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uand un résultat de mesure est très peu différent du blanc ou bruit de fond,
Q la question se pose d’évaluer l’incertitude de ce résultat, c’est-à-dire de
déterminer la valeur minimale L de la grandeur mesurée qui peut être détectée.
Depuis une trentaine d’années, un consensus s’est fait pour adopter un raison-
nement fondé sur la statistique — ce qui implique une sensibilité assez grande
de l’appareil de mesure : celui-ci doit être capable de donner des résultats diffé-
rents quand une même grandeur est mesurée plusieurs fois. Le « Guide pour
l’expression de l’incertitude de mesure » repris sous forme de norme expéri-
mentale NF n’envisage d’ailleurs que ce cas.
Le protocole à adopter pour décider si la grandeur est « détectée » ou non,
ainsi que le calcul de L sont déterminés en fonction de risques d’erreurs acceptés
à l’avance : risque de « détecter » une grandeur de valeur en réalité nulle et ris-
que de ne pas détecter une grandeur au moins égale à L. Sans mention de la
valeur de ces risques, la valeur numérique de L n’a pas de signification.
Le présent article expose succinctement la théorie générale et son application
pratique à quelques cas particuliers courants.
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d’un mesurage à l’autre (bruit de fond électronique par exemple). Le résultat corrigé est :
Ces fluctuations sont prises en compte dans la variance σ y2 . Mais il c = y Ðb
peut aussi exister des fluctuations supplémentaires entre échan-
tillons. ■ Étalonnage
Exemple : pour étudier la pollution de l’air, on mesure la masse n mesurages sont faits sur une grandeur de référence de valeur
d’une impureté déposée sur un filtre : le blanc est dû essentiellement certifiée xréf . La moyenne des n résultats obtenus est désignée par
à la quantité d’impureté contenue dans le filtre vierge et il varie d’un fil- y réf . La pente de la droite d’étalonnage est :
tre à l’autre. y réf Ð b
k = --------------------
-
Ces fluctuations sont caractérisées par un écart-type désigné par x réf
σbl quand il est exprimé dans la même unité que le résultat y.
■ Estimation de la valeur de A
Si le résultat y est la moyenne de n résultats individuels obtenus
sur le même échantillon, sa variance totale est égale à : La valeur de la grandeur mesurée est estimée par :
σ y2 c y Ðb
x = ---- = --------------
σ 2 = ------ + σ bl
2 (2) k k
n
Si p échantillons ont été mesurés n fois chacun, la variance de la
moyenne des np résultats est égale à :
2.3 Seuil de décision
1 σ
2
σ2
------ = ----- -----y- + σ bl
2 (3) et limite de détection
p p n
La valeur du blanc ou signal parasite, défini au paragraphe 1.2, 2.4 Choix des risques a et b
peut être estimée si l’on dispose d’échantillons de grandeurs A de
valeurs nulles. Ces échantillons sont appelés échantillons de blanc.
Exemples : en analyse chimique, si l’on dose les impuretés dans ■ Lorsque le résultat corrigé c est inférieur à S, on peut seulement
un métal, il faut disposer d’échantillons métalliques purs ; les échan- affirmer que la valeur x de A est au plus égale à L. On écrit :
tillons de blanc seront obtenus en appliquant la procédure de prépara- ( u1 Ð α + u1 Ð β ) σc
tion (mise en solution, addition de réactifs, cycle de valence éventuel, x < -------------------------------------------- (6)
k
etc.) aux échantillons de métal pur.
Si la grandeur mesurée est la radioactivité d’une source gamma, un
échantillon de blanc est la radioactivité ambiante en l’absence de cette
source.
