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Restauration et Dépollution des Sols

07/10/2022 ENSAH-UAE
Objectifs pédagogiques de la Réhabilitation
des sols pollués
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 Ce module a pour objectif de former


les étudiants à la gestion des sites • Connaître les principaux polluants des
et sols pollués telle qu’elle est sols et les risques associés pour la
pratiquée au Maroc. santé et l'environnement
• Savoir choisir les différentes filières de
 Sont abordés aussi bien les réhabilitation en fonction des polluants
techniques utilisées pour le • Connaître les techniques de remise en
diagnostic et la dépollution des sols, état d'un sol/site pollué
que les aspects réglementaires et
méthodologiques.

 Les aspects théoriques sont illustrés


par de nombreux exemples et par
un cas d’étude au cours duquel les
étudiants sont mis en situation.
Identifier les techniques de réhabilitations des sols pollués
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• Mise au point sur la classification des techniques


− Les confinements
− Confinement-couverture
− Confinement-hydraulique
− Excavation et enfouissement
• S'informer sur les Procédés chimiques de dépollution des sols
− Oxydation chimique
− Lavage chimique
− Extraction par solvants
• S'informer sur les procédés physiques de dépollution des sols
− Extraction
− Air sparging
− Le venting
− Les barrières perméables réactives
− Le lavage
Identifier les techniques de réhabilitations des sols pollués
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• S'informer sur les procédés biologiques de dépollution des sols


‐ Atténuation naturelle
‐ Biotertre
‐ Bioventing
‐ Biosparging
‐ Landfarming

• Mise au point sur les Procédés de solidification et de stabilisation


‐ Les liants hydrauliques
‐ La vitrification

• Appréhender les Procédés thermiques d'assainissement des sols


‐ Incinération
‐ Désorption thermique
INTRODUCTION
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• La pollution des sols ainsi que leur restauration est un sujet


extrêmement vaste et qui a de plus un impact important dans l’opinion
publique.

• Les méthodes de traitement aussi bien actuelles qu’en devenir sont


très nombreuses et une description détaillée nécessiterait plusieurs
ouvrages. Il est possible de dégager les principales voies de remédiation
sans pour autant avoir la prétention d’être exhaustif.
INTRODUCTION
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 Les pollutions deviennent des phénomènes de plus en plus prévalents.

 La contamination de la chaîne trophique est maintenant clairement un


facteur de risque pour l’équilibre des écosystèmes, l’agriculture, la
production animale et la santé humaine.

 La dépollution désigne l'élimination des pollutions et des


contaminations des milieux ambiants tels les sols, les nappes
phréatiques, les sédiments ou les eaux de surface.

• L'objectif consiste en une protection générale de la santé et de


l'environnement.
LE SOL: NATURE ET FONCTIONS
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1. Qualité, dégradation, réhabilitation des sols?


2. Pollution – dépollution des sols
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Qu’est ce qu’un sol ?


Wikipédia « Un sol est le support de la vie terrestre »
Larousse « Couche superficielle d’une planète tellurique »

Minéral :
•Sable
•Limon
•Argile
Organique :
Nappe •Biomasse
Phréatique
Couche
argileuse

Caractéristiques :
Type de sol, granulométrie, quantité de matière organique,
polluants
LE SOL = RESSOURCE
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Ressource renouvelable…

Mais sur des pas de temps


incompatible avec le pas de temps
des activités humaines

Gestion – conservation des sols Pour les sites dégradés


« MAINTENIR LA QUALITE DES « RESTAURER LA QUALITE
SOLS »
DES SOLS »
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 Le sol, une large gamme de services


 Le sol, une ressource limitée
Fonctions des sols
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• Biologiques
– réservoir de biodiversité
– support : humains,…, racines
• Alimentaires
– réservoir d’éléments nutritifs
– production de biomasse
• Filtre et échange
– avec l’atmosphère : régulation des flux de C
– avec l’eau : système épurateur
– avec les organismes : nutrition minérale
• Mémoire
– préservation de l’héritage culturel
– histoire des pollutions
Menaces sur les sols
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• Altération physique
– érosion
– compaction
– perte de matière organique
– scellement, excavation
• Altération chimique
– acidification Oldeman, L.R., R.T.A. Hakkeling, and W.G. Sombroek. 1990.

