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' L'HUMANITEDŒU
ALARECHERCBI
'
Au cours
des millénai-
res, les hom-
mes ont recher-
ché Dieu d'innom-
brables façons. C'est
ainsi que, dans le
monde entier, le phéno-
mène religieux a pris une
variété extraordinaire de
formes - de la luxuriance de
l'hindouisme au monothéisme
juif, en passant par l'islam et les
Eglises de la chrétienté, sans oublier
les philosophies orientales, telles que le
shintô, le taoïsme, le bouddhisme ou le
confucianisme. Dans de vastes régions du
globe, l'humanité s'est aussi tournée vers l'ani-
misme, la magie, le spiritisme ou le chamanisme.
Cette. recherche de Dieu a-t-elle été couronnée de
succès? Quelles que soient vos croyances, nous vous
invitons à revivre à travers ce livre la quête passionnante
de l'humanité à la recherche du vrai Dieu. - Les éditeurs.
© 1990
W ATCH TOWER BIBLE AND TRACT SOCIETY OF PENNSYLVANIA
Tous droits réservés
L'humanité à la recherche de Dieu
Éditeurs:
W ATCHTOWER BIBLE AND TRACT SOCIETY OF NEW YORK, INC.
INTERNATIONAL BIBLE STUDENTS AsSOCIATION
Brooklyn, New York, U.S.A.
Première édition anglaise: 3 000000 d'exemplaires
Abréviations bibliographiques des traductions de la Bible et des autres livres religieux
cités dans cet ouvrage:
BG - LaBhagavad-Gità telle qu'elle est, édition complète, traduction
de A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada ( 1976-1979)
Ce - La Bible du Centenaire ( 1928-1947)
DM - I.e Coran, traduction de D. Masson ( 1967)
EM - I.e Coran, traduction d'Edouard Montet ( 1958)
!nt - The Kingdom lnterlinear Translation ofthe Greek Scriptures ( 1985)
Ka - I.e Coran, traduction de Kasimirski ( 1970)
MN - l.es Saintes Ecritures- Traduction du monde nouveau ( 1987)
Os - La Bible, Emile Osty ( 1973)
RB - I.e Coran, traduction de Régis Blachère ( 1966)
Sg - La Sainte Bible, nouvelle version Se gond révisée ( 1978)
Sauf indication, les références bibliques renvoient aux Saintes Ecritures - Traduction
du monde nouveau.
Bibliographie sommaire
• Abingdon Dictionary of Living Religions, K. Crim, 1981. • Anctent Near Eastern Texts Relating to
the Old Testament, ). Pritch:trd, 1969. •Ancien! Sun Kingdoms of the Amerlcas, The, V. von Hagen,
1961. • Archeology of World Religions, The, ). Finegan, 1952. •Bible of the World, The, Robert
O. Blllou, 1939. • Buddhism, Richard A. Gard, 1961. • Crucible o/Chrlstianity, The, A. Toynbee, 1975.
• Encyclopaedia ]udaica, 1973. • Encyc/opedia of Eastern Phtlosophy and Religion, The, 1989.
• Encyclopedla of World Faiths, The, P. Bishop et M. Darton, 1988. •Great Aslan Religions, corédigt:
par George Fry, 1984. •Great Volces of the Reformation, Harry Emerson Fosdick, 1952. • Here I Stand,
Roland Bainton, 1950. •Hindouisme, L ', louis Renou, PUF, 1951. • Hlndu Mythology, W. Wilkins,
1988. •Histoire de la Civilisation, W. et A. Durant, Rencontre, 1962-1969. • History of the Arabs,
Philip Hiui, 1943. • Inslght on the Scrlptures, Watchtower Bible and Tract Society of N.Y., Inc., 1988.
•Islam, John Alden Williams, 1961. •judaïsme, Le, Arthur Hcnzbcrg, 1961. • Kodansha Encyclope·
dia of fapan, 1983. •Lao Tsu, Tao Te Ching, A New Translation, Gia·fu Feng et J. English, 1972.
•Man's Religions, John Noss, 1980. • Manual of Buddhism, A, Nârada Thcra, 1949. •Mixture of
Shintoism and Buddhism, The, Hidenori Tsuji, 1986. •Mythologie générale, Félix Guir.md, Larousse,
1935. • Mythology - An 11/ustrated Encyclopedia, R. Cavendish, 1980. •New Encyclopœdia Brltan·
nlca, The, 1987. •Oxford Dictlonary of Popes, The,]. Kelly, 1986. • Philosophy of Confucius, The,
traduction de). Legge. •Reformation of the Sixteenth Century, The, Roland Bain ton, 1965. •Sagesse
de Confucius, La, lin Young, 1949. • Search for the Christian Doctrine, The, R. Hanson, 1988.
• Servetus and Calvin, R. Willis, 1877. •Sources de l'athéisme contemporain, Aux, Marcel Ncusch, Le
Centurion, 1977. •South A.merlcan Mythology, H. Osborne, 1983. • Story of the Refonnation, The,
William Stevenson, 1959. • Symbolism of Hindu Gods and Rituals, The, A. Parthasarathy, 1985. • Vies
des douze Césars, Suétone, traduction de Pierre Grimal, 1973. • World Religions - From Ancient
History to the Present, G. Parrinder, 1983.
Chapitre Page
l. Paurquoi s'intéresser au.x autres religions? 5
2. La religion: D'où vient-elle? 19
3. Mythologie: Des traits wmmuns 41
4. À la recherche de /'inconnu par la magie et le spiritisme 69
5. L'hindouisme: À la recherche de la Délivranœ 95
6. Le bouddhisme: À la recherche de /'Illumination,
mais sans Dieu 129
7. Taoïsme et confucianisme: À la recherche de la voie du del 161
8. Le shintO: À la recherche de Dieu au japon 187
9. Le judaïsme: À la recherche de Dieu par /'Écriture
et la tradition 205
10. Le christianisme: jésus était-il le chemin menant àDieu? 235
11. L'apostasie: Une barriére sur le chemin menant àDieu 261
12. L'islam: Le chemin menant à Dieu par la soumission 284
13. La Réforme: Un nauveau taurnant dans la recherche 306
14. L'incroyance aujourd'hui: Faut-il poursuivre la recherche? 329
15. Un retour au vrai Dieu 344
16. Le vrai Dieu et votre avenir 366
Index 380
Source des photographies 383
Couleurs utilisées pour indiquer la répartition des religions dans le monde (cartes des pages de garde)
Blanc: régions inhabitées
Religions
Chrétienté lslim Hindouisme Bouddhisme Shintô Judaïsme cribalc:s
\_
Pourquoi s'intéresser
aux autres religions?
nUEL que soit l'endroit où vous vivez, vous l'avez pro-
~ment constaté: la religion occupe une place dans la
vie de millions de personnes, à commencer par la vôtre
peut-être. Dans les pays hindouistes, vous verrez souvent les
gens accomplir la pûjâ, une cérémonie au cours de laquelle
les dévots présentent à leurs dieux des offrandes de noix de
coco, de fleurs, de pommes ... Sur le front des croyants, un
prêtre apposera la tilaka, une marque faite avec un pigment
rouge ou jaune. Chaque année, des millions d'hindous se
pressent sur les rives du Gange pour se purifier dans ses
eaux.
2
Dans les pays catholiques, on voit les gens prier dans
des églises et des cathédrales, tenant un crucifix ou égre-
nant un chapelet avec lequel ils comptent les prières qu'ils
adressent à Marie. On reconnaît facilement les religieuses et
les prêtres à leurs vêtements sombres.
3 Les pays protestants abritent une multitude de chapel-
La religion
D'où vient-elle?
S1 L'ON en croit les archéologues et les anthropologues,
l'histoire de la religion a commencé avec celle de l'homme.
On décèle une forme ou une autre de culte même dans les
civilisations les plus rudimentaires, celles que l'on dit
"primitives". D'après la Nouvelle Encyclopédie britannique
( angl. ), "en quelque lieu ou époque que ce soit, les ethnolo-
gues n'ont encore découvert aucun peuple totalement dé-
nué de sens religieux".
2
Outre son ancienneté, la religion se caractérise aussi par
sa remarquable variété. Des chasseurs de têtes de la jungle
bornéenne aux Esquimaux de l'Arctique, en passant par les
nomades du Sahara et les habitants des grandes métropoles,
il n'est pas de peuple ou de nation qui n'adore un ou plu-
sieurs dieux et ne pratique un culte spécifique. Le phéno-
mène religieux présente une diversité stupéfiante.
3 Plusieurs questions nous viennent tout naturellement à
-".1i/
·:-r._\ Pour le psychanalyste
-~
.. ~~I
autrichien
-.i.,., Sigmund Freud,
~ la religion
, \..,1..r . t découle de la crainte
,'~:>J de l'image paternelle.
19. Quel principe fondamental faut-il respecter pour que des re-
cherches scientifiques aboutissent? Donnez un exemple.
La religion: D ' où vient-elle? 27
hypothèses émises par les astronomes avant le xv1c siècle
pour expliquer le mouvement des planètes. Si les théories
foisonnaient, aucune à vrai dire ne donnait pleine satisfac-
tion. Pourquoi? Parce qu'elles partaient toutes du principe
que la terre était le centre de l'univers et que c'étaient les
étoiles et les planètes qui gravitaient autour d'elle. L'astrono-
mie ne fit des progrès sensibles qu'à partir du moment où les
•
BABYLONE
ÉLAM
ÉGYPTE
PERSE
Mythologie
Des traits communs
RURQUOI s'intéresser aux mythes? Faut-il y voir autre
chose que des récits très anciens forgés de toutes pièces?
Nombre de mythes, il est vrai, sont purement imaginaires.
D'autres, par contre, procèdent de faits réels, témoin, dans le
monde entier, les mythes et les légendes qui s'inspirent du
déluge universel rapporté dans la Bible.
2
Les mythes sont dignes d'intérêt: ils sont à la base de
croyances et de rites qui se sont perpétués jusqu'à nos jours.
Par exemple, la croyance à l'immortalité de l'âme se re-
trouve dans les mythes assyro-babyloniens, puis égyptiens,
grecs et romains, et jusque dans la chrétienté, où elle a pris
valeur de dogme. Les mythes attestent que les hommes de
l'Antiquité se tournaient vers les dieux et cherchaient à
donner un sens à leur vie. Dans ce chapitre, nous examine-
rons brièvement quelques-uns des thèmes mythiques que
se partagent les principales cultures du monde. Ce faisant,
nous remarquerons que la création, le déluge, les faux dieux
et les demi-dieux, l'immortalité de l'âme et le culte du soleil
reviennent régulièrement parmi les traits communs du ca-
talogue mythologique. Quelle en est la raison?
3 Le mythe a très souvent pris naissance à partir d'un fait
La triade
égyptienne:
de gauche
à droite,
Horus,
Osiris
etlsis.
L'Intihuatana, en médaillon,
poteau où l'on "ench:ûnait"
le soleil, peut-être dans le cadre
du culte solaire
pratiqué à Machu Picchu.
Afythologie et christianisme
Lorsque le christianisme - d'après l'appellation la·
fit son apparition, il y a près tine - Mercure et Jupiter.
de 2 000 ans, le culte des Selon le récit, "le prêtre de
dieux mythiques de la Grèce Zeus, dont le temple était
et de Rome était très en fa· devant la ville, amena aux
veur. En Asie Mineure, ces portes des taureaux et des
divinités étaient encore ado· guirlandes et voulait offrir
rées sous leur nom grec. des sacrifices avec les fou·
C'est pourquoi, après que les les". (Actes 14:8· 18.) Paul et
apôtres Paul et Barnabas eu- Barnabas eurent beaucoup
rent opéré une guérison, les de peine à persuader la foule
habitants de Lystres ( aujour· de ne pas leur offrir des sa-
d'hui en Turquie) les quali· crifices. Voilà qui montre à
fièrent de "dieux" et les ap· quel point les peuples du
pelèrent respectivement passé prenaient à cœur leur
Hermès et Zeus, et non pas mythologie.
Jésus Christ lorsqu'il parle d'un certain "Jésus, homme sage,
si toutefois il faut l'appeler un homme". Il ajoute: "Pilate
[l'a] condamné( ... ). Et le groupe appelé d'après lui celui des
Chrétiens n'a pas encore disparu*." - Voir Marc 15:1-5, 22-
26; Actes 11 :26.
