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‫اململكة املغربية‬

ROYAUME DU MAROC

INSTITUT AGRONOMIQUE ‫معهد الحسن الثاني‬


ET VETERINAIRE HASSAN II
‫للزراعة والبيطرة‬

Projet de Fin d’Etudes présenté pour l’obtention du


diplôme d’Ingénieur d’Etat en Génie Rural

Evaluation des performances du système


aspersif après reconversion en irrigation
localisée dans le périmètre du Gharb
Cas du secteur Centre 3 de la Seconde
Tranche d’irrigation

Présenté et soutenu publiquement par


MOUSABAH Najat
Devant le jury composé de :
Pr. BAMOUH A. Président (IAV Hassan II - Rabat)
Pr. BAKACHE M. Rapporteur (IAV Hassan II - Rabat)
Dr. TAKY A. Co rapporteur (ORMVAG -Kénitra)
Pr. SEBARI K. Examinatrice (IAV Hassan II - Rabat)

Juillet 2016

Adresse : Madinat Al Irfane, B.P. 6202. Rabat – Maroc ‫ الرباط المعاهد الرباط – المغرب‬2626 ‫ ب‬.‫ ص‬:‫العنوان‬
Tél : (00 212) 0537 77 17 58/59 (00 212) 2951 11 71 95 / 95 :‫الهاتف‬
Fax : (00 212) 0537 77 58 45 (00 212) 2951 11 95 59 :‫الفاكس‬
Site web : http://www.iav.ac.ma
http://www.iav.ac.ma:‫موقع األنتيرنت‬
DEDICACES
Je dédie ce travail…

A MES CHERS PARENTS HASSAN et HABIBA

Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour éternel et ma considération
pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon instruction et mon bien être.

Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour que vous me portez depuis mon enfance et
j’espère que votre bénédiction m’accompagne toujours.

Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos vœux tant formulés, le fruit de vos
innombrables sacrifices, bien que je ne vous en acquitterai jamais assez.

Puisse Dieu le très haut, vous accorder santé, bonheur et longue vie en sorte que jamais je
ne vous déçoive.

A UNE PERSONNE SPECIAL KAMAL

Mon conseiller, qui m’a assisté dans les moments difficiles et m’a pris doucement par la
main pour traverser ensemble des épreuves pénible. Je te suis très reconnaissante, et je ne
te remercierai jamais assez pour ton amabilité, ton aide précieuse.

A MON CHER FRERE ET MES CHERES SOUERES

Youssef, Aicha, Khadija et Naima

En témoignage de mon affection fraternelle, de ma profonde tendresse et reconnaissance, je


vous souhaite une vie pleine de bonheur et de succès et que Dieu le tout puissant vous
protéger et vous garde

A MES CHERES PETIT NEVEUX ET NIECES

Aucune dédicace ne saurait exprimer tout que j’ai pour vous, votre joie et votre gaieté me
comblent de bonheur. Puisse Diu vous garder, éclairer votre route et vous aider à réaliser
à votre tour vœux les plus chers

A MES CHERS AMIS ET PARTICULIEREMENT MA CHERE SOUAD AMIE DE


TOUJOUR

En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des moments agréables que nous avons
passés ensemble. Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus
profond et mon affection la plus sincère.

NAJAT

i
REMERCIEMENTS

A l’issue de ce travail, je tiens à exprimer mes sincères remerciements et gratitudes à mon


encadrant Pr. M. BAKACHE, pour son encouragement fructueux, ses conseils précieux, ses
remarques pertinentes et constructives ainsi le temps qu’il a bien voulu me consacrer tout
au long de la réalisation de ce travail. Qu’il reçoit l’expression de mon respect le plus
profond.

Je tiens à remercier également Dr. A. TAKY, qui m’a toujours accueilli à bras ouverts et à
tout moment, de m’avoir assisté le long de la réalisation du travail, qu’il trouve ici mes
sincères gratitudes et mes profondes reconnaissances pour tous les efforts qui a déployé
dans ce sujet, ainsi de sa patience.

Je remercie infiniment Monsieur le Président de vouloir bien examiner ce travail et présidé


la soutenance et tous les membres de jury d’avoir accepté d’examiner mon travail. Qu’ils
acceptent l’expression de ma sincère reconnaissance et mon profond respect.

Mes vifs remerciements sont adressés à Monsieur Le Directeur de l’Office Régional de Mise
en Valeur Agricole du Gharb, aux chefs de Département des Aménagements et de gestion de
réseau et à l’ensemble du personnel du même Office qui m’ont accueilli avec toute simplicité,
bonté et gentillesse.

J’adresse mes remerciements les plus sincères à M. B. EL KABBASSI pour sa gentillesse et


les facilités qu’il m’offert tout au long de mes sorties sur terrain, M. J. CHIKI et M.
BENCHEKROUNE pour ses soutiens et ses disponibilités à servir et ses qualités humaines
et professionnelles.

Mes sincères remerciements vont également à tout le corps enseignant et le personnel du


département Eau, Environnement et Infrastructure à l’IAV Hassan II qui ont été pour nous
une école fondamentale pour améliorer nos connaissances.

Un grand merci aux agriculteurs de Gharb ‘secteur C3’ qui m’ont facilité le travail sur
terrain et enfin à toute personne qui a contribué directement ou indirectement dans ce
travail.

ii
RESUME

L’irrigation au Maroc a toujours été un impératif et un instrument privilégié pour assurer


l’accroissement de la productivité agricole, rationaliser l’utilisation de l’eau d’irrigation et
améliorer le revenu des agriculteurs. Le projet de la reconversion vers l’irrigation localisée,
qu’il soit collectif ou individuel représente une pièce maîtresse pour atteindre ces objectifs.
La reconversion dans le périmètre du Gharb rentre dans le cadre du PNEEI, il reste l’un des
périmètres les plus importants au Maroc. Il couvre une superficie géographique de 616 000
ha dont 388 000 ha de SAU. La reconversion portera sur une superficie de 82 817 ha dont
43 417 ha en reconversion collective (19 356 ha en aspersion et 24 061 ha en gravitaire), et
39 400 ha en reconversion individuelle (16 000 ha hors secteur aménagé par l’Etat et 23 400
ha dans le secteur équipé), pour un montant global de 5,294 Milliards de Dh.

La présente étude est réalisée au niveau du secteur C3. Ce secteur pilote a fait l’objet de la
reconversion collective de la première tranche (9 822 ha) vers le système d'irrigation par
aspersion (existant depuis 1984) en un système d'irrigation localisée sur une superficie de
l’ordre de 3759 ha et les exploitations en reconversion individuelle en dehors du secteur C3.

Les objectifs de ce travail, consistent en une présentation des avis des agriculteurs sur la
mise en œuvre du projet, l’analyse des pratiques des agriculteurs en termes de gestion et
d’entretien vis-à-vis de ce système d’irrigation ainsi que l’évaluation de la performance du
système d’irrigation localisée au niveau des exploitations, objet de l’échantillonnage,
reconverties collectivement et individuellement à travers l’uniformité d’arrosage, les
mesures de pression, la confrontation entre les besoins en eau d’irrigation et les volumes
apportés et la valorisation apportée par ce système en termes de variation de rendement et
volume d’eau consommé et enfin l’établissement des recommandations dans un but
d’améliorer les prochaines installations.

Ce travail consiste en :

 La collecte et l’analyse des données à travers des entretiens avec les responsables
dans les différents départements de l’ORMVAG, et des enquêtes avec les
agriculteurs en reconversion collective et individuelle ;

iii
 La mesure in situ et le calcul des paramètres hydrauliques pour l’évaluation de la
performance du projet de la reconversion.

L’étude a démontré que les exploitations reconverties collectivement (12 exploitations) sont
en phase d’apprentissage à l’égard du système d’irrigation localisée puisque le projet vient
d’être mis en place. Pour celles reconverties individuellement (7 exploitations) avant
l’avènement du projet, elles pratiquent l’irrigation en se basant sur l’échange de
l’information et l’expérience tandis que les exploitations en reconversion individuelle (6
exploitations) ont l’avantage d’être bien gérées de bonnes connaissances sur les techniques
d’exploitation.

Toutes les exploitations ont des uniformités d’arrosage satisfaisantes, pouvant même être
considérées comme excellentes ce qui est le cas pour la plupart des exploitations en
reconversion individuelle. Pour les pressions, elles sont généralement dans les normes. Cela
est dû au nettoyage du réseau. Concernant le taux de satisfaction des besoins en eau
d’irrigation, on peut conclure qu’il y a une faible maîtrise de la conduite d’irrigation chez la
plupart des exploitations de la reconversion collective qui est basée sur l’observation de l’état
hydrique du sol en plus de l’expérience acquise dans ce domaine. Pour la reconversion
individuelle la plupart des exploitations arrivent à optimiser les apports d’eau pour satisfaire
les besoins en eau.

Mots clés : Irrigation localisée, reconversion collective, reconversion individuelle,


uniformité d’arrosage, pression, taux de satisfaction, pratique d’irrigation, économie d’eau.

iv
ABSTRACT

Irrigation in Morocco has always been an imperative and a key instrument to ensure
increased agricultural productivity, rationalize the use of water for irrigation and improve
the income of farmers.

The project of conversion to drip irrigation, whether collective or individual, represents a


cornerstone for achieving these goals. The conversion in the perimeter of Gharb is within
the scope of PNEEI, it remains one of the most important perimeters in Morocco. It covers
a geographical area of 616000 ha of which 388000 ha of UAA (useful agricultural area). The
conversion will cover an area of 82817 hectares, including 43417 hectares in collective
conversion (19356 ha by aspersion and 24061 ha by gravity), and 39400 ha in single
conversion (16000 ha managed area outside the State and 23400 ha in the area equipped),
for a total amount of 5,294 billion Dhs.

This study is performed at the C3 sector. This pilot sector was about the collective conversion
of the first tranche (9822 ha) of the spray irrigation system (existing since 1984) in a drip
irrigation system on an area of around 3759 ha and the sector in individual conversion.

The objectives of this work consist of a presentation opinions of farmers on the


implementation of the project, analysis of the practices of farmers in terms of management
and vis-à-vis maintenance of this irrigation system and evaluating the performance of the
drip irrigation system at the farm level, object of sampling, collectively and individually
converted through consistent watering, pressure measurements, the confrontation between
the water needs of irrigation and made volumes and enhancement provided by the system in
terms of yield variation and volume of water consumed and finally establishing
recommendations in order to improve future installations.

The approach adopted for this work consists of:

The collection and analysis of data through interviews with officials in the various
departments of the ORMVAG, and surveys with farmers on collective and individual
conversion;

In situ measurement and calculation of hydraulic parameters for the assessment of project
performance conversion.

v
The study showed that the converted farms collectively are in the learning phase of localized
irrigation system since the project has been set up. For those converted individually before
the advent of the project, they use irrigation based on the exchange of information and
experience while individual farms in conversion have the advantage of being well managed
by good knowledge on operating techniques.

All farms have satisfactory irrigation uniformities that can even be considered excellent
which is the case for most individual farms in conversion. For pressures, they are generally
in standards. This is due to network cleaning. Regarding the level of satisfaction of irrigation
water needs, it can be concluded that there is little control of the irrigation line in most farms
of collective conversion which based on the observation of the hydric soil state in addition
to the experience in this field. For personal conversion most farms are able to optimize water
supplies to meet the water needs.

Key words:

Drip irrigation, communal conversion, single conversion, irrigation uniformity, pressure,


satisfaction, irrigation practice, water saving.

vi
LISTE DES FIGURES

Figure 1: Localisation du périmètre du Gharb .................................................................................. 7


Figure 2: Répartition intra-annuelle de la pluviométrie du Gharb durant les 4 dernières années ..... 8
Figure 3: Répartition interannuelle de la pluviométrie dans la région de Gharb .............................. 9
Figure 4: Variation intra annuelle de la température du Gharb durant les quatre dernières années .. 9
Figure 5: Variation de la température inter annuelle du Gharb durant les quatre dernières années.10
Figure 6: Variation inter annuelle de la vitesse du vent durant les quatre dernières années. .......... 11
Figure 7: Variation de la vitesse du vent moyenne intra annuelle durant les 4 dernières années .. 12
Figure 8: Variation de la direction moyenne du vent du Gharb durant les 4 dernières années. ...... 12
Figure 9: Variation inter annuelle de l'humidité relative du Gharb................................................. 13
Figure 10: Type et répartition des sols dans le périmètre du Gharb................................................ 14
Figure 11: Statut foncier dans la région du Gharb .......................................................................... 18
Figure 12: Répartition de la superficie irriguée dans le périmètre du Gharb .................................. 20
Figure 13: Pourcentage par type d'irrigation dans le périmètre du Gharb....................................... 20
Figure 14: Localisation du secteur C3 dans le périmètre du Gharb ................................................ 22
Figure 15: Schéma d'aménagement général-irrigation par aspersion.............................................. 24
Figure 16: Bloc type- trame B ......................................................................................................... 31
Figure 17: Îlot d'irrigation ............................................................................................................... 31
Figure 18: Equipement mobile d'irrigation par aspersion ............................................................... 32
Figure 19: Situation des superficies irriguées en 2007(PNEEI)...................................................... 41
Figure 20: PNEEI du Gharb ............................................................................................................ 50
Figure 21: Schéma synoptique de la SMPC3 après reconversion ................................................... 52
Figure 22: Schéma d’équipements d’un bloc reconverti en Irrigation Localisée ............................ 54
Figure 23: Conception retenue pour les équipements internes en reconversion collective ............. 57
Figure 24: Découpage du secteur C3 en associations d'équipement interne collectif ..................... 59
Figure 25: Composants d'une station de tête type. .......................................................................... 63
Figure 26: Choix des points de mesure pour le calcul de l'uniformité ............................................ 68
Figure 27: Répartition des exploitations autour d'un bloc............................................................... 76
Figure 28: Cultures pratiquées avant la mise en place du projet. .................................................... 77
Figure 29: Répartition des cultures pratiquées actuellement en irrigation localisée. ...................... 78
Figure 30: Occupation des sols avant la reconversion. ................................................................... 87

vii
Figure 31: Coefficient d'uniformité des exploitations reconvertie collectivement dans le secteur
équipé C3 ....................................................................................................................................... 100
Figure 32: Coefficient d'uniformité des exploitations reconverties individuellement dans le secteur
équipé C3 ....................................................................................................................................... 100
Figure 33: Coefficient d'uniformité des exploitations en reconversion individuelle en dehors du
secteur collectif .............................................................................................................................. 101
Figure 34: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations reconverties collectivement
dans le secteur C3........................................................................................................................... 102
Figure 35: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations reconverties
individuellement dans le secteur C3............................................................................................... 103
Figure 36: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations en reconversion
individuelle..................................................................................................................................... 104
Figure 37: Confrontation entre besoin en eau d'irrigation et volume apporté pour les exploitations
reconverties collectivement dans le secteur C3 .............................................................................. 114
Figure 38: Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties
collectivement dans le secteur C3 .................................................................................................. 114
Figure 39: Confrontation entre besoins en eau d'irrigation et volume apporté pour les exploitations
reconverties individuellement dans le secteur C3 .......................................................................... 115
Figure 40: Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties
individuellement dans le secteur C3............................................................................................... 115
Figure 41: Confrontation entre besoin en eau d'irrigation et volume apporté en reconversion
individuelle..................................................................................................................................... 116
Figure 42 : Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation en reconversion individuelle ..... 117
Figure 43: Rendement de la betterave à sucre avant et après la reconversion .............................. 118
Figure 44: Volume d'eau consommé pour la culture de la betterave avant et après la reconversion
........................................................................................................................................................ 119

viii
LISTE DES TABLES

Tableau 1: Caractéristiques des barrages assurant l’irrigation du plain du Gharb. ......................... 16


Tableau 2: Potentiel aménageable dans la région du Gharb. .......................................................... 21
Tableau 3: Caractéristiques de la station de prise C3 ..................................................................... 25
Tableau 4: Récapitulation des propositions des aménagements envisagés ..................................... 43
Tableau 5: Récapitulatif des coûts des différentes composantes du PNEEI ................................... 44
Tableau 6 : Montage financier du projet lors de son lancement ..................................................... 45
Tableau 7: Projet de reconversion collective des secteurs aspersifs dans le Gharb ........................ 46
Tableau 8: Projet de reconversion collective des secteurs gravitaires dans le Gharb ..................... 47
Tableau 9: Projets de reconversion individuelle dans le Gharb ...................................................... 48
Tableau 10: Coûts de réalisation des projets de reconversion dans le Gharb. ................................ 48
Tableau 11: Caractéristiques des secteurs de la première tranche de la reconversion. ................... 49
Tableau 12: Statut foncier de secteur C3 ........................................................................................ 50
Tableau 13: Répartition des agriculteurs et de la superficie de la réforme agraire du secteurC3. .. 59
Tableau 14: Critères d'identification du coefficient d'uniformité.................................................... 69
Tableau 15: Qualité d'homogénéité de fabrication des goutteurs ................................................... 70
Tableau 16: Types des sols et efficience d’irrigation équivalente .................................................. 73
Tableau 17: Rendements des cultures pratiquées avant la reconversion......................................... 79
Tableau 18: Taille des exploitations ............................................................................................... 81
Tableau 19: Assolement pratiqué actuellement par type d’irrigation. ............................................ 82
Tableau 20: Rendements des cultures irriguées en GAG ............................................................... 83
Tableau 21: Superficie des exploitations en reconversion individuelle .......................................... 86
Tableau 22: Assolement pratiqués actuellement en reconversion individuelles ............................. 87
Tableau 23: Rendement des cultures avant la reconversion individuelle ....................................... 88
Tableau 24: Rendement des cultures en système d'irrigation localisée .......................................... 89
Tableau 25: Volume et durée d’autonomie des Bassins de stockage des exploitations de la
reconversion individuelle. ................................................................................................................ 90
Tableau 26: Mesures des pressions des exploitations reconverties collectivement dans le secteur
équipé C3 ....................................................................................................................................... 105
Tableau 27: Mesures des pressions pour les exploitations reconverties individuellement dans le
secteur équipé C3 ........................................................................................................................... 105
Tableau 28: Mesures des pressions pour les exploitations en reconversion individuelle ............. 106
Tableau 29: ET0 moyenne journalière calculée à partir de la station "Souk Larbaa" 2015/2016 107

ix
Tableau 30: Besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties collectivement dans le
secteur C3 ....................................................................................................................................... 108
Tableau 31: Besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties individuellement dans
le secteur C3 ................................................................................................................................... 109
Tableau 32: Besoins en eau d'irrigation pour l’exploitation en reconversion individuelle ........... 110
Tableau 33: Volume d'eau apporté pour les exploitations reconvertie collectivement dans le
secteur C3 ....................................................................................................................................... 111
Tableau 34: Volume d'eau consommé pour les exploitations reconverties individuellement dans le
secteur C3 ....................................................................................................................................... 112
Tableau 35: Volume d'eau consommé pour les exploitations en reconversion individuelle ......... 113

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Vanne AVIS installée sur le canal dominant la station de mise en pression du secteur C3
.......................................................................................................................................................... 27
Photo 2 : Etat des équipements de SMPC3 avant les travaux de reconversion. .............................. 37
Photo 3: a) station de pompage, b) station de filtration, c) variateurs de vitesse, d) ballons de
régulation.......................................................................................................................................... 53
Photo 4: Borne d'irrigation .............................................................................................................. 55
Photo 5: Prise propriété ................................................................................................................... 56
Photo 6: Bassin de stockage ............................................................................................................ 62
Photo 7: Pot et éprouvette pour les mesures de débits des goutteurs .............................................. 68
Photo 8: Manomètre à bain d'huile .................................................................................................. 70
Photo 9: Station de tête mise en place dans le cadre de la reconversion collective ........................ 80

x
LISTE DES ABREVIATIONS

ADA : Arrondissement de développement agricole


AGR : Arrondissement de Gestion de Réseau
AMI : Appel à Manifestation d’Intérêt
BEI : Banque Européenne de l’Investissement
DAM : Département des Aménagements
DDA : Département de Développement Agricole
DGR : Département de Gestion de Réseau
FAO : Food and Agriculture Organisation
FDA : Fonds de Développement Agricole
GAG : Goutte à Goutte
GH : Grand Hydraulique
IL : Irrigation Localisée
IP : Irrigation Privé
MAPM : Ministère d’agriculture et de la Pêches Maritimes
MMI : Matériels Mobiles d’Irrigation
PIB : Produit Intérieur Brut
PMV : Plan Maroc Vert
PNEEI : Programme National d’Economie d’Eau d’irrigation
PTI : Première Tranche d’Irrigation
SAU : Surface Agricole Utile
SMPC3 : Station de Mise en Pression de secteur C3
SPC3 : Station de Prise de secteur C3
STI : Seconde Tranche d’Irrigation
TTI : Troisième Tranche d’Irrigation

xi
INTRODUCTION GENERALE

L’eau est une ressource qui concerne plusieurs secteurs tels que : l’agro-alimentaire, la santé,
l’industrie, etc. Depuis l’antiquité cet élément est précieux, il joue un rôle essentiel dans
l’histoire de notre planète. Malgré toutes les alarmes lancées depuis plusieurs années, la prise
de conscience est très insuffisante, elle est consommée d’une manière irrationnelle. En outre,
l’eau est vitale pour notre système écologique qui de nos jours fait face à une crise mondiale.

Le secteur agricole est le plus grand consommateur en eau dans le monde. Au Maroc, comme
dans les autres pays arides et semis arides, l’agriculture représente plus de 70% de la
consommation totale de cette substance. Outre le réchauffement climatique, observé pendant
plusieurs décennies, a provoqué une baisse importante des précipitations, une irrégularité
spatiale et temporelle de ces apports, une augmentation de la température et de la fréquence
de l’amplitude des sécheresses. (Eaufrance, Le service public d’information sur l’eau, 2011).

L’agriculture marocaine représente 14,6 % en moyenne du Produit Intérieur Brut (PIB) en


2012 (FAO). Les zones irriguées malgré qu’elles ne représentent que près de 13 % de la
Surface Agricole Utile (SAU) contribuent à environ 45 % en moyenne de la valeur ajoutée
agricole. Ces zones contribuent à hauteur de 75 % aux exportations agricole et assurent plus
de tiers de l’emploi en milieu rural. C’est dans ce sens que l’aménagement hydro agricole
constitue un véritable catalyseur pour l’économie nationale et le développement rural.
(Debbarh et Al, 2007)

L’irrigation au Maroc a toujours été un impératif et un instrument privilégié pour assurer


l’accroissement de la productivité agricole, garantir une stabilité de la production et
améliorer le revenu des agriculteurs. Le développement de cette irrigation reste cependant
tributaire des potentialités du pays notamment en matière des ressources en eau qui ne cesse
de décroitre. Donc l’économie d’eau est désormais un axe incontournable de la nouvelle
politique de l’eau au Maroc.

Aujourd’hui l’Etat marocain mise sur l’irrigation : dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV),
le Ministère de l’Agriculture a initié le Programme National d’Economie d’Eau d’Irrigation
(PNEEI). Ce programme fort et ambitieux, a placé l’eau et le développement agricole parmi
ces axes prioritaires, qui permettra à notre agriculture d’un coté de faire face à la raréfaction

1
croissante des ressources en eau et d’un autre côté de valoriser au mieux ces ressources.
(MAPM, 2007)

La mise en œuvre de ce programme requiert un effort financier soutenu, estimé à 37 Milliards


de Dh, dont l’objectif principale est de doubler la valorisation du mètre cube d’eau
d’irrigation (2,6 Dh/m3 à 5,6 Dh/m3) et économiser de 30 à 50 % des ressources en eau. Tout
cela, s’articulera autour de 3 axes :

- Modernisation des réseaux d’irrigation collectifs portant sur une superficie de


395 000 ha en 15 ans pour faciliter la reconversion aux techniques d’irrigation
économes en eau.

- Reconversion et équipement en irrigation localisée d’une superficie de 550 000 ha :


les reconversions collectives concerneront une superficie totale de 218 000 ha et les
reconversions individuelles porteront une superficie totale de 337 000 ha soit 53%
en Grande Hydraulique et 47% en Irrigation Privée.

- Promotion des cultures à forte valeur ajoutée et valorisation des productions agricole
(MAPM, 2007).

En ce qui concerne la reconversion collective, les agriculteurs se regroupent autour des


groupements à travers des associations ou des coopératives pour bénéficier d’une subvention
à 100% dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA), alors que les agriculteurs
concernés par une reconversion individuelle, ne bénéficient de 100% des subventions que si
la superficie du projet est inférieure à 5 ha. Pour les autres cas de reconversion individuelle,
la subvention est de 80%.

La reconversion dans le périmètre du Gharb rentre dans le cadre du PNNEI. La plaine du


Gharb reste l’une des plaines les plus importantes au Maroc. Elle, couvre une superficie
géographique de 616 00 ha dont 388 000 ha de SAU. La reconversion portera une superficie
de 82 817 ha dont 43 417 ha en reconversion collective (19 356 aspersif et 24 061 en
gravitaire), et 39 400 ha en reconversion individuelle (16 000 ha hors secteur aménagé par
l’Etat et 23 400 ha dans le secteur équipé), pour un montant globale de 5,294 Milliards Dh.
(ORMVAG, 2015).

Les travaux de reconversion collective concernent les équipements externes à la charge de


l’Etat (depuis la mobilisation de la ressource en tête du secteur jusqu’aux prises individuelles

2
desservant les propriétés des agriculteurs) et les équipements internes à la charge des
agriculteurs mais subventionnés à 100% dans le cadre du FDA. En effet, ces équipements
concernent tout le matériel à la parcelle depuis la jonction avec la prise Office jusqu’aux
goutteurs desservant les cultures.

Actuellement l’Office achève une première tranche des travaux d’équipement externes sur
environ 9 822 ha cofinancée par la Banque Européenne des Investissements (BEI)
concernent les secteurs Nord 5 (2 106 ha), Centre 3 (3 759 ha) et le Nord 2 (1 192 ha) de la
Seconde Tranche d’Irrigation (STI) du Gharb. Une deuxième tranche de 5 386 Ha dont le
financement sera assuré par la Banque Mondiale est en cours de lancement. En matière
d’équipements internes, les travaux s’achèvent sur environ 1500 ha dont 600 ha au secteur
N5 et 900 ha au niveau secteur C3 notre zone d’étude. (ORMVAG, 2015)

Toutefois, un certain nombre de questions restent posées et qui s’articulent autour des points
suivants :

- Quelle est la performance du système d’irrigation localisée à l’échelle de


l’exploitation en reconversion collective et individuelle ?

- Quelles sont les pratiques en terme d’entretien et gestion des agriculteurs vis-à-vis
l’introduction de ce système d’irrigation localisée ?

- Quelles sont les différentes contraintes rencontrées lors de l’introduction de ce


système d’irrigation ?

A travers cette étude nous allons apporter des éléments de réponses à ces questions, pour
cela nous spécifions les objectifs à atteindre comme suivants :

- Présentation des avis des agriculteurs sur la mise en œuvre du projet.

