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3.1 Introduction
En topométrie, nous avons à mesurer des grandeurs de nature diverse : longueurs,
dénivelées, etc..., avec des instruments variés : rubans, théodolites, stations totales,
niveaux, etc...
Une grandeur n'est jamais définie qu'avec une approximation limitée en
fonction de l’instrument utilisé : la longueur de la façade d'une maison ne pourra
guère être mesurée qu'au cm près ; la mesure de l'angle que font entre elles deux
droites tracées sur le papier ne pourra être mesurée avec un rapporteur qu'au
décigrade près.
Il arrive constamment que l’on effectue des observations en nombre supérieur à
celui qui serait strictement nécessaire pour la détermination des quantités que l’on
veut mesurer. Il s’agit, dans ce cas :
− de se ménager des vérifications,
− d’améliorer la qualité des résultats obtenus.
Pour la suite des erreurs inévitables (de nature très diverses) qui ont été commises,
on obtient en général des résultats plus ou moins discordants. Trois problèmes alors
se posent au topographe :
• déduire de l’ensemble des observations faites, la valeur la meilleure pour la
qualité que l’on veut déterminer.
• déduire, des discordances constatées dans les observations, un nombre qui
caractérise, de façon rationnelle et universellement adoptée, la précision
des observations qui avaient été effectuées.
• déduire dans les mêmes conditions, un nombre qui caractérise la précision
des résultats adoptés.
D’autre part, lors d’enchaînement ou de répétitions de mesures, il est nécessaire de
pouvoir estimer les erreurs résultantes.
L’étude porte donc :
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3.2 Observations directes et Observation indirectes
Dans le cas des observations directes, chacune des observations faites donne
directement une valeur de la quantité mesurée ; on procède par comparaison de la
grandeur avec un étalon.
Pax exemple : la mesure d’une longueur au ruban, d’un angle au théodolite.
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3.4 Caractéristiques métrologiques d’un instrument de mesure
La sensibilité: c'est la plus petite variation de la grandeur à mesurer que
l'instrument est capable de déceler.
3.5 Terminologie
3.5.1 Mesurage
La valeur vraie d’une grandeur est la valeur qui caractérise une grandeur
parfaitement définie dans les conditions qui existent au moment où cette grandeur
est examinée ; la valeur vraie d’une grandeur est une notion idéale qui, en général,
n’est pas connue.
C’est une valeur approchée de la valeur vraie d’une grandeur telle que, pour la fin à
laquelle cette grandeur est employée, la différence entre ces deux valeurs peut être
négligée. On détermine généralement la valeur conventionnellement vraie de la
grandeur au moyen de méthodes (comme par exemple le calcul de la moyenne
arithmétique des mesures) et à l’aide d’instruments d’une précision convenable pour
chaque cas particulier
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3.6.1 Fautes ou erreurs grossières (erreurs parasités)
Une faute est une inexactitude dont l'ordre de grandeur est important par rapport à la
précision recherchée dans la mesure (c'est une erreur grossière qui résulte d'une
exécution incorrecte du mesurage).
Les fautes proviennent d'une étourderie, d'une maladresse ou d'un oubli.
Ces fautes risquent de ne pas être décelées si aucune mesure surabondante ou
répétition de mesures n’est réalisée.
Exemples :
• faute de 1m sur une lecture sur mire en nivellement
• oubli d'une portée de chaîne en mesure de distance
Une erreur systématique est une erreur qui, lors de plusieurs mesurages effectués
dans les mêmes conditions, reste constante en valeur absolue et en signe.
Elle est due à une cause déterminée.
Exemples :
• erreur de dilatation d'une chaine
• erreur de collimation verticale
• erreur de niveau apparent
Dans la plupart des cas ces causes sont connues, elles doivent donc être éliminées.
Application : On mesure plusieurs fois avec un ruban de 30 m la longueur d'une
base d'étalonnage dont la valeur déterminée est de 120,428 m.
Une erreur accidentelle est une erreur qui varie de façon imprévisible en valeur
absolue et en signe lorsqu'on effectue un grand nombre de mesurages de la même
valeur d'une grandeur dans des conditions pratiquement identiques.
Il s’agit des erreurs d’observation qui n’ont aucun caractère systématique. On admet,
par définition, que leur influence s’élimine dans le résultat final si l’on recommence
un très grand nombre de fois les opérations (théoriquement, un nombre infini de
fois).
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En conséquence, cela veut dire que :
− les erreurs accidentelles sont indifféremment positives et négatives
− à toute erreur positive correspond une erreur semblable négative
Exemple :
• appréciation du mm sur une mire ou sur une chaine
Application : On mesure plusieurs fois avec un ruban de 30 m la longueur d'une
base d'étalonnage dont la valeur déterminée est de 151,128 m.
