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Texte proposé par M. Jean-Louis Charvet, vice-président du tribunal de grande instance d'Avignon, 6
novembre 2005.
Saint Yves d'après les témoins de sa vie. Éditions Albin Michel. Paris. 1952.
Yves naquit le 17 octobre 1253 au manoir de Ker Martin, à Minihy, près de Tréguier, dans l’actuel
département des Côtes d’Armor ; son père se nommait Haelori, sa mère Azo ; ils étaient nobles.
L'un de ses biographes, Arthur de la Borderie, donna de sa vie le résumé qui suit :
1281. Il suit l'enseignement théologique des Cordeliers de Rennes et conçoit le premier dessein de sa vie
ascétique.
1284. Il quitte Rennes, devient official de l'évêque de Tréguier, et en même temps prêtre et recteur de
Trédrez.
1292. Il adopte son costume de bure blanche et embrasse les hautes pratiques de l'ascétisme.
1292. Il laisse la cure de Trédrez pour celle de Louannec, qu'il occupe jusqu'à sa mort.
Malgré quelques incertitudes sur sa chronologie, sa vie est bien connue grâce au procès de canonisation,
ouvert par une bulle du 26 février 1330 du pape d'Avignon Jean XXII (un français), procès au terme
duquel Clément VI, autre pape français d'Avignon, le proclama saint, par bulle du 19 mai 1347, soit
exactement 44 ans après sa mort ; plus de deux cents témoignages furent recueillis sur sa vie, qui
permettent d'en avoir une représentation très fidèle à la réalité.
Ses vertus dominantes étaient la pauvreté et la charité.
Il menait une vie fort frugale. Ses repas se composaient le plus souvent de pain de seigle, de légumes,
fèves ou pois, sans aucun condiment, ni beurre ; une fois par an, à Pâques, il mangeait un oeuf, parfois
deux. Il buvait presque toujours de l'eau pure, très rarement du vin, de la cervoise ou du bouchet,
espèce d'hypocras fait d'eau, de sucre et de cannelle. Il jeûnait trois fois par semaine. Il dormait toujours
par terre, dans une pièce sans chauffage, n'ayant pour oreiller qu'une pierre, ou, au mieux, un ou deux
livres. Ses vêtements étaient de la plus extrême simplicité : une cotte à manches longues et larges sans
boutons, une housse, fort longues toutes deux, taillées dans une étoffe grossière ; ses chaussures, de
gros souliers à courroies. Pour se mortifier, il portait à même la peau un cilice, et souffrait la compagnie
d'une multitude de poux ; il ne voulait pas s’en débarrasser ; comme un vieux compagnon d’études
voulait lui rendre ce service, il lui dit : « Remettez-les donc à leur pâture ». Il dormait peu, consacrant
tous ses loisirs à l’étude ou à la prière. Il fut enfin d’une chasteté à l’abri de toute épreuve.
Tout ce qu’il possédait ou ce qu’on lui offrait, il le donnait aux pauvres, qu’il nourrissait, vêtait, logeait ; il
fit construire pour eux une maison dans son domaine. Il ne se contentait pas de ces dons matériels, leur
prodiguant aussi de saintes paroles.
Comme prêtre, il était particulièrement apprécié pour ses talents de prédicateur. Il prêchait parfois deux
ou trois fois le même jour. Il était doté d’une extrême sensibilité, pleurait souvent et faisait pleurer ses
ouailles.
Comme magistrat, il avait à coeur de concilier les parties ; un témoin affirme qu’ainsi deux affaires sur
trois portées devant lui se réglaient sans jugement ; il rendait une prompte justice, n'ayant égards ni
pour le rang ni pour la fortune ; on le représente souvent assis entre un riche, tenant une bourse, et un
pauvre : c'est vers le pauvre que se tourne son regard ; mais personne ne soutint qu'il fut injuste au
détriment des riches et des puissants ; il était simplement profondément épris d'équité.
Ce sont cet amour de l'équité, cette grande charité qui le conduisirent à être aussi l'avocat des pauvres,
des mineurs, des veuves et des orphelins ; avant d'assister ces malheureux, il s'assurait que leur cause
était juste ; puis, sans ménager ses efforts, sans espoir de rémunération ni de dédommagement, il
mettait tous ses talents à leur service ; et lorsque ses confrères l'invectivaient durement, le traitant de
coquin, de truand ou de gueux, il n'avait pour toute réponse qu'un large sourire, non de moquerie, mais
de béatitude.