f (c )
■ Résultat brut α
n mesurages sont faits sur un échantillon de la grandeur à mesu-
rer et donnent n résultats de moyenne y . 0 S c
■ Correction de blanc
u1–α σc
Des mesurages sont faits sur pB échantillons de blanc (nB mesu-
rages par échantillon). La moyenne des n B p B résultats est désignée
par b . Figure 3 – Distribution de c pour une grandeur de valeur nulle
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∑ ( bi Ð b )
2
Q =
β
La formule utilisée est :
( ∑ bi )
S kL c 2
∑ bi
2
Q = Ð ------------------
-
u1–β σc nb
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Exemple 1 : cet exemple est extrait de la référence [1]. La somme de ces deux variances est :
Les impuretés dans les concentrés uranifères sont dosées en pré-
1
parant des perles par fusion vitreuse avec du tétraborate de lithium. σ c2 = σ 2 1 + ------ (12)
pB
Les perles étalons sont préparées de la même façon à partir d’un
mélange de composés des impuretés à doser et d’oxyde d’uranium. Lorsque la méthode de mesure est utilisée en routine, la variance
Un seul échantillon de blanc a été préparé avec de l’oxyde d’uranium σ 2 est estimée globalement, à l’aide d’essais préliminaires, sans
pur. Il sera donc impossible d’estimer σ bl. Il faut admettre que cet tenir compte de la contribution de chaque variance. Pour cela il faut
écart-type est nul (blanc dû uniquement au bruit électronique et à faire des mesures sur pb échantillons de blanc ( p b > 10 ) avec n
l’émission X de la matrice et non à des teneurs résiduelles variables de déterminations par échantillon. La moyenne des résultats obtenus
l’impureté introduites au cours de la fabrication de la perle). pour le i ème échantillon est désignée par b i et la moyenne de tous
Pour doser le vanadium, on mesure les rayonnements de fluores- les résultats par b . L’estimation de σ 2 est :
cence du vanadium et de l’uranium excités par rayons X. Le résultat y
∑ (b i Ð b ) ( ∑b i )
2 2
est le rapport d’intensité des pics V Kα et U LN. 1
∑b i
2
s 2 = ----------------------------- = --------------- Ð -------------------
L’écart-type σy est estimé en faisant nb = 15 comptages sur l’unique pb Ð 1 pb Ð 1 pb
échantillon de blanc. Les résultats obtenus sont reportés dans le
tableau 1, page 5. Exemple 2 : cet exemple est extrait de la référence [1].
Ces résultats correspondent à la moyenne arithmétique : Des solutions contenant des produits de corrosion en suspension
sont filtrées sur filtres Millipore et les dépôts sont analysés par fluores-
0,68103
b = --------------------- = 0,04540 cence X. Les résultats de comptage y sont exprimés en nombres
15 d’impulsions par seconde. Dans le cas du dosage de zinc, on admet
et la somme des carrés : que la variance du résultat, étant due essentiellement à des fluctua-
tions du blanc moyen (zinc contenu dans le filtre), est pratiquement
1
∑ ( bi Ð b ) ∑ bi2 Ð -----
nb ∑ i
2 2 constante lorsque x varie.
Q = = -( b ) = 18,89 × 10 Ð6
Le mode opératoire prescrit une seule mesure sur le filtre à analyser
L’estimation de σ y2 est : (n = 1) et sur trois filtres vierges (nB = 1, pB = 3).
Q Pour estimer la variance totale σ 2, nb = 10 filtres vierges sont mesu-
s y2 = ------ = 1,35 × 10 Ð6 rés. Les résultats bi obtenus par une seule mesure (n = 1) sont les
14
suivants :
Le mode opératoire ne comportant qu’une mesure sur l’échantillon à
40,2 – 44,5 – 38,8 – 45,0 – 38,2
analyser (n = 1) et sur l’unique perle de blanc (nB = pB = 1), le seuil de
37,7 – 34,9 – 33,6 – 43,4 – 42,6
décision, pour des risques α et β de 2,5 %, est égal à :
On calcule :
S = 2 2 s y2 = 0,0032
∑ bi = 398,9
La limite de détection est :
∑ bi
2
= 16 052,55
4 2 S 0,0064
L = --- 2 s y2 = ------- = ------------------
( ∑ bi )
2
k k k
Pour calculer cette limite de détection (exprimée en concentration
1
s 2 = ---
9 ∑ b2i Ð ------------------
10
-
140,429
= --------------------- = 15,60
9
de vanadium), il faut connaître la pente k de la courbe d’étalonnage. s = 3,95 imp/s
Celle-ci est déterminée en mesurant une pastille contenant 0,05 % de
vanadium. L’estimation de σ c2 est donc, d’après (12) :
Cette mesure donne le résultat : 1 4 s2
s c2 = s 2 1 + --- = ---------- = 20,80
3 3
y = 0,06850
D’où :
Donc :
sc = 4,56 imp/s
0,06850 Ð 0,04540 Pour des risques α et β tous deux égaux à 2,5 %, la formule (10)
k = ------------------------------------------------- = 0,462
0,05 devient :
La limite de détection, exprimée en concentration de vanadium est : S = 2 sc = 9,1 imp/s
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La variance de b donnée par (3) est égale à : Exemple 3 : reprenons l’analyse de l’exemple 2.