4
3 Voilà pourquoi l'apôtre Pierre, qui fut témoin oculaire
de la transfiguration de Jésus, écrivit avec une pleine con-
viction: "Non, ce n'est pas en suivant des fables [grec mu-
thos] ingénieusement imaginées que nous vous avons fait
connaître la puissance et la présence de notre Seigneur Jésus
Christ, mais c'est pour être devenus témoins oculaires de sa
magnificence. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire,
quand des paroles comme celles-ci furent portées jusqu'à
lui par la gloire magnifique: 'Celui-ci est mon Fils, mon
bien-aimé, que moi j'ai agréé.' Oui, ces paroles, nous les
avons entendues qui étaient portées depuis le ciel, alors que
nous étions avec lui sur la sainte montagne." - 2 Pierre
1:16-18#.
44
Lorsque l'opinion d' "experts" s'oppose à la Pa-
role de Dieu, nous nous devons d'appliquer le principe posé
plus haut, savoir: "Alors de quoi s'agit-il? Si quelques-uns
n'ont pas fait montre de foi, leur manque de foi va-t-il ren-
dre inopérante la fidélité de Dieu? Que ce ne soit jamais le
cas! Mais que Dieu soit reconnu véridique, tout homme fût-
il reconnu menteur, comme c'est écrit: 'Afin que tu ap-
paraisses juste dans tes paroles et que tu sois victorieux lors-
qu'on te juge.'" - Romains 3:3, 4.
• Antiquités judaïques, traduction de G. Mathieu & L. Herrmann,
pp. 145, 146, tome quatrième.
" Vous trouverez de plus amples renseignements sur le christianisme
au chapitre 10.
À la recherche
de l'inconnu par
la magie et le spiritisme
"H OMMES d'Athènes, je vois qu'en toutes choses
vous êtes, semble-Hl, plus que les autres, voués à la crainte
des divinités." (Actes 17:22). C'est en ces termes que l'apôtre
chrétien Paul s'adressa à des gens rassemblés sur !'Aréopage,
ou colline de Mars, dans l'antique cité d'Athènes. Pourquoi
cette remarque? Peu auparavant, Paul s'était aperçu que "la
ville était pleine d'idoles". (Actes 17: 16.) Mais qu'avait-il ob-
servé au juste?
2
Sans nul doute, cette ville cosmopolite offrit aux re-
gards de Paul une pléiade de dieux grecs et romains dont le
culte, à l'évidence, se mêlait étroitement à la vie des gens.
Parce qu'ils ne voulaient pas risquer d'offenser une divi-
nité influente ou redoutable en négligeant de la vénérer, les
Athéniens avaient même pris soin d'introduire dans leurs
dévotions le culte d'un "Dieu inconnu". (Actes 17:23.) Leur
crainte des divinités était donc bien réelle.
3 La crainte des divinités, notamment de dieux inconnus,
D'autres
participent
à des séances
de spiritisme,
se servent de oui-ja,
de boules de cristal
et de tarots,
ou se font dire
la bonne aventure.
26
En Orient, comme en Occident, on a également donné
dans diverses formes de divination. Les Grecs venaient con-
sulter leurs oracles à propos des grands événements politi-
ques et sur des questions privées, telles que le mariage, les
voyages ou les enfants. L'oracle le plus célèbre se trouvait
à Delphes. Ses réponses, censées émaner du dieu Apollon,
étaient données par une prêtresse, la Pythie, sous la forme
de sons inarticulés que les prêtres interprétaient et transfor-
maient en vers ambigus. Un exemple type fut cette réponse
que reçut Crésus, roi de Lydie: "Si Crésus franchit l'Halys, il
détruira un grand empire." Mais en fait d'empire, ce fut le
sien qui fut détruit. Crésus fut en effet vaincu par Cyrus le
Perse lorsqu'il franchit l'Halys pour envahir la Cappadoce.
27 En Occident, l'art de la divination atteignit des som-
fois pas nié l'existence des "dieux" et des "seigneurs" que les
hommes invoquent au moyen de la magie, de la divination
et des sacrifices. Pourquoi? L'apôtre en a donné la raison un
peu plus loin dans sa lettre: "Mais je dis que les choses que
45. A quelle question les chrétiens du 1er siècle ont-ils dû répondre
relativement aux offrandes de nourriture faites aux idoles?
46. Que croyaient Paul et les premiers chrétiens à propos de Dieu?
47. Comment Paul a-t-il dévoilé la véritable identité de 'ceux
qu'on appelle dieux et seigneurs, soit au ciel, soit sur la terre'?
À la recherche de l'inconnu 93
sacrifient les nations, elles les sacrifient à des démons et non
à Dieu." (1 Corinthiens 10:20). En rendant un culte à leurs
dieux et à leurs seigneurs, les nations adoraient en réalité
les démons, des créatures angéliques, ou spirituelles, qui se
sont rebellés contre le vrai Dieu et ralliés à leur chef, Satan
le Diable. - 2 Pierre 2:4; Jude 6; Révélation 12:7-9.
48
Il n'est pas rare que des gens prennent en pitié les
peuples réputés primitifs, autrefois esclaves de leurs super-
stitions et de leurs craintes. Ils disent éprouver de la répu-
gnance pour les sacrifices sanglants et les rites cruels, à juste
titre d'ailleurs. Il n'empêche que le vaudou, le satanisme et
même les sacrifices humains sont toujours d'actualité. Ces
pratiques, extrêmes peut-être, montrent cependant que
l'intérêt pour l'occultisme ne se dément pas. "Divertisse-
ment anodin", ou objet de curiosité au départ, ses effets
sont souvent tragiques, et parfois mortels. Il est certaine-
ment sage de prendre en compte cet avertissement biblique:
"Gardez votre équilibre, soyez vigilants. Votre adversaire, le
Diable, comme un lion rugissant, circule cherchant à dévo-
rer quelqu'un." - 1 Pierre 5:8; Esaïe 8:19, 20.
49 Après nous être arrêtés sur les origines de la religion,
L'hindouisme
Àla recherche de la Délivrance
"Dans la société hindoue, il est de coutume, sitôt levé, d'al-
ler se baigner à la rivière, ou de prendre un bain chez soi
s'il n'y a pas de cours d'eau à proximité. C'est là, pense-
t-on, un moyen de se purifier. Après quoi, toujours à jeun,
on se rend au temple pour faire des offrandes de fleurs et
de nourriture au dieu de la localité; des fidèles lavent
l'idole et l'enduisent de poudre rouge et jaune.
"Presque toutes les maisons ont un coin de mur, parfois
même une pièce entière, réservé au culte de la divinité que
s'est choisie la famille. Dans certains endroits, on rend un
culte fervent à Ganesha, le dieu à tête d'éléphant. On
s'adresse tout particulièrement à lui pour faire réussir une
entreprise, car il a, croit-on, le pouvoir d'enlever les obsta-
cles. Ailleurs, on accordera peut-être la préférence à
Krishna, à Râma, à Shiva, à Durgâ ou à d'autres divinités
encore." - Tara C., Katmandou, Népal.
~
Le temple
d'or
des sikh
à Amritsar,
dans le Pendjab
(Inde).
@
Le turban blanc
désigne une personne sainte
menant une vie exemplaire.
Ct
le turban noir
rappelle la persécution
des sikh par les Britanniques
en 1919.
les autres couleurs
relèvent du goût de chacun.
Au cours d'une cérémonie,
un prêtre sikh relate
l'histoire des armes sacrées.
l'interprétation de Sir John Marshall. Il affirme au contraire
que ces pierres que l'on vénérait, certaines sous le nom de
Siva-linga, symbolisaient à l'origine le "feu du ciel, ou encore
le soleil et le feu qu'il dégage, c'est-à-dire ses rayons". (The
Rigvedic Culture of the Pre-Historie Indus.) Il fait valoir qu' "au
départ le culte du sexe ( ...) n'était pas d'essence religieuse,
qu'il n'est qu'un sous-produit et une perversion de sa forme
première. Ce sont les gens qui ont ramené à leur niveau des
concepts trop élevés qu'ils n'étaient pas à même de com-
prendre". Il retourne ensuite l'argument contre les Occiden-
taux qui décrient l'hindouisme, en rappelant que les chré-
tiens vénèrent la croix, un symbole phallique d'origine
païenne, ce qui fait d'eux "les fervents d'un culte du sexe".
9 Avec le temps, les croyances, les mythes et les légendes
de l'Inde ont été couchés par écrit. Ils forment à présent les
textes sacrés de l'hindouisme. En dépit de leur volume
considérable, ces écrits ne cherchent pas à présenter la
religion hindoue comme un bloc uniforme.
Les textes sacrés de l'hindouisme
10 Les textes les plus anciens forment le Veda, un recueil
d'hymnes et de prières divisé en quatre parties: le Rig-Veda,
le Sama- Veda, le Yajur- Veda et l'Atharva-Veda. Sa rédaction,
qui s'est étalée sur plusieurs siècles, s'est achevée aux alen-
tours de l'an 900 avant notre ère. La littérature védique s'est
par la suite enrichie d'autres documents, parmi lesquels les
Brâhmana et les Upanishad.
11
Rédigés au plus tôt vers l'an 300 avant notre ère, les
Brâhmana s'attachent à définir la bonne façon d'exécuter les
rites et les sacrifices domestiques ou publics, dont ils com-
mentent avec minutie la signification profonde. Les Upani-
10. Quels sont quelques-uns des textes les plus anciens de l'hin-
douisme?
11. a) En quoi les Brâhmana et les Upanishad diffèrent-ils?
b) Quelles doctrines sont exprimées dans les Upanishad?
102 L'humanité à la recherche de Dieu
shad (littéralement, "assis aux pieds d'un maître"), connus
également sous le nom de Vedânta, furent consignés entre
600 et 300 avant notre ère. Ce sont des traités sur ce qui, dans
la philosophie hindoue, détermine chaque pensée et chaque
action. C'est dans ces écrits que se trouvent exprimées la
doctrine du samsâra (transmigration de l'âme) et celle du
Karma (croyance selon laquelle la condition présente d'un
individu résulte des actions accomplies lors d'une vie anté-
rieure).
12
Mentionnons aussi un autre groupe de textes, les Pu-
râna, longs récits allégoriques qui décrivent les nombreuses
actions légendaires des dieux, des déesses et des héros
hindous. Le vaste catalogue sacré hindou renferme aussi des
épopées, le Râmaya'(la et le Mahâbhârata. La première relate
l'histoire du "Seigneur Râma, ( ... ) le personnage le plus
glorieux de la littérature sacrée", pour reprendre les propos
de A. Parthasarathy. Le Râmaya'(la, qui jouit d'une immense
popularité auprès des hindous, fut rédigé vers le N e siècle
avant notre ère. Il raconte les aventures du héros Râma
(Râmachandra ), que les hindous considèrent comme la per-
sonnification du fils, du frère et du mari idéal. Il passe pour
le septième avatâra (incarnation) de Vishnu, et son nom est
souvent utilisé dans les formules de salutation.
13 Selon Bhaktivedanta Swami Prabhupâda, fondateur de
Culte
jaïna
aux pieds
d'une statue
de saint
Gomateshvara
haute de
17mètres,
dans le Karnâtaka
(Inde).
\
Nonnes jaïna
portant
le mukha-vastrlka,
ou écran,
pour éviter de tuer
un insecte
en l'avalant.
Mahâtma
Gândhî
(1869-1948),
illustre
leader
hindou
et défenseur
de l'ahimsâ.
Le culte
du serpent
se pratique
surtout
au Bengale.
La divinité
des serpents
a pour nom
Manasâ.
~elques dieux et déesses de l'hindouisme
truction. On la représente souvent avec
~
une longue langue rouge qui lui sort de
la bouche.
Krishna: huitième incarnation de
Vishnu et divinité espiègle de la Bhaga·
vad·Gïta. Il est l'amant des gopî, ou va·
chères.
Aditî: mère des dieux; déesse du ciel.
L'Infini (s'écrit alors Aditi ). Lakshmî: déesse de la beauté et de la
Agni: dieu du feu. chance; parèdre de V1Shnu.
Bouddha: Gautama, fondateur du Manasâ: divinité des serpents.
bouddhisme; les hindous voient en lui Manu: progéniteur de la race humaine;
une incarnation ( avatâra) de Vishnu. il fut sauvé du déluge par un grand pois·
Brahmâ: le Dieu Créateur, principe de son.
la création de l'univers. Un des dieux de Mitra: dieu de la lumière. Les Romains le
la Tri.mûrti (triade). connaissaient sous le nom de Mithra.