– salinisation
World Map of the Status of Human-Induced Soil Degradation.

– contamination (organique, inorganique)


• Conséquences
– fonctions altérées
– risques pour la sécurité alimentaire (eaux, aliments)
– pertes irréversibles : sol = ressource non renouvelable
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La qualité des sols : une préoccupation


récente

« Nous plaçons désormais la protection des


sols au même plan que l’épuration de l’air
et de nos ressources en eau »
Margot Walström
Commissaire européenne chargée de l’environnement
le 19 avril 2002
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2. Nature des polluants dans les sols


Nature des polluants des sols
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• Activités agricoles
– pesticides, phosphore, azote,
• Activités urbaines et industrielles
– polluants organiques
• Hydrocarbures pétroliers
– supercarburant, gasoil, kérozène, white spirit
• HAP, BTEX, PCB, Solvants halogénés
• autres ...
– éléments en traces
• Métaux : Cu, Cr, Fe, Mn, Mo, Ni, Zn - Cd, Hg, Pb...
• Non métaux : B, Se - As...
• Radionucléides : Am, Cs, Nb, Ni, Np, Pu, Sr, Tc, U, Zr...
Gradient d’anthropisation des sols
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Parcelle Zone Milieu Friche


Forêt
agricole maraîchère urbain industrielle
La qualité des sols

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• Diversité des concepts en fonction des critères de qualité. Pendant des


siècles la qualité des sols = fertilité des sols = capacité à assurer une
production agricole en quantité

Ecosystème théorique en équilibre

APPORTS D’ELEMENTS
Altération de la roche mère
Fixation de l’azote atmosphérique

PERTES D’ELEMENTS
Drainage vers les eaux
Production de N2
Rétrogradation
La qualité des sols
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Ecosystèmes cultivés : Transfert


énorme de matières hors du
système de production de la
biomasse.

RECOLTE

Exportation de minéraux et donc


perte de capacité de production…
Perte de fertilité….
La qualité des sols
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Depuis les années 1950 on passe à une nouvelle conception de la qualité


des sols

Exemple : Définition canadienne de la qualité des sols :

« la capacité d’un sol à favoriser la croissance des plantes, à protéger les


bassins hydrographiques en régulant les infiltrations et en divisant les
précipitations, et à prévenir la pollution des eaux et de l’air en amortissant
les polluants potentiels tels que les produits chimiques agricoles ou
industriels ou les déchets organiques »

Prise en compte explicite d’autres fonctions environnementales


des sols
Le sol un milieu complexe :
Rencontre du minéral et du vivant

1 g de terre contient environ

Fraction 100 000 à 1 milliard de bactéries


Minérale
10 000 champignons microscopiques
Fraction
Organique 10 000 algues
Vie 10 000 protozoires
Phase liquide Phase
gazeuse 1000 à 100 000 animaux microscopiques

1 à plusieurs dizaines de vers de terre / m2


Plusieurs dizaines de m racines / m² de sol

Composition volumique moyenne


du sol
(d’après Robert, 1996)
Le sol : un réacteur bio-géo-chimique

Intervention des microorganismes dans les


cycles biogéochimiques des éléments
Carbone Azote
Phosphore, Soufre …

Altération microbienne des minéraux Nutrition

des plantes

Dégradation des polluants


Pesticides
Composés aromatiques : HAP

‘Bon’ fonctionnement du sol =

Equilibre entre altération et absorption par les plantes


Du fait de sa position d’interface le sol est un élément clé du transfert de
polluants vers les eaux de surface et souterraines
Transfert en solution / transfert en suspension

Polluant

colloïde

Sol =
Réseau
de pores

Polluant ‘libre’ ou ‘associé’ à un colloïde ?


CHAPITRE 2. INTRODUCTION A LA POLLUTION DE SOLS

Introduction

 Depuis la fin des années 70, les pays industrialisé ont


pris conscience du problème environnemental de la
pollution du sol et de ses conséquences, notamment à
cause de la pollution des eaux souterraine.

