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Chapitre 3 –

La coagulation, la
floculation et l’agitation
GCI 720 - Conception : usine de traitement des
eaux potables
Automne 2015
© Hubert Cabana, 2015 1
AWWA, 1990

© Hubert Cabana, 2015 2


Contenu
 Définitions
 Élimination des substances/particules présentes dans l’eau
 Les colloïdes et les MES
 Les substances dissoutes

 Coagulation
 Déstabilisation des charges;
 Précipitation des substances dissoutes

 Agitation des coagulants


 Énergie fournie;
 Temps de séjour / volume des bassins,
 Géométrie des bassins

 Floculation
 Stockage des coagulants / floculants

© Hubert Cabana, 2015 3


Processus permettant
l’élimination ….
 Turbidité et MES

 Couleur

 Dureté

 Ions métalliques (eg. As5+)

© Hubert Cabana, 2015 4


Degrémont, 2005

© Hubert Cabana, 2015 5


Pour illustrer…

Rayon Dimension Temps de sédimentation (h


équivalent approximative de = 10 cm, ρrelative= 2,65)

10 mm gravier 0,1 s
1 mm sable grossier 1s
100 µm sable fin 13 s
10 µm sédiments 11 min
1 µm bactéries
100 nm colloïdes 80 jours
10 nm colloïdes
1nm colloïdes 20 années
< 1nm solution

6
Quid des petites particules???

7 © Hubert Cabana, 2015


Processus de coagulation/floculation
permet d’éliminer ces éléments
 Procédés physico-chimiques permettant
l’élimination de particules en suspension de très
petit diamètre (colloïdes)

 Temps de sédimentation « infini »


 Colmatage des filtres

 Permet la formation de flocs de grande taille


pouvant sédimentés et/ou être filtrés

© Hubert Cabana, 2015 8


Particulièrement

 Coagulation :
 Représente l’ensemble des mécanismes de déstabilisation
d’une dispersion colloïdale menant à l’agglomération de
ces particules sous forme de micro-flocs + mécanismes de
précipitation des substances dissoutes;

 Floculation :
 Représente l’ensemble des mécanismes de transport des
particules déstabilisées menant à la collision et à
l’agrégation de ces dernières

9 © Hubert Cabana, 2015


Colloïdes

 Représente les particules ayant un diamètre variant entre


≈10-8 et ≈ 10-5 m
 Particule microscopiques et submicroscopiques
 Origines variées
• substances minérales / végétales
• virus
• biopolymères
• bactéries

10 © Hubert Cabana, 2015


Propriétés des colloïdes

 Comportement hydrophile / hydrophobe

 Forment une dispersion stable


 capacité des particules à rester en solution sous forme
d’entités distinctes
 Cette stabilité est due à :
• la présence de charges à la surface de la particule
• hydratation de la surface par des molécules d’eau

11 © Hubert Cabana, 2015


Représentation

Solution
Surface de cisaillement
Particule
électronégative

Colloïde Couche
rigide

Adaptée de www.aquazet.com
12 © Hubert Cabana, 2015
Potentiel électrostatique

Reynolds T.D.
et Richards,
13 © Hubert Cabana, 2015 P.A., 1996.
Potentiel électrostatique

Reynolds T.D. et
Richards, P.A., 1996.
14 © Hubert Cabana, 2015
Forces de répulsion

 La répulsion est due aux forces électrostatiques


 Ces forces sont mesurées par le potentiel zêta

4qd
 
D
  potentiel zeta
q  nb de charges par unité de surface
d  épaisseur de la couche dans laquelle il y a un gradient de charges
D  constante diélectriq ue du liquide
15 © Hubert Cabana, 2015
Coagulation – Déstabilisation des
charges
 Le processus de coagulation repose sur la
déstabilisation des particules, i.e. favoriser
l’attraction entre les colloïdes

Répulsion

Coagulant

Attraction
Ajout de
coagulant

16 Alimentation © Hubert Cabana, 2015


Déstabilisation des colloïdes

 Se fait par l’ajout de coagulants qui :

 Compressent la couche double


 Neutralisent les charges de surface
 Piègent le colloïde dans un précipité
 Favorisent le pontage intra-particulaire

Dans la pratique, les coagulants utilisés combinent


ces différentes approches

17 © Hubert Cabana, 2015


© Hubert Cabana, 2015 18
Qasim et al., 2000
Coagulants utilisés

 Sels métalliques
 Sulfate d’aluminium (Al2(SO4)3).14H20 (Alun)
 Sulfate ferreux (FeSO4)
 Sulfate ferrique (Fe2(SO4)3)
 Chlorure ferrique (FeCl3)
 PASS (poly-silico-sulfates-d'aluminium),
 les PAC (polychlorures d'aluminium)
 Polyélectrolytes
 Synthétiques
 Naturels

19 © Hubert Cabana, 2015


Actions des ions métalliques
hydrolysés
 Adsorption par la particule ET neutralisation de
charges

 Adsorption ET pontage interparticulaire

 Piégeage dans des flocs

20 © Hubert Cabana, 2015


Précipitation des ions dissouts

 Certains ions sont éliminés des eaux par


précipitation :

 Carbonates (alcalinité);
 Fer;
 Calcium;
 Manganèse et
 Magnésium.

