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COURS D’ALGEBRE BILINEAIRE

KOFFI ENYONAM ABALO

Première édition : Août 2010


ii
Contents

FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE v


0.1 FORME BILINEAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
0.1.1 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
0.1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
0.1.3 Expression dans une base- forme matricielle . . . . . . vi
0.1.4 Changement de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . viii
0.1.5 Rang d’une forme bilinéaire . . . . . . . . . . . . . . . ix
0.2 FORME QUADRATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix
0.2.1 Forme bilinéaire symétrique (f.b.s) . . . . ix
0.2.2 Forme quadratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x
0.3 ORTHOGONALITE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiv
0.3.1 Orthogonal d’un sous espace vectoriel . . . . . . . . . . xiv
0.3.2 Base orthogonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv
0.3.3 Décomposition en carrés de Gauss . . . . . . . . . . . . xvii
0.3.4 Formes positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxi
0.3.5 Signature d’une forme quadratique . . . . . . . . . . . xxii
0.3.6 Base orthonormale (b.o.n) . . . . . . . . . . . . . . . . xxiii

ESPACE EUCLIDIEN xxv


0.4 ESPACE EUCLIDIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxv
0.4.1 Espace préhilbertien réel . . . . . . . . . . . . . . . . . xxv
0.4.2 Réduction simultanée d’une forme quadratique dans
un espace euclidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxvii
0.4.3 Méthode d’orthonormalisation de Gram-Schmidt . . . . xxviii
0.4.4 Projection orthogonale - Symétrique orthogonale . . . . xxix
0.5 GROUPE ORTHOGONAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxxi
0.5.1 Adjoint d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . xxxi
0.5.2 Matrice orthogonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxxiv
0.5.3 Isométries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxxv
0.5.4 Décomposition d’une isométrie . . . . . . . . . . . . . . xxxviii

iii
iv CONTENTS

FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS xliii


0.6 FORMES SESQUILINEAIRES-FORMES HERMITIENNES . xliii
0.6.1 Formes sesquilinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . xliii
0.7 Forme hermitienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xlv
0.7.1 Forme quadratique hermitienne . . . . . . . . . . . . . xlvi
0.7.2 Orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xlvii
0.8 ESPACES HERMITIENS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . li
0.8.1 Adjoint d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . li
0.8.2 Groupe unitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lii
0.9 ESPACES HERMITIENS . . . . . . . . . . . . . . . . . liv
0.9.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . liv
0.9.2 Diagonalisation des endomorphisme normaux . . . . . lv
0.10 TRAVAUX DIRIGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lix
FORME BILINEAIRE -
FORME QUADRATIQUE

0.1 FORME BILINEAIRE

0.1.1 Dé…nition

Une forme bilinéaire(f.b) sur E est une application ' de E E dans |


telle que:
8x; x1; x2; y; y1; y2 2 E; 8 2 | :
i) ' (x; y1+ y2 ) = ' (x; y1 ) + ' (x; y2 )
ii) ' (x; y) = ' (x; y)
iii) ' (x1 + x2 ; y) = ' (x1 ; y) + ' (x2 ; y)
iv) ' ( x; y) = ' (x; y)
i)et ii) signi…ent que ' est linéaire à droite c-à-d pour x …xé, 'dx : E !
|; y 7 ! 'dx (y) = ' (x; y) est linéaire.
iii) et iv) signi…ent que ' est linéaire à gauche c-à-d pour y …xé, 'gy :
E ! |; x 7 ! 'gy (x) = ' (x; y) est linéaire.
On véri…e que l’ensemble des formes bilinéaires sur E est un espace
vectoriel sur | noté L2 (E)

0.1.2 Exemples
a) E = Rn ; x = (x1 ; :::; xn ) ; y = (y1 ; :::; yn )

v
vi FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

P
n
' (x; y) = xi yi est une f.b sur Rn appelé le produit scalaire canonique
i=1
ou usuel de Rn Rb
b) E = C([a; b] ; R) ' : E E ! R; (f; g) 7 ! a f (x) g (x) dx est une
forme bilinéaire.
En e¤et, 8f1 ; f2 ; f;
R bg; g1 ; g2 2 E; 8 2 R; on a:
' (f; g1 + g2 ) = a f (x) ( g1 (x) + g2 (x)) dx
Rb Rb
= a f (x) g1 (x) dx + a f (x) g2 (x) dx
= ' (f; g1 ) + ' (f; g2 )
donc ' est linéaire à droite.
On véri…e que ' est aussi linéaire à gauche
c) E = Mn (|) ' : E E ! |; '(A; B) = tr(t AB) est une forme
bilinéaire.

Dans toute la suite du chapitre, ' est une f.b sur E

0.1.3 Expression dans une base- forme matricielle

Expression dans une base


de (1; 3) a (1; 5) E est supposé de dimension …nie n; B = (ei )1 i n est une
base de E.
Xn X
n
Soient x = xi ei ; y = yj ej 2 E; alors
i=1 j=1
!
X
n X
n
' (x; y) = ' xi ei ; yj ej
i=1 j=1
!
X
n Xn
= xi ' ei ; yj ej (linéarité à gauche)
i=1 j=1
X
n X
n
= xi yj ' (ei; ej ) (linéarité à droite)
i=1 j=1
X
= xi yj '(ei ; ej)
1 i;j n
' est entièrement déterminée par la donnée des aij avec aij = '(ei ; ej)
d’où la dé…nition suivante:

Dé…nition 1.1 : soit B = (ei ) est une base de E, 8i; j = 1; n on pose:


0.1. FORME BILINEAIRE vii

aij = '(ei ; ej) ; Alors la matrice A = (aij )1 i;j n 2 Mn (|) est appelée la
matrice de ' dans la base B et notée matB (')

D’après ce qui précède

X
n X
n
matB (') = A = (aij )1 i;j n () 8x = xi ei ; y = yj ej 2 E;
i=1 j=1
X
' (x; y) = aij xi yj
1 i;j n

Forme matricielle

0 1
X
n x1
B C
On rapelle que si x = xi ei alors X = @ ... A
i=1 xn

est appelé la matrice colonne de coordonées (mcc) ou vecteur colonne de


coordonnées (vcc) de x dans la base B

0 Avec
1 les considérations
0 1 précédentes, soient x; y 2 E de mcc resp X =
x1 y1
B .. C B .. C
@ . A ; Y = @ . A ; alors
xn yn
!
X Xn X n
' (x; y) = aij xi yj = xi aij yj 2 | donc:
1 i;j n i=1 j=1

' (x; y) =t XAY

Remarque 1.1
On a aussi ' (x; y) =t Y t AX !
Xn X
n
En e¤et ' (x; y) = yj aij xi =t Y t AX
j=1 i=1
Le résultat suivant assure la réciproque de la forme matricielle

Proposition 1.1 : Une application ' : E E ! | est une forme

bilinéaire sur E si et seulement si pour toute base quelconque B de E; il


viii FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

existe une matrice 0 carrée


1 1 0aij 1n d’éléments de | telle que ' (x; y) =
X x1 y1
B .. C B .. C
aij xi yj où @ . A et @ . A sont les mcc respectives de x et y dans
1 i;j n xn yn
B:

Preuve
La forme matricielle assure la condition nécessaire. Pour la condition
su¢ sante, on véri…e que l’application ' : E E ! | dé…nie dans une base
donnée par: 0 1 0 1
X x 1 y 1
B C B C
' (x; y) = aij xi yj où @ ... A et @ ... A sont les mcc respectives
1 i;j n xn yn
de x et y dans B est bilinéaire. En e¤et pour y …xé, ! l’application 'y :
E !| Xn Xn X n
est linéaire car 'y (x) = xi aij yj = ai xi avec
x 7 ! '(x; y)
i=1 j=1 i=1
X
n
ai = aij yj ; pour 1 i n (propriété c) des formes linéaires chap 3). La
j=1
linéarité à droite se montre de la même manière.

0.1.4 Changement de base

0
Soient B une autre base de E, X0; Y 0 les mcc resp de x; y dans B 0 :
P la matrice de passage de B à B 0 ; A0 = matB 0 (') on a X = P X 0 ;
Y = P Y 0:
Maintenant par rapport à B on a
' (x; y) = t XAY = t (P X 0 ) AP Y 0 = t X 0 t P AP Y 0 (1)
par rapport à B 0 on a ' (x; y) = t X 0 A0 Y 0 (2).
D’où d’après (1) et (2) on a:

A0 = t P AP

C’est la formule de changement de base pour les f.b.

Dé…nition 1.2 : Deux matrices A et A0 2 Mn (|) telles qu’il existe une


matrice P inversible avec A0 = t P AP sont dites congruentes.
0.2. FORME QUADRATIQUE ix

0.1.5 Rang d’une forme bilinéaire

La relation A0 = t P AP ) rg (A0 ) = rg (A) ) le rang de matB (') est


indépendant de la base B choisie. D’où la dé…nition:

Dé…nition 1.3 : Le rang d’une f.b ' sur E est le rang de sa matrice
dans une base qcq de E:

0.2 FORME QUADRATIQUE

0.2.1 Forme bilinéaire symétrique (f.b.s)

Dé…nition 1.4 : La f.b. ' est dite symétrique si 8x; y 2 E; ' (x; y) =
' (y; x)

propriété caractéristique
' : E E ! | est une f.b.s si ' est linéaire à droite ou à gauche et si
8x; y 2 E ' (x; y) = ' (y; x)

Exemple 1.1 : Les f.b de l’exemple illustrant la dé…nition d’une f.b sont
toutes sont toutes symétriques comme on le véri…e aisément

.On véri…e que si ' et sont des f.b.s alors 8 2 |; ( ' + ) est une f.b.s
.Donc l’ensemble de f.b.s sur E est un espace vectoriel noté S2 (E)

NB : Si la f.b ' est symétrique, alors 8x 2 E; les applications 'dx :


E !| E !|
et 'gx : sont égales et on note 'dx = 'gx = 'x :
y 7 ! ' (x; y) y 7 ! ' (y; x)
Théorème 1.1 : On suppose E de dimension …ni n .Soit B une base
de E et A = (aij )1 i;j n = matB (') :Alors ' symétique () A symétrique
, aij = aji ; 8i; j 2 1; n:

Preuve
' symétrique , 8x; y 2 E de mcc resp. X et Y dans B; ' (x; y) =
' (y; x) , t XAY = t Y AX , t Y t AX = t Y AX (remarque 1.1)
, t A = A , A est symétrique.
x FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

Expression d’une f.b.s dans une base


Soit ' une f.b.s sur E (de dimension n), B une base de E; A = (aij )1 i;j n =
matB (') 0 1 0 1
x1 y1
B C B C
8x; y 2 E de mcc resp X = @ ... A Y = @ ... A
xn yn
X
on a ' (x; y) = aij xi xj
1 i;j n
Xn X X
= aii xi yi + aij xi yj + aij xi yj
i=1 1 i<j n 1 i>j n
Xn X
= aii xi yi + (aij xi yj + aji xj yi ) (permutation des
i=1 1 i<j n
variables muettes i et j dans le 3ème terme de la somme)
X n
P
= aii xi yi + aij (xi yj + xj yi ) car aji = aij ; et …nalement:
i=1 1 i<j n

P
n P
' (x; y) = aii xi yi + aij (xi yj + xj yi )
i=1 1 i<j n

0.2.2 Forme quadratique

forme quadratique associée une forme bilinéaire symétrique

Dé…nition 1.5 : Soit ' une f.b.s sur E .On appelle forme quadratique
associée à ' ;l’application:

E !|
q:
x 7 ! '(x; x)

Exemple 1.2 : Pour les f.b.s a),b),c) de l’exemple


Pn Pn
a) ' (x; y) = xi yi ) q (x) = x2i
i=1 i=1
Rb Rb
b) ' (f; g) = a f (x) g (x) dx ) q (f ) = a f 2 (x) dx:

c) '(A; B) = tr(t AB) =) q(A) = tr(t AA)


0.2. FORME QUADRATIQUE xi

Jusqu’à la …ne de ce paragraphe, E est de dimension …nie n B = (ei ) est


une base de E.' est une forme b.s sur E ,A = (aij ) = matB (')
forme matricielle de q - expression dans une base
0 1 0 1
x1 y1
B : C B : C
Soit x; y 2 E de mcc resp X B C B C
@ : A Y @ : A dans B:Alors:
xn yn

(x; x) = t XAX
q (x) = 'P P
q (x) = ' (x; x) = aii x2i + 2 aij xi xj
i 1 i<j n

L’expression q (x) est donc un polynôme homogène de degré 2. Nous


rappelons la dé…nition suivante:

Dé…nition 1.6 : Soit P 2 | [X1; :::; Xn ],;un polynôme à n variables .P


est dit homogène de degré k ( k 2 N) si l’une des conditions équivalentes
suivantes est véri…ée:
i) 8v = (x1 ; x2 ; :::; xn ) 2 |n 8 2 |; P ( v) = k P (v) ;
ii) tous les monômes de P sont de même degré total k:

Théorème 1.2 : Soit une application q :E ! | telle que l’expression


0 de
1
x1
B : C
q (x) soit un polynôme homogène de degré 2 en x1 ; ::::xn où X = B@ :
C
A
xn
est la mcc de x dans B:
Alors il en est de même dans n’importe quelle base de E:

Preuve
P X
n
Supposons que q (x) = ij xi xj où x = xi ei et ij 2 |; 81
1 i;j n i=1
i; j n
:Soit B 0 = e0j 1 j n
une autre base de E; P = (! ij )1 i;j n la matrice de
passage de B à B 0 : 0 1 0 1
X
n x1 x01
B C B C
Posons x = x0i e0i ; X = @ ... A X 0 = @ ... A; on a:
i=1 xn x0n
X n X
n
X = P X 0 ) xi = ! ik x0k ; xj = ! jl x0l d’où
k=1 l=1
xii FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE
! !
X X
n X
n X X
q (x) = ij ! ik x0k ! jl x0l = ( 0 0
ij ! ik ! jl )xk xl =
1 i;j n k=1 l=1 1 k;l 1 i;j n
X X
0 0 0 0
kl xk xl avec 81 k; l n; kl = ij ! ik ! jl
1 k;l l 1 i;j n
et ceci est un polynôme homogène de degré 2 en x01;::::: ; x0n :cqfd

Dé…nition 1.7 : Une forme quadratique sur E est una application q :


E ! | telle que l’expression0 de 1 q (x) est un polynôme homogène de degré 2
x1
B .. C
en (x1 ; :::::; xn ) où X = @ . A est la mcc de x dans une base quelconque
xn
de E:

On véri…e que l’ensemble des formes quadratiques sur E est un espace


vectoriel sur E noté Q (E) :

Théorème 1.3 : Pour toute forme quadratique q 2 Q (E) il existe une


f.b.s unique ' à laquelle q est associée .Autrement dit l’application
S2 (E) ! Q (E)
avec 8x 2 E; q (x) = ' (x; x) est une appplication
'7 !q
bijective.

