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Département fédéral des finances DFF

Administration fédérale des finances AFF

Aperçu du budget de la Confédération

BUDGET 2023

Aperçu
Solde de financement en milliards de francs

-15,8 -11,8 -2
90 -2
-0,9 -0,2
-1,9
80
3,2 3,6
2,8
70

60

50

40

30

20

10

0
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
B B PF PF PF
Recettes
Dépenses

Le résultat annuel prévu au compte de résultats 2023, soit 304 millions, est positif de justesse, alors
qu’un déficit est budgétisé pour l’exercice 2022 (- 498 mio). Cette amélioration est due aux recettes
courantes, qui croissent davantage (+ 3,0 %) que les dépenses courantes (+ 1,7 %). En revanche, les
variations de l’évaluation du patrimoine administratif budgétisées restent stables dans l’ensemble. D’un
montant de 4,5 milliards, les investissements nets demeurent stables en 2023.

Au budget 2023, l’autofinancement découlant du compte de résultats (= les recettes courantes moins
les dépenses courantes) ne sera pas suffisant pour assurer le financement des investissements nets
planifiés (= les recettes d’investissement moins les dépenses d’investissement). Autrement dit, les
recettes ne couvrent pas les dépenses totales. C’est pourquoi un déficit de financement de
- 0,9 milliard, qui découle essentiellement du budget ordinaire (- 0,7 mrd), est attendu pour l’exercice
2023. Étant donné que le frein à l’endettement autorise un déficit de financement plus élevé au
budget ordinaire, ses exigences sont cependant respectées.
Compte tenu du déficit de financement attendu, la dette nette inscrite au budget 2023 s’accroît à
137 milliards (+ 0,9 mrd).

La reprise de l’économie suisse à la suite de la pandémie de COVID-19 se poursuit, même si les


perspectives internationales se sont assombries, en raison notamment de la guerre en Ukraine et de la
hausse des prix. Le Groupe d’experts de la Confédération pour les prévisions conjoncturelles prévoit,
pour les années 2022 et 2023, un taux de croissance économique réelle de, respectivement, 2,6 %
et 1,9 %. Les incertitudes liées à la guerre en Ukraine sont élevées.

MODIFICATIONS DÉCOULANT DE LA RÉVISION DE LA LFC

La modification de la loi sur les finances (LFC; RS 611.01) visant à simplifier et à optimiser la gestion
financière est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Les nouvelles dispositions sont appliquées pour la
première fois dans le cadre du budget 2023.

L’un des éléments centraux de la révision de la LFC est la suppression du compte de financement. Les
recettes et les dépenses ainsi que le solde de financement qui en découle seront dorénavant calculés
à partir du compte de résultats et du compte des investissements. Par ailleurs, le calcul des dépenses
(et des recettes) tient désormais également compte des régularisations par exercice et des provisions
constituées (et dissoutes). Ces opérations sont ainsi prises en compte par le frein à l’endettement plus
tôt que précédemment.

Afin de permettre des comparaisons avec les années précédentes, les chiffres du compte 2021 et du
budget 2022 ont été convertis en conséquence.

2/19
Résultat annuel et investissements nets en
2023
Calcul du solde de financement à partir du compte de résultats et du compte des
investissements en milliards de francs

RÉSULTAT DE L’EXERCICE

Le budget 2023 table sur un résultat annuel légèrement positif de 304 millions. Les recettes courantes
(+ 3,0 %) enregistrent une croissance plus forte que celle des dépenses courantes (+ 1,7 %),
notamment du fait que pratiquement aucune dépense COVID-19 n’est reconduite en 2023 et que les
recettes, favorisées par la forte reprise conjoncturelle, enregistrent une progression marquée. La
contribution de financement issue du compte de résultats, qui représente l’autofinancement, s’accroît
ainsi de 2,7 à 3,6 milliards. En revanche, les variations de l’évaluation du patrimoine administratif
budgétisées, qui englobent en particulier les amortissements et les gains comptables liés aux
participations, restent stables dans l’ensemble.