- Analyse des pratiques des agriculteurs en termes de gestion et d’entretien vis-à-vis


ce système d’irrigation.

- Evaluation de la performance du système d’irrigation localisée au niveau des


exploitations, objet de l’échantillonnage, reconverties collectivement et
individuellement à travers l’uniformité d’arrosage, les mesures de pression, la
confrontation entre les besoins en eau d’irrigation et les volumes apportés, et la

3
valorisation apportée par ce système en terme de variation de rendement et volume
d’eau consommé.

- Recommandations dans un but d’améliorer les prochaines installations.

Pour atteindre les objectifs escomptés, nous allons suivre une démarche qui se compose de
trois étapes :

 La première partie sera consacrée à la revue bibliographique dont laquelle nous


allons faire une présentation générale de la plaine du Gharb et établir un diagnostic
des équipements externe et interne entre le système d’irrigation par aspersion et le
nouvel système, la micro irrigation introduite dans le cadre de Programme National
d’Economie d’Eau en Irrigation dans le secteur C3 et l’état d’avancement du projet
dans ce secteur.

 La deuxième partie portera sur la méthodologie dédiée à ce travail: la justification de


secteur étudié, l’échantillonnage adopté, la collecte des données auprès des
responsables de services impliqués dans les travaux de reconversion et les
agriculteurs concernés, les mesures in Situ et les différentes méthodes et matériels
utilisés dans la présente étude.

 La troisième partie présentera une description des exploitations étudiées (collectives


ou individuelles), présentation des avis des agriculteurs sur la mise en œuvre du
projet, analyse des pratiques des agriculteurs vis à vis du système localisé et calcul
et analyse des indicateurs de performance de ce système.

 Des conclusions et recommandations tirées à partir de cette expérience pour les


prochaines tranches de la reconversion.

4
Partie I : Revue bibliographique

5
I. PRESENTATION DU PERIMETRE DU GHARB

Introduction

Notre zone d’étude est le périmètre du Gharb caractérisé par son agriculture importante et
ses potentialités considérables en matière des ressources en eaux et en sols, ce qui le place
au centre de la politique agricole nationale.

1. Situation géographique

Le périmètre du Gharb est situé au Nord-Ouest du Maroc sur la côte atlantique, la principale
ville de la région est Kénitra qui se trouve à 40 km au Nord de la ville de Rabat (figure 1).

Il représente une superficie de 616 000 ha dont 338 000 ha de SAU, il est composé d’une
zone côtière, de bordures continentales et da la plaine alluviale centrale du Sebou, il est
délimité :

- à l’Ouest par un cordon de dunes qui l’isole de l’océan Atlantique ;

- à l’Est par des rides pré-rifaines du Jbel Outita et Jbel Boudraâ ;

- au Nord par des collines marneuses ;

- au Sud par le plateau sableux de la Maâmora.

Il est traversé d’Est en Ouest par l’Oued Sebou qui se jette dans l’océan Atlantique.

6
Figure 1: Localisation du périmètre du Gharb
(Source : Présentation ANAFID.Taky, 2015)

2. Climat

La Région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen bénéficie d’un climat méditerranéen, caractérisé


par l’alternance d’une saison humide d’Octobre à Avril et une saison sèche et chaude de Mai
à Septembre.

2.1.Pluviométrie

La pluviométrie moyenne annuelle se situe, en général, autour de 500 mm. Les


précipitations sont concentrées à 90 % pendant la saison humide. La figure 2 suivante montre
la répartition intra annuelle de la pluie journalière moyenne enregistrée dans la station
météorologique de Sidi Allal Tazi équipée en 2011 :

7
160,00 141,18
140,00

Pluie totale (mm) 120,00


100,00 92,30

80,00 61,25
60,00 47,63 50,10 45,35
40,00 30,30
17,60 15,83
20,00 2,00 0,13 0,10
0,00

Mois

Figure 2: Répartition intra-annuelle de la pluviométrie du Gharb durant les quatre


dernières années
(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi, 2015)

La pluviométrie au niveau de la plaine du Gharb est variable d’une zone à une autre. Le
gradient de la pluviométrie décroit de la côte Ouest vers l'intérieur de la plaine, trois sous-
régions climatiques à distinguer :

 Zone côtière : située à l’Ouest où l’hiver est doux et l’été pas trop chaud avec une
pluviométrie plus élevée dépassant 600 mm par an ;

 Zone centrale : avec des températures assez proches de la zone côtière mais avec une
pluviométrie plus faible d’environ 500 mm par an ;

 Zone intérieure orientale avec un hiver froid et un été très chaud et une pluviométrie
beaucoup plus faible allant à 400 mm par an.

La figure 3 suivante montre la répartition pluviométrique inter annuelle enregistrée dans la


station de Sidi Allal Tazi durant ces 4 dernières années.

8
800,00
686,20
700,00 622,60
Pluiométrie totale (mm) 600,00
500,00
370,10
400,00 336,10
300,00
200,00
100,00
0,00
2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015

Figure 3: Répartition interannuelle de la pluviométrie dans la région de Gharb


(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi, 2015)

Les précipitations durant les mois de novembre à janvier dépassent l'évaporation, ce qui
génère un excédent d’eau qui devra être évacué par le drainage naturel ou artificiel.

2.2.Température

La moyenne des températures maximales durant ces quatre dernières années du mois le plus
chaud est de l’ordre de 30 °C (voir figure 4). Cependant, il est relativement fréquent que la
température atteigne 45 °C voir 50 °C surtout, pendant les journées de chergui. La moyenne
des minima du mois le plus froid est de l’ordre de 5 °C.

35
30
Tiempérature (°C)

25
20
15
10
5
0

Mois

Tmoy(°C) Tmax(°C) Tmin(°C)

Figure 4: Variation intra annuelle de la température du Gharb durant les quatre dernières
années
(Source : ORMVAG, Station Sidi. Allal Tazi. 2015)

9
La température moyenne annuelle de ces 4 dernières années enregistrées dans la station Sidi
Allal Tazi flotte autour de 18 °C, avec des variations de la température minimale et maximale
comprises entre 10°C pendant l'hiver et 24 °C pendant l'été (figure 5).

30,00
T moy T max T min
25,00 23,11 23,7 23,8
22,7
Température (°C)

20,00 17,56 17,9 17,4 17,9

15,00 13,0
11,6 11,9
10,53
10,00

5,00

0,00
2011-2012 2012-2013 Année 2013-2014 2014-2015

Figure 5: Variation de la température inter annuelle du Gharb durant les quatre dernières
années.
(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi. 2015)

Ces températures sont souvent influencées par les vents océaniques en hiver et les vents
continentaux pendant l’été.

Le phénomène de gelée est enregistré exclusivement en mois de Janvier ou de Décembre. Il


est presque négligeable sur la zone côtière où il dépasse rarement un jour par an. Alors qu’il
est fréquent à l’Est de la plaine avec des conséquences potentiellement néfastes sur les
cultures.

2.3.Vent

Il existe plusieurs types de vents qui varient selon les saisons durant l'année. On trouve les
vents chauds de l’Est qu'on appelle Chergui et Qabli caractérisés par des températures
excessives. Ils débutent généralement au mois de Mai et durent jusqu’au mois de Septembre.
Leur fréquence est maximale en Juillet et en Août. Ils soufflent en moyenne 35 jours / an.

 Chargui et Qabli :

Sa direction est Est-Ouest avec une vitesse est de 50 km/h. C’est un vent chaud, sec et
poussiéreux et qui a des effets néfastes sur les cultures. Ce vent atteint son maximum aux
mois de Juillet et Août.

10
 Gharbi :

C’est le vent du beau temps, sa direction Ouest- Est ou nord- sud, sa vitesse est 10 km/h, il
donne la fraîcheur et l’humidité aux cultures et diminue donc leur évapotranspiration.

 Chetoui :

C’est le vent des pluies, sa direction est Sud- Nord, sa vitesse est de 80 km/h.

La variation de la vitesse du vent enregistrée dans la station de Sidi Allal Tazi durant ces
quatre dernières années est figurée dans ce qui suit (figure 6) :

6,00 5,5 5,5


Vitesse max (m/s) Vitesse Moy (m/s)
5,00
3,9
4,00 3,6
Vitesse (m/s)

3,00

2,00 1,78
1,45 1,4 1,4

1,00

0,00
2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015
Année

Figure 6: Variation inter annuelle de la vitesse du vent durant les quatre dernières années.
(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi. 2015)

La figure 7 suivante montre la variation journalière moyenne de la vitesse intra


annuelle maximale du vent qui varie entre 2,30 m/s et 7 m/s et moyenne entre 1,2 m/s et 3
m/s.

11
8,00 7,02
7,00 6,12 6,39 6,11
5,79
6,00 4,99
Vitesse (m/s) 4,83 4,75
5,00 3,85 4,12
3,75
4,00 3,30 3,02 2,82
3,00 2,17 2,30 2,26 2,37
1,87 1,56 1,80 1,60
2,00 1,26 1,37
1,00
0,00

Mois

Vitesse max (m/s) Vitesse moy (m/s)

Figure 7: Variation de la vitesse du vent moyenne intra annuelle durant les quatre
dernières années
(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi, 2015)

La direction du vent varie d’une année à autre et d’un mois à autre selon les conditions
climatiques, la variation moyenne intra annuelle varie généralement dans la région du Gharb
entre 120° et 280°.

Pour la variation de la direction du vent intra annuelle durant ces quatre dernières années,
elle se situe entre 129° et 275°. (Figure 8) :

300,00 272,43 274,11


255,08 255,12
238,59 238,21
Direction du vent (°)

250,00 209,41
181,46 177,23
200,00 167,63
149,25
128,58
150,00
100,00
50,00
0,00

Mois

Figure 8: Variation de la direction moyenne du vent du Gharb durant les quatre dernières
années.
(Source : ORMVAG, Station Sidi Alla Tazi, 2015)

12
2.4.Evapotranspiration

L’évapotranspiration est la quantité d’eau évapo-transpirée par la plante et le sol. C’est un


paramètre important qui permet d’apprécier les pertes en eau dans l’atmosphère et le volume
consommé par la plante. L’évapotranspiration annuelle dans la plaine du Gharb est de l’ordre
de 1 406 mm. Elle est maximale en juillet (232 mm à la station de Sidi Slimane) et minimale
en janvier (45 mm à la station de Houafate). A l’échelle annuelle, l’excès d’eau est compensé
par l’évapotranspiration. En revanche à l’échelle mensuelle :

 De novembre à février, L’évapotranspiration est compensée par les pluies dont la


pluviométrie est nettement supérieure à l’évapotranspiration. Au cours de cette
période, l’excédent doit être évacué par drainage naturel ou artificiel ;

 De mars à mai, la pluie ne compense qu’une partie de l’évapotranspiration ;

 De mai à septembre, le déficit hydrique est important (58 % du total) relativement


stable d’une année à l’autre. Durant cette période, l’irrigation devient nécessaire pour
les cultures d’été, et les irrigations d’appoint pour les cultures de printemps.

2.5.Humidité relative de l’air

L'humidité relative de l'air dans la zone côtière se situe en permanence autour de 80% avec
de faibles différences saisonnières. L’humidité relative de l’air enregistré dans la station de
Sidi Allal Tazi durant ces quatre dernières années est présentée dans la figure 9 :

120,00

93,4690,39 94,8 92,9 93,8 92,2 95,7 93,7


100,00
Humidité relative (%)

80,00

60,00 52,3 50,4 52,2


45,93
40,00

20,00

0,00
2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015
Année

Hr max (%) Hr moy (%) Hr min (%)

Figure 9: Variation inter annuelle de l'humidité relative du Gharb


(Source : ORMVAG, Station Sidi Allal Tazi, 2015)
13
L’humidité relative varie entre des valeurs mensuelles moyennes de 94% à 6 h du matin en
décembre et janvier, à 65% à midi au cours des mois de l’été.

3. Géologie

La plaine du Gharb se présente sous forme d’une vaste cuvette, à une altitude inférieure à
20 m, alors que les bordures présentent des reliefs doux. Le relief de la région du Gharb est
caractérisé par une diversité remarquable. En effet, la région dispose d’une immense et riche
plaine centrale limitée par :

 Les collines du Pré-Rif au Nord et à l'Est. Il s'agit d'une vaste région dont la partie
Nord est montagneuse avec des collines aux pentes élevées. L'altitude se situe entre
30 et 200 m ;

 Les plateaux sableux de la Maâmora et des Zaer au Sud. C'est une zone élevée de 30
à 100 m par rapport à la plaine ;

 Le Sahel, avec ses dunes littorales consolidées à l’Ouest, qui limite l'accès à l'océan
Atlantique de l'Oued Sebou. Ce dernier a été obligé de s'orienter vers le Sud-Ouest
pour trouver son exutoire naturel.

4. Ressources en terre

La plaine du Gharb est une des régions les plus étudiées du point de vue pédologique au
Maroc. Elle est composée d’une gamme variée de sols. Les principaux types de sols
rencontrés sont :

R'MEL: 7%
MERJAS: 8%

TIRS: 38%

Autres sols: 18%

DEHS: 29%

Figure 10: Type et répartition des sols dans le périmètre du Gharb.


(Source : ORMVAG, 2013)

14
5. Ressources en eau

La région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen dispose de ressources hydriques considérables,


estimées à 6,75 milliards de m3, dont la partie réservée à l’irrigation est de 3,5 milliards de
m3. Toutefois, ce volume total n’est que de 4.8 milliards de m3 en intégrant la série des
années sèches des 3 dernières décades. Pour les eaux souterraines, elles sont près de 900
millions de m3.

5.1.Ressources en eau superficielles

Le périmètre du Gharb se caractérise par ses principaux cours d’eau qui sont le Sebou et ses
deux affluents. Le Sebou est la principale source d'eau fluviale de la région avec un débit
annuel moyen de 137 m3/s. En hiver, la moyenne la plus élevée est celle du mois de février
(350 m3/s). Cependant, et malgré l'étendue de son bassin qui est de 40 000 Km2, le Sebou
est caractérisé par une forte variabilité des apports à l'échelle annuelle et interannuelle.

Le Beht sur la rive gauche est le deuxième Oued important de la région. Il draine un bassin
d'environ 4 500 Km2 et assure l’irrigation du Sidi Slimane, d'une superficie d'environ 30 000
ha. L’Oued Rdom, affluent de l’Oued Beht, lui-même affluent du Sebou. Il draine un bassin
versant d'une superficie de 1 796 Km2.

Les eaux de surface sont régularisées par plusieurs barrages (El Kanssra, Idriss I er, Allal
Fassi et Al Wahda) ce qui permet de sécuriser l’irrigation dans la plaine du Gharb.

Le tableau 1 suivant montre les caractéristiques des barrages assurant l’irrigation dans la
plaine du Gharb :

15
Tableau 1: Caractéristiques des barrages assurant l’irrigation du plain du Gharb.
Caractéristiques Barrage El Barrage Barrage Allal Barrage El
Kanssra Idriss I er Fassi Wahda
Année de mise en 1935 1973 1990 1996
service
Cours d’eau Beht Inaouéne Sebou Ouargha
But Irrigation, Irrigation, Energie, Irrigation,
AEPI, Energie Transfert Energie
Energie
Type Béton-poids Terre zonée
contrefort
Volume normal (Mm3) 221 1 130 63,7 3 712
Superficie Irrigable (ha) 29 000 98 000 110 000
Energie Produite 24 120 270 400
(GWH/an)
(Source : Agence du bassin hydraulique du Sebou, sans date)

5.2.Ressources en eau souterraine

Les ressources en eau souterraine de la région du Gharb constituent une part importante du
patrimoine hydraulique du bassin du Sebou, mais elles présentent un faible potentiel
mobilisable pour l’irrigation (la plaine du Gharb dispose d'une réserve estimée à 900 millions
de m3). D’une manière générale, on distingue deux nappes superposées dans la plaine du
Gharb : une nappe phréatique, à faibles potentialités et de mauvaise qualité, et une nappe
profonde en charge, assez productive et de bonne qualité. Au niveau de la zone côtière où
les formations sableuses affleurent en surface, ces deux nappes se confondent.

5.2.1. La nappe phréatique

Dans les formations argileuses superficielles de la plaine du Gharb se maintient une nappe
libre superficielle qui se caractérise par des fluctuations importantes. Cette nappe se
rencontre presque toujours dans les premiers mètres et peut même atteindre la surface des
sols lors des hivers pluvieux ce qui soulève le problème de salinisation.

La nappe coule de la périphérie vers le centre de la plaine, stagne dans les positions les plus
basses, et s'évapore en entraînant une accumulation de sels dans les sols.

16
L'alimentation de la nappe phréatique est assurée par l'infiltration des eaux de pluies et des
inondations, par la recharge par les pertes des irrigations dans les zones irriguées Première
Tranche d’Irrigation (P.T.I), Seconde Tranche d’Irrigation (STI) et Troisième Tranche
d’Irrigation (T.T.I) et aussi par drainage à partir de la nappe profonde. Les apports latéraux
par les zones bordières, ainsi que les infiltrations à partir des berges des oueds sont
négligeables et n’ont que des incidences localisées en raison des faibles perméabilités.
L'exutoire de la nappe est constitué par l'évaporation et le réseau de drainage.

5.2.2. La nappe profonde

Cette nappe qui circule dans des niveaux perméables du Plio-Villafranchien et du


Quaternaire ancien et moyen est constituée de plusieurs niveaux perméables. Le substratum
imperméable est situé à une profondeur de 50 à 100 m sur les bordures, et de 200 à 250 m
au centre de la plaine. Le niveau piézométrique s'établit généralement à moins de 10 m sous
la surface du sol au centre de la plaine et à 25 à 30 m sur les bordures. L'alimentation de la
nappe est assurée par les infiltrations des eaux de pluies sur les bordures de la plaine. Elle
possède un exutoire en mer, au Nord-Ouest de la forêt de la Mamoura, mais aussi par
infiltration vers la nappe phréatique qui se décharge elle-même par évaporation.

Cette nappe est exploitée actuellement par un complexe de captage à l'extrémité Nord-ouest
de la Mamora pour satisfaire partiellement la demande en eau des villes situées entre Kénitra
et Casablanca et par des pompages privés à partir des forages pour l’irrigation.

6. Statuts fonciers

La région de Gharb se répartit en terme de statut foncier en : collectif, melk, domaine privé,
domaine forestier et réforme agraire. La figure 11 suivante montre la répartition en
pourcentage de la superficie géographique de chaque statut :

17
Réforme agraire:
7%
Domaine forestier:
14%
Collectif: 34%

Domaine privé:
19%

Melk: 26%

Figure 11: Statut foncier dans la région du Gharb


(Source : ORMVAG, 2013)

La diversité des statuts fonciers dans le Gharb est un des problèmes qui ralentissent les
projets de reconversion en irrigation localisée. Il apparaît ainsi que la stratégie de
l'agriculteur en matière d'investissement est fortement influencée, entre autres facteurs, par
la nature du statut juridique des terres qu'il exploite. (Réforme agraire : colonisation et
coopératives agricoles, FAO, 2005).

7. Aménagement hydro agricole

L’aménagement de la plaine du Gharb est fondé sur la régularisation des eaux du Sebou et
de ses principaux affluents (le Beht, l’Inaouène et l’Ouergha).

La superficie équipée en grande hydraulique est de l’ordre de 114 000 ha répartis sur quatre
tranches d’irrigation :

 Le périmètre irrigué du Beht (29 000 ha) : Equipé entre 1934 et 1968 et dominé par
le barrage El kansera.

 La première tranche d’irrigation (PTI : 38 000 ha) : Equipée entre 1972 et 1979,
cette tranche est constituée des secteurs S1, S3, S7A, S7B, S7D, S9, S11, S13, S13,
S17, P11/1 et P11/2 située sur les levés des berges de la rive droite du Sebou et les
secteurs P7 et P8 situées sur la rive droite du Beht.

18
A l’exception du secteur P7, irrigué par aspersion, tous les autres secteurs de la PTI sont
desservis en eau par un réseau de distribution gravitaire en canaux portés. La partie basse
des secteurs S1, S3, S5 et S7 est irriguée par submersion (zone rizicole de la PTI).

 La seconde tranche d’irrigation (STI : 36 000 ha) : Située sur la rive droite du Sebou,
est constituée de trois ensembles de secteurs :

 Les secteurs centre (C1, C2, C3 et C4) ont été équipés entre 1980 et 1984, les
secteurs C1 et C2 sont irrigués gravitairement à l’exception d’une partie du secteur
C2 (600 ha), le secteur C3 en aspersion et le secteur C4 par submersion ;

 Les secteurs Nord (N1, N2, N3 et N4), équipés entre 1984 et 1988, irrigués par
aspersion et N5 mis en eau en 1998 ;

 Les secteurs Nord 9 et M’DA, mis en eau respectivement en 1998 et 2005, irrigués
par gravité.

 La troisième tranche d’irrigation (TTI) : Les seuls secteurs actuellement équipés sont
ceux de la partie Est de cette tranche (10 000Ha) :

 Les secteurs Est2 et Est4, mis en eau respectivement en 1998 et 2005, irrigués par
gravité ;

 Le secteur Est1 mis en eau en 2005 et équipé d’un réseau de distribution basse
pression.

La répartition de la superficie équipée par irrigation dans le périmètre du Gharb est présentée
dans la figure 12 suivante :

19
Figure 12: Répartition de la superficie irriguée dans le périmètre du Gharb
(Source : Présentation, ORMVAG, 2015)

La répartition de la superficie par type d’irrigation en pourcentage dans le périmètre du


Gharb est présentée dans la figure suivante : (Figure 13)

80%
69%
Répartition de la superficie (%)

70%

60%

50%

40%

30%
18%
20%
11%
10% 3%
0%
Irrigation gravitaire Irrigation par aspersion Irrigation par submersion Irrigation par basse
pression
Type d'irrigation

Figure 13: Pourcentage par type d'irrigation dans le périmètre du Gharb

20
7.1.Potentiel aménageable

Le potentiel aménageable en Grande Hydraulique et Petite et Moyenne Hydraulique est de


250 000 ha (voir tableau 2 ci-après).

Tableau 2: Potentiel aménageable dans la région du Gharb.

Grande Hydraulique Petite et Moyenne Hydraulique


(GH) (PMH)

Superficie équipée (ha) 114 000 12 000

Reste à équiper (ha) 110 000 14 000

Total (ha) 224 000 26 000

(Source : ORMVAG, 2014)

7.2.Mode de distribution

 Aménagements étatiques : réseaux collectifs dans la GH.

 Gravitaire : au tour d’eau

 Aspersion : à la demande

 Goutte à goutte : à la demande

 Aménagements Privés : 54 000 à 86 000 ha à travers le pompage privé ou le long des


rives des cours d’eau régularisés.

7.3.Infrastructure hydraulique

L’aménagement de cette superficie a nécessité la mise en place d’une infrastructure


complexe et diversifiée constituée principalement de 54 stations de pompage avec 240
groupes motopompes, 6 tours pour l’aspersion, 2 500 km de canaux portés d’irrigation,
16500 km de réseau de drainage et 900 km de pistes et 969 bornes d’irrigation.

21
II. RECONVERSION DANS LE SECTEUR CENTRE 3

Le secteur C3 fait partie de la deuxième tranche d’irrigation. Il est situé dans la commune
rurale de Souk Tlet, sur la rive droite d’oued Sebou à environ 60 Km de la ville de Kenitra
(voir figure 14). Il est le deuxième secteur équipé en aspersion après le secteur P7. Sa
superficie est de 3 759 ha. Sa mise en eau avait eu lieu en Avril 1984.

Figure 14: Localisation du secteur C3 dans le périmètre du Gharb


(Source : ORMVAG, 2015)

1. Historique du secteur C3 en mode aspersif :

L’irrigation par aspersion dans le périmètre d’El Gharb a été introduite en Juin 1977,
l’expérience a débuté au secteur P7, le secteur C3 a commencé en mode gravitaire mais il
est reconverti en irrigation par aspersion et sa mise en eau avait eu lieu en Avril 1984.
L’introduction de ce système d’irrigation est venue, suite aux difficultés rencontrées dans
l’irrigation gravitaire, pour récolter mécaniquement la canne à sucre ; Les soles ont des
longueurs maximales de 500 m et des largeurs qui ne dépassent pas 150 m, ce qui rend
difficile les opérations de mécanisation des travaux agricoles et particulièrement la récolte
de la canne à sucre. (Bouhamidi, 1980).

22
Ainsi le rythme d’équipement des parcelles en irrigation reste en dessous de ce qui est prévu
par l’état, le projet lancé par sa Majesté le Roi Hassan II durant les années soixante a visé
d’équiper 1 000 000 ha en irrigation, au niveau national pour l’horizon 2000 avec un rythme
moyen de 6 000 ha /an (Bouderbala, 1999). Ce dernier n’était pas obtenu avec le système
d’irrigation gravitaire, avec lequel, on n’a pas pu dépasser 4 500 ha/an, vu qu’il nécessite
des travaux considérables en termes de nivellement, réhabilitation des arroseurs et pose des
canaux.

Les réseaux gravitaires engendrent un gaspillage important de l’eau, 40 à 50 % des pertes


d’eau d’irrigation ont lieu au niveau de la parcelle au lieu de 30 % qui ont été prévus, et
constituent une source d’inondation localisée des pistes, (Taky et al, sans date) qui servent à
l’évacuation des récoltes et l’accès aux champs, ce dernier est devenu quasiment impossible.
Donc l’Office se trouve obligé d’intervenir pour la réparation nécessaire. (Bouhamidi, 1980)

Pour faire face à ces difficultés, et réduire les pertes d’eau au niveau des parcelles, et faciliter
l’aménagement interne qui n’était pas maitrisé par les agriculteurs, l’irrigation par aspersion
avait été introduite.

2. Description générale du canevas hydraulique du secteur C3 en mode aspersif

L’origine d’eau du secteur d’irrigation C3 est l’Oued Sebou. L’eau d’irrigation est fournie
au secteur par la station de la mise en pression SMPC3, alimentée par un canal de dérivation
de section trapézoïdale placé sur la rive droite de l’oued Sebou à quelques 2 Km de la station
SPC3 qui alimente le canal. (Groupement CID/COBA, 2012)

Dans la figure 15 suivante, nous présentons schématiquement l’aménagement hydraulique


du secteur C3.

23
Figure 15: Schéma d'aménagement général-irrigation par aspersion
(Source : Groupement CID/COBA, 2012)

2.1.Description générale de la station de prise C3

Une station de prise a comme rôle de prendre l’eau à partir d’un cours d’eau (Oued) ou d’un
canal adducteur ou d’un bassin ou d’un forage. Dans la zone de Sidi Allal Tazi, il existe 8
stations de prise réparties comme suit :

 Sur Oueds : SPC1, SPC2, SPC3, SP Sebou 1, SP Sebou 2, SP Beht 3 et la station SP


Beht 4.

 A partir des forages : deux station de prise au niveau du secteur Laamamra.