Preuve
Unicité: Sous réserve de l’existence ,soit q 2 Q (E) ; supposons qu’il
existe ' 2 S2 (E) tq q (x) = ' (x; x) :Alors on a 8x; y 2 E; q (x + y) =
' (x + y; x + y) = ' (x; x) + ' (x; y) + ' (y; x) + ' (y; y) = q (x) + q (y) +
2' (x; y)
donc ' (x; y) = 21 [q (x + y) q (x) q (y)] (1) d’où l’unicité de ':
Existence: Montrons que ' existe c-à-d que ' dé…nie par (1) est une f.b.s
X X
n
à laquelle q est associée posons q (x) = ij xi xj avec x = xi ei et
1 i;j n i=1
X
n
soit y = yj ej: Alors
j=1
" #
X X X
1
' (x; y) = 2 ij (xi + yi ) (xj + yj ) ij xi xj ij yi yj
1 i;j n 1 i;j n 1 i;j n
X
1
' (x; y) = 2 ij [(xi + yi ) (xj + yj ) xi xj yi yj ]
1 i;j n
0.2. FORME QUADRATIQUE xiii
" #
X
1
' (x; y) = 2 ij (xi yj + xj yi ) expression d’une f.b
1 i;j n
X
1
' (x; y) = 2
( ij + ji ) xi yj
1 i;j n
X
1
' (x; y) = aij xi yj avec aij = 2
( ij + ji ) pour 1 i; j n et ceci
1 i;j n
est l’expression d’
une f.b (proposition 5.1)
X
1
' (x; y) = 2 ij (yi xj + yj xi ) = ' (x; y) donc ' est symétrique .
1 i;j n
En outre ' (x; x) = 12 (q (2x) 2q (x)) = 21 (22 q (x) 2q (x)) = q (x) donc
q est associée à ' d’où le résultat.

Dé…nition 1.8 : Avec les considérations du théorème, la f.b.s ' dé…nie


par ' (x; y) = 21 [q (x + y) q (x) q (y)] est appelée la f.b.s associée à q ou
la forme polaire de q:

Remarque 1.2
1) La bijection précédente permet d’attribuer de façon naturelle ou par
abus de langage ,les dé…nitions et les caractéristiques d’une f.b.s à sa forme
quadratique associée et vice-versa.
2)L’égalité ' (x; y) = 21 [q (x + y) q (x) q (y)] est appelée une identité
de polarisation (en ce sens qu’elle exprime ' (x; y) en fonction de q).
Autres identités de polarisation
On véri…e facilement les égalités suivantes:

' (x; y) = 12 [q (x) + q (y) q (x y)]


' (x; y) = 41 [q (x + y) q (x y)]

Formules de dédoublement
Formes quadratique Forme polaire !
Xn X
n X
n
Variables x= xi ei x= xi ei ; y = yj ej
i=1 i=1 j=1
Termes carrés aii x2i aii xi yi
Termes rectangles 2aij xi xj (i < j) aij (xi yj + xj yi ) (i < j)
Exemple 5.3 : Soit q (x; y; z) = 2x2 + y 2 + 2z 2 + 2xy + 2yz
Déterminons
0 la matrice
1 A de q et la forme polaire ' de q:
2 1 0
A = @ 1 1 1 A;
0 1 2
xiv FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

Pour u = (x; y; z) ; v = (x0 ; y 0 ; z 0 ) 2 |3 On a ' (u; v) = 2xx0 + yy 0 + 2zz 0 +


(xy 0 + yx0 ) + (yz 0 + zy 0 )

0.3 ORTHOGONALITE

Dans ce paragraphe, q est une forme quadratique et ' sa forme polaire.

Dé…nition 1.9 : x; y sont dits orthogonaux (relativement à ') si ' (x; y) =


0:

Exemple 5.4 : 8x 2 E; on a ' (x; 0E ) = 0: Donc le vecteur nul est


orthogonal à tout vecteur de E:

0.3.1 Orthogonal d’un sous espace vectoriel

Dé…nitions 1.10 :.Soient M et N deux parties non vides de E .On


dit que M et N sont orthogonaux (relativement à ') si 8 (x; y) 2 M N;
' (x; y) = 0
.Soient ; 6= M E; M ? = fy 2 E; ' (x; y) = 0 8x 2 M g ; l’ensemble
des vecteurs de E orthogonaux à M est appelé l’orthogonal de M:

Théorème 1.4 : Soit ; 6= M E; Alors M ? = [V ect (M )]? et c’est un


sous-espcae vectoriel de E:

Preuve
M ? = [V ect (M )]? découle de la linéarité de 'y ; M ? est un s.e.v de E
découle de la linéarité de 'x

Corollaire : Soit F un s.e.v de E ,si B = (ei )i2I est un système


générateur deF;en particulier ,si B est une base de F ,alors 8x 2 E; x 2 F ?
ssi 8i 2 I; ' (x; ei ) = 0

Preuve
x 2 F ? = B ? ) 8i 2 I; ' (x; ei ) = 0 cqfd.
0.3. ORTHOGONALITE xv

Noyau d’une f.b.s


Dé…nition 1.11 : Le noyau de q est :N (q) = ker q = E ? = fy 2
E=' (x; y) = 0 8x 2 Eg

Théorème 1.5 :On suppose E de dimension …ni n; B = (ei )1 i n une


base de E et8A = (aij ) = matB (') ;alors 0 19
>
< X n x1 > =
B .. C
N (') = x = xi ei 2 E; AX = 0 avec X = @ . A
>
: >
i=1 xn ;
Preuve
Xn
x= xj ej 2 N (') = E ? = B ? , 8i 2 1; n; ' (ei ; x) = 0
j=1
!
X
n X
n
, ' ei ; xj ej =0, xj ' (ei ; ej ) = 0; j 2 1; n
j=1 j=1
i
X
n
, aij xj = 0; j 2 1; n , AX = 0:
j=1

Forme bilinéaire symétrique non dégénérée


Dé…nition 1.12 : ' est dite dé…nie ou non dégénérée si N (') = f0E g

Corollaire : ' non dégénérée () det A 6= 0 () rg (') = n

Cône isotrope
Dé…nition 1.13 : x 2 E est dit isotrope (relativement à q) si q(x) = 0:
l’ensemble des vecteurs isotropes de E est appelé le cône isotrope de q et

noté C(q)
on a N (q) C(q)

0.3.2 Base orthogonale

Dé…nition 1.14 : Une base B = (ei )1 i n de E est dite une base


orthogonale de E (relativement a la forme polaire ') si :
8i 6= j 2 1; n; '(ei; ej ) = 0

Théorème 1.6 : Un espace vectoriel de dimension …nie E muni d’une


f.b.s admet une base orthogonale
xvi FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

Preuve
On procède par recurrence sur n = dim E
si n = 1; alors il n’y a rien à montrer
Supposons l’assertion véri…ée pour n 1, avec n 2
si q(x) = 0; 8x 2 E; alors d’après les identités de polarisation on a
'(x; y) = 0; 8x; y 2 E .donc toute base de E est orthogonale
E !|
Supposons qu’9x0 2 E =q(x0 ) 6= 0:Considérons 'X0 : :
y 7 ! '(x0 ; y)
'x0 est une forme linéaire non nulle sur E car 'x0 (x0 ) = ' (x0 ; x0 ) =
q (x0 ) 6= 0 par hypothèse.
Donc H = ker 'x0 est un hyper plan de E c-à-d un s.e.v de E de dimension
n 1. D’après l’hypothèse de recurrence, H admet une base orthogonale
(x1 ; ::::::::::; xn 1 ). On a d’une part, x0 2 = H car 'x0 (x0 ) = q(x0 ) 6= 0 alors
la famille (x1 ; x2 ; ::::::; xn 1 ; x0 ) est libre donc constitue une base de E et
d’autre part, 8i 2 1; n 1; ' (x0 ; xi ) = 'x0 (xi ) = 0 car xi 2 H = ker 'x0
donc B 0 = (x1 ; x2 ; ::::::; xn 1 ; x0 ) est une base orthogonale de E:

Théorème 1.7 : Soient B = (ei )1 i n une base de E et A = matB ('):


Alors les CSSE:
i) B est une base orthogonale de E;
ii) A est une matrice diagonale;
Xn X
n X
n
iii) 8x = xi ei ; y = yj ej 2 E; ' (x; y) = i xi yi ; i 2 | 81
i=1 j=1 i=1
i n;
X
n X
n
2
iv) 8x = xi ei 2 E; q (x) = i xi ; i 2 | 81 i n:
i=1 i=1
Preuve
Posons A = (aij )1 i;j n : B base orthogonale, 8i = j = 1; n; ' (ei ; ej ) =
0 , aij = 0 8i 6= j = 1; n
0 1
1 0 0
B .. C
B 0 2 . C
, A est une matrice diagonale , A = B . . C
@ .. .. 0 A
0 0 n
Xn X
n
2
, ' (x; y) = i xi yi , q(x) = i xi :
i=1 i=1

Exemple 1.5
a) La base canonique de Rn est orthogonale pour le produit scalaire usuel
de Rn :
0.3. ORTHOGONALITE xvii
!
X
n X
n X
n
En e¤et , ' [(x1 ; :::::; xn ) ; (y1;:::::; yn )] = ' xi ei ; yj ej = xi yi
i=1 j=1 i=1
R1 2
b) E = R2 [x] ; ' (p; q) = 0 pqdx; la base canonique (1; X; X ) n’est pas
orthogonale pour ':
R1
En e¤et, ' (1; X) = 0 Xdx = 21 6= 0:
!
X
n X
n
2
Corollaire : On suppose B orthogonale; posons q xi ei = i xi
i=1 i=1
alors N (q) = V ect fei ; 1 i n; i = 0g ; rg (q) = card f i ; 1 i n; i 6= 0g

Preuve
0 1
8 0 1 9 1 0 0
>
< Xn x1 >
= B .. C
B .. C B 0 2 . C
N (q) = x = xi ei ; A @ . A = 0 avec A = B .. .. C:
>
: >
; @ . . 0 A
i=1 xn
8 0 0 n
0 1 > 1 x1 =0
x1 >
>
< 2 2 = 0
x P
B .. C
A@ . A = 0 , .. () xi = 0 pour i 6= 0 , x = xi ei ,
>
> . i =0
xn >
:
n xn = 0
x 2 V ect fei ; 1 i n; i = 0g :
rg (q) = n dim N (q) = n card f i ; i = 0g = card f i ; i 6= 0g

0.3.3 Décomposition en carrés de Gauss

Théorème 1.8 : rg (q) = r () l’expression de q (x) dans une base


quelconque de E peut s’écrire sous la forme d’une combinaison linéaire des
carrés de r formes linéaires indépendantes de coe¢ cients non nuls.

Preuve
Soient B 0 = (e0i )1 i;j n une base orthogonale de E; P la matrice de passage
de B à B 0 :
X
n X
n
Supposons rg (q) = r: Alors on a 8x = xi ei = x0i e0i 2 E; q (x) =
i=1 i=1
P
r
02 1
i xi où pour 1 i r; i 2 | avec i 6= 0:Posons P = (! ij )1 i;j n :
i=1
xviii FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE
!2
X
n X
r X
n
Alors 8i 2 1; n; x0i = ! ij xj d’où q (x) = i ! ij xj .
j=1 i=1 j=1
E !|
81 n; l’application: X
n X
n
i i : x= xj ej 7 ! x0i = ! ij xj est une
j=1 j=1
Xn
forme linéaire sur E: En outre comme on a 8x 2 E; x = x0i e0i ; alors la
i=1
suite ( 1 ; 2 ; :::; n ) est la base duale de B 0 donc les formes 1 ; 2 ; :::; r sont
linéairement indépendants.
Réciproquement supposons que l’expression de q (x) dans la base B peut
s’écrire sous la forme d’une combinaison linéaire des carrés de rn formes
X
linéaires indépendantes de coe¢ cients non nuls. On a donc 8x = xi ei 2
i=1
X
r
E; q(x) = i [ i (x)]2 où pour 1 i r; i 2 | avec i 6= 0 et
i=1
1 ; 2 ; :::; des formes linéaires sur E linéairements indépendantes. On com-
r
plète ( 1 ; 2 ; :::; r ) en une base F = ( 1 ; 2 ; :::; n ) du dual E de E: Soit
Xn
B 0 = (e01 ; e02 ; :::; e0n ) la base duale de F: Alors 8x 2 E; on a x = x0i e0i
i=1
X
r
avec8i 2 1; n; x0i = i (x). Alors l’égalité q(x) = i [ i (x)]2 s’écrit q (x) =
i=1
P
r
02 0
i xi : Ceci exprime d’une part que B est une base orthogonale de E; et
i=1
d’autre part que rg(q) = r:

Dé…nition 1.15 : Ecrire q (x) sous la forme du théorème précédent c’est


la décomposer en carrés de Gauss.

Algorithme de décomposition en Carrés de Gauss.


Soit q une forme quadratique sur E de rang r d’expression q (x) =
X
n X
n
2
aii xi + 2 aij xi xj dans une base B de E Alors on écrit q comme
i=1 1 i<j n
combinaison linéaire des carrés de r formes linéaires indépendantes de la
manière suivante:
- S’il existe des termes carrés (akk x2k avec akk 6= 0) on utilise la formule
du binôme de Newton.
akk (x2k + 2xk l (x0 )) = akk (xk + l(x0 ))2 l(x0 )2 avec x0 = (x1;::::; x
bk :::::xn )
0.3. ORTHOGONALITE xix

(le chapeau sur xk signi…e que xk est retiré de la suite (xi )) pour faire
disparaître xk de la forme q1 (x0 ) = q (x) akk (xk + l(x0 ))2 l(x0 )2
- On poursuit cette opération tant qu’il y a des termes carrés.
- Si à la ieme étape de cette opération il n’y a que des termes rectangles
(akl xk xl ; k < l; akl 6= 0) ; on utlise la formule
xk xl + xk f (x00 ) + xl g (x00 ) = (xk + g (x00 )) (xl + f (x00 )) f (x00 ) g (x00 ) avec
bk ; :::; xbl ; :::; xn ) suivi de l’égalité : ab = 14 (a + b)2 (a b)2
x00 = (x1 ; :::; x
avec a = (xk + g (x00 )) et b = (xl + f (x00 )) pour faire disparaître xk et xl de
la forme:
qi+1 (x00 ) = qi (x) (xk + g (x00 )) (xl + f (x00 )) :
P r
2
- On obtient …nalement q (x) = i fi (x) où les fi sont des formes
i=1
linéaires sur E linéairement indépendantes et les i non nuls comme le montre
le résultat suivant:.

