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Université de Provence

Licence de Physique - 3ème année (L3)


Centre de Saint Jérôme - Bât. A. Pérot

Travaux Pratiques de Physique

- 2007 -

Physique Quantique
Mécanique Rationnelle
Electrodynamique

Simona Bodea – Gaëtan Hagel


Partie introductive sur les estimations des erreurs p. 3

Physique Quantique:

Expérience de Millikan p. 9
Détermination de la constante de Rydberg p. 13

Mécanique Rationnelle:

Modèles numériques p. 18
Pendule paramétrique p. 31

Electrodynamique:

Interféromètre de Michelson p. 34
Polarisation p. 37

2
ERREURS DE MESURE ET CALCULS D'INCERTITUDE

Partie à lire avant les TP. La partie 3 (Traitement des mesures - interprétation des résultats -
estimation des erreurs) sera considérée comme de l’acquis. Chaque mesure faite lors
des TP devra être interprétée en terme de précision, de sens physique, d’interprétation
… ces différents points seront pris en compte dans la notation. Bon courage …..

1) Erreurs systématiques

A) Erreurs sur la valeur de la grandeur de référence

Par exemple :
- le décalage du zéro d'un appareil de mesure à déviation
- la valeur erronée de la température de référence d'un thermocouple
- la résistance interne d'un appareil de mesure électrique

Ce type d'erreur peut être réduit par une vérification minutieuse des appareils de
mesure avant utilisation.

B) Erreurs sur les caractéristiques des appareils de mesure

Par exemple :
- Erreur sur la sensibilité ou sur la courbe d'étalonnage
- Vieillissement du capteur (thermocouples)

Ce type d'erreur peut être réduit par un ré étalonnage fréquent de l'appareillage.

C) Erreurs dues aux conditions d'emploi

Par exemple :
- la vitesse de réponse de l'appareil est inférieure à la rapidité avec laquelle les données
sont fournies ou évoluent.
- la mesure perturbe sensiblement le système à mesurer (une sonde de mesure de
température dont la capacité calorifique ou la conductivité thermique n'est pas
négligeable).
- la résistance interne de l'appareil de mesure électrique perturbe la grandeur à mesurer

D) Erreurs dans l'exploitation des données

Par exemple :
- Réponse de l'appareil de mesure considérée comme linéaire dans tout le domaine de
mesure alors que ce n'est pas le cas.

E) Erreurs personnelles

Elles sont liées à l'observateur ou au manipulateur et sont particulièrement


flagrantes dans des sciences comme l'astronomie

3
2) Erreurs accidentelles

A) Erreurs de résolution (mobilité, lecture)

Les erreurs de mobilité sont les variations de la grandeur à mesurer qui


n'entraînent pas de variation décelable par l'appareil de mesure.

Les erreurs de lecture sont des erreurs dans l'appréciation de l'indication de l'appareil de
mesure. Dans les appareils de mesure à aiguille, elles sont dues principalement à
l'épaisseur de l'aiguille, des graduations, à l'appréciation de la coïncidence et donc aussi
au pouvoir séparateur de l'œil.

Dans les appareils digitaux la lecture est sans ambiguïté sauf si le "digit" le moins
significatif n'est pas stable. Par construction il est attribué une valeur unique à l'ensemble
des variations analogiques comprises dans une plage correspondant à une variation de
"1" du digit le moins significatif (le plus à droite !) si ce dernier est stable. En général on
considérera que l'incertitude est de ± 0,5 du dernier digit stable . A ce propos, si le
dernier digit n'est déjà pas stable, il est tout à fait illusoire de vouloir faire une mesure plus
précise en passant sur une sensibilité plus grande de l'appareil.

La combinaison de l'erreur de mobilité et de l'erreur de lecture détermine l'erreur de


résolution qui est la variation minimale de la grandeur à mesurer (mesurande) mesurable
avec un appareil donné.

B) Erreurs d'hystérésis

Il peut arriver qu'une mesure soit influencée par une mesure précédente. Ainsi
un peson à ressort soumis à une charge trop importante pourra conserver
temporairement (ou même définitivement) un allongement anormal.
Il arrive aussi qu'un appareil de mesure ne donne pas la même indication selon que l'on
atteint la valeur de la grandeur à mesurer par des variations continues croissantes ou
décroissantes c'est l'écart de réversibilité. Dans un appareil à aiguille cet écart de
réversibilité est généralement dù aux frottements. Dans ce cas, l'erreur d'hytérésis est
égale à la moitié de l'écart de réversibilité.

C) Erreurs dues à des phénomènes parasites

Par exemple : les mauvais contacts, les phénomènes d'induction dus aux fils
d'alimentation électrique et induisant des différences de potentiel parasites dans les
cordons de mesure, les capacités parasites, les vibrations, .........

D) Erreurs dues aux grandeurs d'influence

Par exemple variation de la température ambiante lors d'une série de mesures


alors que l'étalonnage de l'appareil de mesure en dépend.
Les grandes familles de grandeurs d'influence que l'on doit prendre en compte sont : les
conditions climatiques (humidité, pression, température), les conditions mécaniques
(accélération, contraintes, ...), électriques (champ magnétique, charges électriques, ...),
chimiques (corrosion). Dans les mesures industrielles en milieu hostile il faudra prendre
aussi en compte des phénomènes tels le givre, les moisissures, le feu, les atmosphères
corrosives, etc.

4
La réduction des erreurs accidentelles peut se faire en utilisant des blindages (inductions
parasites), des températures stabilisées (grandeurs d'influence), des détections
synchrones associées à des modulations ( élimination de signaux parasites ).

3) Traitement des mesures - interprétation des résultats - estimation des erreurs

Comme l'on n'accède jamais à la valeur vraie d'une grandeur on ne peut pas
connaître la valeur exacte de l'erreur commise mais on peut tenter de l'estimer.

Ainsi les erreurs accidentelles entraînent une dispersion des résultats lors de mesures
répétées. Cependant leur traitement statique permet de connaître la valeur la plus
probable de la grandeur mesurée et de déterminer l'incertitude qui lui est attachée.

Soit donc un ensemble de n expériences de mesure d'une même grandeur physique


dont les résultats constituent un ensemble de n valeurs numériques : m1, m2, m3, m4,
........, la valeur moyenne m est par définition :

m1 + m 2 + m 3 +............+m n
m=
n
Une indication de la dispersion des résultats est donnée par ce que l'on appelle l'écart
type σ .
(m1 − m )2 + (m 2 − m )2 +............+(m n − m )2
σ=
n -1

Lorsque les erreurs accidentelles affectant les différentes mesures (mesurages) sont
indépendantes, la probabilité d'obtention des différents résultats satisfait à la loi de
Gauss.

Ainsi la probabilité P(m1,m2) d'obtenir comme résultat d'une mesure une valeur
comprise entre les deux valeurs m1 et m2 peut s'écrire :
m2
P(m1,m 2 ) = ∫ p(m)dm
m1

où p(m) est la densité de probabilité pour la valeur "m" de la mesure.

Dans le cas d'une loi de Gauss on a :


(m−m )2

1 2σ 2
p(m) =
σ 2π
e
La valeur la plus probable de la grandeur physique est la valeur moyenne m des
différentes mesures mais a condition bien sur que la mesure ne soit pas entachée d'une
erreur systématique.

La probabilité d'apparition d'un résultat de mesure dans un domaine centré sur la valeur
moyenne m est donné par le tableau suivant :

P(m ± σ ) = 68,27 %
P(m ± 2σ) = 95,45 %
P(m ± 3σ) = 99,73 %
5
4) Catégories d'erreurs

A) Erreur absolue

L'erreur absolue est la différence algébrique entre la mesure m et la valeur vraie a .

erreur absolue -> (m - a)

Cependant la valeur vraie a n'est pas connue il faudra donc prendre la valeur
conventionnellement vraie ou la moyenne arithmétique ce qui conduira à l'erreur absolue
apparente.

B) Erreur absolue apparente

C'est la différence algébrique entre la mesure et la moyenne arithmétique d'une


série de mesures.

Erreur absolue apparente -> (m - m)

C) Erreur relative

C'est le quotient de l'erreur absolue par la valeur vraie de la grandeur.