Brahman, ou Brahm: la réalité su· Nandi: le taureau, monture de Shiva.
prême et cranscendante de l'univers, re·
présenté par la syllabe OM ou AUM Nâtarâja: Shiva dansant au milieu d'un
(voir son symbole ci-dessus). On l'assi· cercle de flammes.
mile aussi à l' Atman. Certains hindous Pârvatî ou Umâ: parèdre de Shiva Elle
considèrent le Brahman comme un paraît également sous les traits des dées·
principe divin impersonne~ ou !'Ultime ses Durgâ ou Kâlî.
Réalité.
Prajâpati: Créateur del'univers, "Sei·
Durgâ: épouse ou sha.kti de Shiva; gneur des créatures", père des dieux, des
identifiée à Kâlî. démons et de toutes les autres créatures.
Ganesha: fils de Shiva, dieu à tête Il recevra par la suite le nom de
d'éléphant, "Celui qui enlève les obsta· Brahmâ.
des", dieu de la chance. On le nomme Purusha: "homme cosmique", dont le
aussi Ganapati et Gajânana. démembrement fut à l'origine des quatre
Gangâ: une des épouses de Shiva et grandes castes.
personnification du Gange. Râdhâ: compagne de Krishna.
Hanumân: dieu singe, fidèle disciple de Râma, Râmachandra: septième incar·
Râma. nation de Vishnu. L'épopée du Ra·
Himâlaya: "domaine des neiges", père maya~a relate l'histoire de Rima et de
de Pârvatî. sa femme Sîtâ.
Kâlî: parèdre noire de Shiva (sa Sarasvatî: déesse du savoir et sha.kti de
sha.kti) et déesse sanguinaire de la des· Brahmâ le Créateur.
De gaucheà droite en tournant: Nâtarâja (Shiva dansant); Sarasvaû;
Krishna; Durgâ (Kâlî).
Shashth1: déesse qui protège la femme Soma: terme qui désigne une divinité
et l'enfant lors de l'accouchement et une drogue; l'élixir de longue vie.
ShiVll: dieu de la fertilité, de la mort et Vishnu: le Conservateur de la vie; le
troisième membre de la Trimûrti.
de la destruction; un des membres de la (Sources: Dictionnaire de la dvilisation
Trimûrti. Il a pour symboles le trident indienne; Dictionnaire de la sagesse
et le pballus. orientale.)
Vishnu, en compagnie de son épouse Lakshmî, repose
sur les anneaux enroulés du serpent Ananta, tandis que s'élève
de son nombril un lotus portant le dieu Brahmâ à quatre têtes.
'INDE
Le Brahmâ'IJ4,a-Purâ'JJ,a ajoute:
"Un seul bain dévotionnel dans les eaux pures de la Gangâ
protège la famille de centaines de milliers de dangers. Les pé-
chés accumulés de génération en génération sont effacés. Il
suffit de se plonger dans la Gangâ pour être immédiatement
purifié."
37 Les hindous se pressent sur les berges du Gange pour
Le bouddhisme:
Àla recherche de l1llumination,
mais sans Dieu
Ru connu hors d'Asie au début du xxe siècle, le boud-
dhisme est aujourd'hui une des grandes religions mondia-
les. Beaucoup d'Occidentaux sont surpris de le voir
s'implanter jusque dans leur voisinage. Sa propagation
s'explique en grande partie par la présence de réfugiés un
peu partout dans le monde. Des communautés asiatiques
assez importantes se sont notamment fixées en Europe de
l'Ouest, en Amérique du Nord et en Australie. Et lorsque les
immigrants, dont le nombre va croissant, s'installent dans
un pays d'adoption, ils apportent leur religion avec eux.
C'est ainsi que de plus en plus d'Occidentaux se trouvent
pour la première fois au contact du bouddhisme. Ajoutons
le laxisme et l'appauvrissement spirituel des Eglises tradi-
tionnelles, et l'on comprendra pourquoi certains se conver-
tissent à cette "nouvelle" religion. - 2 Timothée 3:1, 5.
2
Selon !'Annuaire 1989 de !'Encyclopédie britannique, le
bouddhisme totaliserait quelque 300 millions d'adeptes,
dont 200000 en Europe occidentale, 200000 en Amérique
du Nord, 500000 en Amérique latine et 300000 en Union
soviétique. La plupart des fidèles, cependant, vivent dans
des pays d'Asie, tels que Sri Lanka, Myanma (la Birmanie), la
1. a) Quelle place le bouddhisme a-t-il prise dans la société occi-
dentale? b) Comment s'est-il propagé en Occident?
2. Où trouve-t-on aujourd'hui des adeptes du bouddhisme?
Le bouddhisme: À la recherche de l 'illumination 129
Thaïlande, le Japon, la Corée et la Chine. Mais, se deman-
dera-t-on, qui était le Bouddha? Comment le bouddhisme
a-t-il pris naissance? Quels sont ses enseignements et ses
pratiques?
Le problème des sources
3 "La vie du Bouddha nous apparaît surtout à travers les
textes canoniques, dont les plus riches et les plus complets
ont été rédigés en pâli, une ancienne langue de l'Inde." (Les
religions dans le monde - de ! 'Antiquité à nos jours [angl. ]).
En clair, cela signifie que l'on ne dispose d'aucune source
d'époque susceptible de nous renseigner sur Siddhârtha
Gautama, le fondateur du bouddhisme, qui vivait dans le
nord de l'Inde au VIe siècle avant notre ère. C'est là, bien sûr,
une première difficulté. Une autre, plus sérieuse encore, est
de savoir à quand remontent les "textes canoniques" et
comment ils ont été élaborés.
4
D'après la tradition bouddhique, 500 moines se réuni-
rent en concile peu après la mort de Gautama pour fixer
l'enseignement authentique du Maître. Les lettrés boud-
dhistes et les historiens ne sont pas unanimes à reconnaître
l'historicité de ce concile. Retenons toutefois que selon les
textes bouddhiques eux-mêmes, l'enseignement authenti- 1
que établi à cette occasion ne fut pas couché par écrit, mais
confié à la mémoire des disciples. La rédaction des textes
sacrés ne devait intervenir que bien plus tard.
5 Si l'on se réfère à des chroniques sri-lankaises du IVe et
1er siècle avant notre ère. Les autres récits de la vie du Boud-
dha n'auraient pas été consignés avant le 1er, voire le vesiècle
de notre ère, soit près d'un millénaire après sa mort.
6 Comme le relève un dictionnaire (Abingdon llictionary
Bérurès
INDE
SRI LANKA
- Ill' SIÈO.EAVANTNOTREÈRE
- 1« SIÈa.EAVANTNOTREÈRE
- 1« SIÈa.EDENOTREÈRE
-1~.:-c~~-·
- IV' SlÈa.E DE NOTRE ÈRE
-
-
VI'
VII'
SIÈa.EDENOTREÈRE
SIÈa.EDENOTREÈRE
' - - ..••. -....._. ""1'
~ _, ·-.
se creusa peu à peu entre les laïcs et les moines absorbés par
les spéculations philosophiques et métaphysiques. La perte
du soutien royal et l'assimilation de croyances et de prati-
ques hindoues hâtèrent, elles aussi, le recul du bouddhisme
en Inde. Les lieux saints du bouddhisme, tels Lumbinî, où
naquit Gautama, ou Bodhgayâ, là où il aurait atteint l' "Il-
lumination", tombèrent en ruines. Au xme siècle, le boud-
dhisme avait presque disparu de son pays d'origine.
24 Au cours du xxe siècle, le bouddhisme a dû affronter
lJ bouddhisme et Dieu
"Le bouddhisme enseigne le moyen de cultiver une bonté
et une sagesse parfaites sans l'aide d'un Dieu personnel;
d'acquérir la connaissance suprême sans 'révélation'; ( ... )
d'être racheté sans racheteur, de gagner un salut dans le-
quel chacun est son propre sauveur." - Le message du
bouddhisme ( angl. ), du Bhikkhu Subhadra, cité dans
Qu'est-ce que le bouddhisme? (angl. ).
Les bouddhistes sont-ils galité des chances, par des
donc athées? L'ouvrage inti- souffrances et par des luttes
tulé Qu'est-ce que le boud- continuelles."
dhisme?, publié par la loge Ainsi, en théorie, le boud-
bouddhique de Londres, ré-
pond: "Si par athéisme on dhisme ne prône pas la
entend signifier le rejet d'un croyance en Dieu ou en un
Dieu personnel, alors nous Créateur. Pourtant, dans
sommes athées." On lit en· presque tous les pays où il se
core: "Un esprit évolué ac- pratique, on trouve des tem-
cepte tout aussi facilement ples bouddhiques et des
l'idée d'un univers régi par stûpa; les images et les reli-
une Loi éternelle que la no- ques de différents Bouddha
tion d'un personnage éloi· ou Bodhisattva reçoivent des
gné qu'il ne verra peut-être prières, des offrandes et le
jamais, qui demeure il ne culte des dévots. Le Boud-
sait où, et qui, à un certain dha, qui n'a jamais prétendu
moment, a créé à partir de être Dieu, est néanmoins de-
rien un Univers hostile, mar- venu un dieu au plein sens
qué par l'injustice, par l'iné- du terme.
de la masse des fidèles, sensibles à ses aspects pratiques.
Cette attitude libérale favorisa toutefois l'éclosion d'une di-
versité de mouvements et de cultes.
30
Au nombre des sectes mahâyâniques qui se sont déve-
loppées en Chine et au Japon, citons l'école bouddhique de
la Terre pure et celle du Zen. La première est axée sur la foi
dans le pouvoir salvateur de Bouddha Amida, qui promit à
ses fidèles qu'ils renaîtraient sur la Terre pure, le paradis de
l'Ouest. De ce lieu de joie et de délices, peuplé de dieux et
d'humains, il serait ensuite facile d'accéder au Nirvâna. En
répétant - jusqu'à plusieurs milliers de fois par jour - la
prière "Je mets ma confiance en Bouddha Amida", le dévot
se purifie dans l'espoir de parvenir à !'Illumination ou de
renaître dans le paradis de l'Ouest.
1
3 Le bouddhisme Zen (l'école Chan en Chine) tire son
nom de la pratique de la méditation. Les termes chan (en
chinois) et zen (en japonais) répondent en effet au sanskrit
dhyâna, que l'on traduit par "méditation". Cette discipline
ne privilégie guère l'étude, les bonnes actions et les rites; on
peut atteindre à !'Illumination aussi simplement qu'en mé-
ditant sur des questions de nature paradoxale, par exemple:
'Quel son émet une seule main qui claque?' ou: 'Que trouve-
r-on là où il n'y a rien?' Le côté mystique du bouddhisme
Zen aime à s'exprimer dans les arts raffinés: composition
florale, calligraphie, peinture à l'encre, poésie, jardi-
nage, etc., autant de domaines qui ont valu au zen un accueil
favorable en Occident. Des centres de méditation zen sont
ouverts aujourd'hui dans de nombreux pays occidentaux.
32 On trouve en dernier lieu le bouddhisme tibétain, ou
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1
vient du terme hébreu roua(t qui désigne la force vitale ani-
mant toutes les créatures vivantes, les humains comme les
animaux (Ecclésiaste 3:18-22). On relève cependant une
différence capitale: la roua(t est une force impersonnelle qui
ne possède pas de volonté propre ni ne conserve la person-
nalité ou une caractéristique quelconque du défunt. Elle ne
transmigre pas non plus dans un autre individu à la mort,
mais 'retourne au vrai Dieu qui l'a donnée'. En d'autres ter-
mes, l'espérance de revivre - par une résurrection - dé-
pend entièrement de Dieu. - Jean 5:28, 29; Actes 17:31.
Le Nirvtlna: accéder à l'inaccessible?
45 Examinons à présent ce qu'a enseigné le Bouddha à
propos de l'Illumination et du salut. Dans le bouddhisme, le
salut est interprété avant tout comme le dégagement de la
loi du Karma et du samsâra, comme l'accession au Nirvâna.
Qu'est-ce donc que le Nirvâna? Les textes bouddhiques af-
firment qu'on ne peut ni le décrire ni l'expliquer, mais seu-
lement en faire l'expérience. Ce n'est pas un lieu céleste où
vont les morts, mais plutôt un état accessible à tous, dès la
vie présente. Par lui-même, le mot "Nirvâna" signifierait
"exsufflation, extinction". On l'a donc défini comme la ces-
sation de toute passion et de tout désir; l'absence de toute
sensation, telle que la douleur, la peur, la privation, l'amour
ou la haine; un état de paix ininterrompue, de repos, d'im-
mutabilité. Le Nirvâna apparaît essentiellement comme
l'abolition de l'existence individuelle.