INVESTISSEMENTS NETS

D’un montant de 4,5 milliards, les investissements nets demeurent stables en 2023. Les recettes
d’investissement enregistrent, en 2023, une progression notable de 0,2 milliard (+ 28 %), notamment
imputable à la vente d’unités de RUAG International Holding SA (200 mio), vente dont le produit
revient à la Confédération. Les dépenses d’investissement augmentent, elles aussi, de 0,2 milliard
(+ 4 %). Leur progression est la plus forte pour la défense nationale militaire (+ 476 mio). Dans le
domaine du trafic, les dépenses d’investissement diminuent en raison de la baisse de l’apport au fonds
pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA; - 254 mio) et du fait qu’aucune nouvelle
mesure de recapitalisation de Skyguide n’est prévue (- 100 mio).

3/19
SOLDE DE FINANCEMENT

Les recettes et les dépenses ainsi que le solde de financement qui en découle seront dorénavant
calculés à partir du compte de résultats et du compte des investissements. Au budget 2023,
l’autofinancement découlant du compte de résultats (différence entre les recettes courantes et les
dépenses courantes) ne sera pas suffisant pour assurer le financement des investissements nets
planifiés (différence entre les recettes d’investissement et les dépenses d’investissement). Un déficit
de financement de - 0,9 milliard, qui découle essentiellement du budget ordinaire (- 0,7 mrd), est
attendu pour l’exercice 2023. Étant donné que le frein à l’endettement autorise un déficit de
financement plus élevé au budget ordinaire, ses exigences demeurent respectées et la marge de
manœuvre budgétaire restante se monte à 159 millions.

INVESTISSEMENTS TOTAUX DE LA CONFÉDÉRATION

La Confédération n’effectue ses investissements que pour moitié environ dans le cadre du compte de
la Confédération. Pour l’autre moitié, elle a recours à des fonds alimentés par le budget fédéral
général. Pour obtenir une vue d’ensemble de l’activité d’investissement, il importe donc de prendre en
considération les investissements réalisés par le biais des fonds. En 2023, les investissements totaux
devraient s’élever à 11,2 milliards, ce qui représente environ 14 % des dépenses ordinaires de la
Confédération. Requis pour plus de moitié en faveur des infrastructures de transport, les
investissements seront réalisés soit par le biais du fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF), soit par celui
du fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA), soit dans le cadre du compte
de la Confédération (apport au FORTA destiné à la construction des routes nationales). D’autres
investissements financés au moyen du fonds alimenté par le supplément perçu sur les coûts de
transport d’électricité (fonds alimenté par le supplément) seront effectués pour promouvoir les énergies
renouvelables et l’efficacité énergétique.

4/19
Recettes 2023
Parts en pour-cent

1,3

Taxe sur la valeur ajoutée 25 410 mio


31,3 Impôt sur les huiles minérales 4 341 mio
33,4
Droits de timbre 2 350 mio

Impôt sur le tabac 2 051 mio

Autres recettes fiscales 6 977 mio

Recettes non fiscales 5 339 mio

5,3 Impôt anticipé 6 660 mio

Impôt fédéral direct 27 141 mio


8,2 2,9
Recettes d'investissement 1 038 mio
6,6 8,6 2,5

Taxe sur la valeur ajoutée: 25 410 millions

La TVA fournit une part de 31,3 % des recettes. Elle constitue donc, avec l’impôt fédéral direct, la
principale source de recettes de la Confédération. Elle est perçue sur la consommation intérieure,
notamment sur les biens et services achetés en Suisse, mais aussi sur les importations. En revanche,
elle ne s’applique pas aux exportations.

Impôt fédéral direct: 27 141 millions

L’impôt fédéral direct (IFD) fournit 33,4 % des recettes totales. Il constitue donc, avec la TVA, la
principale source de recettes de la Confédération. Il est perçu sur le revenu des personnes physiques
et sur le bénéfice net des personnes morales. L’impôt sur le revenu et l’impôt sur le bénéfice ont à peu
près le même poids (49 % et 51 % des recettes issues de l’IFD). Les recettes attendues en 2023
proviennent, pour l’essentiel, des revenus et des bénéfices imposables de l’année 2022.

Impôt anticipé: 6660 millions

L’impôt anticipé fournit 8,2 % des recettes totales. Conçu pour servir de garantie pour les impôts
directs, il a pour fonction d’assurer l’imposition des revenus de capitaux mobiliers (en particulier des
dividendes et des revenus d’intérêts). Les recettes qu’il génère résultent de la différence entre les
rentrées et les remboursements (y c. la provision constituée en vue des remboursements futurs).