1 σ
2 La méthode de mesure a été exposée au paragraphe 2.5.2.
2
------ ------y + σ bl
pB nB On mesure encore trois filtres vierges, une fois chacun (nB = 1,
pB = 3), mais les filtres à analyser sont mesurés deux fois (n = 2). Il faut
La variance de c est la somme de ces deux variances : donc estimer séparément σy et σ bl.
1 1 2 1 Pour estimer σ bl, on analyse pb = 10 filtres vierges (nb = 2 détermi-
σ c2 = σ y2 --- + -------------- + σ bl 1 + ------ (13)
n nB pB pB nations par filtre). Les résultats sont donnés dans le tableau 2.
■ Pour estimer σc , il faut donc estimer séparément σy et σbl. Pour Pour chaque filtre, le tableau 2 donne la somme des deux résultats
b et la somme de leurs carrés b 2 . On en déduit (dernière
∑ i α ∑ i α
cela, il faut disposer de plusieurs échantillons de blanc. Leur
nombre, désigné par pb , doit être au moins égal à 10. Sur chaque α α
échantillon, on fait nb déterminations ( n b > 2 ). Le nombre de déter-
ligne du tableau) :
minations doit être le même pour tous les échantillons. Les résultats
obtenus pour le i ème échantillon sont désignés par biα (α = 1,2, ...,
nb ). Ils doivent comporter assez de chiffres pour différer les uns des ∑ ∑ bi α = 804,8
autres par au moins 2 chiffres. La moyenne arithmétique des nb
résultats obtenus pour le i ème échantillon est désignée par b i et la ∑ ∑ bi2α = 32 660,80
moyenne de tous les résultats par b .
Les quantités Q T et Q bl sont calculées par les formules (14) et (15) :
L’existence des fluctuations caractérisées par σ bl est vérifiée par
( ∑ ∑ bi α )
analyse de variance. On calcule les quantités définies par : 2
QT = ∑ ∑ ( biα Ð b )
2 QT = ∑ ∑ bi α Ð ----------------------------
20
- = 275,648
i α
2
( 804,8 )
∑ n b (b i Ð b )
2 1 2 2 2
Q bl = Q bl = --- [ ( 78,8 ) + ( 87,7 ) + ... + ( 86,9 ) ] Ð ---------------------- = 261,938
i 2 20
∑ ∑ ( biα Ð b i )
2
QR = D’où :
i α
Q R = Q T – Q bl = 13,710
Les valeurs numériques doivent être calculées par les formules
suivantes : On en déduit :
Q
b
2
∑ ∑ iα
2
s R = -------R = 1,371
i α 10
∑∑
2
QT = b iα Ð ------------------------------ (14)
i α
nb pb
Q bl
F = ---------
- = 21,2
Q bl = ------ ∑ ∑ b iα Ð -------------- ∑ ∑ b iα
1 2 1 2 2
(15) 9 sR
nb i α nb pb i α
La table de Snedecor (cf. [Doc. P 262], tableaux A et B) donne, pour
Q R = Q T Ð Q bl (16) ν1 = 9 et ν2 = 10 : F0,95 = 3,02.