Origines et causes de la pollution

 Les origines de la pollution des sols peuvent d’être de


nature anthropique (causé par l’homme) ou naturelle (i.e
éruption d’un volcan, pluies acides). Dans le cadre de ce
cours, nous ne nous attarderons qu’aux causes
anthropologiques.
 Les sources de pollution des sols dans les zones urbaines et
rurales datent de la révolution industrielle. La multiplication des
usines dans les centres des villes et l’utilisation de pesticides et de
fertilisants pour l’agriculture sont à l’origine de la pollution des sols.
Les déversement accidentels de contaminants (i.e. déversement
de cargo-pétroliers, renversement des citernes, ruptures de
pipelines) contribuent aussi à la contamination des sols.

 Les sources de pollution peuvent être ponctuelles ou diffuses,


chroniques ou aiguës. Le tableau suivante illustre quelques
exemples:
Sources Ponctuelles Sources diffuses
 décharges municipales,
 sites de stockage des déchets dangereux,  épandage des engrais, fertilisants et
pesticides dans des terres agricoles,
 fosses septiques,
 Contaminants lavés des rues par les
 fuites dans des réservoirs enfouis, précipitations.
 puits d’injection souterrains,
 déversements accidentels ferroviaires,
etc.
CHAPITRE 3. POLITIQUE MAROCAINE DE PROTECTION DES
SOLS ET DE REHABILITATION DES TERRAINS CONTAMINES

En 1988, au Maroc la politique de protection des sols et de


réhabilitation des terrains contaminés afin de favoriser la gestion et la
récupération des terrains contaminés. La politique reconnait le double
rôle du sol, soit:

1. Son rôle écologique par son action tampon de filtration et de transformation


des flux de matière et d’énergie provenant des autres sphères de
l’écosystème ainsi que par son action de support de la biomasse et

2. Son rôle utilitaire en tant que source de matière première et d’eau


souterraine ainsi que de support des activités humaines. Elle accorde ainsi
au sol un statut de ressource vitale et limitée devant être protégée et
réhabilitée lorsqu’elle est dégradée.
 En tenant compte de la spécificité des sites, la modification de la
politique présente une solution à l’impasse économique et
technologique de la restauration de l’ensemble des sites selon les
critères génériques. Cette impasse relève de plusieurs facteurs
limitants

 Un volume de sol à traiter trop élevé pour que la restauration soit


économiquement possible

 Une contamination inaccessible (ex. sous des bâtiments)


empêchant l’utilisation de techniques ex situ et/ou

 Une contamination complexe pour laquelle les technologies


disponibles ne sont pas applicables (ex. contamination mixte
organique/inorganique)
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Le sol est le produit de la transformation de la roche mère


sous-jacente
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Conclusion
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• Sol : ressource limitée non renouvelable


• Pollution des sols
– ancienne, généralisée, complexe, variable
– contamination des eaux et des récoltes
– danger sous-estimé dans les zones peuplées
• Gestion des sols pollués
– nécessité de conserver les fonctions des sols
• marché jeune et prometteur
• besoins d’innovation
– promotion de la prévention
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LES PROCÉDÉS DE TRAITEMENT DES


SOLS POLLUÉS
Qu'est ce que la dépollution des sols ?
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 La dépollution des sols consiste principalement à rendre le


sol et le sous-sol d'une zone apte à un nouvel usage industriel
ou un usage résidentiel, voire dans les cas extrêmes apte à un
retour à la nature ou à un usage agricole, après qu'il eut été
pollué par une activité ou un accident industriel.
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Les procédés Les procédés


Les procédés
thermiques biologiques
physico-chimiques

• Incinération par four rotatif, • Lavage de sol • Bioventilation (composés volatils)


infrarouge, à lit fluidisé, pyrolyse • Extraction à la vapeur • Biodégradation in situ ou en biopiles
• Pyrolyse sous vide • Extraction sous vide (composés organiques non volatils)
• Strippage thermique à basse • Strippage à l’air • Biolixiviation (métaux)
température • Adsorption sur charbon activé • Phyto-extraction, phyto-remédiation
• Vitrification in situ • Extraction par solvant
• Electrocinétique (sol saturé)
• Déchloration chimique
• Oxydation (catalytique, chimique,
supercritique, UV, …)
• Fixation/encapsulation (chaux, ciment,
asphalte, …)
2. Principaux avantages et inconvénients des différents procédés
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Catégorie Avantages Inconvénients