46 Dans l'enseignement du Bouddha, l'Illumination et le
1
qu'enregistre le bouddhisme depuis quelque temps, !'Ency-
clopédie universelle (japonais) tient ces propos: "Plus l'étude
du bouddhisme devient complexe, plus elle s'éloigne de
son but premier: guider l'homme. Ainsi considéré, ce retour
à une étude rigoureuse du bouddhisme ne traduit pas né-
cessairement un regain de vitalité. Force est plutôt de cons-
tater que lorsqu'une religion devient l'objet d'une métaphy-
sique savante, c'est qu'elle inspire de moins en moins une
foi vivante."
49 Au centre du bouddhisme, il y a l'idée que l'Illumina-
"'
~~~~~~~~·CHAPITRE7~~~~~~~~
Taoïsmt; et confucianisme
A la recherche
de la voie du ciel
Le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme sont
les trois grandes religions de la Chine et de
!'Extrême-Orient. A la différence du bouddhisme
toutefois, les deux premières n'ont pas pris une am-
pleur mondiale, leur rayonnement restant essentiel-
lement limité à la Chine et aux peuples de culture
chinoise. Bien que le nombre de leurs pratiquants
n'ait pas été officiellement recensé en Chine, on
peut affirmer que, pris ensemble, le taoïsme et le
confucianisme ont nourri la vie religieuse d'un
homme sur quatre au cours des deux millénaires
écoulés.
il
trine". Les Chinois estimaient que l'har-
monie et l'ordre perceptibles dans l'uni-
vers étaient des manifestations du Dao,
une sorte de volonté divine ou de loi
omniprésente régulant l'univers. En
d'autres termes, ils ne croyaient pas Le Dao,
l'univers régi par un Dieu créateur, mais 'la Voie
liaient la cause de toute chose à une
providence, à une volonté céleste ou, de
plus simplement, au ciel lui-même. l'homme'.
4
Transposant la notion de Dao à la
société humaine, les Chinois pensaient qu'il y a une façon
naturelle et correcte de faire chaque chose, que tout ce qui
existe, y compris l'être humain, doit occuper la place qui lui
échoit et remplir sa fonction propre. Ils croyaient, par
exemple, que si le souverain s'acquittait de ses devoirs en
3. a) Définissez Je concept chinois du Dao. b) Quelle cause pre-
mière les Chinois substituaient-ils au Créateur? (Voir Hébreux 3:4.)
4. Comment les Chinois transposèrent-ils la notion de Dao dans la
société humaine? (Voir Proverbes 3:5, 6.)
Taoïsme et confucianisme 163
gouvernant avec justice et en veillant à accomplir les rites
sacrificiels dus au ciel, la nation connaîtrait la paix et pros-
pérerait. De même, si le peuple se montrait disposé à cher-
cher la Voie, ou Dao, et à l'observer, l'harmonie, la paix et
l'efficacité s'installeraient partout. Si par contre il la contra-
riait, ou lui résistait, il n'en résulterait que chaos et désastre.
5 Cette volonté d'établir l'accord avec le Dao pour ne pas
~;n;~Ir :; :·:O:~bLê
Q)gl)Q~J -- :•:im:.D:::®·J;J)
im!:O:•JID'!>=l•J! :.g.:ign)~î§I
g~tQ:t)g(1i,- '•@:l:O:·~·:O
~g~tgl!g•, \f:tj~XQ(rill:1
Laozi,
O:·mg:i:i:@J:·:t: ~ , .! ·~:@~:â·:@:.:o .
le fondateur m,n:·®:i:r:i:.:@ r~ ) 1Q'.·w>J·:@i::;
du taoïsme, 5:.:êKO•®:i~ .\,,..-.:.. ::@J'.'.:O:·l!!üU\
monté füiéF@!ô:•:@ W1a /J' > tQJg(iQi@;
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ce récit. Quoi qu'il en soit, le livre qui vit le jour reçut le nom
de Daode jing (Tao Te King; rendu généralement par "Livre
de la Voie et de la Vertu") et il passe pour le pilier du taoïsme.
Il est rédigé en vers concis et sibyllins, dont certains ne se
composent que de trois ou quatre mots. Le laconisme de la
forme et la modification du sens de certains caractères
utilisés par Laozi ont donné lieu à plus d'une interprétation.
Un aperçu du "Daode jing"
9Tout au long du Daode jing, Laozi discourt sur le Dao,
la voie suprême de la nature, qu'il transpose à toutes les
sphères de l'activité humaine. Pour donner un aperçu du
Daode jing, nous nous servirons dans ce chapitre de la
traduction récente de Ma Kou, préfacée et adaptée par Marc
de Smedt. Au sujet du Dao, nous lisons:
8. a) Quel livre Laozi aurait-il rédigé? b) Pourquoi ce livre a-t-il
donné lieu à plus d'une interprétation?
9. Comment Laozi décrivit-il le Dao dans le Daode jing?
arbres courbés et
sages solitaires...
Ces thèmes populaires
de la peinture
paysagiste
chinoise évoquent
l'idéal taoïste:
vivre en harmonie
avec la nature.
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,, ~Ji' ail 7'.. ~ Fa ~i ~ ~~ En haut, les cinq classiques,
ll]f o T !Y• ·-rr· · rn o "'"'
_,: • !ln 2j3: !~ .U; :tf. Ill!! 7f. et à gauche, un extrait de la Grande Étude
:t; ~~* 0- !i1- (tJJt fi} ~ ~ (un des Quatre Livres), cité
! i!n:~ ~ :;;:~ !/W 2'=' ~I\: à la page 180.
~!Il~~:~~~~~
rlN
110 iTri :tŒl , .FitŒ
7Alo.
1ê
df&_
~o
Confucius,
le grand sage
de la Chine,
est vénéré
comme
un enseignant
en matière
de morale
et d'éthique.
32 Ce principe confucéen a pour nom li, terme qui signifie
Leshinto
À la recherche de Dieu au japon
"Mon père était prêtre shintô. On nous apprit en consé-
quence à déposer chaque matin un bol de riz cuit à la va-
peur et un verre d'eau sur le kamidana [autel familial
shintô ) avant de prendre notre petit déjeuner. Nos dévo-
tions terminées, nous descendions le bol et mangions le
riz. ]'avais la conviction que ce rite nous vaudrait la pro-
tection des dieux.
"Avant d'acheter une maison, nous avons pris soin de
consulter un chamane (un médium) pour nous assurer
que notre nouvelle maison était favorablement située
par rapport à l'ancienne. Il nous signala que des démons
se tenaient à trois de nos portes et nous prescrivit d'ob-
server le rituel de purification préconisé par mon père.
Nous avions donc l'habitude de purifier ces endroits
avec du sel une fois par mois." - Mayumi T.
Fidèle
du shintô
invoquant la
bienveillance
des dieux.
commençait à s'implanter au Japon. "'La religion nationale
du Japon' ( ...) est bien sûr antérieure à l'introduction du
bouddhisme, précise Sachiya Hiro, spécialiste des religions
japonaises, mais elle existait au niveau subconscient, sous la
forme de coutumes et d' 'usages'. Avec l'arrivée du boud-
dhisme, on a pris conscience que ces usages constituaient
une religion autochtone, distincte du bouddhisme venu de
l'étranger." Comment cette religion japonaise s'est-elle déve-
loppée?
4
Il est difficile de déterminer avec précision à quel mo-
ment est né le shintô primitif, la "religion nationale du
Japon". Après la création des premières rizières, "la rizicul-
ture ne pouvait être pratiquée que par des communautés
stables et bien organisées, lit-on dans une
~'*'
encyclopédie (Kodansha Erzcyclopedia of
]apan). C'est alors qu'apparurent les rites
agricoles, qui allaient occuper une grande
place dans le shintô". Les peuples anciens
~~
se donnèrent quantité de dieux de la na-
ture et se mirent à les vénérer.
5 Outre l'adoration de ces divinités, la
L'empereur
Hirohito
(sur 1' estrade)
était adoré
comme le descendant
de la déesse du Soleil.
de ses théologiens les plus éminents. Désireux de remonter
aux sources de la culture japonaise, Motoori entreprit l'étude
des classiques et plus particulièrement des textes shintô du
Kojiki. Il enseignait la suprématie d'Amaterasu-ô-mikami, la
déesse du Soleil, et imputait vaguement les phénomènes
naturels aux autres dieux. S'il faut en croire Motoori, la
providence divine est imprévisible, et c'est être irrévéren-
cieux que d'essayer de la comprendre. Sa pensée pourrait
tenir dans cette formule: ne posez aucune question et sou-
mettez-vous à la providence divine. - Esaïe 1:18.
20
Un de ses disciples, Atsutane Hirata, élargit la thèse de
Motoori et tenta de purifier le shintô de toute "contamina-
tion" chinoise. Comment s'y prit-il? Il fusionna tout bonne-
ment le shintô avec la théologie "chrétienne" apostate. Com-
parant Amenominakanushi-no-kami, un dieu mentionné
dans le Kojiki, au Dieu du "christianisme", il flanquait ce
Maître de l'univers de deux divinités subordonnées, le
"haut et auguste Kami merveilleux qui produit (Takami-
musubi-no-kami) et le divin Kami merveilleux qui produit
(Kami-musubi-no-kami), qui semblent figurer les principes
mâle et femelle". (Les religions au japon, angl.) Il adopta
même la croyance au dieu en trois personnes du catholi-
cisme, quoique ce concept ne devînt jamais la clef de voûte
du shintô. Avec le temps, cependant, l'amalgame opéré par
Hirata entre "christianisme" et shintô fit pénétrer dans la
pensée shintô la notion de monothéisme telle qu'on la
trouvait dans la chrétienté. - Esaïe 40:25, 26.
21
La théologie conçue par Hirata fournit une armature
idéologique à "la vénération du souverain", mouvement qui
provoqua la chute de la dictature militaire féodale des
20, 21. a) Quelle méthode un théologien shintô utilisa-Hl pour
tenter de purifier le shintô de la "contamination" chinoise? b) A
quel mouvement la philosophie de Hirata donna-t-elle son arma-
ture idéologique?
Le shintô: À la recherche de Dieu au japon 199
shogun et conduisit à la restauration du pouvoir impérial en
1868. Le gouvernement impérial rétabli, les disciples de
Hirata furent nommés fonctionnaires d'une "administration
des cultes" et se firent les champions d'un mouvement
visant à faire du shintô la religion d'Etat. Aux termes de la
nouvelle constitution, l'empereur passait pour un descen-
dant direct de la déesse du Soleil Amaterasu-ô-mikami et sa
personne était jugée "sacrée et inviolable". C'est ainsi qu'il
devint le dieu suprême du shintô d'Etat. - Psaume 146:3-5.
L' "Édit sacré" du shintô
22
Si le shintô pouvait se prévaloir d'un ensemble de
prières, de rites et de textes anciens (le Kojiki, le Nihonshoki
et le Engishiki), le shintô d'Etat se devait lui aussi de posséder
un livre sacré. En 1882, l'empereur Meiji émit un rescrit
impérial intéressant les soldats et les marins. Comme ce
document émanait de l'empereur, les Japonais virent en lui
un édit sacré qui fit bientôt l'objet de la méditation quoti-
dienne des hommes enrôlés dans l'armée. Une idée s'en
dégageait particulièrement: il fallait, avant toute autre dette
ou obligation, s'acquitter de ses dettes et de ses obligations
envers l'empereur divinisé.
23 Les textes sacrés du shintô s'enrichirent d'un nouvel
, Lejudaïsme
A la recherche de Dieu
par! 'Écriture et la tradition
MOÏSE, Jésus, Mahler, Marx, Freud, Einstein ... Qu'avaient
tous ces hommes en commun? Tous étaient Juifs, et tous ont
à leur manière exercé une influence sur l'histoire et sur la
culture de l'humanité. Indéniablement, les Juifs se distin-
guent depuis des milliers d'années. La Bible elle-même en
témoigne.
2
A la différence d'autres religions et cultures anciennes,
le judaïsme a un fondement historique, et non mythologique.
Néanmoins, certains poseront peut-être cette question: Les
Juifs forment une minorité si infime - ils ne sont que
quelque 18 millions sur plus de 5 milliards d'humains - à
quoi bon s'intéresser à leur religion?
Pourquoi s'intéresser au judaïsme
3L'une des raisons est que la religion juive a une histoire
longue de quelque 4 000 ans et que d'autres grandes religions
sont plus ou moins redevables à ses Ecritures. (Voir l'encadré
de la page 220.) Le christianisme, par exemple, fondé par
Jésus (hébreu Yéshoua '),un Juif du 1er siècle, a ses racines dans
1, 2. a) Quels sont quelques Juifs célèbres qui ont influencé l'his-
toire et la culture de l'humanité? b) Quelle quesùon certains
poseront-ils peut-être?
