Vous êtes sur la page 1sur 9

CPI 1

TP : MESURES

En utilisant comme support des mesures relativement simples effectuées à l'aide d'un multimètre,
ce TP étudie la fonction même de mesure qui est l'une des plus importante des sciences et
techniques. La mesure conditionne la confiance que nous pouvons accorder à notre appréhension
du monde réel par l'intermédiaire de nos théories et nos modèles. Parmi les points abordés nous
allons : prendre en main un multimètre numérique et effectuer des mesures de base, prendre
conscience, sur des mesures simples de courants, tensions ou résistances :
- des erreurs systématiques, perturbations liées à l'utilisation d'un appareil de mesure ;
- des incertitudes de mesures, précision de l'appareil utilisé ;
- des notions de valeur normalisée et de tolérance d’un composant.
Avertissement : avant d’effectuer ce TP en laboratoire, il est impératif de l’étudier complètement
et de préparer les calculs d’incertitude dont on aura besoin durant les manipulations.
Matériel : 2 Multimètres numériques, 1 alimentation stabilisée, 1 générateur de fonctions ;
Lot de résistances à couche série E24 (5 %) : puissance 1/4W : 10 Ω, 20 Ω, 51 Ω,
10 kΩ (deux), 4.7 MΩ (deux) , puissance 1 W : 51Ω.

I Erreurs et incertitudes de mesure

Une mesure est une opération expérimentale destinée à déterminer la valeur d’une grandeur
physique. Pour la réaliser, l’opérateur fait appel à une méthode de mesure qui nécessite l'emploi
d'appareils de mesures. L’opérateur, la méthode et les appareils sont à l’origine d’erreurs de
mesures. Avant d’attribuer une valeur numérique à une grandeur physique il faut donc estimer la
qualité de la valeur trouvée en faisant l’inventaire de toutes les erreurs possibles.

Les erreurs de mesure sont liées à la nature et à la répartition probabiliste et fréquentielle des
perturbations possibles de la mesure. On distingue généralement :
- l’erreur systématique, elle désigne un décalage entre la valeur vraie et la valeur mesurée, ce
décalage est constant ou lentement variable, c'est une erreur de très basse fréquence comme le
vieillissement ou la dérive en température ; cette erreur entraîne un décalage constant des
mesures successives d’une même grandeur. Elle peut provenir de la méthode de mesure et
s’ajoute aux erreurs aléatoires. On dit que l’appareil (ou la mesure) n’est pas juste ;
- l'erreur accidentelle, elle désigne l'ensemble des perturbations dont l'amplitude et le signe sont
aléatoires ; cette erreur entraîne une dispersion des mesures successives d’une même grandeur,
on dit que l’appareil (ou la mesure) n’est pas fidèle.

1 - Erreurs systématiques.
Elles se produisent toujours de la même façon, avec pour origine l’opérateur, la méthode ou les
appareils. Les erreurs systématiques dues à la méthode sont des erreurs de principe introduites
par le principe de mesures. Elles sont en général faciles à prendre en compte et donc à corriger.
Le mauvais étalonnage est essentiellement la cause des erreurs systématiques dues aux appareils.
Pour éliminer ces erreurs, il faut étalonner les appareils utilisés.
Les erreurs systématiques peuvent être éliminées avec des appareils bien étalonnés, des méthodes
de mesures parfaitement maîtrisées et des expérimentateurs travaillant avec rigueur et soin ; en
outre, ces erreurs étant des constantes, elles peuvent être éliminées a posteriori par une
correction d’étalonnage.
2 - Erreurs accidentelles.
Ces erreurs sont aléatoires, donc imprévisibles, elles sont cependant bornées par une distribution
de probabilité. Pratiquement, on utilise dans de nombreux cas, une évaluation simplifiée de
l’erreur sans passer par un calcul statistique. Cette évaluation s’opère par la détermination d’une
borne correspondant à une probabilité raisonnable de ne pas être dépassée (par exemple 95 %
d’intervalle de confiance, ou, ce qui revient au même 5 % de risque d’erreur). Cette erreur est
alors confondue avec l’erreur maximale.
1
Soit X la valeur vraie, x la valeur mesurée et Δx l’erreur maximale, supposée maximale avec un
risque de 5 %, alors l’intervalle de confiance à 95 % est x-Δx<X<x+Δx , et la probabilité
pour que x sorte de l’intervalle [X±Δx] est de 5 %.
L’origine de ces erreurs est multiple :
- Erreur de lecture, la lecture de la position de l’aiguille d’un appareil ou de la trace d’un
oscilloscope est à l’appréciation de l’opérateur. Il faut diviser entre 2 graduations successives
voisines d’un millimètre environ : en 2, en 4, en 5, en 10 ?
- Erreurs d’appareils, conditions expérimentales, un appareil, même étalonné, n’est pas parfait.
Certaines de ses caractéristiques peuvent varier avec le temps et l’usure. Ces sources d’erreurs,
heureusement limitées, sont aléatoires.
- Erreurs de montage, fils trop longs, mauvaise masse, isolement défectueux, peuvent avoir des
conséquences imprévisibles. Il faut donc toujours bien soigner le montage.
- Enfin, les conditions de mesure : température, pression, humidité doivent, en toute rigueur,
être précisées. Elles influencent les appareils mais aussi la grandeur physique à mesurer.
En résumé, beaucoup de rigueur et de soin sont indispensables pour éviter certaines erreurs
fortuites. Mais contrairement aux erreurs systématiques qui peuvent être éliminées, les erreurs
aléatoires ne peuvent être qu’estimées.

