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Terminale S - AP1

Mesures et Incertitudes
Objectifs : Savoir identifier les sources d’erreurs lors d’une mesure
Savoir évaluer les incertitudes (aléatoires et systématiques) associées à une mesure
Savoir présenter le résultat d’une mesure (maitriser l’usage des CS et l’écriture scientifique)

1/ Savoir présenter le résultat d’une mesure :


a- Pourquoi les erreurs de mesures sont inévitables ?
En sciences expérimentales, il n’existe pas de mesures exactes. Les mesures sont entachées d’erreurs plus ou
moins importantes en fonction de la qualité des instruments, de l’habileté du manipulateur . . .
La mesure ne pouvant être absolument précise, il existe inexorablement un écart entre la valeur obtenue et la
valeur exacte (appelée valeur vraie). Cet écart est appelé erreur de mesure.
Lors d’une mesure, le scientifique cherche à réduire l’erreur donc il doit être capable de l’identifier et de
l’estimer.

On classe les erreurs en deux familles :


 Les erreurs aléatoires qui sont généralement liées à la maladresse du manipulateur et qui varient d’une
mesure à l’autre de manière fortuite. Ces erreurs sont difficilement corrigeables et nécessitent de
prendre en compte une valeur moyenne sur plusieurs mesures.
 Les erreurs systématiques qui sont généralement liées à l’appareil de mesure (mauvais étalonnage) et qui
se reproduisent à l’identique d’une mesure à l’autre. Si elles sont identifiées, les erreurs systématiques
peuvent être éliminées en effectuant la correction adaptée.

Q1 : Associer des exemples aux sources d’erreurs suivantes :

SOURCES D’ERREURS EXEMPLES

Manipulateur

Instrument utilisé

Variabilité de la grandeur
mesurée

Protocole inadapté
Q2 : Parmi les sources d’erreurs citées en Q1, lesquelles sont aléatoires ? systématiques ?

b- Présentation d’un résultat :


Présenter le résultat d’une mesure consiste à indiquer la valeur de la grandeur mesurée avec son unité, mais
aussi à préciser l’incertitude de la mesure pour informer sur sa précision.

Présentation du résultat d’une mesure : iM = (m ± ΔM) unitéi


M : grandeur mesurée (ex : vitesse, température, masse . . .)
m : valeur de la mesure (exprimée préférentiellement avec l’écriture scientifique)
ΔM : incertitude de la mesure (arrondie à la valeur supérieure avec un seul chiffre significatif)
Le dernier chiffre significatif de m est incertain, il doit être situé à la même position décimale que celui de ΔM

Comme on ne peut pas avoir accès à la valeur vraie d’une mesure, on présente le résultat avec un intervalle
de confiance à l’intérieur duquel se trouve la valeur vraie. iL’intervalle de confiancei est centré sur la valeur
mesurée m et a pour demi-largeur l’incertitude ΔM : [[ m-ΔM ; m+ΔM ]]
En général, la largeur de cet intervalle est choisie pour avoir au moins 95% de chance de trouver la valeur
vraie à l’intérieur. La qualité de la mesure est d’autant meilleure que l’incertitude associée est petite.

𝚫𝐌
Pour évaluer la qualité d’une mesure, on peut également indiquer son incertitude relative :
(plus l’incertitude relative est petite, plus la mesure a été précise) 𝐦

Q3 : Des longueurs d’ordre de grandeurs très différents ont été mesurées avec des incertitudes différentes :
- la largeur d’une feuille de papier mesurée au demi-millimètre près : L = (21,00 ± 0,05) cm
- le rayon de la planète Mars mesuré à 100m près : R = (3396,2 ± 0,1) km
Quel est le chiffre incertain dans chacune des deux valeurs ? Laquelle des deux mesures a été la plus précise ?
2/ Comment évaluer l’incertitude d’une mesure :
a- Cas d’une mesure unique :
La mesure est unique lorsqu’elle n’a été faite (ou ne peut être faite) qu’une seule fois

- Dans le cas où l’appareil de mesure est gradué, l’incertitude ΔM sur la mesure est égale à la moitié de la
plus petite graduation de l’appareil.
- Dans le cas où l’appareil de mesure a un affichage numérique, l’incertitude ΔM sur la mesure est égale au
plus petit écart possible entre deux valeurs mesurées.
- Dans le cas où l’appareil de mesure a un affichage analogique, si la valeur affichée ne se stabilise pas et
fluctue entre deux valeurs extrêmes, la valeur accordée à la mesure est la moyenne de ces deux valeurs.
L’incertitude ΔM est alors égale à la moitié de l’écart entre les deux valeurs extrêmes.

Q4 : Présenter les résultats des mesures suivantes :

a) Abscisse x de l’index sur le banc d’optique b) Vitesse indiquée par un tachymètre c) Thermomètre

axe gradué en mm

d) Durée Δt entre émission et réception des ondes US e) Balance précise au cg

signal de
l’émetteur signal du
récepteur

Balayage : 0,2 ms/div


Dans le cas d’un phénomène périodique, on peut réduire l’incertitude en mesurant la longueur ou la durée
de plusieurs périodes.

Exemple :
Pour mesurer l’interfrange i d’une figure d’interférences, on peut réduire l’incertitude en mesurant la distance
correspondant à n interfranges. L’incertitude est alors divisée par n (c’est comme utiliser un instrument n fois
plus précis, ou encore diviser la graduation de l’instrument par n).

