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C’était un beau matin de printemps.

Je devais rejoindre ma famille et mes amis pour


fêter mon vingtième anniversaire dans le sud. Je pris ma voiture et commençai mon
voyage qui devait durer presque deux jours. Le paysage était beau et paisible, les
arbres étaient fleuris et l’herbe était verdoyante. Le temps semblait s’être arrêté pour
que je puisse admirer ce fabuleux décor, enveloppée dans un nuage de bonheur.

Après une centaine de kilomètres, j’aperçu sur la route les feux clignotants des
services de sécurité de l’autoroute m’obligeant à ralentir. Arrivant à proximité, je pus
constater les équipes de secours s’affairant autour des voitures affreusement cabossées
pour porter les premiers soins.

Cette scène passée, je continuai la route gênée et quelque peu perturbée repensant à
cette voiture incendiée du même modèle que ma vieille Peugeot.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin, je vis une jeune femme sur le bord de la
route qui attendait qu’une voiture s’arrête pour la laisser monter. Je ne voulais pas
prendre une inconnue dans ma voiture car j’appréciais ces moments seule à réfléchir et
penser à mes affaires.

Une heure plus tard, j’aperçus sur le bord de la route une jeune femme qui ressemblait
beaucoup à celle que j’avais croisée précédemment. Était-elle la même femme que tout
a l’heure ? Non, ce n’était pas possible. Comment aurait-elle fait pour aller si vite alors
qu’elle était à pied ? Nos regards se croisèrent et je continuai mon trajet. Cette
rencontre me laissa songeuse et mes pensées commencèrent à se bousculer.

En quittant l’autoroute pour la nuit, cette jeune femme réapparut au détour d’un virage
entre les arbres de la forêt que je traversais. La peur commença à m’envahir, j’étais
effrayée. Je me demandais si cela ne pouvait pas être le fruit de mon imagination. Elle
continuait néanmoins à me regarder fixement et cela générait le long de mos dos un
frisson d’inconfort.

Le lendemain matin, après une nuit agitée, je repris ma voiture et décidai alors de
m’arrêter à la station-service la plus proche pour refaire le plein de carburant. Un
homme assez grand qui inspirait confiance me demanda de le déposer dans une ville
qui était sur mon chemin. Cette proposition arriva à point nommé, je me dis qu’une
personne à mes côtés me permettrait de me changer les idées et me rassurerait.
J’acceptai donc de prendre dans ma voiture ce nouveau compagnon qui était plutôt
sympathique. Au moment de quitter la station-service, je me redressai pour regarder
dans mon rétroviseur et je vis à nouveau cette femme mystérieuse qui était là
immobile, derrière la voiture à me regarder. Je démarrai alors aussi vite que possible.
Je ne voulais pas montrer mon état d’inquiétude à mon passager et je tentais de
discuter le plus naturellement possible avec lui. Les heures passèrent quand soudain, à

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quelques kilomètres de la ville où je devais déposer mon passager, je la vis de
nouveau.
Je me sentis alors submergée par une vague d’angoisse, mon cœur se mit à battre à tout
rompre et il m’était impossible de retrouver mon souffle, submergée par la peur. C’est
alors que dans un moment d’absence, je tournai mon volant pour me précipiter sur
cette jeune fille.
Lorsque je rouvris les yeux, mon voyageur me balbutia quelques mots pour me crier
dessus. La voiture était accidentée mais nous avions eu de la chance. Aucune trace de
la fille qui avait disparu subitement. Paniquée, je cherchais mon téléphone que je
retrouvai en miette et inopérant à mes pieds.
Je demandai alors le téléphone de cet homme qui voyageait avec moi pour appeler ma
mère. Dès que j’entendis sa voix, je lui dis : « Maman, c’est moi ! » mais elle parut
surprise et très énervée. Elle dit avec agressivité : « Si vous pensez être drôle
permettez-moi de vous dire que c’est une blague de très mauvais goût. Ma fille est
morte dans un accident de voiture hier dans la matinée. » Puis sanglotante, elle
raccrocha.
Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je me retournai vers l’homme qui
m’accompagnait mais il avait disparu. Un coup d’œil dans le rétroviseur me dévoila la
jeune fille de la route, le teint blafard et le regard sans vie. Me tendant la main, elle me
dit : « Je crois que nous allons au même endroit ».
C’est à ce moment-là que je compris…

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