3 - De l’erreur à l’incertitude.
Soit x la grandeur à mesurer, xvraie sa valeur exacte, et xmesuréé la valeur mesurée . On définit les
erreurs de mesures comme suit.
a - Erreur absolue, erreur relative.
L'erreur absolue εabsolue est une grandeur algébrique de même nature que x (avec les mêmes
unités) définie par : εabsolue = xvraie – xmesurée . Si εabsolue<< xvraie alors l’erreur absolue est
assimilable à une différentielle : dx = xvraie – xmesurée , et les outils du calcul différentiel peuvent
être employés.
L'erreur relative εrelativee est une grandeur algébrique sans dimension définie par :
ε dx
ε relative = absolue = , elle permet de mesurer l’importance relative de l’erreur.
xvraie xvraie

b - Incertitude de mesure.
Les erreurs aléatoires sont inconnues mais il faut estimer l’erreur totale possible commise.
L’incertitude est une estimation du maximum de l’erreur aléatoire qui a pu être commise
sur une mesure.
On a donc deux types d'incertitude :
- l’incertitude absolue Δx telle que dx ≤ Δx
dx dx Δx
- l’incertitude relative tel que . ≤
xmesurée xmesurée xmesurée
D’ou l’encadrement de la mesure : xmesurée-Δx ≤ xvraie ≤ xmesurée+Δx qui donne l’éventail des
valeurs à l'intérieur duquel se trouve la valeur vraie à mesurer : l’intervalle de confiance. Un
certain nombre de règles sont utilisées pour évaluer les principales incertitudes dues à la
précision des appareils de mesures et à leur lecture. Elles sont données dans le paragraphe
suivant.

Exemple de calcul statistique

On se propose de mesurer la longueur L d’une paillasse de physique à l’aide d’un mètre ruban
métallique. En répétant la mesure N fois on obtient la série de résultats L1 , L2 , ... , Li , ... , LN
1 1
• La valeur moyenne est L = ( L1 + L2 + ... + LN ) = ∑i Li
N N

2
1
• La variance est σ 2 =
N
(
∑ Li − L > 0.)
• L’écart-type ou écart quadratique moyen est σ = σ 2 >0

• L’histogramme est le graphe obtenu en portant les résultats Li en abscisses et la fréquence


ν(Li) d’obtention de ces résultats en ordonnée : il a une structure discontinue, sensiblement
symétrique avec une forte accumulation vers la valeur moyenne.
• La courbe continue associée à l’histogramme est sensiblement une courbe de Gauss et on
démontre en théorie statistique que le résultat a 96 chances sur 100 de se trouver dans l’intervalle
⎡ 2σ 2σ ⎤ 2σ
⎢ L − , L + . On écrit : L = L ±
⎣ N N ⎥⎦ N

• L’incertitude absolue statistique est ΔL = , c’est une grandeur positive. Le résultat s’écrit
N
L = L± ΔL .
ΔL
• L’incertitude relative ou « précision » est , c’est une grandeur positive.
L
ΔL 2σ
Plus = est petit, plus la précision est grande : la précision est d’autant meilleure que
L L N
l’on augmente le nombre de mesures N .

4 - Évaluation des incertitudes dues aux appareils de mesure.