Procédés thermiques • Efficacité +++ • Souvent couteux (investissement et


• Rapidité +++ opération) --
• Contrôlabilité +++ • Sol traité souvent peu valorisable –
• Principalement ex situ ---
• Complexité de mise en œuvre et de
suivi --

Procédés physico-chimiques • Efficacité ++ • Souvent couteux (investissement et


• Rapidité ++ opération) -
• Contrôlabilité ++ • Sol traité souvent peu valorisable –
• Transfert de la pollution
• Principalement ex situ –
• Complexité de mise en œuvre et de
suivi --

Procédés biologiques • Coût relativement faible • Efficacité incertaine ---


(investissement et opération) +++ • Durée relativement longue et
• Simplicité de mise en œuvre et incertaine ---
de suivi +++
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 Choisir une/des solutions de traitement

 Il est en principe réalisé sur la base d’un bilan coûts/avantages prenant en


compte des paramètres de faisabilité technique, économique et
réglementaire, mais également selon les cas des paramètres
environnementaux, sociaux dans une logique de développement durable.

 Le bilan coût/avantages est imposé pour les sites relevant de la police


des installations classées pour la protection de l’environnement en
application de la nouvelle méthodologie.

 Cela impose la comparaison d’au moins deux techniques de traitement.

Très souvent, la solution retenue consiste en un mixte de plusieurs


techniques pour répondre à la complexité des pollutions.
LA REHABILITATION DES SOLS POLLUES
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 Les grandes familles de traitement

 Selon le lieu où s’effectuent les traitements

 In situ : traitement du sol ou de la nappe en place.

 Sur site : traitement sur le site après avoir extrait les milieux
pollués : excavation puis traitement des sols sur le site ; pompage
de nappe et traitement sur site.

 Hors site : les sols ou les eaux pollués sont extraits, transportés
hors du site et traités sur une plateforme spécialisée.

Les solutions in situ sont, de manières générales moins couteuses et plus


longues que les solutions sur site et à fortiori hors site
Classification des technique de dépollution
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1) In situ
Classification des technique de dépollution
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2) Sur situ
Classification des technique de dépollution

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3) Ex- situ
Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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Quelles méthodes pour dépolluer?
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CHOIX DE(S) LA TECHNIQUE(S) DE DEPOLLUTION

Pollutions localisées
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Evolutions 2008-2018 : Les solutions in situ gagnent du terrain ?

Hors site - traitement biologique  +55%


- traitement thermique  -34%
- incinération  -42%
- cimenterie  -52%
- lavage de terre  -75%

- traitement thermique  -29%


Sur site
- stabilisation physico-chimique  -89% (gros chantier 2012)
- lavage de terre  -100%

- confinement  +15% (due à un acteur particulier)


In situ
- stabilisation physico-chimique  +60% (gros chantier 2013)
- bioaugmentation/biostimulation  +90%
- oxydo/réduction chimique  +37%
Techniques de dépollution des Sols
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On classe les procédés de dépollution en 4 grandes catégories :

 La dégradation biologique (in situ ou on site) :


 En apportant de l’oxygène et des engrais (ou nutriments) dans les sols,
on favorise le développement des bactéries naturellement présentes
qui ainsi dégradent la pollution.

 Ce procédé est assez efficace pour les hydrocarbures et les solvants


chlorés. Par ailleurs c’est une technique peu coûteuse, puisqu’il s’agit
en définitive d’accélérer un processus de dégradation naturel.
Techniques de dépollution des Sols
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La dégradation chimique : On introduit un agent oxydant puissant tel


que le peroxyde d’hydrogène associé au Fer (Fenton), l’ozone, le
permanganate et le persulfate de potassium ou de sodium. Cette
technique est bien adaptée pour le traitement de polluants organiques :
BTEX, HAP, Solvants chlorés, PCB, Phénol.
L’extraction
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• Pompage et traitement : On pompe l’eau polluée de la nappe


phréatique puis on effectue un traitement.

• Aspiration (Venting pour les sols). On fait passer par aspiration de


l’air dans le sol. L’air se charge en polluant et est ensuite traité. Cette
technique (SVE : soil vapor extraction) est très efficace pour les
polluants volatils (hydrocarbures, solvants chlorés).