Mais comme la valeur vraie n'est pas accessible on prendra le quotient de l'erreur
absolue apparente par la valeur de comparaison utilisée pour son calcul (valeur
conventionnellement vraie ou moyenne arithmétique).

Δa a − m m − m
= =
a a m
Une évaluation de l'erreur absolue apparente (incertitude) Δa peut se faire très
simplement en prenant la valeur moyenne de l'écart maximum entre les valeurs trouvées
lors de la série de mesures.
m − m min
Δa = max
2
Toutefois c'est la courbe de Gauss qui est la meilleure indication de la qualité des
résultats dans le cadre des erreurs accidentelles.

Attention : comme on le voit la détermination de l'incertitude ou erreur limite


ne prend pas en compte les erreurs systématiques.

5) Incertitude dans la mesure indirecte d'une grandeur

Dans ce cas la grandeur est fournie par une loi physique.

Les lois physiques sont des lois expérimentales elles doivent donc être
considérées comme exactes dans la limite de la précision des appareils de mesure.

Les lois physiques liant plusieurs grandeurs peuvent se présenter sous la forme :

6
a) d'une somme ou d'une différence
b) d'un produit ou d'un rapport
c) d'une fonction mathématique quelconque

A) Somme ou différence

Soit c=a+b
g - Δa < a < g + Δa
h - Δb < b < h + Δb

(g + h) - (Δa + Δb) < (a + b) < (g + h) + (Δa + Δb)


(g - h ) - (Δa - Δb) < ( a - b) < (g - h ) + (Δa - Δb )

Puisque les incertitudes peuvent être de signes contraires, on voit que :


l'incertitude absolue maximale sur une somme (ou une différence) est égale à
la somme des incertitudes absolues maximum sur les différents termes.

(g + h) - (Δa+ Δb) < (a + b) < (g + h) + (Δa + Δb)


(g - h ) - (Δa+ Δb) < (a - b) < (g - h ) + (Δa + Δb)

B) Produit ou rapport

Soit c= a x b
c + Δc = ( a + Δa) . (b + Δb)

c + Δc = a.b + a.Δb + b.Δa + Δa.Δb

Δc Δa Δb Δa.Δb
c = a + b + a.b
négligeable

L'incertitude relative maximum sur un produit ou sur un rapport est égale à la


somme des incertitudes relatives maximum sur les différents facteurs.
Δc Δa Δb
c = a + b

C) Fonctions quelconques

On peut remarquer dans les calculs précédents que les erreurs peuvent être
assimilées au module des différentielles :

Δa = da

Soit alors la fonction : c = f (a , b)

on obtient en différenciant dc = f'a . da + f'b . db

en passant aux incertitudes Δc = f'a . Δa + f'b . Δb

Un procédé commode consiste à prendre la dérivée logarithmique.

Soit par exemple une loi du type c = aα . bβ

Prenons le logarithme
Ln c = α Ln a + β Ln b
7
La dérivée de l'expression sera :
dc da db
c = α a + β b Passons maintenant aux incertitudes en prenant le module

Δc Δa Δb
c = α a  +  β b 

Attention, avant de prendre les modules il faudra séparer les termes indépendants et
regrouper ceux dépendant d'une même incertitude.

8
EXPERIENCE DE MILLIKAN

1-Principe

La manipulation a pour but de refaire d'une manière simplifiée l'expérience


historique par laquelle Millikan, en 1909, a déterminé la valeur exacte de la charge "e" de
l'électron. Elle consiste à étudier le mouvement d'une gouttelette d'huile chargée,
soumise au champ électrique d'un condensateur plan. Soit :
4
a: le rayon de la goutte, m: sa masse = πa 3 ρ , q: sa charge, v: sa vitesse de
3
chute, V: la différence de potentiel entre les armatures du condensateur, d: la distance
v
des armatures du condensateur, E: le champ électrique à l'intérieur du condensateur = ,
€ d
3
ρ : la masse spécifique de l'huile = 800 Kg/m , ρ': la masse spécifique de l'air = 1,29
Ns
Kg/m3, n: le coefficient de viscosité de l'air = 18 ⋅10−6 2
m €
€ Les forces qui s'exercent sur la goutte
€ sont :
4 3
1°) - son poids = πa ρg
3 €
4
2°) - la poussée d'Archimède due à l'air: = πa 3 ρ 'g
3
3°) - la€force due à la résistance de l'air: 6πn a v
4°) - la force électrostatique: qE

L'équation du mouvement de € la sphérule est donc (en prenant un axe de

référence vertical descendant):
dv 4
m = πa 3 ( ρ − ρ ')g - qE - 6πn a v
dt 3

qui a pour solution, pour une vitesse initiale nulle :


€ 4 3
πa ( ρ − ρ ')g - qE -6πn a
v= 3 (1− exp t)
6πn a m

Le coefficient de t dans l'exponentielle étant très grand, celle-ci devient négligeable au


€ bout d'un temps court (de l'ordre de 10-4 s) et l'on peut admettre que la goutte acquiert
instantanément sa vitesse limite :
4 3
πa ( ρ − ρ ')g - qE
v= 3
6πn a
Dans cette relation les deux seules inconnues sont q et a, si l'on mesure v et E.
9

Les équations nécessaires seront obtenues de la façon suivante :

1°)E = 0
On mesure la vitesse limite de chute libre de la goutte dans l'air :
4 3
πa ( ρ − ρ ')g 2 a 2 ( ρ − ρ ')g
v= 3 = ⋅
6πn a 9 n

2°)v= 0
€ On immobilise la goutte par l'action d'un champ électrique calculable :
4 3
πa ( ρ − ρ ')g = qE
3
d'où l'on tire :
nv d
a=3 et q = 6πn a v
€ 2( ρ − ρ ')g V

2-Description de l'appareil
€ Il se€compose de deux parties:
L'appareil proprement dit qui comprend, montés sur un même socle: le condensateur
plan, un microscope à oculaire micrométrique, le nébuliseur d'huile, le système
d'éclairage, Le générateur à voltmètre incorporé qui délivre une tension continue réglable
de 0 à 600 Volts. Il fournit également le courant nécessaire à la lanterne d'éclairage. Le
condensateur est constitué de deux plaques d'alliage léger parfaitement dressées et
distantes de 6 mm. Il est parfaitement isolé par une plaque de base en matière plastique
et un capot de plexiglas. Il est facilement amovible et se monte sur le support par une
goupille et un ergot de centrage. Deux trous latéraux percés dans le capot laissent le
passage aux fiches bananes permettant de connecter les plaques du condensateur au
générateur. Le capot est également percé de deux petits trous par lesquels entrent les
gouttelettes d'huile obtenues en pressant vivement la poire du nébuliseur; certaines se
chargent par frottement.
électrode supérieure

gouttes
d'huile

alimentation
haute tension électrode inférieure lunette

schéma de principe

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Le microscope, fixé sur le même support, a un objectif à long foyer qui permet de viser,
à travers un verre plan serti dans le capot, les gouttelettes d'huile qui tombent selon l'axe
du condensateur et se détachent comme des points brillants sur fond sombre. Son
oculaire possède un réticule. Le système d'éclairage est également fixé sur le support, il
comprend une lanterne et une optique. Cet ensemble est fixé sur un socle par une tige
télescopique permettant de mettre le microscope à hauteur convenable. Le générateur
délivre une tension continue réglable de 0 à 600 volts par un potentiomètre. Il est muni
d'un voltmètre. Un voyant lumineux indique que l'appareil est sous tension. Deux
bornes latérales fournissent la tension de 6 volts nécessaire à la lanterne.