- Incertitude des appareils numériques

Le nombre de chiffres affichés n’a pas valeur de précision. La précision P est directement
exprimée en % de la valeur x par l’intermédiaire de la lecture Lect. Quant à l’erreur de lecture,
elle correspond à une erreur d’arrondi, ou un clignotement sur le dernier digit de l’affichage. On
tient compte de cette erreur en disant que la lecture est à « un digit près ». Pour un appareil
comprenant n digits le nombre maximum de points N est : N = 10n-1≈10n ; lorsque l’appareil
dispose d’un ½ digit supplémentaire, ce nombre est multiplié par 2. Un appareil possédant 3
digits ½ possède donc 2000 points. Si l’appareil affiche une « virgule » il faut alors considérer un
Lec
nombre de points fractionnaire. La valeur mesurée x = Cal × et l’incertitude absolue et
N
l'incertitude relative d’un appareil numérique sont donc :
Cal Cal
Δ absolue = P.x mesuree + et Δ relative = P+ C
N Nx mesuree
i Exemple :
• Lecture sur le voltmètre DMM 120, possédant 2000 points et ayant une précision de 0.5
%, sur le calibre 2 volts on trouve 1612. La valeur de la tension est x = 1.612 V,

3
/00
l'incertitude due à l'appareil est :
∆"#$%&'(# = 0.5% + /1/2 = 0.56%
2
∆"#$%&'( = 0.005 ∗ 1.612 + =
3432
0.009 7

et l’intervalle de confiance : 1.603 V < x < 1.621 V.

Pour les appareils numériques, les constructeurs fournissent une indication qui nous permet
de calculer l’incertitude totale sur la mesure. Cette incertitude est très souvent donnée de la
manière suivante :

∆X=±Précision%*valeur mesurée ±Calibre*résolution (Calibre ou Gamme)

ii remarque
Lors des calculs sur les incertitudes, comme il apparaît plus haut, il est inutile de garder une
grande précision car « l’erreur » commise par l’absence de précision, apparaît comme un
infiniment petit du second ordre par rapport à la grandeur principale ; c’est l’incertitude qui est
l’infiniment petit (petit en principe !) du premier ordre.

5 - Comment évaluer l’incertitude de mesure.

Plusieurs cas doivent être envisagés :


1. détermination directe de la grandeur physique par lecture d’un appareil (ex : mesure de
tension par un voltmètre).
2. détermination indirecte, par mesure de plusieurs grandeurs, de la grandeur physique (ex :
mesure de tension et de courant pour déterminer R = U/I) ; dans ces 2 cas on suppose qu’une
seule mesure de chaque grandeur est effectuée.
3. détermination directe ou indirecte de la grandeur physique en répétant un grand nombre de fois
les mesures (éventuellement en faisant intervenir différents opérateurs).
a - Estimation de l’incertitude d’une mesure directe.
La grandeur est directement lue sur un appareil de mesure. L’incertitude est donc liée à la
précision de l’appareil et à la lecture. Elle se calcule comme indiqué au § précédent . Se reporter
aux exemples traités.
b - Estimation de l’incertitude d’une mesure indirecte.
Le cas est plus complexe, les incertitudes dépendent de plusieurs mesures. Pour des erreurs
faibles, la méthode de différentielle totale (ou mieux de la différentielle logarithmique, Voir
cours Chapitre 0) est la plus élégante pour calculer l’incertitude globale.
c - Diminution de l’incertitude en répétant la mesure.
Répéter plusieurs fois la mesure de la même grandeur permet :
- d’éviter des erreurs grossières de lecture ou de manipulation ;
- d’utiliser les statistiques pour améliorer l’estimation d’une grandeur et diminuer
l’incertitude.
L’idéal est de répéter la mesure en utilisant différents appareils et différents opérateurs. Les lois
de la statistique permettent ensuite de déterminer le niveau de confiance dans le résultat obtenu.
Bien que cet aspect ne soit pas abordé ici car il ressortit à un cours de statistique, nous allons
fournir quelques pistes qui n’utilisent pas l’arsenal statistique et sont donc réservées à des séries
ayant un nombre faible de mesures.
Imaginons une série de cinq mesures : 10.7, 9.5, 10.4, 10.5 et 10.5 effectuées par le même
opérateur. La moyenne donne 10.3 et on pourrait penser que cette moyenne constitue une bonne
valeur. Ce serait omettre le fait que les lois statistiques doivent travailler sur des grands nombres
et que les échantillons3 sont soumis à des fluctuations. En particulier, la distribution de
probabilité à l’intérieur d’un petit échantillon est généralement très peu régulière. On peut donc
considérer raisonnablement ici que la valeur 9.5, qui est assez éloignée des autres constitue un
4
point aberrant car très éloigné des autres. Or, dans le calcul, il « tire » la moyenne vers le bas, si
l’on retire ce point on trouve 10.53 qui est sensiblement différent mais beaucoup plus probable.
En fait, il est inutile de procéder à un calcul de moyenne, éventuellement en éliminant des
mesures jugées aberrantes : il suffit de prendre la valeur centrale de la série. Ici le résultat sera
10.5 (qui est d’ailleurs une mesure répétée). Afin de pouvoir, sans ambiguïté, effectuer cette
opération, il convient de toujours effectuer un nombre impair de mesures : 3, 5 ou 7. Faire 2
mesures n’a aucun sens car on ne peut pas décider !