Ces polluants peuvent être flottants ou coulants, donnant ainsi la


possibilité de récupérer une partie de la pollution avec des pompes
spéciales.
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• Traitement par chauffage (in situ, on site ou off site) encore appelé
désorption thermique : le sol pollué subit un chauffage entre 80° et
450°C afin de faciliter la volatilisation des polluants. L’air chargé en
pollution est ensuite brûlé. Lorsque la méthode peut être appliquée in-
situ, c’est plus intéressant d’un point de vue des coûts. Techniques très
utilisées et adaptée à tous polluants sauf pour les métaux lourds.

• Traitement par lavage (in situ ou on site) avec un solvant (qui peut être
de l’eau). Les polluants sont entraînés dans le flux du solvant à travers le
sol et récupérés dans un puits de collecte pour la méthode in situ, encore
appelé Flushing. NB: Comme pour la méthode de Pompage et traitement
(pump and treat), une faible perméabilité du sol peut être un facteur
limitant.
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• Séparation de la fraction fine du sol (on site). Dans certains cas, la pollution
est essentiellement adsorbée sur les particules fines du sol. Une opération de
lavage à l’eau permet d’extraire ces particules fines du sol, et par conséquent la
pollution.

• Traitement électrocinétique (in situ): Il s’agit à partir d’électrodes enfichées


dans le sol, de provoquer un déplacement des cations vers l’anode et des
anions vers la cathode. Cette méthode sera bien adaptée pour les métaux
lourds (Hg, Pb, Cr, Cu, Cd,…) et les radionucléides.
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La fixation : La pollution peut subir un confinement à l’intérieur d’une barrière


étanche (géo-membranes, mur de béton, couche d’argile,…). On peut placer dans
cette catégorie les procédés par inertage ou stabilisation, qui consistent à fixer la
pollution par un liant (tel que la chaux vive) à l’intérieur d’une matrice.
Naturellement ces procédés sont réservés à des pollutions difficiles à traiter par les
autres méthodes. On peut aussi compter dans cette catégorie, les barrières
réactives ou bio-réactives qui combinent le principe d’une fixation avec celui d’une
neutralisation chimique ou biologique.
Techniques de dépollution des Sols
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• Il est fréquent en dépollution des sols de combiner plusieurs techniques


de traitement.

• En guise d’exemple, on peut associer la dégradation biologique à la


méthode d’extraction en phase vapeur encore appelée Venting. Cela
conduit à la technique du Bioventing.

• On peut aussi favoriser la volatilisation des produits polluants et la


dégradation bactérienne dans une nappe phréatique polluée en y
injectant de l’air.

• Combiné à du venting, cela débouche sur une technique appelée


Biosparging.
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3. méthodes physiques
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A. L’excavation
L'excavation consiste à enlever mécaniquement les terres polluées pour les
traiter à l'extérieur.
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B. Le lavage : soil washing pour les terres excavées

Pour des terres très polluées


par des polluants solubles et facilement détachables des
particules solides.
C. Le lavage in situ : « flushing »
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Le lavage in situ, « flushing », consiste à lessiver le sol sans excavation


préalable. L'eau, est injectée en amont de la pollution. Elle est récupérée par
pompage en aval, chargée de polluants.

Le sol doit être suffisamment perméable


pour permettre une bonne circulation des
fluides.
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Il existe deux variantes du «flushing» et sont


utilisables séparément ou de manière conjuguée:
injection d'eau chaude ou injection de vapeur.

Parfois utilisation de substances chimiques dans les eaux de


lavage :

• Acides/ base
Exemple : Les cyanures sont stables dans le milieu naturel
sous forme de ferrocyanates. A des valeurs de pH
supérieures à 8, ces complexes sont déstabilisés et
libèrent des ions cyanures (Cn-) solubles
• Solvants (hors-site)
• Tensio-actifs
Ils facilitent la mise en émulsion d'un liquide dans un
autre, ou encore le mouillage d'un solide par un liquide.
Les agents tensio-actifs vont permettre la mobilisation et
le maintien en solution de polluants non solubles dans
l'eau comme les solvants halogénés, les hydrocarbures,
les HAP, les PCB….
D. Passage en phase gazeuse : « venting »

• Les produits organiques volatiles s'évaporent jusqu'à saturation des vides. Le «


venting» va extraire cette phase, puis favoriser, via la circulation d'air pur, la
volatilisation de la phase liquide résiduelle

• Pour les produits polluants suffisamment volatiles pour pouvoir être récupérés sous
forme gazeuse (trichloroéthylène et hydrocarbures aromatiques de type benzène,
toluène, etc.).
E. Piégage physique des polluants : confinement

• Les méthodes de piégeage ont pour but, non pas de détruire la source
de contamination, mais d'isoler les polluants et d'empêcher leur
migration.
Le confinement avec des couvertures étanches : comment ?

