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Depuis la seconde guerre mondiale, les problèmes liés aux réseaux de transport n’ont cessé
d’alimenter la recherche opérationnelle en application et de susciter le développement de
nouvelles approches pour leur résolution. La mondialisation des marchés et la création des
zones de libre-échange ont eu pour effet de favoriser la circulation des personnes, des biens et
des capitaux. Et plus cette circulation est foisonnante, plus l’organisation rationnelle des
transports devient importante.
L’’affectation des employés aux différentes tâches à exécuter est un problème répétitif dans
certaines entreprises. Il s’agit d’un problème conceptuellement simple, mais dont la résolution
est rendue complexe par la combinatoire. En effet, il existe 51, soit 120 façon d’affecter 5
employés à 5 tâches, si chaque employé doit exécuter une tâche et si chaque tâche doit être faite
par un seul employé.
Tout problème d’affectation se représente par un réseau d’un type particulier. Mais considérons
n travaux à repartir entre n postes de travail, connaissant le temps d’exécution de chaque travail.
Si l’objectif est de répartir les travaux entre les postes de manière à minimiser le temps
d’exécution des travaux, on peut partir d’un cas de figure pour mieux comprendre le
mécanisme.
Exemple 1 : Soient trois postes de travail A, B, C et le temps d’exécution desdits travaux T1,
T2, T3 matérialisés par le tableau ci-après :
A B C
Postes
Travaux
T1 3 4 6
T2 7 8 4
T3 5 5 2
Si le problème est d’affecter chaque travailleur au poste qui nécessitera le temps minimum pour
son accomplissement, l’algorithme le permettant comprend les étapes suivantes :
A B C
Postes
Travaux
T1 0 1 3
T2 3 4 0
T3 3 3 0
A B C
Postes
Travaux
T1 0 0 3
T2 3 3 0
T3 3 2 0
Etape 3 : Couvrir toutes les valeurs nulles du tableau par un nombre minimum de lignes. En
désignant par « l »ce nombre minimum de lignes (l=2). Si l=n (représentant le nombre de
travaux ou de postes), on passe à l’étape 5. Si l< 𝑛 , passer à l’étape 4.
Etape 4 : Des valeurs non couvertes, soustraire la plus petite (2) et additionner cette valeur à
celle située à l’intersection des lignes qui ont permis de couvrir les zéros(3). Puis on répète
l’étape 3.
A B C
Postes
Travaux
T1 0 0 5
T2 1 1 0
T3 1 0 0
Etape 5 : Affecter chaque travail au poste correspondant à une valeur nulle tout en sachant que
deux tâches ne peuvent être affectées à un même travailleur.
Le premier travail T1 doit être affecté au poste A pour une durée de 3 heures ;
Le travail T2 doit être affecté au poste C pour une durée de 4 heures ; enfin
Exemple 2 :
Six comptables sont sur le point de terminer leur formation à la FSEGA de l’université de
Dschang. Ils ont reçu une liste de six postes qui, leur sont proposés. Ne voulant pas s’en
remettre à la méthode brutale et barbare du classement pour les départager, certains postes étant
plus alléchants que d’autres pour diverses raisons, ils établissent une liste où chacun marque
ses préférences pour les postes indiqués par une note de 0 à 20. Les résultats de l’enquête sont
A B C D E F
11 4 8 16 20 12 0
12 16 20 8 0 4 12
13 0 12 4 16 20 8
14 4 0 16 12 20 8
15 12 16 0 8 20 4
16 20 16 12 0 4 8
1- Etablir les affectations de telle manière que la somme des satisfactions soit maximale ;
Solution
à trouver des valeurs nulles sur la base 20- Xij, Xij étant la valeur située à l’intersection
de la ligne i et de la colonne j.