2
La somme de carrés QR ne traduit que les fluctuations, d’écart- F étant supérieur à cette valeur, l’estimation de σ bl est donnée
type σy , entre des résultats obtenus sur un même échantillon. Au par (17) :
contraire, la somme Qbl correspond à la fois à ces fluctuations et à
celles entre échantillons, d’écart-type σbl. La comparaison de ces 2 1 Q bl 2
s bl = --- -------
- Ð s R = 13,9
deux sommes permettra de savoir si les fluctuations entre échan- 2 9
tillons sont, ou non, négligeables. Pour cela, on utilise un test clas- 2
L’estimation de σ y2 est égale à s R . La formule (13) devient :
sique (test F de Fisher-Snedecor) en calculant :
QR 1 1 2 1
2
s R = --------------------------- σ c2 = σ y2 --- + --- + σ bl 1 + ---
pb ( nb Ð 1 ) 2 3 3
Q bl L’estimation de σ c2 est donc :
F = --------------------------
2
-
( pb Ð 1 ) sR 5s
2 2
4 s bl
s c2 = ---------R- + ---------- = 19,7
F est comparé à la valeur F0,95 donnée par la table de Snedecor 6 3
([Doc. P 262] tableaux A et B) pour :
d’où :
ν1 = pb – 1 ν2 = pb(nb – 1) sc = 4,44 imp/s
● Si F est inférieur à F0,95, on peut admettre que σbl est nul, donc Si les risques α et β sont choisis égaux à 2,5 %, le seuil de décision
l’estimer par sbl = 0. est :
L’estimation de σ y2 est alors : S = 2 sc = 8,9 imp/s
QT La pente k de la droite d’étalonnage est égale à 10,54 (cf. paragraphe
s y2 = ----------------------
- 2.5.2). La limite de détection est donc :
nb pb Ð 1
2
● Si F est supérieur à F0,95 , l’estimation de σ bl est : 4s 17,76
L = ---------c- = --------------- = 1,69 µg de zinc
2 1 Q bl 2
k 10,54
s bl = ------ --------------- Ð sR (17)
nb pb Ð 1 Cette valeur est pratiquement la même qu’au paragraphe 2.5.2. En
2 effet la variance de c est due essentiellement à la présence de zinc
L’estimation de σ y2 est s R : 2
dans les filtres. Le terme en σ bl est prépondérant dans l’expression de
2 2
s y2 = s R σ c et il reste le même dans les deux modes opératoires.
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∑ ( xi Ð x ) ∑ xi Ð ------------------
2
5 38,2 39,9 78,1 3 051,25 W 11 = = -
p
6 37,7 36,2 73,9 2 731,73
L’ordonnée à l’origine de la droite d’étalonnage est :
7 34,9 36,5 71,4 2 550,26
8 33,6 36,4 70,0 2 453,92 a = y Ð kx
∑ (yi ∑yi
avec : 2 2
Le calcul est fait à l’aide de p grandeurs de référence pour les- W yy = Ðy) = Ð ------------------
-
quelles on peut admettre : p
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∑ (b i Ð b ) ∑ b i
2 2
■ Seuil de décision Qb = Ð -------------------
pb
Pour appliquer les formules du paragraphe 2.3, il faut définir le
résultat corrigé. L’ordonnée à l’origine a étant l’estimation du blanc L’estimation de σ 2 est :
(exprimée dans la même unité que y ), on appellera résultat corrigé
2
la différence c = y Ð a (cf. figure 5). Sa variance σ c2 est la somme ( p Ð 2 ) s rés + Q b Q + Qb
s 2 = -----------------------------------------
- = -------------------------
-
de la variance σ 2 définie par (2) et de la variance σ a2 de l’ordonnée à p + pb Ð 3 p + pb Ð 3
l’origine a. Exemple 4 : reprenons les conditions d’étude des exemples 2 et 3.
La grandeur à mesurer est dite détectée au niveau de confiance — La méthode exposée au paragraphe 2.5.2 est appliquée à
(1 – α), si le résultat corrigé est supérieur à un seuil Sc égal p = 9 filtres de référence (3 blancs et 6 dépôts). Les résultats de
d’après (4) à (u1 – α σc ), donc si y est supérieur au seuil : comptage (nombres d’impulsions par seconde) sont donnés dans le
tableau 3. Chaque résultat correspond à un seul comptage (n = 1).