• sédiment argileux sur une épaisseur de quelques dizaines de centimètres à


plus d'un mètre

Géomembranes
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4. Méthodes thermiques
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• Leur principe est simple : extraire et, éventuellement, détruire le(s) polluant(s) grâce à
un chauffage plus ou moins élevé du matériau.

A. l’incinération

Elle consiste à effectuer une


combustion aérobie dans un
four où la chaleur est élevée
à 900-1000°C.
B. La vitrification
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Méthode courante pour le traitement de terre excavée

En développement in-situ
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5. Méthodes chimiques

A. Traitement par oxydo-réduction

Exemple : traitement des pollutions par le chrome.


• Sous forme oxydée, le chrome est mobile et rapidement dangereux. Injection d’un
réducteur qui provoque, en milieu acide, la réduction du chromeVI (Cr6+) en
chrome III (Cr3+) (état stable, peu mobile et non toxique).
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B. Traitement électrochimique

« Electro-réhabilitation »

• Deux électrodes dans le sol à traiter circulation d’un courant continu


de forte puissance.

• On assiste à une migration des cations métalliques positifs ((Cu2+), (Zn2+),


(Cd2+), (Pb2+), etc.) à la cathode tandis que les anions (S0 2-), (Cl-), (CN-),
etc.) sont attirés vers l'anode.
6. Les méthodes biologiques de dépollution des sols

Selon le mode d’action des micro-organismes et la nature des polluants on peut


distinguer quatre types de traitement:

- La biodégradation: décomposition du substrat organique

- La bioréduction: réduction des composés oxydés (nitrates, oxydes métalliques)

- La biolixiviation: extraction des métaux contenus dans une boue, un sol, un


sédiment ou un minerai par solubilisation provoquée par des micro-organismes

- La biosorption: "fixation" de polluants, souvent métalliques présents dans un effluent


liquide sur des micro-organismes morts ou vivants.
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6.1. Techniques in-situ

A) Phyotoremédiation

• La phytostabilisation: Immobilisation de la pollution par réduction des


processus d'érosion et de ruissellement de particules porteuses de
polluants et des processus d'entraînement de ces polluants en profondeur.
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Les plantes hyperaccumulatrices de métaux

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???

Alyssum bertolonii Crepidorhopalon tenuis

Noccaea caerulescens Arabidopsis halleri


Avantages de Noccaea caerulescens
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 Cycle de vie court


(1 an) : Printemps 1
 printemps 2
Biomasse faible ( peu
de déchets);
encombrement réduit
Belle floraison la 2e
année
• Phytoextraction localisée possible (petites surfaces) si
contaminations locales
• Extraction sans additifs chimiques et sans perturbation
Noccaea caerulescens :
hyperaccumulatrice de Zn, Cd, Ni
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 Crucifère
 Annuelle - bisannuelle
 Plutôt xérophyte
 Accumulation de métaux sur sols peu
contaminés:

FACTEURS DE BIOCONCENTRATION
Zinc : 13 000 ppm 220 – 1000
Cadmium : 120 ppm 40 – 200
Nickel : 180 ppm 180
• La phytotransformation/ phytodégradation :

Dégradation dans les cellules de la plante des composés organiques polluants


(hydrocarbures, pesticides, explosifs, etc.) après absorption.

• La rhizodegradation/ phytostimulation :

Stimulation de la dégradation bactérienne et fongique par les exsudats et les


enzymes libérés dans la rhizosphère.

La phytoextraction :
Absorption et concentration des polluants
dans des plantes dites hyperaccumulatrices,
capables d’accumuler plus de 1 % de métaux
dans leurs tissus.
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B) Bioventing

Complémentaire du « venting »;
• Consiste à insuffler dans le sol de l'oxygène et
des nutriments pour stimuler de la dégradation
bactérienne.

