1

PC2*
Calculs d’incertitudes, utilisation du logiciel GUM

I) Généralités
1) Présentation d’un résultat expérimental
Le résultat de la mesure X d’une grandeur X doit être présenté sous la forme :
X = x ± δx
δx est l’incertitude-type, ou l’incertitude-type élargie si l’on choisit un intervalle de confiance qui
comprend une fraction élevée de la distribution de valeurs. k est appelé « facteur d’élargissement ».

2) Incertitudes de type A ou de type B

L’incertitude peut être évaluée de manière statistique à partir d’un grand nombre de mesures : on
parle d’incertitude de type A.
Si l’on ne dispose pas d’un grand nombre de mesures, on l’évalue à partir des spécifications des
appareils de mesure (données constructeur) et des conditions expérimentales de mesure : on parle
d’incertitude de type B.

3) Erreurs aléatoires, erreurs systématiques

Les erreurs commises lors d’une mesure ont trois origines : l’instrument, l’expérimentateur et les
Exemple : influence de la température sur la vitesse du son (si on ne précise pas la température
conditions de l’expérimentation.
il est impossible de comparer la mesure à une valeur de référence)
Il y a deux types d’erreur : les erreurs aléatoires et les erreurs systématiques.
- procédure erronée
- les erreurs aléatoires interviennent à chaque mesure, et leur décalage à la valeur vraie est
Exemple : mesure d’une résistance sans tenir compte des résistances de l’ampèremètre et du
imprévisible. Ce sont ces erreurs qui sont traitées dans les calcules d’incertitude.
voltmètre...
- les erreurs systématiques font apparaître un décalage à la valeur vraie qui est toujours dans le
Les erreurs systématiques sont difficile à détecter à priori, mais une fois détectées, on peut souvent
même sens. Elles sont causées par exemple par un mauvais étalonnage du matériel, ou une
les corriger (par exemple en tenant compte des résistances de l’ampèremètre et du voltmètre lors
procédure erronée (mauvaise conception du protocole, oubli d’un paramètre notamment).
de la mesure d’une résistance).
On représente classiquement les rôles respectifs des erreurs aléatoires et systématiques par une
On représente classiquement les rôles respectifs des erreurs d’aléatoires et systématiques par une
analogie avec un tir sur cible (cf. figure 1), le centre de la cible représentant la valeur vraie de la
analogie avec un tir sur cible comme sur la figure ci-dessous, le centre de la cible représentant la
grandeur à mesurer :
valeur vraie de la grandeur à mesurer :

Figure 1 - Rôles respectifs des erreurs aléatoires et systématiques

- si tous les impacts sont proches du centre : faibles erreurs aléatoires et faible erreur systématique
- si- tous
si leslesimpacts
impactssont
sonttrès étalés
proches dumais centrés
centre enerreurs
: faibles moyenne sur la etcible
aléatoires : fortes
faible erreur erreurs aléatoires et
systématique
faible erreur systématique
- si les impacts sont très étalés mais centrés en moyenne sur la cible : fortes erreurs aléatoires et
- si erreur
faible les impacts sont groupés mais loin du centre : faibles erreurs aléatoires et forte erreur
systématique
systématique
- si les impacts sont groupés mais loin du centre : faibles erreurs aléatoires et forte erreur
- si les impacts sont étalés et loin du centre : fortes erreurs aléatoires et forte erreur systématique
systématique
- si les impacts sont étalés et loin du centre : fortes erreurs aléatoires et forte erreur systématique.
δx estime l’importance de l’erreur aléatoire.
Le défaut de cette analogie est qu’en général, dans les mesures physiques on ne connaı̂t pas le
centre de la cible !
Un exemple plus complexe : si on mesure une distance avec une règle en métal souple, la flexion
de la règle va introduire une erreur systématique (la distance lue est toujours trop grande) et
aléatoire (la flexion de la règle est variable).

1.2 Incertitude
 2

II) Incertitudes de type A

Le résultat de la mesure X de la grandeur X est présenté sous la forme X = x ± δx
x est la meilleure estimation de la valeur vraie de X : c’est la moyenne des n mesures.
x + x + ...+ x n
x= 1 2
n

1) Incertitude-type
δx est l’incertitude-type. Elle est définie à partir de l’écart-type de la distribution et s’exprime par :
€ σ
δx = x
n

L’écart-type expérimental est défini par :

1 N
€ σ = 2
x ∑ (x − x k )2
N −1 k =1
où N est le nombre de mesure, x la moyenne de x et xk le résultat de la kième mesure.