On s’intéresse à la station de prise C3, localisée près de la route nationale N°1 reliant Kenitra
et Souk Larbaa du Gharb à côté de l’agglomération de Souk Tlet .

La station a été mise en service en 1982, destinée pour desservir les secteurs C3A et C4R en
eau d’irrigation.

Le tableau 3 suivant résume les caractéristiques de la SPC3.

24
Tableau 3: Caractéristiques de la station de prise C3
Type de Nombre Débit Puissance Type de Année Source Type de
station de unitaire installée pompe de mise d’eau prise
Groupes (l/s) (KVA) en
service
SPC3 4 3220 1600 Vertical 1982 Sebou Siphon
(prise)
(Source : ORMVAG, 2010)

2.1.1. Equipements hydrauliques de la station

 Grille : La grille est installée en tête du siphon d’aspiration pour éviter l’introduction
des corps étrangers dans la bâche d’aspiration.

 Siphon : La station SPC3 possède 4 siphons identiques installés au niveau d’Oued


Sebou. Pour amener l’eau vers la bâche d’aspiration de la station avec un débit de
1080 l/s.

 Ballon de vide : C’est une citerne en acier galvanisée qui joue le rôle de la régulation
de circuit d’amorçage d’air qui existe dans les siphons, elle contient un flotteur
magnétique qui détermine le niveau d’eau dans le ballon de vide et qui commande
l’arrêt ou le démarrage de la pompe à vide. Le volume de la citerne est de 4 m3.

 Pompe de vide : Ce sont des pompes centrifuges qui absorbent l’air existant dans le
siphon, au niveau de la station de SPC3 il y a 3 pompes de vide.

 Bâche d’aspiration : Chaque bâche d’aspiration est alimentée par un siphon et


chaque groupe aspire l’eau à partir d’une bâche, au total il y a 4 bâches d’aspiration
identiques, chacune a un volume de 1262,25 m3.

 Capteur de niveau : Pour pompes, les capteurs évitent leur désamorçage (niveau bas
pour éliminer le phénomène de cavitation des groupes).

Au niveau de l’aspiration de chaque pompe, on rencontre généralement :

 Crépine : Pour éliminer l’aspiration des corps gros dans la pompe.

25
 Vanne d’aspiration : Son rôle précis est d’isoler la pompe au moment de l’entretien
de cette dernière.

 Conduite d’aspiration : C’est une canalisation en acier, de diamètre 1200 mm et de


longueur de 6 m.

 Groupe : La station SPC3 est équipée de 4 groupes identiques, chaque groupe


possède une pompe d’axe vertical avec un débit unitaire de 3 220 l/s et une vitesse
de rotation de 245 tr/mn, avec un moteur asynchrone en haut.

 Conduite de refoulement : Caractérisée par un diamètre nominal de 1200 mm et une


longueur de 6 m.

 Divergent : c’est un limiteur de vitesse de chaque groupe en vue d’éviter la


perturbation du canal.

 Clapet anti retour : Pour éviter le retour de l’eau dans la canalisation en cas de l’arrêt
de la pompe.

2.2.Description générale de la station de mise en pression C3

La station de pompage de mise en pression SMP C3 est située au niveau du secteur C3, elle
est alimentée par un canal trapézoïdal de dérivation placé sur la rive droite de l’oued Sebou
à environ 2 km de la station SPC3 qui alimente ce canal, d’un débit total de 12,8 m3/s. Elle
est réalisée dans le cadre de la seconde tranche d’irrigation et mise en eau en 1984. A l’entrée
de la station, le niveau d’eau est régulé par la vanne AVIS qui est une vanne automatique à
niveau aval constant. Elle permet de maintenir relativement constant le niveau du plan d’eau
situé immédiatement à leur aval. (Voir la photo 1 suivantes)

26
Photo 1: Vanne AVIS installée sur le canal dominant la station de mise en pression du
secteur C3
(Cliché par l’auteur, mars 2016)

La station SMPC3 est dimensionnée pour un débit de 2730 l/s, ce débit est pompé à partir
de six groupes motopompes identiques, et transporté vers le réservoir élevé par une conduite
de compression avec un diamètre de 1200 mm et une longueur d’environ 27m.

Une conduite de refoulement existante enterrée, en acier, d’un diamètre de 1200 mm et d’une
longueur d’environ 60 m alimente le réseau d’irrigation.

La station est équipée de l’amont vers l’aval, d’un système de préfiltration constitué de grille
à barreaux, pour la filtration grossière, d’un filtre rotatif à tambour pour assurer la filtration
fine, de grilles amovibles statiques, qui remplacent le filtre rotatif en cas de panne ou de
maintenance de ce dernier, d’un équipement de pompage permettant la mise en pression de
l’eau d’irrigation en le refoulant dans un réservoir surélevé situé à proximité de la station de
pompage.

2.2.1. Système de préfiltration

Le système de préfiltration est composé de quatre grilles à barreaux pour la filtration


grossière, d’un filtre à tambour rotatif qui fonctionne automatiquement, dès qu’il y a une
différence de niveau entre les plans d’eau amont et aval. L’eau nécessaire au lavage du filtre
est prélevée sur le collecteur de refoulement de la station.

27
Des grilles amovibles, utilisée en cas de panne ou de maintenance du filtre rotatif, et 7
emplacements pour batardeaux en béton armé sont utilisés pour la bouchure des accès d’eau
en cas de panne de maintenance des grilles amovibles ou du filtre rotatif.

2.2.2. Equipements de pompage

La station de pompage est équipée de 6 groupes identiques de type immergée, chacun pompe
à un débit de 455 l/s.

2.2.3. Ligne de refoulement

Les groupes de pompage sont équipés à leurs sorties de lignes de refoulement comportant
des joints de libre dilatation, tubulures, de clapets anti-retour et de vannes d’isolement,
l’ensemble aboutit vers un collecteur de refoulement composé de trois tronçons, supportés
par des butées en béton armé.

2.2.4. Robinetterie

 Vannes : Les vannes d'isolement sont installées au niveau des conduites de


refoulement individuelles des groupes, et au niveau de la vidange du collecteur
sont de type papillon, à commande manuelle par volant.

 Clapets anti-retour : Les clapets anti-retour sont installés sur les conduites de
refoulements individuelles des groupes, c’est un dispositif permettant de contrôler
le sens de circulation de l’eau, ils protègent la canalisation et les différents organes
contre les coups de bélier lors de l’arrêt brutal des groupes.

 Ventouse : Une ventouse à triple fonction avec robinets-vannes d’arrêt DN 200


mm, dont la fonction est de protéger le réseau contre les coups de béliers, elle est
montée sur le collecteur de refoulement, à l’aval du joint double.

2.2.5. Tuyauterie

La tuyauterie en acier installée au niveau de la station comprend :

 Tuyauterie des lignes de refoulement des pompes ;


 Tuyauterie du collecteur de refoulement ;
 Tuyauterie conduite de refoulement ;

28
 Colonne montante et conduite trop plein réservoir surélevé ;
 Tuyauterie auxiliaire qui comprend :
 Les tuyauteries de vidange des collecteurs d’un diamètre de 200 mm ;
 Les tuyauteries de lavage des filtres.

2.2.6. Equipements de manutention

La manutention des équipements au niveau de la station se situe au niveau de la zone


pompage, constituée d’un portique avec chariot porte palan et palan de force de levage de 5
tonnes, assure la manutention des moteurs, pompes, clapets, vannes etc…

2.2.7. Réservoir surélevé

Conçu pour la régulation du fonctionnement (commande des démarrages et des arrêts) des
groupes de pompage, contrôle de niveaux de sécurité et la mise en pression des eaux
d’irrigation. La station dispose d’un réservoir surélevé, en béton armé, d’une hauteur de 75
m, situé dans l’enceinte de la station, le réservoir est doté d’une cuve de 415 m3 de capacité,
alimenté par une colonne montante Ø1200, de conduite de trop plein et des équipements de
commande des groupes, de contrôle de niveau et contrôle du sens d’écoulement.

2.3.Description de réseau de distribution

Le réseau d’irrigation, alimenté par le réservoir surélevé est constitué par trois conduites
principales A, B et C. Le réseau a une extension globale de 65467 m (13155 m de conduites
en béton et 52311 m de conduites en amiante-ciment). Les conduites en béton ont des
diamètres entre DN 600 et DN 1000 mm et les diamètres des conduites en amiante-ciment
varient entre DN 100 et DN 500. (Groupement CID/COBA, 2012)

2.4.La conception du réseau d’irrigation par aspersion

2.4.1. Trame d’irrigation

Deux modèles d’aménagement des propriétés et de distribution de l’eau d’irrigation ont été
mis au point depuis fort longtemps au Maroc dans les périmètres d’irrigation collective. Il
s’agit des trames dites A et B dans lesquelles des propriétés de superficies variables sont
remembrées dans des blocs de superficie déterminée.

29
Les trames d’aménagement interne sont différentes selon les secteurs d’irrigation. La
définition du type de trame est faite tenant compte des facteurs suivants :

- La structure foncière et le statut juridique ;


- Le mode d’irrigation ;
- Les cultures pratiquées ;
- Les technologies utilisées pour l’irrigation et la récolte.

L’introduction de la canne à sucre dans certains périmètres et les nombreuses contraintes


liées à cette culture, principalement, la durée de son cycle qui est de 6 ans, ont conduit à
envisager la trame B dans laquelle les propriétés sont recasées sur un bloc de 3 soles, elle
regroupe les propriétés d’une superficie supérieure à 5 ha. Les propriétés sont découpées
perpendiculairement aux soles de culture, chaque propriété bénéficie ainsi de toutes les
cultures constituant l’assolement.

Le secteur est découpé en soles d’irrigation ayant la forme d’un rectangle ou d’un
parallélogramme avec une largeur de 288 m, parfaitement compatible avec la mécanisation
de la récolte et qui induit un coût de MMI (Matériel Mobile d’Irrigation) le plus faible. La
longueur de 432 m a été retenue car elle permet une disposition optimale du réseau de
drainage : collecteur de drainage dans l’axe du bloc, et drains aspirateurs drainant une largeur
de 216 m de part et d’autre du collecteur.

Pour ces dimensions, le bloc d’irrigation type a une longueur totale de 909 m et une largeur
totale de 432 m. La superficie globale pour ce bloc d’irrigation (qui correspond à une trame
type B avec trois soles par bloc) est d’environ 39.3 ha. Chaque extrémité d’une ligne de
canne à sucre est terminée par une piste. (Groupement CID/COBA, 2012)

Un schéma du bloc type est présenté ci-après. (figure 16)

30
Figure 16: Bloc type- trame B
(Source : BRL, 1976)

2.4.2. Ilot d’irrigation

L’îlot type est l’ensemble des soles irriguées par une seule borne soit deux soles de part et
d’autre de la borne d’irrigation (figure 17 ci-dessous). La surface de l’îlot type est de 24.88
ha.

Figure 17: Îlot d'irrigation


(Source : BRL, 1976)

2.4.3. Sole de culture

Concernant l’irrigation à la parcelle, elle se fait suivant le système de quadrillage moyennant


le matériel mobile d’irrigation suivant :

31
- Antenne sur l’axe longitudinal ;
- Rampe suivant le sens des canaux dans le sens transversal ;
- Asperseurs de moyenne pression avec semelle stabilisatrice ;
- Tuyaux en aluminium (ou autre matériel, par exemple PVC) de différents diamètres, avec
ou sans prise ;
- Accessoires divers (réductions, coudes, vannes, etc.) ;
- Raccord borne avec clapet automatique.

La figure 18 ci-dessous représente schématiquement l’équipement quadrillage avec un


écartement 18*18 m et une surface agricole utile de 12,44 ha.

Figure 18: Equipement mobile d'irrigation par aspersion


(Source : BRL, 1976)

Le matériel mobile d’irrigation principal adopté pour l’équipement de la sole type


(dimensions 288 x 432 m) avec antenne double, 16 postes d’arrosage et 24 asperseurs.

La logique de conception de ce système était basée sur deux hypothèses :

 Une standardisation des assolements, qui étaient organisés par sole, ainsi qu’une
planification des calendriers agricoles, les assolements étaient obligatoires pour les
agriculteurs.

32
 Une utilisation commune du matériel mobile d’irrigation, facilitée par la
standardisation des assolements, car les agriculteurs partageant le même matériel
avaient des calendriers d’irrigation similaires.

2.4.4. Borne d’irrigation

Les bornes d’irrigation sont des organes hydrauliques qui se localisent dans la transition
entre le réseau collectif et le réseau individuel. Les bornes d’irrigation ont comme fonction
principale l’établissement ou l’interruption de la fourniture d’eau aux différentes prises d’eau
d’une façon hydrauliquement équilibrée (sans vibrations et coups de bélier). Leur boîtier de
distribution comporte entre une et trois prises d’eau identiques ou différentes. Dans le secteur
C3 il y a au total 172 bornes dont, 32 bornes avec seulement une prise d’eau, 134 bornes
avec deux prises d’eau et 6 bornes avec trois prises d’eau.

Ces bornes modulaires sont composées de :

 Une vanne ;
 Un compteur ;
 Un régulateur de pression ;
 Un limiteur de débit ;
 Une purge d’air.

La pression requise au niveau des bornes d’irrigation est de 5,3 bars. Les régulateurs de
pression installés au niveau de ce secteur sont tarés à 5.5 bar.

Les limiteurs de débit adoptés pour ces bornes d’irrigation varient entre 5 l/s et 15 l/s.

L’assolement considéré pour le calcul des besoins en eau des cultures au niveau du Projet
BRL-1976, est de 75 % canne à sucre et 25% assolement quadriennal. Le calcul du débit
fictif continu a été fait en considérant le besoin en eau du moyen assolement canne à sucre,
et du moyen assolement quadriennal. Les efficiences considérées sont :

 0.85 pour l’application au niveau de la parcelle ;

 0.95 pour le réseau de distribution ;

Soit une efficience globale de 0.81. (Groupement CID/COBA, 2012)

33
2.5.Mode de desserte

Le mode de desserte envisageable dans le réseau de distribution est :

 Desserte à la demande : l’irrigant est libre d’utiliser sa prise aux heures et aux jours
qui lui conviennent sans avoir à prévenir l’organisme de gestion.

2.6.Problèmes rencontrés en irrigation par aspersion

Le projet d’irrigation par aspersion a été conçu pour une irrigation à la demande avec un tour
d’eau à l’intérieur des parcelles. L’écartement des asperseurs pour ces secteurs sont
exclusivement en 18 x 18 pour une pluviométrie moyenne de 5,8 mm/h. Le matériel fourni
à l’origine par l’Office représente la quasi-totalité du matériel d’aspersion disponible sur les
parcelles. Dès la mise en eau des périmètres irrigués en aspersion, le MMI a été fourni
intégralement par l’ORMVAG. Une partie de ce matériel devait être gérée de façon
collective par les agriculteurs.

Cependant, le renouvellement et l’entretien de ce MMI aussi bien en commun que


l’individuel, restent aux soins et à la charge des agriculteurs.

Le matériel à gestion commune se résume aux antennes principales connectées aux bornes
d’irrigation pour desservir toutes les parcelles de cultures des blocs d’irrigation. Elles sont
constituées d’un ensemble d’éléments de conduites en aluminium.

Les rampes, les asperseurs et les traîneaux sont gérés individuellement. Toutefois, pour les
toutes petites exploitations qui disposent de petites superficies, ce matériel est en commun.

Cette utilisation collective du matériel mobile d’irrigation n’est pas respectée par les usagers
qui ne font pas preuve de coopération, ils ne changent pas le matériel détruit ou le détruisent
eux même pour pouvoir irriguer en gravitaire ce qui pénalise les agriculteurs à l’aval. Le
plus souvent ce matériel est partagé entre les exploitants d’un même bloc. En effet, la
personne qui a été chargée de la gestion du matériel collectif (l’aiguadier), ne pouvait plus
assurer ce rôle, vu qu’il nécessite une présence quotidienne au moment de l’irrigation. (BEN
Ali, 1993)

Ce partage ne permet pas d’assurer l’irrigation selon les normes arrêtées et consignes. Cette
situation s’est aggravée avec la libéralisation des assolements vu que les périodes d’irrigation
des cultures ne coïncident plus.

34
Les assolements mis en place par les agriculteurs étaient très hétérogènes en termes de choix
des cultures et des calendriers agricoles, ce qui posait plusieurs problèmes notamment pour
l’utilisation collective du matériel mobile d’irrigation. Dans le passé, avec l’imposition d’un
assolement, tous les agriculteurs de la même sole étaient contraints d’installer leurs matériels
afin d’irriguer leurs cultures, censées être les mêmes au niveau de chaque sole. Mais avec la
libéralisation des cultures, les agriculteurs en aval trouvaient des difficultés à avoir de l’eau
si les agriculteurs en amont n’irriguaient pas et en conséquence ne mettaient pas en place
leur MMI, car la mise en eau du réseau sous pression doit être faite progressivement tronçon
par tronçon. Donc, il faut absolument que le 1er agriculteur pose son matériel pour que les
suivants puissent irriguer. Aussi lors de la récolte, l’agriculteur concerné empêche ses
voisins d’irriguer de peur que les eaux d’irrigation inondent sa parcelle et entravent l’accès
du camion. Tout cela entraine une mauvaise gestion de l’eau d’irrigation et du matériel
mobile par les agriculteurs.

Cette situation est exacerbée par le mauvais état du matériel mobile, qui engendre non
seulement des problèmes liés à la technicité et à l’économie d’eau mais aussi d’autres
d’ordres financiers (le coût de la maintenance et de l’entretien des équipements internes
individuels et collectifs). Les anomalies constatées au niveau des équipements sont les
suivantes :

 Antennes et rampes : fuites dues à l’usure ou à la casse par les roues lors du passage
des engins dans les blocs. Les réparations étant à la charge du propriétaire, leurs frais
varient entre 50 à 70 DHs pour la soudure de la rampe et entre 2 à 5 DHs pour l’achat
des joints en caoutchouc destinés à boucher temporairement les fuites localisées au
niveau des tuyaux.

 Clapets : à force de le manipuler à chaque montage et démontage de la rampe, ils ont


fini par s’user et engendrent des fuites au niveau des points de raccordement de deux
rampes. Le propriétaire ne disposant pas de moyens pour s’acquérir un nouveau (150
DHs), il utilise des moyens traditionnels pour réduire les fuites notamment sa
couverture par la paille. Malgré son état défectueux, ce matériel est souvent volé.
Malheureusement, c’est presque seulement dans ces conditions que l’agriculteur se
trouve contraint d’acheter un autre.

 Asperseur : au début, il a été destiné à couvrir un rayon de 12 m. Mais ce rayon n’est


plus que de 6 à 5 m vu les énormes chutes de pression dues aux fuites situées à
35
l’amont, au bouchage des asperseurs à cause de la mauvaise qualité de l’eau
d’irrigation, ou au non-respect des consignes d’exploitation notamment :

 La multiplication des nombres d’asperseurs et emprunt des matériels affectés


aux parcelles voisines non concernées par l'irrigation pour réduire le temps
d’irrigation ;

 Le passage de l’irrigation par aspersion à l’irrigation gravitaire. En effet, les


agriculteurs qui se trouvent vers l’aval du réseau jugent que la pression au
niveau de leur borne n’est pas suffisante pour faire tourner leurs asperseurs ;

 Le non-respect du temps d’irrigation : Les agriculteurs laissent les asperseurs


irriguer toute la nuit, et ne reviennent que le lendemain pour la fermeture de
la vanne.

Ajoutant à cela le problème d’absentéisme des agriculteurs résidant loin de leurs parcelles
qui confient à une personne moyennant une somme de 50 DHs par jour la tâche de déplacer
le matériel mobile ainsi que de l’entretenir pendant la période d’irrigation. Mais souvent
cette personne ne remplit pas bien son rôle. (Groupement CID/COBA, 2012)

De plus, les bornes d’irrigation n’étaient plus fonctionnelles. Pour avoir un plus grand débit,
les agriculteurs détruisaient les limiteurs de débit ; ce qui engendrait une chute de pression
au niveau du réseau et occasionnait des perturbations au niveau des stations de pompage.
Par conséquent, les agriculteurs dont les parcelles sont situées à l’amont bénéficiaient de
l’irrigation au détriment de ceux situés à l’aval. Ils endommagent les régulateurs de pression
pour avoir un écoulement libre de l’eau. Sans oublier les actes de vandalismes au niveau des
volants, ventouses…

Aussi les compteurs étaient détériorés pour fausser les volumes consommés. La facturation
se faisait en conséquence pour tout un secteur, ce qui n’incitait pas l’agriculteur individuel à
économiser l’eau. Le mode de facturation forfaitaire était contesté par les agriculteurs
puisque basé sur les volumes d’eau pompés mensuellement par les stations de pompage, les
besoins en eau théoriques des cultures et le recensement par quinzaine effectué par
l’aiguadier des superficies des cultures irriguées. Les volumes consommés étaient partagés
au prorata de la superficie et des besoins en eau des cultures, donc un agriculteur qui irriguait
plusieurs fois payait la même chose que celui qui irriguait une seule fois s’ils avaient la

36
même superficie. Ce mode de facturation favorisait l’utilisation abusive de l’eau d’irrigation
par les usagers, et par conséquent, il se répercutait négativement sur l’efficience du réseau.

Malgré les efforts fournis par l’ORMVAG qui a déjà procédé au cours de l’année 1999 au
renouvellement des 172 bornes d’irrigation du secteur C3 (3.426 ha), dans le cadre du PAGI
II, et leur remplacement par de nouvelles constituées d’organes indépendants avec un
système de comptage approprié et ce, dans le but d’améliorer l’exploitation et la maintenance
des réseaux et optimiser le fonctionnement des stations de pompage. (Taky et al, 2014).

Sans oublier, les problèmes des équipements externe en termes d’efficience, et les matériels
de la station de pompage SMPC3 qui se trouvent en mauvaise état sont tous délabrés vétustes
et devront être réparé ou remplacer, les photos suivantes montrent l’état des matériels au
niveau de la station de pompage de secteur C3.

Photo 2 : Etat des équipements de SMPC3 avant les travaux de reconversion.


(Source : Groupement CID/COBA, 2012)

Les secteurs aspersifs rencontraient d’autres problèmes d’ordre socio-économique


notamment, l’absence d’AUEA autour desquels se fait la gestion des équipements.

Prenant aussi l’avis de la femme rurale dans cette situation, qui juge que l’irrigation par
aspersion, provoque beaucoup de cas de maladie des enfants et maris (fièvre, grippe…), lors
du déroulement de l’opération, ceci suites aux déplacements des arroseurs au moment de
l’irrigation (les maris et les enfants retournent mouillés après chaque opération).

37
2.7.Idée de la reconversion en irrigation localisée

Beaucoup d'obstacles s'opposent à la bonne organisation de la distribution de l'eau


d'irrigation au niveau des secteurs aspersifs, la majorité des bornes d'irrigation n'est plus
fonctionnelle dans des conditions optimales, le MMI est détérioré. Tous ceci fait que les
volumes d'eau consommés sont quelquefois plus élevés en aspersion comparativement au
gravitaire (Cas du secteur C3 comparé aux secteurs C1 et C2) (Ben Ali, 1993)

Le manque d'entretien et de renouvellement du MMI, aggrave la situation dans ce secteur,


bien qu’il soit le seul secteur aspersif qui a bénéficié de la subvention du renouvèlement du
MMI, avec un cout de 600 DH/ha, alors que le montant réel de renouvèlement est de 10 000
DH/ha. Cela ne permet pas aux agriculteurs de prendre en charge le reste du plafond, donc
de ne pas pouvoir renouveler le matériel d’irrigation, mais plutôt se diriger vers le rafistage.
(Présentation ANAFID, Taky, 2014)

Cela, a conduit au mauvais fonctionnement des réseaux, et donc, perturbe l'irrigation au


niveau des parcelles situées à l'aval. Tout ce qui vient d'être dit, conduit à des hétérogénéités
du développement végétal, ceci du fait de la mauvaise répartition de l'eau au niveau des
parcelles entraînant en certains endroits une saturation du sol aux alentours des clapets et
aux autres une insuffisance des apports. (Taky et al, 2014)

Pour résoudre tous les problèmes dont souffraient les agriculteurs, surtout en terme
d’efficience, et après avoir pu remarquer les avantages du système d’irrigation goutte à
goutte, il s’avère nécessaire que le secteur soit reconverti en irrigation localisée.

3. Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation

Dans le cadre du Plan Maroc Vert, le PNEEI vise la modernisation des systèmes d’irrigation
à travers la reconversion à l’irrigation localisée d’une superficie de l’ordre de 550 000 ha, à
l’échelle nationale.

Ce projet qui a pour objectif, l’économie et la valorisation des ressources en eau, consiste en
la reconversion des systèmes d’irrigation classiques à savoir le gravitaire et l’aspersion en
irrigation localisée.

38
3.1.Raison d’être

Produire plus et avec une meilleure qualité, en utilisant moins d’eau et de façon durable, est
le grand défi lancé à l’agriculture irriguée. Pour relever ce défi, de grands espoirs sont fondés
sur les techniques et technologies d’économie et de valorisation de l’eau. Les facteurs
déterminants sont : la technicité des hommes, l’accès aux moyens et méthodes modernes de
production, l’articulation de la production à un réseau efficace de recherche-développement-
fourniture de services à l’amont et à un service d’information conseil- commercialisation à
l’aval.

3.2.Priorités et objectifs

Les priorités du PNEEI sont comme suit :

Pour la collectivité nationale :

 Economie et valorisation de l’eau ;


 Création d’emploi ;
 Augmentation de la production agricole et sa valorisation ;
 Rentabilisation des investissements publics ;
 Développement durable du pays.

Pour l’exploitation agricole :

 Amélioration des revenus ;


 Réduction des risques ;
 Rentabilité financière des investissements consentis.

Partant de ces considérations, les objectifs immédiats assignés au PNEEI sont comme suit :

 Améliorer l’efficience : de l’irrigation en termes de réduction des pertes : (i) d’eau,


ce qui permet d’atténuer les déficits en eau superficielle et de diminuer la
surexploitation des ressources en eau souterraine, (ii) d’énergie de pompage et (iii)
de ressources financières.

 Améliorer l’efficacité : en termes de rentabilité financière (pour les agriculteurs) et


économique (pour le pays) à travers une valorisation des ressources en eau utilisées
par l’agriculture irriguée.

39
 Assurer la durabilité : à travers la sauvegarde du patrimoine hydro-agricole national,
la conservation des ressources naturelles (eau, sol), par la maîtrise de l’apport des
engrais et des produits chimiques et l’éloignement du risque d’intrusion marine dans
les nappes phréatiques des zones côtières.

3.4.Consistance du Programme

Pour réaliser les objectifs qui lui sont assignés, le PNEEI portera sur la réalisation d’un
ensemble d’activités sur une période de quinze années. Ces activités ont été regroupées en 5
composantes qui sont :

 Les modernisations collectives ;


 Les modernisations individuelles ;
 La valorisation agricole ;
 Le renforcement de l’appui technique ;
 Les mesures d’accompagnement.