3-Manipulation
Déterminer le grandissement du microscope en nombre de graduations du réticule
par millimètre. Pour cela, retirer le condensateur de son support en le tirant vers le haut ; la
goupille de centrage est percée d'un trou dans lequel on va poser la tige de l'échelle
micrométrique.
Régler le tirage de l'oculaire pour voir nettement le réticule qui est à l'intérieur puis,
en agissant sur le bouton de la crémaillère, régler le microscope pour voir nettement
l'échelle millimétrique. Superposer les graduations (le microscope peut tourner d'un petit
angle autour de son axe de fixation). Définir l'incertitude.
Remettre le condensateur à sa place. Connecter les douilles rouge et bleu du
générateur aux plaques haute et basse du condensateur. Connecter la prise de courant
de la lanterne aux bornes marquées 6V et allumer la lanterne.
Sans polariser les armatures, vaporiser des gouttes et les observer.
Quand le mouvement tourbillonnaire a cessé, mettre la tension et repérer la ou les
gouttes qui sont freinées par le champ électrique. Retenir celle que l'on parvient à
immobiliser avec une tension convenable.
La profondeur de champ du microscope est faible et l'on peut observer les
gouttes en avant ou arrière de la zone initialement visée en modifiant légèrement le
réglage du microscope par le gros bouton moleté.
Si la goutte choisie est sur le bord du champ, on peut l'amener au centre en
tournant un peu le microscope.
Noter la tension permettant d'immobiliser parfaitement la goutte.
Couper la tension et déclencher simultanément un chronomètre. Mesurer le temps
mis par la goutte repérée pour franchir un certain nombre de graduations du micromètre
oculaire.
Calculer la vitesse de chute compte tenu du grandissement de l'objectif du
microscope.
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En déduire la charge de la goutte.
Faire un grand nombre d' expériences avec plusieurs gouttes.
Placer les résultats sous la forme d'un histogramme. Constater que les valeurs
trouvées mettent en évidence la nature discontinue de la charge électrique.

Remarque: pour de meilleurs résultats, choisir de petites gouttes.

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Détermination de la constante de Rydberg

But:
A partir des mesures de longueur d'onde des raies de la série de Balmer du
spectre de l'hydrogène on calcule la valeur de la constante de Rydberg.

Expérience:

Un tube à décharge contenant de la vapeur d'eau est placé devant la fente


d'entrée d'un spectroscope constitué d'un goniomètre sur la platine duquel un réseau de
diffraction sert de disperseur. Sous l'action de la décharge les molécules d'eau sont
dissociées et dans le riche spectre d'émission du tube (spectre de bande de la molécule
d'eau, raies d'éléments parasites …) on observe des raies de l'atome d'hydrogène,
celles situées dans le domaine visible. Cette série de raie est appelée "série de
Balmer".

Réseau de diffraction.

La formule générale des réseaux est:


sin α − sin β = kNλ
avec α l’angle d'incidence, β l’angle de diffraction, k l’ordre du spectre diffracté et N le
nombre de traits du réseau par unité de longueur (on utilise ici un réseau avec N = 600
€ traits/mm). Dans le cas d'une incidence normale et dans le premier ordre ( k = ±1) on
€ obtient: sin β = ±Nλ€ . € €


Rayon incident
Rayon incident

α
Réseau Réseau

K=-1

K=0 K=-1 K=1


K=1
K=0

13
On s'affranchit de la détermination de la valeur origine des angles en faisant une mesure à
δdroit − δgauche
droite et une mesure à gauche ainsi β =
2

Spectre de l'hydrogène.€
A partir du modèle atomique élémentaire de Bohr l'énergie E n d'un niveau n est donnée
par:
e 4 me 1
En = − 2 2 2 avec n =1, 2, 3 …
8ε0 h n €
et:
ε0 = 8.8542 10-12 Fm-1, e = 1.6021 10-19 C , me = 9.1091 10-31 kg , h = 6.6256 10-34 Js

n=∞
13.6 eV

n=4

n=3

Série de Balmer

n=2

Série de Lyman

0 eV n=1

Diagramme d'énergie de l'atome d'hydrogène

Les raies émises correspondent aux transitions entre deux niveaux d'énergie, leur
e 4 me 1 1
énergie est donnée par: hγ nm = 2 2 ( 2 − ) avec m > n , n = 1,2,3 …
8ε0 h n m2


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et γ nm fréquence de la radiation observée. Les mesures sont généralement des
c
longueurs d'onde et on a la relation: γ nm = avec c = 2.99795 108 ms-1
λnm
€ 1 1 1 e 4 me
Finalement: = R( 2 − 2 ) avec R =
λnm n m 8ε0 2h 3c

Les séries de raies sont associées au niveaux d'énergie le plus bas:
n = 1€série de Lyman: les raies sont
€ situées dans l'ultra violet
n = 2 série de Balmer: les raies sont situées dans le visible
n = 3 série de Paschen: les sont situées dans l'infrarouge
n = 4 et au delà les raies sont infrarouges

Mesures:

A l’aide du spectroscope (voir réglage du goniomètre ci-dessous) mesurer la longueur


d'onde des raies les plus intenses Hα_, Hβ_, Hγ_ situées respectivement dans le rouge, le
bleu, et le violet. En déduire à chaque fois R, donner la valeur moyenne de R et
l'incertitude sur R et comparer avec la valeur obtenue par le calcul utilisant les valeurs
actuellement admises des constantes fondamentales.

Réglage du goniomètre.
Le goniomètre est muni d'une lunette pouvant tourner autour d'un axe vertical, sa
position est repérable par une lecture sur un cercle gradué (limbe) exactement
perpendiculaire à cet axe. Celui ci porte un plateau mobile, réglable en hauteur et
orientable par trois vis calantes. On peut faire tourner la lunette autour de l'axe, et le
plateau sur lui même de façon indépendante. La lunette comme le plateau peuvent être
immobilisés par des vis de blocages; à partir d'une position bloquée, de petits
déplacements peuvent être effectués au moyen de vis micrométriques.
Un collimateur constitué d'une fente d'entrée et d'un objectif est placé à hauteur de la
lunette. Il est lié rigidement au limbe. La fente peut être amenée dans le plan focal de
l'objectif en agissant sur une bague moletée permettant de réaliser un faisceau de
rayons parallèles qui intercepte l'axe de rotation du système.
La lunette est constituée d'un objectif achromatique, d'un réticule et d'un oculaire.
L'ensemble oculaire-réticule est mobile et le réticule peut être placé exactement dans le
plan focal de l'objectif en agissant sur une bague moleté. Un dispositif constitué d'une
petite lampe et d'un miroir semi-réfléchissant situé à l'intérieur de la lunette permet
d'éclairer le réticule.

15
a) Réglage à l'infini de la lunette.
On règle l'oculaire pour obtenir une image parfaite du réticule, puis on place sur le
plateau mobile un support portant un miroir. On cherche alors l'image du réticule donnée
par le miroir, pour cela il peut être nécessaire de faire tourner la platine et de la basculer
autour de l'axe vertical (au moyen des trois vis de positionnement). L'image du réticule
étant obtenue on règle la netteté en faisant varier le tirage de l'objectif au moyen de la
molette jusqu'à obtenir une image nette du réticule et de son image dans le miroir. Cette
méthode de réglage par auto collimation permet de placer exactement le réticule dans le
plan focal de l'objectif.

b) Réglage simplifié de l'orthogonalité.


On place le plan du miroir le plus exactement parallèle à deux des vis de réglage
de la platine; on observe l'image du réticule donnée par une face du miroir puis celle
obtenue après une rotation de 180° de la platine par la même face. A priori le plan de
ce miroir et l'axe de la lunette ne sont pas orthogonaux. Le réglage consiste à amener en
coïncidence le réticule et son image obtenue dans le miroir. Ces images ne coïncident
généralement pas avec le réticule mais en sont situées de part et d'autre. On amène en
coïncidence ces images en jouant moitié avec la vis de réglage de la platine permettant
le basculement du miroir par rapport à l'axe passant par les deux autres vis, et moitié
avec la vis de réglage du basculement de la lunette, puis on tourne la platine de 180°;
on observe alors que l'écart entre les images et le réticule est réduit. On reprend le
réglage précédemment décrit. Après trois ou quatre rotations le réglage doit être
achevé. La lunette ce déplace alors dans un plan parfaitement perpendiculaire à l'axe du
système.

c) Réglage de la mise au point du collimateur.


Le collimateur doit fournir un faisceau de rayons parallèles. Pour cela on cherche l'image
de la fente d'entrée du collimateur vue à travers la lunette. Le réglage sera correct
lorsque, en agissant sur la bague de réglage du collimateur, la fente sera vue nettement.

d) Repérage des angles.


On fait la lecture des angles au moyen d'un oculaire qu'il est nécessaire de régler à sa
vue. Le limbe est gradué en degrés, une graduation de 60 minutes solidaire de la lunette
permet d'apprécier la valeur de l'angle à 20 secondes près environ.