2) Incertitude-type élargie
Dans le cas où le nombre de € mesures est limité, σx n’est pas une bonne estimation et il faut modifier
la formule précédente :
σ
δ x' = t. x où t est le coefficient de Student
n
Les valeurs de t, qui dépendent du nombre de mesure et du niveau de confiance désiré, se trouvent
dans les tables de données statistiques. Il faut d’abord choisir l’intervalle de confiance désiré.
Intervalle de confiance de 68 % : cela signifie que la probabilité que la valeur de x soit à moins d’un
€ écart-type de la moyenne (en valeur absolue) est de 68 % .
Pour un intervalle de confiance de 95%, on passe à deux écart-type de la moyenne, et pour un
intervalle de confiance de 99%, on passe à trois écart-type.

Exemple : pour un intervalle de confiance de 68 % :

Nombre de 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 40 ∞
mesures n
Coefficient 1,84 1,32 1,20 1,14 1,11 1,09 1,08 1,07 1,06 1,03 1,01 1,00
de Student t

III) Incertitudes de type B

Le résultat de la mesure X de la grandeur X est toujours présenté sous la forme X = x ± δx mais δx
est évaluée cette fois à partir des incertitudes expérimentales (de lecture, constructeur).
1) Formule de propagation des incertitudes
Si X s’écrit X = f(T1,T2,...), on calcule δx :
⎛ ∂ f ⎞ 2
n
2
δ x = ∑⎜ ⎟ (δ t i )
i=1 ⎝ ∂ t i ⎠ t
j ≠i

où δti est une incertitude-type de la grandeur Ti.

€
 6Q`KmH2 #`mi2
aQHmiBQM /Ƕ+B/2 bmH7m`B[m2 +QM+2Mi`û2 N3-y3
>kaP9
3

aQHmiBQM /2
2) Application en bQm/2   ਸ਼   NPM਼- ਲφ
ਲ chimie
/B 0)
Dans le cas
͘ϔ
où X est un produit ou un quotient de différents termes, par exemple pour un dosage
͘ϔ

avec
Co = C.Veq/Vo, la formule précédente conduit à :
2 2
δ co ⎛ δ c ⎞ 2 ⎛ δ v eq ⎞ ⎛ δ v o ⎞
= ⎜ ⎟ + ⎜⎜ ⎟ + ⎜ ⎟
J2bm`2b 2i BM+2`iBim/2b UivT2 c"V o ⎝ c ⎠ ⎝ v eq ⎟⎠ ⎝ v o ⎠
Dans le cas où X est une somme ou une différence, par exemple pour l’incertitude sur un volume lu
hvT2 /Ƕ2``2m` AM+2`iBim/2 bbQ+Bû2
avec une burette : Veq = V2 – V1 ԓ
G2+im`2 /ǶmM2 ;`M/2m` ԍ bm` mM2 `ĕ;H2 δ;`/mû2
V = δ v 2
+ δ v 2 ࿿ԍ  ఀ
€ eq 2 1 
.ûi2`KBMiBQM /ǶmM2 ;`M/2m` ԍ T` /Qm#H2 H2+im`2 bm` mM2 `ĕ;H2 ;`/mû2 U+b ԓ
࿿ԍ  ఀ
/ǶmM2 HQM;m2m` ԁ Q#i2Mm2 T` /Bzû`2M+2 /2 /2mt HQM;m2m`b ԁφ ਲ ԁϵ V 
:`M/2m` ԍd’une
3) Evaluation Q#i2Mm2 ¨ HǶB/2 /ǶmM BMbi`mK2Mi
incertitude-type δt /QMi H iQHû`M+2 2bi /QMMû2 T` H2 ԣ
࿿ԍ  ఀ
+QMbi`m+i2m` U+b /ǶmM i2bHKĕi`2-
€ /ǶmM2 TBT2ii2
Verrerie : en général, le constructeur fournit une Dm;û2- /ǶmM2 }QH2
indication surDm;û2- wV
la précision du la 
matériel sous
ϵ ϵ
forme d’une grandeur ± Δ .
J2bm`2 /ǶmM pQHmK2 ԋ 2M miBHBbMi mM2 #m`2ii2 ;`/mû2 ԣ ԓ
࿿ԋ  ఇন ఀ ঩  ন ఀ ঩
On considère que l’indication donnée par le constructeur correspond à une distribution rectangulaire
 
