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0. INTRODUCTION
La position de la doctrine de l’Eglise catholique est fondée sur la raison
humaine illuminée par la foi et guidée consciemment par l’intention de faire la volonté
de Dieu notre Père. Ainsi, l’Eglise est à la fois à l'écoute des découvertes scientifiques
et en mesure d'en transcender l'horizon, sûre que sa vision plus complète respecte le
caractère complexe de la personne humaine qui, dans ses dimensions spirituelle et
corporelle, est créée par Dieu et, par sa grâce promise à la vie éternelle.
Comme nous le savons, dans ce monde en mutation, la question de
l’homosexualité est à la une et tout le monde en parle. De plus en plus, les points de
vue sont controversés et, chacun cherche à légitimer la pratique ou à la contester tout
simplement. En effet, l’histoire nous apprend que, pendant de longs siècles,
l’homosexualité a toujours été une pratique sociale. Néanmoins, tout le monde
s’accorde pour affirmer que si jadis, cette pratique était plus discrète, aujourd’hui, elle
est l’objet de toute sorte de publicité, à la fois judiciaire, politique et médiatique.
Dans sa déclaration sur quelques questions d'éthique sexuelle, du 29 décembre 1975,
la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait explicitement traité de ce problème. Dans
cette déclaration, on soulignait le devoir de chercher à comprendre la condition homosexuelle
et on observait combien la culpabilité des actes homosexuels devait être jugée avec prudence.
En même temps, la Congrégation tenait compte de la distinction faite communément entre la
condition ou tendance homosexuelle et les actes homosexuels. Ces derniers étaient décrits
comme des actes qui sont privés de leur finalité essentielle et indispensable, des actes
intrinsèquement désordonnés et ils sont contraires à la loi nature.
En ce qui nous concerne dans le cadre de ce travail, nous ne saurions pas intenter
un procès contre cette pratique sans avoir compris les mécanismes de son
fonctionnement c’est-à-dire comment cette pratique naît dans l’homme, comment se
développe-t-il et tant d’autres questions qui en découlent.
Ainsi donc, pour bien mener à bord ce travail, les contenus essentiels de nos
recherches seront centrés sous six points dont : le premier point aborde la perception
générale sur l’homosexualité, le deuxième point aborde le thème de la considération
anthropologique de l’homosexualité, le troisième point parle de la thématique de
l’homosexualité dans la Bible, quatrième point parle des quelques théologiens qui ont
abordés le thème de l’homosexualité, le cinquième point porte sur la position du
2

magister de l’Eglise sur le thème de l’homosexualité, le sixième point porte sur notre
appréciation critique et enfin nous chuterons par une conclusion.

I. Généralités

De manière succincte, l’homosexualité fait référence à l’attirance sexuelle ou à


la pratique d’actes sexuels entre personnes de même sexe. L’homosexualité ne se
résume donc pas au seul aspect de la sexualité, voire au coït entre personnes de même
sexe. Elle est aussi, et parfois pour certaines personnes exclusivement, un sentiment
amoureux et un comportement social. Le psychiatre américain Judd Marmor, qui
milita pour la suppression de la mention de l’homosexualité, propose en 1974 la
définition suivante : « Peut être considérée comme homosexuelle une personne qui,
durant sa vie adulte, manifeste une préférence pour des personnes de son propre sexe,
et est sexuellement attirée par ces personnes et a habituellement, mais pas
nécessairement, des relations sexuelles avec une ou plusieurs de ces personnes »1.
Le terme  homosexualité  est assez récent et date de la fin du 19 siècle. Selon
Xavier THEVENOT, ce terme a été forgé par un médecin Hongrois le docteur
BANKERT en 1869 à partir de vocables grec et latin : homos en grec qui signifie le
même semblable et sexus en latin signifie sexe2.
 Différentes Formes d’homosexualité

D’une manière générale, Freud distingue deux types d’homosexualité qu’il qualifie
d’inversion : homosexualité masculine et homosexualité féminine.
I.1. Homosexualité Masculine

On entend par homosexualité masculine ou uranisme, l’attirance sexuelle ou à la


pratique d’actes sexuels d’un homme avec un autre c’est-à-dire entre les gens du
même sexe. Le véritable uraniste dit il refuse tout comportement et toute occupation
civils. Il se conduit comme une femme, adoptent parfois les habitudes sociales, les
vêtements, la parure féminine3. Cette homosexualité typiquement masculine relève de
la perversion. Dans la mesure où elle consiste à aimer les hommes, voir la rivalité pour
elle-même, et non les femmes, il faut voir son origine véritable dans une réflexion à
1
N. MIKOMBE, Problème éthique de l’homosexualité défi à l’humanité, S.V, 2007, p. 7.
2
X. THEVENOT, Homosexualités masculines et morale Chrétienne, éd. Cerf, Paris, 1985, p. 19.
3
S. FREUD, Trois essaies sur la théorie de la sexualité, éd. Gallimard, Paris, 1987, p. 22.
3

l’amour paternel, même si l’image du père est généralement recouverte par celle de la
mère, ce qui permet au sujet de conserver le genre masculin, 4 le lien privilégié que
celui-ci entretient avec sa mère, dans l’ordre du désir, et sa position d’objet destiné à
combler la castration maternelle au niveau du fantasme, n’empêche pas le noyau
amoureux père-enfant d’être déterminant. Les hommes homosexuels trouvent une
satisfaction sexuelle en pratiquant la fellation jusqu’à la masturbation réciproque,
c’est-à-dire en se suçant mutuellement les pénis entre les jambes de son partenaire. Les
principaux aspects de l’homosexualité chez les hommes aboutit à l’indifférence
complète à une répulsion à l’égard de la femme, jusqu’à devenir misogyne et lutte
pour le mariage uraniste.5
I.2. Homosexualité féminine

L’homosexualité féminine est communément appelée lesbianisme ou saphisme.