Les activités d’aménagement seront axées principalement sur la conversion à l’irrigation


localisée (IL) au niveau de la Grande hydraulique (GH) et de l’Irrigation Privé (IP).

Le programme relatif à ces activités sera réalisé sur une période de quinze ans, il porte sur
la conversion à l’IL d’une superficie de l’ordre de plus de 550 000 ha répartie comme suit :

 Périmètres de GH : 395 090 ha avec un taux de conversion allant de 81% pour le


Tadla à 4% pour Ouarzazate.

 Irrigation privée : 160 000 ha correspondant à 50% de la superficie irriguée


gravitairement dans les zones de l’IP.

Avec la réalisation de ce programme, la superficie de l’IL atteindra près de 700 000 ha, soit
presque 50% de la superficie équipée pour l’irrigation.

La figure 19 suivant présentent l’évolution des pourcentages en superficies des trois modes
d’irrigation (gravitaire, aspersion et irrigation localisée), après réalisation du PNEEI.

40
Figure 19: Situation des superficies irriguées en 2007(PNEEI)
(Source : MAPM, 2007)

Les projets à réaliser dans le cadre du PNEEI portent essentiellement sur des reconversions
des modes d’irrigation existants en IL. Ces reconversions sont de deux sortes : les
conversions collectives et les conversions individuelles.

3.4.1. Modernisation collective

Cette composante correspond à une conversion totale à l’IL à l’échelle d’un secteur
d’irrigation. Elle est basée sur une adaptation du réseau amont ainsi que des systèmes
d’irrigation à la parcelle. L’Etat réalisera ces deux opérations et se fera rembourser, dans le
cadre de conventions à signer individuellement avec les bénéficiaires. Les reconversions
collectives concerneront une superficie totale de 218 000 ha.

Avant la réalisation des projets de conversion collective, les ORMVA engageront des
programmes de sensibilisation des agriculteurs et des AUEA pour leur expliquer les raisons
justifiant le recours à ce type de reconversion et l’intérêt pour eux d’y recourir. Par la suite,
des discussions seront menées avec les usagers pour conclure avec eux, dans un cadre
juridique approprié, des contrats individuels de conversion à l’IL. Les projets de conversion
collective ne seront définitivement adoptés que dans les secteurs pour lesquels 80% des
agriculteurs au moins adhèreront au projet. Par ailleurs, seules les exploitations des
agriculteurs acceptant ce principe seront équipées par l’Etat en matériel d’IL. Les autres
exploitations ne seront pas équipées par les ORMVA, mais elles recevront leurs dotations
en eau sur la base des besoins en eau de l’IL et ce, en raison des déficits hydriques que
connaissent les périmètres de GH.

41
3.4.2. Modernisation individuelle

Cette composante correspond à des conversions individuelles, qui seront réalisées par les
agriculteurs. Pour permettre la réalisation du programme retenu, les institutions étatiques
mèneront dans le cadre du PNEEI les campagnes de sensibilisation. Dans le cas des
conversions individuelles en GH, certaines modernisations de réseaux peuvent s’avérer
nécessaires pour permettre un bon service de l’eau. Les reconversions individuelles
concerneront une superficie totale de 337 000 ha (53% en GH et 47% en IP).

Elles englobent des conversions individuelles à l’IL ainsi que des modernisations de réseaux
d’irrigation.

Les conversions individuelles correspondent à la réalisation de projets de reconversion en


IL par les agriculteurs eux-mêmes sur la base du principe du guichet unique, aussi bien en
GH qu’en IP. Les conversions situées dans les périmètres de GH peuvent ou non impliquer
une modernisation du réseau collectif pour que ce dernier puisse assurer un service fiable de
fourniture d’eau. L’Etat aura alors pour rôle de réunir toutes les conditions requises pour
permettre la réalisation par les agriculteurs de ces prévisions (guichets ouverts pour les aides
financières, mise en œuvre des mesures d’assouplissement des procédures, vastes
campagnes de sensibilisation, encadrement direct et indirect par l’incitation du secteur
privé…).

Les superficies prévues pour ce type de conversion correspondent en fait à des prévisions
sur les réalisations des agriculteurs, elles sont estimées à 337 150 ha, avec :

 Pour les périmètres de GH : 177 150 ha. Ici, les agricultures devront disposer de
bassins de stockage d’eau leur permettant de s’affranchir de la contrainte du tour
d’eau qui est incompatible avec l’IL. Les modernisations et l’adaptation des réseaux
concernent quatre ORMVA : les Doukkala, le Haouz, le Tadla et le Tafilalet. Elles
portent sur des réfections à apporter aux réseaux de distribution d’eau pour
augmenter leur efficience et leur fiabilité et réussir les conversions à l’IL.

 Pour l’IP : la superficie prévue est de 160 000 ha, correspondant au tiers de la
superficie totale en IP.

42
Tableau 4: Récapitulation des propositions des aménagements envisagés
Superficie Conversions (ha) Pourcentage de
totale (ha) Collectives Individuelles Totales conversion (%)
GH 670 430 217 940 177 150 395 090 59
Moulouya 77 300 14 200 37 000 51 200 66
Gharb 113 400 42 300 23 400 65 700 58
Doukkala 96 000 39 500 37 100 76 600 80
Haouz 146 000 57 100 23 500 80 600 55
Tadla 109 000 49 040 39 700 88 740 81
Tafilalet 28 000 - 2 000 2 000 7
Ouarzazate 37 600 - 1 500 1 500 4
Souss 32 730 3 300 6 500 9 800 30
Massa
Loukkos 30 400 12 500 6 450 18 950 62
IP 441 400 160 000 160 000 36
Totaux 1 111 830 217 940 337 940 555 090 50
(Source : MAPM, 2007)

Concernant le suivi et l’évaluation, les responsables régionaux (ORMVA et DPA) fourniront


des relevés périodiques d’indicateurs préalablement définis.

3.5.Coût et Financement

L’Etat supportera les coûts des aménagements externes à la parcelle, et subventionnera les
coûts des aménagements internes à hauteur de 60%. Le renouvellement du matériel d’IL à
la parcelle est à 100% à la charge des agriculteurs. D’autres sources de financement pourront
être envisagées (régions, secteur privé amont et aval, etc). Au stade actuel des estimations,
l’Etat financerait le programme à 100% et les agriculteurs ne contribueraient pas au
financement.

Le coût global du PNEEI s’élève à 37 Milliards de Dh comprenant aussi bien la part qui
revient à l’Etat que celle qui sera prise en charge par les agriculteurs. Ce montant comprend
30 Milliards de Dh pour les investissements physiques et 7 Milliards de Dirhams pour les
mesures d’accompagnement. Le tableau 5 suivant récapitule les coûts estimatifs du
programme.

43
Tableau 5: Récapitulatif des coûts des différentes composantes du PNEEI
Composante Coût (MDh) Pourcentage (%)
Modernisations collectives 16 206 44
Modernisations individuelles 13 701 37
Valorisation agricole 1 200 3
Renforcement de l’appui technique 610 2
Mesures d’accompagnement 3 095 8
Imprévus physiques et financiers 2 089 6
Total 36 901 100
(Source : MAPM, 2007)

Au stade actuel de préparation du programme, son financement sera élaboré sur la base des
hypothèses suivantes :

o L’Etat supportera les coûts des aménagements externes aux parcelles.

o Les coûts des aménagements internes aux parcelles seront financés comme suit :

 dans le cas des reconversions collectives, l’Etat financera la totalité des


équipements internes et ce, dans le cadre de conventions qui seront signées avec
les agriculteurs ;

 dans le cas des conversions individuelles, l’Etat subventionnera, conformément à


la réglementation en vigueur, les équipements internes à hauteur de 80%, si la
superficie reconvertie est supérieure à 5 ha, cette subvention est apportée après la
réalisation des projets et le paiement des factures par les agriculteurs.

o Le coût de renouvellement des équipements internes est à la charge des agriculteurs.

o Les coûts afférents aux mesures d’accompagnement seront pris en charge par l’Etat
avec une contribution du secteur privé (encadrement progressif des agriculteurs).

Le montage financier du projet lors de son lancement se présente dans le tableau 6 comme
suit :

44
Tableau 6 : Montage financier du projet lors de son lancement
Contribution de Coût (MDh)
Etat : 29608 (80%)
- Equipements externes et modernisations 11235
- Equipements internes 10939
- Etudes 440
- Valorisation agricole 1200
- Renforcement des capacités 610
- Mesures d’accompagnement 1095
- Imprévus physiques et financiers 2089
Bénéficiaires :
7 293 (20%)
- Equipements internes
TOTAL 36 901
Actuellement le projet de la reconversion collective est subventionné à 100% dans le cadre
de FDA.

4. Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation- Gharb

Le périmètre de Gharb, un des plus importants périmètres au Maroc qui couvre une
superficie géographique de 616 000 ha dont 388 000 ha de SAU. Le projet Sebou 1963-1968
avait identifié un potentiel de 250 000 ha de terres aménageables en grande hydraulique.

Ce périmètre connait plusieurs projets qui s’inscrivent dans la cadre du Plan Maroc Vert,
parmi eux, il y a le Programme National de l’Economie d’Eau d’Irrigation qui a prévu la
reconversion en irrigation localisée de 82 817 ha (43 417 ha en reconversion collective (19
356 ha aspersif et 24 061 ha en gravitaire) et 39 400 ha en reconversion individuelle (16 000
ha hors secteurs aménagés par l’Etat et 23 400 ha dans le secteur équipé). La réalisation de
ce programme s’étale sur 2010 à 2020, pour un montant global de 5,294 Milliard de Dh.

Ce programme qui a pour objectif, l’économie et la valorisation des ressources en eau,


consiste en la reconversion des systèmes d’irrigation classiques à savoir le gravitaire et
l’aspersion en irrigation localisée.

4.1.Reconversion collective

La reconversion collective concerne la totalité du secteur déjà équipé depuis les ouvrages de
mobilisation de l’eau jusqu’à la prise propriété, soit une subvention de 100% pour toutes les
exploitations en reconversion collective quelle que soit la superficie.
45
Les superficies prévues pour la reconversion collective des secteurs aspersifs (tableau 7) :

Tableau 7: Projet de reconversion collective des secteurs aspersifs dans le Gharb


Secteur Province Commune Rurale Superficie (ha)
Centre 3 Souk Tlet 3 759
Centre 2 Souk Tlet 3 959
Nord 1 Kénitra S Med Lahmar+ Souk Tlat 3 617
Nord 2 Souk Tlet + Nouirate 1 769
Nord 3 S. Allal Tazi 642
Nord 4 S. Med Lahmar + Souk 948
Tlet
Sous total 14 692
Nord 5 Nouirate 2 106
P7 Sidi Kacem Rmila 2 558
Sous total 4 664
Total 19 359
(Source : ORMVAG, 2013)

Les secteurs équipés en gravitaire qui font objet de ce programme, restent entravés par
plusieurs problèmes parmi lesquels la dégradation des équipements internes :

Les arroseurs qui constituent le siège de pertes importantes (environ 1 500 m3/ha/an) causés
par le manque d’entretien (désherbage, nettoyage…..), et la dégradation de nivellement qui
constitue le principal facteur des pertes dans le périmètre d’El Gharb (pouvant atteindre 50
% au lieu de 30 % prévues par le projet) (Taky et Al, Sans date). Les secteurs qui sont
prévisionnels à être reconvertis dans la plaine du Gharb dans le cadre de PNEEI sont les
suivants (tableau 8) :

46
Tableau 8: Projet de reconversion collective des secteurs gravitaires dans le Gharb
Secteur Province Commune Rurale Superficie (ha)
P8 Rmila + Aslouji 5 848
SA+S3 S. Lkamel 1 832
S7A+S7D Sidi Kacem Sefsaf+ S. Lkamel 2 601
Beht Est Chbanat, Bab Touika, 9 045
Zirara
Sous total 19 326
S1 Dar Bel Amri 1 600
Beht Ouest Sidi Slimane Boumaiz+Sfafaa 3 135
Sous total 4 735
Total 24 061
(Source : ORMVAG, 2013)

La mise en place des équipements internes est subventionnée à hauteur de 100% dans le
cadre du FDA.

4.2.Reconversion individuelle

Pour la reconversion individuelle, la subvention dans le cadre du FDA est de 100% pour les
exploitations de superficie inférieure à 5 ha ou dans le cadre de projets d’agrégation, et 80%
pour les exploitations d’une superficie supérieure de 5 ha. Deux options sont possibles selon
la localisation de la propriété :

 Pour les propriétés situées à l’intérieur des secteurs équipés, les parcelles seront
irriguées à partir du réseau existant, moyennant le recours au bassin de stockage afin
de pouvoir alimenter en continu l’installation ;

 Pour le deuxième cas, c'est-à-dire les propriétés situées hors secteurs équipés, les
parcelles seront irriguées soit à partir de la nappe ou des oueds, moyennant une
autorisation de pompage.

47
Tableau 9: Projets de reconversion individuelle dans le Gharb
Désignation Province Total
Kénitra S. Kacem S. Slimane
Secteurs équipés (ha) 6 400 7 000 10 000 23 400
Hors secteurs équipés (ha)
Nappe sans bassin 6 000 600 600 7 200
Oued avec bassin 1 200 5 600 2 000 8 800
Total (ha) 13 600 13 200 12 600 39 400
(Source : ORMVAG, 2013)

4.3.Coûts prévisionnels de réalisation du PNEEI dans le Gharb

Les montants de ces projets se répartissent dans le tableau 10 comme suit :

Tableau 10: Coûts de réalisation des projets de reconversion dans le Gharb.


Coût
Superficie Coût équipement Coût
Désignation Secteurs équipement
(ha) interne (MDh) total
externe (MDH)
Secteurs 19 356 634 484 1 127
Reconversion aspersifs
collective Secteurs 24 061 2 112 602 2 714
gravitaires
Sous total 43 417 2 755 1 086 3 841
A l’intérieur 23 400 - 921 921
des secteurs
Reconversion équipés
individuelle Hors 16 000 - 532 532
secteurs
équipés
Sous total 39 400 - 1 453 1 453
Total 82 817 2 755 2 539 5 294
(Source : ORMVAG, 2013)

48
Dans ce cadre, le PNEEI, vient d’être mis en place, pour résoudre les problèmes d’économie
d’eau, sa valorisation, une meilleure gestion de l’irrigation et une augmentation des
rendements, ce qui engendrerait une amélioration du revenu des agriculteurs aussi bien au
niveau national qu’au niveau régional dont le secteur C3 qui vient d’être achevé.

Dans ce qui suit, on va détailler les objectifs et les travaux de ce programme, allant de niveau
national, puis régional touchant notre zone d’étude qui est la région de Gharb au secteur C3.

4.4.Reconversion collective proprement dite dans le périmètre du Gharb

Le démarrage des travaux des équipements externes a été effectif à partir de 2011 et ont
porté sur une première tranche de 9 822 ha cofinancé par la Banque Européenne de
l’Investissement (BEI). Ils concernant les secteurs aspersifs Nord5, Centre 3 et Nord 2 de la
STI du Gharb. Ce choix de priorité donné aux secteurs aspersifs et non pas aux gravitaire
parce que ce dernier est lourd en matières d’investissement et des travaux par rapport au
système aspersif, qui est un système déjà sous pression et le réseau de distribution existe
depuis longtemps.

Concernant les réseaux d’irrigation, les travaux de reconversion ont concerné, la pose de 343
Km de conduite en PEHD de diamètre 110 ,140 et 160 mm, la réalisation et mise en place
de 764 ouvrages de bornes d’irrigation et la pose 4000 ouvrages de prises propriétés ainsi
que la réhabilitation des équipements du réseau sous pression existant (chambres de vannes
et ouvrages de vannage et de sécurité). (Taky, 2015).

Les caractéristiques des secteurs objets de la première tranche de la reconversion sont


relatées dans le tableau 11 suivant :

Tableau 11: Caractéristiques des secteurs de la première tranche de la reconversion.


Commune Date de mise Nombre Superficie
Désignation Coût MDh
rurale en eau d’agriculteurs équipée (ha)
Centre 3 Souk Tlet 1984 1 097 3 759 113,708
Nord 5 Nouirate 1997 1 076 2 106 77,557
Nord 2 Souk Tlet 1992 1 192 3 957 110,7
Total 3 265 9 822 301,965

Le secteur C3 est un ancien secteur mise en eau par rapport au Nord 5 et Nord 2. Il une
superficie importante de 3759 ha.

49
Le statut foncier des propriétés des secteurs objet de la reconversion pour la première
tranche, se présente comme suit (tableau 12) :

Tableau 12: Statut foncier de secteur C3


Secteurs Domaine privé de l’Etat (ha) Collectif Melk (ha) Total
Service Domaine Réforme agraire (ha) (ha)
Souk Tlet (C3) 804 865 187 1903 3 759
(21%) (23%) (5%) (51%)
Nouirate (N5) 99 613 372 1022 2 106
(5%) (29%) (18%) (49%)
Ouled M’rah 337 - 372 3 248 3 957
(N2) (9%) (9%) (82%)

Le statut de la réforme agraire et domaine privé de l’état sont dominants dans le secteur C3
par rapport au N5 et N2.

Actuellement, les travaux des équipements externes sont achevés au niveau du secteur Nord
5, et Centre 3 s’achèveront en 2016 pour le secteur Nord2.

Aussi, l’ORMVAG a lancé une deuxième tranche aspersive d’une superficie d’environ 5500
ha au niveau des secteurs Nord 3 et Nord 4 de la STI et dont les travaux ont démarré en 2015.
Les travaux seront cofinancés par la Banque Mondiale. Voir figure 20 suivante

Figure 20: PNEEI du Gharb


(Source : ORMVAG, 2015)

50
4.5.Lignes directrices du projet

 Mode d’irrigation : Localisée


 Livraison d’eau : à la demande (vu la disponibilité de l’eau)
 Prises propriétés : individuelles (selon les possibilités technologiques)
 Degré de liberté : 1l/s/ha
 Pression : (SMPC3 :6,5 bars, Borne : 3.5 bars, Prise : 2,8 bars)

Avec deux défis majeurs :

o Exploitation des emprises publiques existantes pour éviter l’expropriation ;

o Gestion de la phase transitoire en attendant la reconversion (assurer le service


de l’eau pendant la durée des travaux). (Présentation Anafid.Taky, 2015).

5. Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation secteur C3

Dans le cadre du programme national d’économie d’eau en irrigation localisée, le secteur C3


est reconverti du système d’irrigation aspersif au système d’irrigation localisée, sur une
superficie utile totale de 3443 ha, comptant 1 133 bénéficiaires, en reconversion collective,
avec un coût total des équipements externes de 113,708 MDH.

5.1.Equipements externes

Les équipements externes couvrent de l’ouvrage de mobilisation de l’eau (station de mise en


pression), jusqu’aux prises propriétés pour la reconversion collective.

Le schéma d’aménagement général de la station de la mise en pression C3 est maintenu, (à


l’exception du réservoir surélevé qui va être mis hors service). La conception générale du
réseau est maintenue aussi, en ne faisant aucune modification dans les diamètres des
conduites existantes. Le schéma synoptique suivant (figure 21) indique les modifications
opérées au niveau de la station de mise en pression SMPC3 :

51
Figure 21: Schéma synoptique de la SMPC3 après reconversion
(Source : ORMVAG, Département d’Aménagement, 2016)

5.1.1. Consistance des travaux

 Station de pompage SMP C3

o Renouvellement des 6 groupes motopompes (6 x 455 l/s) ;


o Equipement de la SP par 6 variateurs de vitesse ;
o Renouvellement de la conduite de refoulement ;
o Réalisation d’une station de filtration ;
o Installation de ballons de régulation (4 x 40 m3) ;
o Installation d’un débitmètre ;
o Renouvellement des armoires électriques de la SP ;
o Renouvellement des transformateurs de puissance.

 Variateurs de vitesse : Pour assurer une mise en vitesse et une décélération progressive
et une éventuelle adaptation précise de la vitesse à différentes gammes de débits
demandés. Le variateur de vitesse peuvent assurer toutes les fonctions d’affichage, de
contrôle et de protection même en by-pass et gérer le contacteur ;

 Réservoirs de régulation : En complément au rôle essentiel que devra jouer les


variateurs de vitesse et le débitmètre dans la chaine de régulation du fonctionnement de
la station, Quatre réservoirs hydropneumatiques de régulation de capacité unitaire
suffisante de 40 m3, placés entre le réseau d’irrigation et la station de pompage. Ces

52
réservoirs sont verticaux et en dérivation sur le collecteur de refoulement à l’aval de la
station de filtration. Ils sont constitués en acier, contenant une vessie en élastomère pour
eau chargée et sont traités intérieurement et extérieurement contre les agressions
(chimiques et mécaniques) des eaux chargées.

 Système de filtration : Le choix est fondu sur l’adoption de 6 filtres à tamis, avec un
débit total de 2 800 l/s. L’eau se dérive à ce système à travers un by-pass. Ce type de
filtre est probablement le plus utilisé pour la filtration du matériel solide Selon
CID/COBA, le choix est fondu sur les filtres à tamis car le système de filtres à sable
nécessite d’être associé à un filtre à tamis en aval afin d'arrêter les grains de sable
échappés au premier. Pour les filtres à disques, ils ont l'inconvénient de nécessité
d'automatiser le contre-lavage du filtre en présence d'eaux chargées.

Les photos ci-dessous montrent les travaux d’équipements externes (photo 3).
a b

c d

Photo 3: a) station de pompage, b) station de filtration, c) variateurs de vitesse, d) ballons


de régulation.
(Cliché par l’auteur, Mars, 2016)

53
 Réseau d’irrigation

 Réalisation de 314 prises bornes et 1616 prises propriétés, pour la


reconversion collective ;

 Réalisation de 145 Km de conduites en PEHD, de diamètre 110 à 160 mm ;

 Renouvellement des équipements des chambres de vannes du réseau existant ;

 Le remplacement des bornes aspersif (prises blocs) actuelles sur les conduites
du réseau de distribution avec des nouvelles bornes ;

 L’installation des prises propriétés sur les conduites de raccordement pour


l’alimentation individuelle des propriétés remembrées dans le bloc ;

La reconversion collective, s’établit autour d’un bloc d’une superficie nette de 37,2 ha,
constitué de 3 soles, chaque sole est dominée par une borne collective, comme le montre la
figure 22 suivante :

Figure 22: Schéma d’équipements d’un bloc reconverti en Irrigation Localisée


(Source : ORMVAG, 2015)

 Bornes d’irrigation

Les bornes d’irrigation ont pour fonction principale l’établissement ou l’interruption de la


fourniture d’eau aux différentes prises d’eau d’une façon hydrauliquement équilibrée (sans
vibrations et coups de bélier), Les prises bornes d’irrigation à installer dans le cadre de ce
projet sont piquées à partir des anciennes bornes d’irrigation en aspersion.

54
La prise borne (photo 4) a une pression requise à l’amont égale à 2,8 bars, cependant le
régulateur de pression est taré à 3,5 bars. Elle est munie des appareillages suivants installés
de l’amont vers l’aval comme suit :

 Une vanne : elle sert à isoler la borne du reste du réseau en cas de réparation au
niveau de la borne ou une vérification de compteur, etc.

 Un régulateur de pression pour régler la pression à l’aval afin de protéger les


installations aval.

 une chasse pierre.

 Un limiteur de débit.

Photo 4: Borne d'irrigation


(Cliché par l’auteur, Avril 2016)

Les équipements de la borne seront enfermés dans un regard en béton armé avec une trappe
métallique cadenassée et accessible uniquement par l’agent de l’office (aiguadier).

 Prises propriétés

Juste après la borne, soit à côté du même regard de la borne, est installée une ou plusieurs
prises propriétés. Chaque prise propriété comportera :

 Une vanne à opercule ;

55
 Un limiteur de débit calibré pour le débit de la propriété avec un degré de liberté de
1 l/s/ha. Il permet de réguler la sortie de l’eau en ne laissant passer que le débit
maximal de la prise. Les usagers ne manipulent pas leurs limiteurs de débit ;

 Un compteur d’eau pour comptabiliser les volumes d’eau consommés (en fonction
du débit arrêté au début de la campagne) et prévenir les fuites ou le colmatage.

 Une vanne agriculteur : en dehors de l’abri. Cette vanne permet d’alimenter la


propriété et d’isoler le matériel d’irrigation du réseau de distribution. Après cet
élément, commence l’équipement interne de la propriété, installé et géré par
l’agriculteur.

Les équipements, à l’exception de la dernière vanne, seront enfermés dans un abri en béton
armé avec une trappe métallique cadenassée et accessible uniquement par l’aiguadier. Celui-
ci pourra à tout moment effectuer un audit de contrôle des prises de propriétés. Les
propriétaires installés dans le périmètre sont tenus responsables pour tous les dégâts sur les
ouvrages et appareillages qui lient le réseau avec leurs propriétés. Un contrat de
responsabilité est établi avec chaque propriétaire.

La photo 5 suivante montre les composantes de la borne d’irrigation et la prise propriété :

Photo 5: Prise propriété


(Cliché par l’auteur, Avril 2016)

56
5.2.Equipements internes

5.2.1. Cas de reconversion collective

5.2.1.1.Conception des équipements internes en reconversion collective

Le réseau de distribution interne se compose de 18 postes, chaque poste est dominé par une
vanne à commande manuelle, comme le montre la figure 23 suivant :

Figure 23: Conception retenue pour les équipements internes en reconversion collective
(Source : Présentation, Taky, 2015)

5.2.1.2.Installation type d’irrigation localisée

La limite entre le réseau externe et celui interne après la prise propriété, se situé après la
vanne Robinet en dehors de l’abri. Les équipements à l’aval de cette vanne sont aux frais et
à la charge du propriétaire.

L’installation-type d’irrigation localisée à réaliser à partir de chaque prise-propriété consiste


en :

 Une station de tête composée principalement des éléments suivants :

 Un injecteur d’engrais : l’injecteur d’engrais joue un rôle très important dans


l’optimisation de la distribution des engrais et conduit ainsi à la protection
de l’environnement et l’amélioration de la qualité et la quantité de la
production. Le venturi est le mieux adapté à ces conditions.

 Un filtre à disque : ce filtre permet d’effectuer une seconde filtration qui est
nécessaire puisqu’ il permet d’éliminer les impuretés dues au mauvais

57
mélange des engrais et celles qui peuvent arriver avec les eaux après des
réparations éventuelles des conduites de distribution. Les filtres à disques
(autonettoyant ou pas) sont plus performants que les filtres à sables ou à
tamis et plus faciles à entretenir.

 Vanne ;

 Deux manomètres à l’amont et à l’aval du filtre.

 Des conduites d’amenée en PVC et accessoires.

 Des rampes PE avec distributeurs de type goutteurs intégrés turbulents.