Δ
de largeur 2Δ. L’incertitude-type sur T s’écrit alors : δt =
r ԓ /ûbB;M2 H THmb T2iBi2 ;`/miBQM /2 HǶBMbi`mK2Mi /2 K2bm`23
r ԣ /ûbB;M2 H iQHû`M+2 /2 HǶBMbi`mK2Mi /2 K2bm`2
Document de travail donné au TP de Centrale filière MP/PSI en 2015 :
hQHû`M+2 /2 H p2``2`B2 Dm;û2 miBHBbû2 m H#Q`iQB`2
€
"m`2ii2b ;`/mû2b

*T+Biû UKGV k8 k8 8y
:`/miBQM RfRy Rfky RfRy
*Hbb2  y-yjy y-yjy y-y8y
*Hbb2 " y-y98 y-yd8 y-yd8

SBT2ii2b ;`/mû2b

*T+Biû UKGV R k 8 Ry ky k8
*Hbb2  y-yRy y-yRy y-yky y-y9y y-yey y-yey
*Hbb2 " y-yR8 y-yR8 y-yjy y-yey y-yey y-yNy

SBT2ii2b Dm;û2b

*T+Biû UKGV R k 8 Ry ky k8 8y
*Hbb2  y-yye y-yy3 y-yRy y-yR8 y-yky y-yk8 y-yj8
*Hbb2 " y-yyN y-yRk y-yR8 y-ykk8 y-yjy y-yjd8 y-y8k8

6BQH2b Dm;û2b

*T+Biû UKGV 8y Ryy k8y 8yy Ryyy

*Hbb2  y-yey y-Ry y-ky y-k8 y-9y
*Hbb2 " y-yNy y-R8 y-jy y-9y y-ey

0,1
Exemple
Re KB :kyR8
pourR3,ke
une fiole jaugée de 100 mL de classe A , tolérance 0,1 mL donc δV= mL
ss@hS*?@kyR8@yN
3

€
 4
Appareil de mesure analogique (appareil à cadran, lecture de graduation) :
L’incertitude de lecture est estimée à partir de la valeur d’une graduation.
1
graduation 1 graduation
L’incertitude-type s’écrit : δx = 2 Figure 2 soit
3 12
♦ Pureté P 1
1
Exemple P du
Pureté: sur produit
une balanceutilisé, indiquée
précise au mgpar : δle = 2 = : minimum
m fabricant mg 99,5 % (toujours
exprimée en pourcentage en masse). 3 12
€
100 + 0,1
PourOnuneadoptera
burette Pgraduée
= avec, 5dessoit
99 graduations
P = 0 , 9975de; on
0,1associe
mL : δà VP =
une mL aléatoire
variable
2% 2 3
de distribution rectangulaire et de demi-largeur a = 0, 25 % soit 0,0025 et de valeur
Remarque : dans le cas de la burette graduée, il faut tenir compte deux fois de cette incertitude-
moyenne 0,9975. €
type : une première fois parce que l’on fait le zéro, une deuxième fois lors de la lecture.
MêmeL’incertitude-type est donc de = 0,0025
chose pour l’incertitude-type sur une/√3 = 0,00144
masse comme le montre l’exemple ci-dessous :
€
♦ Balance
L’incertitude est liée à la valeur de la linéarité fournie par le constructeur. Sur la
notice de la balance, on lit linéarité ± 0,3 mg.
On choisit une loi de densité de probabilité rectangulaire :
0, 3
incertitude-type = = 0, 173 mg
3
Lors
LQKd’une pesée, on effectue deux opérationsJbb2(tarage + pesée)
KQHB`2 U;਼KQHdonc
@RV d’après la loi de
aû+m`Biû
6Q`KmH2 #`mi2
propagation des incertitudes :
aQHmiBQM /Ƕ+B/2
u (bmH7m`B[m2
m) = 0,+QM+2Mi`û2
173 2 + 0, 173 2 N3-y3
= 0, 245 mg = 0, 000245 g
>kaP9

(Remarque : pour une distribution triangulaire, justifiée pour un appareil neuf par exemple,
aQHmiBQM /2 bQm/2   ਸ਼   NPM਼-
Δਲφ
l’incertitude-type
 ਲ
/B ͘ϔ
0) ͘ϔ
sur T s’écrit : δ t = ).
6

4) Exemple donné aux concours (TP de Centrale filière MP-PSI)