Bien plus diffuse plus discrète, moins affiché que l’homosexualité masculine,
l’homosexualité féminine est cependant tout aussi courante. Les femmes
homosexuelles furent souvent celles qui eurent les voies plus libres et premières à
s’engager dans les luttes féministes d’émancipation, des femmes. Certains hommes
pensent que deux lesbiennes ensemble vivent une relation un peu enfantine qui
aboutira à la longue à l’hétérosexualité, puisqu’elles sont simplement de bonnes
copines6. Bon nombre d’hommes les acceptent telles qu’elles, car cela les faits
fantasmer.
II. Quelques considérations Anthropologiques de l’Homosexualité
Il est de toute évidence que, l’homosexualité a traditionnellement, et en
majeure partie, été considérée comme un objet de recherche pour la psychologie, et
plus précisément la psychologie de l’homme occidental vivant en milieu urbain. Pour
que l’anthropologue puisse contribuer efficacement au travail de recherche dans ce
domaine, il est appelé donc au moins à avoir connaissance des productions de la
psychologie, et les données qu’il rassemble doivent être amendables, dans le cadre de
synthèses recherchant une certaine validité, sur la base des données précédemment
obtenues en psychologie. Les trois principales sortes de considérations relatives à
4
G. POMMER, L’ordre sexuel, paris, Flammarion, 1995, p.43
5
Encyclopaedia Universalis, S. A, Paris, 1968, p. 528.
6
Encyclopaedia Universalis, p. 528.
4

l’homosexualité proposées par les psychologues ont porté sur : son origine ou ses
causes, son fonctionnement et son traitement en vue d’une guérison. Toutes les
recherches ont considéré l’homme comme unité d’étude fondamentale, ultime et
exclusive. Ainsi donc, concernant l’homosexualité, notre propos ne peut faire
l’économie aujourd’hui de l’apport de la psychologie.

II.1. Homosexualité et facteurs psychiques

En 1915, Freud écrivait : l’intérêt sexuel exclusif de l’homme pour la femme


n’est pas une chose qui va de soi et se réduisant en quelque sorte à une attirance
d’ordre chimique, mais bien un problème qui a besoin d’être éclairé. Ce n’est qu’après
la puberté que l’attirance sexuelle prend une forme définitive et la décision qui
intervient alors est le résultat d’une série de facteurs, dus en partie à la constitution de
l’individu, en partie à des causes accidentelles et dont l’ensemble nous échappe
encore.
Dans les années 2000, les recherches en neurosciences ont montré que les êtres
humains stimulent leurs zones érogènes car cela procure des récompenses
renforcements dans le cerveau. Ces récompenses, en particulier l’orgasme, sont
perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de
jouissances. En simplifiant, l’être humain recherche les activités sexuelles car elles
procurent des plaisirs érotiques intenses. Les expériences récentes suggérant
l’existence d’une orientation sexuelle biologique, mise en évidence chez des
homosexuels des deux sexes et dont l’origine serait due aux caractéristiques
anatomiques et fonctionnelles de l’aire pré optique médiane ne permettent pas
actuellement de savoir si ces caractéristiques fonctionnelles sont innées ou acquises 7.
De nombreuses études publiées entre 1990 et 2010 accréditent néanmoins l’idée d’une
orientation sexuelle déterminée définitivement au stade prénatal (entre la fécondation
et la naissance) en raison notamment de facteurs hormonaux.
A cela, Olivier Bonnewijn dans son Ethique sexuelle et familiale estime que :
Rarement l’homosexualité possède des causes d’ordre biologique. L’exemple type est
celui d’un dérèglement hormonal. Ainsi, certaines sportives de haut niveau, auxquelles
des hormones mâles avaient été injectées, ont été en proie à des pulsions
7
cfr Encyclopaedia Universalis, p.528.
5

homosexuelles, alors qu’elles n’y étaient guère disposées préalablement. Cette


attirance sexuelle due à un trouble hormonal se soigne comme une maladie par un
simple rééquilibrage médicamenteux. Ainsi pour lui, il serait abusif de s’appuyer sur
ces troubles pour induire que l’homosexualité puisse être biologique. Car dans l’état
actuel de la recherche, il n’y a aucune preuve sérieuse qui permette d’affirmer que
l’homosexualité ait des causes physiques ou génétiques. 8 Pour Olivier Bonnewijn
l’homosexualité peut toutefois avoir des causes exclusivement volontaires.
Ainsi en est-il du sujet qui poursuit délibérément des conduites homosexuelles
en vue de vivre de «nouvelles expériences», sans que celui-ci y soit réellement incliné.
La pression de certains lobbies, d’une certaine culture ambiante et de médias
notamment auprès des plus jeunes encourage en Occident ce genre de recherches. 9 Et
enfin l’homosexualité peut aussi relever de raisons psychologiques. 10 Et à ce
troisième type de causes que propose Olivier Bonnewijn ; de nombreuses théories sont
avancées. Mais en ce qui nous concerne dans le cadre de ce travail, il convient d’éviter
d’en absolutiser une seule et de réduire trop vite la complexité de la réalité, tout en
reconnaissant selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique que «la genèse psychique de
l’homosexualité reste largement inexpliquée»11. Et c’est Cela qui nous pousse à bien
scruter les analyses de Sigmund Freud sur la bisexualité psychique.