• Les micro-organismes naturellement présents


dans le sous-sol peuvent ainsi prendre le relais
du « venting » pour dégrader les polluants
volatils résiduels
Des méthodes basées sur la dégradation microbienne :

Injection de souches bactériennes spécifiques

Exemples de « bactéries dépolluantes » (Source : Biodépol'99) : Pesticides :

Enterobacter
Dioxines : Brevibacterium Cyanures : Thiobacillus, Rhizoctonia
Composés soufrés : Thiobacillus caoutchoucs : Sulfolobus, Rhodococcus,
Thiobacillus
Huiles, graisses : Pseudomonas, Xanthomonas, Bacillus Hydrocarbures :
Acinetobacter, Flavobacterium, Bacillus, Pseudomonas,
Achromobacter, Arthrobacter
2. Les traitements « hors-site »

A) compostage

Le compostage consiste à excaver la terre souillée et à la disposer en andains


régulièrement espacés.
L'excavation aère la terre et introduit de l'oxygène dans le milieu pollué. Cette
aération peut être accentuée et entretenue par le mélange d'un substrat organique
grossier tel que de la paille….
La chaleur générée par ces réactions entretient l'activité microbienne.
B) Landfarming

 Le « landfarming » consiste à traiter le matériau pollué comme un sol agricole


pour en faciliter la décontamination par voie biologique.

 Sur des zones soigneusement confinées les sols pollués (par des produits
organiques, souvent d'origine pétrolière) sont épandus en faible épaisseur
(quelques dizaines de centimètres). Le labour de ces terres permet une
aération régulière, et donc un apport d'oxygène.
C) Biotertre

• «biodégradation en tas», mais plus élaborée. Les volumes des biotertres peuvent
atteindre plusieurs centaines de mètres cube (longueur: plusieurs dizaines de
mètres; largeur: plusieurs mètres ; hauteur: de 1 à 3 m).

• Le sol traité en biotertre repose sur une semelle en ciment ou sur une membrane
imperméable pour éviter tout transfert de contamination au sous-sol.
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Modes d’action des plantes sur les polluants des sols
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Phytoextraction : étapes successives
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Principe du phytomining (Ni)
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Les filières de valorisation des sols


pollués
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Pourquoi remédier les sols pollués ?
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 Pour réduire les risques de transfert vers les cibles sensibles : Homme et
écosystèmes
 Pour restaurer la ressource en sols
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Méthodes de restauration
152

• La réalisation d’un projet de restauration environnementale exige une excellente


connaissance du milieu et des matériaux contaminés.
• Dans le cas d’un terrain contaminé aux ML, il importe notamment de connaître ses
propriétés physiques (i.e. granulométrie, homogénéité, composition chimique,
humidité) ainsi que celles associées aux ML (i. e. espèces, formes, concentrations).
• Tous ces éléments serviront ensuite à sélectionner une méthode optimale de
restauration.
• Les sols pollués sont dans la majorité des cas le résultat d’activités industrielles
passées.
• Une politique efficace et raisonnable du traitement des sols pollués doit s’appuyer à la
fois sur une recherche systématique de sites potentiellement concernés (plusieurs
milliers de sites sont à ce jour considérés comme suspects) et sur la définition de la
restauration désirée.
Restauration des sols pollués
153

• Une situation fréquemment rencontrée est celle des friches industrielles: on y


retrouve des résidus solides enfouis ou des sols contaminés par des déversements
de liquides polluants.
• Selon les cas, différents traitements peuvent être envisagés : la calcination, la
désorption, le lavage, le landfarming et la stabilisation.
• La stabilisation n’élimine pas la contamination mais la confine dans un volume
discret possédant une stabilité à plus ou moins long terme.
• La Calcination: des fours industriels spéciaux sont utilisés pour calciner des sols
pollués. Cette méthode ne peut concerner des cubages très importants et
nécessite un traitement hors site, elle est donc relativement onéreuse.

Restauration des sols pollués

154

Désorption lavage dégazage :

 L’emploi d’un solvant combiné à un chauffage permet l’élimination de


polluants solubles et notamment des hydrocarbures polyaromatiques
résultant des usines à gaz et de la pyrolyse du charbon.

 Le lavage du sol par des cycles d’injection d’eau-pompage est également


utilisé.