Impôt sur les huiles minérales: 4341 millions

Impôt à la consommation perçu notamment sur le pétrole et le carburant, l’impôt sur les huiles
minérales fournit, en 2023, une part de 5,3 % des recettes totales. Près des trois quarts des recettes
qu’il génère sont affectés à la circulation routière et au trafic aérien (60 % des recettes issues de
l’impôt de base et l’intégralité des recettes tirées du supplément).
5/19
Droits de timbre: 2350 millions

Le produit des droits de timbre représente 2,9 % des recettes. Le droit de timbre de négociation, qui
est à l’origine de plus de la moitié des recettes tirées des droits de timbre, est perçu sur les achats et
les ventes de titres suisses et étrangers. Son produit est essentiellement tributaire du volume des titres
imposés de commerçants indigènes. Étant donné qu’il dépend des besoins en fonds propres des
entreprises, le produit du droit de timbre d’émission provenant de la création de capital est soumis à
d’importantes fluctuations. Troisième volet des droits de timbre, le droit sur les quittances de primes est
perçu sur certaines primes d’assurance. Son produit affiche une relative stabilité.

Impôt sur le tabac: 2051 millions

L’impôt sur le tabac génère 2,5 % des recettes totales. Il est perçu à la fois sur les tabacs
manufacturés et les produits de substitution fabriqués en Suisse et sur ceux qui sont importés. Ses
revenus participent au financement de la contribution de la Confédération à l’AVS.

Autres recettes fiscales: 6977 millions

Les autres recettes fiscales proviennent essentiellement des redevances routières (redevance sur le
trafic des poids lourds et redevance pour l’utilisation des routes nationales), des taxes d’incitation (taxe
sur le CO2), du fonds alimenté par le supplément et des droits de douane à l’importation. Elles
représentent une part de 8,6 % des recettes.

Recettes non fiscales: 5339 millions

La part des recettes non fiscales est de 5,6 %. Celles-ci se composent des recettes issues des
patentes et des concessions, telles que le montant de 2 milliards au total que la Banque nationale
suisse verse à la Confédération au titre de la distribution de son bénéfice. Elles comprennent
également les compensations (par ex. la taxe d’exemption de l’obligation de servir), les contributions
cantonales (par ex. les contributions des cantons au fonds d’infrastructure ferroviaire), diverses
recettes (par ex. les recettes des immeubles) et les recettes financières (par. ex. les recettes
d’intérêts).

Recettes d’investissement: 1038 millions

Les recettes d’investissement représentent une part de 1,3 % des recettes. En 2023, elles résultent de
dividendes à plus de 60 %. D’autres recettes d’investissement proviennent du remboursement de
prêts, de la vente d’immobilisations corporelles et du remboursement de propres contributions à des
investissements.

6/19
Évolution des principales recettes en 2023
En millions de francs et en %

Recettes

Les recettes escomptées en 2023 devraient atteindre 81,3 milliards, soit 2,5 milliards de plus qu’au
budget 2022 (78,8 mrd). Selon l’estimation actuelle, les recettes attendues pour l’exercice en cours
2022 seront toutefois plus élevées que prévu (79,6 mrd). Compte tenu de cette estimation, les recettes
croîtront, en 2023, de 1,7 milliard ou de 2,1 %. Les hausses les plus importantes concernent la TVA
(+ 0,8 mrd) et l’impôt fédéral direct (+ 0,7 mrd).

Taxe sur la valeur ajoutée

Des recettes de 25,4 milliards sont budgétisées en 2023 au titre de la TVA, montant qui correspond à
une progression de 3,2 % par rapport à l’estimation pour 2022 (+ 7,5 % par rapport au budget 2022).
L’estimation actuelle pour 2022 indique un montant nettement plus élevé que prévu au budget 2022
(+ 1,1 mrd), en raison de l’inflation qui se répercute plus fortement sur les importations, en particulier
les produits énergétiques. L’évolution des recettes de la TVA est étroitement liée à la croissance du
PIB nominal (+ 3,2 %). Un relèvement du taux de TVA de 7,7 à 8,1 % est prévu à partir de 2024 dans
le cadre de la réforme visant à stabiliser l’AVS (AVS 21). Le peuple sera invité à s’exprimer à ce sujet
le 25 septembre 2022.