II. 2. Les analyses freudiennes de la bisexualité psychique

D’entrée de jeux, il sied de signaler que ces analyses telles que présentées ici,
ont été développées par Tony Anatrella 12. La bisexualité psychique est un concept
psychanalytique. Elle désigne la structure individuelle dynamique qui rend la personne
capable d’intérioriser et de reconnaître le masculin et le féminin, de mettre ces deux
«pôles » en dialogue à l’intérieur d’elle-même. Cette structure psychique donne accès
en soi à l’autre. Elle permet au moi de se construire en référence à autrui, d’intégrer
l’autre sexe, de créer un lien avec lui, de communiquer. La bisexualité psychique ne

8
Cf. O. BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, éd. l’Emmanuel, paris, 2006, p. 135.
9
Cf. BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p.135.
10
BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p.136.
11
Catéchisme de l’Eglise Catholique, n0 2357.
12
T. ANATRELLA, cité par O. BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p.136.
6

signifie donc nullement un « dédoublement sexuel » ou une « unisexualité


androgyne». Elle n’est en aucun cas synonyme de confusion des sexes.
Signe de l’inachèvement de la sexualité, cette structure est évolutive. Elle
s’élabore progressivement, en un travail de maturation des pulsions dans un sens
objectal et génératif.13 Sous son impulsion en effet, les pulsions vont peu à peu se
tourner vers la relation à autre que soi, et plus précisément vers l’objet de cette
relation, à savoir l’autre. La sexualité primitive est appelée à se transformer en ce sens,
à se décentrer par rapport à elle-même, à fuir le monologue sexuel d’où la
confrontation avec la réalité de l’autre est absente. Elle quitte ainsi l’univers où règne
la toute-puissance du moi et de ses pulsions.
Elle passe d’une sexualité imaginaire, sans objet autre qu’elle-même, à une
sexualité qui reconnaît la différence des sexes, qui intériorise le sens de l’autre et qui
découvre dans ce dialogue l’identité de l’autre et d’elle-même. La maturation sexuelle
s’achève par l’élaboration de ce désir d’accéder à la parenté. Que nous soyons
géniteurs ou pas, nous ne sommes pas dispensés de cette dimension parentale qui
achève la maturité sexuelle. Certes, cette acceptation de la parenté n’implique pas un
agir immédiat. Mais elle doit être réelle pour accéder à l’intériorisation du sens de
l’autre et accomplir ainsi la sexualité.14 L’homosexualité trouve son origine psychique
en partie dans l’altération ou l’échec de l’élaboration de cette structure. Elle traduit
l’évitement précoce de la castration symbolique, c’est-à-dire de l’acceptation des
limites de son propre sexe.
C’est pourquoi nombreux sont ceux qui croient être nés homosexuels, alors
qu’il s’agit d’un positionnement d’eux-mêmes en réaction à un conflit intrapsychique.
Faute d’avoir initialement intériorisé le sens de l’autre sexe, le sujet s’installe dans
l’unisexualité autosuffisante de son propre sexe. 15 Il ne dispose pas de médiation
interne suffisante pour accéder à autrui et l’accueillir en lui. Cette «installation»
psychique n’aide pas la personne à sortir des couches archaïques de ses pulsions.

13
Cf. ANATRELLA, cité par BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 137.
14
ANATRELLA, cité par BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 137.
15
Cf. ANATRELLA, cité par BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 138.
7

L’objet partiel pourra y devenir dominant, voire fascinant, observe Xavier Lacroix.
Fellation, pénétration anale, masturbation réciproque, etc.16

II.3. Le processus de la bisexualité psychique et ses conséquences

De ce qui précède, nous voyons que la bisexualité psychique consiste donc dans
un processus de différenciation et dialogue qui œuvre à l’orientation sexuel de
l’individu. Cette construction progressive s’effectue à la fois en référence à l'identité
sexuelle du sujet lui-même et aux modèles rencontrés : parents, frères et sœurs,
éducateurs, amis, etc. L’identité sexuelle est une donnée de la réalité dès le sein
maternel. Elle résiste à tout positionnement qui ne va pas dans le sens de ce qu'elle est
et de ce qu'elle est appelée à devenir. De par sa structure dynamique, elle est
nécessairement l'objet d'un travail d'assentiment, d'intégration, de déploiement,… sans
pour autant pouvoir être radicalement transformée.
L’orientation sexuelle désigne cette même identité en tant que celle-ci est
reprise, positionnée, « orientée», par le sujet. Elle peut soit correspondre à l'identité
selon divers degrés, soit s'en désolidariser toujours selon divers degrés, comme c'est le
cas dans l'homosexualité. Ainsi donc selon Tony Anatrella, à ce niveau, l’orientation
ne dépend pas d'un choix délibéré et rationnel. Elle est une conséquence involontaire
d'une «option» affective ou d'une série d'« élections» affectives. Elle désigne l'action et
le résultat d’un positionnement de la vie psychique dans la cohérence de l'identité
sexuelle ou au contraire qui l'en éloigne. Le sujet est en effet incapable d'élaborer à
partir de lui seul son orientation sexuelle. Il a besoin à cet effet de s’identifier aux
aspects masculins ou féminins des personnes qu'il rencontre dans son histoire, c'est-à-
dire ceux de ses parents, de leurs représentants et des modèles sociaux. Ces références
masculines ou féminines revêtent donc une très grande importance pour l'enfant et
pour le jeune.17