6 - conclusion.

Avant de se lancer dans des mesures conduisant à la détermination d’un paramètre physique il est
nécessaire :
1. de bien définir la méthode de mesure utilisée : schéma de montage, relation liant la grandeur
physique aux paramètres mesurés...
2. d’analyser les causes d’erreurs systématiques de façon à les éliminer ou les prendre en
compte.
3. de calculer à partir de la relation définissant le paramètre physique, l’erreur liée aux mesures.
Ces 3 étapes permettent d’établir le protocole de manipulation le mieux adapté au problème posé.
Une fois réalisées les mesures, on peut déterminer la grandeur physique et estimer l’incertitude
du résultat expérimental. Il convient enfin de présenter le résultat qui peut prendre l’une des
formes suivantes.
- x = 10.3 ± .2 V, en faisant apparaître l’incertitude absolue ;
- x = 10.3 V à 2 %, en donnant l’erreur relative ;
- 10.1 V< x < 10.5 V, en donnant l’intervalle de confiance.

Une dernière remarque, dans la présentation du résultat le nombre de chiffres significatifs doit,
bien évidemment, être en rapport avec la précision (l’incertitude calculée). Pour fixer les idées,
une précision relative de la forme 10-n doit conduire à n + 1 chiffres significatifs. Inversement le
nombre de chiffres significatifs implique la précision. C’est ainsi que la donnée de x = 12.0, avec
3 chiffre significatifs, implique une précision de l’ordre des 1 %.

Pratiquement :
la précision du résultat ne peut être plus grande que celle des données et c’est la donnée qui
comporte le moins de chiffres significatifs qui fixe le nombre de chiffres significatifs du
résultat.

II : Manipulation

Il s'agit de mesurer les tensions E0 et VS du montage ci-contre. L'alimentation continue est réglée
à EO = 10 V. R1 = R2 = 10 kΩ (précision 5 %).

a - Détermination du pont diviseur.

R2
En tenant compte des précisions sur R1 et R2 calculez le pont diviseur α Rth = et
R1 + R2
l'intervalle de confiance théorique, αmin < αRth < αmax , lié aux tolérances sur les résistances.
5
À l’aide du multimètre (en position ohmmètre), mesurer les résistances R1 et R2. Avec les
caractéristiques du multimètre calculez l’intervalle de confiance pour les deux résistances sous la
forme R1 -ΔR1 < R1 <R1 +ΔR1 et R2 -ΔR2 < R2 <R2 +ΔR2 . En déduire le pont diviseur
R2
α Rmesurée = et la plage αmin < αRmesuré < αma déduite d'un calcul d'incertitude.
R1 + R2
Comparez les deux résultats et apportez une conclusion.

b - Mesure de E0 et VS
Mesurez E0, VS et évaluer l'incertitude sur la mesure de VS. À partir des valeurs de 〈 déterminées
précédemment, calculez VS et son incertitude.

c - Mesures pour R1=R2=4.7MΩ


Reprendre les mesures des § a et b et interpréter.

4 - Mesure de courants continus

Il s'agit de mesurer le courant I du montage fig. 2. L'alimentation continue est réglée à EO=10 V.
Les mesures demandées en a et b sont à faire pour R=10 kΩ

a - Mesure indirecte

En tenant compte de la tolérance sur R calculez I et l'intervalle de confiance théorique lié aux
tolérances Imin < IRTh < Ima .
Mesurez R et calculez l’intervalle de confiance. Mesurez la tension V aux bornes de R pour
calculer I et déterminez l'intervalle de confiance Imin < IRmesuré < Ima , comparez aux valeurs
précédentes.
b - Mesure directe
Mesurez I à l’aide de l’appareil, évaluez l’incertitude et comparez aux mesures effectuées en a.

c - Mesures sur un diviseur de courant

En tenant compte des valeurs normalisées et des tolérances sur les résistances, déterminer les
valeurs théoriques des courants i1 et i2 traversant chaque résistance sachant que Eo=10 V,
R0=10 Ω , R1=10 kΩ et R2=20 kΩ

Effectuez les mesures de i1 et i2 grâce à une mesure de tension et évaluez la plage d'incertitude.
Effectuez les mesures de i1 et i2 par une mesure directe et évaluez la plage d'incertitude.
Comparez aux valeurs théoriques et interprétez.
Reprenez les mesures pour Eo=10 V, R0=10 kΩ , R1=10 Ω et R2=20 Ω. et interprétez les
résultats.