Vérifier que les formules données correspondent à ce qui vient d’être vu.
€
J2bm`2b 2i BM+2`iBim/2b UivT2 "V

hvT2 /Ƕ2``2m` AM+2`iBim/2 bbQ+Bû2

ԓ
G2+im`2 /ǶmM2 ;`M/2m` ԍ bm` mM2 `ĕ;H2 ;`/mû2 ࿿ԍ  ఀ

TP .ûi2`KBMiBQM
« qualité » en post-bac/ǶmM2 ;`M/2m`
: des exemples ԍ T`
d’utilisation /Qm#H2 H2+im`2 bm` mM2 `ĕ;H2 ;`/mû2 U+b
d’un tableur-grapheur… Le Bup
࿿ԍn° 977 ԓ
 ఀ
/ǶmM2 HQM;m2m` ԁ Q#i2Mm2 T` /Bzû`2M+2 /2 /2mt HQM;m2m`b ԁφ ਲ ԁϵ V 
:`M/2m` ԍ Q#i2Mm2 ¨ HǶB/2 /ǶmM BMbi`mK2Mi /QMi H iQHû`M+2 2bi /QMMû2 T` H2 ԣ
࿿ԍ  ఀ
+QMbi`m+i2m` U+b /ǶmM i2bHKĕi`2- /ǶmM2 TBT2ii2 Dm;û2- /ǶmM2 }QH2 Dm;û2- wV 
ϵ ϵ
J2bm`2 /ǶmM pQHmK2 ԋ 2M miBHBbMi mM2 #m`2ii2 ;`/mû2 ԣ ԓ
࿿ԋ  ఇন ఀ ঩  ন ఀ ঩
 

r ԓ /ûbB;M2 H THmb T2iBi2 ;`/miBQM /2 HǶBMbi`mK2Mi /2 K2bm`2

r ԣ /ûbB;M2 H iQHû`M+2 /2 HǶBMbi`mK2Mi /2 K2bm`2

hQHû`M+2 /2 H p2``2`B2
5) Incertitude-type Dm;û2 miBHBbû2 m H#Q`iQB`2
élargie
On"m`2ii2b
obtient;`/mû2b
l’incertitude-type élargie en multipliant l’incertitude-type par un facteur k. On prendra
par exemple k = 2 si l’on veut un intervalle de confiance de 95%.
Cela signifie que l’intervalle
*T+Biû UKGV : [x – 2.δx ; x k8
+ 2.δx ] contient
k8 environ 95% des
8y valeurs que l’on peut
:`/miBQM
raisonnablement associer à la grandeur X.RfRy Rfky RfRy
Le résultat *Hbb2
sera en général donné avec ce y-yjy y-yjy
facteur d’élargissement k = 2,y-y8y
notamment en utilisant
GUM. *Hbb2 " y-y98 y-yd8 y-yd8

SBT2ii2b ;`/mû2b

*T+Biû UKGV R k 8 Ry ky k8
*Hbb2  y-yRy y-yRy y-yky y-y9y y-yey y-yey
 5

IV) Présentation finale du résultat, nombre de chiffres significatifs

1) Nombre de chiffres significatifs
Le résultat de la mesure X d’une grandeur X doit être présenté sous la forme :
X = x ± δx

L’incertitude-type δx doit être donnée avec un seul chiffre significatif.

Le dernier chiffre significatif à conserver pour la valeur de X est celui correspondant à la même
décimale que l’incertitude. Lors du calcul de X, on garde un nombre de décimales suffisant
pendant les calculs, et on ne donne que le nombre nécessaire dans le résultat final.
Exemple : lors d’un dosage, on calcule la concentration à l’aide de la relation : Co = C.Veq/Vo
On trouve Co = 7,2000.10-2 mol.L-1 à ce stade, on conserve beaucoup de chiffres significatifs
Calcul de l’incertitude : δ Co = 0,0520.10-2 mol.L-1 arrondie à 0,05.10-2 mol.L-1 en ne gardant qu’un
seul chiffre significatif.
Conclusion : on en déduit le dernier chiffre significatif à conserver pour Co, et le résultat s’écrit :
Co = 7,20.10-2 ± 0,05.10-2 mol.L-1 .

2) Comparaison entre une valeur mesurée et une valeur tabulée

Ayant obtenu la valeur mesurée avec son intervalle d’incertitude, on la compare à la valeur de
référence (valeur tabulée). Il n’est pas anormal que l’intervalle ne contienne pas la valeur de
référence. On commencera à douter de la mesure lorsque l’écart atteint plus de 2.δx : si c’est le cas,
il peut s’agir d’une erreur systématique.
Exemple :
La mesure de la vitesse du son dans l’air à 20 °C en TP a conduit à : V = 335 ± 5 m.s-1
Valeur tabulée : V = 343 m.s-1 : elle est en-dehors du domaine d’incertitude mais l’écart entre 343
et 335 vaut 1,6.δV : on considère que la mesure est valide, sans être très satisfaisante.