II. 3. 1. Le Narcissisme psychique

16
X. LACROIX (dir.), l’Amour du semblable. Questions sur l’homosexualité, éd. Cerf, Paris, 2001,
p. 159.
17
Cf. ANATRELLA, cité par BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 138.
8

Dans le cas de l’homosexualité, le disfonctionnement de la bisexualité


psychique comme nous l’avions dit ci-haut, tend à développer une personnalité qui
éprouve du mal à sortir d’elle-même pour aller vers l’autre et l’accueillir comme tel.
La personne qui souffre d’une élaboration psychique déficiente de cette structure de
communication interne éprouvera plus qu’une autre de la peine à entrer en dialogue
avec autrui et avec le réel. Aussi tendra-t-elle plus spontanément, d’une part, à
rechercher le même, l’identique, le fusionnel, l’imaginaire et, d’autre part, à s’écarter
du différent, de l’autre, de tout ce qui résiste à ses désirs.
Ainsi donc, le narcissisme désigne le fait de se prendre soi-même comme objet
d’amour. Il ne faut pas d’abord considérer ce mécanisme intrapsychique de façon
péjorative. Celui-ci fait partie de la construction du moi, à l’œuvre de façon
particulière durant l’adolescence. L’estime de soi, le désir d’être soi-même, l’accord
avec soi, l’amour de soi font partie des ressorts nécessaires de la vie personnelle. En
manquer, rend la vie particulièrement insupportable pour soi-même et pour les autres.
La difficulté survient lorsque ce mécanisme se bloque pour ainsi dire sur lui-même en
n’accordant pas suffisamment à autrui la place psychique qui lui revient.
Cela laisse entrevoir dans le narcissisme une dimension à double facette. Une
première grâce à laquelle la personne a le souci de soi, s'accepte et s’apprécie, éprouve
des plaisirs à vivre et bénéficie de gratifications structurantes. Une seconde, qui, en
revanche, consiste en un repli sur soi-même, dans une économie affective
autosuffisante. Elle empêche le remaniement positif du narcissisme afin de se libérer
de ce repli sur l’ego. C’est dans ce contexte que certains sujets se prennent comme seul
objet sexuel à travers la personne de même sexe que soi. 18 Ces considérations d’ordre
psychologique expliquent pourquoi un «couple» de personnes homosexuelles nous
préférons parler de « duo » selon Tony, s’inscrit en général difficilement dans la
durée. Les faits montrent que ces personnes sont souvent engagées malgré elles dans
une dynamique d’attachements et de ruptures à répétition, qui peut aller jusqu’à
l’errance et au vagabondage.19
II. 3. 2. Autres types de problèmes de la bisexualité

18
Cf. ANATRELLA, cité par Bonnewijn, Ethique sexuelle et familiale, p. 139.
19
Cf. ANATRELLA, cité par Bonnewijn, Ethique sexuelle et familiale, p. 139.
9

D’autres types de déficiences des références masculines ou féminines peuvent


lourdement handicaper le processus de bisexualité psychique et générer une orientation
sexuelle en contradiction avec l’identité sexuelle du sujet. En titre d’exemple, sans
ordre précis, voici quelques situations concernant la jeune fille. Certaines filles ont
souffert de la violence d’un père dont elles cherchent à se protéger. D’autres ont été
prises comme confidentes par leur mère et ont ainsi été tenues de jouer le rôle de
complémentarité du mari, absent, non aimé ou jeté. Certaines n’ont jamais connu leur
mère, partie trop tôt ou absente. Désespérément, elles se sont mises à leur recherche.
D’autres ont pu toutes petites, dormant dans la chambre de leurs parents, être témoins
de leurs relations conjugales. Ressentis comme une agression de la part du père, ces
événements ont pu générer un rejet inconscient de l’homme.20
En ce qui concerne les garçons, certains n’ont jamais connu leur père, ou
seulement un père lointain, faible, évanescent, distant, absent. D’autres ont souffert
du fait que leur père a été méprisé par une épouse devenue dominatrice, souvent
obligée d’ailleurs d’user d’autorité vu l’inconsistance relative du père. Certains ont dû
prendre des distances avec une mère possessive qui attendait d’eux ce que leur mari ne
leur donnait peut-être pas. Ils réagissent contre l’élément féminin qui les a captés de
façon excessive, qui les a oppressés. 21Ces quelques situations manifestent la
complexité des facteurs en cause et qui peuvent par ailleurs se combiner entre eux.
Et il y en a beaucoup d’autres qui ne sont pas liés immédiatement aux parents,
comme l’école, la famille au sens large, des personnes extérieures au monde immédiat
de l'enfant ou du jeune. Les traces d'un événement tragique avoir été victime d’actes
homosexuels, de pédophilie par exemple, peuvent également provoquer la fixation ou
la régression d’une structure psychique à un stade incomplet de développement. Mais
notons par ailleurs que tout enfant ne réagit pas de la même manière et de tels
événements ne conduisent pas nécessairement à des tendances ou des comportements
homosexuels, loin de là.

