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DUALITE

KOFFI ENYONAM ABALO


ii
Contents

DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS


0.1 DUAL D’UN ESPACE VECTORIEL . . . . . . . . . . . . . v
0.1.1 Dé…nitions 2.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
0.1.2 Exemples 2.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v
0.1.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vi
0.2 BASE DUALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii
0.3 BIDUAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix
0.4 ORTHOGONAL DUAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix
0.5 TRANSPOSEE D’UNE APPLICATION LINEAIRE . . . . . xi

iii
iv CONTENTS
DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS

0.1 DUAL D’UN ESPACE VECTORIEL

0.1.1 Dé…nitions 2.1


- Une forme linéaire sur E est une application linéaire de E dans |:
- L (E; |) ;l’ensemble des formes linéaires sur E; est appelé le dual de E
et noté E :

0.1.2 Exemples 2.1


|n ! |
a) k 2 1; n …xé, k :
(x1 ; :::; xn ) 7 ! xk
k est une forme linéaire sur |n appelée la k ieme projection canonique
de |n sur |.

Mn (|) ! |
b) tr : X
n
A = (aij ) 7 ! trA = aii
i=1
tr est une forme linéaire sur Mn (|) qui véri…e:8A; B 2 Mn (|) :

tr(t A) = tr(A); tr(AB) = tr(BA)

Preuve : voir TD

v
vi DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS
C ([a; b] ; R) ! R
c) : Rb
f 7 ! a f (x) dx
est une forme linéaire sur C ([a; b] ; R) :

| [X] ! |
d) a 2 |; …xé :
P 7 ! P (a)
est une forme linéaire sur | [X] :

Dans la suite de ce chapitre on suppose E de dimension …nie n

0.1.3 Propriétés
a) 8f 2 E avec f 6= 0, on a:
Im f = |
ker f est un hyperplan de E.
(un hyperplan est un s e.v supplémentaire d’une droite vectorielle; en
particulier si E est un espace vectoriel
de dimension …nie n; un hyperplan de E est un s.e.v de E de dimension
n 1)
b) dim E = dim E:
c) f : E ! | est une forme linéaire si et seulement si son expression
dans une base ! quelconque B = (e1 ; e2 ; :::; en ) de E est de la forme:
Xn Xn
f xi ei = ai xi ; avec ai 2 |; pour 1 i n:
i=1 i=1

Preuve
a): - Im f est un sous espace vectoriel de |; mais comme dim | = 1; alors
soit dim (Im f ) = 0; soit dim (Im f ) = 1; Mais comme f 6= 0; alors on a
Im f 6= f0g; d’où dim (Im f ) 6= 0; donc on a dim (Im f ) = 1 = dim |, d’où
Im f = |:
- d’après la formule de la dimension, on a dim E = dim (ker f )+dim (Im f ) ;
d’où dim (ker f ) = dim E dim (Im f ) = n 1; donc ker f est un hyperplan.
b ) On a E = L (E; |) =) dim E = dim E dim ! | = dim E:
Xn Xn
c) comme f est linéaire, alors on a f xi ei = xi f (ei ) ; d’où
i=1 i=1
la forme escomptée en posant f (ei ) = ai ; pour 1 i n; réciproquement,
E !|
n
8(a1 ; a2 ; :::; an ) 2 | ; on véri…e aisément que l’application Xn X
n
xi ei 7 ! ai x i
i=1 i=1
est linéaire, donc appartient à E :
0.2. BASE DUALE vii

0.2 BASE DUALE


Dé…nition 2.2: Soit B = (e1 ; :::; en ) une base de E; 8i 2 1; n; on apelle
E !|
ieme forme duale de B; l’application ei : x = X x e 7 ! e (x) = x
n

j j i i
j=1
Proposition 2.1 : ei est une forme linéaire sur E qui véri…e 8j 2 1; n :

1 si i = j
ei (ej ) = ij =
0 si l 6= j

Preuve
simple véri…cation.