Sy = a + Sc = a + u1 – α σc (20)
— La droite d’étalonnage est calculée à partir de tous les résultats,
■ Limite de détection blancs compris :
En admettant la constance de σc entre les valeurs 0 et L de la gran-
deur mesurée, la limite de détection est, d’après (5) : ∑ xi = 194 ∑ xi
2
= 10 124
Sc + u1 Ð β σc ( u1 Ð α + u1 Ð β ) σc ∑ yi = 2 394,7 ∑ yi
2
= 1 267 834,47
L = -------------------------------- = --------------------------------------------
k k ∑ xi yi = 112 832,2
Si les risques α et β sont égaux : Donc :
2S 2 u1 Ð α σc 194 × 2 394,7
L = ---------c- = -----------------------
- (21) W 1 y = 112 832,2 Ð ------------------------------------ = 61 213,1111
k k 9
2
( 194 )
W 11 = 10 124 Ð ----------------- = 5 942,2222
9
3.3 Estimation de l’écart-type du résultat W1 y
k = ----------- = 10,30 imp/s/µg Zn
W 11
1
3.3.1 Cas où la variance résiduelle est égale a = --- [ 2 394,7 Ð 194 k ] = 44,1 imp/s
9
à la variance totale
— Pour avoir la somme des carrés des résidus, il faut calculer :
Si σ bl est nul ou, dans le cas inverse, si les grandeurs de référence ( 2 394,7 ) 2
sont soumises au même mode opératoire que les grandeurs mesu- W yy = 1 267 834,47 Ð ------------------------ = 630 658,02
9
rées, la variance σ a2 est :
( W1 y ) 2
2 1 x2 Q = W yy Ð ---------------
σ a2 = σ rés --- + ----------- W 11
- = 78 271
p W 11
2
où σ rés est égal, d’après (18), à la variance totale σ 2 (variance de y ). La première estimation de σ 2 est :
Donc : 2 Q
s rés = ---- = 11,18
1 x2 7
σ c2 = σ2 1 + --- + ----------- (22)
p W 11 Pour avoir une autre estimation, dix filtres vierges sont analysés. Les
résultats sont ceux du paragraphe 2.5.2. Ils donnent la valeur :
Q b = 140,429
L’estimation de σ 2 est donc :
y Q+Q
s 2 = ------------------b- = 13,7
16
Résultat
corrigé c — La variance σ c2 est estimée par (22) :
a
1 x2
Blanc s c2 = s 2 1 + --- + -----------
9 W 11
0 x 194
avec x = ---------- = 21,56 µg Zn
Figure 5 – Utilisation d’une droite d’étalonnage 9
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On obtient :
Q bl = --- ∑ ∑ b iα Ð ------ ∑ ∑ b iα
1 2 1 2
— Le silicium est dosé dans des concentrés uranifères en préparant L’estimation de σ c2 est, d’après (23) :
des perles par fusion vitreuse avec du tétraborate de lithium. Les per-
les étalons sont préparées de la même façon à partir d’un mélange s y2 1 x2 2
s c2 = ------ 1 + --- + ----------- + 2 s bl
d’oxyde de silicium et d’oxyde d’uranium pur. Le blanc provient essen- 3 5 W 11
tiellement du fondant utilisé : il est le même pour toutes les perles
2
étalons, mais diffère de celui des perles échantillons préparées ulté- = 0,5333 s y2 + 2 s bl = 31,66 × 10 Ð6
rieurement.