III. L’HOMOSEXUALITE DANS LA BIBLE

20
Cf. BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 139.
21
Cf. BONNEWIJN, Ethique sexuelle et familiale, p. 140.
10

La question de l’homosexualité dans la Bible a déjà fait l’objet d’un certain


nombre d’études. La lecture de celle-ci laisse souvent une impression de malaise. Il est
question ici de discerner quelles sont les impasses éthiques que signale la Bible et
quelles portes celle-ci laisse ouvertes pour une éventuelle action pastorale. Quelques
données des récits vont nous orienter dans ce travail.
III.1. L’Ancien Testament
Certains versets bibliques prouvent la pratique de l’homosexualité dans
l’Ancien Testament dont : Gn 19,1-28 : l’importance et la célébrité de ce texte sur
l’homosexualité, écrit Thevenot, est à la genèse d’une forme de la rencontre
homosexuelle qu’on appelle la sodomie comme coït rectal. Ce terme dérive du nom de
Sodome, ville où, selon l’Ancien Testament, les habitants voulurent abuser de deux
anges venus rendre visite à Lot. Il semble facile aujourd’hui d’affirmer ou soutenir la
thèse selon laquelle le péché des sodomites n’a rien à voir avec l’homosexualité
lorsque nous nous limitons aux niveaux de l’étymologie et de la tradition
vétérotestamentaire. Il ressort, en effet, que le désir des sodomites est celui de
connaitre les deux hôtes de Lot. D’après Thevenot, Lot, par ignorance ou par mépris
des lois de Sodome, aurait outrepassé ses droits d’étranger dans cette ville en
accueillant les gens de leurs conditions 22. Ce texte traite de la violence homosexuelle
en ce sens que le souci des sodomites est de violer les visiteurs de lot.
Dans Lv 18,22 : il est question d’une interdiction stricte par rapport à l’acte
homosexuel : tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme,
ce serait une abomination. Lv20, 13 : « quand un homme couche avec un homme
comme on couche avec une femme, ce qu’ils ont fait tous les deux est une
abomination, ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux. » ces deux versets
parlent de l’homosexualité masculine et ne font aucune distinction d’âges. La peine
égale prévue pour les deux partenaires est la mort. Bien que la loi existe, cette pratique
se faisait et le risque était latent.
Le livre des juges 19, 22 touche implicitement la question de l’homosexualité.
III.2. Le nouveau testament

22
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p.216
11

Dans le Nouveau Testament, quelques textes mentionnent l’homosexualité à


savoir :
1Co 6, 9-10 : « Ne savez-vous donc pas que les injustes n’hériteront pas du
Royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les
adultères, ni les efféminées, ni les pédérastes de tout genre »
Rm 1, 26-27 : «  c’est pourquoi Dieu les a livré à la passion avilissante, leurs
femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature : les hommes
de mêmes abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammées de
désir les uns pour les autres, commettant l’infamie à homme et recevant en leur
personne le juste salaire de leur égarement » Paul montre que tous les hommes, les
païens comme les juifs qui ne sont plus dans leurs vains raisonnement et leur cœur
insensé sombrent dans les ténèbres sont sous la colère de Dieu. Qui pèche de la sorte
se fait tort à lui-même et récolte en soi le fruit de ses propres péchés. Il est important
de signifier aussi que ce verset est une description de la déchéance sexuelle vue
comme punition envoyé par Dieu pour une faute d’ordre religieux, l’idolâtrie.
1Tm 1, 10 mentionne « les andrapodistai »23, ceux-ci sont des homosexuels
partenaires actifs, sans distinction d’âge. Tels sont les trois versets du Nouveau
Testament qui mentionnent l’homosexualité. Le silence des évangiles à ce sujet laisse
à croire que cette pratique n’était usuelle du temps de Jésus.
IV. LES AVIS DES QUELQUES THEOLOGIENS PAR RAPPORT A
L’HOMOSEXUALITE
IV.1. SAINT THOMAS D’AQUIN
Pour mieux appréhender la manière dont saint Thomas conçoit l’énigme de
l’homosexualité, il convient de recourir à la question dont il postule dans la somme
Théologique : tout acte sexuel est-il un péché ? A Cette problématique, le docteur
angélique nous montre qu’ « un acte humain est un péché quand il va contre l’ordre
établi par la raison, or cet ordre consiste dans l’adaptation des moyens à la fin. Il n’y
a donc pas péché à user raisonnablement des choses pour la fin qui est la leur, en
respectant la mesure et l’ordre pourvu que cette fin soit un vrai bien »24 . A travers

23
M.GILBERT, La Bible et l’homosexualité, in nouvelle revue théologique, Tome 109(1), Janvier-
Février, 198, p. 90.
24
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p. 234.
12