3, 4. a) De quoi se composent les Ecritures hébraïques? b) Quelles
sont quelques-unes des raisons pour lesquelles nous devnons exa-
miner la religion juive et ses racines?
Le judaïsme: À la recherche de Dieu 205
Abram
(Abraham),
l'ancêtre
des Juifs,
adorait
Jéhovah Dieu
ilyaprès
de4000ans.
Scribe juif
copiant
un texte
hébreu.
et les pèlerinages au temple. On pouvait dès lors pratiquer le
judaïsme n'importe où, n'importe quand, dans n'importe
quel contexte culturel. Les rabbins couchèrent la loi orale par
écrit, non sans avoir compilé des commentaires sur elle, puis
des commentaires sur les commentaires; l'ensemble devint
connu sous le nom de Talmud. - Voir l'encadré des pa-
ges 220 et 221.
23
Quel fut le résultat de ces diverses influences? Dans son
livre intitulé Les juifs, Dieu et l'histoire, Max Dimont dit que
les Pharisiens portaient le flambeau de l'idéologie et de la
religion juive, "mais le flambeau lui-même portait la marque
des philosophes grecs". La majeure partie du Talmud avait
beau être d'un légalisme extrême, ses illustrations et ses
explications reflétaient nettement l'influence de la philoso-
phie grecque. Il exposait par exemple en termes juifs des
concepts religieux grecs, tels que celui de l'immortalité de
l'âme. Incontestablement, en cette ère rabbinique nouvelle,
la vénération du Talmud - qui était à l'époque un mélange
de philosophie légaliste et de philosophie grecque - s'in-
tensifia parmi les Juifs, à tel point qu'au Moyen Age ils le
révéraient davantage que la Bible elle-même.
Le judaïsme au Moyen Âge
24 Au Moyen Age (d'environ 500 à 1500 de n. è.), deux
communautés juives distinctes firent leur apparition: les Juifs
séfarades, qui prospérèrent sous la domination musulmane
en Espagne, et les Juifs ashkénazes en Europe centrale et de
l'Est. Les deux communautés produisirent des exégètes rab-
biniques dont les écrits et les pensées forment toujours la
base de l'interprétation religieuse juive. Il est à noter que
nombre des coutumes et des pratiques religieuses du ju-
23. Sur quoi mit-on désormais l'accent sous l'influence de la pen-
sée grecque?
24. a) Quelles sont les deux communautés principales qui virent
le jour parmi les Juifs au Moyen Age? b) Quelle influence eurent-
elles sur le judaïsme?
216 L'humanité à la recherche de Dieu
daïsme actuel virent le jour au Moyen Age. - Voir l'encadré
de la page 231.
25 Au xue siècle, on commença à expulser les Juifs de
l l"\1'nU11~i1::l
.<
1':!'
sur la Mishna élaborés par des rabbins
qui vécurent à une période posté-
rieure (du m' au v1' siècle de notre
ère).
Outre ces deux divisions princi-
pales, le Talmud peut inclure des
commentaires sur la Guemara faits
par des rabbins au Moyen Age.
Parmi les plus éminents figuraient
les rabbins Rashi (Solomon ben
iii.I"\ ,,.,.,
"' . "'''=:>><"JI,
iwjln.,1:i•n:'l uu~·1 1 -
•\.If'\\ ù .pm~ ,,.., \!"liu• -
...,,- Isaac, 1040-llOS ), qui rendit le lan-
~,.,;., 1'" IÔ"••u " '" 1 ~. w':li~ :-t~i1
gage complexe du Talmud large-
• .µ1uil.l nrt11:riunp~ ·• ' - , ment plus compréhensible, et Ram-
~ ~,;~~n~;~~~~ , ~ ~~~'"i'l!.'~ ban (Moses ben Maimon, plus
• '"•rnol'""'"'l l'lN \:11!)' 'J::l1
connu sous le nom de Maimonide,
~ï~X'1 · i:_.:., n~m ~ï':!ii1 1135-1204 ), qui réorganisa le Tal-
;-h-:~-·~·~1;,ï!t!:'~ 'ibNS mud en une version concise
1 <· ~~ i11~! 1::l:(ii1 010 i1:-q ( "Mishné Torah"), le rendant ainsi
accessible à tous les Juifs.
doctrine de l'immortalité de l'âme s'est introduite dans le
judaïsme." Elle provoqua toutefois un dilemme doctrinal,
comme l'indique la même source: "Fondamentalement, les
deux croyances à la résurrection et à l'immortalité de l'âme
sont contradictoires. L'une se rapporte à une résurrection
collective à la fin des jours, autrement dit les morts qui
dorment dans la terre se lèveront de la tombe, tandis que
l'autre se rapporte à la condition de l'âme après la mort du
corps." Comment la théologie juive résolut-elle ce dilemme?
"On affirma qu'à la mort d'un individu son âme continuait
de vivre dans un autre monde (cela engendra toutes les
croyances relatives au ciel et à l'enfer), alors que son corps
demeurait dans la tombe en attendant la résurrection physi-
que de tous les morts sur la terre."
32 Arthur Hertzberg, chargé de cours, écrit: "Pour la Bible
Famille juive
hassidique
célébrant
le sabbat.
vers lequel tu te diriges". - Ecclésiaste 9:5, 10; Daniel 12:1, 2;
Esaïe 26:19.
33 D'après !'Encyclopédie judaïque, "durant la période rab-
binique, la doctrine de la résurrection des morts est considé-
rée comme l'une des doctrines centrales du judaïsme" et "doit
être distinguée de la croyance à( ...) l'immortalité de l'âme*".
Aujourd'hui, par contre, si l'immortalité de l'âme est acceptée
par toutes les branches du judaïsme, ce n'est pas le cas de la
résurrection des morts.
34 A l'inverse de la Bible, le Talmud, influencé qu'il était
par l'hellénisme, regorge d'explications, d'histoires sur l'im-
mortalité de l'âme, et même de descriptions de l'âme. La
littérature mystique juive postérieure, la Kabbale, va même
jusqu'à enseigner la réincarnation (transmigration des âmes),
qui est dans son essence un enseignement des anciens hin-
dous (voir le chapitre 5). En Israël actuellement, elle est
couramment acceptée comme un enseignement juif et joue
un rôle important dans les croyances et la littérature hassi-
diques. Par exemple, dans son livre intitulé Les récits hassidi-
ques, Martin Buber raconte l'histoire d'une âme sortie de
l'école d'Elimelekh, un rabbin de Lisensk: "Le Jour du Pardon,
lorsque Rabbi Abraham d'Apta donnait lecture du cérémo-
nial accompli par le grand-prêtre dans le Saint des Saints, il
ne prononçait jamais les paroles du texte: 'Et il disait', mais il
les remplaçait par: 'Et je disais.' Car il n'avait pas oublié le
• Non seulement la résurrection est appuyée par la Bible, mais elle était
enseignée comme un article de foi dans la Mishna (Sanhedrin 10:1) et
était mentionnée dans le dernier des 13 articles de foi de Maimonide.
Jusqu'au xx< siècle, nier la résurrection était considéré comme une héré-
sie.
• "La Bible ne dit pas que nous avons une âme. 'Nefesh' est la personne
elle-même, son besoin de nourriture, le sang qui coule dans ses veines,
son être." - H. Orlinsh.-y, Hebrew Union College.
g~1r:ftfi~
les garçons juifs d'une importante cé-
rémonie qui se déroule Je huitième
jour. On l'appelle souvent l'alliance
d'Abraham, car la circoncision était
Je signe de l'alliance que Dieu avait • Mezouza (ci-dessus) - Il est gé-
conclue avec lui. Les hommes qui se néralement facile de reconnaître un
convertissent au judaïsme doivent foyer juif à la mezouza, ou étui à
aussi se faire circoncire. - Genèse rouleau, fixée sur Je montant droit
17:9-14. de la porte d'entrée. Concrètement,
la mezouza est un petit parchemin
• Bar Mitsva (en bas) - Autre rite
sur lequel sont inscrites les paroles
essentiel du judaïsme. Ce terme, qui
contenues en Deutéronome 6:4-9 et
signifie littéralement "fils du com-
11:13-21. On Je roule à l'intérieur
mandement", "désigne l'accession à
d'un petit étui qu'on fixe à la porte
la majorité religieuse et légale ainsi
de chaque pièce d'habitation.
que Je moment où les garçons attei-
gnent en théorie ce statut, à 13 ans et • Yarmoulka ou kippa (calotte
un jour". Il n'est devenu une cou- pour les hommes) - D'après l'En-
tume juive qu'au xvc siècle de notre cyclopédie judaïque, "les Juifs or-
ère. - Encyclopédie judaïque. thodoxes ( ...) considèrent Je fait de
se couvrir la tête, tant à l'extérieur
qu'à l'intérieur de la synagogue,
comme un signe d'allégeance à la
tradition juive". Nulle part la Bible
hébraïque n'exige qu'on se couvre la
tête pendant Je culte; c'est pourquoi
Je Talmud en parle comme d'une
coutume facultative. Les femmes jui-
ves hassidiques se couvrent la tête
en permanence ou se rasent la tête
et portent une perruque.
de l'abandon du nom divin, le concept d'un Dieu anonyme
contribua à la création d'un vide théologique, qui facilita le
développement de la doctrine trinitaire de la chrétienté*. -
Exode 15: 1-3.
44
Le refus d'employer le nom divin rabaisse le culte du
vrai Dieu. Un commentateur dit à ce sujet: "Malheureusement,
quand on parle de Dieu comme du 'Seigneur', l'expression,
quoiqu'exacte, est froide et sans relief( ... ). Il faut se rappeler
qu'en traduisant YHWH ou Adonaï par 'Seigneur', on intro-
duit dans de nombreux passages de l'Ancien Testament une
touche d'abstraction, de formalité et de vague qui est totale-
ment étrangère au texte original." (The Knowledge of Cod in
Ancient Israel). Il est regrettable de constater l'absence du
nom sublime et chargé de sens, Yahweh ou Jéhovah, dans de
nombreuses traductions de la Bible, alors qu'il apparaît for-
mellement des milliers de fois dans le texte hébreu original.
- Esaïe 43:10-12.
Les Juifs attendent-ils toujours le Messie?
45 Les Ecritures hébraïques contiennent maintes prophé-
ties qui alimentaient l'espérance messianique des Juifs voilà
plus de 2000 ans. Selon 2 Samuel 7:11-16, le Messie naîtrait
dans la lignée de David. Esaïe 11: 1-10 annonçait qu'il appor-
terait justice et paix à toute l'humanité. Daniel 9:24-27 révélait
• George Howard, professeur de religion et d'hébreu à l'université de
Géorgie, déclare: "Avec le temps, on associa de plus en plus ces deux
personnages [Dieu et Christ], au point qu'il devint souvent impossible de
les distinguer. Il se peut donc que la suppression du Tétragramme ait été
pour une bonne part dans le déclenchement des débats christologiques et
trinitaires postérieurs qui déchirèrent l'Eglise des premiers siècles. Quoi
qu'il en soit, la suppression du Tétragramme créa probablement un climat
théologique différent de celui qui régnait au premier siècle, durant la
période du Nouveau Testament." - Revue d 'archéologie biblique (angl.),
mars 1978.
Le christianisme:
jésus était-il le chemin
menant à Dieu?
Jusqu'à présent, nous nous sommes penchés sur les
grandes religions qui, à l'exception du judaïsme, sont
dans une large mesure fondées sur la mythologie. Nous
allons maintenant examiner une autre religion, qui
prétend rapprocher les humains de Dieu: le christia-
nisme. Sur quoi le christianisme repose-t-il? Sur des my-
thes, ou sur des faits historiques?
dans ses actes, Jésus rapprochait les gens de Dieu. Voilà, entre
autres, pourquoi il pouvait déclarer: "Je suis le chemin, et la
vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. ( ... ) Celui
qui m'a vu a vu aussi le Père. Comment se fait-il que tu dises:
'Montre-nous le Père'? Ne crois-tu pas que je suis en union
avec le Père et que le Père est en union avec moi? Les choses
que je vous dis, je ne les dis pas de mon propre chef; mais
13. En quoi l'enseignement de Jésus différait-il de celui de Confu-
cius, de Laozi, et du Bouddha?
14. Pourquoi Jésus était-il fondé à dire: "Je suis le chemin, et la
vérité, et la vie"?