16
Faisceau réfléchi sur le miroir de réglage
Axe de la lunette
Miroir
n Axe du
Fente lunette collimateur

Pivot
collimateur Vis calantes vis de
réglables réglage
de la
Axe de rotation lunette hauteur
de mesure

Limbe

Eléments fixes Eléments pouvant pivoter autour de l'axe

1er réglage: l'axe


de la lunette est
rendu
perpendiculaire au
miroir

Après rotation de la
platine, l'axe de la
lunette n'est plus
perpendiculaire au
miroir

On rattrape en
agissant par
moitié sur la
lunette et moitié
sur la platine

On recommence une rotation de 180° de la platine suivie du


basculement moitié sur la platine et moitié sur la lunette
17
MODELES NUMERIQUES

Travaux pratiques numériques pour la mécanique rationnelle (Y. Elskens)

Exploration de quelques modèles sous Matlab

On étudiera les mérites de deux schémas d’intégration numérique et les


propriétés des trajectoires de trois modèles dynamiques, à l’aide de modules rédigés en
Matlab.

Modules fournis :
condini.m : fichier des conditions initiales et paramètres de calcul
evolution.m : fichier d’intégration et de production de graphes
Ces modules appellent les deux modules auxiliaires force.m et energie.m qui ne
doivent pas être modifiés. On pourra utiliser des modules condini.m personnels.
Modèles (paramètre mf) :
mf = 1 : oscillateur harmonique, de pulsation w=1 et masse m=1
mf = 2 : particule de masse m=1 dans un double puits quartique symétrique
mf = 3 : pendule simple, de masse m=1 dans un champ de gravité g=1
Méthodes d’intégration (paramètre mi) :
mi = 1 : méthode d’Euler
mi = 2 : méthode saute-mouton

Objectif : produire une étude comparative sur les deux schémas d’intégration et sur le
choix de leurs paramètres, accompagnée d’illustrations graphiques commentées (noms
des axes, valeurs des paramètres, ...). Il est conseillé de comparer avec une étude
analytique des systèmes considérés. Il est permis d’utiliser les fonctions subplot et de
porter plusieurs courbes sur un graphe (voir manuel Matlab).

Remarque : si l’énergie n’est pas conservée pour l’oscillateur harmonique, vérifier par
exemple si elle croît exponentiellement avec plot (ttj, log(etj))...

18
Exemple d’un extrait de session :
Matlab> condini
Matlab> evolution
Matlab> plot (ttj, etj) % pour revoir le graphe de l’énergie en fonction du temps
Matlab> plot (qtj, ptj) % pour revoir le portrait de phase
Matlab> qt1 = qtj ; pt1 = ptj ; tt1 = ttj ; et1 = etj ;
Matlab> mf1 = mf ; mi1 = mi ; nt1 = nt ; dt1 = dt ;
% sauvegarder une première trajectoire numérique
Matlab> mi = 2 % pour changer de méthode d’intégration
Matlab> nt = 50 ; tfin = 50 % pour dégrader la précision de l’intégrateur
Matlab>evolution ;
Matlab> plot (tt1, qt1, ‘-‘, ttj, qtj, ‘.’) % pour comparer deux trajectoires numériques

Annexe : fichiers matlab 

evolution.m

% Integration numerique en mecanique rationnelle


%
% DONNEES (recapitulation)
% -------
% conditions initiales
[q0 p0 t0]
% force dans le modele : mf
% 1 = oscillateur harmonique
% 2 = double puits
% 3 = pendule
% schema d'integration : mi
% 1 = Euler
% 2 = saute-mouton
[mf mi]
% controle de l'integration
dt = tfin / nt ;
[tfin nt dt]
%
% INITIALISATION
% --------------
ttj = (1:(nt+1)) * 0 ;
qtj = ttj ;
ptj = ttj ;
ttj(1) = t0 ;
qtj(1) = q0 ;
ptj(1) = p0 ;
%
% EVOLUTION
% ---------
for it = 1:nt
nouv = increment(qtj(it),ptj(it),ttj(it), mf,mi,dt) ;

19
qtj(it+1) = nouv(1) ;
ptj(it+1) = nouv(2) ;
ttj(it+1) = nouv(3) ;
end
etj = energie(qtj,ptj,ttj,mf) ;
%
% EXPLOITATION DES RESULTATS
% --------------------------
plot3 (ttj, qtj, ptj) ;
plot (ttj, qtj) ;
plot (ttj, ptj) ;
plot (ttj, etj) ;
plot (qtj, ptj) ;

condini.m

% conditions initiales
%
q0 = 0.1 ;
p0 = 0.0 ;
t0 = 0.0 ;
%
% force dans le modele : mf
% 1 = oscillateur harmonique
% 2 = double puits
% 3 = pendule
%
mf = 1 ;
%
% schema d'integration : mi
% 1 = Euler
% 2 = saute-mouton
%
mi = 1 ;
%
% controle de l'integration
%
tfin = 50 ;
nt = 1000 ;

increment.m

function avance = increment(q0, p0, t0, mf, mi, dt)


%
if (mi == 1) % Euler
qt = q0 + p0 * dt ;
f = force(q0, mf) ;
pt = p0 + f * dt ;
tt = t0 + dt ;
elseif (mi == 2) % saute-mouton
q1 = q0 + p0 * dt / 2 ;
f = force(q1, mf) ;
pt = p0 + f * dt ;

20
qt = q1 + pt * dt / 2 ;
tt = t0 + dt ;
end
avance = [qt pt tt] ; % nouvelles valeurs

force.m

function f = force (q, mf) ;


% force
if (mf == 1) % oscillateur harmonique
f=-q;
elseif (mf == 2) % double puits quartique symetrique
f = q - q.^3 ;
elseif (mf == 3) % pendule normalise
f = - sin(q)
end ;

energie.m

function e = energie(q,p,t,mf)
% energie
if (mf == 1)
e = p.^2 / 2 + q.^2 /2 ;
elseif (mf == 2)
e = p.^2 / 2 - q.^2 / 2 + q.^4 / 4 ;
elsefi (mf == 3)
e = p.^2 / 2 + 1 - cos (q) ;
end

21
Annexe

Intégration numérique d'équations différentielles


Généralités

Introduction

L'évolution de nombreux systèmes physiques est décrite par des équations


différentielles, c'est-à-dire des équations de la forme
dx d 2 x d n−1x d n x
F(x, , 2 ,..., n−1 , n ,t) = 0 (1)
dt dt dt dt
où x est un vecteur décrivant l'état du système au temps t (par exemple, les courants et
tensions aux bornes de divers éléments d'un circuit électrique). En définissant le vecteur
€ dx d 2 x d n−1x
y = (x, , 2 ,..., n−1 ,t), on réécrit l'équation (1) comme
dt dt dt
dy
F(y, ) = 0 (2)
dt
€ ou, en résolvant (2) par rapport à  ,
dy
= f(y) (3)
€ dt
Ici, y et f sont deux vecteurs à N composantes. L'équation (1) est une équation
différentielle ordinaire du premier ordre (en t) pour la fonction y(t).

Etant donnée une condition initiale y(0) = y 0 en t = 0, le problème de Cauchy
consiste à déterminer une fonction du temps z(t) telle que
z(0) = y(0) (4)
dz(t)
= f(z(t))
dt
Du fait que la dérivée de y n'est pas connue explicitement en fonction de t mais
seulement via une fonction de l'inconnue y, ce problème est beaucoup plus difficile que
€ la recherche d'une primitive (solution de   dy = g(t) ). Un grand nombre de méthodes
dt
analytiques et numériques ont été développées pour "intégrer l'équation différentielle",
c'est-à-dire résoudre le problème de Cauchy.

D'un point de vue numérique, il est impossible de travailler avec des fonctions
dépendant d'un temps continu1. On discrétise le temps en pas Δt :
t = mΔt (5)


1 Il serait irréaliste de vouloir utiliser les techniques du calcul symbolique (ou calcul formel),

beaucoup plus complexes et moins versatiles que celles du calcul numérique.

22
Si Δt est petit, y(t+ Δt ) est voisin de y(t) et peut se calculer par la formule de Taylor :
y(t+ Δt ) = y(t) + Δt + + o( Δt 2) (6)
dy
Or, = f(y)
€ dt €
€ d 2 y df€ dy
2
= (y) • € (7)
dt dy dt
€ ..........
ce qui permet d'exprimer y(t+ Δt ) comme une fonction explicite de Δt et y(t).