On dit qu'il fut le premier avocat à entrer au paradis, et peut-être le dernier. Il est le patron des avocats,
et devrait être celui des magistrats, à supposer que ces derniers en aient besoin d'un.
PRIÈRE À SAINT-YVES
Et de partager.
Et le rayonnement de ta vie,
ominis
Saint Yves
Il était le fils d'un chevalier breton. Orphelin très jeune, il est élevé par sa mère*. Puis il s'en vient à
l'Université de Paris. Très doué, il y étudie les arts, c'est-à-dire les lettres, la théologie pour être prêtre,
et le droit. Ayant parachevé ses études dans la prestigieuse faculté de droit d'Orléans, il revient au pays.
On le nomme à la fois curé de Trédrez, petite paroisse près de Saint Michel en Grèves et official (juge
ecclésiastique) à Tréguier. Saint Yves - Cathédrale de TréguierSous l'influence de moines franciscains
avec qui il a de longues discussions sur la perfection et la pauvreté, il se décide à partager ses ressources
avec les pauvres. Juge, il assume ses fonctions dans un esprit de conciliation et de justice et,
gratuitement, se fait le conseiller ou le défenseur des plaideurs démunis, gardant, sous les attaques
parfois acerbes de ses collègues d'en face, une joyeuse égalité d'humeur. Fidèle à l'exemple des saints,
saint Martin entre autres, à une vie de prière centrée sur l'Eucharistie et l'étude de l'Écriture Sainte, il
s'adonne aussi à la prédication, souvent dans plusieurs paroisses le même jour, et à l'assistance
spirituelle. Sa maison, le manoir de Minihy, devient un abri pour les pauvres. On l'appelle 'le prêtre
saint'. Après sa mort, il connaîtra un culte populaire très fervent, en Bretagne et bien au-delà.
*La mère de saint Yves, Azou du Quinquis, était une femme très pieuse qui aimait répéter à son fils:
'Vivez mon fils de telle manière à devenir un saint'. Tourisme catholique en Côtes d'Armor.
...A l'entrée de Pordic, près de la 4 voies, le village de Saint-Halory rappelle que la sœur de Saint Yves,
Azou Héloury épousa en 1285 un noble pordicais, Yves Conen... - Communauté des paroisses du littoral
ouest.
"La renommée d'Yves Hélory de Kermartin est mondiale. Le 19 mai 1947, le VIe centenaire de sa
canonisation par Clément VI (19 mai 1347) attirait à Tréguier, où la basilique-cathédrale garde son
tombeau et ses reliques, cent mille pèlerins 'de toute nation et de toute langue', deux cardinaux, le
nonce apostolique, de nombreux archevêques et évêques, des centaines de prêtres, les représentants
officiels du gouvernement français et de plusieurs gouvernements étrangers, les délégués des
universités, des barreaux de France, de Belgique, de Hollande, du Luxembourg, d'Angleterre, des Etats-
Unis...Saint Yves, diocèse de Saint-Brieuc
Cet invraisemblable triomphe, suite et prélude à beaucoup d'autres, est la preuve de l'extraordinaire
survie de Saint-Yves. Depuis plus de 600 ans, sa mémoire est en bénédiction.
Pourquoi cet humble prêtre breton a-t-il laissé après lui un tel rayonnement?"
- Saint Yves de Tréguier, document en pdf provenant du site du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier
"Juge intègre, avocat des pauvres, des veuves et des orphelins, providence de tous les nécessiteux, Yves
Hélori fut aussi le modèle des pasteurs: prédicateur infatigable, il parcourut les campagnes,
bouleversant les foules par le feu de sa parole et le rayonnement de sa vie. A sa mort, le 19 mai 1303,
son tombeau ne tarda pas à devenir un véritable centre de pèlerinage... Il n'est guère de paroisse en
Bretagne où le culte de saint Yves ne soit rappelé par une statue ou un vitrail." (diocèse de Quimper et
Léon - Saint Yves)
A lire aussi:
Message du Pape à Mgr Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, à l'occasion du septième
centenaire de la naissance de saint Yves, le 19 mai 2003.
Près de Tréguier en Bretagne, l'an 1303, saint Yves, prêtre, qui, dans sa charge d'officiel, rendit la justice
sans faire acception de personnes, favorisa la concorde, défendit pour l'amour du Christ les causes des
orphelins, des veuves et des pauvres et accueillit chez lui les miséreux.
Martyrologe romain