Droits de timbre

Le budget 2023 prévoit des recettes de quelque 2,4 milliards au titre des droits de timbre. Cette forte
progression par rapport au budget 2022 (+ 275 mio) est due, en premier lieu, au rejet par le peuple du
projet de suppression du droit de timbre d’émission (+ 180 mio). Elle est due, pour le reste, à
l’estimation plus élevée du produit du droit de négociation (+ 75 mio). Cette estimation se fonde sur la
moyenne des années 2017 à 2022.

7/19
Impôt sur les huiles minérales

Une diminution du produit de l’impôt sur les huiles minérales est attendue en 2023 (- 7,4 %, soit
- 349 mio par rapport au budget 2022). Ce recul est imputable à la nette hausse du nombre de
véhicules électriques nouvellement immatriculés et à la provision constituée pour la première fois en
2023 en vue d’honorer les futurs remboursements (- 129 mio).

Impôt sur le tabac

En 2022, les recettes provenant de cet impôt devraient dépasser le montant budgétisé (+ 100 mio), les
consommateurs ayant acheté leur tabac principalement en Suisse en raison des restrictions de
déplacement en vigueur au cours du premier semestre. Les achats réalisés à l’étranger devraient à
nouveau augmenter en 2023 (- 80 mio par rapport à l’estimation faite pour 2022). Un recul des ventes
de 2 % par an est attendu pour les années du plan financier, ce qui correspond à la moyenne
pluriannuelle. L’impôt sur le tabac finance une partie de la contribution de la Confédération aux
assurances sociales AVS et AI.

Impôt anticipé

Le budget 2023 prévoit des recettes de 6,7 milliards au titre de l’impôt anticipé (+ 144 % par rapport à
l’estimation faite pour 2022). Compte tenu de leur bas niveau en 2020 et 2021, les recettes de cet
impôt affichent une valeur tendancielle dont l’estimation a été nettement revue à la baisse. Pour 2022,
cette valeur tendancielle est ainsi ramenée à 6,5 milliards (contre 7,1 mrd au budget 2022). Le
budget 2023 tient également compte de la réduction des recettes découlant de la réforme de l’impôt
anticipé approuvée par le Parlement et qui sera soumise à votation le 25 septembre 2022.

Depuis 2012, la budgétisation de l’impôt anticipé se fonde sur un procédé statistique qui permet de
tenir compte de la croissance tendancielle et corrige les valeurs extrêmes (méthode technique dite de
Holt-Winters, réputée pour sa stabilité). L’estimation établie dans le cadre du budget correspond ainsi à
la tendance actuellement escomptée sur la base de l’évolution des dernières années. Le calcul d’une
valeur tendancielle a pour effet de compenser les erreurs d’estimation au fil du temps. Cette méthode
est purement statistique.

Impôt fédéral direct

Le montant des recettes de l’impôt fédéral direct en 2023 est estimé à 27,1 milliards. Celles-ci se
composent des recettes provenant, d’une part, de l’impôt sur le revenu des personnes physiques
(13,3 mrd) et, d’autre part, de l’impôt sur le bénéfice des personnes morales (13,8 mrd).

La croissance du produit de l’impôt sur le revenu devrait être de 1,7 % en 2022 et de 3,2 % en 2023.
Après avoir été élevée en 2021, elle devrait rester relativement faible en 2022. La progression à froid
est compensée chaque année. Cette mesure permet d’éviter qu’un barème d’imposition supérieur ne
soit appliqué au contribuable du fait du renchérissement. Du côté de l’impôt sur le bénéfice, une
progression de 6,1 % est attendue pour 2022, imputable notamment aux versements anticipés, dont le
volume devrait doubler. La croissance des recettes de cet impôt devrait se stabiliser en 2023.