Le résultat y est obtenu en mesurant les pics de fluorescence Si Kα d’où :
et U Mz1 excités par rayons X. Ce résultat est le rapport d’intensité des s c = 0,00563
deux pics. Le tableau 4 donne les valeurs obtenues pour 4 perles éta- Si les risques α et β sont égaux à 2,5 %, les formules (20) et (21)
lons et un blanc (p = 5). Les nombres de mesures n sont égaux à 3. donnent :
Les concentrations xi de silicium sont exprimées en % par rapport à la
masse d’uranium. S y = a + 2 s c = 0,13056
4 sc
— Le tableau 4 permet de calculer :
L = --------
-
k = 0,11 % de silicium
∑ xi = 2,5 ∑ xi
2
= 1,875
∑y i = 1,10822 ∑y i
2
= 0,2718132350
Tableau 3 – Résultats d’étalonnage
∑ xi y i = 0,6820225 (exemple 4)
W 1 y = 0,1279125 W 11 = 0,625
x = masse Zn y
k = 0,20466 (µg) (imp/s)
x = 0,5 y = 0,221644
0 39,0
a = y Ð kx = 0,11931 39,8
(blancs) 48,4
— Pour estimer σ bl et σy on prépare, avec des fondants différents,
pb = 4 perles de blanc sur chacune desquelles on fait nb = 3 détermina- 4 85,9
tions. Les résultats, notés biα , sont reportés dans le tableau 5. 15 200,3
L’application des formules (14), (15) et (16) donne :
15 201,6
b
2
∑ ∑ i α 2 28 333,6
i α ( 1 471,25 )
Q T = ∑ ∑ b i α Ð ------------------------------ = 10 Ð6 180 612,60 Ð -------------------------------
2
12 12 57 629,9
i α
= 231,220 × 10 Ð6 75 816,2
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10 3 ∑ b i a
a
377,68 351,08 366,50 375,99 1 471,25 T= ∑ ci (25)
a T= ∑vi ci (26)
∑ sci2
2
où σci est l’écart-type de l’erreur sur le résultat corrigé, exprimé dans sT =
la même unité que ci . Il est estimé, comme indiqué dans les para- — pour la somme (26) par :
graphes précédents, par une quantité désignée par sci . Si ci est infé-
rieur à Si , la grandeur est dite non détectée et, si les risques α et β ∑ (vi sci )
2 2
sT =
sont égaux, on admet que sa valeur est inférieure à la limite de
détection individuelle : Le seuil de décision de T est, pour un risque α donné :
Li = 2 Si
S T = u1–α sT
■ Souvent chaque grandeur est estimée par un résultat de la
forme : Lorsque T est inférieur à S T, on dit que la valeur vraie θ est infé-
xi = vi ci rieure à un paramètre (limite de détection de T ) égal, en première
approximation, si les risques α et β sont égaux, à :
● vi est un facteur expansif (volume, masse ou débit), variable
d’une grandeur à l’autre. LT = 2S T
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Une formule plus précise peut être appliquée dans le cas de la som- Exemple 6 : cet exemple est extrait de la référence [1].
me (26) en introduisant les écarts-types σvi des erreurs de mesure des Un laboratoire effectue chaque mois un comptage α sur un
coefficients vi . Si l’on peut admettre une erreur relative constante échantillon moyen de l’eau d’une conduite de déversement. Le
pour ces coefficients, c’est-à-dire une valeur constante de (σv /v), la li- résultat, exprimé en Bq/m3, est désigné par ci . Pour avoir l’activité
mite de détection de T est, pour α et β égaux à 2,5 %, égale à : rejetée xi , ce résultat est multiplié par un volume vi (exprimé en
4 σv 2 m3). Les résultats obtenus pour une année (12 mois) sont reportés
L T = 2 S T 1 + ----- ------ (27) sur le tableau 6. En faisant la somme des valeurs xi , on obtient le
N v
total :
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P
O
U
Limite de détection R
E
par Michèle NEUILLY N
Agrégée de sciences physiques
S
Références bibliographiques
A
[1] NEUILLY (M.) et CETAMA. – Précision des
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1983.
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V
[2] NEUILLY (M.) et CETAMA. – Modélisation et
estimation des erreurs de mesure. Lavoisier,
[4] CURRIE (L.-A.). – Limits of qualitative detec-
tion and quantitative determination. Applica-
[6] ROGERS (V.-C.). – Detection limits for gamma-
ray spectral analysis. Analytical Chemistry, 42
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O
1993. 2e édition (revue), 1996.