Théorème 1.9 : Avec les considérations ci-dessus:


1) les formes linéaires fi obtenues par l’algorithme ci-dessus sont linéaire-
ment indépendantes et au nombre de r = rg(q):
2)- Si r = n; alors F = (f1 ; :::; fn ) est une base du dual E de E et la
base duale de F est une base de E orthogonale pour q:
- Si r < n; alors la base duale de toute base F = (f1 ; :::; fn ) de E qui
complète la famille libre (f1 ; :::; fr ) est une base de E orthogonale pour q

Preuve
1) Soit F = (f1 ; :::; fs ) où s est le nombre de formes linéaires obtenues.
Alors d’après le fonctionnement de l’algorithme et sous réserve d’une permu-
tation des colonnes, la matrice de F dans la base duale B de B est une
Js
matrice de format (n; s) de la forme A = ; où Js 2 Ms (|) est une
L
matrice triangulaire inférieure par blocs
1 1
où les blocs de la diagonale sont égaux soit à (1) soit à suiv-
1 1
ant qu’elles correspondent au traitement d’un terme carré ou d’un terme
rectangle. En conséquence, on a det Js 6= 0 et par suite F est une famille
Ps
2
libre. On a q (x) = i fi (x) où les i non nuls et les fi sont linéairement
i=1
indépendantes. Alors d’après le théo 1.8 on a s = rg(q)

NB : La base duale de F = (f1 ; :::; fn ) dans le théo 1.9 est la base B 0 de


E telle P (B; B 0 ) est l’inverse de la matrice du système linéaire:
xx FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE
8
>
> y1 = f1 (x1 ; :::; xn )
>
< y2 = f2 (x1 ; :::; xn )
(S) ..
>
> .
>
: y = f (x ; :::; x )
n n 1 n

En e¤et la matrice de (S) est la transposée de P (B ; F); où B est la


base duale de B et le résultat vient de la formule bien connue P (B; F ) =
t
P (B ; F) 1 :

Exemple 1.6 : Décomposer en carrés de Gauss la forme q (x; y; z; t) =


x + y 2 + 4t2 + 2xy 4xt + 2yz 4zt
2

Donner le rang et une base orthogonale pour q et donner l’écriture de q


dans cette base.
Résolution
Posons v = (x; y; z; t)
q (v) = x2 + 2x (y 2t) + y 2 + 4t2 + 2yz 4zt
= (x + (y 2t))2 (y 2t)2 + y 2 + 4t2 + 2yz 4zt
= (x + y 2t)2 y 2 + 4yt 4t2 + y 2 + 4t2 + 2yz 4zt
= (x + y 2t)2 + 4yt + 2yz 4zt
= (x + y 2t)2 + 2 (yz + 2yt 2zt)
= (x + y 2t)2 + 2 [(y 2t) (z + 2t) + 4t2 ]
= (x + y 2t)2 + 2 41 (y + z)2 (y z 4t)2 + 4t2
q (v) = (x + y 2t)2 + 21 (y + z)2 21 (y z 4t)2 + 8t2
rg (q) = nombre de termes carrés de q(v) = 4 = dim E; donc q est non
dégénéré.
.Base orthogonale pour q
On a q(v) = x02 12 y 02 + 12 z 02 + 8t02 ; avec:
8 0 8
>
> x = x + y 2t >
> x = x0 21 y 0 12 z 0
< 0 <
y = y z 4t y = 12 y 0 + 12 z 0 + 2t0
,
>
> z0 = y + z >
> z = 12 y 0 + 12 z 0 2t0
: 0 :
t =t t = t0
B 0 = (e01 ; e02 ; e03 ; e04 ) est une base de système de coordonnées x’y’,z’et t’et
0
P la matrice
0 de passage de B 1 à B on a
1 1
1 2 2
0
B 0 1 1
2 C
p=B @ 0
2 2 C et on a:
1
2
1
2
2 A
0 0 0 1
1 02
0 0 0 0
q (x y ; z ; t ) = x 02
2
y + 21 z 02 + 8t02
NB
Si rg (q) = r < n = dim E; on obtient un système
0.3. ORTHOGONALITE xxi
8 0
>
> x1 = f1 (x1 :::::::::xn )
>
>
>
> :
<
:
qu’on complète avec n r coordonnées supplé-
>
> :
>
>
>
> :
: 0
xr = fr (x1 :::::::xn )
mentaires.Par exemple x0r+1 = xkr+1 ; :::::::x0n = xkn où les xki peuvent être
choisis de manière que la matrice bloc associée au système x0i = xki ; i = r + 1; n soit égal à In r :

Dans la suite de ce chapitre on prend | = R

0.3.4 Formes positives

Dé…nition 1.16 : q est dite positive (resp négative) si 8x 2 E; q (x) 0

(resp q (x) 0)
Exemples 5.6
P : 2Les formes de l’exemple cours sont positives.
a) q (x) = xi 0
Rb
b) q (f ) = a f 2 (x) dx 0
X
c) q(A) = tr (t AA) = a2ij 0
1 i;j n
!
X
n
Théorème 1.9 : On suppose B orthogonale. Posons q xi ei =
i=1
X
n
2
i xi ; alors q est positve (resp négative) ssi i 0 (resp i 0)
i=1
8i 2 1; n

Preuve
X
n
2
Si i 0 ,8i = 1; n; alors i xi 0 =) q (x) 0
i=1
Réciproquement si 8x 2 E; q (x) 0 alors pour 1 i n; on a q(ei ) 0;
or q (ei ) = i :
On fait un raisonnement analogue pour les formes négatives cqfd

Théorème 1.10 : Soit ' une f.b.s positive sur E alors on a 8x; y 2 E :
(' (x; y))2 qp
1) p (x) q (y)p(Inégalité de Cauchy-Schwartz )
2) q (x + y) q (x)+ q (y) (Inégalité Triangulaire ou de Minkowski)
Preuve
xxii FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

1) Soient x; y 2 E; 8 2 R; on pose f ( ) = q ( x + y) = ' ( x + y; x + y) =


2
q (x) + 2 ' (x; y) + q (y) 0 car q 0 par hypothèse.
Si q(x) 6= 0; alors f une fonction polynôme de degré 2 en de signe
constant donc le discriminant de f ( ) est
négatif. Or 40 = [' (x; y)]2 q (x) q (y) 0 donc [' (x; y)]2 q (x) q (y) :
Si q(x) = 0; alors f ( ) = 2 ' (x; y) + q (y) est une fonction a¢ ne de
avec f ( ) 0; 8 2 R; alors on a '(x; y) = 0 et 1) est encore véri…é.
2) On a q (x + y) = q (x) + 2' (x; y) + q (y)
p 2 p 2 p 2
q (x + y) = q (x) + 2 ' (x; y) + q (y)
p 2 p p 2
donc q (x + y) q (x) + 2 q (x) q (y) + q (y) (voir inégalité
de Cauchy schwartz)
p p 2
, q (x + y) q (x) + q (y)
p p p
d’où q (x + y) q (x) + q (y) cqfd

Corollaire 1 : Soit ' une f.b.s positive ,alors N (q) = C (q)


2

Preuve
On sait que N (q) C (q)
Maintenant soit x 2 C (q) ; alors 8y 2 E; on a:
'2 (x; y) q (x) q (y) = 0 car q (x) = 0 donc ' (x; y) = 0 8y 2 E ,
x 2 N (q) cqfd

Corollaire 2 : Soit ' une f.b.s positive non dégénérée . Alors C (q) =
f0g ; 8F s.e.v de E , la restriction de ' à F est positive non dégénérée.

0.3.5 Signature d’une forme quadratique

Théorème 1.11(d’Inertie)
! : On suppose que B est une base orthogo-
X
n X
n
2
nale. Posons: q xi ei = i xi : Alors la nombre p des i > 0
i=1 i=1
et le nombre s des i < 0 sont indépendants de la base orthogonale B.

Preuve
Soit B 0 = (e0i )1 i n une autre base orthohgonal de E ,posons q (x) =
X
n
0 02
i xi :
i=1
0.3. ORTHOGONALITE xxiii

Soit F = V ect fei ; i > 0g et G = V ect fe0i ; 0i 0g : q restreint à F est


positive non dégénérée .De même q retsreint à F est négative. Donc si x 2
F \ G alors on a q (x) 0 et q (x) 0 donc q (x) = 0 ) x = 0 d’où
F \ G = fOE g :
Alors dim (F + G) = dim F + dim G ) dim F + dim G n = dim E or
0
dim F = p et dim G = n p où
p0 est le nombre de 0i > 0 d’où p + n p0 n ) p p0 0 ) p p0 :
En échangeant les rôles de B et B 0 ; on obtient p0 pd’où p0 = p; Par
ailleurs si s0 est le nombre des 0i < 0; on a p + s = p0 + s0 = rgq donc
l’égalité p = p0 implique s = s0

Dé…nition 1.17 : p et s étant dé…nis comme dans le théo 1.11 ,le couple

(p; s) est appelé la signature de q et noté sgn (q) :


NB : Soit (p; s) = sgn (q) ; Alors p + s = rg (q)
q positive , s = 0 , p = rg (q)

Exemple 1.7 : dans l’exemple 5.5 on a:


q (u) = (x + y 2t)2 + 21 (y + z)2 21 (y z 4t)2 + 8t2 alors :
sgn (q) = (3; 1)

0.3.6 Base orthonormale (b.o.n)

Dé…nition 1.18 : x 2 E est dit normé ou unitaire si q (x) = 1:


Une base orthonormale de E est une base orthogonale de E dont les
vecteurs sont normés.
Autrement dit, B = (ei )1 i n est une base orthonormale de E si q (ei ) = 1
81 i n et ' (ei ; ej ) = 081 i 6= j n:

Théorème 1.12 Soient B = (ei )1 i n une base de E et A = matB ('):


Alors les CSSE:
i) B est une base orthonormale de E;
ii) A = In ;
X n X
n X
n
iii) 8x = xi ei ; y = yj ej 2 E; ' (x; y) = xi yi ;
i=1 j=1 i=1
X
n X
n
iv) 8x = xi ei 2 E; q (x) = x2i :
i=1 i=1

Preuve
xxiv FORME BILINEAIRE - FORME QUADRATIQUE

q (ei ) = 1 aij = ' (ei ej ) = 1 si i = j


B = (ei )1 i n orthonormale , =)
' (ei ! ej ) = 0 aij = ' (e !i ej ) = 0 si i 6= j
X
n X
n Xn Xn
() A = In () ' xi ei ; xj ej = xi yi () q xi ei =
i=1 j=1 i=1 i=1
X
n
x2i :
i=1

Exemple 1.8 : La base canonique de Rn est une b.o.n pour le produit


scalaire usuel !
X
n X
n X
n
. En e¤et, ' xi ei ; xj ej = xi yi donc B est une b.o.n
i=1 j=1 i=1
ESPACE EUCLIDIEN

0.4 ESPACE EUCLIDIEN

0.4.1 Espace préhilbertien réel

Dé…nitions
Produit scalaire
Un produit scalaire sur E est une forme bilinéaire symétrique positive
non dégénéréé sur E:
Espace Préhilbertien réel
un espace préhilbertien réel est un objet (E; ') où E est un espace vectoriel
réel et ' est un produit scalaire sur E:
Espace euclidien
Un espace euclidien est un espace préhilbertien réel de dimension …nie.

Exemple
1) Rn muni du produit scalaire canonique estRun espace euclidien.
a
2) C ([a; b] ; R) muni de la f.b.s ' (f; g) = b f (x) g (x) dx est un espace
préhilbertien.
3) Tout s-espace vectoriel de dimension …nie d’un espace préhilbertien est
un espace euclidien.

Dans toute la suite, E muni de la f.b.s ' est un espace préhilbertien réel

xxv
xxvi ESPACE EUCLIDIEN

Notation
On note alors
p ' (x; y) = hx; yi;
on note q (x) = kxk 0 appelée norme de x.

Propriétés
8x; y 2 E; 8 2 R; on a:
kxk = 0 () x = 0
k xk = j j kxk
kx + yk kxk + kyk (Inégalité triangulaire)
jhx; yij kxk kyk (Inégalité de cauchy schartz)
Si F =(x1 :::xn ) est une famille orthogonale alors kx1 + ::: + xn k2 = kx1 k2 +
::: + kxn k2 (Théoreme de Pythagore)

Remarque 2.1
1
80 6= x 2 E; kxk x est un vecteur normé (c-à d unitaire ) colinéaire à x:
1
Normer un vecteur x non nul c’est le multiplier par kxk ;
tout vecteur non nul peut être normé.

Théorème 2.1 : Tout espace euclidien admet une base orthonormale.

Preuve
On sait que tout e.v de dim …nie munie d’une f.b.s admet une base or-
thogonale. il su¢ t de normer chaque vecteur d’une base orthogonale pour
obtenir une b.o.n

Théorème 2.2 : Une famille de vecteurs non nuls deux à deux orthogo-
naux d’un espace préhilbertien est libre.

Preuve
En e¤et soit B = (u1 ; ::::; un ) une famille de vecteurs non nuls,orthogonaux
Xn
de E,soient 1 ; :::; n 2 | tels que i ui = 0 alors
! i=1
Xn X n
8j = 1; n; ' uj ; i ui = 0 =) i ' (uj ; ui ) = 0
i=1 i=1
=) = 0 car ' (uj ; ui ) = 0; 81 i 6= j n =) j q (uj ) = 0
j ' (uj ; uj )
=) j = 0 car q non dégénérée et uj 6= 0 =) q (uj ) 6= 0 d’où le résultat.
0.4. ESPACE EUCLIDIEN xxvii

0.4.2 Réduction simultanée d’une forme quadratique


dans un espace euclidien

u 2 L (E) est dit diagonalisable en b.o.n s’il existe une b.o.n de E dans
laquelle la matrice de u est une matrice diagonale.

Théorème 2.3 (spectral) : -Toute matrice symétrique réelle est diag-


onalisable en b.o.n sur R:
-Plus précisément: soient A une matrice symétrique réelle et ' la f.b.s sur
R dont la matrice dans la base canonique de Rn est A: Alors A est diagonal-
n

isable sur R et les sous espaces propres de A sont deux à deux orthogonaux
/ n ; h; i) et pour ':
à la fois pour l’espace euclidien usuel (R

Preuve au chap 3

Corollaire 1: -Avec les considérations du théo 2.3, soient Ei ; 1 i r;


les sous espaces propres distincts de A et pour 1 i r; Bi une b o n de
[r
0
Ei relativement à h; i ; alors B = Bi est une b o n de Rn (pour h; i) dans
i=1
laquelle la matrice de ' est la réduite diagonale de A:

Corollaire 2 : Avec les considérations du théo 2.3, on a:


X>0 X <0
sgn (') = (p; s) avec p = m et s = m où m est la
2Sp(A) 2Sp(A)
multiplicité de :
En particulier:
' est positive si et seulement si toutes les valeurs propres de A sont
positives
' est non dégénérée si et seulement si toutes les valeurs propres de A
sont non nulles.