Théorème 2.1 et dé…nition: Avec les considérations ci-dessus, la suite


B = (e1 ; e2 ; :::; en ) est une base de E appelée la base duale de B:

Preuve
On a Card(B ) = n = dim E; donc il su¢ t de montrer que B est libre.
Soit a1 ; a2 :::; an 2 | tels que a1 e1 + a2 e2 + ::: + an en = 0. Alors 8k = 1; n;
(a1 e1 +a2 e2 +:::+an en )(ek ) = a1 e1 (ek )+a2 e2 (ek )+:::ak ek (ek )+:::+an en (ek ) =
ak = 0 d’où le résultat.

Exemple 2.2 : Base duale de la base canonique de |n


Soient B = (e1; :::; en ) la base canonique de |n , B = (e1 ; :::; en ) sa base
duale :
X
n
n
Soit i 2 1; n; 8x = (x1 ; :::; xn ) 2 | ; on a x = xj ej =) ei (x) = xi =
j=1
i (x); donc ei = i ; alors B = ( 1 ; 2 ; :::; n)

Théorème 2.2 : Soit B = (ei ) une base de E; B = (ei ) la base duale


de B; alors:
X
n
a) 8x 2 E; x = ei (x) ei
i=1
Xn
b) 8f 2 E ; f = f (ei ) ei
i=1
viii DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS
X
n
c) S’il existe 'i : E ! |; 1 i n; tels que 8x 2 E; x = 'i (x) ei alors
i=1

8i 2 1; n; 'i 2 E et ('1 ; '2 ; :::; 'n ) est la base duale de B:

Preuve
Simples véri…cations.

NB : D’après ce qui précède, si B = (e1; :::; en ) est une base de E; on


détermine sa base duale B = (e1 ; :::; en ) par l’une des relations:

!
X
n
ei (ej ) = ij ; pour 1 i; j n; ei xj ej = xi ; 8x 2 E;
j=1
X
n
x= ei (x) ei
i=1

Théorème 2.3 : Soient B et B 0 deux bases de E; P la matrice de


passage de B à B 0 ; alors la matrice de passage de B à B 0 est

t 1 1
P = (t P )

Preuve
Posons B = (ei )1 i n ; B 0 = (e0i )1 i n ; P = (aij )1 i;j n . Soit P =
(bij )1 i;j n la matrice de passage de B à B 0 :
Soient i; j 2 1; n ; Par dé…nition de la base duale, on a : e0j (e0i ) = ji = ij :
X n Xn
D’autre part on a: e0i = aki ek ; e0j = blj el : D’où e0j (e0i ) =
k=1 l=1
Xn Xn X X
n
( blj el )( aki ek ) = aki blj el (ek ) = aki bkj car el (ek ) = lk
l=1 k=1 1 k;l n k=1
X
n
On a donc: aki bkj = ij ; 8 i; j 2 1; n: Cette dernière égalité se traduit
k=1
matriciellement par :
t 1
P P = I d’où P = (t P )
0.3. BIDUAL ix

0.3 BIDUAL

Dé…nition 2.3 : Le bidual de E est E = (E )

E !|
8x 2 E; considérons x^ :
f 7 ! f (x)
8f; g 2 E ; 8 2 |; x^( f + g) = ( f + g)(x) = f (x) + g(x) = x^(f ) +
x^(g); alors x^ est linéaire donc x^ 2 E

E !E
Théorème 2.4 : L’application " :
b
x7 !x
est un isomorphisme.

preuve
Soient x; y 2 E; 2 |: 8f 2 E ; ["( x + y)] (f ) = ( \ x + y)(f ) = f ( x +
y) = f (x) + f (y) = x b(f ) + yb(f )
=( x b + yb)(f ) = ( "(x) + "(y))(f ): Donc "( x + y) = "(x) + "(y); alors
" est linéaire. En outre "(x) = 0 , x b = 0 , 8f 2 E ; xb(f ) = f (x) = 0 ,
x = 0 Donc ker(") = f0g ; alors " est injectif, et comme dim E = dim E
…nie; alors " est bijectif, d’où le résultat.

