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Erreurs et incertitudes

1°) Notion d'incertitude

Le mot "erreur" se réfère à quelque chose de juste ou de vrai. On parle d’erreur sur une
mesure physique lorsqu’on peut la comparer à une valeur de référence qu’on peut considérer
comme "vraie" (par ex: mesure de la vitesse de la lumière, de la température du zéro absolu).
Généralement, pour les mesures effectuées au laboratoire, on ne possède pas de valeur de
référence et on ne connaît pas la valeur exacte de la grandeur mesurée.
L’erreur est la différence entre la valeur mesurée et la valeur exacte. Mais comme on ignore la
valeur exacte, on ne peut pas connaître l’erreur commise. Le résultat est donc toujours incertain. On
parle des incertitudes de mesure.

2°) Nature des erreurs

a°) les erreurs systématiques

Ce sont des erreurs reproductibles reliées à leur cause par une loi physique, donc susceptible
d’être éliminées par des corrections convenables. Parmi ces erreurs on cite :

 Erreur de zéro (offset),


 L’erreur d’échelle (gain) : c’est une erreur qui dépend de façon linéaire de la
grandeur mesurée.
 L’erreur de linéarité : la caractéristique n’est pas une droite,
 L’erreur due au phénomène d’hystérésis : lorsque le résultat de la mesure dépend
de la précédente,
 L’erreur de mobilité : cette erreur est souvent due à une numérisation du signal.

b°) Les erreurs aléatoires

Ce sont des erreurs non reproductibles, qui obéissent à des lois statistiques.

c°) Les erreurs accidentelles

Elles résultent d’une fausse manœuvre, d’un mauvais emploi ou de disfonctionnement de


l’appareil. Elles ne sont généralement pas prises en compte dans la détermination

3°) Présentation d’un résultat

Présenter le résultat d’une mesure consiste à indiquer la valeur de la grandeur mesurée avec son unité,
mais aussi à préciser l’incertitude de la mesure pour informer sur sa précision.

Présentation du résultat d’une mesure : M = (m ± ΔM) unité

M : grandeur mesurée (ex : vitesse, température, masse . . .)


m : valeur de la mesure (exprimée préférentiellement avec l’écriture scientifique)
ΔM : incertitude absolue de la mesure (arrondie à la valeur supérieure avec un seul chiffre significatif)

Le dernier chiffre significatif de m est incertain, il doit être situé à la même position décimale que celui
de ΔM
Incertitude absolue

Exemple: longueur d'un objet: 153 mm à 2 mm près.


(L = 153 ± 2) mm

Cela signifie que le résultat de la mesure est 153 mm, mais que l'étude des causes d'incertitudes
(appareils, méthode, lecture...) nous conduit à penser que la valeur exacte ne peut pas s'écarter de plus
de 2 mm de cette valeur.

2 mm représente l'incertitude absolue de la mesure.

La valeur exacte est comprise entre 153 mm - 2 mm et 153 mm + 2 mm

On peut écrire: 151 mm < longueur < 155 mm

Incertitude relative

L'incertitude relative est le rapport entre l'incertitude absolue et la mesure

Exemple:

 Mesurer 153 mm à 2 mm près donne une incertitude relative de 2/153 = 0,013 soit 1,3%
L'incertitude relative nous donne une idée de la précision de la mesure, plus l’incertitude relative est
petite, plus la mesure a été précise.

 Mesurer à 2 mm près la longueur d'un objet de 15 cm est d'une précision normale (1,3%)

 Mesurer à 2 mm près la longueur d'une salle (10 m) est très précis: incertitude relative: (0,02 %)
 Mesurer à 2 mm près l'épaiseur d'un livre (20 mm) est peu précis: incertitude relative: (10 %)

4°) Evaluation des incertitudes


Elle est différente suivant que l’on réalise une mesure directe ou indirecte.

a°) Mesure directe

Les divers types d'appareils de mesure sont :

Les appareils analogiques à aiguille

Un appareil analogique fait correspondre à la grandeur que l'on veut mesurer une grandeur analogue.
Le plus souvent il s'agit de l'angle de rotation d'une aiguille. Par exemple, lorsque la grande aiguille de
votre montre a tourné d'un angle de 90°, vous savez que 15 minutes sont passées.

Les appareils de mesure analogiques sont fabriqués en général à partir d'un galvanomètre à cadre
mobile. Ce sont des appareils fragiles. .

- lecture de la mesure m :

Si l'échelle de graduation comporte N divisions, et si la lecture indique n divisions, alors :


𝐶𝑎𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒
m=n× 𝑁

- Incertitude ΔM : elle est fonction de la classe de l'appareil :


𝐶𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒×𝐶𝑎𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒
ΔM = 100
0,5×10
Exemple : calibre 10V ; 200 divisions ; classe 0,5 ; mesure : U = 5,25 V ⇒ ΔU= 100
= 0,05 V

U = (5,25 ± 0,05) V

Les appareils numériques à affichage digital

On utilise de plus en plus des appareils à affichage numérique. Un affichage 2000 points, peut
afficher les nombres de 0 à 1999 ainsi qu'une virgule flottante (exemple du multimètre).