 Caractéristiques des goutteurs :

 Grandes cultures et maraîchage :

 Débit : 2 l/h ;
 Ecartement entre rampes : 0,8 m ;
 Ecartement entre goutteurs : 0,4 m.

 Arboriculture :

 Débit : 4 l/h ;
 Ecartement entre rampes : 2,5 à 3,0 m ;
 Ecartement entre goutteurs : 0,75 m.

 Le coefficient de variation des goutteurs doit être inférieur à 5%.

6. Etat d’avancement de secteur C3

Le découpage en association d’équipements collectifs de secteur C3 est comme le montre la


figure 24 suivante :

58
Figure 24: Découpage du secteur C3 en associations d'équipement interne collectif

Les travaux ont commencé pour une superficie de 900 ha des 4 coopératives de la réforme
agraire car ces dernières sont bien organisées et il n y a pas de problèmes concernant le lien
juridique. Ces 4 coopératives de la réforme agraire regroupent 179 agriculteurs. (Voir
tableau 13 suivant)

Tableau 13: Répartition des agriculteurs et de la superficie de la réforme agraire du


secteurC3.
Nom des coopératives Nombre d’adhérents Superficie (ha) Superficie équipé (ha)
Ezzahra 34 166,43 166,43
33 165,57 165,57
El Najaaiya 29 139,41 128
26 128,91 128,91
El Hanae 30 180,54 40
El Tadamaoun 23 115,55 115,55
Total 175 896,41 744,46

Les sociétés chargées de l’étude et des travaux sont de nombre de 6 sociétés, 2 pour la
coopérative de Najaaiya et Ezzahra et 1 seule société pour les deux autres coopératives El
Hanae et Tadamaoun. On remarque qu’il y a un retard de réception des équipements internes
pour la coopérative El Hanae.

59
6. Contraintes rencontrés durant la première tranche de projet de reconversion

Selon les résultats d’enquêtes effectuées auprès des responsables de l’ORMVAG et de l’AT,
on peut citer les problèmes rencontrés lors de la première phase de projet qui sont :

6.1.Contraintes rencontrés lors de la phase de l’étude :

Parmi les problèmes rencontrés lors de la phase de l’étude de la première tranche (1 500 ha),
on peut citer :

- La discordance entre les données et la réalité (par exemple l’enquête foncière n’est pas
actualisée)

- Attentisme de certains agriculteurs à adhérer au projet collectif de reconversion (70%


ayant adhérés au projet initialement en terme superficie)

- Le délai alloué pour la réalisation de l’étude n’est pas suffisant ;

- Limitation de la durée des travaux (conditions pédoclimatiques) : entre mai et septembre

- Absence d’organisations professionnelles

Pour la première tranche d’équipement interne, le problème de la disponibilité des plans


parcellaires actualisés ne s’est pas posé. En effet, pour les coopératives, ces plans existent.
Mais pour les AMI de la deuxième tranche, selon les responsables de l’ORMVAG la
situation est différente en raison de l’indisponibilité des plans parcellaires et de l’existence
de nombreuses situations de transaction et de Co héritage qui n’est pas prises en compte dans
les enquêtes foncières, donc la prochaine tranche nécessite un travail fastidieux sur terrain
et des délais plus longs que prévu.

6.2.Retard d’achèvement des équipements de la première tranche

La mise en eau dans la zone du projet de reconversion de la première tranche (1500 ha) était
prévue pour le mois d’avril 2014. Cependant pour diverses raisons, elle a été prolongée.

Ce retard est dû essentiellement aux facteurs suivants :

o La négligence de certains agriculteurs à fournir les liens juridique ;

o Plan de charges des sociétés qui interviennent dans plusieurs régions ;

60
o les sociétés n’ont pas mobilisé des équipes et des moyens matériels suffisants ;

o le retard provoqué pour la récupération de la subvention qui prend du temps ;

o Faible réactivité des sociétés vis-à-vis des remarques de l’ORMVAG : Les études
détaillées réalisées par les sociétés sont analysées par le DAM qui adresse des
observations à la société concernée en vue d’améliorer leur contenu. Les corrections
apportées sont souvent incomplètes ou ne répondent pas entièrement aux
observations du DAM, ce qui nécessite leur reformulation. Il en résulte une grande
perte de temps. Pour remédier à cette situation, il a été décidé de modifier la méthode
utilisée en invitant les cadres des sociétés, qui réalisent les études, à prendre part à
des réunions au siège de l’ARMVAG au cours desquelles les études sont analysées
en détail afin d’y apporter les modifications susceptibles de les rendre tout à fait
correctes.

61
6.2.1. Cas de reconversion individuelle

Pour la reconversion individuelle, les propriétés sont situées hors secteurs équipés, les
parcelles seront irriguées soit à partir de la nappe ou de l’oued, moyennant une autorisation
de pompage.

Les équipements internes pour la reconversion individuelle sont différents selon la superficie
de l’exploitation et la culture pratiquée, mais en général le même principe s’applique.

Les équipements rencontrés dans une exploitation individuelle sont :

 Un bassin : la construction du bassin en remblai et déblai pour le stockage des apports


d’eau d’irrigation (photo 6). Ce bassin doit être couvert d’une géo membrane afin
d’éviter les pertes d’eau par infiltration.

Photo 6: Bassin de stockage


(Cliché par l’auteur, Avril 2016)

L’eau est pompée du bassin vers la station de tête par une pompe à axe horizontal.

 Une station de tête : l’eau pompée du bassin passe par la station de tête qui se
compose de différents éléments tels que les filtres, l’hydrocyclone, la citerne pour la
fertigation, les monomètres, les compteurs, ….

La figure 25 suivante nous montre les constituants d’une station de tête type dans une
installation d’irrigation localisée :

62
Figure 25: Composants d'une station de tête type.

 Réseau de distribution : L’eau d’irrigation passera de la station de tête vers le réseau


de distribution qui se compose des conduites d’amenées, vannes, portes rampes,
rampes et goutteurs, ce réseau diffère d’une exploitation à une autre selon la
superficie irriguée, la culture pratiquée, la nature du terrain et le budget affecté au
projet.

63
Partie II : Matériels et méthodes

64
Matériels et méthodes

Cette partie a pour objectif de présenter la démarche poursuivie pour la réalisation de ce


travail afin de répondre aux objectifs suivants :

- Présentation des avis des agriculteurs vis-à-vis le projet de la reconversion à


l’irrigation localisée.

- Evaluation de la performance du système d’irrigation localisée au niveau des


exploitations, objet de l’échantillonnage, reconverties collectivement et
individuellement à travers l’uniformité d’arrosage, les mesures de pression, la
confrontation entre les besoins en eau d’irrigation et les volumes apportés, et
l’analyse des plans d’assolements adoptés.

- Analyse des pratiques des agriculteurs en termes de gestion et d’entretien vis-à-vis


ce système d’irrigation.

- Recommandations dans un but d’améliorer les prochaines installations.

Pour ce, nous allons en premier lieu justifier notre choix de région, de secteur et des
exploitations enquêtées en deuxième lieu présenter la méthodologie de collecte des données
qui seront déroulés en deux phase : phase des enquêtes et phase de mesures in situ et en
dernier lieu montrer la méthode adoptée pour le calcul des indicateurs de
performance d’irrigation localisée.

1. Choix du périmètre du Gharb

Le périmètre du Gharb est l’un des plus importants périmètres aménagé en Grande
Hydraulique au Maroc avec une superficie équipée actuellement de 114 000 ha dont 94 000
ha (dont 13 500 ha pour le riz) en irrigation gravitaire et 20 000 ha en irrigation par aspersion
et une superficie irriguée annuellement d’environ 86 000 ha. Dans le cadre du PNEEI, Vu
l’importance de ce périmètre dans le secteur agricole il a bénéficié d’une superficie prévue
pour la reconversion en irrigation localisée dans le cadre de PNEEI de 82 817 ha (43 417 ha
en reconversion collective (19 356 ha aspersif et 24 061 ha en gravitaire) et 39 400 ha en
reconversion individuelle (16 000 ha hors secteurs aménagés par l’Etat et 23 400 ha dans le
secteur équipé)).

65
2. Choix de secteur C3

Le secteur C3, zone de la présente étude, fait partie de la Seconde Tranche d’Irrigation du
Gharb. , il est situé dans la commune rurale de Souk Tlat sur la rive droite d’Oued Sebou à
environ 60 Km de Kenitra. Ce secteur est le deuxième secteur équipé en aspersion après le
secteur P7 et sa mise en eau a débuté depuis avril 1984. C’est un des secteurs les plus
importants en termes de reconversion de l’irrigation par aspersion en irrigation localisée. Il
s’étend sur une superficie de l’ordre de 3 759 ha. Les travaux externes d’adaptation à la
reconversion en irrigation localisée sont achevés depuis décembre 2015, et la superficie
reconvertie en irrigation localisée en termes d’équipement interne (au niveau des
exploitations des agriculteurs) est de l’ordre de 900 ha.

3. Echantillonnage et caractérisation des exploitations

Compte tenu du nombre important d’exploitations dans le secteur en question et du mode de


conduite des exploitations, les exploitations enquêtées ont été choisies selon les dires
d’experts. Après une visite des lieux accompagnée avec les responsables de l’AGR et CGR,
et après plusieurs discussions avec les responsables de l’ORMVAG en matière de
conception, de suivi des travaux, de gestionnaires des réseaux en matière d’irrigation
localisée, 27 exploitations ont été retenues pour l’échantillonnage et qui sont réparties
comme suit :

 19 exploitations relèvent du secteur de la reconversion collective C3 indiqué EC :

 12 exploitations reconverties collectivement ;


 7 reconverties individuellement dont 5 exploitations avant l’avènement du
projet et 2 après son croissance (échantillonnage exhaustive) ;

 6 exploitations en reconversion individuelle en dehors du secteur C3 nommé EI ;

Ces exploitations représentent fidèlement notre zone d’étude. Les principaux critères sur
lesquels ayant guidés ce choix sont comme suit :

 Localisation des exploitations ;


 Taille des exploitations ;
 Statuts fonciers ;
 Coopératives ;

66
 Mode de faire valoir ;
 Secteur équipé ou en dehors de secteur ;
 Source d’eau.

4. Collecte des données et calcul des paramètres

4.1.Approche théorique

La première partie de collecte des données concerne l’approche théorique pour la recherche
bibliographique. Cette phase qui est la base de travail permet de chercher plusieurs références
qui cernent la thématique pour bien comprendre la problématique et définir les objectifs
escomptés.

Pour atteindre les objectifs, nous avons effectué un recueil minutieux auprès les services
concernés de près ou de loin par la thématique, à savoir DAM, DGR, DDA, AGR et ADA de
Sidi Allal Tazi. Ces données ont permet de faire un diagnostic de secteur C3 en aspersion et
en irrigation localisée, établir un état de lieu et de prendre connaissance sur l’ensemble de
compositions et de travaux de ce projet de la reconversion.

4.2.Enquêtes

Les enquêtes que nous avons réalisées sont basées sur des observations que nous avons pu
retirer lors de nos visites de terrain, les remarques des responsables de l’ORMVAG. Ces
enquêtes concernent les différentes parties prenantes :

 Enquêtes auprès des agriculteurs à travers un questionnaire. (Voir Annexe 1, 3)

 Entretiens avec les responsables de la conception, les travaux, des équipements


internes et la gestion de réseau de ce projet de reconversion, ainsi les adjudicataires
de l’étude. (Voir annexe 4).

4.3.Mesures des paramètres

Cette étape concerne les mesures in situ de l’uniformité de distribution de l’eau, de la


pression et de comptage de volume apportée à la parcelle pour l’évaluation de taux de
satisfaction des besoins.

67
4.3.1. Uniformité de distribution

a) Coefficient d’uniformité

Selon CEMAGREF 2003, le test d’uniformité consiste à mesurer dans chaque unité
parcellaire, le débit au niveau de 16 goutteurs bien répartis.

Quatre points de la porte rampes et points de la rampe ont été sélectionnés (voir figure 26) :

Figure 26: Choix des points de mesure pour le calcul de l'uniformité

Au total, 16 goutteurs sont sélectionnés dans l’unité parcellaire la plus éloignée, avec une
durée de 5minutes de comptage pour chaque goutteur (Voir annexe 2).

Pour les matériels nous utilisons des petits pots, éprouvette gradué de 50 ml et chronomètre.

Photo 7: Pot et éprouvette pour les mesures de débits des goutteurs


(Source : Cliché par l’auteur, Mai/2016)

68
L’uniformité dans les quantités distribuées est mesurée par le coefficient d’uniformité (CU)
exprimé souvent en pourcentage. (FAO, 1983).

Comme les présentes le tableau 14 suivant, plus Cu est élevé, plus la répartition de l’eau est
meilleure.

Tableau 14: Critères d'identification du coefficient d'uniformité.


Coefficient d’uniformité Fonctionnement du réseau
CU>90% Réseau en bon état
70%<CU<90% Réseau à nettoyer
CU<70% Réseau colmaté
(Source : Keller et Karmelli, 1974)

Pour chaque secteur (16 goutteurs), le coefficient d’uniformité Cu a été calculé en se servant
du débit moyen, q des goutteurs (Équation 1), de la moyenne des quatre débits les plus faibles
(Équation 2) et de l’expression de Keller et Karmeli (1974) (Équation 3).

∑16
𝑖=1 𝑞𝑖
(1) 𝑞𝑚 =
16

∑4𝑖=1 𝑞 𝑓𝑎𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠
(2) 𝑞25 =
4

𝑞25
(3) 𝐶𝑢(%) = 𝑥100
𝑞

Avec qi débit d’un goutteur en (l/h).

b) Coefficient de variation

Les distributeurs sont de petits appareils qui doivent être fabriqués avec précision. Si leur
fabrication n’est pas soignée, leurs caractéristiques hydrauliques vont varier, ce qui influera
sur l’uniformité de la distribution. Le coefficient de variation de fabrication est donné par :
𝐸𝑐
𝐶𝑣 =
𝑞𝑚

Avec :

Cv : coefficient de variation de débit en (%)


Ec : écart type des débits

69
La qualité d’homogénéité de fabrication est appréciée à partir du tableau 15 suivant :

Tableau 15: Qualité d'homogénéité de fabrication des goutteurs


CV (%) <5 5 à 10 10 à 15 >15
Appréciation Très bonne Bonne Médiocre Mauvaise

4.3.2. Mesures de pression

Pour vérifier le bon fonctionnement de réseau d’irrigation localisée, nous mesurons la


pression aux extrémités des rampes les plus éloignées à l’aide d’un manomètre à bain
d’huile. Pour l’entrée et la sortie des filtres, il existe déjà des monomètres sur laquelle on a
pu tirer la valeur de la pression.

Photo 8: Manomètre à bain d'huile


(Source : Cliché par l’auteur, Mai/2016)

4.4.Calcul des besoins en eau d’irrigation

La FAO distingue les besoins en eau des cultures des besoins en eau d’irrigation. Selon la
FAO, les besoins en eau des cultures sont définis comme la quantité d’eau pour couvrir le
taux maximum d’évapotranspiration de la culture quand l’eau du sol n’est pas un facteur
limitant. Les besoins nets d’eau d’irrigation sont eux définis comme étant la quantité d’eau
nécessaire pour satisfaire les besoins en eau de la culture, moins la quantité apportée au
champ par les précipitations et l’eau emmagasinée dans le sol.

70
Dans notre cas nous avons calculé les besoins en eau pendant la compagne d’irrigation, pour
les différentes cultures pratiqués.

4.4.1. Calcul de l’Evapotranspiration de référence (ETo)

Elle est définie comme étant le taux d'évapotranspiration d'une surface étendue de gazon
vert, ayant une hauteur uniforme de 8 à 15 cm, se développant activement , couvrant
complètement le sol et ne manquant pas d'eau. Des formules théoriques ou empiriques ont
été développées pour estimer ET0 à partir de données climatiques (formules de Penman, de
Blaney-Criddle, du rayonnement, ...etc.). Elle peut être estimée à partir de mesures directe
d'évaporation d'une surface d'eau (bac d'évaporation). (Belabbes, 2014).

Dans notre étude, nous allons travailler par l’ET0 calculée par la formule de Blany Criddle
à partir des données climatiques fournies par de la station météorologique « Souk Larbaa»
du mois de septembre 2015 jusqu’à Juin 2016

 Formule de Blaney-Criddle :

C’est une formule qui se base sur la température. Elle s’écrit sous la forme suivante :

𝐸𝑇0 = (0.457 ∗ 𝑇 + 8.13) ∗ 𝑃 ∗ 𝐾𝑡

Où :

- ET0 : Evapotranspiration en mm/mois ou par décade ;


- T : Température en °C ;
- P : Pourcentage du nombre moyen journalier d’heures d’éclairement par rapport au total
annuel. Il dépend de la latitude et du mois.
- Kt : Facteur dépendant de température qui vaut :

𝐾𝑡 = (0.031 ∗ 𝑇 + 0.24)

4.4.2. Calcul des besoins net en eau d’irrigation

La formule qui exprime le besoin net en eau d’irrigation est la suivante :

𝐵𝑛 = 𝐾𝑟 ∗ 𝐾𝑐 ∗ 𝐸𝑇0 + 𝐿𝑟 − 𝑃𝑒

71
Avec

Bn : Besoin net de la culture en mm/j ;


ET0 : Evapotranspiration de référence en mm/j ;
Kc : Coefficient cultural ;
Lr : Dose de lessivage (mm), dans notre cas elle sera égale à zéro.
Kr : Coefficient de réduction qui dépend du taux de couverture du sol par la culture (Cs),
(Keller et Karmeli – Bulletin FAO 36).

𝐶𝑠
𝐾𝑟 =
0,85

Pe : Pluie efficace (mm) ;

Différentes méthodes sont utilisées pour la détermination des pluies efficaces, dans cette
étude on va considérer que :

Pe=0.8*P si P>75 mm/ mois

Pe=0.6*P si P<75 mm/mois

4.4.3. Calcul des besoins brut d’irrigation

La détermination des besoins bruts se fait en appliquant la relation suivante :

𝐵𝑛
Bb=
𝐸𝑎

Bb : besoin brut d’eau d’irrigation pour une culture et une période donnée (mm)
Ea : efficience d’application de l’eau en irrigation. Ea est calculée à partir de la formule
suivante :

Ea = Ei*CU

Avec :

Ei : efficience de l’irrigation en fonction de type de sol.


CU : coefficient d’uniformité.

72
Tableau 16: Types des sols et efficience d’irrigation équivalente
Type de sols Ei(%)
Sablonneux avec gravier 87
Sableux 91
Limoneux 95
Argilo-limoneux 100
(Source : Belabbes, 2014)

4.5.Calcul des volumes d’eau apportés

Le volume d’eau apporté pour une période donnée est calculé par la formule suivante :

Va = Nhi x Q

Avec :

Q : le débit appliqué à la parcelle (m3/h)


Nhi : Nombre d’heures d’irrigation.

4.6.Calcul de taux de satisfaction des besoins en eaux des cultures

Va
𝑇𝑠 = 𝑥100
𝐵𝑏

Avec :

Ts : Taux de satisfaction des besoins en (%.)

Va et Bb sont respectivement le volume apporté et le besoin brut sur la période considérée


en m3/ha.

73
Partie III : Résultats et discutions

74
I. Caractérisation des exploitations étudiées

Cette partie a pour objectif de caractériser les exploitations étudiées en reconversion


collective dans le secteur C3 (19 exploitations) et celles en reconversion individuelle (6
exploitations). Elles ont étaient choisies selon les dires d’experts et elles représentent
fidèlement notre zone d’étude. Le choix est basé sur plusieurs critères : la localisation
géographique de l’exploitation, la taille en terme de superficie, le statut foncier, le mode de
faire valoir, la coopérative et la source d’eau.

1. Reconversion collective

Ce type de reconversion dans le secteur C3 concerne 2 catégories des exploitations : celles


ayant déposées le dossier de subvention et ont fait le projet de reconversion collectivement
et celles ayant déposées le dossier de subvention et ont réalisées individuellement.

1.1.Exploitations reconverties collectivement

Les exploitations reconverties collectivement représentent un groupement d’agriculteurs


(coopératives) qui représente le maître d’ouvrage de projet de la reconversion pour
bénéficier de l’équipement collectif et individuelle en irrigation localisée.

1.1.1. Caractérisation des exploitations

1.1.1.1.Localisation et taille de l’exploitation

L’échantillon est composé de 12 exploitations réparties sur les 4 coopératives appartenant


au secteur équipé C3 : 4 exploitations de la coopérative El Hanae (EC1, EC2, EC3 et EC4),
2 exploitations de la coopérative Zahra (EC5 et EC6), 3 exploitations de la coopérative
Najjayiya (EC7, EC8, EC9) et les 3 dernières appartiennent à la coopérative Tadamoune
(EC10, EC11 et EC12). Ces exploitations possèdent toutes des superficies de 5 ha réparties
aménagées en trame B et de ce fait, chaque agriculteur est recasé au niveau des 3 soles des
blocs de remembrement concernés. Voir la figure 27 suivante :

75
Sole 1 Sole 2 Sole 3

Parcelle 1
Exploitation de 5 ha

Parcelle 2

Parcelle 3

Figure 27: Répartition des exploitations autour d'un bloc

1.1.1.2.Statut foncier

Ces exploitations relèvent toutes de la réforme agraire, car les travaux des équipements
internes dans le secteur C3 ont commencé par les coopératives déjà créées et qui sont bien
organisées et regroupées et qui ne posent pas de problèmes de lien juridique par rapport aux
autres associations qui viennent d’être créées.

1.1.1.3.Mode de faire valoir

Le mode de faire valoir est le mode directe car l’ensemble des terres sont des terres de
réforme agraire et les attributaires n’ont pas le droit en théorie de louer ou de vendre leurs
terres.

1.1.1.4.Données concernant les exploitations

 Age de l’exploitant

A partir des enquêtes réalisées sur le terrain, il a été constaté que tous les agriculteurs ont un
âge qui dépasse 50 ans, et ce sont eux-mêmes qui gèrent leurs exploitations sauf quelques-
unes qui sont de nombre de 3 obtiennent l’aide de leurs fils qui ont un âge qui ne dépasse
pas 30 ans.

76
 Niveau de formation

Le niveau d’instruction des agriculteurs enquêtés montre que plus de la moitie n’ont jamais
été à l’école. Il faut noter que 40 % des agriculteurs enquêtés ne dépassent pas le niveau
primaire. Pour les fils des agriculteurs qui aident à la gestion de l’exploitation ont un niveau
qui ne dépasse pas le secondaire.

1.1.2. Système de production végétale

1.1.2.1.Occupation des sols avant la reconversion

Avant la reconversion en irrigation localisée, les cultures pratiquées sont les mêmes pour
tous les agriculteurs enquêtés, il s’agit des cultures sucrières (Canne à sucre et betterave à
sucre), des céréales (blé tendre, blé dure, orge et maïs), des cultures fourragères (bersim) et
des oléagineuses (tournesol).

Les cultures pratiquées chez les agriculteurs enquêtés avant la mise en place du projet, sont
présentées dans la figure 28 suivante :

Betterave: 8,70% Mais: 2,17%


Canne à sucre:
Tournesol: 8,70% 26,09%

Blé tendre: 13,04%

Blé dure: 15,22% Bersim: 26,09%

Figure 28: Cultures pratiquées avant la mise en place du projet.

A partir de cette figure nous remarquons bien qu’avant la reconversion, les cultures les plus
pratiquées sont la canne à sucre (culture agrégée avec la COSUMAR), le bersim (pour le
Cheptel) et les céréales qui n’ont pas de problèmes de commercialisation.

77
Ces cultures sont les plus adoptées par les agriculteurs et les répètent en rotations chaque
année.

1.1.2.2.Assolement pratiqué actuellement

D’après les enquêtes menées sur le champ, on a pu identifier les cultures pratiquées
actuellement après la mise en place du projet. (Figure 29)

Orge: 3,67% Mais: 0,92%


Blé tendre. 5,69%
Blé dure: 7,89% Canne à sucre:
33,43%
Tournesol: 8,80%

Melon: 8,99%

Betterave: 9,17%
Bersim: 21,46%

Figure 29: Répartition des cultures pratiquées actuellement en irrigation localisée.

Nous distinguons d’après le graphique ci-dessus l’introduction du melon qui une culture à
haute valeur ajoutée. Donc on peut penser que le projet de la reconversion vers l’irrigation
localisée malgré que c’est la première année de sa mise en place aurait un impact sur la
diversification des plans des cultures des agriculteurs et l’introduction de nouvelles
spéculations.

1.1.2.3.Rendement des cultures avant la reconversion

Le rendement des cultures pratiquées chez les agriculteurs diffèrent d’une année à une autre
et d’un agriculteur à autre, mais il reste à peu près le même avec quelque marge de différence,
selon les pratiques agricoles et la conduite d’irrigation. Les rendements moyens annuels sont
illustrés dans le tableau 17 suivant :

78
Tableau 17: Rendements des cultures pratiquées avant la reconversion.
Culture Rendement (t/ha)
Culture sucrières Canne à sucre 76
Betterave à sucre 47
Céréales Blé dure 3
Blé tendre 3
Orge 2,5
Maïs 0,4
Oléagineux Tournesol 1,5
Fourrage Bersim 5 (toutes les coupes)

1.1.2.4.Rendement des cultures après la reconversion

Pour le rendement des cultures pratiquées après la mise en place du projet, seule la betterave
à sucre qui a été récoltée et le rendement moyen obtenu sous la goutte à goutte est presque
56 t/ha avec un taux de polarisation de 18,75%.

1.1.3. Structuration de réseau de l’irrigation localisée

Le modèle d’aménagement des propriétés et de distribution de l’eau d’irrigation adopté est


la trame B dans laquelle les propriétés sont recasées sur un bloc (37,2 ha) de 3 soles, elle
regroupe les propriétés d’une superficie supérieure à 5 ha. Les propriétés sont découpées
perpendiculairement aux soles de culture, chaque propriété bénéficie ainsi de toutes les
cultures constituant l’assolement.

Chaque sole est dominée par une prise borne d’irrigation localisée qui alimente un ensemble
de prise propriété là ou se termine le réseau externe, à cette point la pression est de 1.8 bar
avec un débit fictif continu de 1l/s/ha. (Voir Photo 5 et 6)

Le réseau de l’équipement interne commence après la vanne robinet située en dehors de


l’abri (ou regard), il se compose de 9 à 18 postes, chaque poste est dominé par une vanne à
commande manuelle.

79
1.1.3.1.Caractéristiques des équipements internes installés

 Station de tête :

Au niveau de chaque sole pour chaque exploitation, on trouve une station de tête qui se
compose d’un filtre à disque afin d’assurer la filtration de l’eau, d’une vanne manuelle, de
2 manomètres à l’amont et l’aval du filtre, système venturi et citerne pour la fertigation.