L'erreur vraie "e" est la différence entre la valeur mesurée et la valeur vraie de la
grandeur mesurée.
Les erreurs vraies étant de signes aléatoires et du même ordre de grandeur leur
somme est à peu près nulle.
3.6.5 Erreurs apparentes
L'erreur apparente "v" est la différence entre la valeur mesurée et la valeur la plus
probable de la grandeur mesurée.
Elle est appelée aussi écart en mesure directe et résidu en mesure indirecte.
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3.7 Indices de dispersion (ou erreurs de fidélité)
La fidélité d'un instrument de mesure est la qualité qui caractérise son aptitude à
donner, pour une même valeur de la grandeur mesurée, des indications
concordantes entre elles.
La dispersion des indications est le phénomène présenté par un instrument qui
donne dans une série de mesurages d'une même valeur de la grandeur mesurée,
effectués dans des conditions bien déterminées, des indications différentes.
Cette dispersion est exprimée quantitativement par l'étendue de la dispersion ou par
un indice de dispersion encore appelé erreur de fidélité.
Les différents indices de dispersion sont:
• l'erreur probable ep
• l'erreur moyenne arithmétique ea
• l'erreur moyenne quadratique emq ou Ecart-type σ
Ces indices de dispersion sont des unités de mesure des erreurs accidentelles.
On démontre (calculs de probabilités) qu'ils sont liés par la relation :
En topométrie, bien qu'il soit possible d'utiliser l'un ou l'autre de ces indices, on
adopte l'écart-type ou l'erreur moyenne quadratique pour caractériser la précision
d'un instrument de mesure ou le résultat d'un mesurage.
3.7.1 Erreur probable « ep »
L'erreur probable est l'écart équiprobable qui a la probabilité 1/2 de n'être pas
dépassé en valeur absolue.
L'erreur probable est donc l'erreur du milieu dans la suite des valeurs absolues des
erreurs classées dans l'ordre croissant.
En dépit de son nom, l'erreur probable n'est pas l'erreur qui a la plus grande
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probabilité de se produire : on a simplement une chance sur 2 de ne pas l'atteindre
ou de la dépasser.
Dans la pratique, le nombre de mesures effectuées est généralement insuffisant
pour que ce procédé fournisse une valeur significative de l'erreur probable.
On peut déduire ep de ea ou de emq :
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3.7.3 Erreur moyenne quadratique « emq » ou Ecart – type « σ »
n : le nombre de mesures
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Remarque :
− L’écart-type d’un appareil est généralement donné par le constructeur ; il peut
être déterminé expérimentalement par un grand nombre de mesures d’une
grandeur (voir fiche technique d’un niveau à lunette).
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− L’écart-type d’une moyenne arithmétique (MA) vaut :
= (Pour plus d explications voir le point 3.9)
√
3.8 Courbes de fréquence des erreurs accidentelles
Lorsqu'une même mesure est répétée un très grand nombre de fois sans erreur
systématique, on constate qu'il y a sensiblement autant d'erreurs positives que
d'erreurs négatives et que les plus petites en valeur absolue sont les plus
nombreuses.
On peut tracer un diagramme en portant en abscisse les valeurs des erreurs et en
ordonnée leur nombre.
En pratique, l'unité de mesure utilisée pour le tracé est l'erreur probable : on trace
des rectangles ayant comme base la valeur d'une erreur probable et comme hauteur
le nombre d'erreurs comprises entre les bornes de la base.
Si on trace la courbe en laissant des aires égales a l'intérieur et a l'extérieure de
chaque rectangle, on obtient la courbe de fréquence des erreurs accidentelles
(courbe de Gauss).
La répartition des erreurs en pourcentage est donnée par la figure ci-après.
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Probabilité de dépassement :
− 50 % des erreurs sont inférieures à l'erreur probable
− 66 % des erreurs sont inférieures à l'écart-type
− 99 % des erreurs sont inférieures à la tolérance
Remarque : La formule précédente (T = 2,7 x σ) est valable pour des écarts vrais
"e". Pour des écarts apparents, elle devient : T = 2,58 x σ.
Exemple :
1. Dans la mesure des deux côtés d’un rectangle, soient ex et ey les écart-types
sur les valeurs x et y des côtés. L’écart-type EG de la surface du rectangle se
calcule comme suit :
G = x.y (surface du rectangle)
E =y ∙e +x ∙e
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3.9.2 Fonction linéaire
Il vient :
E =a ∙e +b ∙e +c ∙e
Par exemple, il peut s’agir des « n » angles d’une polygonale ou des « n » portées
de ruban d’une longueur.
