Département SM Labo.

de Mécanique

Université d’Alger 1
Faculté des sciences
Département SM
2023/2024

TP Mécanique

MESURE EN PHYSIQUE : ERREURS ET

INCERTITUDES

Introduction
Quand on veut déterminer une grandeur physique et que l'on effectue plusieurs
mesures simultanées avec des appareillages équivalents, ou répétées dans des conditions
semblables avec un seul appareillage, on constate que celles-ci ont donné des valeurs
différentes. Cela signifie que la variété des circonstances nous a fourni des valeurs déformées
de la grandeur elle-même. Ces constatations permettent d'énoncer ainsi le problème de la
mesure :

il s'agit de saisir une estimation optimale d'une grandeur à laquelle on suppose une
existence objective.

Précision des mesures.

Par définition, une mesure est la comparaison d'une grandeur physique à une grandeur de
même espèce prise pour étalon. Pour avoir un sens, le nombre qui exprime une mesure doit
être complété par :
- la précision (ou le degré d'incertitude) avec lequel on l'a obtenu
- l'unité choisie

Ex.: la vitesse de la lumière dans le vide: c = (2.997 91 ± 0.000 01) 108 m.s-1.
Chaque mesure physique comporte donc une "incertitude", même si la mesure est
faite soigneusement et que tous les appareils fonctionnent et sont bien réglés. Il existe deux
types d'incertitudes :

1. les incertitudes systématiques (à caractère constant et repérables)

2. les incertitudes aléatoires ou statistiques (non prévisibles)

I. ERREURS
1. Définition de l’erreur
L’erreur (ou erreur de mesure) correspond à la différence entre la valeur mesurée𝑎𝑚𝑒𝑠 et la

𝜹𝒂 = 𝒂𝒎𝒆𝒔 − 𝒂
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valeur vraiea :

La valeur vraieaest inconnue (puisqu’on cherche à la mesurer !).

2. Erreur de mesure aléatoire

Lorsqu’un même opérateur répète plusieurs fois la mesure d’une même grandeur, les
valeurs mesurées peuvent être différentes. Ce phénomène peut être détecté par une étude
statistique, on parle d’erreur de mesure aléatoire. Cette dispersion des mesures est due à la
qualité de la mesure réalisée par l’opérateur et à la qualité de l’instrument de mesure.
Exemple : Lorsque l’on mesure la période d’oscillation d’un pendule en opérant avec un
chronomètre, on constate que l’on trouve des résultats légèrement différents lorsque l’on
répète les mesures. Ces différences sont essentiellement dues au retard au déclenchement du
chronomètre. Il n’est pas possible de compenser l’erreur aléatoire de mesure, mais elle peut
être réduite en augmentant le nombre d’observations.

3. Erreur de mesure systématique

Un appareil défectueux (un chronomètre indiquant toujours des temps trop faibles),
mal étalonné ou utilisé incorrectement (oubli d’un paramètre, température, résistance interne
des appareils) peut conduire à des valeurs éloigéees de la valeur vraie. On parle d’erreur de
mesure systématique. Les erreurs systématiques sont difficiles à détecter a priori, mais une
fois détectées, on peut souvent les corriger (en prenant en compte le paramètre oublié par
exemple). On peut illustrer les notions d’erreurs aléatoires et erreurs systématiques par le tir
sur une cible :

Malheureusement, lors d’une mesure physique, on ne connait pas le centre de la cible, c’est `a
dire la valeur vraie !

-La justesse est l'aptitude d'un instrument à donner des indications exemptes d'erreurs systématiques.
-La fidélité d’un appareil de mesure est son aptitude à donner un résultat avec une faible erreur aléatoire.

II. INCERTITUDES

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L’incertitude traduit les tentatives d’estimation de l’erreur de mesure sur la grandeur a. Seule
l’erreur aléatoire est estimée par l’incertitude.

1. Incertitude absolue
L’incertitude absolue Δa est la limite supérieure de l’erreur absolue :
𝜹𝒂 ≤ ∆𝒂

L’incertitude permet de définir un intervalle dans lequel la valeur vraie a de grandes chances de se
trouver, ces chances sont quantifiées par le niveau de confiance. Cet intervalle est centré sur la valeur
mesurée notée 𝑎𝑚𝑒𝑠. L’intervalle de confiance se note donc : [𝑎𝑚𝑒𝑠 − ∆a; 𝑎𝑚𝑒𝑠 + ∆a].

2. Incertitude relative
C’est le rapport entre l’incertitude absolue et la valeur mesurée :

𝚫𝒂
𝒂𝐦𝐞𝐬

CONDUITE DU CALCUL D’INCERTITUDE

1- Trouver l’expression algébrique des erreurs par la méthode des différentielles totales
ou celles des différentielles logarithmiques.
2- Grouper les termes semblables lorsqu’interviennent des erreurs liées.
3- Passer aux incertitudes absolues en prenant les valeurs absolues des coefficients des
erreurs.
4- Effectuer les calculs numériques et exprimer convenablement le résultat final.