Le problème de programmation
€ €
On veut étudier y(t) sur un intervalle 0<t<T. Appelons z(t) l'approximation
numérique de y(t). Le calcul numérique produira des valeurs successives

z(0) =y0, z(t+ Δt ), ... z(m Δt ), .... (8a)

jusqu'à z(T) = z(K Δt ). Ces valeurs ne peuvent pas être conservées en mémoire

centrale durant €
toute l'exécution du programme : elles seront enregistrées
systématiquement sur un fichier de résultats sous la forme d'une table numérique

0 z(0)
..... ..... (8b)
T z(T)

Dans la mesure où le calcul de la table (8) peut être long, il est souhaitable de ne
pas devoir le répéter lorsqu'on change de présentation graphique. Il est donc préférable
de disposer d'un deuxième programme exploitant cette table. Par exemple, si z est un
vecteur à 3 composantes (z1, z2, z3), on tracera le graphe de z1(t), ou une trajectoire
projetée dans le plan (z1, z2), ou une vue en perspective.

Remarque : On peut aussi ne mémoriser qu'une partie des résultats (ti, z(ti)),
correspondant à des valeurs particulières de t (stroboscopie) ou z (section de Poincaré).

Qualités fondamentales d'un algorithme

Une méthode d'intégration numérique doit posséder certaines qualités entre


lesquelles il est souvent nécessaire d'admettre un compromis.

23
z(t + Δt) − z(t)
a. Cohérence : pour Δt → 0, il faut que → f(z(t)) . La cohérence est
Δt
caractérisée par l'ordre. Une méthode est du s-ème ordre si l'erreur théorique z(t+ Δt )-
y(t+ Δt ) (lorsque
€ z(t)=y(t)) varie comme C(s) Δt pour Δt → 0. Dans ce cas, l'erreur sur
s+1

la valeur finale z(T) varie à peu près€comme C(s) Δt s+1 T/ Δt = C'(s) Δt s.



€ b. Précision : il faut que z(t+ Δt ) soit€"proche" de
€ y(t+ Δt ) pour des valeurs de Δt pas
trop petites. En particulier, on souhaite que€ Δz=€z(t+ Δt ) - € z(t) ne soit pas trop petit (ni
trop grand) par rapport à z(t) puisqu'il faudra additionner Δz et z(t), ce qui engendre des
erreurs d'arrondi2. € € €
€ €

2 A l'extrême, on voit parfois des programmes obtenir Δz et Δt si petits que z et t ne sont pas
du tout incrémentés : ils bouclent

24
€ €
Pour estimer l'erreur sur Δz, on calcule de deux manières :
- en un pas Δt : z(t) z(t+ Δt ) = z(t) + Δz 1
- en deux pas Δt /2 : z(t) ? z(t+ Δt /2) ? z(t+ Δt ) = z(t) + Δz 2.

On jugera le calcul satisfaisant si Δz 1 et Δz 2 sont assez proches l'un de l'autre (dans

l'absolu €
ou relativement). €
€ € € €
€ sur €z(t) ne devrait pas causer une erreur beaucoup plus
c. Stabilité : une petite erreur
grande sur z(t+ Δt ). Le contrôle de la stabilité est difficile. Une manière de l'exercer est
de modifier la précision numérique de la machine (changement du type des variables) ou
de calculer l'évolution de plusieurs conditions initiales voisines. Il arrive aussi que
€ soit due à la nature analytique de l'équation intégrée (voir la suite du cours).
l'instabilité

d. Efficacité : le calcul doit limiter le temps de calcul total, le volume de mémoire vive et le
nombre des appels de fonctions pour une intégration sur un intervalle donné [0,T]. On
supprimera donc les résultats intermédiaires quand ils sont devenus inutiles à la poursuite
du calcul (il faut donc les enregistrer !), et on tentera de garder un pas Δt assez grand. Le
choix de la méthode d'intégration détermine l'efficacité du programme.


e. Clarté : règle professionnelle fondamentale : un algorithme clair conduit à un
programme clair !

f. Sécurité : si les solutions explosent, ou si on ne parvient pas à satisfaire les exigences


(par exemple la tolérance sur la précision), produire un message d'erreur approprié.

g. Pertinence : il faut que les solutions numériques respectent les caractéristiques


fondamentales des solutions théoriques. Par exemple, il faut respecter d'éventuelles
propriétés de symétrie ; en mécanique, il faut souvent conserver l'énergie ; en électricité,
il faut conserver la charge électrique et respecter les lois de Kirchhoff.

Remarque : Comme la constante C(s) peut croître avec s, un algorithme d'ordre élevé
peut se révéler moins précis qu'un algorithme d'ordre bas pour le même Δt .

Méthode d'Euler €

25
C'est la méthode la plus simple : on l'obtient en tronquant la formule (6) à l'ordre le
plus bas. Elle est malheureusement peu précise, peu stable et viole parfois des
symétries. On écrit :

z(t+ Δt ) = z(t) + f(z(t)) Δt + O( Δt 2) (9)

Pour obtenir des méthodes plus satisfaisantes, on évite l'usage de la formule de Taylor

brute, qui nécessite€ le calcul
€ des dérivées de f par rapport à y : si y et f sont des
df
vecteurs à N composantes, est une matrice NxN (et le point dans (7) représente un
dy
d 2f
produit scalaire), 2 est un tenseur NxNxN, ... Pour N de l'ordre de 10, cela conduit déjà
dy
à l'évaluation et au€stockage d'un nombre inquiétant de variables ; de plus, l'évaluation
numérique de ces dérivées de f pose d'importants problèmes de précision.

Méthodes de Runge-Kutta

- Méthode du milieu (Runge-Kutta du 2ème ordre) :


Soit k1 = Δt f(z(t))
k2 = Δt f(z(t) + 1/2 k1) (10)

On prend€: z(t+ Δt ) = z(t) + k2 + O( Δt 3) (11)


- Runge-Kutta du 4ème ordre :
€ €
Soit k1 = Δt f( z(t) )
k2 = Δt f( z(t) + 1/2 k1 )
k3 = Δt f( z(t) + 1/2 k2 ) (12)
€ k4 = Δt f( z(t) + k3 )

€ : z(t+ Δt ) = z(t) + (k + 2 k + 2 k + k )/ + O( Δt 5)
On prend (13)
1 2 3 4 6

La méthode de Runge-Kutta d'ordre 4 est une méthode éprouvée. C'est la plus

simple des méthodes modernes. €

Méthode saute-mouton

L'algorithme saute-mouton de Verlet est une technique classique d'intégration de


systèmes hamiltoniens H = K(p,t) + V(q,t). Si y = (p,q), où q est le vecteur des

26


coordonnées généralisées et p est celui de leurs moments conjugués, on note f = (F,v) =
(−∂q H,∂pH) et
Δt Δt
q(t+ ) = q(t) + v(p(t), t)
2 2
Δt Δt
€ p(t+ Δt ) = p(t) + F(q(t+ ), t+ ) Δt (14)
2 2
Δt Δt
€ q(t+ Δt ) = q(t+ €) + v(p(t+ Δt ), t+ Δt )
2 2
€ €
Cette méthode est réversible
€ € et respecte rigoureusement (aux erreurs d'arrondi près) la
conservation
€ des aires dans
€ l'espace
€ de phase (elle est "symplectique"). Elle conserve
€ volumes (elle est "conservative").
donc aussi les € Elle conserve plus ou moins bien les
constantes du mouvement comme l'énergie (tests de pertinence et de précision) pour
des pas Δt beaucoup plus grands que ne le permet une méthode de Runge-Kutta.

Autres méthodes

Il arrive que z varie rapidement pour certaines valeurs de t et lentement pour
d'autres. Lorsque z varie vite, un petit pas Δt est nécessaire ; lorsqu'il varie lentement, un
plus grand pas est souhaitable. Les méthodes à pas variable modifient le pas Δt en
fonction des variations Δzet de leur précision.
D'autres méthodes tentent € d'assurer une meilleure stabilité numérique, notamment
lorsque la dynamique (1) met en jeu des échelles de temps très différentes € (systèmes
"raides"). €
Les méthodes d'"extrapolation de convergence" estiment z(T) sous la forme
limz→0 z(T;Δt) à partir d'une suite d'approximations z(T; Δt ) ; ces méthodes modernes
échappent à la classification par l'ordre.
On peut aussi modifier les algorithmes pour assurer une certaine précision
€ €
relative près des valeurs de t où certaines composantes de z s'annulent.