cette phrase de thomas, nous saisissons que le plaisir sexuel n’est donc admissible que
s’il conduit un acte que l’on n’empêche pas de déboucher sur la génération.
Saint Thomas d’Aquin explicite pourquoi les actes contre la nature sont les plus
grands péchés en disant qu’en tout domaine, la corruption du principe est la pire de
toutes, parce que du principe dépendent toutes les autres réalités. Or les principes de la
raison sont ceux qui sont selon la nature : en effet la raison dispose les autres comme il
convient. Cela apparait aussi bien dans l’ordre de la pensée que dans l’ordre de
l’action25. La loi naturelle, participation en l’homme de la loi éternelle est ce qui doit
avec la loi révélée positive, guider l’homme dans son agir. Cette loi naturelle est
l’expression des finalités essentielles de la nature humaine. Selon Saint Thomas, la
finalité essentielle des relations sexuelles étant la prolongation de l’espèce, une saine
application de la loi naturelle se doit de refuser tout acte qui ne serait pas ouvert à la
fécondité26. Sous cette note, il nous parait opportun d’affirmer que le docteur angélique
n’est pas favorable pour l’homosexualité.
IV.2. SAINT ALPHONSE DE LIGUORI
Saint Alphonse De Liguori focalise sa pensée en parlant de l’homosexualité sur
le pêché contre le sixième commandement, d’où il se demande si cette ignorance
qu’ont les hommes par rapport à cette loi peut exister dans le domaine des préceptes de
la loi naturelle. Ainsi il écrit : « Si les péchés sont contre le droit naturel, un
avertissement doit être donné à moins qu’aucun espoir ne soit permis, et qu’on
craigne que les péchés deviennent formels au lieu de rester matériels »27.
La réflexion d’Alphonse de Liguori fait mieux comprendre son opinion selon
laquelle l’ignorance des sixième et neuvième commandements pouvait être parfois
invincible. En mettant l’accent sur l’ignorance comme excuse de la faute n’empêche
pas Liguori de considérer les actes de sodomie comme des péchés matériels graves : il
les classe parmi les péchés de luxures contre nature, en prenant soin de définir avec
précision la sodomie imparfaite comme l’hétérosexualité et la sodomie parfaite comme
l’homosexualité.28

25
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p. 235.
26
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p. 236.
27
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p. 235.
28
THEVENOT, Homosexualités masculines et morale chrétienne, p. 238.
13

V. LA POSITION DU MAGISTERE DE L’EGLISE SUR


L’HOMOSEXUALITE
D’après le Catéchisme de l’Eglise catholique, « les actes d’homosexualité sont
intrinsèquement désordonnés  et contraires à la loi naturelle, ils ferment l’acte sexuel
au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle
véritable  et  ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas »29. Ceci dit, il y a lieu
de comprendre qu’à toutes les époques le Magistère de l’Eglise a toujours condamné
avec beaucoup de fermeté l’homosexualité, fidèle à une lecture littérale des Ecritures.
Les personnes homosexuelles sont invitées à renoncer au mariage et à vivre
dans la continence. Toutefois, l’encouragement du pape François à une pastorale de
meilleure intégration de toutes les personnes à la communauté ecclésiale, incite à
reconsidérer au plan moral la situation des baptisés qui, du fait de leur homosexualité,
ne peuvent accéder au mariage. Cependant, il est dit qu’il faut éviter à leur égard toute
marque de discrimination injuste30.

V.1. Le Pape Jean-Paul II


Le saint pape Jean-Paul II est sans contredire le pape le plus conservateur. Il
s’opposait à la contraception alors que l’épidémie du Sida faisait des ravages. Il
s’opposait également à l’avortement et à l’insémination artificielle sans oublier aussi la
question de l’homosexualité. En 2000, le pape Jean-Paul II avait manqué de s’étrangler
suite à l’organisation de la Gay Pride mondiale à Rome sur la place Saint-Pierre.
Il avait décrit l’homosexualité comme  contraire à la loi naturelle. A l’occasion de
la prière dominicale, il avait ajouté : « Au nom de l’Eglise de Rome, je ne peux pas ne
pas exprimer l’amertume suite à l’affront fait au Grand jubilé de l’an 2000 et l’offense
faite aux valeurs chrétiennes »31.

V.2. Pape Benoît XVI

29
Catéchisme de l’Eglise Catholique, 2357
30
Catéchisme de l’Eglise Catholique, 2358
31
PAPE JEAN-PAUL II, A l’ occasion de la prière dominicale, Vatican, 2000
14

Pour le pape Benoît XVI l’homosexualité est injuste, elle oppose à la volonté de
Dieu et est inconciliable avec la vocation de prêtre, estime le pape Benoît XVI dans
son livre entretien présenté mardi à la presse, la lumière du monde, une position qui a
suscité l’indignation des gays italiens. En tant qu’êtres humains, ils méritent le
respect ; ils ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Le respect de l’être humain est
tout à fait fondamental et décisif, il affirme. « Mais cela ne signifie pas que
l’homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s’oppose à
l'essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine, s’empresse-t-il de préciser »32.
Ces paroles ont immédiatement suscité la condamnation de la principale
association italienne de défense des droits des homosexuels, Arcigay : Les paroles du
pape humilient des millions de vies qui doivent supporter chaque jour des
discriminations. Le pape finit par armer le bras de l’homophobie en offrant une
justification aux auteurs de discriminations, et ressuscite la haine envers ce qui est
différent, se rendant ainsi coresponsable d'homicides, d'arrestations et de violences,
poursuit le communiqué. Arcigay conclut en annonçant, dans un avenir immédiat, des
contestations directes contre le pape.
Benoît XVI s’exprime de manière plus spécifique en jugeant que
l’homosexualité n’est pas conciliable avec la vocation de prêtre. Sinon, on courrait un
grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour faire entrer dans la
prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon pas se marier, il ajoute « La sélection
des candidats à la prêtrise doit donc être très scrupuleuse. Il faut y apporter la plus
grande attention pour éviter que s’instaure une confusion de ce type et qu’au bout du
compte le célibat des prêtres soit pour ainsi dire assimilé à la tendance à
l’homosexualité »33, conclut-il. Interrogé sur l’existence d’une homosexualité dans les
monastères, parmi les religieux34, qui n’est peut-être pas vécue et donc justement pas
pratiquée, le pape répond : Les personnes concernées doivent au moins essayer de ne
pas mettre en œuvre cette tendance activement, afin de rester fidèles à la mission
inhérente à leur ministère.
V.3. Pape François
32
PAPE BENOIT XVI, Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et le signe du temps, Ed.
Bayard, Paris, 2010, p. 55.
33
PAPE BENOIT XVI, Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et le signe du temps, p. 43.
34
PAPE BENOIT XVI, Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et le signe du temps, p. 57.
15