244 L'humanité à la recherche de Dieu
Le Messie dans les prophéties bibliques
Prophétie Événement Accomplissement
Gen.49:10 Né d2ns la tribu de Juda Mat. 1:2-16; Luc 3:23-33
Ps. 132:11 ; Dans la famille de David, Mat. 1:1, 6-16; 9:27;
Es. 9 :7 fils de Jessé Actes 13:22, 23
Michée 5:2 Né à Bethléhem Luc 2:4-ll;Jean 7:42
Es. 7:14 Né d'une vierge Mat. 1:18-23; Luc 1:30-35
Osée 11:1 Appelé d'Egypte Mat. 2:15
Es. 61:1, 2 Chargé d'une mission Luc 4:18-21
Es. 53 :4 Porteur de nos maladies Mat. 8:16, 17
Ps.69:9 Zélé pour la maison de Mat. 21: 12, 13; Jean 2: 13-17
Jéhovah
Es. 53:1 Pas cru Jean 12 :37, 38; Rom. 10:11, 16
Zach.9:9; Acclamé en roi et Mat. 21:1-9; Marc 11:7-11
Ps. 118:26 venant au nom de Jéhovah
Es. 28:16; Rejeté, mais devenu la Mat. 21:42,45, 46;
Ps. 118:22, 23 maîtresse pierre de l'angle Actes 3:14; 4:11; 1Pierre2:7
Ps.41:9; Trahi par un apôtre Mat. 26:47-50;
109:8 Jean 13: 18, 26-30
Zach. 11:12 Trahi pour 30 pièces Mat. 26:15; 27:3-10;
d'argent Marc 14:10, 11
Es. 53:8 Jugé et condamné Mat. 26:57-68; 27:1, 2, 11-26
Es. 53 :7 Silencieux devant Mat. 27:12-14;
ses accusateurs Marc 14:61; 15:4, 5
Ps.69:4 Haï sans raison Luc 23:13-25;Jean 15:24, 25
Es. 50:6; On le frappa, Mat. 26:67; 27:26, 30;
Michée 5:1 on lui cracha dessus Jean 19:3
Ps. 22:18 Sorts jetés pour distribuer Mat. 27:35;Jean 19:23, 24
ses vêtements
Es. 53:12 1 Compté parmi les pécheurs Mat. 26:55, 56; 27:38;
Luc22:37
Ps. 69:21 Reçut du vinaigre et du fiel Mat. 27:34, 48;
Marc 15:23, 36
Ps. 22:1 Abandonné par Dieu Mat. 27:46; Marc 15:34
Ps. 34:20; Aucun os brisé Jean 19:33, 36
Ex. 12 :46
Es. 53:5; Transpercé Mat. 27:49;Jcan 19:34, 37;
Zach. 12 :10 Rév. 1:7
Es. 53:5, 8, Mort sacrificielle pour Mat. 20:28;Jean 1:29;
11, 12 effacer les péchés Rom. 3:24; 4 :25
Es. 53 :9 Enterré avec les riches Mat. 27:57-60;Jean 19:38-42
Jonas 1:17; Dans la tombe trois jours, Mat. 12:39, 40; 16:21;
2:10 puis ressuscité 17:23; 27:64
le Père qui demeure en union avec moi fait ses œuvres. ( ...)
Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je
reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de
ce que je m'en vais vers le Père, car le Père est plus grand
que moi." (Jean 14:6-28). Sans conteste, Jésus était "le che-
min, et la vérité, et la vie", car il ramenait les Juifs au vrai
Dieu, Jéhovah, son Père. Avec Jésus, la
recherche qu'ont menée les hommes
pour trouver Dieu prenait soudain un
nouvel essor grâce à Dieu lui-même:
dans son amour suprême, il avait en-
:ii:i'
voyé Jésus sur la terre afin que, tel un Le Tétra-
phare de lumière et de vérité, celui-ci gramme,
guide les hommes vers lui, le Père. -
Jean 1:9-14; 6:44; 8:31, 32. ou quatre
15 S'inspirant du ministère et de consonnes
l'exemple de Jésus, le missionnaire Paul YHWH
put tenir ce discours aux Grecs d'Athè- (Jéhovah).
nes: "Et d'un seul homme il [Dieu] a fait
toutes les nations d'hommes pour habiter sur toute la surface
de la terre, et il a établi par décret les temps assignés et les
limites fixées de l'habitation des hommes, pour qu'ils cher-
chent Dieu, si toutefois ils le cherchent à tâtons et le trouvent
vraiment, quoiqu'en réalité il ne soit pas loin de chacun de
nous. C'est par lui, en effet, que nous avons la vie, et que
nous nous mouvons, et que nous existons." (Actes 17:26-28).
Il est possible de trouver Dieu, pourvu que l'on soit prêt à
faire l'effort de le rechercher (Matthieu 7:7, 8). Dieu s'est
rendu manifeste et a prouvé son amour en concevant la
terre, qui entretient des formes de vie d'une variété qui
semble infinie. Il fournit ce qui est nécessaire à tous les
hommes, qu'ils soient justes ou injustes. Dieu a encore
15. a) Que doit-on faire pour trouver Dieu? b) Qu'est-ce qui, sur
la terre, atteste l'amour de Dieu?
246 L'humanité à la recherche de Dieu
pourvu les humains de sa Parole écrite, la Bible, et il a envoyé
son Fils comme sacrifice rédempteur*. Enfin, Dieu a accordé
aux hommes l'aide dont ils ont besoin pour trouver le
chemin qui mène à lui. - Matthieu 5:43-45; Actes 14:16, 17;
Romains 3:23-26.
16 Il va de soi que les chrétiens doivent témoigner leur
transmis, avec les premières choses, ce que j'ai reçu moi ausi:
que Christ est mort pour nos péchés selon les Ecritures; et
qu'il a été enseveli, oui, qu'il a été relevé le troisième jour
selon les Ecritures; et qu'il est apparu à Céphas, puis aux
douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la
fois, dont la plupart sont demeurés en vie jusqu'à présent,
mais quelques-uns se sont endormis dans la mort. Ensuite,
il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres." ( 1 Corinthiens
15:3-7). Il est clair que Paul avait de solides raisons de risquer
sa vie pour la cause de Jésus ressuscité; l'une d'elles était
l'attestation d'environ 500 témoins oculaires qui avaient vu
Jésus ressuscité (Romains 1:1 -4)! Paul savait que Jésus avait
été ressuscité; il avait d'ailleurs une raison plus puissante
encore de l'affirmer, comme il l'écrivit ensuite: "Et, en tout
dernier lieu, il m'est apparu à moi aussi, comme à l'avorton."
- 1Corinthiens15:8, 9; Actes 9:1-19.
33 Les premiers chrétiens étaient prêts à mourir en mar-
L'apostasie
Une barrière sur le chemin
menant à Dieu
LES 400 premières années de l'histoire de la chrétienté
sont de toute première importance. Pourquoi? Pour la même
raison que les premières années de la vie d'un enfant sont
très importantes; ce sont des années de formation qui posent
le fondement de sa personnalité future. Que révèlent donc
les premiers siècles de la chrétienté?
2
Avant de répondre à cette question, rappelons-nous une
vérité énoncée par Jésus Christ: "Entrez par la porte étroite;
car large et spacieuse est la route qui mène à la destruction,
et nombreux sont ceux qui entrent par elle; mais étroite est
la porte et resserrée la route qui mène à la vie, et peu
nombreux sont ceux qui la trouvent." La route de l'op-
portunisme est large; celle des principes justes est étroite.
- Matthieu 7:13, 14.
3 Dans les débuts du christianisme, deux chemins s'ou-
vraient à ceux qui embrassaient cette religion impopulaire:
soit adhérer aux enseignements et aux principes du Christ
et des Ecritures, lesquels ne souffrent aucun compromis; soit
emprunter le chemin large et facile du compromis avec le
monde de l'époque. Comme nous allons le voir, l'histoire des
1, 2. a) Pourquoi les 400 premières années de l'histoire de la
chrétienté sont-elles importantes? b) Quelle vérité Jésus énonça-
t-il à propos du choix qui s'offre à nous?
3. Quelle était l'alternative dans les débuts du christianisme?
r 'apostasie: Une barrière 261
quatre premiers siècles de notre ère révèle quel chemin la
majorité finit par choisir.
L'attrait de la philosophie
4
L'historien Will Durant explique: "Elle (la synthèse chré-
tienne] ne se réduisit pas, en effet, aux emprunts de l'Eglise
à d'autres coutumes et formes religieuses courantes dans la
Rome (païenne] antérieure au christianisme; l'étole et d'au-
tres vêtements de prêtres païens, l'usage de l'encens et de
l'eau sacrée (bénite) pour les purifications, les cierges et la
lumière perpétuellement allumée devant l'autel, l'adoration
des saints, l'architecture de la basilique, le droit romain à la
base du droit canon, le titre de pontifex maximus pour le
souverain pontife, et, au rve siècle, la langue latine ( ... ). De
bonne heure, les évêques, plutôt que les préfets romains,
seront les dispensateurs de l'ordre et les agents du pouvoir
dans les cités; les métropolitains ou archevêques supporte-
ront, s'ils ne les supplantent, les gouverneurs provinciaux, et
le synode des évêques succédera à l'assemblée provinciale.
4. D'après l'historien Durant, quelle influence la Rome païenne
eut-elle sur l'Eglise primitive?
Le Vatican
(son drapeau figure ~
IUIJI
ci-dessous) envoie
des diplomates auprès . '": :..~~ '··
de différents
gouvernements.
entre les évêques et les presbytres; on ne s'attachait qu'à la
signification des termes: évêque est l'équivalent d'intendant;
presbytre est l'équivalent d'ancien. ( ... ) Mais petit à petit, la
distinction se précisa. Le nom d'évêque en vint à désigner
les intendants les plus importants, revêtus de l'autorité
sacerdotale suprême, dotés de la faculté d'imposer les mains
et de conférer la prêtrise." (Historia de la Iglesia Cat6lica).
En fait, l'épiscopat devint une sorte de système monarchi-
que, surtout à partir du début du rve siècle. Une hiérarchie
ou corps dirigeant d'ecclésiastiques fut instituée, et pour
finir l'évêque de Rome, qui se prétendait le successeur de
Pierre, fut reconnu par beaucoup comme évêque suprême
et pape.
15 Aujourd'hui, dans les différentes Eglises de la chré-
tienté, les évêques sont nantis de prestige et de pouvoir, ils
sont généralement bien rémunérés et font souvent partie de
l'élite dirigeante de leur nation. Mais un monde sépare leur
position élevée et altière de la simplicité avec laquelle
les congrégations chrétiennes primitives étaient organi-
sées sous la direction du Christ puis des anciens, ou surveil-
lants. Que dire du gouffre qui démarque Pierre de ses
soi-disant successeurs, qui depuis longtemps règnent dans
le cadre somptueux du Vatican? - Luc 9:58; 1 Pierre 5:1-3.
Pouvoir et prestige du pape
16
Au nombre des premières congrégations, qui accep-
taient la direction des apôtres et des anciens de Jérusalem,
figurait celle de Rome. La vérité chrétienne avait probable-
ment gagné cette ville peu après la Pentecôte de l'an 33
15. Quel gouffre sépare le mode de direction des premiers chré-
tiens de celui de la chrétienté?
16, 17. a) Comment savons-nous que la première congrégation de
Rome n'était pas dirigée par un éveque ou un pape? b) Comment
en vint-on à employer le titre "pape"?
270 L'humanité à la recherche de Dieu
(Actes 2:10). Comme n'importe quelle autre congrégation
chrétienne de l'époque, celle de Rome avait des anciens,
organisés en un collège de surveillants au sein duquel
aucun membre ne détenait la primauté. Il est indubitable
qu'aucun des premiers surveillants de la congrégation de
Rome n'était considéré par ses contemporains comme un
évêque ou comme un pape, car l'épiscopat monarchique
n'existait pas encore. Il est difficile de déterminer quel fut le
point de départ exact de l'épiscopat monarchique, ou d'un
seul homme, mais les faits indiquent qu'il commença à voir
le jour au 11• siècle. - Romains 16:3-16; Philippiens 1:1.
17
Le titre "pape" (du grec papas, père) ne fut pas em-
ployé pendant les deux premiers siècles de notre ère. Mi-
chael Walsh, un ancien jésuite, déclare: "Il semble qu'il fallut
attendre le me siècle pour qu'un évêque de Rome soit appelé
'pape'; ce titre fut conféré au pape Calliste( ... ). A la fin du
v• siècle, le titre 'pape' désignait d'ordinaire l'évêque de
Rome et personne d'autre. Toutefois, c'est seulement au
XIe siècle qu'un pape put exiger que ce titre ne s'applique
qu'à lui seul." - Histoire illustrée des papes (angl.).