Bibliographie

R. W. Hockney & J.W. Eastwood, Computer simulation using particles (Adam Hilger,
Bristol, 1988).

T.S. Parker & L.O. Chua, Practical numerical algorithms for chaotic systems (Springer,
New York, 1989).

William H. Press, Brian P. Flannery, Saul A. Teukolsky & William T. Vetterling, Numerical
recipes - The art of scientific computing (Cambridge University Press, Cambridge,
1987).

Ernst Hairer, Christian Lubich, & Gerhard Wanner, Geometric numerical integration
(Springer, Berlin, 2002).
27
Préparation théorique

1. Montrez que les méthodes de Runge-Kutta d'ordre 2 et saute-mouton sont du


deuxième ordre et majorez leur terme d'erreur en fonction des dérivées de f. Montrez
que l'algorithme saute-mouton est symplectique.

2. Rédigez un algorithme ou un pseudo-code (indépendant du choix d'un langage de


programmation) implémentant une méthode d'intégration.

Cahier de charges pour l'exercice d'algorithmique

• La fonction à intégrer sera définie dans une procédure indépendante de l'intégrateur,


dans laquelle aucune variable globale ne sera employée. On n'utilisera pas le tableau
(k Δt , z (k Δt )), 0 < k < n, dans l'intégrateur mais uniquement le point courant (t, z(t)) et des
variables auxiliaires. Le tableau (k Δt , z (k Δt )) ne devra figurer que dans le programme
graphique (si nécessaire).
€ €
• Veillez à pouvoir modifier € aisément
€ et séparément le nombre N de composantes du
vecteur, l'équation différentielle et l'intégrateur.

• Si l'équation différentielle intégrée dépend de paramètres, les valeurs de ceux-ci


doivent être enregistrées sur le fichier de résultats ou sur un autre fichier qui sera exploité
en même temps. Faites apparaître comme paramètres les données d'intégration : tinitial,
tfinal, Δt ,....

• Appliquez les recommandations des cours d'algorithmique et programmation.


€ Commentez brièvement l'algorithme (structure, rôle des variables, variables d'"entrée" et
de "sortie" des sous-programmes, ...).

Cahier de charges pour l'exercice de programmation

• Le programme sera écrit en Fortran pour traiter des vecteurs de type real*4 ou real*8
de taille N<10. Toutes les variables seront déclarées et porteront de préférence des
noms évocateurs.

• Respectez la norme du langage Fortran et les règles de style générales. Commentez


brièvement le programme (cf. supra).

28
• Faites apparaître sur le listing vos noms et la date de chaque séance.

Recommandations

1. Testez votre programme sur les équations :


dy
=1
dt
dy
=t
dt
dy
€ =y
dt
€ 2. Donnez à votre programme d'intégration une structure aussi modulaire que possible,
de manière à pouvoir l'adapter à d'autres systèmes rencontrés dans la suite de vos
€ cours.
3. Veillez à indiquer sur vos listings et figures les systèmes étudiés et valeurs des
paramètres de contrôle, ainsi que les méthode d'intégration avec leurs paramètres ( Δt ,
condition initiale, ...).

Exercice de programmation €

1. Réalisez un programme implémentant la méthode d'Euler ou une méthode de


Runge-Kutta et un programme implémentant la méthode saute-mouton.
2. Réalisez un programme de représentation graphique d'une fonction définie par une
table (lue dans un fichier).
3. Veillez à ce que la figure produite soit utilisable : identification des axes, échelles, .....
4. Testez votre programme sur deux des équations différentielles suivantes pour divers
choix de conditions initiales :
dy
a. = y(1− y) y ∈R
dt
dy1
b. = y2 y ∈ R2
dt
dy 2 €
€ =1
dt
dy1 €
€ c. = y2 y ∈ R2
dt
dy 2
€ = ay1 a = ±1
dt
dy1 €
€ d. = (1− y 2 )y1 y ∈ R2
dt
€ 29


dy 2
= α (y1 −1)y 2
dt
5. Interprétez les portraits de phase observés. Comparez vos observations avec
l'étude analytique des systèmes (points fixes et leur stabilité, caractère hamiltonien ou
€ conservatif, ...).

30
Oscillateur non-linéaire et oscillateur paramétrique

Résonance paramétrique

Ces phénomènes concernent des expériences où la fréquence propre du système est


elle-même périodique. La fréquence oscille "faiblement" autour d'une valeur ω 0 .
Le comportement de la plupart de ces systèmes est alors décrit par l'équation de HILL :
˙f˙ + ω 2 (1+ hcos((2ω + ε))f = 0
0 0

h est lié à l'amplitude de l'excitation, et ε est une pulsation petite devant ω 0 .
€ f peut avoir des contenus physiques différents, puisque la résonance paramétrique se
retrouve dans nombre d'exemples à priori éloignés les uns des autres:
€ acoustique (f est alors la vitesse € du front de flamme)
- flamme perturbée par une onde
- encensoir de St Jacques de Compostelle ( pendule dont on fait varier périodiquement
la longueur)
- croissance cristalline (modulation de la vitesse de tirage dans un gradient de
température)
- bandes interdites dans les solides cristallins (modulation spatiale du potentiel entraînant
une
divergence de la fonction d'onde)
- …..

Pendule paramétrique

Le système que l'on étudiera ici est un pendule dont le point d'ancrage est déplacé
périodiquement :
δ = δ0 cos(γt).
L'équation de Lagrange donne alors : lθ˙˙ + (g - δ˙˙)sinθ = 0.
Ce qui montre que la variation de δ revient à moduler le champ de pesanteur.
€ Dans l'approximation des petites oscillations, on obtient :
θ˙˙ + ω 02 (1+ hcos(γt))θ = 0avec €
ω 02 = g/l et h = γ 2δ0 /g (1)
On montre que la solution € est de la forme :
θ (t) = e µt cos(ωt + ϕ ) avec ω voisin de ω 0 . L'instabilité la plus visible se trouve autour de
€ γ = 2ω . Le système € est instable
€ quand µ est réel et positif, ce qui est réalisé pour
ω2
h ≥ 21- 2 (2) ,€relation qui définit les limites du domaine d'instabilité.
€ ω0 €
€ €
31

Montage

On utilise ici un pendule dont le point d'ancrage est solidaire de la membrane d'un haut-
parleur, lui-même excité par un générateur BF, précis à 10-3 Hz, suivi d'un ampli en
cascade. Le système étudié comporte des frottements ( même si on a cherché à les
limiter ). En régime de résonance, il faut donc s'attendre à une compétition entre une
décroissance exponentielle de l'amplitude due à l'amortissement, et une croissance
exponentielle due à l'instabilité.
De plus, l'équation (1) prend en compte l'approximation des petites oscillations sin θ ≈ θ .
Or, celle-ci n'est plus vraie dès que l'amplitude croît trop.
Le pendule doit alors atteindre un régime permanent, avec une amplitude finie.

Manipulation

Important!: L’ensemble mécanique constitué par le haut-parleur, la cage, la crapaudine et


le pendule est très fragile. Ne touchez pas le pendule directement avec les mains! Pour
l’arrêter : on utilisera le truchement d’une feuille de papier. On soufflera sur le pendule (d >
20 cm) pour le perturber, si besoin est.

1 – Mesurer très précisément la période du pendule en régime de petites oscillations en


utilisant un chronomètre et en moyennant sur un nombre important d'oscillations; en
déduire la valeur théorique de la fréquence de résonance paramétrique.
2 – Afficher la fréquence de résonance théorique sur le générateur BF (Hewlett-Packard),
avec une amplitude de 3 V. Voir si l’instabilité se manifeste. Au besoin, produire une
légère fluctuation en soufflant sur le pendule. Si c’est le cas, reprendre l’expérience en
diminuant la tension du BF de 0.5V à chaque fois. En déduire l’amplitude d’excitation
critique pour cette fréquence.
3 – Reprendre la suite d’opérations en faisant varier la fréquence par sauts de 5 mHz en
amont et en aval de la valeur théorique.
4 – Tracer la courbe Vc ( f ) qui sépare les domaines de stabilité et d’instabilité, de part et
d’autre du minimum. Ce minimum donne précisément la valeur de la fréquence de
résonance.