Tables de Snedecor P
L
Tableau A – Valeurs de F0,95 en fonction de n 1 et n 2 pour des valeurs de n 1 comprises entre 1 et 10
n 1 variant de 1 à 10
U
n2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
n2
S
1 161,4 199,5 215,7 224,6 230,2 234,0 236,8 238,9 240,5 241,9 1
2 18,51 19,00 19,16 19,25 19,30 19,33 19,35 19,37 19,38 19,40 2
3 10,13 9,55 9,28 9,12 9,01 8,94 8,89 8,85 8,81 8,79 3
4 7,71 6,94 6,59 6,39 6,26 6,16 6,09 6,04 6,00 5,96 4
5 6,61 5,79 5,41 5,19 5,05 4,95 4,88 4,82 4,77 4,74 5
6 5,99 5,14 4,76 4,53 4,39 4,28 4,21 4,15 4,10 4,06 6
7 5,59 4,74 4,35 4,12 3,97 3,87 3,79 3,73 3,68 3,64 7
8 5,32 4,46 4,07 3,84 3,69 3,58 3,50 3,44 3,39 3,35 8
9 5,12 4,26 3,86 3,63 3,48 3,37 3,29 3,23 3,18 3,14 9
10 4,96 4,10 3,71 3,48 3,33 3,22 3,14 3,07 3,02 2,98 10
11 4,84 3,98 3,59 3,36 3,20 3,09 3,01 2,95 2,90 2,85 11
12 4,75 3,89 3,49 3,26 3,11 3,00 2,91 2,85 2,80 2,75 12
13 4,67 3,81 3,41 3,18 3,03 2,92 2,83 2,77 2,71 2,67 13
14 4,60 3,74 3,34 3,11 2,96 2,85 2,76 2,70 2,65 2,60 14
15 4,54 3,68 3,29 3,06 2,90 2,79 2,71 2,64 2,59 2,54 15
16 4,49 3,63 3,24 3,01 2,85 2,74 2,66 2,59 2,54 2,49 16
17 4,45 3,59 3,20 2,96 2,81 2,70 2,61 2,55 2,49 2,45 17
18 4,41 3,55 3,16 2,93 2,77 2,66 2,58 2,51 2,46 2,41 18
19 4,38 3,52 3,13 2,90 2,74 2,63 2,54 2,48 2,42 2,38 19
S 24
25
26
4,26
4,24
4,23
3,40
3,39
3,37
3,01
2,99
2,98
2,78
2,76
2,74
2,62
2,60
2,59
2,51
2,49
2,47
2,42
2,40
2,39
2,36
2,34
2,32
2,30
2,28
2,27
2,25
2,24
2,22
24
25
26
A 27 4,21 3,35 2,96 2,73 2,57 2,46 2,37 2,31 2,25 2,20 27
28 4,20 3,34 2,95 2,71 2,56 2,45 2,36 2,29 2,24 2,19 28
V 29 4,18 3,33 2,93 2,70 2,55 2,43 2,35 2,28 2,22 2,18 29
O 30
40
4,17
4,08
3,32
3,23
2,92
2,84
2,69
2,61
2,53
2,45
2,42
2,34
2,33
2,25
2,27
2,18
2,21
2,12
2,16
2,08
30
40
I 60
120
4,00
3,92
3,15
3,07
2,76
2,68
2,53
2,45
2,37
2,29
2,25
2,17
2,17
2,09
2,10
2,02
2,04
1,96
1,99
1,91
60
120
R ∞ 3,84 3,00 2,60 2,37 2,21 2,10 2,01 1,94 1,88 1,83 ∞
P Tableau B – Valeurs de F0,95 en fonction de n 1 et n 2 pour des valeurs de n 1 comprises entre 12 et l’infini
L n2
n 1 variant de 12 à l’infini
n2
12 15 20 24 30 40 60 120 ∞
U
1 243,9 245,9 248,0 249,1 250,1 251,1 252,2 253,3 254,3 1
S 2
3
19,41
8,74
19,43
8,70
19,45
8,66
19,45
8,64
19,46
8,62
19,47
8,59
19,48
8,57
19,49
8,55
19,50
8,53
2
3
4 5,91 5,86 5,80 5,77 5,75 5,72 5,69 5,66 5,63 4
5 4,68 4,62 4,56 4,53 4,50 4,46 4,43 4,40 4,36 5
6 4,00 3,94 3,87 3,84 3,81 3,77 3,74 3,70 3,67 6
7 3,57 3,51 3,44 3,41 3,38 3,34 3,30 3,27 3,23 7
8 3,28 3,22 3,15 3,12 3,08 3,04 3,01 2,97 2,93 8
9 3,07 3,01 2,94 2,90 2,86 2,83 2,79 2,75 2,71 9
10 2,91 2,85 2,77 2,74 2,70 2,66 2,62 2,58 2,54 10
P
L
U
S