V) Exemple d’application à un dosage : utilisation du logiciel GUM

On peut utiliser le logiciel GUM (Guide to the expression of Uncertainty in Measurement) pour
calculer une incertitude-type élargie en utilisant la propagation des incertitudes.

Pour rentrer les valeurs des incertitudes-type :

- mesurande = grandeur mesurée (exemple : volume à l’équivalence)
- estimateur = valeur relevée (exemple : valeur du volume à l’équivalence)
- source d’erreur : on en ajoute autant que l’on veut
Si Δ connue (constructeur) : il faut rentrer cette valeur dans « évaluation de type B » puis
« demi-étendue » et le logiciel calcule, selon le type de distribution choisie (rectangulaire ou
triangulaire pour des données constructeur), l’incertitude-type associée.
Exemple : tolérance ±0,01 : Δ = 0,01
(rare : incertitude-type connue : on rentre directement cette valeur dans incertitude-type)
- aller ensuite dans résultats de propagation : on visualise le poids des différentes sources
d’incertitude
- intervalles de confiance version 1 : on peut choisir le facteur d’élargissement, selon le taux de
confiance voulu (en général : 95 %).
 0 0
0 5 6,81 10 15 16,12 20 25 0 5 10 15 20 25
15 20 25

(mL) V (mL) V (mL)