32
INTERFEROMETRE DE MICHELSON
BUT:
À partir d'un interféromètre de Michelson mesurer la différence de longueur d'onde
entre les composantes du doublet jaune du sodium.
1-Principe de l'interféromètre.
Le Michelson est un interféromètre à séparation de faisceaux, les deux bras
portent des miroirs plans, orientables, et sont situés symètriquement par rapport à la
séparatrice, l'un des miroirs est monté sur un chariot mobile dont le déplacement est
assuré par une vis micromètrique. Une lame "compensatrice" est placée dans un bras
afin de rendre possible l'égalité des trajet optique.
Préparation: montrer la nécessité de disposer une lame compensatrice dans un
bras du Michelson.
2.1-Réglage de l'interféromètre.
Description sommaire de l'interféromètre-Préréglages.

V21 V 2 2

M2
B2

B3

M1
V 11
B1
V12
Cp
Sp

1°) Les vis V21 et V22 qui permettent de régler l'orientation du miroir fixe M 2 agissent
sur des lames d'acier qui transmettent une contrainte réglable au support du miroir M 2.
Commencer par agir sur les vis V 21 et V 22 de façon à ce que les deux lames d'acier
soient à peine cambrées.
2°) Vérifier que séparatrice (Sp) et compensatrice (Cp) sont sensiblement parallèles.
Si ce n'est pas le cas, on peut obtenir un parallélisme approché par action sur le bouton
moleté B2 .
3°) Vérifier que M 1 et M 2 sont sensiblement symétriques par rapport à Sp. Si ce
n'est pas le cas, agir sur le bouton moleté B1 qui assure la translation de M1

33
2.3 - Premier réglage.
1°) On dispose d'une source à vapeur de mercure qui éclaire un petit trou percé dans
une plaque d'aluminium et d'une lentille convergente. Le trou est placé, par auto-
collimation, au foyer de la lentille. On obtient un faisceau de rayons parallèles qui
tombe normalement sur le miroir M1.
2°) Dans la direction visée, on voit deux séries d'images du trou. En agissant sur
l’orientation de la compensatrice, on ramène chacune de ces 2 séries à une image
unique. On a donc deux images du trou.
3°) On superpose ces deux images en agissant sur les vis V 11 et V 12 de réglage du
miroir mobile M1. On aperçoit alors des franges d'interférences dans l'image unique ainsi
obtenue.
4°) On éclaire le Michelson avec une source étendue : supprimer la lentille et le trou,
rapprocher la source du Michelson et interposer, entre les deux, un écran translucide. On
aperçoit alors, dans tout le champ de visée, une figure d'interférences (en général mal
définie et peu visible).
5°) En agissant sur les vis V11 et V12, améliorer progressivement la visibilité de la
figure d'interférences jusqu'à obtenir des anneaux bien visibles dont l'aspect se modifie
très peu lorsque, regardant toujours les anneaux, on déplace la tête soit horizontalement
soit verticalement.
6°) On peut alors (et alors seulement) utiliser les vis de réglage fin V21 et V 22 du miroir
fixe. le réglage est bon lorsque l'aspect des anneaux reste le même lorsque on déplace
la tête, comme indiqué ci-dessus au 5°).
2.4 - Réglage fin de la compensatrice.
On peut assurer un réglage quasi-parfait du parallélisme de la séparatrice et de la
compensatrice en utilisant les interférences données par la lame d'air comprise entre
elles. Dans ce but, on change la direction d'éclairage et la direction de visée, comme
indiqué sur la figure ci-contre.
Quel que soit le réglage précédent de la compensatrice, on aperçoit des anneaux
à l'infini donnés par les deux faces de la séparatrice et également ceux (moins visibles)
donnés par la compensatrice. En agissant très lentement dans un sens et dans l'autre sur
le bouton moleté B2, on voit apparaître (lorsqu'on s'approche du bon réglage) des
franges d'interférences supplémentaires données par la lame d'air comprise entre les
faces en regard de Cp et Sp. On peut obtenir (de la même manière qu'en 2.3 - 5° et 6°
ci-dessus) des anneaux bien visibles et dont l'aspect ne se modifie pas lorsqu'on
déplace la tête, en agissant toujours avec le plus grand soin sur le bouton B2 et le
bouton B3.
Remarque: Ce réglage est délicat. Si on ne parvient pas à le réaliser, demander de
l'aide ou passer à la suite. Cela ne changera pas substantiellement le résultat des

34
mesures. Le réglage des interférences en lumière blanche sera seulement un peu plus
difficile à obtenir et les observations un peu moins nettes.

V21 V22

M2
B2

Eclairage

B3

M1
V11 B1
V12
Cp
Sp

3-Mesure de l'écart en longueur d'onde du doublet jaune du sodium, notion de


cohérence temporelle:
Lorsqu'on éclaire un dispositif à deux ondes, avec deux raies voisines de
longueurs d'onde λ1 et λ2 ( λ1 − λ2 = Dλ << λm = ( λ1 + λ2 ) /2 avec λm = 589,3 nm), la
visibilité du système d'anneaux est modulée sinusoïdalement en fonction de la
différence de marche δ :
€ πδDσ€) où €σ = 1/ λ et Dσ = σ1 − σ 2
V(δ ) = cos( €
La visibilité s'annule pour: δ = (2k +1)/2Dσ , avec k entier.

Lorsqu'on fait varier δ , on observe donc successivement des anneaux très
€ € €
visibles: V( δ ) ≈1 (systèmes d'anneaux en concordance) et des anneaux très peu
visibles:(V( δ ) ≈ 0€(systèmes d'anneaux en discordance ou intercalés). Le contraste de
ces franges décroît € avec δ , ceci est du à la largeur spectrale non nulle des deux raies.
€ On repère sur la vis micrométrique de translation de M , la position d'une
1

discordance quelconque (k = k0 ), puis on fait varier δ , en comptant les discordances. A la
dixième (k = k0 + € 10), on repère à nouveau la position de M . Si D est le déplacement
1

de M1 entre les discordances k0 et k0 + 10, on a:


2D = 10/Dσ €
d'où l'on déduit Dσ et donc Dλ .
On effectuera plusieurs séries de mesures (au moins 5), afin d’obtenir une valeur
€ moyenne et un écart type. Le résultat sera donné sous la forme : < Dλ > ± E .T.(Dλ )

€ = écart type
( E.T.(A) sur A).
De manière à améliorer la précision :

on fera attention à "rattraper" le jeu de la vis micrométrique en la déplaçant

toujours dans le même sens pour une série de mesures .

35
POLARISATION

BUT:
étude de la polarisation d'une source à diode laser; lame 1/2 onde et lame 1/4 d'onde,
diode optique.

Rappels.
Composition de deux vibrations rectilignes.
Soit à composer deux fonctions sinusoïdales, de même période, dont l'amplitude est
dirigée suivant deux directions perpendiculaires ox et oy et présentant entre elles un
déphasage de ϕ :
E x = E 0x cos(kz − ωt) et E y = E 0y cos(kz − ωt + ϕ )
Ey
= cos(kz − ωt)cos ϕ − sin(kz − ωt)sin ϕ
E 0y €
€ en combinant € avec E x /E 0x , on obtient:
Ey Ex
− cosϕ = −sin(kz − ωt)sin ϕ
€ E 0y E 0x
€ 2
 E x 2
On remarque que: sin (kz − ωt) = 1−  
 E 0x 
€ E 2   E 2 
y Ex
qui conduit à:  − cos ϕ  = 1−  x   sin 2 ϕ
 E 0y E 0x    E 0x  

 E 2  E 2 E E
finalement on obtient:  y  +  x  − 2 y x cosϕ = sin 2 ϕ
 E 0y   E 0x  E 0y E 0x

C'est l'équation d'une ellipse dont les axes font l'angle α avec E x , E y , coordonnées du
système (fig1):
2E E cosϕ
tan2α = x 2 y €
E 0x − E 0y 2 € €