© Hubert Cabana, 2015 21


Le produit de solubilité

 
MX  M  X
 
K sp  [ M ][ X ]
• Si [M+][X-] est < Ksp → la solution est sous-saturée (donc, il n’y a pas
de solides qui précipitent )
• Si [M+][X-] est > Ksp → la solution est sur-saturée (donc, il y a des
solides qui précipitent )

© Hubert Cabana, 2015 22


Quelques illustrations

 Sulfate ferrique → Élimination de l’alcalinité

Fe2 (SO4 )3  3Ca( HCO3 ) 2  2Fe(OH )3 (s)  3CaSO4  6CO2


1 mg de sulfate ferrique consomme 0.75 mg d’alcalinité et génère 0.54 mg
de boues sous forme d’hydroxyde de fer.

 Chlorure ferrique → Élimination de l’alcalinité

2FeCl 3  3Ca( HCO3 ) 2  2Fe(OH )3 (s)  3CaCl2  6CO2


1 mg de chlorure ferrique consomme 0.92 mg d’alcalinité et génère 0.66 mg
de boues sous forme d’hydroxyde de fer.

© Hubert Cabana, 2015 23


Quelques illustrations

 Alun→ Élimination de l’alcalinité

Al2 (SO4 )3 14H 2O  3Ca( HCO3 ) 2  2 Al (OH )3 (s)  3CaSO4  6CO2  14H 2O

1 mg d’Alun consomme 0.51 mg d’alcalinité et génère 0.26 mg de boues


sous forme d’hydroxyde de fer.

© Hubert Cabana, 2015 24


Optimisation de la coagulation : en
pratique

 Jar tests (essais de coagulation/floculation)


 Procédure expérimentale simulant la
coagulation/floculation qui permet de déterminer les
conditions optimales de coagulation (pH, [coagulant])

Détermination du pH optimal (pour 1


coagulant donné)
• Remplir les béchers avec l’eau à traiter
• Ajuster le pH de chaque bécher à une valeur
prédéterminée ( eg. pH: 5.0; 5.5; 6.0; 6.5; 7.0; 7.5)
• Ajouter la même concentration de coagulant
dans chaque bécher

25 © Hubert Cabana, 2015


Jar tests (suite)

 Agitation intense (100-150 rpm) pendant 1 minute


 Réduction de l’agitation à 25-30 rpm pendant 15-20
minutes
Cette agitation favorise la formation de floc (floculation)
 Arrêt de l’agitation
 Sédimentation des flocs de 30-45 minutes
 Mesure de la turbidité résiduelle dans chaque bécher

26 © Hubert Cabana, 2015


Le pH optimal correspond à celui
permettant d’obtenir la turbidité minimale
à la fin du test
Turbidité résiduelle vs pH
pH optimal: 6.3

27 © Hubert Cabana, 2015


Détermination de la [coagulant]
optimale
• Répéter les étapes
précédentes, mais :
– Ajuster le pH de la solution
au pH optimal (eg. 6.3)
– Tester différentes
concentrations de coagulant
(eg. 5; 7; 10; 12; 15; 20 mg l-1)

28 © Hubert Cabana, 2015


Détermination de la [coagulant]optimale

[coagulant]optimale: 12.5 mg/L

[coagulant] (mg l-1)

Dans la majorité des cas, l’alun est utilisé comme coagulant à une
concentration moyenne de 16 mg Al / l

29 © Hubert Cabana, 2015


Jar tests

30 Bratby, J., 2006 © Hubert Cabana, 2015


Impact du pH

31 © Hubert Cabana, 2015 Metcalf & Eddy inc., 2003.


