Vous êtes sur la page 1sur 5

Module 1 : Mesure et incertitudes

Leçon 1 : ESTIMATION DES ERRERURS: résultats de mesures et précision


Situation de vie :
Il vous est demandé d’effectuer des mesures sur la masse d’un objet. Ainsi vous utilisez trois types d’appareil :
une balance digitale, une balance de masse témoin et une balance électronique. A votre surprise vous trouvez des
résultats légèrement différents. Donnez en des explications sur ce phénomène.
Actions à mener : Comprendre les notions d’erreurs et d’incertitude
I- RAPPEL
1.1 LA MESURE
La grandeur que l’on veut mesurer est appelée le mesurande.
On appelle mesurage l’action de mesurer, c’est à dire l’ensemble des opérations permettant de
déterminer expérimentalement une ou plusieurs valeurs que l’on peut raisonnablement attribuer à une grandeur.
Le résultat du mesurage (résultat de mesure) est un ensemble de valeurs attribuées à un mesurande complété
par toute information pertinente disponible, en particulier des informations sur l’incertitude de mesure qui
permet d’indiquer quel est l’intervalle des valeurs probables du mesurande.
Expression complète du résultat du mesurage : X = x ± X, unité, niveau de confiance.
Avec les notations de métrologie : x la mesure de la valeur de la grandeur (un nombre), X l’incertitude de mesure
et X le résultat de la mesure.
Remarque : La valeur vraie (X vrai ) du mesurande est la valeur que l’on obtiendrait si le mesurage était
parfait. Un mesurage n’étant jamais parfait, cette valeur est toujours inconnue, mais on peut parler de valeur
conventionnellement vraie.
1.2 LA VALIDITE DE LA MESURE
Une mesure n'a pas de signification par elle-même, elle doit toujours être précisée dans le contexte de
l'expérience réalisée. Ce principe détermine la prise en compte de la valeur mesurée.
1.3 LA PRECISION DE LA MESURE
Toute mesure effectuée à l'aide d'un appareil donne un résultat qui n'est jamais rigoureusement la valeur vraie de la
grandeur à mesurer. Même en l'absence de précision donnée explicitement sur un résultat, la simple valeur numérique
sous-entend une précision par le seul nombre de chiffres significatifs indiqués. Les chiffres donnés sont ceux qui ont
du sens, ce qui signifie que le chiffre suivant n'aurait pas de sens dans le contexte de la mesure effectuée.
EXEMPLE 1 : Sur les étiquettes de deux lentilles on peut lire respectivement = 15 = 15,0 .
Automatiquement on peut en déduire que la précision sur la distance focale de la lentille 1 est de 0,5 cm ainsi =
(15 ± 0,5) et sur la lentille 2 cette précision est de 0,05 cm ainsi = (15,0 ± 0,05)
La machine à calculer donnant des résultats avec beaucoup de décimales, il est important de toujours se poser la question
de savoir si ces chiffres ont un sens.
EXEMPLE 2 : Une mesure qui est un rapport 5/2 donnera 2,5 ; si le rapport est 5/3 on obtiendra 1,66666667. La
seconde mesure est-elle pour autant plus précise ? Si les deux mesures ont la même précision, on doit écrire le même
nombre de chiffres significatifs.
Par exemple, si la précision est de 0,1, on écrira 2,5 et 1,7. Si elle est de 0,01, on écrira 2,50 et 1,67.

Tle C/Module 1/leçon 1 : Résultats de mesure et précision/Année 2020-2021/ TCHOKO’S 1


1.4 Analyse dimensionnelle et homogeneite
La forme d’une loi physique peut être obtenue par des considérations d’homogénéités. Les grandeurs physiques qui
interviennent dans une étude expérimentale d’un phénomène physique peuvent être groupées sous forme d’un
monôme. Il suffit alors d’écrire que les deux membres de l’Egalite obtenues sont homogènes (mêmes dimensions),
pour trouver la forme de la loi.

L’équation aux dimensions est de la forme : = … .. qui relie une grandeur dérivée aux grandeurs
fondamentales , , , …, par conséquent qui relie l’unité dérivée aux unités fondamentales.

La dimension est représentée par ce symbole [ ].

Activité 1 :

2 Le poids d’un corps de masse m s’écrit : = . Où est le champ de pesanteur, Déterminer la dimension de .
3 Activité 2 : on a vu en 4eme que la masse volumique d’un fluide est donnée par la relation = ; donner les
dimensions de .
4 Activité 3 : de même on sait que la pression d’un fluide est donnée par = ; où est la masse volumique de
ce corps, le champ de pesanteur et la dénivellation. Donner les dimensions de .

Résumé : il en ressort donc qu’à partir des grandeurs fondamentales, on peut créer autant de grandeurs dérivées que
possibles.