EY0
EY
M

α
O EX EX0 X

Fig.1

36
Quelque soit ϕ, l'ellipse est inscrite dans un rectangle 2E 0x , 2E 0y . Si ϕ = ±π /2 les axes
principaux de l'ellipse sont alignés avec les axes de coordonnés. Dans ce cas on
reconnaît la forme familière:
 E 2  E 2
 y  +  x  = 1 € € €
 E 0y   E 0x 
2 2 2
De plus si: E 0x = E 0y = E 0 on a Ex + Ey = E0
E
qui correspond à un cercle. Si ϕ est un multiple pair de π: E y = 0y E y l'ellipse se réduit à
€ E 0x
E
la première€diagonale et pour les multiples impairs:
€ E y = − 0y E y l'ellipse se réduit à la
E 0x
seconde diagonale. €

On détermine le sens de parcours de l'ellipse en calculant dE y /dt pour ωt = 0
dE y
= E 0yω sin ϕ €
dt
Lorsque ϕ ∈ {0, π } , l'ellipse est dite gauche car le point M se déplace
€ de la droite vers la

gauche, elle est dite droite dans le cas contraire.
€ Décomposition d'une ellipse en deux composantes rectangulaires.
Réciproquement
€ une vibration elliptique est définie par un point M, un sens de parcours
et une pulsation ω. Aux vues des résultats précédents:
X = Acosωt Y = Bsinωt pour une ellipse gauche
X = Acosωt Y = -Bsinωt pour une ellipse droite

On peut également décomposer l'ellipse sur des axes quelconques:


€ x = Xcosα +€Ysinα, y = −X sin α + Ycos α
€ €
Polariseur, analyseur
Polariseur: c'est un dispositif qui soumis à un faisceau incident délivre un faisceau
€ rectilignement polarisé suivant une direction liée au polariseur.
Analyseur: le dispositif est identique, il sert à étudier l'état de la polarisation d'un faisceau.
Si celui-ci est polarisé rectilignement, l'intensité de sortie est telle que:
I P = I 0 cos2 α
où α est l'angle que fait le polariseur avec la direction de la polarisation incidente (loi de
Malus). Si la lumière incidente est polarisée elliptiquement, il faut considérer la somme
des composantes sur la direction de polarisation: I P = I 0x cos 2 α + I 0y sin 2 α
€ On utilise des polariseurs dichroïques: ce sont des matériaux anisotropes qui absorbent
bien plus fortement une direction de polarisation que l'autre.
Action d'une lame cristalline.
L'action d'une lame cristalline taillée parallèlement
€ à l'axe optique, sur un faisceau qui lui
est normal, est entièrement définie par l'orientation des axes privilégiés de la lumière
incidente relativement aux lignes neutres de la lame et à la différence de marche qu'elle
introduit.
Action de la lame sur une vibration rectiligne faisant l'angle α avec une ligne
neutre.
Les composantes x = a 0 cosα ; y = a 0 sin α sont transmises sans altérations dans la lame
mais avec un déphasage:
2π (n" - n') e
ϕ = 2π δ =
λ λ
où n" et n' € sont les indices
€ des axes principaux. On peut supposer que la direction
parallèle à oy correspond à l'indice le plus grand (n">n') donc à la vitesse la plus faible,
37
l'axe oy est dit l'axe lent. La vibration transmise par la lame est donc la résultante de
deux vibrations rectangulaires dirigées suivant ox et oy d'amplitude a et b et présentant
entre elles une différence de marche ϕ :
x = acosωt y = bcos(ωt − ϕ )
où a = a 0 cosα et b = a 0 sin α .
La vibration résultante est une vibration elliptique comprise dans un rectangle 2a*2b
1) Lame "onde": ϕ = 2kπ , la€vibration émergente est identique à la vibration incidente
€ € "demi onde": ϕ = (2k + 1)π , la vibration émergente est symétrique de la
2)Lame
€ vibration€incidente par rapport aux lignes neutres de la lame ainsi si α est l'angle que fait
la polarisation incidente avec un axe, la direction émergente fait l'angle - α .
3)Lame€ "quart d'onde": ϕ = (2k + 1)π /2
La lumière émergente
€ est polarisée elliptiquement avec les lignes neutre de la lame

pour axes. Si α = 45°, la lumière émergente est polarisée circulairement.
Réciproquement si une onde polarisée circulairement tombe€sur une lame λ /4 celle ci
émerge polarisée€ rectilignement en faisant un angle de ±45° avec la direction principale
le signe dépend du sens de parcours du cercle: droit ou gauche.
Remarque:

La réflexion sur une surface affecte différemment l'amplitude et la € phase de chaque
composante. Lors d'une réflexion normale on montre que seul un déphasage de π est
introduit sur chaque composantes.

Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental est composé d'un banc d'optique solidaire d'un€plateau et sur
lequel peuvent être disposés les éléments du montage: source, analyseur, lame quart
d'onde, lame demi onde, miroir, récepteur.
La source est une diode laser émettant vers 650 nm placée au foyer d'une lentille de
focalisation. Du à la construction de la diode laser, le faisceau émis est de section
fortement elliptique et est quasiment totalement linéairement polarisé, avec un vecteur
champ électrique orienté suivant le petit axe du faisceau. Le récepteur est une
photodiode qui délivre un courant proportionnel à l'intensité lumineuse qu'elle reçoit.
L'analyseur est constitué d'une lame dichroïque absorbant préférentiellement la
composante de polarisation perpendiculaire à une direction principale. Ces composants
sont placés dans des montures dont la rotation peut être mesurée au demi degré près.
Récepteur Analyseur DL

8888
5 Volts

Multimètre
Alim. Diode Laser
Gamme 0-2mA dc
Figure 1

a) Étude de la polarisation du laser. Loi de Malus


Aligner le laser avec le récepteur. Placer sur le trajet l'analyseur et mesurer l'intensité
transmise par l'analyseur en fonction de l'angle de rotation α .
Tracer Iα = f(α ) . Quelle est la periodicité en α? Ce résultat était-il prévisible ? Déduiser
la loi de Malus.
b) Étude d'une lame quart d'onde.
€ quart d'onde. La polarisation de la
Placer entre le laser et le polariseur, la lame
€ lumière sortant de la quart d'onde est généralement de forme elliptique, excepté si les

38
axes de la lame sont à 45° de la direction de la polarisation de la lumière incidente la
lumière est alors polarisée circulairement.
Aligner la direction de polarisation de l'analyseur avec celle de la diode laser
repérer la direction des lignes neutres de la lame.
Pour une position de la lame, en faisant tourner l'analyseur, déterminer
l'intensité maximale délivrée par le détecteur: I max puis l'intensité minimale: I min et calculer
P = I max /I min .
Chercher la position de la lame qui minimise ce rapport, pour cela tracer P en fonction de
la position de la lame. Pour cette valeur Pmin, on obtient en sortie une lumière quasi
circulaire. Expliquer pourquoi. € €

Remarque: à la sortie de la lame la lumière n'est parfaitement circulaire que
pour une valeur particulière de la longueur d'onde qui n'est pas forcément celle
du laser utilisé.

c) Étude d'une lame demi onde.


Croiser l'analyseur avec la direction de polarisation incidente. Placer entre le laser
et le polariseur, la lame demi onde. Faire tourner la monture de la lame de α et mesurer
Iα en fonction de la position de la lame. Tracer Iα = f(α ) . Déduire de ces résultats que si
α est l'angle entre l'axe rapide de la lame et la direction de la polarisation de la lumière
incidente, la lame introduit une déviation de 2α .
€ λ /2 onde comme
Montrer que l'on peut trouver ce résultat en considérant la lame
€ la superposition de deux lames λ /4 d'onde.




d) Réalisation d'une "diode
€ optique" (Fig.2)

Lame Analyseur
Miroir Écran

5 Volts

Alim. Diode Laser

Figure 2

Remplacer le récepteur par un miroir orientable par deux vis. Placer entre la diode
et le miroir l'analyseur orienté au maximum de transmission; régler l'orientation du miroir
pour que le faisceau soit dirigé sur un écran placé au voisinage immédiat du laser.
Interposer entre l'analyseur et le miroir la lame quart d'onde et observer que pour une
orientation particulière de la lame, l'intensité du faisceau intercepté par l'écran s'annule
quasiment. Expliquer pourquoi.

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