La station de tête se trouve dans un abri de dimension 3x2x2, 2 m3 et 1 ou 2 regards de


dimension 2x2x1 m3 selon le nombre de soles qu’appartient l’exploitant. Voir photo 9
suivante :

Photo 9: Station de tête mise en place dans le cadre de la reconversion collective

 Matériel de distribution :

Pour distribuer l’eau aux parcelles, la conception du réseau de GAG dans ces exploitations
est réalisée sur la base des besoins en eaux des grandes cultures et maraîchage. Il se compose
des conduites d’amenée en PVC, des rampes en PE avec distributeurs de type goutteurs
intégrés turbulents de 2 l/h comme débit nominal, avec un écartement entre rampes de 0,8
m et 0,4 m entre goutteurs.

1.2.Exploitations reconverties individuellement dans le secteur collectif C3

1.2.1. Caractérisation des exploitations

Le nombre des exploitations reconverties individuellement et appartenant au secteur équipé


C3 (objet de la reconversion collective dans le cadre du PNEEI) est 7. Elles ont fait l’objet

80
de l’échantillonnage d’une manière exhaustive. Ces exploitations seront décrites dans ce qui
suit :

1.2.1.1.Taille de l’exploitation

Chaque exploitation appartient à un bloc, elle a sa propre superficie, elles s’agit des garndes
superficies qui dépassent 5 ha. Voir le tableau 18 suivant :

Tableau 18: Taille des exploitations


Exploitation EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19

Superficie (ha) 25 12 29 12 176 29 5

1.2.1.2.Statut foncier

Les 7 exploitations enquêtées sont issues de statut foncier différent. La plupart ont le statut
Melk (EC13, EC14, EC15, EC16, EC18 et EC19) et une seule exploitation (EC17) de
domaine privé de l’Etat.

1.2.1.3.Mode de faire valoir

Le mode de faire valoir directe domine ces exploitations sauf une seule en location et
l’exploitation de domaine privé de l’Etat (cadre de l’Agri partenariat).

1.2.1.4.Données concernant l’exploitant

A partir des enquêtes, nous remarquons 71,5% des exploitations sont gérés par des ouvriers
qui ont un profil d’âge entre 40 ans et 50 ans, un seul qui a un diplôme de technicien (EC17),
les autres ne dépassent pas le niveau de formation primaire mais ils ont eu l’expérience avec
d’autres exploitations en système GAG. Pour les 28,5% des exploitations sont les
propriétaires et leurs jeunes fils qui prennent en charge la gestion, ces agriculteurs ont un
âge autour de 50 ans et ses niveaux de formation ne dépassent par le primaire.

1.2.2. Système de production végétale

1.2.2.1.Occupation des sols avant la reconversion

Pour les 7 exploitations enquêtées, 3 exploitations qui ont étaient en système aspersif et que
nous connaissons l‘occupation des sols avant la reconversion et ils ont encore une partie de

81
leurs terre qui s’irrigue en aspersion jusqu’à maintenant, mais pour toutes les exploitations
qui restent le système d’irrigation localisée a eu lieu dès l’occupation des exploitants à ces
terres.

Les cultures pratiquées des 3 exploitations avant la reconversion en irrigation localisée


sont les mêmes, sont entre autres :

 Les cultures sucrières : canne à sucre et betterave à sucre.


 Les céréales : blé tendre, blé dure, maïs...

1.2.2.2.Assolement pratiqué actuellement

Dès l’installation de système d’irrigation localisée les mêmes cultures ont eu lieu, les
cultures pratiquées actuellement sont entre autres :

Tableau 19: Assolement pratiqué actuellement par type d’irrigation.


Exploitation Culture Superficie Type d’irrigation Densité de
(ha) plantation
EC13 Melon 16 GAG 2x0, 8
Tomate 9,2 GAG 2x0, 3
EC14 Agrume 5 GAG 5x3
Grenadier 2,5 GAG 4x2
Pêches 2,5 GAG 4x2
EC15 Agrume 12,5 GAG 6x4
Betterave à sucre 10,5 Aspersion -
Blé tendre 6 Aspersion Plein champ
EC16 Agrume 8 GAG 6x3
Canne à sucre 4 Aspersion -
EC17 Vigne 115 GAG 3x1ou 3x0, 85
61 Aspersion 3x1
EC18 Agrume 12,5 GAG 6x4
Betterave à sucre 10,5 Aspersion -
Blé tendre 6 Plein champ
EC19 Agrume 5 GAG 5x3

A partir du tableau on remarque que les cultures pratiquées en système d’irrigation goutte à
goutte chez les agriculteurs enquêtes en exploitation individuelle sont des arboricultures et

82
de culture de maraichage. On constate que la reconversion a favorisé la mise en place de
l’arboriculture dans un secteur destiné initialement à la grande culture.

1.2.2.3.Rendements des cultures irriguées en aspersion

A partir des enquêtes menées sur terrain nous distinguons que les rendements des cultures
irriguée en aspersion dans les exploitations individuelles sont en moyennes les mêmes
rendements chez les exploitations reconverties collectivement (voir paragraphe 1.1.2.3).

1.2.2.4.Rendement des cultures irriguées en goutte à goutte

Pour les exploitations EC13 et EC14, nous n’avons pas pu avoir des informations sur les
rendements des cultures en irrigation localisée car ce dernier et vient d’être installé en 2015
pour EC14 et 2016 pour EC13 (melon et tomate). Pour les autres exploitations le moyen des
rendements qu’ils ont pu avoir dès l’installation de système d’irrigation localisée est présenté
dans le tableau 20 suivant :

Tableau 20: Rendements des cultures irriguées en GAG


Exploitation Culture Rendement (t/ha)
EC15 Agrume 35-40
EC16 Agrume 20-25
EC17 Vigne 30
EC18 Agrume 35-40
EC19 Agrume -

Pour les 2 exploitations EC15, EC18 et EC16 la différence des rendements des agrumes est
bien remarquable, c’est dû au plusieurs facteurs parmi eux les pratiques agricoles, le matériel
installé, le suivi et l’entretien des matériels.

Pour EC19, l’exploitant n’a pas eu des bons rendements durant ces années, il nous n’a pas
donné des informations.

1.2.3. Structuration de Réseau de l’irrigation localisée

Ces exploitations appartiennent au secteur équipé C3 mais ils ont déposé leurs dossiers de la
reconversion au GAG individuellement car ils étaient intéressés par le projet de GAG. Selon
leurs déclarations, les exploitations ne pouvaient pas attendre la création de groupement des

83
agriculteurs pour déposer leurs dossiers de la reconversion au GAG et ils préféraient être
indépendants.

Les exploitations sont réparties sur les différents soles de bloc et chaque sole est dominée
par une prise borne d’irrigation localisée qui alimente un ensemble de prise propriété là ou
se termine le réseau externe. A ce point, la pression est de 1.8 bar avec un débit fictif continu
de 1l/s/ha.

De la station de tête commence les équipements internes de l’exploitation.

1.2.3.1.Mise en place des systèmes d’irrigation localisée

 Financement et date de projet

L’exploitation EC13 est la dernière exploitation qui a installé le système d’irrigation


localisée individuellement dans le secteur C3 actuellement, juste en mars /2016,
l’exploitation EC14 a installé ce système en 2015, ces 2 exploitations sont équipées après
l’achèvement des travaux des équipements externes. Les exploitations qui relèvent du
secteur C3 même reconverties à titre individuelles peuvent disposer de 100% de subvention.

L’installation de l’exploitation EC15 a été réalisée en 2008, mais en 2010 l’exploitant a


renouvelé tous le matériel de distribution par un autofinancement par ses propres moyens, à
cause de la mauvaise performance de l’ancien réseau (selon lui). EC18 et EC19 ont profité
de la subvention en 2010, pour l’exploitation EC17 a reconverti progressivement de 2007
jusqu’à 2013. L’installation de ces exploitations a était subventionnée par l’Etat avec un
pourcentage de 80% du coût total de l’installation, les 20% qui restent sont à la charge de
l’exploitant.

Pour l’exploitation EC16, l’installation a été faite en 2011, par les propres moyens.

 Etude et installation du système GAG

Pour toutes les exploitations qui ont profité de la subvention de l’Etat pour l’installation de
système GAG, la conception et l’installation de ce dernier a été faite par une société
spécialisée choisie par l’agriculteur.

Pour l’exploitation EC16 autofinancée, l’installation de système d’irrigation localisée est


réalisée par une société vendeuse des équipements de l’irrigation localisée sans étude.

84
1.2.3.2.Description de l’installation

 Origine de l’eau d’irrigation

Toutes les exploitations étudiées se situent dans le secteur équipé d’où l’eau utilisée est l’eau
du réseau collectif de l’Office.

 Existence de bassin et dispositif de pompage

Ces exploitations sont branchées au réseau de l’Office, mais cela ne les empêchent pas de
construire un bassin pour assurer une autonomie d’eau pour leurs cultures en cas de panne
ou de problème de gestion et s’affranchir à la coupure d’eau, pour cela 3 exploitants pensent
à la construction du bassin le plutôt possible, les autres exploitations ils disposent des bassins
qui sont tous revêtus par un géo membrane pour éviter l’infiltration et la percolation.

Les pompes utilisées sont des pompes à axe horizontale, pour le pompage à partir du bassin
de stockage vers le réseau. Le type d’énergie utilisé est l’électricité et le gasoil pour les
exploitations qui n’ont pas accès à l’électricité.

 Station de tête

Pour diminuer les risques de colmatage, l’utilisation des filtres en tête du système est
indispensable pour filtrer les particules existent dans l’eau.

Les exploitations qui sont équipées après l’achèvement des équipements externes de réseau
GAG contiennent pour chaque sole une station de tête composée de filtres à disque,
manomètres, vannes manuelle, venturi et citerne pour la fertigation.

L’ensemble des exploitants qui ont équipé leurs exploitations par le système d’irrigation
GAG avant la reconversion des équipements externes du secteur C3, disposent d’une seule
station de tête pour toute la superficie exploitée, elle se compose de hydrocyclone, filtres à
sable et filtres à disque, vannes manuelles, ventouse, compteur, appareil d’injection (venturi)
et citerne pour la fertigation…

 Réseau de distribution

Pour distribuer l’eau, les rampes en PE sont les plus utilisées dans ces exploitations avec un
écartement entre 2,5m et 3m un débit de goutteurs de 4l /h espacé 0,5 à 0,75 m pour les

85
agrumes et les pêches, 1,6 l/h pour la vigne et 2l/h pour la tomate et le melon avec un
espacement qui ne dépasse pas 0,5 m.

2. Reconversion individuelle en dehors de secteur de la reconversion collective

L’échantillonnage se compose de 6 exploitations et pompent l’eau directement de l’Oued.

2.1.Caractérisation des exploitations

2.1.1. Taille de l’exploitation

Le tableau 21 suivant présente la superficie occupé pour chaque système d’irrigation de


toutes les exploitations.

Tableau 21: Superficie des exploitations en reconversion individuelle


Exploitation EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Superficie en GAG (ha) 4 28 39 200 62,5 11
Superficie en aspersion (ha) _ _ _ _ _
Superficie en gravitaire (ha) 82 _ 35 _ 7,5 _
Terre nue (ha) _ _ 30 _ _ _
Superficie totale (ha) 86 28 104 200 70 11

Il existe deux types d’exploitations. Celles qui ont reconverti la totalité de la superficie et
celles qui ont reconverti une partie vue la grande superficie qui a besoin d’un investissement
important, qui sera faite d’une manière progressive.

50 % des exploitations n’ont pas encore reconverties la totalité de la superficie, mais les
exploitants ont l’idée de le faire dans l’avenir le plus proche. La grande exploitation EI6
reconvertie en totalité a introduit l’irrigation localisée en plusieurs étapes et d’une manière
progressive.

2.1.2. Statut foncier

Le statut foncier dominé chez ces exploitations est le domaine privé avec un pourcentage de
67% et 33% des exploitations sont Melk.

86
2.1.3. Mode de faire valoir

Le mode de faire valoir des exploitations est directe. Pour le domaine privé de l’Etat, les
terres sont exploitées dans le cadre de l’Agri partenariat.

2.1.4. Données concernant les exploitants

Les propriétaires et les attributaires de ces exploitations possèdent tous des gérants qui sont
bien qualifiés et diplômés (technicien ou ingénieur) pour la gestion de leurs exploitations.
L’âge des gérants est entre 30 ans et 55 ans.

2.2.Système de production végétale

2.2.1. Occupation des sols avant la reconversion

50 % des exploitations sont installées le système d’irrigation localisée dès leurs occupation
à ces terres, pour les autres exploitations ils ont avaient cultivé avant la reconversion les
mêmes cultures qu’ils ont actuellement sont entre autres : les agrumes, les pêches et la vigne
voir figure 30 suivante :

vigne 25%

Agrume 50%

Pêches 25%

Figure 30: Occupation des sols avant la reconversion.

2.2.2. Assolement pratiqués actuellement

Le tableau 22 présente les assolements pratiqués actuellement :

Tableau 22: Assolement pratiqués actuellement en reconversion individuelles


Exploitations Culture Superficie (ha) Système Densité de
d’irrigation plantation
EI1 Pêches 4 GAG 4x2

87
42 Gravitaire
Pomme 40 Gravitaire 5x4
EI2 Agrume 28 GAG 5x5/6x5/6x3
EI3 Agrume 39 GAG 6x3
35 Gravitaire
EI4 Plantes 140 GAG 0.8x0.4/0.8x0.2
aromatiques
Agrumes 60 6x3
EI5 Agrumes 55 GAG 6x3/5x2
Maïs 7.5 0.5x0.14
7.5 Gravitaire
EI6 Vigne 11 GAG 2x1.8

Dans le système d’irrigation localisée on remarque que l’arboriculture est la plus dominée
avec des superficies importantes.

2.2.3. Rendement des cultures avant la reconversion

La moyenne annuelle du rendement des cultures pratiquées chez les exploitations enquêtées
avant la reconversion de système d’irrigation gravitaire au GAG est présentée dans le tableau
(23) suivant :

Tableau 23: Rendement des cultures avant la reconversion individuelle


Culture Rendement (t/ha)
Agrume 40
Vigne 25
Pêches 30

2.2.4. Rendement des cultures en système d’irrigation localisée

Il y a des exploitations qui n’ont pas encore eu la récolte vu qu’ils ont installé récemment le
système d’irrigation localisée et la plantation des arbres en 2014 (cas d’exploitation : EI1,
EI3, EI5), les rendements des cultures pratiquées pour les autres exploitations qui ont eu la
récolte sont présenté dans le tableau (24) suivant :

88
Tableau 24: Rendement des cultures en système d'irrigation localisée
Exploitation Culture Rendements (t/ha)
EI2 Agrumes 40
EI4 Agrumes 60
EI6 Vigne 30

2.3.Structuration de réseau d’irrigation localisée

2.3.1. Mise en place des systèmes d’irrigation localisée

 Financement et date du projet de la reconversion

67% des exploitations ayant procédées à la reconversion individuelle ont été subventionnées
par l’Etat. La première installation remonte à 2010 et la dernières à 2014. Les 33% restantes
sont autofinancées, EI6 est reconvertie en 2006 et EI1 en 2014.

 Etude et installation de système GAG

Pour toutes les exploitations qui ont profité de la subvention d’Etat pour l’installation du
système GAG, la conception et l’installation de ce dernier a été faite par une société
spécialisée choisie par l’exploitant lui-même.

Pour l’exploitation EI4 autofinancée, l’exploitant a fait appelle à une société vendeuse des
équipements du système GAG qui prenait en charge l’étude et l’exécution du projet.

2.3.2. Description de l’installation

 Origine de l’eau d’irrigation

Ces exploitations pompent l’eau directement de l’Oued Sebou.

 Existence de bassin et dispositif de pompage

Toutes les exploitations étudiées disposent de bassin de stockage de volume et de durée


d’autonomie différents, sauf EI3 vu la petite superficie reconvertie en GAG (4 ha), pour EI1
dispose de bassin de décantation de volume 9374 m3 et de stockage. Voir tableau 25 suivant :

89
Tableau 25: Volume et durée d’autonomie des Bassins de stockage des exploitations de la
reconversion individuelle.
Exploitation Volume du bassin (m3) Durée d’autonomie (j)
EI2 8 000 3
EI3 25 000 15
EI4 25 000 7
EI5 50 000 10
EI6 8 000 7

Les pompes utilisées sont des pompes à axe horizontale, pour le pompage à partir de l’Oued
vers le bassin et de ce dernier vers le réseau. Le type d’énergie utilisée est l’électricité vue
qu’elle est une source sûre et moins chère par rapport aux autres sources d’énergie telle que
le gasoil.

 Station de tête

L’ensemble des exploitations disposent d’une seule station de tête pour toute la superficie
exploitée, sauf l’exploitation EI4 qui dispose de 3 stations de têtes. Les composantes de la
station se différent d’une exploitation à autre selon la superficie irriguée, l’investissement et
le type de financement.

L’eau utilisée pour l’irrigation peut être chargée de particules. Afin d’éviter l’obstruction au
niveau du réseau de distribution, la filtration de l’eau devient indispensable. Cette filtration
est assurée par des filtres à sables et filtres à disques et l’hydrocyclone chez l’ensemble des
exploitations.

L’élément commun de toutes les installations du système d’irrigation localisée, est la


présence du poste de fertigation. Le système de fertigation trouvé dans les exploitations est
le système venturi surtout dans les petites exploitations EI1 et EI6, par contre pour les
grandes exploitations, le système de fertigation utilisé est le kit d’injection.

Pour le contrôle de l’installation, plusieurs accessoires sont installés au niveau de toutes les
exploitations : des manomètres sont installés : à l’amont et l’aval de système de filtration ce
qui permet aux agriculteurs de contrôler la perte de charge, si ce dernier est élevé et dépasse
0,5 bar, les agriculteurs procèdent au nettoyage des filtres, ils existent aussi des vannes, de
ventouse pour chasser l’air existant dans les conduites.

90
Pour faciliter la gestion et l’entretien de réseau des programmateurs sont installée chez
certaines exploitations (EI3 et EI4) Certains agriculteurs utilisent le manomètre même pour
contrôler la pression au niveau du réseau de distribution et dans le cas de faible pression, les
agriculteurs purgent leur réseau et le débouchent mécaniquement ou chimiquement.

 Réseau de distribution

Pour distribuer l’eau d’irrigation dans les secteurs d’irrigation ce sont les rampes en PE les
plus utilisées dans ces exploitations, avec un écartement entre goutteurs qui ne dépasse pas
0,75m et une gamme de débits des goutteurs entre 2 l/h et 4l/h. Ce qui permet une bonne
humidification de sol et diminue le risque en cas de colmatage. Les portes-rampes sont en
PVC, l’écartement entre rampes ne dépasse pas 3m.

Le choix de matériel est très important, la moindre anomalie peut causer un problème de la
qualité et de quantité de production, ces exploitants préfèrent utiliser un matériel de bonne
qualité pour éviter ce genre de problème.

91
II. Mise en œuvre du projet et Entretien de système d’irrigation localisée

Dans cette partie nous présentons l’avis des agriculteurs à travers l’enquête qui a été menée
auprès d’eux sur le projet de reconversion dans sa globalité ainsi que sur l’exploitation et
l’entretien du réseau.

1. Avis des agriculteurs sur la mise en œuvre du projet

1.1.Reconversion collective

1.1.1. Les exploitations reconverties collectivement

1.1.1.1.Sensibilisation des agriculteurs pour la mise en œuvre du projet

Tous les agriculteurs interviewés affirment qu’ils ont été sensibilisés pour la mise en œuvre
du projet, le financement de sa réalisation et l’importance du système d’irrigation localisée,
aussi ils témoignent qu’ils ont été informés sur les visites organisées pour les essais de
démonstration sur les différentes cultures sous goutte à goutte assurées par l’équipe de
l’assistance technique/ l’ORMVAG.

1.1.1.2.Consultation des agriculteurs pour l’installation de système d’irrigation


localisée

Tous les agriculteurs assurent qu’ils ont été consultés pour le choix des équipements internes,
mais il n’a pas été de même en ce qui concerne le schéma d’installation des équipements
internes.

1.1.1.3.Capacité des agriculteurs de renouvellement des équipements internes

Le projet de la reconversion en irrigation localisée pour les agriculteurs en reconversion


collectives est subventionné à 100%. Pour le renouvellement, les avis sont partagés :

 30% des agriculteurs sont prêts à renouveler le matériel d’irrigation après


dégradation car ils sont conscients de l’effort étatique à travers ce projet ambitieux.

 20% des agriculteurs ne sont pas prêts à changer le réseau d’irrigation interne en cas
de besoin, ils se limiteront au rafistolage A défaut, ils vont se tourner vers le système
aspersif ;

92
 50 % des agriculteurs assurent que le renouvellement du matériel dépend de la
rentabilité des cultures et de la facturation de l’eau.

1.1.1.4.Contraintes liées aux équipements internes

Selon les agriculteurs, les contraintes liées aux équipements internes peuvent être
synthétisées comme suit :

 Tous les agriculteurs affirment qu’il y a des problèmes techniques concernant les
fuites au niveau des conduites principales ;
 les agriculteurs se plaignent de la fréquence de lavage excessif des filtres à disques ;
 Le retard des travaux des équipements internes surtout pour la coopérative El Hanae ;
 Le manque d’encadrement et d’accompagnement chez certains agriculteurs ;
 La non consultation concernant le schéma d’installation du réseau d’irrigation, qui
ne s’adapte pas avec la canne à sucre qui nécessite la mécanisation pour sa récolte ;
 La non disponibilité de l’eau (vu que cette année est sèche, il y a eu des restrictions
d’eau).

1.1.1.5. Risques que les agriculteurs craignent vis-à-vis le système GAG

Nous avons remarqué que la plupart des agriculteurs craignent la facturation de l’eau, la
rentabilité des cultures, l’insuffisance de la pression dans le réseau, les fuites fréquentes dans
le réseau. Sauf un seul agriculteur qui a fait part de sa crainte par rapport à la non disponibilité
des équipements de ce système dans le marché quand il aura besoin de les renouveler.

1.1.1.6. Améliorations apportées avec le système d’irrigation localisée

Tous les agriculteurs enquêtés trouvent que l’irrigation en GAG est avantageuse parce que
ce système est économe en eau et il ne nécessite pas beaucoup d’efforts ou de mains d’œuvre.
Ils affirment aussi qu’ils sont satisfaits de ce changement surtout avec l’individualisation des
prises, ils disent ‘ maintenant chacun à sa propre prise et compteur, tu paies autant que tu
consommes ’.

93
1.1.2. Les exploitations reconverties individuellement dans le secteur de la
reconversion collective

1.1.2.1.Consultation des agriculteurs pour l’installation de système d’irrigation


localisée

Il ressort que tous les agriculteurs ont été consultés pour le choix des équipements internes
ainsi que le schéma d’installation du réseau.

1.1.2.2.La capacité des agriculteurs de renouvellement des équipements internes

Les exploitations enquêtées ont tous la capacité de renouveler leur système d’irrigation
localisée car ils sont intéressés par ce système et ils apprécient les efforts de l’Etat dans le
secteur agricole et surtout le programme fort ambitieux PNEEI, certains d’entre eux ont déjà
renouvelé le réseau de distribution et ajouté des filtres pour une meilleure finesse de filtration
de l'eau.

1.1.2.3.Contraintes liées aux équipements internes

Les contraintes liées aux équipements internes d’après les agriculteurs :

 La non disponibilité de l’eau ;


 La salinité élevée.

1.1.2.4.Améliorations apportées avec le système irrigation localisée

Selon ces agriculteurs, les améliorations apportées par le système d’irrigation localisée sont
comme suit :

 L’économie de l’eau et la bonne gestion de l’irrigation ;


 L’économie de la main d’œuvre et des journées de travail ;
 L’irrigation se fait d’une manière régulière et homogène ;
 L’augmentation du rendement ;
 La diversité des cultures ;
 Augmentation du revenu ;
 La diminution du développement de mauvaises herbes.

94
1.2.Reconversion individuelle en dehors de secteur de reconversion collective

1.2.1. Consultation des agriculteurs pour l’installation de système d’irrigation


localisée

Tous les équipements ont été choisis en concertation entre la société et l’exploitant ainsi que
le schéma d’installation lors des études techniques.

1.2.2. Capacité des agriculteurs de renouvellement des équipements internes

S’agissant de la capacité de renouveler les équipements internes et prenant les avis des
agriculteurs, toutes ces exploitations montrent leurs intérêts à renouveler le matériel
d’irrigation après dégradation.

1.2.3. Contraintes liées aux équipements internes

Ces exploitations sont très satisfaites de l’installation du réseau GAG, ils font l’entretien et
le suivi nécessaire pour la bonne conduite de la compagne ils jugent qu’ils n’ont pas de
contrainte liée aux équipements internes sauf que parfois l’eau de l’oued devient chargé, en
ce moment ils augmentent la fréquence de nettoyage des filtres et du matériels de
distribution.

Certains agriculteurs ont cité le problème de remonté des sels dans le sol.

1.2.4. Risques que les agriculteurs craignent vis-à-vis le système d’irrigation localisée

Ils affirment qu’il n y a pas de risque faut juste faire le nécessaire pour le suivi et la gestion
pour avoir des bons résultats.

1.2.5. Améliorations apportées avec le système d’irrigation localisée

Généralement se sont les mêmes améliorations dictées par les exploitations reconverties
individuellement dans le secteur C3 de la reconversion collective avec les 2 améliorations
suivantes :

 L’eau reste à la surface du sol et donc pas de perte d’eau par drainage profond chose qui
constitue un avantage par rapport au gravitaire où une grande partie de l’eau chargée des
engrais est lessivée vers la nappe.

95
 La non surveillance pendant la durée d’arrosage sauf au démarrage, à l’arrêt et pendant
la maintenance ; ce qui permet à l’exploitant de gagner plus de temps par rapport au
gravitaire. Pour les exploitations automatisées, elles ont ajouté aussi que le contrôle de
l’irrigation se fait à distance ainsi l’entrée au champ se fait juste occasionnellement.

2. Entretien de système d’irrigation localisée

2.1.Reconversion collective

2.1.1. Les exploitations reconverties collectivement

2.1.1.1.Entretien de réseau d’irrigation

Toutes les exploitations enquêtées ont un mode d’entretien manuel, les agriculteurs eux-
mêmes s’occupent de l’entretien de leurs équipements avec l’aide de leurs fils. L’entretien
le plus fréquent reste le nettoyage périodique des filtres avant chaque irrigation et dès qu’il
y a une perte de charge importante (dépasse 0,6 bar) entre l’amont et l’aval du filtre.

Généralement la fréquence de nettoyage des filtres à disques est journalière. Pour le réseau
de distribution l’entretien se fait au niveau du vidange avant chaque irrigation.

2.1.1.2.Calendrier d’irrigation

Les agriculteurs des 2 coopératives El Hanae et Tadamoune admettent avoir eu un


accompagnement par la société et l’assistant technique pour apprendre la conduite de
l’irrigation avec le GAG. Les agriculteurs des 2 autres coopératives Najjaiya et Zahra
affirment qu’ils n’ont pas eu de formation concernant le GAG mais ils irriguent selon les
dires des voisins. Pour conduire les irrigations, tous les agriculteurs se basent sur le degré de
dessèchement du sol, l’état des cultures, et la disponibilité de l’eau.