Exemple 2.1 : Soit la forme quadratique sur R3 dé…nie 8 (x; y; z) 2 R3


par:
q (x; y; z) = 2x2 + 2y 2 + 2z 2 2xy 2xz 2yz
1) Donner la matrice A de la forme polaire ' de q dans la base canonique
B de R3 :
2) a) Montrer qu’il existe une b.o.n de l’espace euclidien usuel R3 formée
de vecteurs propres de A:
b) Déterminer une telle base et donner l’expression de q das cette base.
xxviii ESPACE EUCLIDIEN

Résolution
2 3
2 1 1
1) A = 4 1 2 1 5:
1 1 2
2) a) A est symétrique réelle =) A est diagonalisable sur R et ses sous
espaces propres sont orthogonaux. En conséquence, si pour chaque valeur
propre [de A B est une b.o.n du sous espace propre E associé à ; alors
B0 = B est une b.o.n de R3 formée de vecteurs propres de A:
2Sp(A)
b) PA (X) = det(A XI): On trouve PA (X) = X(X 3)2 =) Sp(A) =
f0; 3g
On trouve: E(0) = V ect (1; 1; 1) ; E(3) = V ect ((1; 0; 1) ; (0; 1; 1)) :
Posons: u1 = (1; 1; 1); u2 = (1; 0; 1): Un vecteur de E(3) orthogonal à
u2 est u3 = u1 ^ u2 = ( 1; 2; 1) : Donc une b.o.n de R3 formée de vecteurs
propres de A est B 0 = ("1 ; "2 ; "3 ) avec pour 1 i 3; "i = jju1i jj ui :
donc "1 = p13 (1; 1; 1) ; "2 = p12 (1; 0; 1) ; "3 = p16 ( 1; 2; 1) :
L’expression de q dans cette base est: ' (x0 "1 + y 0 "2 + z 0 "3 ) = 3y 02 + 3z 02

0.4.3 Méthode d’orthonormalisation de Gram-Schmidt

Soit E un espace vectoriel réel de dimension n; B = (u1 ; :::; un ) une base


de E. On obtient de manière unique une base orthogonale (! 1; :::; ! n ) de E
puis une b.o.n ("1; :::; "n )en normant chaque ! i . en procédant comme suit:
On pose: ! 1 = u1 ;
! 2 = 21 ! 1 + u2 avec 21 2 R; et 8k 2;
kP1
!k = kj ! j + uk avec kj 2 R; 81 j k 1 de sorte que la famille
j=1
(! 1 ; :::; ! k ) soit orthogonale.
Montrons de proche en proche qu’on obtient e¤ectivement une telle base.
! 1 = u1 est donné.
Supposons que pour k 2 donné, on ait obtenu ! 1 ; :::; ! k 1 tel que
(! 1 ; :::; ! k 1 ) soit une famille orthogonale.
(! 1 ; :::; ! k ) est une famille orthogonale () 81 i k 1; h! k ; ! i i =
kP1
0 () 81 i k 1; < kj ! j + uk ; ! i >= 0
j=1
kP1
() 81 i k 1; < kj ! j ; ! i > + < uk ; ! i >= 0
j=1
0.4. ESPACE EUCLIDIEN xxix

() 81 i k 1; ki < ! i ; ! i > + < uk ; ! i >= 0 ( car par hypothèse,


la famille (! 1 ; :::; ! k 1 ) est orthogonale donc < ! j ; ! i >= 0 pour j 6= i)

<uk ;! i >
() 81 i k 1; ki = jj! i jj2

Les kj existent et sont uniques donc uk existe et est unique d’où le


résultat.
Cet algorithme est appelé la méthode d’orthonormalisation de Gram-
Schmidt.
ExempleR 1 2.2 : E = R2 [x] muni du produit scalaire h; i dé…ni par
hP; Qi = 0 P Qdx
Orthonormaliser le base canonique de E par la méthode de Gram-Schmidt.
Soit B0 = (P0 ; P1 ; P2 ) avec Pi = X i 8i = 0; 2 la base canonique
de E. déterminons (T0; T1; T2 ) base orthogonale de E par la méthode de
Gram-Schmidt qu’on normera ensuite pour obtenir une b.o.n (Q0 ; Q1 ; Q2 ) :
Posons: T0 = P0 ; T1 = 10 T0 + P1
hT1 ; T0 i = 0 () h 10 T0 + P1 ; T0 i = 0 () h 10 T0 ; T0 i + hP1 ; T0 i = 0
() 10 kT0 k2 + hP1 ; P0 i = 0
() 10 = hPkT1; Pk02i
R1 0

kT0 k2 = kP0 k2 = 0 dx = 1
R1
hP1; P0 i = 0 xdx = 21 donc 10 = 12
d’où T1 = 12 + X
T2 = 20 T0 + 21 T1 + P2
hT2 ; T0 i = 0 () h 20 T0 + 21 T1 + P2 ; T0 i = 0
() 20 kT0 k2 + 21 hT1 ; T0 i + hP2 ; T0 i = 0
donc 20 = hPkT2 ;Tk02i = hP2 ; P0 i = 31 car kT0 k2 = 1
0

On trouve de même: 21 = hPkT2 ;Tk12i


R1 1

kT1 k2 = 0 1
+ x dx = 1
R 1 22 1
12
1
hP2 ; T1 i = 0 x 2
+ x dx = 12 ; donc 21 = 1
d’où T2 = 3 + 2 X + X () T2 = 16 X + X 2
1 1 2

On a donc: T0 = 1; T1 = X 12 ; T2 = X 2 X + 16
Finalement, on obtient Qi = jjTTii jj ; i = 0; 1; 2: On trouve:
p p
Q0 = 1; Q1 = 3(2X 1); 5 (6X 2 6X + 1)

0.4.4 Projection orthogonale - Symétrique orthogonale


xxx ESPACE EUCLIDIEN

Théorème 2.4 : soit E un espace préhilbertin réel, F un s.e v (non nul)


de dimension …nie. Alors tout vecteur x de E s’écrit de manière unique:

x = xF + xF ? avec xF 2 F et xF ? 2 F ? ;

en d’autres termes on a: E=F F?

Preuve
F est un s e v de dimension …nie =) F est un espace euclidien. Donc F
possede une b:o:n B = (ei ) i 2 1; r avec r = dim F:
Pr
Soit x 2 E; posons xF = hx; ei iei et xF ?= x xF :
i=1
P
r Pr
On a xF 2 F; et 8 j 2 1; r; hxF ? ; ej i = hx hx; ei iei ; ej i = hx; ej i <
i=1 i=1
x; ei >< ei ; ej i =< x; ej > < x; ej >= 0
=) xF ? 2 F ? : on a bien E = F + F ?
Mais la somme est directe car x 2 F \ F ? =) h x; x i = 0 =) x = 0
donc F \ F ? = f0g :

Dé…nition 2.1 : Les considérations étant celles du théorème précédent


E !E
L’application pF : est un projecteur de E appelé la
x 7! xF 2 F
projection orthogonale sur F:
E !E
L’application SF : est un automorphisme involutif de
x 7! xF xF ?
E appelé la symétrie orthogonale par rapport à F:
Si F un hyperplan, SF est appelée la ré‡exion par rapport à F:

Théorème 2.4 (de projection) : soit E un espace préhilbertin réel. F


un sous espace vectoriel de E de dimension …nie, p la projection orthogonale
sur F . x 2 E, Alors :
kx pF (x ) k= min k x yk:
y2F
Soit B = (ei ) 1 i r avec r = dim F; une b.o.n de F: Alors:
Pr
pF (x ) = hx ; ei iei
i=1

Preuve
2F ? 2F
z }| { z }| {
8y 2 F; x0 y = x pF (x ) + pF (x ) y )
kx yk2 = kx pF (x ) k2 + kpF (x ) yk2 kx p (x2 ) k2
La deuxième partie suit exactement la preuve du théo 2.4
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xxxi

Dé…nition 2.2 : Les considérations étant celles du théorème 6.10, le réel


k x pF (x) k= min k x y k est appelé la distance de x à F et noté d(x; F ):
y2F

Remarque 2.2 : Les trois caractéristiques de pF (x ) sont donc:

pF (x ) 2 F ; (x pF (x )) 2 F ? et kx pF (x ) k = minfkx yk; y 2
Fg

Z1
Exemple 2.3 : Calculer le réel = Inf f (x3 + ax2 + bx + c)2 dx;
0
a; b; c 2 Rg:
On considère l’espace euclidien (E; h; i) où E = C ([0; 1] ; R) ; et hf; gi =
Z1
f (x) g (x) dx
0
L’ensemble F = R2 [X] des polynômes de degré inférieur ou égal 2 as-
similé à l’ensemble des fonctions polynômes de degré inférieur ou égal à 2
ff : x 7 ! ax2 + bx + c; a; b; c 2 Rg est un sous espace vectoriel de E de di-
Z1
mension …nie 3: En conséquence, on a : = Inf f (x3 f (x))2 dxg = min k
f 2F f 2F
0
g f k2 = d(g; F )2 où g est la fonction polynôme dé…nie par g(x) = x3 :
Par suite on a =k g pF (g) k2 =k g k2 k pF (g) k2 où pF est la
projection orthogonale sur F:
Dans
p l’exemple 2.2,
p on a obtenu une b.o.n (Q0 ; Q1 ; Q2 ) de F avec Q0 = 1;
Q1 = 3(2X 1); 5 (6X 2 6X + 1) :
On a pF (g) = hg; Q0 i Q0 + hg; Q1 i Q1 + hg; Q2 i Q2 : On trouve pF (g) =
3 2 3 1 1
2
X 5
X + 20 puis = 2800

0.5 GROUPE ORTHOGONAL

0.5.1 Adjoint d’un endomorphisme

Soit (E; <; >) un espace euclidien


xxxii ESPACE EUCLIDIEN

E !|
<; > étant bilinéaire, 8x 2 E; 'x : est linéaire
y 7 ! 'x (y) = ' (x; y)
donc 'x 2 E : Alors on ale résultat suivant:

E !E
Théorème 2.6 : L’application : est un isomorphisme.
x 7 ! 'x
Preuve
La linéarité de provient de la linéarité de à gauche .
ker = fx 2 E; (x) = 0g = fx 2 E; (x) (y) = 0; 8y 2 Eg = fx 2 E; ' (x; y) = 0 8y 2
N (q) = f0g car ' est non dégénérée. Comme est injective et dim E =
dim E = n alors est bijective . cqfd.

Remarque 2.3
i) Cet isomorphisme dit canonique permet d’identi…er E à E :
Ainsi pour tout y 2 E; on écrit (y) = y:
ii) L’assimilation de E à E ) celle de F à F ? :
En e¤et F = ff 2 E ; f (x) = 0; 8x 2 F g = f (y) ; y 2 E; (y) (x) = 0; 8x 2 Eg =
fy 2 E; ' (x; y) = 0g = F ? :

Théorème 2.7 : Soit u 2 L (E) : .Alors il existe un unique u 2 L (E)


tel que:

8x; y 2 E : ' (u (x) ; y) = ' (x; u (y)) (1)

Preuve
Si u dé…nie par (1) existe alors 8x; y 2 E ,on a
' (u (x) ; y) = ' (x; u (y)) () ' (y; u (x)) = ' (u (y) ; x) () 'y (u (x)) =
'u (y) (x) ; 8x 2 E
() 'y u (x) = 'u (y) (x) ; 8x 2 E () 'y u = 'u (y) () ut 'y =
'u (y) = (u (y))
() u (y) = 1 ut 'y = 1 [ut (y)] = 1
ut (y)
1
() u = ut (2)

d’où l’unicité.si existence .


Or comme 1 ut est obtenue par équivalence,alors u = 1 ut
1
véri…e (1): En outre, ut est linéaire car composée d’applications
linéaires d’où l’existence cqfd.

Dé…nition 2.3 : Soit u 2 L (E). L’unique u 2 L (E) véri…ant (1) est


appelé l’endomorphisme adjointe de u (ou simplement l’adjoint de u).
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xxxiii

u est dit autodjoint ou symétrique si u = u:

Exemple 2.4 : Soit p un projecteur orthogonal de E c.à.d un projecteur


de E tel que Im p ? ker p: Déterminer p :
p étant un projecteur de E; on a E = Im p ker p: Soient x; y 2 E: Alors
on a de manière unique: x = x1 + x2 et y = y1 + y2 avec x1 ; y1 2 Im f et
x2 ; y2 2 ker f:
Alors on a '(p(x); y) = '(x1 ; y1 +y2 ) = '(x1 ; y1 )+'(x1 ; y2 ) = '(x1 ; y1 ) =
'(y1 ; x1 ) = '(p(y); x) (en échangeant les roles de x et y) = ' (y; p (x)) =
' (p (x); y) :
Il s’ensuit ' (p(x) p (x); y) = 0; 8y 2 E d’où p(x) p (x) 2 N (') puis
p(x) p (x) = 0 puisque ' est non dégénérée, et comme cett égalité a lieu
8x 2 E; alors on a p = p: Donc:

Un projecteur orthogonal est autoadjoint.

Propriétés 2.1 : 8u; v 2 L (E),8 2 |; on a:


(u + v) = u + v ; ( u) = u
(u v) = v u ; (u ) = u

Preuve
D’après (2) ; (u + v) = 1 (u + v)t = 1 (ut + v t )
1 1
= ut + vt (car 1 est linéaire)
=u +v
On montre de même que ( u) = u
(u v) = 1 (u v)t = 1 (v t ut )
= 1 vt 1
ut =v u
D’après (1) on a: 8x; y 2 E;
' (x; (u ) (y)) = ' (u (x) ; y) = ' (y; u (x)) = ' (u (y) ; x)
' (x; (u ) (y)) = ' (x; u (y)) =) ' (x; (u ) (y) u(y)) = 0; 8x 2 F =)
(u ) (y) u (y) 2 N (q) = f0g puisque ' est non dégénérée. Donc (u ) (y) =
u (y) 8y 2 E; doù le résultat.
:
Corollaire : L’application u ! u est un automorphisme involutif de E:

Théorème 2.8 : Soit u 2 L (E).B une base de E ,M = matB (u) :N =


matB (u ) ; A = matB (') alors N = A 1 t M A:

Preuve
8x; y 2 E; de mcc res X et Y de B: (1) =) ' (u (x) ; y) = ' (x; (u ) (y)) ,
t
(M X) AY = t XAN Y
xxxiv ESPACE EUCLIDIEN

, t X t M AY = t XAN Y , t M A = AN , N = A 1 t
MA

Corollaire 1 : -Si B est une base orthonormale de E (relative à ')


alors N = t M
-.u 2 L (E) est autoadjoint si et seulement si sa matrice dans une base
orthonormale est une matrice symétrique.
-.Soit u 2 L (E) ,Alors
rg (u ) = rg (u) ; det (u ) = det (u)
Si u inversible alors u est inversible et on a (u ) 1 = (u 1 ) :

Corollaire 2: Tout endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien est


diagonalisable.
Plus précisément: soient f un endomorphisme autoadjoint d’un espace
euclidien (E; <; >) ; A sa matrice dans une b.o.n B de E (c’est une matrice
symétrique réelle); ' la f.b.s dont la matrice dans la base B est A: Alors f
est diagonalisable et ses sous espaces propres sont deux à deux orthogonaux
à la fois pour ' et <; > :

Preuve: Si f est autoadjoint, alors d’après le premier point du corollaire


1, sa matrice dans une base orthonormale est une matrice symétrique reélle,
d’où résultat en vertu du théorème spectral.