 Les tests sont ensuite faits sur les lixiviats, les déchets ayant été au
préalable broyés et lavés pendant 8 heures, ceci plusieurs de fois de suite.
Dans le cas de composés volatils, un cycle dégazage/aération peut-être
employé.
Restauration des sols pollués

155

 Landfarming: des bactéries capables d’utiliser le polluant comme


source de nourriture sont cultivées avec, selon le cas, un ajout de source
de carbone. Les cultures sont faites, soit directement sur le terrain
souillé, soit sur du terrain prélevé et ensemencé sur une surface bâchée
(cuvette de rétention).

 De nouveaux procédés, basés en particulier sur l’électrochimie, sont en


cours d’étude.

 Enfin, pour un certain nombre de déchets, notamment les déchets


ultimes, on utilise les techniques de stabilisation.
Restauration des sols pollués
156

 L’objectif de la stabilisation est l’obtention d’un état relativement pérenne.

 Les méthodologies mises en jeu sont basées principalement sur des traitements avec
des liants minéraux (ciments, pouzzolanes, silicates, argiles), des liants
organiques (bitumes, polyéthylène, polypropylène et PVC) et sur la vitrification.

 Les développements récents en matière de réhabilitation des terrains contaminés par


des métaux lourds ont permis de démontrer l’efficacité technique de plusieurs
méthodes de restauration telles que la solidification-stabilisation, les traitements
électrocinétiques, la phytorestauration, les traitements chimiques. Ces méthodes
fourniront peut-être une réponse définitive à la problématique soulevée par
l’enfouissement des sols contaminés.
Méthodes de Restauration
157

Parmi les méthodes de restauration disponibles et techniquement applicables


dans le cas de sols contaminés par des métaux lourds, mentionnons :

• la solidification-stabilisation;

• le traitement électrocinétique (Electrokinetic Separation);

• la phytorestauration (Phytoremediation);

• les traitements chimiques (Soil Washing et Soil Flushing).


Atténuation naturelle :
ex: bassins à boues de hauts fourneaux

158

↓poussières Influence du couvert végétal


La présence d’un couvert dense : limite
les envols de particules stabilise
le sol limite les flux d’eau et de solutés

Mais l’activité racinaire peut être


un facteur de mobilisation des
métaux à long terme

↑solubilisation
des métaux

↓flux d’eau et solutés


Gestion des bassins à boues
Moyeuvre-Petite – Homécourt - Frouard -
• La végétalisation est une solution
03.11.11
11.10.10 18.07.12
possible, à condition que la végétation
ne modifie pas de façon massive les
propriétés physico-chimiques des
nappe matériaux initiaux
• Le suivi des métaux en solution est
indispensable pour ce mode de gestion
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160
161
162
Devenir des polluants dans les sols cultivés

163
Animaux
Pollution
Minéralisation
Volatilisation
Érosion
Restitutions

Absorption
DISPONIBILITÉ

Sorption Dégradation biotique


et abiotique
Lixiviation
Transport colloïdal
(Phyto)Volatilisation

164

Séquestration
Actions des plantes sur les Dégradation
polluants des sols
(Phyto)Extraction
CO2
(Phyto) Stabilisation

O2 CO2
(Phyto)Dégradation
Eau Eau
+ +
Solutés Solutés

Exsudats
Exsudats Effet Rhizosphère

XVII
Les échanges sol èmes Entretiens Jacques Cartier - Québec
- racine
Phytoextraction
165

• Utiliser des plantes pour extraire les


métaux des sols
– Plantes accumulatrices
à forte production de biomasse (Brassica juncea)

– Plantes hyperaccumulatrices
(Thlaspi caerulescens, Alyssum murale)

• Ingénierie agronomique au secours des


sols pollués (urbains et industriels)
Phytoextraction : avantages et limites
166

• Avantages
– technologie prometteuse générée par l’énergie solaire
– extensive sans altération de la fertilité du sol
– coûts réduits ; acceptation sociale
• Limites
– questions non résolues pour la domestication d’espèces végétales
et le développement de la filière
• semences (sélection, production), itinéraires techniques, gestion de
la biomasse, effets écotoxicologiques, machinisme, grande échelle,
aspects économiques…
– transfert technologique
• application d’une technologie sans fondements scientifiques solides
– échecs de startups aux Etats Unis
– déception de clients potentiels
– discrédit au niveau des grands groupes
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