Remarque :

1- certaines grandeurs physiques n’ont pas de dimensions comme la plupart des constantes. Les fonctions
mathématiques comme sinus, cosinus, tangente, exponentielle, logarithme n’ont pas de dimensions. On écrit :
[sin]= [cos]= [tan]= [e]= [log]=1
2- Pour toutes écritures avec ces fonctions mathématiques comme par exemple sin(x), il est à noter que
l’argument x est une grandeur sans dimensions. On écrit [x]=1
3- Un angle plan n’a pas de dimension mais possède une unité dans le système international d’unités : le radian
4- L’angle solide aussi n’a pas de dimension mais possède une unité dans le système international d’unités : le
stéradian
II- NOTION D’INCERTITUDE
Activité 1 :
Considérons l’exemple simple de la mesure de la longueur d’un objet avec une règle. Supposons que cette règle soit
graduée en cm et mm, la mesure sera faite au mm près.
Quelles sont les erreurs qui peuvent être faites sur une telle mesure ?
R : Ces erreurs peuvent être de nature différente et peuvent être illustrées sur les graphiques représentant des résultats
de mesure (voir ci-dessous). Pour plus de clarté, la valeur « vraie » a été reportée sur chaque graphique. Dans la réalité,
cette valeur est souvent inconnue (sinon on ne ferait pas la mesure).
On supposera ici que sa valeur a été déterminée par ailleurs par une méthode beaucoup plus précise.
Activité 2 : considérons l’ensemble des mesures ci-dessous représentant le Résultats de plusieurs mesures d’une
longueur dont la valeur « vraie » vaut 2 cm.

Tle C/Module 1/leçon 1 : Résultats de mesure et précision/Année 2020-2021/ TCHOKO’S 2


Une des mesures est fausse (plus proche de 3 que de 2). En répétant la mesure on se rend compte que toutes les mesures
sont autour de 2 et qu’il faut supprimer ce point faux.
2.1 L’erreur de manipulation
Cette erreur fera aligner l’extrémité de l’objet sur le 1 au lieu du 0.
Une telle erreur est repérable en refaisant l’expérience. La mauvaise mesure sera alors retirée du tableau de résultats
(activité 1).
2.2 L’erreur aléatoire
C’est l’erreur inévitable liée à l’ajustement de l’objet devant la règle, à la vision de l’expérimentateur et à la précision
de l’instrument. Si on effectue plusieurs fois la même mesure, on trouve des valeurs proches mais pas nécessairement
identiques (activité 2).
Pour une règle dont les graduations sont tous les mm, cette erreur est en principe de l’ordre du mm. Si on utilisait une
règle graduée tous les demi-cm, elle serait de l’ordre du demi-cm.
Le calcul de la moyenne des mesures effectuées permet d’obtenir une estimation de la valeur vraie (voir chapitre
suivant).
Dans le cas présenté sur la figure 1, la moyenne des 20 mesures effectuées (en excluant le point grossièrement faux)
donne une moyenne de 1,95 (en trait pointillé), proche de la valeur vraie mais pas nécessairement identique.
2.3 L’erreur systématique

Tle C/Module 1/leçon 1 : Résultats de mesure et précision/Année 2020-2021/ TCHOKO’S 3


Dans l’expérience de lecture sur une règle, ce peut être une erreur due à la parallaxe liée à une observation en biais de
la graduation. Cette erreur fera décaler systématiquement la mesure d’une graduation à chaque fois.
Pour les mesures présentées ci-dessus, on constate qu’aucune des mesures effectuées ne s’approche de la valeur
attendue. Si on ne connaît pas cette valeur, on peut croire au vu des mesures qu’elle vaut 1 et non 2. Le seul
moyen de se rendre compte de cette erreur systématique est L’analyse du résultat, en réfléchissant à la valeur qu’on
s’attend à trouver à partir des différents éléments de l’expérience. Dans l’exemple d’une mesure de longueur de
l’ordre du cm que nous avons pris ici, c’est le bon sens et l’habitude qui permettent de se rendre compte que
l’ordre de grandeur mesuré n’est pas le bon.
Une telle erreur peut souvent être évitée en appliquant un protocole expérimental soigneux et méthodique, ce
qui implique de bien réfléchir au montage que l’on veut réaliser avant de le réaliser, puis de vérifier pas à pas que la
réalité correspond bien au schéma et que les différents éléments du montage sont corrects (alignement des instruments
d’optique, etc..) Une fois les résultats obtenus, il faut les analyser avec un œil critique.
Il est important de repérer les causes d’erreur possible pendant l’expérience pour éventuellement y remédier.
Une erreur systématique liée à un mauvais réglage du zéro d’un instrument se détecte dès qu’on trace la courbe et
peut conduire à refaire la série de mesures. Un mauvais choix de calibre sur un oscilloscope peut conduire à
des mesures imprécises. Souvent la réalisation de deux mesures dans des situations extrêmes (la plus grande et la
plus petite) permet de tester les choix de réglages faits a priori.
III- Concepts d’erreur et d’incertitude
3.1 Erreur
L'erreur associée à une mesure est la différence entre la valeur mesurée et la vraie valeur. On la note
habituellement par , suivi du symbole représentant la grandeur mesurée : x pour une longueur x, T pour une
température T, etc...