8/19
Évolution des recettes en 2023
En milliards de francs et en % du PIB

90 18

80 16

70 14

60 12

50 10

40 8

30 6

20 4

10 2

0 0
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
E B PF PF PF

B/PF en mrd CHF (axe de gauche)


C en mrd CHF (axe de gauche)
C/B/PF en % du PIB (axe de droite)

Les recettes budgétisées pour 2023 affichent une progression de 2,1 % par rapport à l’estimation de
juin pour l’exercice 2022. Leur croissance est ainsi plus faible que celle du PIB nominal (+ 3,2 %).
C’est pourquoi la quote-part des recettes fléchit légèrement, passant de 10,2 à 10,1 % du PIB.

9/19
Dépenses par groupe de tâches en 2023
Parts en pour-cent

10,6
Prévoyance sociale 27 728 mio
4,5
Finances et impôts 12 143 mio
4,6 33,7

Trafic 10 647 mio

8,3 Formation et recherche 8 647 mio

Sécurité 6 801 mio

10,5 Relations avec


l'étranger 3 814 mio
Agriculture et
14,8 alimentation 3 709 mio
13 Autres tâches 8 679 mio

Prévoyance sociale: 27 728 millions

Sollicitant environ un tiers des dépenses (33,7 %), la prévoyance sociale est le groupe de tâches le
plus important de la Confédération. Liées par des dispositions légales, les dépenses à ce titre ne
peuvent guère être influencées à moyen terme. Elles sont requises, pour près de la moitié, par
l’assurance-vieillesse (AVS). À cela s’ajoutent les contributions de la Confédération à l’assurance-
invalidité (AI), à la réduction individuelle des primes, aux prestations complémentaires à l’AVS et à l’AI
ainsi que les dépenses en matière de migration. L’augmentation des dépenses au titre de la
prévoyance sociale est conditionnée, en particulier, par l’évolution de la démographie, des prix et des
salaires.

Finances et impôts: 12 143 millions

La part des dépenses consacrées à ce groupe de tâches est de 14,8 %. Ces dépenses ne peuvent
être influencées qu’à long terme. À titre d’exemple, les parts des recettes fédérales revenant à des
tiers sont fixées dans la Constitution et dépendent directement du niveau des recettes. Les dépenses
d’intérêts tiennent à l’endettement et à l’évolution des taux d’intérêt.

Trafic: 10 647 millions

Le trafic absorbe 13,0 % des dépenses totales. Les dépenses concernant ce groupe de tâches sont
réparties entre le trafic ferroviaire et les transports publics (68 %), la circulation routière (30 %) et
l’aviation (2 %). Financées avant tout par des recettes fiscales affectées, elles sont en grande partie
liées. Elles alimentent le fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF) et le fonds pour les routes nationales et
le trafic d’agglomération (FORTA), qui permettent de gérer les dépenses liées à l’exploitation, à
l’entretien et à l’aménagement de l’infrastructure de transport.

10/19
Formation et recherche: 8647 millions

Ce groupe de tâches requiert une part de 10,5 % des dépenses de la Confédération. Environ les
quatre cinquièmes des dépenses en la matière sont pilotées au moyen des crédits d’engagement et
des plafonds de dépenses sollicités dans le message FRI 2021-2024 (FF 2020 3680). Actuellement, la
Suisse n’est pas associée aux programmes de recherche de l’UE, c’est pourquoi de vastes mesures
transitoires sont prévues. Associer notre pays dès que possible au paquet Horizon reste un objectif du
Conseil fédéral.

Sécurité: 6801 millions

La sécurité absorbe une part de 8,3 % des dépenses. Celles-ci sont requises, à plus de 80 %, pour la
défense nationale militaire. Le plafond des dépenses de l’armée 2021 à 2024 était fondé sur un taux
de croissance réel de 1,4 % pour les dépenses en matière d’exploitation, d’armement et
d’investissement. Déposées après le début de la guerre en Ukraine, la motion 22.3367 de la
Commission de la politique de sécurité du Conseil national (CPS-N) et la motion 22.3374 de la
Commission de la politique de sécurité du Conseil des États (CPS-E) demandent que les dépenses de
l’armée soient augmentées progressivement à 1 % du PIB d’ici 2030.