Lemme1 : Soit F un s.e.v de E et u 2 L (E).Si F est stable par u


alors F ? est stable par u : :

Preuve
Soit y 2 F ? ; 8x 2 F; ' (x; u (y)) = ' (u (x) ; y)
u (x) 2 F car F est stable par u et y 2 F ? ) ' (u (x) ; y) = 0 d’où
u (y) 2 F ? :

0.5.2 Matrice orthogonale

Dé…nition 2.4 : A 2 Mn (|) est dite orthogonale si elle véri…e l’une des
conditions équivalentes suivantes:
i) A est inversible et A 1 = t A
ii) At A = I
iii) t AA = I
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xxxv

Conséquence : Soit A 2 Mn (|) une matrice orthogonale; alors det (A) =


1

e¤et t AA = I =) det (t AA) = 1 donc det (t A) det (A) = 1 =)


(det (A))2 = 1 cqfd.

Théorème 2.9 : On munit |n de son produit scalaire usuel ' [(x1 ; ::; xn ) ; (y1 ; ::; yn )] =
P
n
xi yi et soit A 2 Mn (|) :Alors les conditions suivantes sont équivalentes :
i=1
i) A est une matrice orthogonale;
ii) Les vecteurs colonnes de A forment une base orthonormale de |n ;
iii) Les vecteurs lignes de A forment une base orthonormale de |n :

Preuve
Soient (Cj )1 j n ; Cj0 1 j n les vecteurs colonnes resp de A et t A; (Li )1 i n ; (L0i )1 i n
les vecteurs lignes de A et t A: Alors on a : 81 j n; Cj0 = Lj :
A orthogonale () A t A = I = ( ij ) () 81 i; j n; Li Cj0 = ij ()
81 i; j n; Li Lj = ij
() ' (Li ; Lj ) = ij d’où le résultat

i) () ii) se démontre de la même manière en utilisant t AA = I

Exemple
0 2.5 1
1 0 0
A= @ 0 cos sin A est une matrice orthogonale.
0 sin cos
En e¤et 0 10 1 0 1
1 0 0 1 0 0 1 0 0
t
A A= @ 0 cos sin A @ 0 cos sin A=@ 0 1 0 A=
0 sin cos 0 sin cos 0 0 1
I3

0.5.3 Isométries

Théorème 2.10 : Soit u 2 L (E) : Les conditions suivantes sont équiv-


alentes:
i) ' (u (x) ; u (y)) = ' (x; y) 8x; y 2 E (u conserve le "produit scalaire")
ii) q (u (x)) = q (x) 8x 2 E (u conserve la "norme")
iii) u est inversible et u 1 = u
xxxvi ESPACE EUCLIDIEN

iv) La matrice de u dans une (rep. toute) base orthonormale est une
matrice orthogonale .
v) u transforme une (resp. toute) base orthonormale en une base ortho-
normale.

Preuve
i) =) ii) Il su¢ t de prendre y = x
ii =) i) 8x; y 2 E;on a '(u (x) ; u (y)) = 21 [q[u (x) + u (y)] q (u (x)) q(u (y))] =
1
2
[q(u(x + y)) q (u (x)) q(u(y))]
= 12 [q(x + y) q (x) q(y)] = ' (x; y)
i) () iii) i) () 8x; y 2 E; ' (u (x) ; u (y)) = ' (x; y)
() 8x; y 2 E; ' (x; u (u (y))) = ' (x; y)
() 8x; y 2 E; ' (x; u (u (y))) ' (x; y) = 0
() 8x; y 2 E; '(x; u (u (y)) y) = 0
() u (u (y)) y 2 N (q) = f0g ; 8y 2 E
, u (u (y)) = y; 8y 2 E
() u u = IdE
iv) () v) Soit B = (ei ) une b.o.n de E: iv) () (u (ei ))i est une
b.o.n de E () matB (u) est orthogonale.
i) =) iv) Soit B = (ei )i une b.o.n de E: i) =) ' (u (ei ) ; u (ej )) =
' (ei ; ej ) = ij 8ij 2 1; n =) (u (ei ))i est une b.o.n.
v) =) ii) 0 1
x1
B : C
Soit B = (ei ) une b.o.n de E: Alors 8x 2 E de mcc X = B C
@ : A ; dans
xn
Xn Xn
B; q(x) = x2i On a u (x) = xi u (ei ) : v) =) (u (ei ))i est une b.o.n
i=1 i=1
Alors on a:
X
n
q (u (x)) = x2i = q(x) cqfd .
i=1

Dé…nition 2.5 : Un endomorphisme de E véri…ant l’une des conditions


équivalentes du théorème précédent est appelé une isométrie ou une applica-
tion orthogonale de E:

Propriétés 2.2 et dé…nitions


- L’ensemble des isométries de E est un sous groupe de GL (E)appelé le
groupe orthogonale de E et noté O (E) :
- En vertu de l’assertion v) du théorème 6.4, G (E) est assimilé au groupe
des matrices orthogonales de E:
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xxxvii

-.u isométrie ) det (u) = 1


- une isométrie de E dont le déterminant est égal à1 est appelée une
rotation ou une isométrie directe de E:
- une isométrie de E dont le déterminant est égal à -1 est appelée une
isométrie indirecte de E:
-.L’ensemble des rotations de E est un sous groupe distingué de O(E)
appelé le groupe des rotations de E et noté O+ (E).

Exemple 2.3 : O+ (R2 ); groupe des rotations de l’espace euclidien usuel


R2
Soit u 2 O+ (R2 ); B la base canonique de R2 ; A = matB (u) :Posons A =
a c
: u isométrie ) u inversible et u = u 1 : B b.o.n ) matB (u ) =
b d
t a b
A= ; det u = ad bc = 1
c d
d c a b a=d
A 1= = tA = =)
b a c d c= b
a b
)A= avec det A = a2 + b2 = 1 (1)
b a
cos sin
(1) ) 9 2 R tel que a = cos et b = sin d’où A = :
sin cos
Plus généralement, on véri…e de la même manière que dans l’espace eucli-
dien R2 le résultat suivant:

Proposition 2.1 (et dé…nition): Soit F un plan euclidien (c.à.d un


espace.euclidien de dimension 2), u une rotation de F . et B une base
cos sin
orthonormale de F alors matB (u) est de la forme ; avec
sin cos
2 R:

est alors appelé l’angle de la rotation u:

Théorème 2.11 : La matrice de changement de base 2 (deux) bases


orthonormales est une matrice orthogonale.

Preuve
0 0
Soient B et B deux b.o.n de E et P la matrice de passage de B à B .
Soit f L (E) associée à P dans B c-à-d matB (f ) = P: f transforme la base
orthonormale B en la base orthonormale B 0 donc f est une isométrie. La
xxxviii ESPACE EUCLIDIEN

matrice de l’isométrie f dans la base orthonormale B est P donc P est


orthogonale.

0.5.4 Décomposition d’une isométrie

Propriétés 2.3 : Soient E un espace euclidien et u une isométrie de E:


Alors on a:
a) SP (u) f1; 1g :
b) Soit F un sous espace vectoriel de E; si F est stable par u alors F ?
est aussi stable par u:
c) Le polynôme minimal de u est scindé simple sur C:
Preuve
a) En e¤et si 2 R est valeur propre de u; alors 9 x 6= 0 2 E tel que
u (x) = x d’où kxk = ku (x) k = j j kxk: Comme x 6= 0 alors kxk = 6 0 d’où
j j=1
b) u bijective et u(F ) F ) u (F ) = F . Soit y 2 F ? ; 8x 2 F; 9x0 2 F
tq u (x0 ) = x;Alors
hu (y) ; xi = hu (y) ; u (x0 )i = hy; x0 i = 0:
c) Preuve au chapitre 3

Théorème 2.12 (de décomposition d’une isométrie)


Soit E un espace euclidien, u une isométrie de E; alors il existe une b o
n de0E dans laquell la matrice de u est de la forme: 1
1 0 0
B . .. .. C
B 0 .. . . C
B . C
B .. . . . 1 C
B C
B 1 C
B C
B . . C
B .. .. C
B C
B ... C
B 1 0 0 C
B C
B 0 cos sin 0 C
B 1 1 C
B .. .. C
B 0 sin 1 cos 1 0 . . C
B . C
B 0 0 .. 0 0 C
B C
B . .. .. C
@ .. . . 0 cos r sin r A
0 0 sin r cos r

Preuve
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xxxix

Posons f = u + u 1 = u + u ; il s’ensuit f = (u + u ) = u + u = f donc


f est autoadjoint d’où d’après le théorème spectral, f est diagonalisable et
ses s e p sont orthogonaux. Soient 1 ; :::; r .les valeurs propres distinctes de
f: 8i 2 1; r .Posons Ei = E i Montrons que les Ei .sont stable par u:
En e¤et 8x 2 Ei on a f [u (x)] = (u + u ) u (x) = (u u + u u )(x) =
(u u + u u)(x) = u (u + u ) (x) = u [f (x)] = u ( i x) = i u (x)
) u (x) 2 Ei ; donc f (Ei ) Ei d’où la stabilité de Ei . Comme f
est diagonalisable,on a E = E1 ::::: Er et comme de plus les Ei sont
orthogonaux deux à deux ,on peut restreindre notre étude à chaque Ei :Posons
donc fi = fEi et ui = uEi les endomorphismes respectifs induits par f et u
sur Ei : On a fi = ui + ui 1 = i IdEi :En composant par ui ,on obtient:
u2i i ui + Id = 0: Deux cas se présentent:
er
1 cas i = 2
Alors on a (ui Id)2 = 0. Donc (X 1)2 est un polynôme annulateur
de ui ; comme ui est une isométrie son polynôme minimal est scindé simple
(propriété 6.3c)) donc mui (X) = X 1 d’où ui Id:
2ème cas i 2 = f2; 2g
Alors ni 1 ni 1 n’annule X 2 X + 1 donc ui n’a pas de valeur propre
puisque Sp (ui ) f 1; 1g :
Soit 0 6= x 2 Ei : Alors (x; ui (x)) est libre. Soit Fi = (x; ui (x)) ; on a
Ei = Fi Fi? : Fi est stable par ui car ui (ui (x)) = u2i (x) = i ui (x) x 2
Fi :Par suite ,comme ui est une isométrie Fi? est aussi stable par ui (propriété
6.3b)).Donc on peut encore restreindre notre étude à Fi :Posons gi = fiFi
l’endomorphisme induit par fi sur Fi On a gi2 i gi + IdFi = 0:
Donc le polynôme caractéristique de gi est égal à X 2 i X + 1 (puisque
dim Fi = 2) d’où det (gi ) = 1 ) gi est une rotation .Comme Fi est de
dimension 2, alors dans une b.o.n quelconque de Fi ; La matrice de gi est de
cos i sin i
la forme : :
sin i cos i
Soit une b o n de E(2) ; une b o n de E( 2) (si eventuellement 2 ou
2 est valeur propre de f ) et Bi une b o n de chaque Fi dé…nie dans le 2eme
cas (si eventuellement f possède des valeurs propres 6= 2 et 6= 2). Alors
B = ( ; ; [Bi ) est une b o n de E dans laquelle la matrice de u a la forme
escomptée. cqfd

Remarque 62.4 : Si p est le nombre de 1 et q le nombre de 1 sur la


diagonale de la matrice ci-dessus, il n’est pas exclus qu’on puisse avoir p = 0
ou q = 0 ou r = 0.