Opération 20- Xij (et appliquer l’étape 3 ou alors reprendre la procédure à l’étape 1)
A B C D E F
11 16 12 4 0 8 20
12 4 0 12 20 16 4
13 20 8 16 4 0 12
14 16 20 4 8 0 12
15 8 4 20 12 0 16
16 0 4 8 20 16 12
L=4
A B C D E F
11 16 12 4 0 12 20
12 4 0 12 20 20 8
13 16 4 12 0 0 8
14 12 16 0 1 0 8
15 4 0 16 8 0 12
16 0 4 8 20 20 12
L=5
A B C D E F
11 12 12 0 0 12 16
12 0 0 8 20 20 4
13 12 4 12 0 0 4
14 12 20 0 8 4 8
15 0 0 12 8 0 8
16 0 8 8 24 24 12
L=5 (Xij-4)
A B C D E F
11 12 12 0 0 12 12
12 0 0 8 20 20 0
13 12 4 12 0 0 0
14 12 20 0 8 4 4
15 0 0 12 8 0 4
160 0 8 8 24 24 8
L=6
On entendra par problème de transport, tout problème d’optimisation du transfert entre des
points origines et des points destination. Il serait, bien entendu, possible de résoudre ces
problèmes à l’aide des techniques étudiées précédemment, mais leur structure très spécifique
B- Cette résolution portant sur les procédures heuristiques de calcul d’une première
Problème :
saucisse de porc est devenu fort concurrentiel et, récemment, l’entreprise a vu se resserrer ses
marges. Elle a donc entrepris une étude pour abaisser ses coûts. Les coûts de transport, en
particulier, sont rapidement apparus comme ceux des concurrents. Jusqu’ici, l’horaire quotidien
d’acheminement des produits entre laboratoires et centres de distribution était dressé par un
répartiteur averti armé de bon sens et de son flair. Chez WAFEU, on pense qu’il s’agit d’un
maillon faible de la chaine des coûts de transport et on veut que le répartiteur adopte une
méthode qui mènera a un honoraire quotidien optimal. Les quatre laboratoires fonctionnent 7
jours sur 7. Les viandes qu’on n’y conditionne sont livrées aux centres distribution où
carcasse de porc livré le jour 1 dans un laboratoire réapparaît sous forme de saucisse le jour 3
sur les étals du rayon de la charcuterie des clients. Chaque centre de distribution enregistre les
incompressible de 2 FCFA la tonne, est confié aux camions réfrigérés de la société DICAM.
Le tableau 1 indique les distances entre les laboratoires (L) et les centres (C) de distribution.
d’éleveurs de son voisinage, qui lui en fournissent chaque jour une quantité convenue. Les
pertes de poids subies lors de la transformation de la chair à saucisse sont compensées par des
Cours conçu et dispensé par Dr MAVOUNGOU SOULA U.A
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additifs alimentaires et celui des emballages. Les tableaux 2 et 3 donnent les quantités qui sont
disponibles dans les laboratoires et celles qui sont requises par les centres de distribution.
C1 C2 C3 C4 C5
Tableau 2
L1 L2 L3 L4
26 24 27 23
Tableau 3
C1 C2 C3 C4 C5
18 20 22 19 21
L’entreprise WAFEU recherche un plan d’acheminement à coût minimal des laboratoires aux
centres de distribution.
Il faut remarquer que les saucisses de WAFEU sont expédiées des m origines (m=4) aux n
destinataires (n= 5). L’offre est donc égale à la demande (la somme des expéditions doit être
égale à celle des réceptions). Dans ce cas, on dit que ce problème de transport est équilibré. Le
tableau de transport de WAFEU, sachant que le coût d’une tonne est de 2 FCFA est le suivant.
C1 C2 C3 C4 C5 Si
Dj 18 20 22 19 21 100
Le coût unitaire de transport (Cij) pour chaque couple origine destination occupe le coin
Le modèle linéaire comporte m+n variables de base. Mais sachant que l’offre est égale à la
demande, on retirer la dernière contrainte et déduire sa valeur à partir de celles des autres.
[Exemple : S= 100 ; en recevant les quantités de C1 , C2 , C3 et C4 dont le total est de 79 , on
peut obtenir celle de C5 soit 100 – 79 = 21 ]. De cette façon, on se convainc que le retrait de
l’une ou l’autre des contraintes technologiques donne un modèle équivalent. Dans ce cas, le
modèle linéaire comporte m+n-1 = 8 variables de bases (dont certaines pourraient être égale à
0 dans un cas de dégénérescence. Il en résulte qu’il n’y aura de saucisse transportées qu’en
empruntant au plus 8 des 20 routes possibles.
Cette procédure heuristique, due à REINFELD et VOGEL (1958) , donne habituellement une
solution admissible de coût inférieur à celui de la solution obtenue par la procédure des coûts
minimaux.
La pénalité associée à une rangée (ligne ou colonne) du tableau des coûts de transport est la
valeur absolue de la différence entre deux les deux coûts unitaires minimaux des cases
disponibles retrouvées dans cette rangée. Elle mesure l’augmentation minimale du coût de
transport d’une unité si celle-ci n’emporte pas la route de coût minimal disponible de cette
rangée.
Dans cette procédure, le choix de la case où effectuer la prochaine attribution se fait en retenant
la case de coût minimal disponible dont la rangée présente pénalité maximale. Pour éviter de
subir cette pénalité, on s’empresse de transporter le plus d’unité possible par la route de coût
minimal de la colonne correspondante.