= é
Naturellement, x vrai ne nous est à jamais accessible (sinon, la mesure serait inutile) et donc est toujours inconnu
: il est toujours impossible de connaître l'erreur sur une mesure.
NB : l'erreur a un signe : elle peut être positive ou négative.
3.2 Incertitude
Puisque l'erreur est à jamais inconnue, tout cela peut paraître totalement inutile. Heureusement, ce n'est pas le cas. Ce
que l'on va chercher maintenant à faire est d'encadrer l'erreur. On ne peut pas connaître la valeur précise de x mais on
va se donner le moyen de dire : pour la majorité des mesures, x est compris entre - x et + x :

3.2.1 Incertitude absolue


L’incertitude x, définie ci-dessus est l’incertitude absolue sur la mesure de x. Cette incertitude a la même
unité que la grandeur physique x, elle permet de définir un intervalle dans lequel il y a une forte probabilité de trouver
la valeur « vraie » de la quantité que l’on mesure : [ ; + ].
Il est important de comprendre que l’incertitude est associée à la notion de probabilité. Si après avoir déterminer
x on refait une nouvelle mesure, on ne peut pas exclure qu’elle tombe en dehors de l’intervalle, mais la
probabilité que cela se produise est faible. Si on fait 10 mesures, 6 à 7 tomberont dans l’intervalle.
3.2.2 Incertitude relative: precision d’une mesure
On se rend mieux compte de l’approximation d’une mesure en comparant l’erreur a la grandeur mesurée. On appelle

erreur relative, le rapport de l’erreur absolue à la valeur exacte. et n’étant pas connues. On doit

Tle C/Module 1/leçon 1 : Résultats de mesure et précision/Année 2020-2021/ TCHOKO’S 4


encore là se contenter d’une limite supérieure appelée incertitude relative que l’on calcule en remplaçant
l’erreur absolue par l’incertitude absolue en prenant pour la valeur approchée de .
La qualité d’une mesure peut être aussi donnée par l’incertitude relative sur cette mesure : x/x. Cette incertitude
est un nombre sans dimension exprimé en pourcentage et qui caractérise la précision de la mesure.
Une incertitude de 1 mm sur une mesure de 5 cm correspond à une précision relative de x/x = 1 mm / 5 cm = 2%.
Cette même incertitude sur une mesure de 5 m correspondrait à une précision, excellente, de 1 mm / 5 m = 0,02%.
Il est clair qu’une mesure est d’autant plus précise que l’incertitude du résultat est petit comparée au résultat. C’est pour

cela que l’on se sert de l’incertitude relative pour caractériser la précision d’une mesure

3.3 Présentation des résultats numériques


Lorsque l'on indiquera la valeur finale x obtenue dans une expérience, elle sera présentée avec son incertitude
x, le tout avec le nombre de chiffres significatifs correspondants à l'incertitude :
Par exemple : pour x = 5 cm et x = 1 mm on écrira : x = 5,0 ± 0,1 cm
Pour des mesures comme celles effectuées dans le cadre des Travaux Pratiques, il n’est en général pas possible de
déterminer l’incertitude avec plus d’un chiffre significatif. Après application numérique avec la calculatrice, on
arrondira l’incertitude au chiffre le plus proche.
Reste à savoir comment estimer les incertitudes : plusieurs méthodes sont utilisées. Comme on l’a vu plus haut, la
répétition d’une même mesure permet de faire des statistiques et d’estimer l’incertitude. Cette façon de faire est
très efficace mais n’est pas toujours utilisable en Travaux Pratiques à cause du temps qu’elle nécessite, elle sera
développée plus en détail au chapitre suivant.
Une autre méthode consiste à analyser les causes de l’incertitude et à estimer l’incertitude à partir de ces causes, c’est
l’objet du chapitre qui suit. Il faut absolument indiquer 5,0 et non pas 5.
Lorsque l’on a évalué la totalité des composants de l’erreur, connues ou soupçonnées, et que les corrections appropriées
ont été appliquées, il subsiste encore une incertitude sur la validité du résultat annoncé. L’erreur est la différence entre
la valeur annoncée c’est-à-dire le résultat de la mesure ou de l’essai et la valeur vraie ou plus précisément
conventionnellement vraie.
L’incertitude quantifie la nature aléatoire des valeurs attribuées au mesurande : lorsque l’on répète une mesure
ou un essai, le résultat n’est pas strictement identique à chaque fois. Cette dispersion des valeurs pouvant être
raisonnablement attribuées au mesurande est quantifiée par l’incertitude.

Tle C/Module 1/leçon 1 : Résultats de mesure et précision/Année 2020-2021/ TCHOKO’S 5

Vous aimerez peut-être aussi