous avons montré que le taux d’hydrolyse a une grande influence sur les différentes
propriétés investiguées. Les résultats d’analyses structurales montrent qu’il contrôle le rapport des
phases anatase/rutile dans le matériau. Les différentes études réalisées dans le chapitre III, ont servi
à la compréhension des phénomènes de croissance de TiO2 et à mettre au point une synthèse avec
des propriétés optiques et structurales ajustables.
L’effet de l’incorporation de TiO2 dans une matrice de SiO2 a différents pourcentage (de 100%
SiO2, 25% TiO2, 50 % TiO2 et 100% TiO2) sur la morphologie, la structure et les propriétés
optiques a été investiguée. Les mesures de transmittance réalisées sur des films déposés à des
intervalles de temps allant jusqu’à trois mois à partir du même sol, ont montré que ce dernier et
pour chaque composition est bien stable dans le temps pour assurer une bonne reproductibilité. De
plus, tous les dépôts ont subi les différents tests de durabilité, résistance chimique et thermique avec
succès.
Nous avons montré aussi qu’il était possible de contrôler l’épaisseur par ajustement de la vitesse de
tirage ou répétition du nombre de cycle trempage-tirage. Pour toutes les compositions, l’épaisseur
varie linéairement avec la vitesse de tirage avec des valeurs allant de quelques nanomètres jusqu’à
140 nm. En fonction du pourcentage de TiO2 dans le composite TiO2-SiO2, l’indice de réfraction
suit aussi une évolution linéaire. Les analyses structurales ont montré une structure anatase pour le
100% TiO2 et une structure amorphe pour les autres compositions. Les films sont de bonne qualité
optique avec des transparences supérieures à 80%. Les constantes optiques (n, k) et les constantes
diélectriques ont été extraites par spectroscopie ellipsométrique avec une grande précision. Ceci est
151
Conclusion générale
réalisé par adoption de quatre modèles théoriques décrivant la structure des dépôts afin de
minimiser au maximum l’écart entre les données expérimentales et théoriques.
A partir du binaire TiO2-SiO2, nous avons montré qu’il est possible avec le procédé sol-gel de
préparer des films nano-composites de bonne qualité optique, à gradient d’indice de réfraction et
avec des structures bien spécifiques (porosité, granulométrie…) par une simple manipulation sur la
composition. Toutes ces propriétés peuvent être ajustées dans une large gamme grâce à la grande
différence entre les propriétés des deux oxydes.
Dans le dernier chapitre, le transfert des résultats obtenus pour une application antireflet sur des
substrats en silicium et auto-nettoyante sur des substrats en verre, a montré des résultats très
prometteurs. D’une part, la plus faible réflectance pondérée atteinte avec un système antireflet
monocouche est autour de 6.7 % pouvant conduire à des gains jusqu’à 35 % en densité de courant
de court-circuit Jsc dans une cellule à base de silicium. D’autre part, le système bicouche
(SiO2/TiO2/Si) a conduit à une réflectance pondérée de l’ordre de 3.8% dans la gamme spectrale
allant de 400 à 1000 nm avec des gains prévus en Jsc autour de 40%.
Nos résultats semblent plus efficaces dans le domaine d’antireflet monocouches et bicouches sur le
silicium, que les résultats mentionnés dans le même domaine et à base des mêmes oxydes dans la
littérature.
Pour l’application auto-nettoyante, les résultats ont montré aussi que nos dépôts sont bien adaptés
pour l’auto-nettoyage et la protection des verres. Nous pouvons signaler que d’autres applications
peuvent être envisageables dans le même domaine d’optique, comme filtres ou guides d’ondes.
152
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Liste des publications et communications liées à ce travail
Publications
1. “Effect of H20 content on structure and optical properties of TiO2 thin films derived by sol-
gel dip-coating process at low temperature”
Communications
3. “Structural and optical study of Nanocomposite TiO2-SiO2 thin films elaborated by Sol-gel
process”
5. “Substrate and thickness dependencies of structural and optical properties of Sol-Gel dip-
coated TiO2 thin films”