sultats expérimentaux obtenus par les étudiants : a) titrage pH-métrique de 10,0 mL de solution d’acide maléique par
Tableau I - Quelques résultats expérimentaux obtenus par les étudiants.
6
; b) titrage conductimétrique de V0 = 20,0 mL du mélange HCl-CH3COOH (sans addition d’eau) par la soude
La manipulation marquée d’un astérisque * a été réalisée par le professeur après la séance. Les incertitudes expérimentales indiquée
De laquelle
ants ont représenté incertitude
conductivité tenir
corrigée de la sont compte
dilution σ(V0 +
associées àen =pratique
V) niveau
un f(V)) de dans
; c)confiance
titrage un%.dosage
pH-métrique
de 95 de 20,0? mL du
OH par la soude décimolaire.
- de l’incertitude constructeur donnée sur la verrerie, appelée souvent « tolérance Volume»versé à
Manipulation Méthode utilisée
- de l’incertitude sur la lecture de Veq : on tient compte deux fois de l’incertitude l’équivalence (mL)de lecture, la Concentration
première fois parce qu’on faitD’après
le zérola loi et de
la propagation
deuxième des
Dilutionfois incertitudes,
puis parce
titrage de on a :lit Veq. Dans le calcul, on
qu’on
10,0 mL de la solution 10,25 ± 0,06 CB = 0,1025 ±
ajoute donc ces deux sources ∆ClaBsolution ∆C 2 ∆V éqpréparée
2 ∆V 0⎞ 2
Préparation de
- =
----------la ⎛ deA⎞ ⎛
----------- + ------------ ⎞ ⎛
- l’équivalence
+ ----------- (1)
- de l’incertitude expérimentateur
soudesur C B détermination
décimolaire ⎝ C ⎠
A
⎝ V de
Titrage ⎠
éq de 5,0 V
⎝ mL ⎠de
0
: à estimer selon le dosage
Solution mère : C’B
et le mode de détermination de Veq (dosage colorimétrique, solution mère puis détermination
dilution à partir
49,75 ± d’une
0,08 courbe, ..)
après dilution : CB =
On peut aussi tenir compte de ∆Xtempérature
où la (notée aussi U(X)) désigne l’incertitude
(tolérance précise
pour la verrerie élargie donnée
sur à 20 °C).
la valeur
Titrage de mL
de 10,0 X. Associée
d’acide à un niveau de confiance deVéq1 = 10,10 ± 0,06
∆X estAM
95 %,maléique pH-métrie
obtenue en multipliant l’incertitude-typeVéq2 = 20,20 ± 0,06 CAM = 0,101
Exemple 1 : incertitude élargie
u(X) parsur un volume
le facteur à l’équivalence
d’élargissement Vàeqévaluer
k = 2. Il reste et sur un volume prélevé Vo
Véq1 = 6,80 ± 0,06 CHCl = 0,0340
(source : Actualité Chimique,
∆Véqavril 2014)
et ∆V 0 (∆CA étant supposée très faible).
pH-métrie
Véq2 = 15,90 ± 0,06 CCH3COOH = 0,0
• Évaluation de l’incertitude élargie ∆Véq
La burette
Titrage de 20,0 mL (neuve) du de 25 mL utilisée était graduée Véq1 = 6,81 ± 0,06 CHCl = 0,0341
conductimétrie
tous
mélange lesHCl-CH
0,05 3mL COOH et le constructeur indiquait uneVéq2 = 16,12 ± 0,06 CCH3COOH = 0,0
tolérance de ± 0,03 mL (écart maximum toléré Véq1 = 7,9 ± 0,9
hélianthine CHCl = 0,040
EMT = 0,03 mL) pour une température de 20 °C. Le CCH3COOH = 0,0
phénolphtaléine Véq2 = 16,35 ± 0,06
volume d’une goutte a été évalué à environ 0,03 mL. Les
étudiants ont considéré que les principales sourcesVéq1 = 19,65 ± 0,35
hélianthine Csoude.Véq1 = (CHC
d’erreur sur la valeur du volume mesuré à l’équivalence Csoude.(Véq2 - Véq1
étaient la tolérance de la burette, l’erreur de lecture et le d’où :
volume
Titrage ded’une
V = goutte.
20,0 mL duIls ont supposéphénolphtaléine
que la température Véq2 = 32,00 ± 0,06 C = 0,037 ± 0,
ange HCl-H3PO4 en présence d’hélianthine avant 0 HCl
e) l’équivalence. (20,4 °C dans
mélange HCl-H la3salle)
PO4 et la détection de l’équivalence par CH3PO4 = 0,062 ±
le virage du bleu de bromothymol n’introduisaient qu’une
ntales des volumes équivalents et celles erreur très faible. Ils avaient ensuite lepH-métrie* choix pour l’évaluationVéq1 = 19,90 ± 0,06 CHCl = 0,039 ± 0
mulation à l’aide du logiciel ChimGéné. de l’incertitude ∆Véq (évaluation de type B) entre deux ver-Véq2 = 32,00 ± 0,06 CH3PO4 = 0,061 ±
eur rappeler que les concentrations choi- sions de calcul.
ations (0,1 mol·L-1) ne correspondaient Quelques étudiants ont choisi une première version utili-
s que le résultat des simulations permet- santUn étudiant a les
notamment considéré
profils un de profil rectangulaire
distribution supposés pourde la • Évaluation de l’incertitude associée
oposer des protocoles expérimentaux tolérance
chaque de lad’erreur
source burette pour et obtenu
le calcul un de résultat très proche
l’incertitude-type Puisque ∆CA est supposée très faib