METHODE DES DIFFERENTIELLES TOTALES

Soit la fonction : 𝐆 = 𝒇(𝒙, 𝒚, 𝒛)
où x, y, et z sont des grandeurs mesurées. La différentielle totale de G est donnée par :

𝝏𝒇 𝛛𝒇 𝛛𝒇
𝐝𝐆 = 𝐝𝒙 + 𝐝𝒚 + 𝐝𝒛
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛

que l’on peut également écrire :

𝐝𝐆 = 𝒇′ᵪ𝐝𝒙 + 𝒇′ᵧ𝐝𝒚 + 𝒇′𝒛𝐝𝒛

On passe à l’incertitude absolue en prenant les valeurs absolues des coefficients des erreurs :

∆𝐆 = ⎸𝒇′ᵪ⎸∆𝒙 + ⎸𝒇′ᵧ⎸∆𝒚 + ⎸𝒇′𝒛⎸∆𝒛

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L’incertitude relative est :
∆x ∆y
Cette formule permet en∆𝐺 particulier
= ⎸𝑓′ᵪ⎸ d'établir les règles
+ ⎸𝑓′ᵧ⎸
∆z
+ ⎸𝑓𝑧élémenta
′⎸ ires qui régissent le calcul
𝐺 𝐺
d'incertitude dans des cas simples. Par exemple: 𝐺 𝐺

∆𝐺 = ∆𝑥 + ∆𝑦lorsque𝐺 = 𝑥 + 𝑦 ou 𝐺 = 𝑥 − 𝑦

∆𝑥 ∆𝑦
∆𝐺 = + lorsque𝐺 = 𝑥 × 𝑦 ou 𝐺 = 𝑥/𝑦
𝐺 𝑋 𝑦

Application1:
𝐿
La période T d'un pendule est donnée par: 𝑇 = 2𝜋√
𝑔
oùL est la longueur du pendule et g la constante de gravité.
-Calculer g et l'incertitude sur g à partir des résultats de mesures suivantes :
L = 99.8 ± 0.3 cm et T = 2.03 ± 0.05 s, en supposant L et T non corrélés.

Réponse :

…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………....

Application 2:
1
L’énergie cinétique de translation d’un corps est donnée par : 𝐸𝑐 = 𝑚𝑣 2
2
m = masse, v = vitesse
-Calculer l’incertitude sur 𝐸𝑐 sachant quem = 9.5 ± 1.8 kg et v = 7.35 ± 0.23 m/s
Réponse :

…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

METHODE DES DIFFERENTIELLES LOGARITHMIQUES

Cette méthode est utilisée dans le cas ou la fonction G se présente sous la forme d’un
produit ou d’un quotient.

Considérons, à titre d’exemple, la fonction suivante :

𝑥𝑦
G = 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) =
𝑧
On prend le logarithme népérien de G :
𝑥𝑦
LogG = Log ( ) = Log 𝑥 + Log 𝑦 − Log 𝑧
𝑧
La différentielle logarithmique de G donne :

dG d𝑥 d𝑦 d
𝑧G
= + +
𝑥 𝑦 𝑧

On passe à l’incertitude relative en prenant les valeurs absolues des coefficients des erreurs.
∆𝑮 ∆𝒙 ∆𝒚 ∆𝒛
= │ │ + │ 4│ + │ │
𝑮 𝒙 𝒚 𝒛
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D’où nous tirons l’incertitude absolue de G :

∆𝒙 ∆𝒚 ∆𝒛
∆𝑮 = 𝑮 [│ │+│ │ + │ │]
𝒙 𝒚 𝒛

Application3:

Un condensateur de capacité égale à 1000 𝜇𝐹, connue à 10 % près, est chargé avec une
alimentation stabilisée dont la tension continue E connue à 10 -5 près est 12 V. On le décharge
dans une résistance R de 12000 𝛺 dont la précision est 10 %. La loi de décharge est
− 𝑡
exponentielle ; si 𝑄0 = 𝐶𝐸 est la charge initiale et la charge à l’instant t est : 𝑄(𝑡) = 𝑄0𝑒 𝑅𝐶
1. Quelle est la charge résiduelle au bout de 12 s ?
2. En utilisant la méthode des différentielles logarithmiques. Estimer la précision de cette
charge lorsque t est mesuré à 0.5 s ?
Réponses :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

III. REPRESENTATION DES DONNEES MESUREES

Apres avoir effectué les mesures d’une expérience, l’expérimentateur peut représenter les
valeurs trouvées sous forme graphique ou de courbes afin d’étudier l’évolution ou de faire une
interprétation du phénomène physique ou de calculer un paramètre a partir des données
expérimentales. Pour cela on est amené à choisir une bonne échelle de représentation pour la
fonction étudié et pour ces variables.