Les calendriers d’irrigation adoptés par ces agriculteurs ne sont pas bien définis. Ils
n’irriguent pas d’une manière journalière mais une fois par semaine, généralement de 3 à 4
jours par semaine.

96
2.1.2. Les exploitations reconverties individuellement dans le secteur de la
reconversion collective

2.1.2.1.Entretien de réseau d’irrigation

Le mode d’entretien chez ces agriculteurs est manuel. Ce sont les ouvriers qui s’occupent de
l’entretien.

L’entretien du système d’irrigation localisée des 2 exploitations EC13 et EC14 se fait par le
nettoyage journalier des filtres à disques, la vidange avant chaque irrigation et la purge des
rampes une fois tous les 15 jours.

Pour les autres exploitations, l’entretien des filtres à disques se fait dès qu’il y a une chute
de pression, le lavage des filtres à sable et d’hydrocyclone se fait automatiquement. Pour le
matériel de distribution chaque année les agriculteurs font le débouchage chimique des
goutteurs par l’acide (1l d’acide/100 l d’eau pour chaque poste), la vidange avant chaque
irrigation et la purge du réseau généralement 2 fois par mois, tous cela pour éviter une
mauvaise distribution de l’eau à la parcelle.

Naturellement l’eau de l’oued arrive dans le bassin avec des poissons, qui joue le rôle de
nettoyage du bassin des algues. EC17 adopte une autre technique pour le nettoyage du bassin
des algues, il laisse le bassin 2 ou 3 jours vide ainsi toutes les algues qui se trouvent dans les
bordures et sur le radier du bassin dégénèrent au contact du soleil, d’après EC17 cette
technique est très efficace pour se débarrasser des algues.

2.1.2.2.Calendrier d’irrigation

Pour tous les agriculteurs, le principe de gestion en termes de durée et fréquence de


l’irrigation, est en fonction de l’humidité des sols, de la période de l’année, de la disponibilité
en eau et l’échange d’expérience entre les agriculteurs.

Généralement EC13, EC14, EC15, EC16, EC18, EC19 irriguent avec une fréquence
journalière, de 2 à 3 heures pour chaque secteur et ils augmentent l’irrigation en se
rapprochant du mois de pointe. Pour EC17 la lame d’eau apportée par hectare par cycle de
culture est 3 à 4 mm elle répartie ce volume en fonction de la période de l’année.

97
2.2.Reconversion individuelle en dehors de secteur de la reconversion collective

2.2.1. Entretien de réseau d’irrigation

Pour environ 33% des exploitations, l’entretien est automatisé pour les 67% qui reste
l’ouverture des vannes et le lavage des filtres se font manuellement, malgré l’existence des
programmateurs pour le nettoyage des filtres le lavage manuellement est toujours pratiqué,
la fréquence de lavage dépend essentiellement de la perte de charge importante entre l’amont
et l’aval des filtres.

Pour le matériel de distribution, l’entretien adopté est le débouchage chimique des goutteurs
par l’acide nitrique une à 2 fois par an, la vidange avant chaque irrigation et la purge du
réseau généralement une fois par an.

Pour le bassin de stockage 33% des exploitations font le nettoyage en ajoutant le sulfate de
cuivre 2 fois/an avec une dose moyenne de 5g/m3, Il n’y a qu’une seule exploitation qui a
fait la vidange du bassin une seule fois (elle a un programme de faire la vidange 1 fois/3
ans), les 67 % des exploitations restant élèvent des poissons pour le nettoyage des algues du
bassin.

2.2.2. Calendrier d’irrigation

L’irrigation se fait selon un calendrier bien défini afin d’éviter tout stress hydrique, et assurer
une bonne qualité et quantité de la production. Ce calendrier est élaboré par le gérant de
l’irrigation dans l’exploitation (technicien/ingénieur), l’irrigation se fait selon les stades de
développement de la culture, les besoins en eau d’irrigation et les facteurs climatiques.
Généralement l’irrigation est journalière avec une durée moyenne de 2 à 4 heures pour
chaque secteur. Ils augmentent les heures d’irrigation en se rapprochant du mois de pointe.

98
III. Evaluation de la performance de l’irrigation localisée

Cette partie traitera la performance des équipements internes de l’irrigation localisée dans
toutes les exploitations étudiées de la reconversion collective et individuelle. Les mesures
effectuées in situ concernent les débits des 16 goutteurs de la parcelle la plus éloignée et la
pression en amont et en aval des filtres et la rampe la plus éloignée. La performance sera
étudié à l’échelle de la parcelle à travers l’uniformité d’arrosage notamment le coefficient
d’uniformité et le coefficient de variation, les pressions au niveau des différents points
mesurés. A travers le calcul des besoins en eau d’irrigation et la détermination de volume
d’eau consommé à l’exploitation, le taux de satisfaction sera calculé. Enfin il sera question
d’évaluer l’amélioration apporté par le système d’irrigation localisée en termes de variation
rendement et de volume d’eau consommé dans le cas de la betterave à sucre avant et après
la reconversion.

1. Evaluation des performances hydrauliques

1.1.Uniformité d’arrosage

Pour avoir une idée sur la distribution de l’eau à la parcelle, les mesures de l’uniformité sont
nécessaires pour évaluer la performance du système installé.

1.1.1. Coefficient d’uniformité

1.1.1.1.Reconversion collective

a) Les exploitations ayant déposés le dossier de subvention collectivement

Le résultat de l’évaluation de l’uniformité de distribution effectuée dans 12 exploitations


appartenant aux 4 coopératives, est présenté dans la figure (31) suivante :

99
97 94 95 97 97
100 92 92
90 89 90
90 82 85
80
70
60
CU (%)

50
40
30
20
10
0
EC1 EC2 EC3 EC4 EC5 EC6 EC7 EC8 EC9 EC10 EC11 EC12
Exploitation

Figure 31: Coefficient d'uniformité des exploitations reconvertie collectivement dans le


secteur équipé C3

A partir du graphe nous pouvons remarquer que le réseau de toutes les exploitations est en
bonne état caractérisé par une excellente homogénéité de répartition de l’eau à la parcelle au
moment du suivi mis en œuvre. Sauf les exploitations EC6 et EC9 qui nécessitent une
intervention d’entretien. La nouvelle installation du réseau, et l’entretien continue du
système d’irrigation sont les raisons qui expliquent les excellentes uniformités des
installations.

b) Les exploitations reconverties annuellement dans les secteur C3

Le résultat de l’évaluation de l’uniformité de distribution est présenté dans la figure (32)


suivante :

100 96 95 92 95
90 85
80
80 73
70
60
CU (%)

50
40
30
20
10
0
EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19
Exploitation

Figure 32: Coefficient d'uniformité des exploitations reconverties individuellement dans le


secteur équipé C3

100
Cette figure montre des CU très élevés variant de 92% et 96% chez 57% de ces exploitations
(EC13, EC14, EC15, EC17), ce qui montre une excellente homogénéité de répartition de
l’eau à la parcelle. A partir de cette figure et en se référant au tableau 14 de CEMAGREF
sur la classification de CU, tous les coefficients CU qui dépassent 90% attestent d’un bon
état de réseau et de l’absence de bouchage ou de colmatage. Cette excellente distribution de
l’eau, est due à plusieurs raisons : chez certains (EC13, EC14) le système d’irrigation
localisée est récemment équipé après l’achèvement du projet, tandis que chez d’autres ces
valeurs sont dues à la bonne filtration composant la station de tête (filtres à sable, filtre à
disque et hydrocyclone), car elles ont été équipées quand le secteur était en aspersion. Mais
il faut retenir que l’entretien continue chez tous ces exploitations est l’une des raisons
derrières ces résultats.

Pour 43% des exploitations, le CU varie entre 70% et 90%, donc le réseau doit être nettoyé.
EC16 est équipé en GAG en 2010 par un autofinancement. Le réseau n’a pas été changé car
l’agriculteur attend les 8 ans pour profiter de la subvention de renouvellement des
équipements.

1.1.1.2.Reconversion individuelle

Le coefficient d’uniformité est présenté dans la figure (33) suivante :

99 97 97
100 93 92
89
90
80
70
60
CU (%)

50
40
30
20
10
0
EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Exploitation

Figure 33: Coefficient d'uniformité des exploitations en reconversion individuelle en


dehors du secteur collectif

101
Les CU remarqués chez ces exploitations dépassent 90%, ce qui montre une excellente
homogénéité de répartition de l’eau. La bonne technicité, la gestion délivrée aux gérants bien
informés et diplômés (Ingénieur et technicien) et l’entretien continu du système d’irrigation
sont les raisons expliquant l’uniformité excellente remarquée.

NB : La plupart de ces exploitations font les mesures de l’uniformité d’arrosage à toutes les
parcelles. Pour l’exploitation EI nous avons pris les mesures effectuées par le gérant le jour
de notre visite.

1.1.2. Coefficient de variation

Les distributeurs sont de petits appareils fabriqués avec précision. Si leur fabrication n’est
pas soignée, leurs caractéristiques hydrauliques vont varier, ce qui influencera sur
l’uniformité de la distribution de l’eau. Ce paramètre est calculé, en divisant l’écart type sur
la moyenne des 16 débits de goutteurs mesurées.

1.1.2.1.Reconversion collective

a) Les exploitations reconverties collectivement

La figure 34 suivante présente le coefficient de variation des exploitations reconverties


collectivement :

30

25

20
CV (%)

15 13 13
11
9 9
10
5 6 5 6
4
5 3 3

0
EC1 EC2 EC3 EC4 EC5 EC6 EC7 EC8 EC9 EC10 EC11 EC12
Exploitation

Figure 34: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations reconverties
collectivement dans le secteur C3

A partir de ces résultats, nous pouvons distinguer que 75% des exploitations ayant un
CV<10% cela dépend de conditionnement du matériels en termes de durée de stockage et de

102
son exposition au soleil. Selon le bulletin d’essai des exploitations, le coefficient de variation
est inférieur à 5%. En comparaison avec ces résultats, 42% des exploitations ont un CV<5%.

b) Les exploitations reconverties individuellement

Le coefficient de variation des débits pour ces exploitations est présenté dans la figure 35
suivante.

18 16
16 15
14
12 11
CV (%)

10 8
8
6 5
3 4
4
2
0
EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19
Exploitation

Figure 35: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations reconverties
individuellement dans le secteur C3

D’après la figure nous remarquons que 72% des exploitations se caractérisent par une bonne
homogénéité des goutteurs ; le reste ayant une mauvaise homogénéité.

103
1.1.2.2.Reconversion individuelle

La figure (36) suivante présente le coefficient de variation des exploitations en reconversion


individuelle :

30

25

20
CV (%)

15

10 9
7 7

5 3 3 2

0
EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Exploitation

Figure 36: Coefficient de variation des goutteurs pour les exploitations en reconversion
individuelle

Ces exploitations ayant un CV inférieure à 10%, cela est dû au conditionnement du matériel.

1.2.Mesures de la pression

La mesure de la pression est effectuée à trois niveaux, à l’amont et à l’aval des filtres là où
des manomètres sont déjà installés et à l’extrémité de la rampe la plus éloignée à l’aide d’un
manomètre à bain d’huile. Ces mesures ont été faites dans l’objectif d’avoir une idée sur la
pression à la parcelle, la perte de charge et si il existe un colmatage au niveau de station de
tête.

1.2.1. Reconversion collective

a) Les exploitations reconverties collectivement

Les résultats de mesures des pressions sont présentés dans le tableau 26 suivant :

104
Tableau 26: Mesures des pressions des exploitations reconverties collectivement dans le
secteur équipé C3
Coopérative El Hanae Zahra Najjayia Tadamoune
EC EC EC EC EC EC EC EC EC EC EC EC
Exploitation
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Pression à l’entrée
1,9 1,8 PM 2 MNF 1,6 MNF 0,8 MNF 1,7 1,6 1,6
filtre (bar)
Pression à la sortie
1,7 1,6 PM 1,7 MNF 1,1 MNF 0,6 0,8 1,3 1,4 1,4
filtre (bar)
Pression à
l’extrémité rampe 1 1,1 0,6 1,1 1 0,5 0,4 0,3 0,4 0,9 1 1
(bar)
PM : Pas de Manomètre ; MNF : Manomètre Non Fonctionnel.

D’après le tableau 26 la majorité des exploitations ont des pressions dans la norme à l’entrée,
à la sortie du filtre et à l’extrémité de la rampe la plus éloignée. Le nettoyage et le curage
réguliers effectués par les agriculteurs sont les raisons derrières ces valeurs. Pour les
exploitations de la coopérative Najjaiya, les mesures des valeurs de la pression ont été faites
le jour de la reprise de l’irrigation, et c’était dû certainement à une chute de pression.

b) Les exploitations reconverties individuellement

Les mesures de pression sont présentées dans le tableau 27 suivant :

Tableau 27: Mesures des pressions pour les exploitations reconverties individuellement
dans le secteur équipé C3
Exploitation EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19
Pression à l’entrée du filtre
1,5 2,4 2 MNF 2,5 2,1 2,2
(bar)
Pression à la sortie du filtre
1,3 1,5 0,7 MNF 2,3 0,8 2
(bar)
Pression à l’extrémité de la
0,9 1 0,4 0,4 0,8 0,3 0,7
rampe (bar)
MNF : Manomètre Non Fonctionnel

105
On remarque que plus de la moitié (57%) des exploitations (EC13, EC14, EC17, EC19) ont
des valeurs de pression dans la norme. Cela est dû au nettoyage régulier physique et chimique
du réseau et des filtres.

La chute de pression à l’extrémité de la rampe la plus éloignée pour les exploitations EC15
et EC18 est due à un sérieux colmatage au niveau des filtres (perte de charge élevé) donc
une intervention de lavage des filtres est obligatoire.

NB : pour EC15 malgré que la pression est faible à l’extrémité de la rampe et le coefficient
d’uniformité jugé excellent car les goutteurs installés sont autorégulant permettent de
préserver le même débit malgré la faible pression.

1.2.2. Reconversion individuelle

Les résultats de mesure des pressions sont présentés comme suit (Tableau 28) :

Tableau 28: Mesures des pressions pour les exploitations en reconversion individuelle
Exploitation EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Pression à l’entrée du filtre (bar) 1,9 3 4,7 2 2,6 2,2
Pression à la sortie du filtre (bar) 0,4 2 4 1,4 1,5 1,3
Pression à l’extrémité de la rampe (bar) 0,1 1,2 1 0,8 0,8 0,7

A partir du tableau 28, nous distinguons une seule exploitation (EI1) qui a un problème de
bouchage et c’est bien remarquable au niveau des filtres. Donc un nettoyage des filtres est
obligatoire pour répartir l’eau avec même homogénéité au niveau de toutes les parcelles.
Pour les autres exploitations le lavage physiques des filtres et chimique de réseau sont les
raison derrières ces résultats.

1.3.Conclusion

D’après les résultats obtenus suite au calcul du coefficient d’uniformité de distribution dans
toutes les exploitations de la reconversion collective et individuelle on remarque clairement
que toutes les exploitations ont une uniformité d’arrosage satisfaisante, même si elle n’est
pas excellente ce qui est le cas pour la plupart des exploitations.

Ceci est une conséquence d’une part du niveau de technicité élevé des exploitations et
l’entretien permanent des réseaux d’irrigation pour les exploitations de la reconversion
individuelle et les exploitations ayant déposé le dossier de subvention individuellement dans

106
le secteur C3 équipés avant l’achèvement du projet, et d’une autre part à La nouvelle
installation des équipements et le nettoyage périodique pour les exploitations de la
reconversion collective.

2. Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation

2.1.Besoin en eau d’irrigation

L’objectif de calculer les besoins en d’irrigation est de comparer ces résultats théoriques aux
volumes apportés en réalité afin de calculer le taux de satisfaction des besoins en eau pour
ensuite juger le pilotage de l’irrigation des agriculteurs.

2.1.1. Evapotranspiration de référence

L’évapotranspiration de référence utilisée est calculée par la formule de Blaney Criddle à


partir des données climatiques fournies par de la station météorologique « Souk Larbaa» du
mois de septembre 2015 jusqu’à Juin 2016. Elle est présentée dans le tableau 29 suivant.

Tableau 29: ET0 moyenne journalière calculée à partir de la station "Souk Larbaa"
2015/2016
Mois Sept Octo Nov Déc Janv Fév Mar Avril Mai Juin
ET0 (mm/j) 4,91 4,01 2,76 2,43 2,30 2,40 2,43 3,48 5,56 6,08

2.1.2. Efficience d’application de l’eau d’irrigation

L’efficience d'application de l'eau en irrigation est calculée en multipliant le coefficient


d’uniformité et l'efficience de l'irrigation.

Le type de sols est limono-argileux, on tient compte de l’évaporation et l’infiltration donc


l’efficience d’irrigation est prise égale à 95%.

2.1.3. Calcul des besoins en eau d’irrigation

2.1.3.1.Reconversion collective

a) Les exploitations reconverties collectivement

Les valeurs des besoins en eau d’irrigation (nets et bruts) des cultures irriguées sous le
système goutte à goutte sont présentées dans le tableau 30 suivant :

107
Tableau 30: Besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties collectivement
dans le secteur C3
Besoins Efficience Besoins
Date de
Coopérative Exploitation net d’application brut
Culture semis
(m3/ha) (%) (m3/ha)
El Hanae EC1 Canne à
Octobre 2717 92 2950
sucre
Betterave Octobre 5125 92 5565
EC2 Canne à
Septembre 3425 85 4022
sucre
Betterave Octobre 5125 85 6018
EC3 Canne à
Septembre 3425 85 4039
sucre
EC4 Betterave Octobre 3648 90 4053
Zahra EC5 Tournesol Avril 3117 91 3436
Canne à
Septembre 3425 91 3775
sucre
EC6 Melon Avril 2590 78 3333
Najjayia EC7 Tournesol Mars 3117 87 3565
Canne à
Septembre 3425 87 3917
sucre
EC8 Tournesol Mars 3117 85 3664
Melon Avril 2590 85 3044
EC9 Canne à
Octobre 3425 81 4249
sucre
Tadamoune EC10 Tournesol Mars 3117 92 3395
EC11 Canne à
Octobre 2718 92 2960
sucre
Melon Avril 2590 92 2821
EC12 Tournesol Mars 3117 88 3552
Mais 3953 88 4505

Les besoins en eau d’irrigation calculés pour une même culture pratiquée sous le goutte-à-
goutte diffèrent d’une exploitation à autre selon la date de semis des cultures et l’efficience
d’application de chaque exploitation.

108
Les exploitations ayant une excellente homogénéité de distribution de l’eau ont des besoins
en eau brut faible par rapport aux autres exploitations.

Cette année est exceptionnelle, c’est une année sèche caractérisée par une pluviométrie faible
et irrégulière, la station météorologique de Souk Larbaa a enregistré comme maximum de
pluviométrie 60 mm pendant le mois de février, ce qui influencera directement sur les
besoins en eau d’irrigation.

b) Les exploitations reconverties individuellement

Les valeurs des besoins en eau d’irrigation (nets et bruts) des cultures irriguées sous le
système goutte à goutte sont présentées dans le tableau 31 suivant :

Tableau 31: Besoins en eau d'irrigation pour les exploitations reconverties individuellement
dans le secteur C3
Exploitation Date de Besoin net Efficience Besoin brut
Culture
semis (m3/ha) d’application (%) (m3/ha)
EC13 Melon Avril 2590 91 2840
Tomate Avril 3300 91 3618
EC14 Agrumes - 3 906 90 4328
Grenadier - 2513 90 2784
Pêches - 2513 90 2784
EC15 Agrumes - 3 906 87 4474
EC16 Agrumes - 3906 70 5619
EC17 Vignes - 2354 90 2621
EC18 Agrumes - 3906 76 5157
EC19 Agrumes - 3906 81 4829

Ce tableau 31 montre que les besoins des mêmes cultures varient d’une exploitation à une
autre en fonction de l’efficience d’application de l’eau en irrigation de chaque exploitation.

Le besoin en eau brut des agrumes pour l’exploitation EC16 et EC18 sont élevés par rapport
aux autres exploitations. Cette variation est due au coefficient d’uniformité qui est inférieur
à 80% qui influencera directement sur l’efficience d’application de l’eau en irrigation.

109
2.1.3.2.Reconversion individuelle

Les valeurs des besoins en eau d’irrigation (nets et bruts) des cultures irriguées sous le
système goutte à goutte sont présentées dans le tableau 32 suivant :

Tableau 32: Besoins en eau d'irrigation pour l’exploitation en reconversion individuelle


Exploitation Besoin net Efficience Besoin brut
Culture 3
(m /ha) d’application (%) (m3/ha)
EI1 Pêches 2513 94 2679
EI2 Agrumes 3906 92 4255
EI3 Agrumes 3906 93 4217
EI4 Agrumes 3906 88 4437
EI5 Agrumes 3906 85 4597
Mais 3839 85 4519
EI6 Vigne 2354 87 2696

Ce tableau montre que les besoins des mêmes cultures varient d’une exploitation à une autre
en fonction de l’efficience d’application de l’eau en irrigation de chaque exploitation.

2.2.Volume d’eau apporté à l’irrigation

Pour calculer le taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation, la détermination des
volumes apportés à la parcelle est nécessaire.

2.2.1. Reconversion collective

On a pu estimer le volume d’eau apportés dans chaque exploitation pour chaque culture
irrigué en goutte à goutte à partir des volumes d’eau enregistrés dans les compteurs installés
aux prises propriété et des déclarations acquises chez les agriculteurs enquêtés sur la durée
et la fréquence d’irrigation, durant cette campagne.

a) Les exploitations reconverties collectivement

Les résultats sont présentés dans le tableau 33 suivant :

110
Tableau 33: Volume d'eau apporté pour les exploitations reconvertie collectivement dans le
secteur C3
Coopérative Exploitation Culture Volume apporté (m3/ha)
El Hanae Canne à sucre 3576
EC1 Betterave à sucre 2732
EC2 Canne à sucre 3735
Betterave à sucre 1854
EC3 Canne à sucre 3698
EC4 Betterave à sucre 2692
Zahra EC5 Tournesol 1809
Canne à sucre 1809
EC6 Melon 3432
Najjayia EC7 Tournesol 1254
Canne à sucre 2200
EC8 Tournesol 1975
Melon 3480
EC9 Canne à sucre 2754
Tadamoune EC10 Tournesol 3224
EC11 Canne à sucre 3396
Melon 3418
EC12 Tournesol 3873
Maïs 2938

D’après l’analyse du tableau 33, nous remarquons qu’il y a une différence au niveau des
volumes apportés pour les mêmes cultures pratiquées chez différentes exploitations. Cette
différence dépend de plusieurs facteurs qui sont :

 Le débit et la pression fournie à chaque exploitation qui dépend lui-même à


l’emplacement de l’exploitation par rapport aux exploitations qui irriguent en
aspersion et à la station de mise en pression C3 ;
 Le calendrier d’irrigation adopté par chaque agriculteur ;
 La disponibilité en eau d’irrigation.

b) Les exploitations reconverties individuellement

La détermination des volumes apportés au niveau de ces exploitations dans cette compagne
(jusqu’à Juin) est présentée dans le tableau 34 suivant :

111
Tableau 34: Volume d'eau consommé pour les exploitations reconverties individuellement
dans le secteur C3
Exploitation Culture Volume apporté (m3/ha)
EC13 Melon 2722
Tomate 2722
EC14 Agrumes 2701
Grenadier 2814
Pêches 2087
EC15 Agrumes 3953
EC16 Agrumes 4532
EC17 Vignes 2865
EC18 Agrumes 4001
EC19 Agrumes 4880

D’après l’analyse de tableau 34, nous remarquons qu’il y a une différence au niveau des
volumes apportés pour les mêmes cultures pratiquées chez différentes exploitations. Cette
différence dépend de plusieurs facteurs qui sont :

 Le débit et la pression fournie à chaque exploitation qui dépend lui-même de


l’emplacement de l’exploitation par rapport aux exploitations qui irriguent en
aspersion et à la station de mise en pression C3, pour les exploitations qui irriguent
directement de la prise propriété et ne disposent pas de bassin (cas des exploitations
EC13, EC14 et EC16) ;
 Le calendrier d’irrigation adopté par chaque agriculteur ;
 La disponibilité en eau d’irrigation.

2.2.2. Reconversion individuelle

Ces exploitations pompent l’eau directement de l’Oued, elles ont un forfait de 6500 m3/an,
elles ne disposent de compteur. La détermination de volume d’eau apporté à la parcelle est
faite en multipliant le débit moyen de goutteur par le nombre total des goutteurs dans un
hectare et les déclarations acquises chez les agriculteurs sur la durée et la fréquence
d’irrigation, durant cette campagne. Les volumes apportés pour chaque culture sont
présentés dans le tableau 35 suivant :

112
Tableau 35: Volume d'eau consommé pour les exploitations en reconversion individuelle
Exploitation Débit Nbr des heures Volume apporté
Culture
(m3/h/ha) d’irrigation/campagne (m3/ha)
EI1 Pêches 19 240 4 608
EI2 Agrumes 11 360 3 943
EI3 Agrume 19 280 5 200
EI4 Agrumes 16 420 6 600
Agrumes 17 288 4 772
EI5
Maïs 40 240 9 600
EI6 Vigne 9 448 3 840

Les volumes d’eau apportés à l’exploitation dépendent essentiellement du calendrier


d’irrigation adopté par chaque agriculteur

2.3.Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation

Le taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation de chaque exploitation est déterminé
en divisant le volume d’eau apporté à l’exploitation par les besoins en eau bruts théoriques
des différentes cultures de l’exploitation irriguée en GAG au cours de l’année 2015/2016.
Pour cela, nous allons présenter en premier lieu une confrontation entre les besoins en eau
d’irrigation et volume d’eau apporté pour chaque culture des différentes exploitations
enquêtées et en deuxième lieu le taux de satisfaction qui permet de déduire la contribution
de l’irrigation dans la satisfaction des besoins en eaux d’irrigation théoriquement calculés.

2.3.1. Reconversion collective

a) Les exploitations reconverties collectivement

 Confrontation entre besoins en eau d’irrigation et volume d’eau apporté à la parcelle

La figure 37 suivante présente les besoins en eau d’irrigation et le volume d’eau apporté à la
parcelle pour toutes les cultures irriguées sous goutte à goutte.