L’homosexualité est considérée comme une épreuve que les personnes, si elles
sont chrétiennes, sont invitées à vivre dans la perspective de leur salut, en s’unissant au
sacrifice de la croix. Elles sont appelées à la chasteté, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent
vivre de relations sexuelles qui sont considérées comme des péchés. Dans un
documentaire du 21 octobre 2020, le pape François semble favorable à l’union civile
des personnes homosexuelles. Il avait tenu des propos similaires comme archevêque
de Buenos-Aires avant son élection au Saint-Siège. Le pape François réprime le
lobbying mais ne juge pas l’homosexualité. « Le problème n’est pas d’avoir cette
tendance, c’est de faire du lobbying. C’est le problème le plus grave selon moi. Si une
personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la
juger ? »35 . Cette phrase a tourné en boucle dans les médias après que le pape François
l’a prononcée, plusieurs fausses interprétations ont été reproduites. L’Eglise ne peut se
contenter de prendre position sur des questions liées à l’avortement, au mariage
homosexuel, et à l’utilisation de méthodes contraceptives. Elle doit accompagner les
personnes, telles qu’elles sont.
Dans la vie de tous les jours, Dieu accompagne les personnes et nous devons les
accompagner et les accepter à partir de leur condition. Car tout homme a été créé à
l’image de Dieu36. Le magistère de l’Eglise enchaine en disant qu’il est interdit à l’être
humain de négliger la vie corporelle, bien au contraire, il doit estimer et respecter son
corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier jour 37. La dignité propre
de toute personne doit toujours être respectée dans les paroles, dans les actions et dans
les législations.
Dans des extraits, sans doute montés, d’une interview du mercredi 21 Octobre
2020, le pape François se prononce en faveur des contrats d’union civile pour les
couples de même sexe afin que les conjoints bénéficient d’une protection juridique.
C’est la première fois qu’un pape plaide pour le pacs et les formules apparentées. Pape
François dans un film réalisé par Evgeny Afineevsky et intitulé Francesco, le saint
père a affirmé que « Les personnes homosexuelles ont droit à être dans une famille, ce
sont des enfants de Dieu, elles ont droit à une famille. On ne peut évincer personne
35
PAPE FRANÇOIS, in Shift for Church, Voices Support for Same-Sex Civil Unions », 21 October
2020
36
CONCILE OEUCUMENIQUE VATICAN II, La constitution pastorale Gaudium et Spes, no12, §3.
37
CONCILE OEUCUMENIQUE VATICAN II, La constitution pastorale Gaudium et Spes, no14, § 1.
16

d’une famille, ni lui rendre la vie impossible à cause de cela. Ce que nous devons
faire, c’est une loi d’union civile, elles ont le droit d’être légalement protégées. J’ai
défendu cela. »38
En parlant au passé, le pape fait sans doute référence mais le documentaire ne
précise pas le contexte de l’entretien au temps où il était l’archevêque de Buenos
Aires. A cette époque, entre 2009-2010, il s’était vivement opposé au gouvernement
argentin, dirigé par Cristina Kirchner, qui avait entrepris d’ouvrir le mariage aux
couples de même sexe. Il s’était jeté dans la bataille politique et avait publiquement
qualifié ce projet d’« attaque qui vise à détruire le plan de Dieu »39. Il avait cependant
tenté de convaincre sans succès les autres évêques d’accepter une union civile comme
alternative au mariage homosexuel en vain.

VI. POINTS DE VU PERSONNELS


La vocation première de chaque créature est de se reproduire, afin de se
perpétuer. Chaque couple fécond collabore ainsi avec le Créateur. L’attrait mutuel
des deux principes complémentaires masculin et féminin, agrémenté d’une forme
adaptée de plaisir, garantit la pérennité de l’espèce. L’union de l’homme et la femme
dans le mariage bien sûr, est une manière d’imiter dans la chair la générosité et la
fécondité du Dieu créateur40, fort malheureusement l’Eglise est confrontée aujourd’hui,
aussi que l’ensemble de la société, à une nouvelle donnée.
L’identité homosexuelle personnelle et collective, émerge en tant que telle.
Alors que dans les siècles passés, cette dernière n’existait pas, il était pratiquement
difficile de trouver des individus du même sexe se considérant comme homosexuels.
L’émergence des revendications de légitimation sociale des relations homosexuelles
mariage gay est alors le signe d’un désir fondamental de reconnaissance, qui concerne
les groupes et les personnes. L’Eglise doit entendre ces attentes, tout en cherchant à
promouvoir sa vision anthropologique difficilement audible aujourd’hui.