18
L'un des premiers évêques de Rome à imposer son
autorité fut Léon 1er (pape de 440 à 461 de n. è.). Michael
Walsh poursuit: "Léon s'appropria le titre autrefois païen de
pontijex maximus, que s'attribuent encore les papes aujour-
d'hui et que portèrent les empereurs romains jusque vers la
fin du rve siècle." Léon 1er se justifiait en s'appuyant sur
l'interprétation catholique des paroles de Jésus contenues
en Matthieu 16:18, 19. (Voir l'encadré de la page 268.) Il
"déclara que puisque saint Pierre était le premier parmi les
apôtres, l'Eglise de saint Pierre devait se voir accorder la
18. a) Qui fut l'un des premiers évêques de Rome à imposer son
autorité? b) Sur quoi repose la prétention papale à la primauté?
c) Comment faut-il comprendre Matthieu 16:18, 19?
L'apostasie: Une barrière 271
primauté parmi les Eglises". (Les religions de l'humanité
[angl.].) Par cette manœuvre, Léon 1er établissait clairement
que si l'empereur détenait le pouvoir temporel à Constan-
tinople, en Orient, pour sa part, il exerçait le pouvoir
spirituel depuis Rome, en Occident. La réalité de ce pouvoir
fut ensuite démontrée quand le pape Léon III couronna
Charlemagne empereur du Saint Empire romain en l'an 800.
19 Depuis 1929, les gouvernements considèrent le pape
21, 22. Quel changement notable est censé s'être produit dans la
vie de Constantin, et comment l'exploita-Hl?
23. a) Selon un commentateur, quand la chrétienté vit-elle le
jour? b) Pourquoi peut-on affirmer que le Christ n'a pas fondé la
chrétienté?
L ' apostasie: Une barrière 273
sujet, Malcolm Muggeridge, auteur britannique, a écrit dans
son livre La fin de la chrétienté ( angl. ): "La chrétienté vit le
jour avec l'empereur Constantin." Il précisait toutefois sa
pensée par ce commentaire perspicace: "On pourrait même
dire que Christ a personnellement aboli la chrétienté avant
qu'elle ne voie le jour lorsqu'il déclara que son royaume ne
faisait pas partie de ce monde; c'était l'une de ses déclara-
tions les plus lourdes de conséquences et les plus importan-
tes." On pourrait ajouter: et l'une des plus universellement
méconnues par les chefs religieux et politiques de la chré-
tienté. - Jean 18:36.
24 Avec le soutien de Constantin, la religion de la chré-
Les croisades
"chrétiennes" furent
organisées non
seulement pour libérer
Jérusalem de l'islâm,
mais aussi
pour massacrer
des "hérétiques",
comme les Vaudois
et les Albigeois.
clergé célibataire, qui entendait être salué révérencieuse-
ment. Ils croyaient que Jésus avait parlé par figure quand,
lors de son dernier souper, il avait dit du pain: "Ceci est mon
corps." (Matthieu 26:26, Ce). Ils rejetaient les doctrines de la
Trinité, de la naissance virginale de Jésus, de l'enfer de feu
et du purgatoire. Ils critiquaient donc activement les ensei-
gnements de Rome. C'est pourquoi le pape Innocent III
donna des instructions pour qu'on persécute les Albigeois.
"S'il est nécessaire, précisa-Hl, vous pouvez demander aux
princes et au peuple de les exterminer par l'épée."
37 On organisa donc une croisade contre les "hérétiques".
A Béziers, les croisés catholiques massacrèrent 20000 hom-
mes, femmes et enfants. Après que bien du sang eut été versé
et que les Albigeois furent vaincus, la paix fut établie en
1229. Le concile de Narbonne "interdit à tout laïc de possé-
der n'importe quel livre de la Bible". A l'évidence, les diffi-
cultés de l'Eglise catholique étaient dues à l'existence de
traductions de la Bible dans la langue du peuple.
38 L'Eglise prit une autre mesure: elle mit en place !'Inqui-
L'islam: Le chemin
menant à Dieu
par la soumission
" ~JI ~JI Jil r-1
Au NOM d'Allah Le Très Miséricordieux, Le Compatis-
sant." Cette phrase traduit le texte arabe reproduit ci-dessus,
qui est tiré du Qur'ân ou Coran. On lit ensuite: "Louange à
Allah, Le Maître des mondes, Le Très Miséricordieux, Le
Compatissant, Le Roi du jour du jugement! C'est Toi que nous
servons: c'est Toi dont nous implorons le secours! Guide-
nous dans la voie droite, la voie de ceux en qui Tu Te plais,
et non de ceux qui sont l'objet de Ta colère et qui sont dans
l'erreur." - Le Coran, sourate 1:1-7, EM*.
2
Ces paroles forment Al-Fatifla ("La Liminaire"), le pre-
mier chapitre, ou sourate, du livre sacré des musulmans, le
saint Qur'ân, ou Coran. Etant donné que plus du sixième de
la population du globe est musulmane et que les musulmans
pieux répètent ces versets au moins cinq fois par jour dans
leurs prières, ces paroles doivent être parmi les plus récitées
sur la terre.
• "Qur'an" (qui signifie "récitation") est l'orthographe que privilégient
les écrivains musulmans; nous l'utiliserons dans ce chapitre. Il faut savoir
que la langue originale du Qur'an est l'arabe, et qu'aucune traduction
française n'est unanimement acceptée. Dans les citations, le premier
chiffre représente le chapitre, ou sourate, et le second la référence du
verset.
Le Qur'an et la Bible
"Il a fait descendre sur toi le tes), Saül, David, Salomon,
Livre avec la Vérité; celui-ci dé- Elie, Job et Jonas (dont la sou-
clare véridique ce qui était avant rate 10 porte le nom). L'his-
lui. Il avait fait descendre la Tora toire de la création et de la
et l'Evangile - direction, aupa- chute d'Adam est citée cinq
ravant, pour les hommes - et il fois, celle du déluge huit fois
avait fait descendre la Loi." - et celle de Sodome huit fois. En
Sourate 3:3, 4,DM. fait, le Coran contient plus de
parallèles avec le Pentateuque
"Presque tous les récits histori- qu'avec n'importe quelle autre
ques du Coran ont un pendant partie de la Bible. ( ... )
biblique ( ... ). Parmi les personna· "Du Nouveau Testament,
ges del' Ancien Testament figu- Zacharie, Jean le Baptiste,
rent en bonne place Adam, Noé, Jésus ( 'Ïsâ) et Marie sont les
Abraham (mentionné quelque seuls personnages mis en va-
soixante-dix fois dans vingt-cinq leur. ( ... )
sourates différentes et dont le "Une étude comparée des
nom constitue le titre de la sou- ( ... ) récits coraniques et bibli·
rate 14 ), Ismaël, Lot, Joseph (à ques ( ... ) ne révèle aucune dé-
qui la sourate 12 est consacrée), pendance verbale [aucune cita·
Moïse (dont le nom apparaît dans tion textuelle]." - Histoire
trente-quatre sourates différen· des Arabes.
musulmane,
Muhammad monta
au èiel depuis
ce rocher qui
se trouve dans
le Dôme du Rocher,
à Jérusalem.
.I~
~.
sang". On y lit:
"Au nom de Dieu: celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux. ~ .
1. , .
Lis au Nom de ton Seigneur qui a créé!
Il a créé l'homme d'un caillot de sang.
Lis!..
Car ton Seigneur est le Très-Généreux
qui a instruit l'homme au moyen du calame,
et lui a enseigné ce qu'il ignorait."
-DM.
10 Selon Le Livre de la Révélation, une source arabe, Mu-
L'arabe est
la langue
requise
pour lire
leQur'an~
le l).adîth et la sharï'a. (Voir l'encadré ci-dessous.) Les musul-
mans croient que le Qur'an en arabe est la forme la plus pure
de la révélation, car, selon eux, c'est dans cette langue que
Dieu s'exprima par l'intermédiaire de Gabriel. La sourate
43:3 dit: "Oui, nous en avons fait un Coran arabe! - Peut-
être comprendrez-vous!" (DM). Dès lors, toute traduction
est vue comme une édulcoration qui fait perdre au texte une
partie de sa pureté. D'ailleurs, certains érudits islamiques
refusent de traduire le Qur'an. A leurs yeux, "traduire, c'est
toujours trahir", si bien que "les musulmans ont de tout
temps désapprouvé et parfois interdit toute tentative pour
i
)
auxquels sont ajoutés certains
jours intercalaires.)
1 La foi bahâ'ie ne comporte
pas de nombreux rites ni n'a
de clergé. Quiconque professe
!'-' croire en Bahâ'u'llâh et ac-
cepte ses enseignements peut
-àt-- devenir un adepte. Les bahâ'is
se réunissent pour pratiquer
leur culte le premier jour de
chaque mois bahâ'i.
Le sanctuaire bahi'i 8 Les bahâ'is considèrent
au siège mondial à Haïfa, qu'ils ont une mission: la con-
en Israël. quête spirituelle de la planète.
Ils s'efforcent de répandre
5 Les bahâ'is croient à l'unicité leur foi par des discussions,
de Dieu, à l'immortalité de l'âme par l'exemple, par leur partici-
et à l'évolution (biologique, spi- pation aux réalisations de la
rituelle et sociale) de l 'huma- société et par des campagnes
nité. En revanche, ils rejettent d'information. Ils croient à
les idées couramment admises l'obéissance absolue aux lois
sur les anges, la Trinité, l'ensei- du pays dans lequel ils vivent
gnement hindou de la réincarna- et, bien qu'ils votent, ils ne
tion ainsi que la perte de la per- prennent pas part à la politi-
fection par l'homme, et donc la que. Ils préfèrent effectuer un
rançon fournie par le sang de Jé- service non combattant dans
sus Christ. - Romains 5: 12; Mat- l'armée lorsque c'est possible,
thieu 20:28. mais ne sont pas objecteurs de
conscience.
6 La fraternité humaine et
9 En raison de leur activité
l'égalité des sexes sont au nom-
missionnaire, les bahâ'is ont
bre des principales croyances ba- connu un accroissement ra-
hâ'ies. Les bahâ'is sont monoga- pide ces dernières années. Ils
mes. Au moins une fois par jour, estiment être près de 5 000 000
ils prononcent une des trois de croyants dans le monde,
prières révélées par Bahâ'u'llâh. quoique les adeptes adultes
Ils jeûnent du lever au coucher soient en réalité un peu plus
du soleil pendant les 19 jours du de 2 300 000 actuellement.
mois bahâ'i de 'Alâ, qui tombe en
mars. (Le calendrier bahâ'i se 8, 9. Q!iclle estla mission des ba-
compose de 19 mois de 19 jours, hà'is?
_ _ _ _ _ _ _ _CHAPITRE 13 _ _ _ _ _ _ __
La Réforme
Un nouveau tournant
dans la recherche
"L A VÉRITABLE tragédie pour l'Eglise médiévale, c'est
qu'elle n'évolua pas avec son temps. ( ...) Loin de suivre le
progrès, loin de donner une direction spirituelle, elle était
rétrograde et décadente, corrompue à tous les niveaux."
Tels sont les termes dans lesquels le livre L'histoire de la
Réforme ( angl.) décrit la puissante Eglise catholique ro-
maine, qui domina la plus grande partie de l'Europe du v<
au xve siècle de notre ère.
2
Comment, de toute-puissante qu'elle était, l'Eglise de
Rome se retrouva-t-elle 'décadente et corrompue'? Com-
ment la papauté, qui revendiquait la succession apostolique,
manqua-t-elle à ses devoirs au point de ne pas même
fournir de "direction spirituelle"? Et quelle fut la consé-
quence de ce manquement? Pour connaître la réponse à ces
questions, il nous faut examiner brièvement quelle sorte
d'Eglise elle était devenue au juste et quel rôle elle jouait
dans la recherche que menaient les hommes pour trouver
le vrai Dieu.
Le déclin de l'Église
3 A la fin du xve siècle, l'Eglise de Rome possédait tant de
John Wycliffe,
réformateur
et traducteur
de la Bible
en anglais.
Départ de
l'apostasie
11• 1v•
:z
siècle siècle
(Constantin)
L'incroyance aujourd'hui
Faut-ilpoursuivre
la recherche?