Il arrive que cette pénalité maximale soit le même pour plus d’une rangée. Entre les cases
candidates, On retient d’abord celle(s) dont le coût est minimal. Encore plusieurs cases en
lice... S’il y a encore plusieurs cases en lice, on retient celle(s) où le nombre à attribuer est
maximal.
S’il y avait encore plus d’une case candidate, le choix de la case à retenir se ferait alors de façon
aléatoire parmi ces cases candidates.
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
L2 100 400 500 900 500 24
L3 500 200 100 700 600 27(5)
L4 600 300 400 500 900 23
DJ 18 20 22(0) 19 21 100
100 100 300* 200 0
On peut ainsi constater que la pénalité maximale est associée à la colonne 3 et aux lignes 1 et
2. Les coûts minimaux correspondants sont 100 dans la case (3,3), 200 dans la cases (1,1) et
100 dans la case (2,1). Par conséquent, seules les cases (2,1) et (3,3) on reste en lice. A la (2,1)
on peut attribuer au plus 18 tonnes ; à la case (3,3) on peut attribuer au plus 22 tonnes ( X33 =
22). La case (3,3) est donc retenue et on obtient le tableau suivant :
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
L2 100 400 500 900 500 24
L3 500 200 100 700 600 27(5)
22
L4 600 300 400 500 900 23
L5 18 20 22(0) 19 21 100
100 100 200 0
En colonne : les ajustements de saturation se font comme dans les coûts minimaux et dans ce
cas la colonne 3 est saturée avec pour valeur (300* ; 300* ; 300* ; 200*)
La mise à jour des rangées de pénalité- lignes et des pénalités- colonnes permet d’éliminer la
pénalité de la colonne 3 et d’obtenir une pénalité de 300 pour la ligne 3 (il s’agit de retrouver
les nouvelles pénalités en excluant les valeurs de la ligne ou de la colonne saturée).
La pénalité maximale est maintenant associée aux lignes 1, 2 et 3 et (2,1) est la case disponible
de coût minimal. Cette case se voit attribuer 18 tonnes ( X21 =18 ) et la mise à jour des pénalités
lignes donne le tableau suivant dans lequel la colonne 1 est saturée :
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
L2 100 400 500 900 500 24(6)
18
L3 500 200 100 700 600 27(5)
22
L4 600 300 400 500 900 23
Dj 18(0) 20 22(0) 19 21 100
Dans ce tableau , la pénalité maximale est celle de la ligne 3 où (3,2) est la case disponible de
coût minimal. On peut attribuer à cette case au maximum 5 tonnes ( X32 = 5) , la disponibilité
résiduelle de L3 tombe à 0 et la ligne 3 est saturée . La mise à jour des pénalités colonnes donne
le tableau suivant :
C1 C2 C3 C4 C5 Si
La pénalité maximale se trouve maintenant à la colonne 4, où (4,4) est la case de coût minimal.
Cette case se voit attribuer 19 tonnes ( X44 = 19 ), la disponibilité résiduelle de L4 tombe à 4
tonnes et la colonne 4 est saturée . Nous obtenons le tableau ci-contre après la mise à jour des
pénalités –lignes.
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
L2 100 400 500 900 500 24(6)
18
L3 500 200 100 700 600 27(0)
5 22
L4 600 300 400 500 900 23(4)
19
Dj 18(0) 20(15) 22(0) 19(0) 21 100
La pénalité maximal est de 600 et est associée à la ligne 4, ou (4,2) est la case disponible de
coût unitaire minimal. Le nombre maximal à lui attribuer est à 4 tonnes ( X42 = 4). Après la
mise à jour des pénalités colonnes, on obtient le tableau suivant :
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
L2 100 400 500 900 500 24(6)
18
L3 500 200 100 700 600 27(0)
5 22
L4 600 300 400 500 900 23(0)
4 19
Dj 18(0) 20(11) 22(0) 19(0) 21 100
C1 C2 C3 C4 C5 Si
L1 200 600 500 900 500 26
5 21
L2 100 400 500 900 500 24
18 6
L3 500 200 100 700 600 27
5 22
L4 600 300 400 500 900 23
4 19
DJ 18 20 22 19 21 100
Ce coût est inférieur de 2300 au coût de la solution proposée par la méthode des coûts
minimaux. Mais il faut passer par l’algorithme de transport pour affiner que cette solution est
optimale ou non. Toutefois, notons que cette procédure même souvent à une solution dont le
coût se rapproche fort de celui d’une solution optimale. On dit de la procédure de pénalité
qu’elle est une heuristique « quasi- optimale ».