G = x1 + x2 + …+ xn
E =1 ∙e +1 ∙e + ⋯+ 1 ∙ e
or ∶ |e | ≈ |e | ≈ ⋯ ≈ |e | ≈ |e | (même précision)
donc ∶ E = n ∙ e et =± ∙ √
Par exemple, il peut s’agir d’une longueur ou d’un angle mesuré n fois dans les
mêmes conditions.
x + x + x + ⋯+ x
G=
n
1 1 1 1
G = ( ) ∙ x + ( ) ∙ x + ( ) ∙ x +∙∙∙ +( ) ∙ x
n n n n
1 1 1 1
E = ∙e + ∙e + ∙e +∙∙∙ + ∙e
n n n n
or ∶ |e | ≈ |e | ≈ |e | ≈ ⋯ ≈ |e | ≈ |e | (même précision)
1
donc ∶ E = n ∙ ∙ e et =±
n √
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3.10 Erreur de collimation
3.10.1 Définition
L’erreur de collimation est due au fait que l'axe optique n'est pas perpendiculaire à
l'axe secondaire.
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Nous ne traitons donc dans ce cours que l’erreur de collimation (verticale)
Soit à mesurer la dénivelée ∆HAB entre deux points A et B. Plaçons le niveau à égale
distance de deux points à niveler.
Lors du pointé de la mire verticale placé en A, la ligne de visée OA″ est incliné de
l’angle c par rapport à l’horizontale OA′ et le même angle se reproduit lors du pointé
sur la mire placée en B. Par conséquent, le point de station M étant à égale distance
de A et de B les tringles rectangles OA′A″ et OB′B″ sont égaux et donc A′A″ = B′B″.
La dénivelée mesurée est : ∆HAB = AA″ - BB″.
On effectue les lectures sur la mire l′A et l′B.
Le résultat de la mesure vaut donc :
l′A - l′B = (AA′ + A′A″) – (BB′ + B′B″) = AA′ - BB′ = ∆HAB
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b. Méthode de visées réciproques
De même, avec le niveau placé en B (hauteur hB) et pointé sur la mire placée en A,
on obtient une deuxième valeur de la dénivelée, fausse également :
∆HAB2 = l′A – hB = (lA + A′A″) - hA
Inconvénient :
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3.10.3 Constatation de l’erreur de collimation verticale
Il n’est pas toujours possible ou indiqué d’appliquer les modes opératoires vus ci-
dessus ; c’est le cas, par exemple, des levés par rayonnement. Aussi, est-il
nécessaire de pouvoir constater l’existence de l’erreur de collimation verticale et, si
elle est importante, de la minimiser au moyen d’un réglage.
La lecture sur la mire placée en A représente la distance verticale AC’ qui est
pratiquement égale à AC. On a donc :
∆H − ∆H
FF′ =
2
Et l’on peut enfin calculer la lecture exacte :
AF = AF’ – FF’
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3.11 Erreur de niveau apparent (ena)
3.11.1 Définition
L’erreur du niveau apparent est une somme des erreurs dues à la sphéricité de la
Terre et à la réfraction atmosphériques.
Réfraction atmosphérique
Réfraction Atmosphérique
= + =− + =( − )
Où
n : est le coefficient de réfaction
L : la distance entre la machine et le point à mesurer
R : le rayon de la terre
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3.12 Exercices
Enonce n°1
Enonce n°2
Une station totale est tombée et est ramenée au laboratoire pour un contrôle de
distance. Vérifier si cet appareil est toujours dans ses limites d’écart-type (+/-5 mm).
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Enonce n°3
Une longueur a été mesurée 10 fois par le même opérateur avec le même
instrument et dans les mêmes conditions de mesure. Les résultats obtenus sont les
suivants :
1286,95 m 1286,98 m 1286,93 m 1286,96 m 1286,97 m
1286,93 m 1286,87 m 1286,92 m 1286,97 m 1286 ,98 m
Demandes :
1. Y a-t-il des mesures aberrantes ?
2. Quelle est la valeur à adopter ?
3. Quel est l’écart-type de cette valeur ?
4. Quelles sont les limites entre lesquelles on a la certitude pratique (99%) que
la longueur est comprise ?
Enonce n°4
On a mesuré 12 fois une même distance au moyen d’un ruban de 10 mètres. Les
résultats obtenus sont les suivants :
301,26 m 301,30 m 301,35 m 301,42 m 301,33 m 301,34 m
301,38 m 301,42 m 301,29 m 301,48 m 301,40 m 301,37 m
Enonce n°5
Demandes :
1. Quelle sera l’erreur systématique résultante Ea ?
2. Quel sera l’écart-type résultat Et ?
3. La distance mesurée sera :
− correcte ? - trop longue ? - trop courte ?
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