Choix et dosage du coagulant

 Chaque eau doit être testée individuellement;


 Choix du coagulant se fait selon des
considérations :
 Économiques (coût, quantité de boue générée, coût de
valorisation des boues, etc.);
 Sécurité;
 Capacités d’entreposages

© Hubert Cabana, 2015 32


Injection du coagulant

 Le dosage doit être effectué de façon continue et


proportionnelle au débit;
 Lorsqu'un agitateur est utilisé, le coagulant doit
être injecté dans la zone où la turbulence est la
plus grande, soit au-dessus ou au-dessous de
l'hélice selon qu'elle refoule ou aspire l’eau.
 Il est souhaitable de prévoir au moins un autre
point de dosage supplémentaire pour s’assurer
que le mélange sera optimisé pour toutes les
périodes de l’année;

© Hubert Cabana, 2015 33


© Hubert Cabana, 2015 34
Pour s’assurer une déstabilisation
adéquate
 Il est impératif de disperser rapidement le coagulant
de façon à :
 Éliminer les réactions entre les espèces responsables de
la coagulation
 Uniformiser le coagulant
 Fournir l’énergie nécessaire au pontage interparticulaire

Nécessite un mélange court et intense

35 © Hubert Cabana, 2015


Mélange rapide – Mélangeurs
mécaniques

Reynolds T.D. et Richards,


36 © Hubert Cabana, 2015 P.A., 1996
Mélange rapide – Mélangeurs
mécaniques
Avantages Inconvénients

 Agitation indépendante du  Équipements additionnels


débit; nécessaires (moteur,
hélices, etc.);
 Agitation ajustable;
 Fiabilité du processus
 Opération flexible.
dépend de la fiabilité des
équipements.

© Hubert Cabana, 2015 37


AWWA, 1990
© Hubert Cabana, 2015 38
Types d’agitateurs utilisés

© Hubert Cabana, 2015 Qasim et al., 2000 39


Qasim et al., 2000
© Hubert Cabana, 2015 40
Dispositif de mélange mécanique

 Un dispositif mécanique de mélange rapide,


souvent vertical à hélice, est habituellement utilisé
dans le cas d'un bassin de coagulation.
 Selon la configuration du bassin (si la profondeur est plus
grande que deux fois le diamètre), deux hélices peuvent
être requises.

© Hubert Cabana, 2015 41


Autres types d’agitateurs : les
agitateurs en ligne
 Les mélangeurs à buse;

 Les mélangeurs mécaniques en ligne;

 Les mélangeurs statiques;

 Les mélangeurs hydrauliques.

© Hubert Cabana, 2015 42


Gradient de vitesse

 Gradient de vitesse (G)  G = gradient de


vitesse (s-1)
 P = puissance fournie
P
G  dv 
au liquide (W)

V
 µ = viscosité (Ns/m2)
dy
Le taux de collision est proportionnel à G
Le nombre de collisions à GXt = GXV/Q

© Hubert Cabana, 2015 51


Puissance fournie au liquide

 Connaissant le couple appliqué sur


l’arbre de l’agitateur

© Hubert Cabana, 2015 52


Données requises pour la
conception
 Les analyses d'eau brute qui suivent (incluant les
variations cycliques de qualité) sont requises pour
la conception :
 Dureté calcique;
 Couleur;
 COT;
 Fer dissous;
 Manganèse dissous (si présence soupçonnée).

© Hubert Cabana, 2015 62


http://www.hellopro.fr

La floculation

© Hubert Cabana, 2015 63


Lectures et exercices suggérées

 MDDELCC, Guide de conception des installations


de production d’eau potable. Volume 1 et 2
 Chapitres 9.6 et 9.7

 Qasim, Edward et Zhu, (2000). Water Works


Engineering. Planning, Design & Operation.
 Chapitre 8
 Exercices suggérés : 8.2; 8.3 et 8.4

© Hubert Cabana, 2015 94


Gradient de vitesse

 Gradient de vitesse (G)  G = gradient de


vitesse (s-1)
 P = puissance fournie
P
G  dv 
au liquide (W)

V
 µ = viscosité (Ns/m2)
dy
Le taux de collision est proportionnel à G
Le nombre de collisions à GXt = GXV/Q

© Hubert Cabana, 2015 51


Puissance fournie au liquide

 Connaissant le couple appliqué sur


l’arbre de l’agitateur

© Hubert Cabana, 2015 52


Données requises pour la
conception
 Les analyses d'eau brute qui suivent (incluant les
variations cycliques de qualité) sont requises pour
la conception :
 Dureté calcique;
 Couleur;
 COT;
 Fer dissous;
 Manganèse dissous (si présence soupçonnée).

© Hubert Cabana, 2015 62


http://www.hellopro.fr

La floculation

© Hubert Cabana, 2015 63


Lectures et exercices suggérées

 MDDELCC, Guide de conception des installations


de production d’eau potable. Volume 1 et 2
 Chapitres 9.6 et 9.7

 Qasim, Edward et Zhu, (2000). Water Works


Engineering. Planning, Design & Operation.
 Chapitre 8
 Exercices suggérés : 8.2; 8.3 et 8.4

© Hubert Cabana, 2015 94

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