"Dieu cesse de faire partie des préoccupations habituelles des
hommes. On s'y réfère de moins en moins pour scander les jour-
nées ou prendre une décision. ( ... )Dieu a cédé la place à d'au-
tres valeurs: la rentabilité, l'efficacité. S'il pouvait être perçu
autrefois comme donnant sens à toutes les activités humaines,
il est aujourd'hui relégué dans les oubliettes de l'histoire. ( ... )
Dieu s'est effacé des consciences." - Aux sources de l'athéisme
contemporain.
Le "livre" de la création
et la Bible posent
le fondement
de la croyance en Dieu.
14
Les évolutionnistes admettent que la probabilité pour
que les bons atomes et les molécules appropriées s'agencent et
forment une simple molécule protéique est de 1 contre 10 113
(1 suivi de 113 zéros). Or, selon les estimations des savants, ce
nombre dépasse le nombre total des atomes de tout l'univers!
Et les mathématiciens considèrent comme impossible un évé-
nement qui a moins d'une chance sur 10 50 de se produire. Mais
il faut bien davantage qu'une simple molécule protéique pour
que la vie existe. Rien que pour maintenir une cellule en
activité, il faut quelque 2000 protéines différentes, et les
chances de les obtenir toutes par hasard sont de 1 sur 1040000 !
"A moins que, par ses préjugés nés de ses croyances sociales ou
de sa formation scientifique, dit l'astronome Fred Hoyle, on
soit persuadé que la vie est née [spontanément] sur la terre, ce
simple calcul écarte complètement cette idée."
15 D'autre part, en étudiant le monde physique, des infimes
Nuage électronique-
Un retour
au vrai Dieu
"Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous
aimiez les uns les autres, et que, comme je vous ai aimés, vous
aussi vous vous aimiez les uns les autres. A ceci tous recon·
naîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour
entre vous." - Jean 13:34, 35.
* Le mot grec martur, d'où vient le mot français "martyr" ("qui porte
témoignage par sa mort", An Expository Dictionary of New Testament
Words, W. Vine), signifie en réalité "témoin" ("qui déclare, ou peut décla-
rer ce qu'il a lui-même vu ou entendu, ou qui sait par tout autre moyen" ,
A Greek-English Lexicon of the New Testament,]. Thayer).
Les Témoins
de Jéhovah
croient
que le sacrifice
du Christ
a été offert
pour racheter
les péchés
de l'humanité.
'
'
Eif
Les Témoins
de Jéhovah
se réunissent
régulièrement
dans des Salles
du Royaume
pour étudier
la Bible.
tion, et non une personne. - Actes Question: Les Témoins de Jéhovah
2:1-4, 17, 18. célèbrent-ils la messe ou commu-
Question: Les Témoins de Jého- nion?
vah adorent-ils ou vénèrent-ils des Réponse: Les Témoins de Jéhovah
idoles? ne croient pas à la transsubstantia-
Réponse: Les Témoins de Jého- tion qu'enseigne l'Eglise catholique.
vah ne pratiquent aucune forme Ils célèbrent le Repas du Seigneur à
d'idolâtrie, que ce soit envers des la date correspondant au 14 Nisan
idoles, des personnes ou des orga- juif (généralement en mars ou en
nisations. avril) pour commémorer chaque
année la mort de Christ. Lors de
"Nous savons qu'une idole n'est cette réunion, ils font passer dans
rien dans le monde et qu'il n'y a toute la congrégation du pain sans
pas d'autre Dieu, hormis un seul. levain et du vin rouge qui symboli-
Car, bien qu'il y ait ceux qu'on sent le corps sans péché de Christ et
appelle 'dieux', soit au ciel, soit sur son sang sacrificiel. Seuls ceux qui
la terre, tout comme il y a beau- ont l'espérance de régner avec
coup de 'dieux' et beaucoup de Christ dans son Royaume céleste
'seigneurs', cependant pour nous il participent à ces emblèmes. - Marc
n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de 14:22-26; Luc 22:29; 1 Corinthiens
qui sont toutes choses, et nous 11:23-26; Révélation 14:1-5*.
pour lui; et il n'y a qu'un seul Sei-
gneur, Jésus Christ, par l'entremise • Vous trouverez d'autres rensei-
de qui sont toutes choses, et nous gnements sur ce sujet dans le livre
par son entremise." - 1 Corin- Comment raisonner à partir des Ecri-
tures, publié en 1986 par la Watch-
thiens 8:4-6; voir aussi Psaume tower Bible and Tract Society of
135:15-18. New York, !ne., pages 241 à 249.
Salles du Royaume:
lchihara, Japon
(page précédente),
et Boituva, Brésil.
pourquoi il faudrait sur la terre de fidèles témoins disposés à
proclamer les desseins et la suprématie de Dieu. Comment ce
besoin allait-il être comblé? - Job 1:6-12; Jean 8:44; 1 Jean
5:19, 20.
27
En juillet 1931, les Etudiants de la Bible tinrent une
assemblée à Columbus, aux Etats-Unis, au cours de laquelle
les milliers d'assistants adoptèrent une résolution: ils prirent
joyeusement 'le nom que le Seigneur Dieu leur avait donné de
sa propre bouche et par lequel ils désiraient être connus et
appelés, c'est-à-dire le nom de "témoins de Jéhovah" '. Depuis
cette date, les Témoins de Jéhovah se sont fait connaître dans
le monde entier non seulement par leurs croyances, mais aussi
par leur prédication zélée de maison en maison et dans les rues.
(Voir les pages 356 et 357.) - Esaïe 43:10-12; Matthieu 28:19,
20; Actes 1:8.
28
En 1935, les Témoins eurent une intelligence plus claire
de ce qu'étaient la classe du Royaume céleste, qui régnera avec
le Christ, et les sujets terrestres de ce Royaume. Ils savaient déjà
que le nombre des chrétiens oints de l'esprit appelés à régner
avec le Christ depuis les cieux se limiterait à 144000. Quelle
espérance aurait donc le reste de l'humanité? Un gouverne-
ment a besoin de sujets pour justifier son existence. Ce gouver-
nement céleste, le Royaume, aurait aussi des millions de sujets
obéissants sur la terre. Il s'agirait de la "grande foule que
personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et
peuples et langues", qui crie: "Le salut, nous le devons à notre
Dieu [Jéhovah] qui est assis sur le trône, et à !'Agneau [Jésus
Christ]." - Révélation 7:4, 9, 10; 14:1-3; Romains 8:16, 17.
29 En comprenant ce qu'était la grande foule, les Témoins de
Salles d'assemblées
des Témoins de Jéhovah:
vue aérienne de la salle
de East Pennines,
Angleterre.
Salle d'assemblées
de Fort Lauderdale,
Floride (États-Unis);
les discours y sont présentés
en anglais, en espagnol
et en français.
Siège mondial de la Société
Watch Tower, Brooklyn (New
York); bureaux, imprimeries
et bâtiments d'habitation.
{it: __ ~ . SA iiil
et de haut en bas): .
Afrique du Sud, Espagne ~~<Cllli!!lllllLi
~ b4?~
._
0
et Nouvelle-Zélande.
LevraiDieu
et votre avenir
"Dans cet univers mystérieux, il y a une chose dont l'Homme
peut être sûr. L'Homme lui-même n'est certainement pas la
plus grande présence de l'Univers. ( ... )Il y a dans l'Univers
une présence spirituellement plus grande que l'Homme. ( ... )
Le but de l'Homme est de chercher la communion avec la pré-
sence cachée derrière les phénomènes, et de la rechercher dans
le dessein de mettre son.moi en harmonie avec cette réalité spi-
rituelle absolue." - La religion vue par un historien, Arnold
Toynbee.
Soura da photographies Les photographies sont classées par numéro de page et, s'il y a lieu, par ordre
d'apparition sur une même page (de gauche à droite en tournant). •Page 4, (1) Ladislav Janicek,
~ Transglobe Agency, Hambourg; (3) Camerapix; (4) G. Deichmann, Transglobe Agency, Hambourg.
• Page 21 , (1) Photo: Andy Bernhaut Archive; (2) Université Sung Kyun Kwan, Séoul, Corée.
• Page 25, Medicine and the Ar1is1 (Ars Medica) avec l'autorisation du Philadelphia Museum of Art
(Hermann Struck). •Page 27, avec l'autorisation de la British Library. •Page 33, (1) Musée Guimet,
Paris; ( 4) Ernst Haas, Transglobe Agency, Hambourg. •Page 36, avec l'aimable autorisation de l'univer-
sité de Hong-Kong. •Page 39, Pictorial Archive (Near Eastern History) Est. •Page 47, The University
Museum, université de Pennsylvanie (nég. n• 22065 ). •Page 50, avec l'aimable autorisation des adminis-
trateurs du British Museum. •Page 55 , ( 1, 2) avec l'aimable autorisation du British Museum. •Page 57,
Musée du Louvre, Paris. •Page 61 , (1, 3) avec l'aimable autorisation de English Heritage ; (2) avec
l'aimable autorisation du Colchester and Essex Museum. •Page 63, ( 1) Pictorial Archive (Near Eastern
History) Est.; (2, 3) avec l'aimable autorisation du British Museum; ( 4) Musée du Louvre, Paris.
•Page 64, (1) Musée de Rhodes, Grèce; (2) Musée d'Olympie, Grèce; (3) Musée de Cos,
Grèce. •Page 82, (1) Academia Sinica, Taipei. •Page 87, (2, 3) photos NASA. •Page 99,
(2, 3) avec l'aimable autorisation du British Museum. •Page 100, (2) VIDOC (Visuele
Documentatie) Koninklijk Instituut voor de Tropen, Amsterdam. •Page 101, (1) Ann &
Bury Pmless. • Page 107, ( 1) Baldev, Transglobe Agency, Hambourg; ( 2) Gurmeet Thukral,
Transglobe Agency, Hambourg. •Page 117, (1) Art Gallery, Thanjavur, Inde. Photo de
Eswar Katkar. •Page 118, avec l'aimable autorisation des administrateurs du Victoria
and Albert Museum. •Page 123, (3) Harry Burdich, Transglobe Agency, Hambourg.
•Page 133, avec l'aimable autorisation des administrateurs du British Museum. •Page 150,
(1) avec l'autorisation de la British Library. •Page 165, collection du National Palace
Museum, Taipei, Taiwan. •Page 173, ( 1) avec l'aimable autorisation du British Museum.
•Page 177, (2) Université Sung Kyun Kwan, Séoul, Corée. •Page 181 , Université Sung
Kyun Kwan, Séoul, Corée. • Page 198, photo U .S. National Archives. •Page 211, Musée du
Louvre, Paris. •Page 215 , GPO, Térusalem. •Page 220, Estate of Roloff Beny. •Page 221,
avec l'autorisation de la British I'..ibrary. •Page 222, Bob Stoff. •Page 226, Horst Lôber,
Transglobe Agency, Hambourg. •Page 227, GPO,Jérusalem. •Page 230, Garo Nalbandian.
•Page 231, (2) GPO,Jérusalem. •Page 233, GPO, Jérusalem. •Page 237, Pictorial Archive
(Near Eastern History) Est. •Page 238, (2, 3, 6) J.lictorial Archive (Near Eastern History)
Èst. •Page 241, Bureau israélien des Antiquités et des musées; photo: musée d'Israël, Jérusa-
lem. •Page 259, Société Royale de Papyrologie du Caire. •Page 264, photo: serv1cio de
Cultura-Instituciôn Principe de Viana, del Gobierno de Navarra. • Page 275, ( 1) Scala/Art
Resource; (2) photo: servicio de Cultura-Instituciôn Principe de Viana, del Gobierno de
Navarra. •Page 277, (1) Museo Egizio, Turin; (3) Scala/ Art Resource. •Page 283 , avec
l'aimable autorisation de la Biblioteca Nacional, Madrid, Espagne; (2-4) Exposiciôn de
Antiguos Instrumentas de Tortura, Tolède, Espagne. •Page 286, ( 1, 2) Garo Nalbandian.
• Page 289, ( 1-4) Camerapix. • Page 290, Camerapix. • Page 298, ( 1) Garo Nalbandian;
(2) Carl Purcell, Transglobe Agency, Hambourg. •Page 307, The Pierpont Morgan Library,
New York. •Page 314, (2) Kunstsammlungen der Veste Coburg. •Page 333, ( 1) d'après une
photographie de Mme. J. Cameron; (2) photo: New York Times, Berlin-33225115; ( 3) Na-
tional Library of Medicine; ( 4) avec l'aimable autorisation des administrateurs du British
Museum. •Page 335, ( 1) photo NASA. •Page 337, ( 1) photo NASA.