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Poèmes sur les émotions

Emotions en devinettes (Pascal Genneret) Pages 2 et 3

A quoi ça sert, un poème ? (Henriette Major) Page 4

Un sourire (Mahatma Gandhi) Page 5

La dispute (Marcelle Bertin) Page 6

La colère Monique Müller Page 7

Les cauchemars... au placard ! (Marie-Hélène Lafond) Pages 8 et 9

Le chat et l’abeille (Jacques Charpentreau) Page 10

La chevauchée (Jacques Charpentreau) Page 11

Comme il est bon d’aimer (Jean-Pierre Siméon) Page 12

Conseils donnés par une sorcière (Jean Tardieu) Page 13

Je suis content (Maurice Carême) Page 14

Lion enfermé (Dieuw Schepel) Page 15

Le bonheur (Paul Fort) Page 16

Valérie Droal (PEMF Ecole de Neuvic sur l’Isle)


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Emotions en devinettes

Je suis la plus reconnaissable

Et c'est moi qui te rends aimable.

Tu planes, comme en apesanteur,

Les yeux brillants, pleins de candeur,

Bouche en croissant, croissant au beurre.

Qui suis-je?

Tu as le blues, tu broies du noir.

Je viens des pertes, des au revoir.

Tordant ta bouche avec mes armes,

Déclenchant des cortèges de larmes.

Ne tombe surtout pas sous mon charme.

Qui suis-je?

C'est moi qui peux te pétrifier,

Te faire hurler ou rester muet,

Gorge serrée et cœur battant,

Le teint pâle, le souffle haletant,

Jambes à ton cou, claquant des dents.

Qui suis-je?

Ton sang est en ébullition,

C'est moi qui le pousse en pression,

Te souffle des vociférations,

Ivre de vengeance, tapant du pied,

2
Ou d'arrogance, sourcils froncés.

Qui suis-je?

Je plisse tes yeux, soulève ton cœur,

Retrousse ta lèvre supérieure,

Tu dirais « Beurk ! » dans une B.D.,

Les mains devant pour repousser,

Langue pesante, regard détourné.

Qui suis-je?

Je suis la plus inattendue,

Je te plonge dans l'inconnu,

J'écarquille tes yeux grands ouverts,

Arrondis ta bouche, t'envoie vers Les délices de l'imprévu.

Qui suis-je?

Pascal Genneret

3
A quoi ça sert, un poème ?

A quoi ça sert, un poème?


Ça sert à jouer des mots
Comme on joue de la guitare,
De la flute ou du piano.
Ça sert à faire savoir
Qu'on est gai ou qu'on est triste,
Ou bien d'humeur fantaisiste.
Ça remplace quelques larmes,
Ça fait rire ou ça désarme.
Ça sert à parler de soi,
Ou bien de n'importe quoi.
C'est un voyage intérieur,
Un moyen d'ouvrir son cœur.
À quoi ça sert, un poème?
Au fond, ça ne sert à rien,
Mais ça rend la vie plus belle,
Comme un tour de magicien,
Un sourire, un arc-en-ciel.
À quoi ça sert, un poème?
Ça sert à dire « Je t'aime ».

Henriette Major

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Un Sourire

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup

Il enrichit ceux qui le reçoivent

Sans appauvrir ceux qui le donnent

Il ne dure qu'un instant

Mais son souvenir est parfois éternel

Personne n'est assez riche pour s'en passer

Ni n'est assez pauvre pour ne pas le mériter

Il crée le bonheur au foyer

Il est le signe sensible de l'amitié

Un sourire donne du repos à l'être fatigué

Rend courage aux plus découragés

Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler

Car c'est une chose qui n'a de valeur

Qu'à partir du moment où on le donne

Et si parfois vous rencontrez une personne

Qui ne sait plus avoir le sourire

Soyez généreux, donnez-lui le vôtre

Car nul n'a autant besoin d'un sourire

Que celui qui ne peut en donner aux autres.

Mahatma Gandhi

5
La dispute

La poule est fière d’avoir pondu

Kot, un bel œuf sur la paille.

La voisine a répondu

Kot, j’en ai un dans l’étable.

Oui, mais le mien est plus beau

Kot, sur la paille.

Celui que j’ai fait est plus gros

Kot, dans l’étable.

Le mien…

Le mien….

Sur la paille…

Dans l’étable…

Plus beau…

Plus gros…

Cocorico !

Le coq se dresse sur ses ergots.

Personne ne dit plus un mot.

Marcelle Bertin

6
La colère

Ce matin, j’ai mangé de la colère

A la petite cuillère.

J’ai mis plein de mauvaise humeur

Sur ma tartine de beurre.

Toute la journée, je l’ai passée à grogner,

A donner des coups de pieds,

Et à dire « C’est bien fait ! ».

Mais maintenant, ça suffit,

J’ai envie que ce soit fini.

Et avant d’aller me coucher,

Je voudrais vous apporter

Une salade de baisers

Bien frais, bien doux, bien sucrés.