Agriculture et alimentation: 3709 millions

Ce groupe de tâches représente une part d’environ 4,5 % des dépenses de la Confédération. Environ
trois quarts des dépenses à ce titre sont requis pour les paiements directs (2,8 mrd). Lors de sa
session de printemps 2021, le Parlement a décidé de suspendre l’examen des modifications de la loi
présentées dans le cadre de la PA22+. D’un montant de 13,957 milliards, les moyens financiers
destinés à l’agriculture pour la période 2022 à 2025 ont toutefois été approuvés le 3 juin 2021. Se
fondant sur son rapport du 22 juin 2022 relatif à l’orientation future de la politique agricole, le Conseil
fédéral invite le Parlement à reprendre son examen de la PA22+.

Relations avec l’étranger: 3814 millions

Les moyens consacrés aux relations avec l’étranger représentent 4,6 % des dépenses budgétisées.
Plus des trois quarts relèvent de la coopération au développement. Le solde concerne principalement
les relations politiques, notamment les représentations diplomatiques et consulaires de la Suisse ainsi
que les contributions aux organisations internationales.

Autres groupes de tâches: 8679 millions

Les dépenses destinées aux cinq autres groupes de tâches (conditions institutionnelles et financières,
culture et loisirs, santé, environnement et aménagement du territoire, économie) représentent 10,6 %
des dépenses de la Confédération.

11/19
Évolution des principales dépenses par
groupe de tâches en 2023
En milliards de francs et en %

Dépenses par groupe de tâches

Les dépenses inscrites au budget 2023 s’élèvent à 82,2 milliards, ce qui représente une hausse de
1,9 % ou de 2,4 milliards par rapport à l’année précédente (80,6 mrd). Elles englobent des dépenses
supplémentaires de 2,1 milliards requises pour l’accueil de personnes à protéger en provenance
d’Ukraine; de ce montant, 1,7 milliard est sollicité à titre extraordinaire (forfaits d’aide sociale destinés
aux cantons). À partir de 2023, les dépenses consacrées à la lutte contre la pandémie de COVID-19
sont budgétisées à titre ordinaire. Abstraction faite des dépenses extraordinaires, les dépenses
augmentent de 3,4 %, soit légèrement plus que l’économie (PIB nominal: + 3,2 %) et que les recettes
ordinaires (3,2 %).

Prévoyance sociale

En 2023, les dépenses en faveur de la prévoyance sociale augmentent de près de 2,8 milliards
(+ 11,1 %). Cette forte évolution tient, pour l’essentiel, à la hausse des dépenses dans le domaine de
la migration en raison de la guerre en Ukraine (+ 2,1 mrd). De ce dernier montant, 1,7 milliard est
requis à titre extraordinaire pour les forfaits d’aide sociale versés aux cantons et destinés aux
personnes à protéger (statut S) en provenance d’Ukraine. Des dépenses supplémentaires sont
également nécessaires au titre de l’assurance-vieillesse (+ 0,5 mrd). Elles sont requises en raison de
l’évolution démographique (effectifs des bénéficiaires de rentes) et de l’adaptation de la rente
minimale, qui se répercute directement sur la contribution de la Confédération à l’AVS (+ 0,3 mrd). Ces
dépenses supplémentaires sont en partie couvertes par la hausse des recettes de la TVA, laquelle se
traduit par une progression de la part de la TVA en faveur de l’AVS (+ 0,2 mrd).

12/19
Relations avec l’étranger

Les dépenses concernant les relations avec l’étranger croissent de 4 % (+ 145 mio) par rapport à
l’année précédente. Le domaine des relations politiques affiche une forte progression (+ 9,8 %, soit
+ 70 mio), en raison de l’augmentation de 69 millions des prêts accordés à la Fondation des
immeubles pour les organisations internationales (FIPOI). Du côté de l’aide au développement, les
dépenses augmentent de 65 millions (+ 2,3 %). Cette évolution est liée, avant tout, aux dépenses
décidées dans le cadre de la stratégie de coopération internationale 2021-2024.