Cas particulier: Décomposition d’une isométrie en dimension 3


xl ESPACE EUCLIDIEN

Les deux théorèmes qui suivent précisent la décomposition des isométrie


en dimension 3 en vue d’une meilleure exploitation en géométrie. La preuve
de ces résultat est traitée en exercice à la …n du cours

Théorème 2.13 (et dé…nition) : Soient E un espace euclidien de


dimension 3 et u une rotation de E avec u 6= IdE : Alors l’ensemble des
vecteurs de E invariants par u c.à.d l’ensemble fx 2 E; u(x) = xg est une
droite (D) appelée l’axe de u: Soit (P ) le plan orthogonal à (D) : Alors (P )
est stable par u et l’endomorphisme de (P ) induit par u est une rotation. Si
B est une base orthonormale adaptée à la somme directe E = (P ) (D) ;
alors la matrice de u dans la base B est de la forme:
0 1
cos sin 0
@ sin cos 0 A :avec 2 R:
0 0 1

est alors appelé l’angle de u: Il est obtenu par la relation:

cos = 21 (tru 1)

u est appelé la rotation d’angle et d’axe (D) :

Théorème 2.14 (et dé…nition): Soient E un espace euclidien de di-


mension 3 et u une isométrie indirecte de E avec u 6= IdE : Alors l’ensemble
fx 2 E; u(x) = xg est une droite (D) appelée l’axe de u: Soit (P ) le plan
orthogonal à (D) : Alors (P ) est stable par u et l’endomorphisme de (P )
induit par u est une rotation. Si B est une base orthonormale adaptée à la
somme directe E = (P ) (D) ; alors la matrice de u dans la base B est de
la forme:
0 1
cos sin 0
@ sin cos 0 A :avec 2 R:
0 0 1

Si 6= 0; est alors appelé l’angle de u: Il est obtenu par la relation

cos = 21 (tru + 1)
0.5. GROUPE ORTHOGONAL xli

Si = 0 (modulo 2k ), u est la ré‡exion rapport au plan orthogonal à


(P ) ;
Si 6= 2k ; u est la composée de la rotation d’angle et d’axe (D) et de
la ré‡exion par rapport au plan orthogonal à (D) :

Dé…nition 2.6 : Avec les considérations des théo 2.13 et 2.14, (D) et
sont appelés les éléments caractéristiques de u:

Exemple 2.7 : Soit f l’endomorphisme de l’espace euclidien usuel R3


dont la matrice dans la base canonique de R3 est :
0 1
0 1 0
M =@ 0 0 1 A
1 0 0
Déterminer la nature de f et donner ses éléments caractéristiques
Résolution 0 1 0 1 0 1
0 1 0 0 0 1 1 0 0
On a M t M = @ 0 0 1 A @ 1 0 0 A = @ 0 1 0 A = I3
1 0 0 0 1 0 0 0 1
donc M est une matrice orthogonale.
La matrice de f dans la base canonique de R3 qui est une base orthonor-
male de l’espace euclidien usuel R3 étant une matrice orthogonale, alors f
est une isométrie.
0 1 0
Par ailleurs on a det M = 0 0 1 = 1 donc f est une ré‡exion ou
1 0 0
la compsée d’une rotation et d’une ré‡exion.
Eléments caractéristiques: l’angle et l’axe (D)
on a cos = 21 (trf + 1) = 12 =) = 3 + 2k 0 10 1
0 1 0 x
v = (x; y; z) 2 (D) () f (v) = v () @ 0 0 1 A@ y A =
0 1 1 0 0 z
x
@ y A
z 8
< x+y =0
() y z = 0 () y = z = x () v = x( 1; 1; 1)
:
x+z =0
d’où (D) = Rv avec v = ( 1; 1; 1):
f est la composée de la rotation d’angle 3 et d’axe la droite vectorielle
(D) dirigée par le vecteur v = ( 1; 1; 1); et la ré‡exion par rapport au plan
orthogonal à (D) :
xlii ESPACE EUCLIDIEN
FORMES HERMITIENNES -
ESPACES HERMITIENS

Dans ce chapitre E est un espace vectoriel sur C

0.6 FORMES SESQUILINEAIRES-FORMES


HERMITIENNES

0.6.1 Formes sesquilinéaires


Dé…nition - exemples
Dé…nition 3.1 : On appelle forme sesquilinéaire sur E, une application
' : E E ! C véri…ant, 8x; x1 ; x2 ; y; y1 ; y2 2 E; 8 2 C :
i) ' (x1 + x2 ; y) = ' (x1 ; y) + ' (x2 ; y)
ii) ' ( x; y) = ' (x; y)
iii)' (x; y1 + y2 ) = ' (x; y1 ) + ' (x; y2 )
iv)' (x; y) = ' (x; y)
i) et ii) signi…e que ' est linéaire à gauche c-à-d 8y 2 E …xé, 'y : x !
' (x; y) est linéaire.
iii) et iv) signi…e que ' est semi-linéaire à droite c-à-d 8x 2 E …xé,
'x : y ! ' (x; y) est semi-linéaire.
- ( f : E ! F où E et F sont des C.ev est dit semi-linéaire si
8x; y 2 E; 8 2 C; f (x + y) = f (x) + f (y) et f ( x) = f (x) )

Remarque 3.1 : ' est aussi dite sesquilinéaire si elle est linéaire à
droite et sémi-linéaire à gauche. Mais dans tout le cours, nous supposerons
' linéaire à gauche et sémi-linéaire à droite.

xliii
xliv FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

Exemple 3.1
P
n
a) ' :Cn ! Cn ' ((x1 ; :::; xn ) ; (y1 ; :::yn )) = xi yi est une forme sesquil-
i=1
inéaire sur Cn appelée
la forme hermitienne canonique ou produit scalaire hermitien usuel de
Cn .
Rb
b) E = C ([a; b] ; C) ; ' (f; g) = a f (x) g (x)dx est une forme sesquil-
inéaire sur E.
En e¤et, le fait que ' soit linéaire à gauche et que '(f; g1 +g2 ) = ' (f; g1 )+
' (f; g2 ) résulte de la linéarité de l’intégrale. En outre,
Rb Rb Rb
' (f; g) = a f (x) ( g) (x)dx = a f (x) g (x)dx = a
f (x) g (x) =
' (f; g)
c) E = Mn (C) ; ' (A; B) = tr(At B) (voir la de…nition de B à la def 3.3)

Expression dans une base et forme matricielle


On suppose E de dimension …nie n et soit B = (ei ) une base de E.
X n X
n
8x = xi ei ; y = yj ej ;
i=1 j=1
!
X
n X
n
P
' (x; y) = ' xi ei ; yj ej ; = xi y j ' (ei ej ) ;
i=1 j=1 1 i;j n

' est entièrement déterminé par la donnée des aij = ' (ei ej ) d’où la
dé…nition suivante:

Dé…nition 3.2 : Soit ' une forme sesquilinéaire sur E; B = (ei )1 i n


une base de E; Alors
A = (aij )1 i;j n telle que aij = ' (ei ej ) ; 81 i; j n; est appelé la
matrice de ' dans la base B.
Donc : A = (aij )1 i;j n = matB (') () aij = ' (ei ej ) ; 81 i; j
!
Xn X
n
P
n () ' xi ei ; yj ej ; = aij xi y j
i=1 j=1 1 i;j n

Dé…nition 3.3 : Soit M = (bij ) 2 Mn (C) : On appelle conjugué de M


la matrice M = bij :

Alors en posant :
0.7. FORME HERMITIENNE xlv
0 1 0 1
x1 y1
B : C B : C
X=B C B C
@ : A ; Y = @ : A on a la:
xn yn
Formule de changement de base
0 0 0
soit B une autre base deE. P la matrice de passage de B à B : A =
matB 0 (') : Alors on a:
0
A =t P AP

0.7 Forme hermitienne


Dé…nition 3.4 : La forme sesquilinéaire ' sur E est dite hermitienne si
8x; y 2 E; on a: ' (y; x) = ' (x; y)

Proposition 3.1 (Caractérisation) : ' : E E ! C est une forme


hermitienne sur E si
' est linéaire à gauche et 8x; y 2 E; ' (y; x) = ' (x; y)

Preuve
En e¤et, on aura 8x; y; y1 ; y2 2 E; 8 2 C
*' (x; y1 + y2 ) = ' (y1 + y2; x) = ' (y1 ; x) + ' (y2 ; x) = ' (y1 ; x)+' (y2 ; x)
donc ' (x; y1 + y2 ) = ' (x; y1 ) + ' (x; y2 )
*' (x; y) = ' ( y; x) = ' (x; y) = ' (x; y)

Exemples 3.2 : Les formes a), b), c)de l’exemple 3-1) sont hermitiennes.
En e¤et,pour a) la véri…cation est immédiate; pour b) on a: '(f; g) =
Rb Rb P P
a
f (x) g (x)dx = a
g (x) f (x)dx = ' (g; f ) et ' (x; y) = x i y i = yi xi =
t
' (x; y) ; pour c) on a ' (A; B) = tr At B = tr At B = tr A B =
t
trt A B = tr B t A = '(B; A)

Théorème 3.1 : On suppose E de dimension …nie n, B une base de E


, ' une forme sesquilinéaire sur E, A = (aij ) = matB (') alors
' hermitienne () aij = aji 8ij 2 1; n () A =t A

Preuve
même preuve que pour les formes bilinéaires.

Dé…nitions 3.4
xlvi FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

1) 8A 2 Mn (C) ; on note A =t A; appelée transconjuguée de a ou


matrice adjointe de A
2) Une matrice A 2 Mn (C) tq A = A est dite une matrice hermitienne.

Exemple 3.3 : une matrice symétrique réelle considérée comme une


matrice à coe¢ cient dans C est une matrice hermitienne.

D’après ce qui précède on a:

Proposition 3.2 : une forme sesquilinéaire est hermitienne si et seule-


ment si sa matrice dans une base quelconque de E est une matrice hermiti-
enne.

Propriété 3.1
Soit ' est une forme hermitienne sur E. Alors 8x 2 E; ' (x; x) 2 R:
Soit A = (aij ) 2 Mn (C) une matrice hermitienne. Alors 8i 2 1; n;
aii 2 R:

En e¤et, ' hermitienne =) ' (x; x) = ' (x; x) =) ' (x; x) 2 R: Idem
pour A.
Dans toute la suite ' est une forme hermitienne sur E.

0.7.1 Forme quadratique hermitienne


Dé…nition, propriéré

Dé…nition 3.5 : q : E ! C est dite une forme quadratique hermitienne (ou


par abus de langaga une forme hermitienne) s’il existe un forme hermitienne
' sur E tq 8x 2 E;
q (x) = ' (x; x) (par suite q (x) 2 R, 8x 2 E)
q est appelé forme quadratique associée à ' et ' est appelée forme polaire
de q:

Propriétés 3.2 : Soit q une forme quadratique hermitienne sur E. Alors


:
8x 2 E; 8 2 C; q ( x) = j j2 q (x)

En e¤et, q ( x) = ' ( x; x) = ' (x; x) = j j2 q (x)


0.7. FORME HERMITIENNE xlvii

Expression dans une base - forme matricielle


On suppose E de dimension …nie n, B une base de E, q une forme quadra-
tique hermitienne sur E de forme polaire ': 0 1
x1
B C
A = (aij ) = matB (') ; x 2 E de mcc X = @ ... A ; dans B. On a
xn
t
q (x) = XAX
X X
n X
q (x) = ' (x; x) = aij xi xj = aii xi xi + (aij xi xj + aji xj xi )
1 i;j n i=1 1 i<j n
d’où:
X
n X
q (x) = aii jxi j2 + (aij xi xj + aij xi xj ) :
i=1 1 i<j n

Réciproquement, on véri…e que si q : E ! R est telle que dans une base


donnée B de E il existe une matrice hermitienne A = (aij )1 i;j n 2 Mn (C)
0 1
x1
B C
telle que pour tout élément x de E de mcc X = @ ... A dans B on a q (x) =
xn
Xn X
aii jxi j2 + (aij xi xj + aij xi xj ) ; alors q est une forme hermitienne de
i=1 1 i<j n
forme polaire ' avec matB (') = A:

Identité de polarisation
On véri…e que 8x; y 2 E :
4' (x; y) = q (x + y) q (x y) + iq (x + iy) iq (x iy)

0.7.2 Orthogonalité
Dé…nitions
Les dé…nitions de rang, Noyau, de forme non dégénérée, de forme positive
(ou négative), de vacteur isotrope, de cône isotrope, de vecteurs orthog-
onaux, d’orthogonal d’un sous- ensemble, de famille orthogonale, de base
orthogonale, de vecteur normé(unitaire), de famille orthonormale, de base
orthonormale restent inchangées.
xlviii FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

on supposera jusqu’à la …n de 1-4) dim E = n; b = (ei ) base de E, A =


(aij ) = matB (')
Alors les principales propriétés de l’orthogonalité sont les mêmes que pour
les f.b.s à savoir:
8 0 19
>
> x 1 >
>
< Xn
B : C=
*N (q) = x = xi ei 2 E = AX = 0 avec X = @ B C
>
> : A> >
: i=1 ;
xn
*q non dégénérée () det (A) 6= 0 () rg (q) = n
*E possède une base orthogonale !
Xn X
n
B base orthogonale () A est une matrice diagonale () ' xi ei ; yj ej =
i=1 j=1
!
X
n X
n X
n

i xi y i () q xi ei = i jxi j2
i=1 i=1 i=1 !
X
n X
n X
n
*B base orthonormale () A = In () ' xi ei ; yj ej = xi y i ()
i=1 j=1 i=1
!
X
n X
n
q xi ei = jxi j2
i=1 i=1 !
X
n X
n
* Soit B une base orthogonale de E avec q xi ei = i jxi j2 alors:
i=1 i=1
- N (q) = vect fei ; i = 0g ; rg (q) = card f i ; i 6= 0g
* Les inégalités de Cauchy-schwarz et leurs corollaires restent vraies pour
les formes hermitiennes positives

Exemple 3.4
* La base canonique de Cn est une b.o.n pour la forme hermitienne canon-
ique.
* La base de CR2 [x] n’est pas une base orthogonale pour la forme hermi-
1
tienne ' (P; Q) = 0 P (x)Q(x)dx:
X
n
n
en e¤et 8x = (x1; :::; xn ) 2 C ; q (x) = ' (x; x) = jxi j2 ;
i=1
R1 1
' (1; X) = 0
xdx = 2
6= 0

Décomposition en somme de module carrés (Gauss)

Théorème 3.2 : rg (q) = r () l’expression de q(x) dans une base


quelconque de E peut se mettre sous la forme d’une combinaison linéaire des
0.7. FORME HERMITIENNE xlix

coe¢ cients non nuls des carrés des modules de r formes linéaires indépen-
dantes sur E.
Dé…nition 3.6 : Ecrire q(x) sous la forme du théorème précédent , c’est
décomposer q(x) en somme de modules carrés.
!
X
n
Théorème 3.3 (d’inertie) : On suppose B orthogonale; posons q xi ei =
i=1
X
n

i jxi j2 alors le nombre p de i > 0 et le nombre s de i < 0 sont indépen-


i=1
dants de la base orthonogonale B choisie.

Preuve Identique à celle des FBS.

Dé…nition 3.7 : Le couple ( p; s) est alors appelé la signature de q

Algorithme de décomposition en somme de modules carrés


8a; b 2 C posons:

2a b = ab + ba

On véri…e que la loi est commutative et distributive par rapport à


l’addition dans C:

En outre 8 2 C on a : ( a) b = a b
En particulier si 2 R alors: ( a) b = a ( b) = (a b);
a a = jaj2
ja + bj2 = jaj2 + 2a b + jbj2 ; ja bj2 = jaj2 2a b + jbj2 ;
jaj2 jbj2 = (a + b) (a b)

On retrouve donc toutes les identités dans C en remplaçant z 2 par jzj2


et ab par a b:

Alors modulo les correspondances ci-après, l’algorithme est essentielle-


ment le même que pour les formes quadratiques.

Formes quadratiques Formes hermitiennes


x2i jxi j2
2xk l 2xk l
x2k + 2xk l = (xk + l)2 l2 jxk j2 + 2xk l = jxk lj2 jlj2
xk xl + xk f + xl g = (xk + g) (xl + f ) f g xk xl + xk f + xl g = (xk + g) (xl + f ) f
4ab = (a + b)2 (a b)2 4a b = ja + bj2 ja bj2
l FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

C3 ! R
Exemple 3.5 : 1) Montrer que la l’application q :
(x; y; z) 7 ! jxj + jyj + 4 jzj2 ixy +
2 2

est une forme hermitienne sur C3 :


2) Donner la matrice A de sa forme polaire.
3) Décomposer q en modules carrés, donner le rang et la signature de q
et dite si q est dégénérée et si q est positive.
4) Donner une base de C3 orthogonale pour q et donner l’expression de q
dans cett base.