38
OBSERVATOR ROMANO, Pape François dans un film réalisé par Evgeny Afineevsky et intitulé
Francesco, Vatican, 2020
39
OBSERVATOR ROMANO, Pape François dans un film réalisé par Evgeny Afineevsky et intitulé
Francesco, Vatican, 2020
40
Catéchisme de l’Eglise catholique, Ed. Paulines, Côte d’Ivoire, 2011, n o 2335
17

Actuellement, la question de l’homosexualité est comme une monnaie courante.


Des interrogations essentielles longtemps cachées apparaissent peu à peu : au plan
anthropologique, la reconnaissance du fait homosexuel amène à reconsidérer la place
de la sexualité dans l’existence humaine ; au plan social et politique, il faut articuler
l’aspiration légitime des individus à décider souverainement de leur vie, donc de leur
sexualité avec une nécessaire régulation sociale des rapports humains, y compris
affectifs et sexuels ; au plan théologique et spirituel, on doit se demander comment la
bonne nouvelle du Salut, portée par l’Eglise du Christ, peut rejoindre les personnes
homosexuelles dans la diversité de leurs situations.
En vertu de la mission qui lui a été confiée par le Christ, l’Eglise représente la
cité céleste et a pour vocation de conduire tout le genre humain au salut éternel.
L’Eglise déteste le péché sous toutes ses formes, mais apprécie la valeur de la
personne humaine malgré son état.
Conclusion
En somme, dans ce travail, il était question de parler sur l’homosexualité et
l’anthropologie théologique. De ce qui précède, nous sommes partis d’abord de la
perception générale sur l’homosexualité, son origine en partant des écritures et des
écrits de certains théologiens, en suite nous avons consultes les écrits des magistères
de l’Eglise pour chuter avec notre appréciation critique.
De ce fait, il est nécessaire de retenir que la problématique de l’homosexualité
ne laisse personne indifférente car c’est un fait et un phénomène social qui s’observe et
se vit de génération en génération. Elle suscite des curiosités et plusieurs
questionnements. Tout au long de notre analyse, nous avons montré que
l’homosexualité est une déviation sexuelle dirigée vers un partenaire du même sexe,
une dépravation grave, qui se rencontre chez les hommes et chez les femmes. Ce
travail nous aidera donc à observer non seulement les condamnations bibliques de
l’homosexualité s’inscrivant dans le contexte de lutter contre les péchés, mais aussi à
changer notre attitude à l’égard de personnes homosexuelles afin de les accueillir et les
accepter pour leur conversion.
Bien que son origine, ses causes, son fonctionnement son traitement en vue
d’une guérison soit une préoccupation de plusieurs chercheurs, olivier Bonnewijn
18

estime que l’homosexualité possèdes des causes d’ordre biologique lorsque par
exemple le personne a un dérèglement hormonal, mais aussi des causes volontaires et
psychiques. L’homosexualité revêt plusieurs formes : bisexualité ou encore
Narcissismes. La Bible condamne sous toute ses formes cette pratique homosexualité
car n’étant pas digne et n’honore pas. « Ne commets pas d’adultère et n’excite pas la
passion homosexuelle, ne transgresse pas de couches imposées par nature pour une
passion illicite car même les animaux n’agressent pas des relations entre males »41
C’est de cette manière que certains théologiens comme Saint Thomas d’Aquin,
Alphonse de Liguori condamne implicitement cet acte qui est contre la loi naturelle et
conduit parfois à une sorte de bestialité.
Bien que la pratique de l’homosexualité semble être à la une ou une monnaie
courante, nous sommes appelés à lutter contre cette pratique car amène à déconsidérer
la place de la sexualité naturelle telle que voulu dès l’origine. L’Eglise quant à elle par
l’annonce de l’Evangile pourra rejoindre ces personnes dans les diversités de leur état
en vue de leur conversion.

BIBLIOGRAPHIE
1. La Bible de Jérusalem
2. Catéchisme de l’Eglise catholique, Ed. Paulines, Côte d’Ivoire, 2011,
3. Bonnewijn O., Ethique sexuelle et familiale, éd. l’Emmanuel, Paris, 2006.

41
M. GILBERT, la Bible et l’homosexualité, in Nouvelle revue théologique, 85
19

4. CONCILE OEUCUMENIQUE VATICAN II, La constitution pastorale


Gaudium et Spes.

5. Encyclopaedia Universalis, S. A, Paris, 1968.


6. FREUD S., Trois essaies sur la théorie de la sexualité, éd. Gallimard, Paris,
1987.
7. GILBERT M., La Bible et l’homosexualité, in nouvelle revue théologique,
Tome 109(1), Janvier- Février, 198.
8. Lacroix X. (dir.), l’Amour du semblable. Questions sur l’homosexualité,
Paris, Cerf, 2001.
9. MIKOMBE N., Problème éthique de l’homosexualité défi à l’humanité, S.V,
2007.
10. Pape Benoît XVI, Lumière du monde. Le pape, l’Eglise et le signe du temps,
Ed. Bayard, Paris, 2010.
11. PAPE JEAN-PAUL II, A l’ occasion de la prière dominicale, Vatican, 2000
12. PAPE FRANÇOIS, in Shift for Church, Voices Support for Same-Sex Civil
Unions », 21 October 2020
13. POMMER G., L’ordre sexuel, paris, Flammarion, 1995.
14. THEVENOT X., Homosexualités masculines et morale Chrétienne, éd. cerf,
Paris, 1985.
15. OBSERVATOR ROMANO, Pape François dans un film réalisé par Evgeny
Afineevsky et intitulé Francesco, Vatican, 2020

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