Trafic

En 2023, les dépenses consacrées au trafic diminuent de 2,2 % (- 235 mio). Les dépenses relatives à
la circulation routière reculent de 290 millions (- 8,3 mio), en raison de l’apport au fonds pour les routes
nationales et le trafic d’agglomération (FORTA), qui fléchit à la suite de la baisse des recettes qui lui
sont affectées (- 254 mio). À l’inverse, les dépenses en faveur du trafic ferroviaire et des transports
publics sont en hausse de 153 millions (+ 2,2 %) du fait de l’augmentation de l’apport au fonds pour
l’infrastructure ferroviaire (FIF; + 6,1 % ou + 330 mio). Cette évolution est imputable à la hausse des
contributions issues du budget général de la Confédération et de celles des cantons, qui sont adaptées
à la croissance économique réelle et au renchérissement. En 2023, plus aucune aide financière liée au
COVID-19 ne sera versée au transport régional des voyageurs et au trafic local (- 200 mio). Les
dépenses au titre de l’aviation affichent une baisse de près de 100 millions en 2023, l’aide destinée à
stabiliser la situation financière de Skyguide n’étant pas nécessaire.

Formation et recherche

Les dépenses en faveur de la formation et de la recherche augmentent de 1,9 % (+ 160 mio). Requise
essentiellement au titre de la recherche (+ 105 mio), cette augmentation concerne avant tout le
domaine des EPF (+ 52 mio) et les institutions chargées d’encourager la recherche (+ 37 mio). Une
association au programme européen Horizon n’étant pas réaliste avant le milieu de 2023, seule une
contribution pour le second semestre est budgétisée (- 326 mio). Cette diminution est contrebalancée
par les dépenses nécessaires aux mesures transitoires que le Conseil fédéral a adoptées pour les
appels à projets effectués par l’UE en 2021 et 2022 (+ 325 mio).

Agriculture et alimentation

Les dépenses consacrées à l’agriculture et à l’alimentation enregistrent une faible hausse en 2023
(+ 0,9 %, soit + 33 mio). Trois quarts des dépenses destinées à l’agriculture sont liées aux paiements
directs (2,8 mrd), qui restent inchangés par rapport à l’année précédente. Les dépenses requises pour
les bases de production ainsi que la production et les ventes restent, elles aussi, stables. La hausse
prévue au budget 2023 est essentiellement imputable à des dépenses uniques de 30 millions en
faveur des allocations familiales dans l’agriculture, liées à la modification prévue de la loi afférente.

Sécurité

Les dépenses vouées à la sécurité croissent de 5,9 % en 2023 (+ 381 mio). Liée au relèvement des
dépenses de l’armée, cette évolution concerne les dépenses requises pour la défense nationale
militaire (+ 359 mio, soit + 6,8 %). La Confédération entend accroître les dépenses de l’armée à 1 %
du PIB d’ici à 2030, de manière qu’elles atteignent quelque 9,4 milliards en 2030. Les fonds
supplémentaires devraient permettre de combler plus rapidement les lacunes d’équipements et de
capacités de l’armée, notamment grâce à l’acquisition du nouvel avion de combat et du nouveau
système de défense sol-air de longue portée ainsi qu’à des investissements dans la cybersécurité,
dans des véhicules légèrement blindés et dans l’appui de feu indirect.

13/19
Finances et impôts

Les dépenses au titre des finances et impôts s’accroissent de 5,3 % (+ 0,6 mrd). La hausse des parts
de tiers aux recettes de la Confédération (+ 287 mio) s’explique, en premier lieu, par l’augmentation de
la part des cantons au produit de l’impôt fédéral direct (+ 188 mio) et par les pertes sur débiteurs
(+ 149 mio). La forte croissance des dépenses (+ 20,5 % soit + 156 mio) au titre de la recherche de
fonds ainsi que de l’administration de la fortune et de la dette est imputable à la hausse des intérêts
passifs (+ 165 mio). Les dépenses liées à la péréquation financière sont en hausse de 4,5 %
(+ 164 mio) en raison de l’augmentation de 198 millions des moyens requis pour la péréquation des
ressources (hausse du potentiel de ressources de certains cantons et donc de l’écart entre les
cantons).

14/19
Évolution des dépenses en 2023
En milliards de francs et en % du PIB

90 18

80 16

70 14

60 12

50 10

40 8

30 6

20 4

10 2

0 0
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
B B PF PF PF
B/PF en mrd CHF (axe de gauche)
C en mrd CHF (axe de gauche)
C/B/PF en % du PIB (axe de droite)

Les dépenses augmentent de 1,9 % en 2023. Étant donné que le PIB nominal s’accroît de 3,2 %, la
quote-part des dépenses de la Confédération fléchit légèrement, passant de 10,3 à 10,2 % du PIB. La
quote-part des dépenses est un indicateur sommaire de l’ampleur de l’activité déployée par la
Confédération par rapport à l’économie.