Résolution
1) L’experssion de q(x1 ; x2 ; x3 ) dans la base canonique de C3 est de la
forme
X
3 X
q(x1 ; x2 ; x3 ) == aii jxi j2 + (aij xi xj + aij xi xj ) ; donc q est une
i=1 1 i<j 3
forme hermitienne.
2) La matrice de la forme polaire de q est la matrice hermitienne (aij ) :
Donc 0 1
1 i 2
A=@ i 1 0 A
2 0 4
3) q (x; y; z) = jxj + jyj2 + 4 jzj2 + 2x (iy) 4x z
2

= jxj2 + 2x (iy 2z) + jyj2 + 4 jzj2


= jx + iy 2zj2 jiy 2zj2 + jyj2 + 4 jzj2
= jx + iy 2zj2 jyj2 2 (iy) 2z + 4 jzj2 + jyj2 + 4 jzj2
= jx + iy 2zj2 + 4(iy) z
donc q (x; y; z) = jx + iy 2zj2 + jiy + zj2 jiy zj2 :
rg (q) = 3 = dim C3 ) q est non dégénérée
sgn (q) = (2; 1) ) q n’est ni positive , ni négative

3
4)Donnons
8 0 une base B de C 8 orthogonale pour q:
< x = x + iy 2z < x = x0 + 21 y 0 23 z 0
on a 0
y = iy + z ) y = 12 iy 0 12 iz 0
: :
z 0 = iy z z = 12 y 0 12 z 0
0 1
1 12 3
2
d’où P = @ 0 21 i 1 A
2
i
1 1
0 2 2
B = ("1 ; "2 ; "3 ) avec "1 = (1; 0; 0) ; "2 = 12 ; 12 i; 21 ; "3 = 3
2
; 1
2
i; 1
2
:
8v = x0 "1 + y 0 "2 + z 0 "3 C3 ; q(v) = jx0 j2 + jy 0 j2 jz 0 j2
0.8. ESPACES HERMITIENS li

0.8 ESPACES HERMITIENS

Dans ce paragraphe, E est un C-espace vectoriel de dimension …nie n


muni d’une fbs non dégénérée ':

0.8.1 Adjoint d’un endomorphisme


E !C
8y 2 E; 'y : est une forme linéaire donc 'y 2 E
x 7 ! ' (x; y)
E !E
Théorème 3.4 : L’application : est semi linéaire et
y 7 ! 'y
bijective .

Preuve Identique à celle des FBS.

Théorème 3.5 : Soit u 2 L (E) : Alors il existe u unique dans L (E)


tel que:

8x; y 2 E; ' (u (x) ; y) = ' (x; u (y)) (1)

Preuve
En procédant comme pour les f.b.s on obtient que (1) , u = 1 t u
Reste à montrer que 1 t u est linéaire
8x; y 2 E; ( 1 t u ) (x + y) = 1 [ut ( (x) + (y))]
= 1 [t u ( (x)) +t u ( (y))] =
1
[ut [ (x)]] + 1 [ut ( (y))]
= ( 1 t uh ) (x) + (i 1 t u ) (y)
t
( 1 t u ) ( x) = 1 t u (x) = 1 u ( (x))
1 t 1 t
= [ u ( (x))] = ( u ) (x) cqfd.

Dé…nition 3.8
- Soit u 2 L (E) alors l’unique u 2 L (E) dé…nie par ' (u (x) ; y) =
' (x; u (y)) 8x; y 2 E est appelé l’adjoint de u:
- u est dit autoadjoint ou hermitienne si u = u c-à-d si 8x; y 2 E; ' (u (x) ; y) =
' (x; u (y)) :

Propriétés 3.3 : 8u; v 2 L (E) ; 2 C :


(u + v) = u + v ; (u v) = v u
( u) = u ; (u ) = u
lii FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

Preuve
La même que pour les F.B.S.

Conséquence
L (E) ! L (E)
L’application: est semi linéaire et bijective.
u7 !u

Théorème 3.6 : Soit B une base de E; u 2 L (E) ; A = matB (') ;


M = matB (u) ; N = matB (u ) ;Alors on a :
1
N =A M A

Preuve
8x; y 2 E de mcc resp X et Y dans B on a ' (u (x) ; y) = ' (x; u (y)) ,
t
(M X) AY = t XAN Y
, t X t M AY = t XAN Y ) t M A = AN ) M A = AN d’où N =
1
A M A

Corollaire 1 : Soit B une base de E; u 2 L (E) ; A = matB (') ;


M = matB (u) ; N = matB (u ) ;
Si la base B est orthonormale, alors N = M = t M :

Corollaire 2: u 2 L (E) est hermitien ssi sa matrice dans une b.o.n est
une matrice hermitienne.

Corollaire3 : 8u 2 L (E) on a:
rg (u ) = rg (u)
.det (u ) = det (u)
1
.Si u est inversible alors u est inversible et on a (u ) = (u 1 )

0.8.2 Groupe unitaire


Dé…nition 3.9 : M 2 Mn (C) est dite unitaire si elle véri…e l’une des
conditions équivalentes suivantes:
i) M est inversible et M 1 = M
ii) M M = In
iii) M M = In
0.8. ESPACES HERMITIENS liii

Exemple 3.6 : Une matrice orthogonale (réelle) considérée comme ma-


trice à coe¢ cients dans C est une matrice unitaire.

Propriété 3.4 : Soit M 2 Mn (C) une matrice unitaire alors jdet M j =


1:

En e¤et M M = In ) det M det M = 1


or det M = det M ) det M det M = 1
= jdet M j2 = 1 cqfd.

Théorème 3.7 : On munit Cn de la forme hermitienne canonique et


soit M 2 Mn (C) alors les CSSE:
i) M est unitaire
ii) Les colonne de M forment une famille orthonormale
iii) Les lignes de M forment une famille orthonormale

Preuve La même que pour les f.b.s

Théorème 3.8 : Soit u 2 $ (E) les CSSE:


i) ' (u (x) ; u (y)) = ' (x; y) 8x; y 2 E:
ii) q (u (x)) = q (x) ; 8x 2 E
iii) u est inversible et u 1 = u
Si ' est positive (dans ce cas E admet une b.o.n )ces conditions sont
équivalentes à:
iv) u transforme une base b.o.n en une b.o.n.
v) La matrice de u dans une b.o.n est une matrice unitaire.

Preuve La même que pour les F.B.S

Dé…nition 3.10 : Un endomorphisme qui véri…e l’une des conditions


équivalentes du théorème précédent est dit unitaire.

Théorème 3.9 : La matrice de changement de base de deux b.o.n est


une matrice unitaire.

Preuve La même que pour les F.B.S.


Propriétés 3.5 : L’ensemble des endomorphismes unitaires de E est un
sous-groupe de GL (E) appelé le groupe unitaire de E et identi…é au groupe
des matrices unitaires de Mn (C) (sous-groupe de GL (C))
liv FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

0.9 ESPACES HERMITIENS

0.9.1 Généralités
Dé…nition 3.11
- Un produit scalaire (hermitien) sur E est une forme hermitienne dé…nie
positive sur E:
- Un espace prehilbertien (complexe) est un objet (E; <; >) où E est un
C-espace vectoriel et <; > un produit scalaire(hermitien) sur E:
- Un espace hermitien est un espace prehilbertien de dimension …nie.
Exemples 3.7
1 ) C n muni de la forme hermitienne canonique est un espace hermitien.
Rb
2 ) C ([a; b] ; C) muni de la forme ' (f; g) = a f (x) g (x)dx est un espace
prehilbertien complexe.
3 ) Tout s.e.v de dimension …nie d’un espace prehilbertien complexe est
un espace hermitien.

Dans toute la suite (E; ') est un espace prehilbertien complexe.


p
Notations : On note 8x; y 2 E :< x; y >= ' (x; y) ; kxk = ' (x; x)
appelé norme de x.
Propriétés 3.8 : 8x; y 2 E; on a:
kxk 0; kxk = 0 , x = 0
8 2 C; k xk = j j kxk
j< x; y >j kxk jjyjj
kx + yk kxk + kyk
Si fx1 ; ::::::; xn g est une famille orthogonale alors kx1 + x2 + :::::: + xn k2 =
kx1 k2 + :::::::: kxn k2

Théorème 3.10 : Tout espace hermitien possède une b.o.n

Preuve La même que pour les f.b.s.

Proposition 7.3 : Une famille de vecteurs non nuls deux à deux orthog-
onaux d’un espace préhilbertien est libre.

Preuve La même que pour les f.b.s.

Théorème 3.11 (de projection) Le même que pour les espaces prehilber-
tiens réels; projection orthogonale,symétrie orthogonale: même dé…nition
que pour les espaces préhilbertiens réels.
0.9. ESPACES HERMITIENS lv

NB : Pour la méthode d’orthonormalisation de Gram Schmidt : même


algorithme que pour les f.b.s (mais attention à la semi linéarité à droite!)

Proposition 3.4 : Soit F un s.e.v de E et u 2 L (E) alors F est stable


par u , F ? stable par u :

Preuve La même méthode que pour les espaces préhilbertiens réels.

0.9.2 Diagonalisation des endomorphisme normaux

u 2 L (E) est dit diagonalisable en b.o.n s’il existe une b.o.n de E dans
laquelle la matrice de u est une matrice diagonale.
Question: Quelles sont les endomorphismes de E diagonalisables en
b.o.n?

Si u est un tel endomorphisme


0 alors1il existe une b.o.n B telle que matB (u)
1 0
B : C
soit de la forme D = B @
C avec i 2 ou i 2 1; n
A
:
0 n
0 1
1 0 0
B .. C
B 0 2 . C
B étant une b.o.n alors matB (u ) = D = B . . C d’où
@ .. .. 0 A
0 0 n
0 2 1
j 1j 0
B : C
DD = B @
C=D D
A
:
2
j nj

On a donc: DD = D D
Par suite on a u u = u u (N)
On va montrer que la condition nécessaire (N ) est su¢ sante pour que u
soit diagonalisable en b.o.n;d’où la dé…nition.

Dé…nition 3.12 : u 2 L (E) est dit normal si u u = u u

Exemples 3.8
lvi FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

- Tout endomorphisme unitaire est normal.


- Tout endomorphisme hermitien est normal.

En e¤et : u unitaire , u inversible et u 1 = u d’où u u = u u car


u u 1 = u 1 u = Id donc u est normal.
u hermitien , u = u d’où u u = u2 = u u:

Lemme : Soit u un endomorphisme normale de E; 0 6= x 2 E: 8 2 C;


valeur propre de u associé à x () valeur propre de u associée à x:

Preuve
Il s’agit de montrer que 80 6= x 2 E; 8 2 C; (u IdE ) (x) = 0 ()
u IdE (x) = 0:
Véri…ons d’abord que u Id est normal on a :
(u IdE ) (u IdE ) = (u IdE ) u IdE = u u u
2
u + j j Id (1)
(u IdE ) (u IdE ) = u IdE (u IdE ) = u u u u+
2
j j (2)
Comme u est normal on a u u = u u d’où (1) et (2)) (u IdE )
est normal. En conséquence:
(u IdE ) (x) = 0 () k(u IdE ) (x)k = 0 ()< (u IdE ) (x) ; (u IdE ) (x) >=
0
Or par dé…nitionde l’adjoint, si f 2 L (E) ; < f (x) ; y >=< x; f (y) >d’où
:
(u IdE ) (x) = 0 ()< x; (u IdE ) [(u IdE ) (x)] >= 0
()< x; (u IdE ) [(u IdE ) (x)] >= 0
(car u Id est normal)
()< (u IdE ) (x) ; (u IdE ) (x) >= 0
() k(u IdE ) (x)k = 0
() (u IdE ) (x) = 0
() u IdE (x) = 0 cqfd.

Théorème 3.12 : Soit u 2 $ (E) les CSSE:


i) u est normal
ii) u est diagonalisable en b.o.n

Preuve
ii) =) i) est traité dans l’introduction
i =) ii): par récurrence sur n = dim E:
si n = 1 l’assertion est triviale .Supposons l’assertion véri…ée au rang
n 1 pour n 2 donné. Soit. u 2 L (E) où E est un C-e.v de dimension n
0.9. ESPACES HERMITIENS lvii

Alors, u possède une valeur propre ,et d’après le lemme précédent 2


Sp (u ) : Soit 0 6= x 2 E( ) alors F =< x > est stable par u par suite
F ? est stable par u:Comme u; l’endomorphisme uF ? induit par u est un
endomorphisme normal de F ? et dim F ? = n 1: Alors d’après l’hypothèse
de récurrence, il existe une base orthonormale B1 = (e1 ; :::; en 1 ) de F ? telle
x
que matB1 (uF ? ) soit diagonale .Soit en = kxk : Alors la matrice de u dans
la base orthonormale B = (e1; :::; en ) de E est une matrice diagonale .D’où le
résultat.

Corollaire 1 : Tout endomorphisme unitaire u est diagonalisable en


b.o.n et 8 2 Sp (u) ; j j = 1 .

En e¤et 8 2 Sp (u) ; 80 6= x 2 E on a kxk = ku (x)k = k xk =


j j kxk ) j j = 1 (car x 6= 0 ) kxk =
6 0:)

Corollaire 2 : Tout endomorphisme hermitien est diagonalisable en


b.o.n et ses valeurs propres sont toutes réelles.

En e¤et Soit u hermitien 2 Sp (u) et 0 6= x 2 Ej j .Alors 2 Sp (u ) et x


est associé à . Donc on a: u(x) = x et u (x) = x; mais u = u ) x = x
et come x 6= 0 alors = .

Corollaire 3
Toute matrice unitaire est diagonalisable en b.o.n et ses valeurs propres
sont toutes de module 1:
Toute matrice hermitienne est diagonalisable en b.o.n et ses valeurs pro-
pres sont toutes réelles.

Retour aux espaces euclidiens


On va pouvoir donner la preuve de 2 résultats admis sur les espaces
euclidiens.

Théorème 3.13 (Propriété 2.3 du chap 2) : Le polynôme minimal


d’une isométrie d’un espace euclidien est scindé simple sur C:

Preuve
Soit E un espace euclidien, u une isométrie de E; B une b.o.n de E.Si A =
matB (u) ; alors A est une matrice orthogonale, donc une matrice unitaire
lorsque A est considérée comme une matrice à valeur dans C.Par suite A
lviii FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

est diagonalisable en b.o.n d’où le polynôme minimal de A ,qui est aussi le


polynôme de u; est scindé simple sur C cqfd.