s résultats expérimentaux sont rassem- (∆Véq = 0,07
associée [13].mL).
En considérant que le constructeur était fiable peut la négliger ou prendre par exemple ∆
I. De plus nombreux
(distribution triangulaireétudiants pour la ont préféréde
tolérance une la deuxième
burette), La formule de propagation des incertitude
version de calcul
l’incertitude-type « simplifié
associée » n’impliquant
est évaluée à : u(burette)ni les profils 6de
= EMT/ . ∆C B 0,0001 2 0,06 2 0,0
uation distribution, ni le de
L’incertitude-type facteur lecture d’élargissement
(à la demi-graduation k, mais quiprès) leur ----------- = ⎛ ------------------⎞ + ⎛ ---------------⎞ + ⎛ ---------
CB ⎝ 0,1000⎠ ⎝ 10,25⎠ ⎝ 10,0
expérimentales permet
est comptéede comprendre
deux fois, une également
fois pourlesle notions remplissage d’erreurde laet
d’incertitude
burette (niveau expérimentale.
0 mL) et une Cette fois pour méthode considère
la lecture de Véq que la
, en En multipliant l’incertitude relative p
incertitudes expérimentales a été réali- tolérance fournie
considérant cetteEMT par leune
fois-ci constructeur
distribution pourrectangulaire
la burette, la on en déduit ∆CB = 8,6 x 10-4 mo
mant aux nouveaux programmes de demi-graduation
(lecture moins fiable pour lecture du
que la tolérance de lavolume
burette), etsoit
le volume
: u(lec- CB = 0,1025 ± 0,0009 mol·L-1, associ
e et de CPGE [2-3, 13], avec un niveau d’une= demi-graduation/
ture) goutte pour l’estimation de l’erreur de
3 . L’incertitude-type détection
associée au confiance de 95 %.
nisé de 95 %. Les étudiants ont effectué constituent
volume d’uneune bonne
goutte approximation
(distribution supposée des rectangulaire)
incertitudes élar- est
type B) en temps libre, après la séance gies correspondantes
estimée à : u(goutte) = V associées
goutte/ 3 .àEn unutilisant
niveau la deloiconfiance
de pro- Discussion
la préparation de la solution de soude de 95 %.des
pagation Lesincertitudes
étudiants expriment appliquéeainsi plus rapidementet: le
à l’incertitude-type
oupe a dilué d’abord la soude environ facteur d’élargissement k = 2 associé à un niveau de Les incertitudes expérimentales ont
2 2 2
une prise d’essai de V0 = 10,0 mL de confiance∆V éqde=95 EMT %, on+en 2× ( 1/2 graduation
déduit l’incertitude) élargie + V goutte
: même manière pour les autres manipulat
molaire préparée avec la solution d’acide tefois quelques différences dans l’évalua
2 2 2
oncentration CA) en présence de bleu de ∆Vobtenir
pour éq = k × (
finalement
u V éq ) = : 2 × u burette + 2u lecture + u goutte liée au volume équivalent (voir tableau I).
btenu le virage de l’indicateur pour un solution-mère de soude, les étudiants on
2 2 2
mL d’acide versé. La concentration de la Les∆Vétudiants
éq = 0,03obtiennent+ 2 × 0,025 + 0,03 = 0,06
alors l’incertitude mL ∆Véq
élargie burette de 25 mL pour obtenir un vo
éparée est ainsi obtenue par la relation : associée à un niveau de confiance de 95% : 49,75 mL. Ils ont donc tenu compte de q
On constate que les deux versions conduisent ici au ture (au lieu de deux), ce qui a conduit à
C A V éq 0,03⎞ 2∆V ⎛, 0,025 2 0,03 2
= ----------------- = 0,1025 mol·L-1 même = 2 × ⎛pour
∆V éq résultat ----------- + éq ce qui -⎞ +a⎛ ----------
2 -------------- -⎞ = 0,06
conforté les élèves
mL importante (± 0,08 mL). D’autre part,
V0 ⎝ 6⎠ ⎝ 3 ⎠ ⎝ 3⎠
dans le choix de la méthode « simplifiée ». Donc 20,0 mL du mélange HCl-H3PO4 par la
Véq = 10,25 ± 0,06 mL (confiance à 95 %). d’hélianthine, un groupe a observé le v
• Évaluation de l’incertitude élargie ∆V0 entre 19,30 et 20,00 mL de soude versé
Pour la pipette jaugée de 10 mL, le constructeur indiquait de l’hélianthine n’était pas net, ce gro
e - avril 2014 - n° 384 une tolérance EMT = ± 0,020 mL à 20 °C. En considérant valeur moyenne du premier volume é
que les principales sources d’erreurs étaient la tolérance de compte de cette source d’erreur pour le
la pipette et la lecture du bas du ménisque (erreur évaluée au (cf. tableau I : Véq1 = 19,65 ± 0,35 mL)
volume d’une goutte et comptée deux fois pour une pipette titrage de 20,0 mL du mélange HCl-CH3
à deux traits de jauge), les étudiants obtiennent par un en présence d’hélianthine (Véq1 = 7,9 ± 0
calcul analogue au précédent ∆V0 = ± 0,06 mL. Donc Cependant, aucun étudiant n’a pris
V0 = 10,00 ± 0,06 mL (confiance à 95 %). tude liée à la détermination graph