Remarque 2.1
1) Cet isomorphisme canonique permet d’identi…er E et E (c.a.d qu’on
peut écrire E = E ),ainsi un vecteur x 2 E peut être considéré comme une
forme linéaire sur E ; x 2 E étant la forme f ! f (x) : On peut donc écrire
8x 2 E; 8f 2 E ; x(f ) = f (x)
2) Soient B = (ei )1 i n une base de E et B = (ei )1 i n la base duale
de B; en vertu de l’assimilation de E à E ; on a 81 i; j n; ei (ej ) =
ej (ei ) = ji = ij ; donc B est la base duale de B : on a donc: B = (B ) :

0.4 ORTHOGONAL DUAL

Dé…nition 2.4
- Soit F une partie non vide de E; f 2 E est appelé un annihilateur de
F si 8x 2 F; f (x) = 0
- F = ff 2 E ; f (x) = 0; 8x 2 F g ; l’ensemble des annihilateurs de F;
est appelé l’orthogonal dual de F:
x DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS
Théorème 2.5
a) Soit F 6= un sous ensemble de E, alors F = (vect (F )) et c’est un
sous espace vectoriel de E .
Si F est un s:e:v de E alors:
b) dim F + dim (F ) = dim E
c) (F ) = F = fx 2 F = f (x) = 0; 8f 2 E g (où E est identi…é à E)

Preuve
a) se véri…e facilement
b) Soit k = dim F; H = (v1 ; v2 ; :::; vk ) une base de F qu’on complète en
une base B = (v1 ; v2 ; :::; vk ; vk+1 ; :::; vn ) de E et soit B = (v1 ; v2 ; :::; vn ) la
X n
base duale de B: On a donc 81 i; j n; vi (vj ) = ij : Soit f = ai v i 2
i=1
E : f 2 F = H (d’après a)) , f (vj ) = 0; 8j 2 1; k , aj = 0; 8j 2 1; k ,
Xn
f= ai vi : Par suite F = V ect(vk+1 ; :::; vn ) d’où dim(F ) = n k
i=k+1
c) D’après la preuve de b), on a (F ) = (V ect(vk+1 ; :::; vn )) = V ect(v1 ; :::; vk ) =
h(v1 ; :::; vk )i = F:

Application aux systèmes homogènes.

Théorème
8 2.6 : Soit le système d’équations homogènes suivant:
>
> a11 x1 + a12 x2 + :::::::: + a1n xn = 0
<
a21 x1 + a22 x2 + :::::::: + a2n xn = 0
(S)
>
> :::::::::::::::::::::::::::::::::::::
:
am1 x1 + am2 x2 + :::::::: + amn xn = 0
m; n 2 N ; aij 2 |; 8i = 1; m; j = 1; n d’inconnues, x1; x2 ; ::::::; xn :Soit
A = (aij ) la matrice associée à (S).Alors l’ensemble des solutions de(S) est
un s:e:v de |n de dimension n rgA:

preuve
Soit 8i = 1; m; la forme fi dé…nie par 8x = (x1 ; x2 ; :::; xn ) 2 |n ; fi (x) =
ai1 x1 + ai2 x2 + ::: + ain xn ; : Alors, x solution de (S) , fi (x) = 0; 8i =
1; m , x 2 (f1 ; f2 ; :::; fm ) : Donc l’ensemble des solutions de (S) est F =
(f1 ; f2 ; :::; fm ) qui est un s:e:v de |n : En outre d’après le théo 2.5, on a:
dim F = dim |n dim hf1 ; f2 ; :::; fm i = n rg(A) cqfd.
0.5. TRANSPOSEE D’UNE APPLICATION LINEAIRE xi