Théorème 3.14 (Théorème spectral réel (théorème 2.3 du chap


2))
1) Toute matrice symétrique réelle est diagonalisable en b.o.n sur R:
2) Plus précisément: soient A une matrice symétrique réelle et ' la f.b.s
sur Rn dont la matrice dans la base canonique de Rn est A: Alors A est
diagonalisable sur R et les sous espaces propres de A sont deux à deux or-
/ n ; h; i) et pour ':
thogonaux à la fois pour l’espace euclidien usuel (R
3) Soient Ei ; 1 i r; les sous espaces propres distincts de A et pour
[
r
1 i r; Bi une b o n de Ei relativement à h; i ; alors B 0 = Bi est une
i=1
b o n de Rn (pour h; i) dans laquelle la matrice de ' est la réduite diagonale
de A:

Preuve
Ici l’espace euclidien (Rn ; <; >) est muni de sa base canonique B0 :
1) A considérée comme une matrice à valeurs dans C est une matrice
hermitienne.Donc A est diagonalisable en b.o.n sur C et ses valeurs propres
sont toutes réelles. Par suite le polynôme caractéristique de A est scindé
sur R: Il s’ensuit que les valeurs propres de A considérée comme matrice à
coe¢ cients dans C sont les mêmes valeurs propres lorsque A est considérée
comme matrice à coe¢ cients dans R Montrons par récurrence sur n que A est
diagonalisable sur R:En e¤et pour n = 1; l’assertion est triviale. Pour n 2
donné, supposons l’assertion véri…ée au rang n 1: Soient 2 Sp(A) et x
un vecteur propre de A (dans Rn ) associé à : Soit f l’endomorphisme de Rn
canoniquement associé à A: Alors comme A est symétrique on a f = f: Rx
est stable par f .et par suite en vertu de la prop 7.4, G = (Rx)? est stable par
f:.Comme l’endomorphisme fG de G induit par f est autoadjoint, sa matrice
dans une b.o.n de G est une matrice symétrique réelle d’ordre n 1: Alors
d’après l’hypothèse de récurrence, il existe une base B1 = (v1 ; :::; vn 1 ) de G
v
telle que matB1 (fG ) est une matrice diagonale. Alors si on pose vn = jjvjj ;
n
B = (v1 ; :::; vn ) est une base orthonormale de R dans laquelle la matrice de
f est une matrice diagonale
2) A étant la matrice d’une forme quadratique, est symétrique réelle donc
diagonalisable en b o n. Par conséquent les sous.espaces.propres de A sont
orthogonaux pour <; > : Montrons que les sous espaces.propres de A sont
aussi orthogonaux pour ': Si A possède une seule valeur propre il n’ya rien
à montrer. Sinon, soient 6= 2 Sp (f ) ; x 2 E; et y 2 E( ) de mcc resp X
et Y dans B0 ; on a ' (x; y) = t XAY = t X ( Y ) = t XY = < x; y >= 0
0.10. TRAVAUX DIRIGES lix

car x et y; vecteurs propres de A associés resp à et à , sont orthogonaux


pour le produit scalaire usuel de Rn :
3) Soit P la matrice de passage de B0 à B et D la réduite diagonale de
A:Alors on a D = P 1 AP: Or B0 et B sont deux b.o.n de E donc P est
une matrice orthogonale, d’où P 1 =t P: Par suite on a D = t P AP; d’où
D = matB (') :

0.10 TRAVAUX DIRIGES


Exercice 1.
Soit q la forme quadratique dé…nie sur R3 par:
8X = (x; y; z) 2 R3 ; q (X) = 2x2 y 2 + 2xy 2xz + 6yz:
1. Dé…nir la forme polaire ' de q et écrire la matrice A de ' dans la base
canonique de R3 :
2. Déterminer le noyau de ' et préciser si ' est dégénerée.
3. Décomposer q en somme de carrés indépendants et donner une base
de R3 orthogonale pour q puis exprimer q(X) dans cette base.
4. Même exercice pour la forme quadratique q dé…nie sur R3 par:
ii) q (X) = xy + 2xz 3yz
et la forme quadratique sur R4 dé…nie par :
8X = (x; y; z; t) 2 R3 ; q (X) = x2 + y 2 + z 2 3t2 2xy + 2xz + 2xt +
2yz: + 2yt 2zt:
Exercice 2
Soit E = M2 (R) l’ensemble des matrices carrées d’ordre deux à coe¢ -
cients réels muni de sa base canonique B = (E1 ; E2 ; E3 ; E4 ) où :

1 0 0 1 0 0 0 0
E1 = ; E2 = ; E3 = ; E4 = :
0 0 0 0 1 0 0 1

1
Soit ' : E E ! R dé…nie par : ' (A; B) = [(trA) (trB) tr (AB)] ;
2
8 (A; B) 2 E E:
a) Montrer que ' est une forme bilinéaire symétrique.
b) Déterminer la matrice de ' dans la base B: Montrer que ' est non
dégénerée.
Exercice 3
Soit Q (x; y; z) = x2 + y 2 + z 2 + 2 (xy + yz + xz) :
1) Quelle est la matrice A associée à la forme quadratique Q ?
2) Trouver les valeurs propres et les vecteurs propres de A :
3) Discuter, suivant les valeurs de ; le rang et la signature de Q :
lx FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

Exercice 4
Soit E un espace vectoriel de dimension 4; B = (e1 ; e2 ; e3 ; e4 ) une base de
E et q la forme quadratique dé…nie sur E par:

8X = xe1 + ye2 + ze3 + te4 2 E; q (X) = 6z 2 + 2t2 + 4xy + 6zt:

1.Dé…nir la forme polaire associée à q: Ecrire la matrice A de dans


la base B: La forme bilinéaire symétrique est-elle dégénerée? E admet-il une
base orthonormale relativement à :
2. Déterminer les vecteurs isotropes du plan vectoriel P engendré par e1
et par e2 : Déterminer P ? :
3. Soit f l’endomorphisme de E dé…ni par:
f (e1 ) = e1 +e2 ; f (e2 ) = e2 +2e3 ; f (e3 ) = e1 +e4 ; f (e4 ) =
2e2 + 2e3 + e4
Ecrire la matrice M dans la base B de l’application f adjointe de f
relativement à q:
Exercice 5
Soit E = C ([ 1; 1] ; R) structuré en espace préhilbertien réel à l’aide du
produit scalaire : Z
1 1
(f; g) 2 E E 7 !< f; g >= f (x) g (x) dx: pour i = 0; 3 on consid-
2 1
ère le polynôme Pi (x) = xi :
1. Montrer que fP0 ; P1 ; P2 g est une famille libre mais non orthogonale de
E:
2. Soit F le sous-espace vectoriel de E engendré par P0 ; P1 et P2 :
a) Construire par le procédé d’orthogonalisation de Schmidt, une base
orthonormée fQ0 ; Q1 ; Q2 g de F:
b) Soit P3 la projection orthogonale de P3 sur F: Exprimer P3 dans la
base fQ0 ; Q1 ; Q2 g de F; et calculer la distance de P3 à F:
Exercice 6.
Soit E = R2 [x] l’espace vectoriel réel des polynômes de degré 2: On
munit
Z E du produit scalaire suivant : (P; Q) 2 E E 7 !< P; Q >=
1
P (x) Q (x) dx:
0
Soit u l’endomorphisme de E dé…ni par 8P 2 E; u (P ) = P 0 :
Déterminer l’endomorphisme adjoint u de u relativement au produit
scalaire < :; : > :
Exercice 7
Soit (E; <; >) un espace euclidien et u un endomorphisme orthogonal de
E:
0.10. TRAVAUX DIRIGES lxi

1 Véri…er que les seules valeures propres réelles possibles pour u sont 1
et 1:
2 On suppose dim E impaire.
a) Montrer que si det u = 1; alors u admet 1 comme valeur propre de
multiplicité impaire.
b) Montrer que si det u = 1; alors u admet 1 comme valeur propre
de multiplicité impaire.
3 On suppose dim E paire
a) Donner un exemple où det u = 1 et où ni 1 ni 1 ne sont valeurs
propres de u:
b)Montrer que si det u = 1; alors 1 et 1 sont valeurs propres de u de
multiplicité impaires.
Exercice 8
(I). Soit R3 structuré en espace euclidien réel à l’aide du produit scalaire
usuel. On considère une rotation de R3 ; c’est-à-dire un automorphisme or-
thogonal u de R3 de déterminant égal à 1: On suppose u 6= idR3 :
1. Montrer que l’ensemble D des points invariants par u est une droite
vectorielle (D est dit axe de rotation). Soit P le plan vectoriel orthogonal
à D: Montrer que P est stable par u et que la restriction de u à P est une
rotation (P est dit plan de rotation).
2. Ecrire la matrice de u dans une base orthonormée B 0 = ("1 ; "2 ; "3 ) de
R3 avec "1 ; "2 2 P et "3 2 D:
En déduire que le cosinus de l’angle de la rotation induite sur P par u
1
est donné par cos = (tru 1) :
2
(II).On suppose maintenant que u est une isométrie impaire de R3 ; c’est-
à-dire un automorphisme orthogonal u de R3 de déterminant égal à 1 et
u 6= idR3 :
1. Montrer que l’ensemble des x 2 R3 véri…ant u (x) = x est une droite
vectorielle. Soit P le plan vectoriel orthogonal à D: Montrer que P est stable
par u et que la restriction de u à P est une rotation.
2. Ecrire la matrice de u dans une base orthonormée B 0 = ("1 ; "2 ; "3 ) de
R3 avec "1 ; "2 2 P et "3 2 D:
En déduire que u est la composée d’une symétrie orthogonale et d’une
1
rotation dont le cosinus de l’angle est donné par cos = (tru + 1) :
2
(III) Dans l’espace euclidien R3 , on considère les endomorphismes u et
v dont les2 matrices dans 3la base canonique
2 sont:p p p 3
0 1 0 2+p 3 p 2 2 p 3
1
U =4 0 0 1 5; V = 4 2p 2p 3 p2
5:
4
1 0 0 2 3 2 2+ 3
lxii FORMES HERMITIENNES - ESPACES HERMITIENS

Précicer la nature de u et v ainsi que leurs éléments caractéristiques.


Exercice 9
Soit E un R-espace vectoriel de dimension 3, B = (e1 ; e2 ; e3 ) une base de
E:
Pour v = xe1 +ye2 +ze3 2 E, on pose : q (v) = 21 x2 +xy xz+ 32 y 2 yz+z 2
1) Montrer que q est une forme quadratique sur E et déterminer sa forme
polaire f:
2) Donner la matrice de f par rapport à B:
3) a) Décomposer q en une combinaison linéaire de carrés indépendants
et en déduire que (E; f ) est un espace euclidien.
b) Donner une base orthonormale de (E; f ) :
4) On considère l’endomorphisme u de E dont la matrice par rapport à
B est 0 1
1 2 0
@ 0 1 0 A
1 1 1
Pour v = xe1 + ye2 + ze3 2 E; calculer q[u (v)] q (v) : En déduire la
nature de u et préciser ses éléments caractéristiques.
Exercice 10
Soit fv1 ; v2 ; :::; vk g une famille de k vecteurs d’un espace préhilbertien réel
(E; < :; : >) :
On désigne par G (v1 ; v2 ; :::; vk ) la matrice de Mk (R) dont le terme général
est < vi ; vj > :
1. Montrer qu’une condition nécessaire et su¢ sante pour que v1 ; v2 ; :::; vk
soient linéairement indépendants est det G (v1 ; v2 ; :::; vk ) 6= 0:
Dans la suite les v1 ; v2 ; :::; vk sont linéairement indépendants et on désigne
par V le sous-espace vectoriel de E engendré par v1 ; v2 ; :::; vk :
2. Montrer que det G (v1 ; v2 ; :::; vk ) > 0:
3. Soit v 2 EnV:
a) Montrer que la projection orthogonale v de v sur V s’exprime sous la
Pk
forme v = i vi où ( 1 ; 2 ; ::::; k ) est solution du système linéaire suivant
i=1
: 2 3 2 3
1 < v; v1 >
6 2 7 6 < v; v2 > 7
6 7 6 7
G (v1 ; v2 ; :::; vk ) 6 .. 7 = 6 .. 7:
4 . 5 4 . 5
k < v; v k >
det G (v1 ; v2 ; :::; vk ; v)
En déduire que kv vk2 = d2V (v) = :
det G (v1 ; v2 ; :::; vk )
Exercice 11.
0.10. TRAVAUX DIRIGES lxiii
Z
Calculer = inf (p sin t + q cos t t)2 dt , (Considérer l’espace
p; q2R 0
vectoriel
Z réel E = C ([0; ] ; R) ; la fonction x (t) = t et le produit scalaire
f:g = f (t) g (t) dt puis utiliser le théorème de projection).
0
Exercice 12
Réduire les formes quadratiques hermitiennes en carrés de Gauss : (déter-
miner la matrice et une base orthogonale pour chacune d’elle pour le produit
scalaire dans C3 ):
1. q (X) = xx + yy + ixy + (1 i) xz + (1 + i) zx + (1 + i) yz + (1 1) zy:
2. q (X) = xx+yy +zz +(1 + i) xy +(1 i) yx iyz +izy; 8 (x; y; z) = X
3. q (X) = xy + yx + yz + zy + zt + tz; 8 (x; y; z; t) = X:
Exercice 13
Soit E = Mn (C) et h : E E ! C dé…nie par 8 (A; B) 2 E E;
h (A; B) = tr (A B) ; où A est l’adjointe de A:
1. Montrer que h est un produit scalaire hermitien sur E:
2. On désigne par k:k la norme associée à h: Dans le cas où A est hermi-
tien, exprimer kAk2 en fonction des valeurs propres de A:
Exercice 14
Soient E un espace hermitien et f 2 End (E) : On note I l’application
identique de E:
a) Montrer que si x est un vecteur propre de f pour la valeur propre et
si x est aussi un vecteur propre de f pour la valeur propre alors = :
En déduire que si x est un vecteur propre de f et de f pour la même
valeur propre ; alors celle-ci est réelle.
b) Montrer que f f est hermitien et que ses valeurs propres sont 0:
c) Soit 2 Sp (f ) :
Que peut-on dire de si f est anti-hermitien, c’est-à-dire si f = f :
Que peut-on dire de si f est anti-unitaire, c’est-à-dire si f f = I :
En déduire qu’il n’existe pas d’endomorphisme antinormal sur E c’est-à-
dire tel que f f = f f:
1 1
d) On pose g = (f + f ) ; h = (f f ) que peut-on dire de g et de
2 2i
h?
e) On pose l = f f + f f et k = il: On suppose que f; f ; et l ont un
1
vecteur propre commun x pour la même valeur propre : Montrer que =
2
ou = 0:
Que peut-on dire de k:
En déduire que l et k n’ont pas de valeur propre commune non nulle.

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