Les appareils numériques ne contiennent pas de pièces mécaniques en mouvement, mais


seulement des composants électroniques. Ils sont beaucoup plus robustes que les appareils
analogiques.

- lecture de la mesure m :

La lecture ne pose pas de problèmes cependant il faut utiliser le calibre adapté à la grandeur mesurée.

- erreur ΔM :

Elle est fonction de la précision p de l'appareil (exprimée en %) dépendant du calibre employé, et d'un
nombre n fixé de digits :
𝑝.𝑥
ε = 100 + n digits

Exemple : p = 0,5% ; n = 4 ; mesure : U = 5, 2485 V ⇒ ΔU = 5,2485 x 0,005 + 4×0,0001 ≈ 0,027 V

U = (5, 249 ± 0,027) V

Dans le cas où l’appareil de mesure est gradué

L’incertitude ΔM sur la mesure est égale à la moitié de la plus petite graduation de l’appareil.

Exemple :

Présenter les résultats des mesures suivantes :

a°) Abscisse x de l’index sur le banc d’optique, axe gradué en mm

x = (1422,5 ± 0,5) mm
NB : Si la mesure se fait entre deux points, l’incertitude est multipliée par deux.
b) Vitesse indiquée par un tachymètre

v = (105 ± 5) km/h

c) Thermomètre

T = (22,5 ± 0,5) °C
d°) balance de précision

m = (100,02 ± 0,01) g
- Dans le cas où l’appareil de mesure a un affichage numérique, l’incertitude ΔM sur la mesure est égale
au plus petit écart possible entre deux valeurs mesurées.

Remarque

Pour mesurer l’interfrange i d’une figure d’interférences, on peut réduire l’incertitude en mesurant la
distance correspondant à n interfranges. L’incertitude est alors divisée par n (c’est comme utiliser un
instrument n fois plus précis, ou encore diviser la graduation de l’instrument par n).

Exemple : Déterminer l’interfrange avec le plus de précision et présenter votre résultat avec son
incertitude.

7×i

Détermination de l’interfrange :

7×i = (5,35 ± 0,05) cm => i = (0,764 ± 0,008) cm ou i = (7,64 ± 0,08) mm

Cas d’une mesure effectuée plusieurs fois


Lorsqu’un même opérateur répète plusieurs fois la mesure de la même grandeur, dans les
mêmes conditions expérimentales, il peut trouver des résultats différents. Il en est de même pour des
opérateurs différents réalisant simultanément la mesure de la même grandeur avec du matériel
similaire.
Dans de tels cas, on utilise des notions de statistiques pour analyser les résultats. Par exemple,
la meilleure valeur à retenir pour la grandeur mesurée est la valeur moyenne mmoy des mesures
effectuées.
L’incertitude (appelée dans ce cas « incertitude de répétabilité ») est liée à l’écart-type de la
série de mesures, au nombre de mesures n indépendantes et au facteur d’élargissement k (qui dépend
du nombre de mesures réalisées et du niveau de confiance choisi. De manière générale, la répétition
des mesures améliore la précision.
a°) Mesure directe

Une mesure est dite directe lorsque pour déterminer une grandeur G on est obligé de mesurer
d’autres grandeurs x, y, z, indépendantes entre elles et reliées à G par une relation
mathématique : G=f(x, y, z,…). L’incertitude sur G est alors une fonction des incertitudes sur les
déterminations de x, y ou z :
ΔG= f (Δx, Δy, Δz, …)
La détermination de f se fait à l’aide des règles de calcul des différentielles en faisant
l‘hypothèse que l’erreur absolue Δx étant petite elle peut être assimilée à la différentielle d x
(accroissement infiniment petit de la variable x).
La différentielle totale dG de G est : dG = f’x dx + f’y dy + f’z dz +…
ou f’x , f’y , f’z sont les derivees partielles de G par rapport a ces variables. Lorsque le
développement de ce calcul est terminé on passe à l’expression de l’incertitude absolue sur G
en prenant la limite supérieure des erreurs absolues (incertitudes) sur chacune des variables.
ΔG = f’x│Δx│ + f’y│Δy│ + f’z│Δz│ +…
L’incertitude relative devient alors

ΔG
= 𝑥 f’x│Δx│ + y f’y│Δy│
𝐺
+ z f’z│Δz│
𝐺

α Exemples de calculs
 G=x+y

Différentielle totale : dG= 1.dx + 1.dy avec dx = Δx et dy = Δy erreurs absolues sur x et y .


L’incertitude sur G vaudra alors :
ΔG = Δx –Δy
 G=x-y

Soit dG= dx – dy lors du passage aux incertitudes absolues, on affectera y du signe + pour être
certain que G soit maximum.

ΔG= Δx +Δ y
 G = xy

Soit dG =y .dx + x .dy ; ΔG= │y│.Δx +│x│.Δy

Le calcul d’incertitude relative serait dans ce cas :

dG dx dy 𝚫𝑮 𝚫𝒙 𝚫𝒚
= + ; = +
G x y 𝑮 𝒙 𝒚

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