L’échelle doit satisfaire a la plage de variation de la grandeur physique et ces variables sur
tous les axes.

Les axes doivent être munis de l’indice de la grandeur physique ainsi que de son unité.

Les mesures doivent être représentées par des croix (+) ou des rectangles d’erreur.

Un titre doit être attribué à la représentation graphique.

Rajouter une légende dans le cas ou la représentation comporte plusieurs courbes pour
pouvoir les différencier facilement.

Exemple : Soit A et B deux mobiles qui se déplacent suivant une trajectoire rectiligne les
mesures de leurs vitesses respectives sont données dans le tableau suivant :

Temps t(s) 1 2 3 4 5 6 7 8 9
VitesA(m/s) 1 1 1 2 2 2 1 1 1
VitesB(m/s) 1 2 3 4 5 4 3 2 1

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1) Choisir une échelle pour représenter sur une demi feuille de papier les courbes :
VitesA=F(t) et VitesB=G(t)
2) Calculer la pente pour la courbe G(t) entre les instants t=5s et t=9s
3) Calculer la surface sous la courbe F(t) entre les instants t=4s et t=6s

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IV. DANGERS ET PRECAUTIONS AU LABORATOIRE

En rentrant dans un laboratoire scientifique, n’importe quel personne (membre ou visiteurs,

enseignants ou étudiants, personnels ou toute personnes étrangères,…etc) doit respecter
les précautions émises par les membres ou le conseil d’expert du laboratoire et cela pour
pouvoir travailler ou évoluer a l’intérieur en toute sécurité et afin de réduire au maximum
les risques d’accidents du travail.

Pour cela on peut apercevoir (en général a l’entrée ou a l’intérieur du labo) des affiches
donnant des explications ou des recommandations sur les dangers et précautions qu’il faut
tenir en compte a tout prix pour que l’ensemble constitué par les individus, le matériels et les
locaux du laboratoire forme un environnement de travail sain, agréable et sécurisé .

En fonction du domaine scientifique étudié, chaque laboratoire a des risque et dangers

propres et des recommandations et précautions spécifiques pour parer aux dangers et a
ces risques.

1°)Pour les individus, a savoir, les membres , personnels ou toute personne effectuant un
travail dans les locaux du laboratoire , ils doivent connaitre les exigences du milieu du travail
car ils sont les responsables du bon fonctionnement du matériel et de la sécurité des locaux,
aussi ils sont les garants du bon suivi et du respect des précautions établis .

2°) Pour les locaux du laboratoire, ils doivent normalement être en bonne état pour leur
utilisation (ex :bon verrouillage des portes a clef , les murs et les fenêtres en bonne état ,bon
raccordement a l’électricité, a l’eau,.. etc.),sinon il faut signaler tout problème ou anomalie
aux responsables.

Si les affiches des recommandations existent, elles doivent être visibles et lisibles à fin que
tout individu puisse avoir l’information sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire dans les locaux.

Aussi faut il tenir compte de la propreté des locaux et ne pas consommer de la nourriture ou
apporter des boissons a coté des appareils et leurs raccordements électriques ou devant des
flacons des produits utilisés dans le labo et enfin il faut prévoir des poubelles pour y jeter
dedans les déchets.

3°) Pour le matériel, le bon fonctionnement doit être respecté pour éviter tous risques
d’endommager le matériel ou de faire un accident de travail par ses utilisateurs.

Quelques Recommandations et Précaution générales a respecter :

Demander des informations ou des clarifications à l’enseignant ou aux responsables pour

l’utilisation du matériel.

Vérifier si la manipulation a besoin de produit consommables ou de réglage avant utilisation.

Respecter les étapes pour un bon fonctionnement des appareils et suivre les recommandations
d’utilisation des produits ou réactifs présent dans les locaux du laboratoire.

Ne pas ouvrir les flacons des produits ou réactifs non étiqueté sans avoir la permission des
responsables du labo.

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Vérifier qu’il n’ya pas d’objet ou de personne qui gênent ou interférent avec le matériels lors
du déroulement de l’expérience ou de la manipulation.

L’utilisation des éléments de protection si nécessaire est indispensable comme par exemples :
le port du tablier pour le corps, des gants pour les mains, les masque pour le visage ou des
lunettes de protections pour les yeux, … etc.

Vérifier la manipulation par l’enseignant avant l’utilisation de la source d’énergie pour faire
marcher le matériel (ex : branchement des fils électriques ou secteur a la source d’électricité)

A la fin d’utilisation, débrancher le matériel, nettoyer l’endroit et remettre le matériel a sa

place initiale afin qu’il soit prêt directement pour une nouvelle utilisation.