0.5 TRANSPOSEE D’UNE APPLICATION


LINEAIRE

u f
Soient E; F des |-e:v; u 2 L (E; F ) :8f 2 F ; on a: f u : E ! F ! |:
est linéaire donc f u 2 E :

Dé…nition 2.5 : L’application


t F !E
u:
f 7 !f u
est appelée la transposée de u

Proposition 3.2 : t u est linéaire donc t u 2 $ (F ; E )

Preuve
En e¤et 8f; g 2 F ; 8 2 |; on a
t t
u ( f + g) = ( f + g) u = (f u) + (g u) = u (f ) +t u (g) :

Exemple 2.3 :
R3 ! R 2
u:
(x; y; z) 7 ! (x; y)
8f = 1 1 + 2 2 2 (R2 ) ;(( 1; 2 ) est une base de (R2 ) ; duale de la
base canonique de R2 ); 8X = (x; y; z) 2 R3 ; [t u (f )] (X) = (f u) (X) =
f (x; y) = 1 x + 2 y = 1 1 (X) + 2 2 (X) = ( 1 1 + 2 2 ) (X)
, t u (f ) = 1 1 + 2 2
(R2 ) ! (R3 )
donc t u :
1 1 + 2 2 7 ! 1 1 + 2 2 (+0 3 )

Théorème 2.7
1 ) 8u 2 $ (E; F ) ; t (t u) = u (via l’idendi…cation E = E)
2 ) 8u; v 2 $ (E; F ) ; 8 2 |; t (u + v) =t u +t v; t ( u) = t u
3 ) 8 (u; v) 2 $ (E; F ) $ (F; G) on a t (v u) = t u t v

Preuve
1 ) Soit x 2 E: 8f 2 F ; [t (t u) (b x t u) (f ) = x
x)] (f ) = (b b [t u (f )] =
b (f u) = (f u) (x) = f (u (x)) = u[
x (x) (f )
t t
donc ( u) (b [
x) = u (x); d’où par identi…cation de E et E; (b x = x;
[
u (x) = u(x)),
t t
( u) (x) = u (x) ; 8x 2 E; par suite t (t u) = u
2 ) 8f 2 F ; t ( u + v) (f ) = f ( u + v) = f u+f v = t u (f )+t v (f )
xii DUALITE DANS LES ESPACES VECTORIELS
Par suite t ( u + v) = t u +t v
3 ) 8f 2 G on a t (v u) (f ) = f (v u) = (f v) u =t u (f v) =t
u [v t (f )] = (t u t v) (f )
Par suite t (v u) =t u t v

Corollaire : L’application u 7 !t u est un isomorphisme de $ (E; F )


dans $ (F ; E ) :

Théorème 2.8 : Soit u 2 $ (E; F ) ; B une base de E; B 0 une base de


F; A = matBB 0 (u) ; H = matB 0 B (t u) ;

Alors on a H = t A:

Preuve
Soit n = dim E; m = dim F; B = (ei ) ; B 0 = e0j ; A = (aij ) ; H = (hij ) :
Xm Xn
0
On a pour 1 i n; u (ei ) = aki ek : Soit x = xi ei 2 E:Alors
k=1 ! i=1 !
Xn X
n X
m Xm Xn
u (x) = xi u (ei ) = xi aki e0k = aki xi e0k
i=1 i=1 k=1 k=1 i=1 ! !
X
m X
n
Alors 8j 2 1; m; t u e0j (x) = e0j u (x) = e0j [u (x)] = e0j aki xi e0k
! k=1 i=1
X
m X
n X
n Xn
= aki xi e0j (e0k ) = aji xi = aji ei (x) =
! k=1 i=1 i=1 i=1
X
n
aji ei (x) ; 8x 2 E d’où
i=1
X
n
t
u e0j = aji ei :
i=1
X
n
t
Or on a pour 1 j m; u e0j = hij ei : on en déduit que hij = aji ;
i=1
81 i n et 81 j m; d’où H =t A cqfd.

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