113
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0

Betterave
Betterave

Betterave

Canne a sucre
Melon

Melon

Melon

Mais
Tournesol

Tournesol

Tournesol

Tournesol

Tournesol
Canne à sucre

Canne à sucre

Canne à sucre

Canne à sucre

Canne à sucre

Canne à sucre
EC1 EC2 EC3 EC4 EC5 EC6 EC7 EC8 EC9 EC10 EC11 EC12

Culture
Besoin brut (m3/ha) Volume d'eau apporté (m3/ha)

Figure 37: Confrontation entre besoin en eau d'irrigation et volume apporté pour les
exploitations reconverties collectivement dans le secteur C3

 Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation

La figure 38 suivante montre le rapport de volume apporté et les besoins en eau théorique
calculé :

140 121
103 114 115 121 109
120 93 92 95
100 66
TS (%)

80 53 56 54 65 65
49 48
60 31 35
40
20
0
Betterave

Canne à sucre
Canne à sucre

Canne à sucre

Betterave

Canne à sucre

Betterave

Canne à sucre

Canne à sucre

Canne à sucre
Melon

Melon

Melon

Mais
Tournesol

Tournesol

Tournesol

Tournesol

Tournesol

EC1 EC2 EC3 EC4 EC5 EC6 EC7 EC8 EC9 EC10 EC11 EC12
Culture

Figure 38: Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation pour les exploitations
reconverties collectivement dans le secteur C3

Nous remarquons qu’il y a pas de grande différence entre les besoins en eau d’irrigation et
les apports d’eau pour le melon est dû à la valeur ajoutée que représente cette culture.

Le taux de satisfaction pour les autres cultures varie entre 31% et 121%.Cette fluctuation est
dû aux pratiques des agriculteurs qui sont en phase d’apprentissage, ils n’adoptent pas un
calendrier d’irrigation bien définie mais ils irriguent selon le degré de dessèchement du sol
et le climat.

114
b) Les exploitations reconverties individuellement

 Confrontation entre besoins en eau d’irrigation et volume apporté à la parcelle

La figure 39 suivante présente les besoins en eau d’irrigation et le volume apporté à la


parcelle pour toutes les cultures irriguées sous le goutte-à-goutte.

6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Melon Tomate Agrume Grenadier Peches Agrume Agrume Vigne Agrume Agrume
EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19
Culture

Besoin brut (m3/ha) Volume d'eau apporté (m3/ha)

Figure 39: Confrontation entre besoins en eau d'irrigation et volume apporté pour les
exploitations reconverties individuellement dans le secteur C3

 Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation

Le taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation (figure 40) :

120 109
96 101 101
100 88
75 81 78
75
80
62
TS (%)

60
40
20
0
Melon Tomate Agrume Grenadier Peches Agrume Agrume Vigne Agrume Agrume
EC13 EC14 EC15 EC16 EC17 EC18 EC19

Culture

Figure 40: Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation pour les exploitations
reconverties individuellement dans le secteur C3

115
Malgré que ces agriculteurs adoptent des calendriers prédéfinis et irriguent d’une manière
journalière, on remarque qu’il y a une sous-irrigation pendant cette campagne pour les
agrumes sauf EC17 qui arrive à satisfaire les besoins en eau d’irrigation. Cela est dû à
plusieurs facteurs : une pluviométrie faible et irrégulière caractérisant cette campagne chose
qui augmente les besoins en eau d’irrigation, et la faible maitrise de la conduite d’irrigation
qui est basée sur l’observation de l’état d’humidité du sol, l’état de la culture et l’échange
d’expérience. Pour EC17 l’exploitant arrive à optimiser les apports d’eau afin de satisfaire
les besoins des cultures, cela est dû au fait que l’exploitation est bien gérée par une personne
qualifiée qui se distingue comme étant un bon irriguant par rapport à ses homologues.

2.3.2. Reconversion individuelle

 Confrontation entre besoins en eau d’irrigation et volumes d’eau apportés à la


parcelle

La figure 41 suivante présente les besoins en eau d’irrigation et le volume d’eau apporté à la
parcelle pour toutes les cultures irriguées sous le goutte-à-goutte chez les exploitations en
reconversion individuelle.

9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Pêches Agrume Agrume Agrume Agrume Mais Vigne
EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Culture

Besoin brut (m3/ha) Volume d'eau apporté (m3/ha)

Figure 41: Confrontation entre besoin en eau d'irrigation et volume apporté en


reconversion individuelle

 Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation

Le taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation est présenté dans la figure 42 suivante :

116
200
180 172 170
160 149 142
140 123
120 104
TS (%)

100 93

80
60
40
20
0
Peches Agrume Agrume Agrume Agrume Mais Vigne
EI1 EI2 EI3 EI4 EI5 EI6
Culture

Figure 42 : Taux de satisfaction des besoins en eau d'irrigation en reconversion


individuelle

Les volumes apportés dépendent de la gestion de l’irrigation pour chaque exploitation en


termes de durée et de fréquence d’arrosage.

On remarque une sur- irrigation pour les pêches et le maïs chez les exploitations EI1, EI5,
ces derniers sur estiment la dose d’irrigation car ils ont l’habitude d’irriguer gravitairement.

Pour la plupart de ces exploitations Il n’y a pas de grande différence entre les volumes
apportés à la culture et les besoins en eau d’irrigation la principale raison derrière ces
résultats est la bonne conduite d’irrigation suivie par des personnes bien formés et diplômés.

2.4.Conclusion

Pour atteindre les principaux objectifs de cette pratique d’irrigation en termes d’économie
d’eau et amélioration des rendements des cultures, il ne suffit pas d’une bonne mise en place
des systèmes et une meilleure performance mais aussi une bonne conduite d’irrigation
adaptée aux différentes cultures pratiquées. A la lumière de ces résultats nous pouvons
conclure qu’il y a une faible maîtrise de la conduite d’irrigation chez la plupart des
exploitations de la reconversion collective qui est basé sur l’observation de l’état hydrique
du sol, le cycle cultural et l’expérience acquise dans ce domaine. Toutefois, il est à considérer
que les agriculteurs sont en phase d’apprentissage du fait que la mise en eau n’a eu que
courant 2015. Pour la reconversion individuelle, la plupart des exploitations arrivent à
optimiser les apports d’eau pour satisfaire les besoins en eau ; cela due à la bonne gestion de
l’irrigation.
117
3. Valorisation apportée par le système d’irrigation localisée

 Etude de cas : La betterave

Parmi les objectifs de la reconversion à l’irrigation localisée : l’amélioration des rendements


et l’économie d’eau. Pour cela, nous allons analyser les variations du rendement et du
volume d’eau consommé pour la culture de la betterave suite à l’introduction du système
d’irrigation localisée. Cette culture est choisie parce que c’est la seule culture arrachée
pendant cette campagne, les données dont nous disposons sont fournies auprès des services
de l’ORMVAG ainsi que les agriculteurs.

3.1.Rendement avant et après la reconversion

L’analyse de la variation du rendement se fait sur la moyenne du rendement avant la


reconversion dans le secteur C3 durant ces 3 dernières campagnes et après la reconversion
en irrigation localisée pour les exploitations enquêtées (EC1, EC2 et EC4) qui pratiquent la
betterave à sucre pendant cette campagne. Voir la figure 43 suivante :

70
60
60

50
Rendement (t/Ha)

44

40

30

20

10

0
en Aspersion en goutte à goutte
La betterave à sucre

Figure 43: Rendement de la betterave à sucre avant et après la reconversion

Une augmentation du rendement est remarquable après la reconversion en irrigation


localisée. Il est passé de 43,72 t/ha en aspersion à 59,5 t/ha pour EC1, EC2 et EC4 qui ont
fait l’arrachage de la betterave à sucre pendant cette campagne.

Bien qu’il y a eu une sous-irrigation pendant cette campagne concernant cette culture, le taux
d’augmentation de rendement est presque de 33%, c’est dû à l’efficience appliquée et

118
l’excellente homogénéité que connaissent ces exploitations (97%, 90% et 94%) ainsi que les
consignes agricoles fournies par l’ORMVAG et l’Assistance Technique.

3.2.Volume d’eau consommé en aspersion et en goutte à goutte

Nous comparons par la suite le volume d’eau moyen consommé en aspersion durant ces 3
campagnes dans le secteur C3 et en goutte à goutte durant cette campagne (figure 44).

3000
2552
Volume d'eau consommé

2500 2293
(m3/ha/cycle)

2000
1500
1000
500
0
en aspersion en goutte à goutte
La betterave à sucre

Figure 44: Volume d'eau consommé pour la culture de la betterave avant et après la
reconversion

Malgré que cette campagne est sèche par rapport aux 2 dernières campagnes, la
consommation en eau pour la betterave à sucre est moins faible pour cette année en
comparaison avec les 2 dernières campagnes.

3.3.Conclusion

A la lumière de ces résultats on distingue que l’introduction du système d’irrigation localisée


a eu un effet très marquant au niveau des rendements et une amélioration au niveau
d’économie d’eau d’autant plus que l’année a été sèche et la, pour produire 1 Kg de la
betterave il faut 0,039 m3 d’eau en goutte à goutte et 0,058 m3 d’eau en aspersion.

119
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L’objectif de cette étude a été d’analyser et d’évaluation les performances des équipements
d’irrigation localisée dans le secteur pilote C3 de la reconversion collective et les celles de
reconversion individuelle. Pour cela, certaines d’opérations ont été effectuées au niveau du
site pilote d’irrigation localisée, à savoir : des enquêtes auprès des agriculteurs, des mesures
des débits des goutteurs et des pressions et détermination des volumes d’eau apportés pour
chaque exploitation. Aussi, des rencontres ont été effectuées avec les responsables de
l’ORMVAG.

A la lumière de la présente étude et les résultats obtenus nous avons tiré les conclusions
suivantes :

 Tous les agriculteurs enquêtés en reconversion collective affirment que le système


d’irrigation goutte-à-goutte est avantageux par rapport à l’aspersion. Mais ils n’ont
pas assez de connaissance à l’égard de ce système car ils sont encore en phase
d’apprentissage. Pour les exploitations en reconversion individuelle, les agriculteurs
ont de bonnes connaissances sur les techniques d’exploitation et d’irrigation acquises
depuis longtemps.

 En matière de renouvellement, les avis sont partagés : 57% des agriculteurs sont prêts
à renouveler le matériel d’irrigation. 16% des agriculteurs ne sont pas prêts à changer
le réseau d’irrigation interne en cas de besoin, ils se limiteront au rafistolage, sinon
ils vont revenir vers le système aspersif et 27 % des agriculteurs assurent que le
renouvellement du matériel dépend de la rentabilité des cultures. Concernant les
exploitations en reconversion individuelles, les agriculteurs sont tous prêts à changer
tout matériel dégradé, certains d’entre eux ont déjà renouvelé le réseau de distribution
et ajouté des filtres pour une meilleure finesse de filtration de l'eau.

 L’arboriculture et les cultures à haute valeur ajoutée sont les plus pratiquées dans les
exploitations reconverties individuellement dans le secteur équipé C3 et celles en
reconversion individuelle. Pour les exploitations reconverties collectivement les
cultures sucrières sont les plus pratiquées afin de bénéficier de l’agrégation et du
bersim utilisé pour alimentation du bétail.

120
 Certains agriculteurs ayant reconverti collectivement leurs exploitations craignent
que le schéma d’installation du réseau d’irrigation, qui ne s’adapte pas à leur sens
avec la canne à sucre qui nécessite de la mécanisation pour sa récolter, alors que ce
n’est pas le cas pour les exploitations reconverties individuellement dont les
équipements et le schéma d’installation ont été bien choisis en concertation entre la
société et l’exploitant.

 Toutes les exploitations ont une uniformité d’arrosage satisfaisante, pour ne pas dire
excellente ce qui est le cas pour la plupart des exploitations :

 En reconversion collective : 69% des exploitations ayant un coefficient


d’uniformité qui dépasse 90% et 26% ayant un coefficient d’uniformité entre
80% et 90% tandis que 5% ayant un coefficient d’uniformité entre 70% et 80%.

 En reconversion individuelle : toutes les exploitations ayant un coefficient


d’uniformité d’arrosage qui dépasse les 90%.

 L’efficience d’application de l’eau d’irrigation varie entre 76% à 92% chez


l’ensemble des exploitations en reconversion collective et entre 85% et 94% chez
l’ensemble des exploitations en reconversion individuelle.

 Les pressions sont généralement dans les normes cela est dû au nettoyage régulier
physique et chimique du réseau. Pour 11% des 19 exploitations en reconversion
collective et 25% des 8 exploitations en reconversion individuelle un nettoyage des
filtres est obligatoire pour répartir l’eau de façon homogène au niveau de toutes les
parcelles.

 Concernant le taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation nous pouvons


conclure qu’il y a une faible maîtrise de la conduite d’irrigation chez la plupart des
exploitations de la reconversion collective qui est basée sur l’observation de l’état
hydrique du sol et l’expérience acquise dans ce domaine. Pour ce qui est de la
reconversion individuelle, la plupart des exploitations arrive à optimiser les apports
d’eau pour satisfaire les besoins en eau des cultures ; cela est dû à la pratique depuis
longtemps du système localisé alors que les agriculteurs du collectif viennent de
commencer la reconversion et il faudrait du temps pour bien maitriser les systèmes.

121
 Pour produire 1 Kg de la betterave il faut 0,039 m3 d’eau en goutte à goutte et 0,058
m3 d’eau en aspersion ce qui montre que l’introduction du système d’irrigation
localisée a eu un effet marquant sur l’amélioration des rendements ainsi qu’en
matière d’économie d’eau.

A la lumière de cette étude on propose les recommandations suivantes :

 Implication des agriculteurs lors des préparations des études des projets pour tenir
compte de leurs propositions qui permettront la conception d’un projet adaptés à leurs
attentes malgré que les AUEA et les associations d’agriculteurs sont les maitres
d’ouvrages de ces projets ;

 Malgré les efforts fournis par l’ORMVAG et l’AT, nous proposons d’intensifier la
formation des agriculteurs, de leurs fils et des ouvriers agricoles pour adopter une
bonne technique d’irrigation, d’entretien et de maintenance des équipements
internes ;

 Incitation des agriculteurs à introduire des cultures à forte valeur ajoutée et


valorisantes des eaux d’irrigation ;

 Amélioration des circuits de commercialisation à travers la création d’unité de


conservation et l’aménagement des pistes d’accès aux parcelles pour une meilleure
rentabilité de revenues.

 Accompagnement des agriculteurs après l’installation du GAG afin de garantir la


réussite du projet à long terme.

 Favoriser la responsabilité des agriculteurs sur les prises individuelles à travers


l’examen du cadre juridique suites aux actes de vandalisme relevés au niveau de la
première tranche d’équipement ;

 La période de transition pour l’équipement interne doit être écourtée le plus possible
pour ne pas entraver le fonctionnement hydraulique des réseaux et assurer la
rentabilité des investissements ;

 Proposition de remplacement des abris par des regards pour les prochaines tranches
de reconversion ;

122
 Eclaircissement et accélération du processus de financement des sociétés pour ne pas
avoir des retards dans les travaux.

123
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Fès, 45p.

Association Sahoua d’équipement et de développement agricole secteur N2 du Gharb


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Cours de 5 ème année Génie Rural-IAV Hassan II, Rabat, 33 p.

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Kénitra, 37 p.

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Kénitra, 16p.

Debbarh A., Badraoui M. (2001) Irrigation et environnement au Maroc : situation actuelle et


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système d’irrigation par aspersion en irrigation localisée dans le périmètre du Gharb, phase
II : Avant-projet sommaire (secteur centre 3). 137 p.

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l’application de l’eau au périmètre du Gharb. Projet de développement des communes,
Kénitra. 6p.

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région du Gharb, 6 p.

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chimiques des aquifères relevant de la zone d’action de l’ORMVAG du Gharb période
Février-Avril 2013, 23 p.

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conseil d’administration du l’ORMVAG du Gharb.

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périmètre du Gharb.

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Taky A., Mailhol J.C., Debbarh A., Bouarfa S., Hammani A., Zimmer D., Ruelle P.,
Belabbes K. (2004) Diagnostic des pratiques d’irrigation gravitaire et possibilités
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125
Taky A. et Ben Ali M. (sans date) L’amélioration de l’application de l’eau à la parcelle au
périmètre du Gharb. Note Interne, Kénitra, 11p.

Taky A. (2015) Reconversion des systèmes d’irrigation existants à l’irrigation localisée Cas du
périmètre irrigué du Gharb. Séminaire organisé conjointement par l’ORMVAG et l’ANAFID.

REFERENCES WEBOGRAPHIQUES

http://www.fao.org/docrep/w8101t/w8101t05.htm

http://www.eaufrance.fr

126
ANNEXES

Annexe 1 : Caractérisation de l’exploitation

Date d’enquête : / / 2016


Province : …………...… Commune rural : …….……..….
Secteur équipé :
Bloc :……….…….. Sole : …........….. Prise : …………….
Pompage Privé :
Puit : Forage : Réseau de l’ORMVAG :
Nom de l’exploitant
Type d’exploitation
SAU (ha)
Caractéristique Statut foncier Melk Collectif
de l’exploitation Domaine privé
Réforme agraire
Habous

Mode de faire valoir Directe Indirecte


Age de l’exploitant
Niveau de formation
Assolement Actuel
pratiqué Après reconversion
Avant reconversion
Rendement Après reconversion
Système de (Qt/ha) Avant reconversion
production Superficie/culture (ha)
végétale Nombre des heures d’irrigation /culture
(h)
Rotation adoptée
Cycle culturale/ culture
Densité de plantation

Caractéristiques du système d’irrigation


127
 Date d’installation de système : …….
 Source d’eau : puits forage Réseau ORMVAG
 Quelle est la profondeur de puits/forage ? : ……. M
 Quel le niveau statique ? : ……….m
 Quelle énergie vous utilisez ? ...........
 avez-vous un bassin ? : Oui Non
 Quel est le volume du bassin : …….m3
 Quelle est la durée d’autonomie du bassin : ……….. j
 existe-il un Géomenbrane ? : Oui Non
Matériel de distribution
Désignation Distributeur Rampe Porte rampe Conduite Conduite
principale secondaire
Type
Marque
Espacement (m)
Débit (l/h)
Nombre
Longueur (m)

Calendrier d’irrigation
Culture
Date de semis
Date de récolte
Volume apporté/culture (m3)
Origine d’eau (nappe/réseau)
Fréquence d’irrigation
Nombre de poste
Durée moy d’irrigation/poste (h)
Observations

128
Annexe 2 : Performance de système d’irrigation
Volume pendant …..
1 er Goutteur 1/3 Goutteur 2/3 Goutteur Dernières
Goutteur
1 er rampe
1/3 rampe
2/3 rampe
Dernière rampe

Contrôle de pression
Point de contrôle Pression (bar) Observations
Entrée de filtre
Sortie de filtre
Sortie unité de tête
Extrémité de la rampe la plus
éloignée

Entretien et maintenance des équipements


1) Quel est le mode d’entretien ? manuel ou automatique ?
2) Qui s’occupe de l’entretien ? l’agriculteur ou autres ?
3) Dans quel cas avez-vous fait appel à l’entretien ? (mauvaise fonctionnement ou bien
une panne) ?
4) Comment se fait l’entretien des équipements ?
- Matériels de distribution :……………………………………
- Filtre : ……………………………………………………….
- Bassin : ……………………………………………………..
- Autres : ………………………………………………………
5) Quel est la fréquence d’entretien ?
6) Quels types d’entretien les plus fréquents et les plus nécessaires ? Pourquoi ?

129
Annexe 3 : Gestion de système d’irrigation

1) Pensez-vous que vous maitrisez bien le GAG?, (si Non, pourquoi ?)


2) quels sont les services que l’AUEA vous garantit ?
3) Montant de la facture de l’eau d’irrigation/ Campagne ?
4) Est-ce que le financement est individuelle ou dans le cadre de projet ?
5) Quel est la date d’installation de système ?
6) Qui assure l’arrêt de l’irrigation après satisfaction de la dose d’irrigation ?
7) Comment déterminez-vous les doses d’irrigation ?et la fréquence d’irrigation ?
8) Comment déterminez-vous le moment et l’horaire d’irrigation ?
9) savez-vous ce que vous aurez comme équipements au niveau de vos parcelles ?
10) Auriez-vous les capacités de renouveler les équipements internes ?
11) Quel est l’âge de vos équipements (goutteurs, gains …..) ?

12) est-ce que vous avez changé certain équipements, si oui lesquels ?
13) Que pensez-vous du devenir des anciens équipements ?
14) Pourriez-vous nous expliquez le processus d’équipement des parcelles en matériel ?
15) Avez-vous eu déjà des pannes de réseaux ? quelle est la ou les parties concernées ?
16) comment avez-vous les traités ?
17) Est-ce que vous êtes satisfaits des installations des équipements internes ?
18) Est-ce que vous étiez consultés pour les équipements internes auprès les sociétés ?
19) Quels problèmes vous rencontrez en ce qui concerne l’irrigation ?
20) Comment vous résolvez ces problèmes ?
21) Quels sont les risques que vous craignez vis-à-vis la reconversion à l’irrigation localisée ?
22) Quelles sont les améliorations que vous souhaitez apporter à ce système ?
23) Comment vous voyez l’avenir de la région en ce qui concerne les ressources en eau ?

130
Annexe 4 : Questionnaire avec les responsables de l’ORMVAG et l’assistant
technique

1) Quels sont les secteurs concernés par le projet ?


2) Pourquoi vous avez choisis ces secteurs et non pas d’autres ?
3) Pourquoi vous avez commencé par les secteurs aspersifs et non pas les gravitaires ?
4) Pourquoi vous avez choisis la livraison à la demande ?
5) Pourriez-vous nous expliquez le processus des équipements internes ?
6) Est-ce que vous avez consultez les agriculteurs pour le choix des équipements
internes ?
7) Quels sont les problèmes rencontrés lors de la phase d’étude ?
8) Quels sont les contraintes (hydrique et hydraulique, financière, foncière,
organisationnelle –manque de personnelles, comité sur terrain-, lié au secteur privé
amont et aval, les exploitations <2 ha …..) rencontrées dans la période de mise en
place de projet ?
9) Quelles sont les opportunités et les atouts de ce projet ?
10) Quelle est la procédure de la reconversion collective et individuelle ?
11) pourquoi le choix des abris ou des regards au niveau de la station de tête de la
reconversion collective ?
12) Quelles sont les recommandations que vous avez tiré de l’expérience de la 1 ère
tranche ?

131
Annexe 5 : Coefficients culturaux adoptés dans la région du Gharb

132
‫ملخص‬

‫لطالما كان الري في المغرب حتمية ووسيلة رئيسية لضمان زيادة اإلنتاجية الزراعية ترشيد استخدام مياه الري وتحسين‬
‫دخل المزارعين‪ .‬يمثل مشروع التحويل نحو الري بالتنقيط‪ ،‬سواء اكان جماعي أو فردي حجر الزاوية لتحقيق هذه‬
‫األهداف‪ .‬يدخل التحويل في المنطقة السقوية للغرب في نطاق ‪ ،PNEEI‬وتشكل واحد من أهم المناطق السقوية في‬
‫المغرب بحيث تغطي منطقة جغرافية من ‪ 616 000‬هكتار منها ‪ 000000‬هكتار من المساحة الزراعية النافعة‪ .‬يغطي‬
‫التحويل مساحة تقدر ب ‪ 01018‬هكتار‪ ،‬بما في ذلك ‪ 40418‬هكتار ضمن التحويل الجماعي (‪ 15096‬هكتار بالرذاذ‬
‫و‪ 14061‬هكتار عن طريق الجاذبية)‪ ،‬و‪ 400 05‬هكتار ضمن التحويل الفردي (‪ 16000‬هكتار خارج المنطقة الزراعية‬
‫المجهزة من طرف الدولة و‪ 400 10‬هكتار في المنطقة مجهزة)‪ ،‬بمبلغ إجمالي قدره ‪ 9،154‬مليار درهم‪.‬‬

‫يتم تنفيذ هذه الدراسة في قطاع ‪ .C3‬لقد كانت هذه المنطقة التجريبية موضوعا للتحويل الجماعي من الشريحة األولى‬
‫(‪ 5011‬هكتار) من نظام الري بالرش (المتواجد منذ عام ‪ )1504‬الى نظام الري بالتنقيط على مساحة تقدر بحوالي ‪0895‬‬
‫هكتار وكذلك نواحي هذا القطاع في التحويل الفردي‪.‬‬

‫تتكون أهداف هذا العمل من اآلراء العرض المزارعين على تنفيذ المشروع‪ ،‬وتحليل ممارسات المزارعين في مجال‬
‫إدارة وجها لوجه صيانة هذا النظام والري تقييم أداء نظام الري بالتنقيط على مستوى المزرعة‪ ،‬وجوه ألخذ العينات‪،‬‬
‫وتحويلها بشكل جماعي وفردي من خالل الري ثابت‪ ،‬وقياسات الضغط والمواجهة بين احتياجات المياه لل الري وكميات‬
‫المحرز وتعزيز يوفرها نظام من حيث تنوع المحصول وحجم المياه المستهلكة وإنشاء أخيرا توصيات من أجل تحسين‬
‫المنشآت في المستقبل‬

‫يتجلى النهج المتبع لهذا العمل في‪:‬‬

‫جمع وتحليل البيانات من خالل المقابالت مع المسؤولين في مختلف إدارات ‪ ،ORMVAG‬واالستطالعات مع المزارعين‬
‫في تحويل الجماعي والفردي‪.‬‬

‫القياس في عين المكان وحساب المؤشرات الهيدروليكية لتقييم أداء مشروع التحويل‪.‬‬

‫أظهرت الدراسة أن المزارع التي تم تحويلها بشكل جماعي تتواجد بمرحلة التعلم فيما يتعلق بنظام الري الموضعي بما‬
‫ان المشروع‪ .‬بالنسبة لتلك االتي تم تحويلها بشكل فردي قبل ظهور المشروع‪ ،‬فإنها تستخدم الري على أساس تبادل‬
‫المعلومات والخبرات في حين ان المزارع في تحويل فردي تتميز بكونها تدار بشكل جيد من طرف ملمين بتقنيات‬
‫التشغيل‪.‬‬

‫جميع المزارع لها يمكن حتى أن تعتبر ممتازة كما هو الحال بالنسبة لمعظم المزارع ذات التحويل الفردي‪ .‬بالنسبة الضغط‬
‫فإنها عادة ما تكون في وفق المعايير وهذا راجع الى تنظيف الشبكة‪ .‬وفيما يتعلق بمستوى االكتفاء في احتياجات مياه‬
‫الري‪ ،‬يمكن االستنتاج أن هناك القليل من السيطرة على خط الري في معظم المزارع التحويل الجماعي الذي يقوم على‬
‫مراقبة الحالة للتربة باإلضافة الى الخبرة في هذا المجال‪ .‬بالنسبة للتحويل الفردي معظم المزارع تتمكن من تحسين‬
‫إمدادات المياه لتلبية االحتياجات المائية‪.‬‬

‫الكلمات المفاتيح‬

‫الري بالتنقيط‪ ،‬التحويل الجماعي‪ ،‬التحويل الفردي‪ ،‬توحيد الري‪ ،‬الضغط‪ ،‬مستوى الرضا‪ ،‬ممارسة الري‪ ،‬وتوفير الماء‪.‬‬

‫‪133‬‬

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