C’est très facile à préparer.

Qui veut la goûter ?

Monique MÜLLER

7
Les cauchemars... au placard !

Le soir, dans le noir,

Il est des monstres qui viennent me voir

Car ils espèrent bien me faire peur.

Quand c'est un dragon vert

Qui vient me voir

Avec ses narines fumantes et son air méchant

Je l'imagine en rose bonbon

Et en caleçon à petits cœurs.

Quand c'est un méchant loup

Qui vient me voir

Avec ses griffes et ses grandes dents

Je l'imagine en danseuse espagnole

Avec des chaussures à claquettes et des castagnettes.

Quand c'est une sorcière

Qui vient me voir

Avec son nez crochu et son chapeau pointu

Je l'imagine en petit rat de l'opéra

Avec un tutu et des ballerines.

Quand c'est un ogre

Qui vient me voir


8
Avec son grand couteau et sa fourchette

Je l'imagine en bébé Cadum

Avec une couche et une sucette.

Quand c'est un fantôme

Qui vient me voir

Avec son drap blanc et ses houhou

Je l'imagine en costume d'Elmer

A carreaux de toutes les couleurs.

Le soir quand il fait tout noir

Il est des monstres qui viennent me voir

Mais à moi ils ne me font pas peur.

Allez hop dans le placard les cauchemars !

Marie-Hélène LAFOND

9
Le chat et l’abeille

Moi, dit le chat, je m’émerveille


De la magie de cette abeille :
Un peu de poussière de fleur,
Parfum, couleur... Quelle surprise !
C’est le miel doré du bonheur !
Bizz, bizz, bizz, bizz!
Moi, dit l’abeille, je m’inquiète
De ce chat qui vient sans trompette
Sur ses pattes de maraudeur.
Mon miel n’est pas ta friandise,
Prends bien garde à toi, chat voleur !
Bizz, bizz, bizz, bizz!

Jacques Charpentreau

10
La chevauchée

Certains, quand ils sont en colère,

Crient, trépignent, cassent des verres...

Moi, je n'ai pas tous ces défauts :

Je monte sur mes grands chevaux.

Et je galope, et je voltige,

Bride abattue, jusqu'au vertige

Des étincelles sous leurs fers,

Mes chevaux vont un train d'enfer.

Je parcours ainsi l'univers,

Monts, forêts, campagnes, déserts...

Quand mes chevaux sont fatigués,

Je rentre à l'écurie - calmé.

Jacques Charpentreau

11
Comme il est bon d'aimer

Il suffit d'un mot

Pour prendre le monde

Au piège de nos rêves

Il suffit d'un geste

Pour relever la branche

Pour apaiser le vent

Il suffit d'un sourire

Pour endormir la nuit

Délivrer nos visages

De leur masque d'ombre

Mais cent milliards de poèmes

Ne suffiraient pas

Pour dire

Comme il est bon d'aimer.

Jean-Pierre Siméon

12
Conseils donnés par une sorcière

Retenez-vous de rire
dans le petit matin
N'écoutez pas les arbres
qui gardent les chemins !

Ne dites votre nom


à la terre endormie
qu'après minuit sonné !

A la neige, à la pluie
ne tendez pas la main !

N'ouvrez votre fenêtre


qu'aux petites planètes
que vous connaissez bien !

Confidence pour confidence


vous qui venez me consulter
méfiance, méfiance,
on ne sait pas ce qui peut arriver.

Jean TARDIEU

13
Je suis content

Vienne la pluie, vienne le vent,

Qu’importe ! Moi, je suis content,

Content d’être toujours content,

Du bon temps et du mauvais temps,

Content de vivre simplement,

De me dire comme un enfant

« Mon Dieu ! Comme je suis content ! »

Sans savoir pourquoi maintenant

Je le répète si souvent.

Maurice Carême

14
Lion enfermé

Dans un coin de la cage il a dormi…

Puis il s'est réveillé, inquiet

Et lentement s'est levé.

Le regard triste, méfiant

Il se met à longer le grillage.

Né dans une cage

Il n'a jamais goûté l'étendue de la brousse,

Vient-il d'y songer ?

Brusquement,

Secouant sa crinière,

Il gronde,

Il rugit

Et frappe avec ses pattes

À travers les barreaux !

Comment lui dire

Que tant de " libertés "

N’existent que dans le cœur des prisonniers.

Dieuw SCHEPEL (1910-1992)

15
LE BONHEUR

Le bonheur est dans le pré.

Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y


vite. Il va filer.

Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite, dans l’ache et le serpolet,
cours-y vite. Il va filer.

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite, sur les cornes du bélier,
cours-y vite. Il va filer.

Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite, sur le flot du sourcelet, cours-
y vite. Il va filer.

De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite, de pommier en cerisier,


cours-y vite. Il va filer.

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie,
cours-y vite ! Il a filé !

Paul Fort

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