échelle 1 :1

Q5 : Déterminer l’interfrange avec le plus de précision et présenter votre résultat avec son incertitude.
Faites de même pour la période T de la tension et la longueur d’onde de l’onde à la surface de l’eau ci-dessous

Echelle 1:5 Balayage : 1,4 ms/div


b- Cas d’une mesure effectuée plusieurs fois :
Lorsqu’un même opérateur répète plusieurs fois le mesurage de la même grandeur, dans les mêmes
conditions expérimentales, il peut trouver des résultats différents. Il en est de même pour des opérateurs
différents réalisant simultanément le mesurage de la même grandeur avec du matériel similaire.
Dans de tels cas, on utilise des notions de statistiques pour analyser les résultats. Par exemple, la meilleure
valeur à retenir pour la grandeur mesurée est la valeur moyenne m ̅ des mesures effectuées. L’incertitude
(appelée dans ce cas « incertitude de répétabilité ») est liée à l’écart-type de la série de mesures, au nombre
de mesures n indépendantes et au facteur d’élargissement k (qui dépend du nombre de mesures réalisées et
du niveau de confiance choisi). De manière générale, la répétition des mesures améliore la précision.

Q6 : Pour mesurer la durée Δt de la course du 100m d’Usain Bolt lors de son record du monde (16 août 2009,
Berlin), des élèves de terminale utilisent un même chronomètre et effectuent chacun leur tour une mesure à
partir d’un enregistrement TV. Les valeurs de leurs mesures sont regroupées dans le tableau suivant :
Elève 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Δt 9,49 9,50 9,49 9,87 9,53 9,56 9,84 9,52 9,52 9,55 9,58 9,74 9,53 9,55 9,58 9,59 9,52 9,49

Déterminer la valeur moyenne et l’incertitude de répétabilité dans le cas où k=2. Quel est le pourcentage de
valeurs mesurées comprises dans l’intervalle [ m
̅ - 2 ; m
̅ + 2 ] ?
3/ Cas d’une mesure indirecte :
Pour une grandeur obtenue par calcul (exemple de la concentration molaire : C = n/V), l’incertitude (ici : ΔC)
se calcule à partir des incertitudes des grandeurs utilisées pour le calcul (ici : Δn et ΔV). Plusieurs méthodes
peuvent être utilisées en fonction du niveau de confiance choisi. En terminale S, la relation qui permet de
calculer l’incertitude est fournie ; seule son application est exigée.

Exemple de méthode calcul de l’incertitude d’une grandeur M :

 Si M résulte d’additions ou de soustractions de grandeurs M1 et M2 (ex : M = 2M1 – 3M2 ) :


L’incertitude de M est la somme des incertitudes de M1 et M2 affectés de leurs coefficients
(ex : ΔM = 2xΔM1 + 3xΔM2 )

 Si M résulte de multiplications ou de divisions de grandeurs M1 et M2 (ex : M = 4xM1xM2 ) :


L’incertitude relative de M est la somme des incertitudes relatives de M 1 et M2 sans coefficients
ΔM ΔM1 ΔM2
(ex : = + )
M M1 M2

Si les incertitudes des grandeurs et ne sont pas connues, il faut appliquer les règles suivantes :

 Si le résultat provient d’une somme ou d’une soustraction, le dernier chiffre exprimé dans le résultat est
déterminé par le dernier chiffre exprimé dans la donnée la moins précise
 Si le résultat provient d’une multiplication ou d’une division, le résultat s’exprime avec le même nombre
de chiffres significatifs que la donnée qui en comporte le moins

Q6 : Calculer la surface S d’un appartement dont les dimensions sont données sur le plan suivant :
Vous présenterez votre résultat avec son incertitude.
L1 = 8,3 m
Q7 : A partir mesures faites lors du TP2.1, calculer la vitesse des ultrasons dans l’air et présenter le résultat
avec l’incertitude correspondante :

DR1R2 = (61,25 ± 0,05) cm


Δt = (1,8 ± 0,04) ms
Tair = 23°C

Q8 : A partir des mesures faites lors du TP2.2 sur les interférences, calculer la distance b entre les deux fentes
sources et présenter le résultat avec l’incertitude correspondante :

i = (3,22 ± 0,04) mm

λ = (650 ± 1) nm

D = (1500 ± 1) mm

λ∗D
i=
b
4/ Cas d’un instrument dont on connait les caractéristiques :
Dans ce cas, l’évaluation de l’incertitude s’effectue à partir des spécifications du constructeur (tolérance de
construction, des propriétés des matériaux constituant l’instrument) et des erreurs de lecture. Les calculs se
font grâce à des lois statistiques complexes mais en terminale S, les formules qui permettent de calculer
l’incertitude sont fournies (seule leur application est exigée).

Q9 : On mesure un volume avec une éprouvette graduée de classe A (t = ± 0,25mL)


à une température de 20°C. Présenter le résultat de la mesure sachant que :
2∗t
Incertitude liée à la tolérance : Utol =
√3
2∗g
Incertitude liée à la lecture : Ulec = (g : plus petite graduation)
√12

Incertitude sur le volume versé :

Q10 : On mesure une tension avec un multimètre dont l’affichage est à 5 digits.
Présenter le résultat de la mesure sachant que la précision p indiquée sur la
notice de l’appareil est :
25.247
Pour le calibre 50V : p = « 0,1% de la valeur affichée + 2 x Digit »
2∗p
Incertitude liée à l’erreur aléatoire de l’appareil : ΔU =
√3

5/ Amélioration de la qualité d’une mesure :


Le matériel choisi doit présenter une tolérance suffisamment faible.
Le matériel doit être utilisé correctement (exemple de la lecture du niveau d’un liquide dans une éprouvette:
œil bien en face la graduation, choisir le bas du ménisque) pour éviter les erreur systématiques.

Le nombre de mesures indépendantes doit être suffisant pour réduire l’erreur aléatoire.
Lors de calculs successifs, il faut garder les résultats intermédiaires dans la mémoire de la calculatrice.

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