l’actualité chimique - av
 Lorsqu'on donne un résultat qui provient d'un calcul, il est logique de ne donner à ce résultat jamais plus
de chiffres significatifs que le terme du calcul qui en compte le moins.

7
4. Exemple d'application du calcul d'incertitude : Dosage de la dureté d'une eau
Exemple
par la 2méthode
: dureté d’une eau, calcul complet
de MOHR
(source : Site Eduscol, Culture Science Chimie)
Illustrons un calcul d'incertitude sur un exemple pratique : le dosage de la dureté d'une eau.
Le protocole est le suivant :
20 mL d'eau minérale prélevés à la pipette sont tamponnés à pH=10 à l'aide d'un tampon ammoniacal.
Les ions calcium et magnésium de l'eau sont titrés par une solution d'EDTA à 1,0.10-2 mol/L.
L'équivalence est détectée par un changement de couleur grâce au noir ériochrome T (NET : indicateur
coloré).

4.1 Détermination de type A de l'incertitude

Dans ce cadre, on doit réaliser un grand nombre de fois le dosage (par exemple avec une classe).
Voici nos résultats :
A partir de Ve, on calcule C : C= CEDTA x Ve/Vp

La moyenne est : C=3,958 mmol/L

L'écart-type est : σ=0,1846 mmol/L
-1
Le Le
résultat de la
résultat demesure est donc
la mesure : C =: 4,0
est donc ± 0,2
C=4,0 ± mmol.L
0,18 mmol/L (le résultat est à 2 chiffres significatifs car les
Si l’on souhaite
données sontinclure un coefficient
à 2 chiffres d’élargissement pour un niveau de confiance de 95 % (k = 2) :
significatifs).
: C = 4,0 ± 0,4 mmol.L-1
 Le résultat de la mesure avec élargissement est alors : C = 4,0 ± 0,38 mmol/L
8
4.2 Détermination de type B de l'incertitude
Pour cette méthode, on n'a besoin que d'une seule mesure et de tous les facteurs susceptibles d'être une
cause d'imprécision.
La mesure retenue est : Ve=7,9 mL ce qui donne : C=3,9 mmol/L
La mesure directe de la concentration en ions calcium et magnésium n'étant évidemment pas possible,
on doit mettre en œuvre la méthode sur les mesures indirectes.

On rappelle que la concentration finale en ions Ca2+ et Mg2+ qu'on note C est : C=CEDTA x Ve/Vp avec Vp
le volume de la prise d'essai.
Déterminons l'incertitude sur chaque grandeur :

CEDTA est une donnée du fabriquant : 1,0.10-2 mol/L. D'après la convention sur les chiffres
significatifs, on peut donner un encadrement de CEDTA : 9,95.10-3 mol/L < CEDTA < 1,05.10-2
mol/L.

En approximation, et en l'absence de données supplémentaires on considère une distribution

rectangulaire dans cet intervalle,

ce qui donne une incertitude : u(EDTA) = 0,05.10-2/√3= 0,029.10-2 mol/L = 0,29 mmol/L

Vp est un volume prélevé avec une pipette dont l'incertitude constructeur est donnée par
l’information présente sur la pipette jaugée h=+-0,04 mL.

L'incertitude constructeur sur Vp est donc : u(Vp) = 0,04/√3 = 0,023 mL

L’incertitude de lecture peut être due éventuellement à l’alignement du ménisque avec le trait – erreur de
parallaxe – mais si la manipulation est correctement réalisée, cette erreur est négligeable devant les
autres incertitudes en jeu, nous n’en avons donc pas tenu compte.

Ve est mesurée à l'aide de la burette graduée dont l'incertitude constructeur est donnée par
l’information présente sur la burette graduée h=+-0,05 mL.

L'incertitude constructeur sur Ve est donc : u1(Ve) = 0,05/√3 = 0,029 mL

On remarquera que l'incertitude de lecture pour un instrument à digits comme une burette graduée - digit
de 0,1 mL – est donc : u2(Ve) = 0,1/2√3 = 0,029 mL
En prenant donc en compte ces deux sources d’incertitude, l’incertitude sur la valeur mesurée est donc :
u(Ve) = (u1(Ve)2+u2(Ve)2)1/2 = 0,041 mL

D'après la loi de composition des incertitudes :

On obtient, u(C)/C= 0,0295 soit, u(C) = 0,0295 x 3,9.10-3 = 0,12 mmol/L

-1
LeLerésultat dede
résultat la la
mesure estest
mesure donc : Cau
donc = 3,9
final±: 0,1
C =mmol.L
3,9 ± 0,12 mmol/L
En appliquant un coefficient d'élargissement pour une confiance à 95% (k=2) : C = 3,9 ± 0,24 mmol/L

5. Bibliographie, Annexe et Ressources en Ligne

[1] Nombres, mesures et incertitudes en sciences physiques et chimiques, Groupe des sciences
physiques et chimiques de l'IGEN.
[2] La Mesure ; histoire, science et philosophie, Jean Perdijon, Dunod-Universciences, 2004
[3] http://eduscol.education.fr/ressources_physique-chimie_lycee
[4] Guide Eurachem/CITAC, Quantifier l'incertitude dans les mesures analytiques, seconde édition.