6
5 - Mesure de puissance.

Différentes méthodes peuvent êtres utilisées pour la mesure de puissance dans une résistance.

On prendra R=51 Ω (1 W) et Eo=5 V. Pour chacune de ces méthodes mesurez la puissance


dissipée dans R, estimez la plage d'incertitude de mesure et interprétez les résultats.

Références :

J. Beau IUT Cachan


N. Van de wiele Lycée Eucalyptuce Nice

7
Annexe 1

8
Annexe 2

Multimètre numérique.

1 - Principe
Un multimètre numérique est bâti autour d’un convertisseur analogique numérique. Ce circuit
convertit le signal analogique en une valeur numérique sur n bits. Il est la clé des performances
du multimètre : résolution, cadence de mesure.....

Un multimètre numérique permet de mesurer U et I en continu ou en alternatif. Le signal


alternatif passe par un convertisseur AC/DC (alternatif/continu) qui peut être de type valeur
moyenne ou efficace vrai. En sinusoïdal la valeur efficace mesurée est toujours correcte. Pour
d’autres formes de signaux le résultat est entaché d'une erreur sur la valeur affichée
2 - Caractéristiques
La fréquence maximale du signal peut aller de 1 kHz à quelques dizaines de kHz ; l’impédance
d’entrée est équivalente à Rin // Cin. L’ordre de grandeur est de quelques MΩ en
parallèle avec quelques dizaines de pF ; Le nombre de digits, la sensibilité, la résolution, la
précision et l'erreurs sont autant de paramètres fondamentaux donnés par le constructeur, souvent
liés, et qu'il convient de bien interpréter.
a - Nombre de digits :
C'est le nombre de 9 (pour les digits complets) que l'appareil peut mesurer et afficher, ½ digit
indique la capacité à afficher un digit supplémentaire partiel qui vaut 0 ou 1. Par exemple un
appareil 3 digits affiche au maximum 999, alors qu'un appareil 3 ½ digits affiche au maximum
1999.
b - Sensibilité :
Elle définit la capacité du multimètre à déceler une faible variation de l'amplitude mesurée. Par
exemple pour régler une source de tension à 1.5 V à 1 mV près, le multimètre doit avoir au moins
une sensibilité de 1 mV. Ceci s'obtient pour un appareil ayant une gamme 2 V si le nombre de
digits est au moins 3 ½.
c - Résolution :
C'est le rapport entre les valeurs minimum et maximum que peut afficher le multimètre. On
l'exprime en nombre de points, pourcentage, nombre de bits.
Par exemple pour un appareil 3 ½ digits on aura : 1999/1 = 1999 points (# 2000), ou 1/1999 =
0.05 %. Sensibilité et résolution sont le plus souvent identiques en position DC (continu) , par
contre en position AC elles ne peuvent être confondues, la sensibilité est en général moins bonne
que la résolution
d - Précision :
C'est la mesure de l'exactitude de la mesure, déterminée par rapport aux étalons de calibration
utilisés pour étalonner l'appareil. Elle entraîne une erreur due à la pente de la caractéristique
Vmesurée = f(Ventrée). Elle est exprimée en % de la lecture pour chaque gamme de l'appareil. Par
exemple sur la gamme 2 V, un appareil doté d’une précision de 0.05% , donnera :
- si la lecture est 0.876 V l'erreur de lecture (incertitude absolue) est de 438 µ V,
- pour une lecture de 1.876 V l'erreur est de 938 µV.
e - Erreur de décalage :
Elle est due aux décalages des amplificateurs et est exprimée en % de l'échelle considérée (ou en
nombre de points de l'échelle). Elle est indépendante du niveau d'entrée mesuré. Par exemple un
offset de 2 points signifie pour un appareil 3 ½ digits : 0.1% de la gamme considérée. Donc pour
une lecture 0.876 V sur la gamme 2 V, l'erreur de décalage est de 2 mV, pour une lecture de
1.876 V l'erreur de décalage est aussi de 2 mV.

Vous aimerez peut-être aussi