15/19
Évolution du PIB
Variations du PIB réel et du PIB nominal (en %, corrigé de l’influence des grands événements
sportifs et des effets calendaires)

-1

-2

-3

-4
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
E B PF PF PF

PIB en termes réels, taux de variation


PIB en termes nominaux, taux de variation

Sources:
2017-2021: Secrétariat d’État à l’économie (SECO)
2022-2023: Estimation du 15 juin 2022 établie par le groupe d’experts de la Confédération pour les prévisions
conjoncturelles
2024-2026: Prévisions fondées sur le message du 17 août 2022 concernant le budget 2023 avec PITF 2024-2026

Le budget 2023 se fonde sur les prévisions conjoncturelles du groupe d’experts de la Confédération
publiées le 15 juin 2022. La reprise de l’économie suisse à la suite de la pandémie de COVID-19 se
poursuit, bien qu’elle soit freinée par la guerre en Ukraine et la hausse des prix. L’économie suisse
devrait malgré tout enregistrer une croissance supérieure à la moyenne en 2022 et 2023. Le groupe
d’experts table sur une croissance économique réelle de 2,6 % en 2022 et de 1,9 % en 2023.

La reprise économique se traduit par une hausse de la demande en biens de consommation et en


matières premières. Dans le même temps, l’offre internationale en matière d’énergie ainsi que de
denrées alimentaires et de fourrages est réduite en raison de la guerre en Ukraine. En conséquence,
les prix augmentent à l’échelle internationale, hausse qui se répercute sur notre pays. Une inflation de
2,5 % est ainsi attendue pour 2022; la pression sur les prix devrait toutefois faiblir en 2023 (1,4 %). Le
PIB nominal devrait croître de 5,1 % en 2022 et de 3,2 % en 2023.

Les incertitudes liées à la guerre en Ukraine sont élevées. Les répercussions économiques du conflit
pourraient ainsi s’avérer plus graves que prévu. Les livraisons d’énergie en provenance de Russie
risquent également d’être interrompues. De plus, un rebond de la pandémie de COVID-19 ne peut pas
être exclu.

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Les finances fédérales sous l’angle des
exigences du frein à l’endettement
En milliards de francs

-2

-4
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
B B PF PF PF
Solde structurel
Solde conjoncturel
Solde de financement ordinaire

Les capacités de production de l’économie suisse devraient également demeurer en situation de sous-
exploitation en 2023. Indice de mesure de la situation économique, le facteur conjoncturel, qui s’élève
à 1,011, indique une sous-exploitation de l’économie de 1,1 %. C’est pourquoi le frein à l’endettement
autorise un déficit de financement conjoncturel d’un montant de 877 millions (plafond des dépenses
supérieur aux recettes ordinaires). Le plafond des dépenses autorisées n’étant pas atteint, il subsiste
une marge de manœuvre budgétaire de 159 millions (dépenses budgétisées inférieures au plafond des
dépenses). C’est pourquoi les exigences du frein à l’endettement devraient être respectées en 2023.

Au cours des années du plan financier, les dépenses ordinaires connaîtront une forte hausse, tandis
que le montant des déficits de financement autorisés reculera, ce qui entraînera des déficits de
financement structurels importants. C’est pourquoi, selon les prévisions actuelles, les exigences du
frein à l’endettement ne seront plus respectées à partir de 2024. Cette année-là, des mesures de
correction budgétaire seront requises pour un montant de 1,1 milliard, lequel passera à 3,0 milliards en
2025.

Dans des cas exceptionnels tels que la pandémie de COVID-19 ou l’afflux d’un grand nombre de
personnes à protéger ou de réfugiés, le frein à l’endettement autorise des dépenses supplémentaires
non soumises aux restrictions applicables aux dépenses ordinaires. Au budget extraordinaire, des
moyens financiers de 1,7 milliard sont sollicités en faveur des personnes à protéger en provenance
d’Ukraine (forfaits d’aide sociale destinés aux cantons). Dans le même temps, des recettes
extraordinaires de 1,6 milliard sont prévues (en particulier le montant supplémentaire distribué par la
BNS, soit 1,3 mrd, et le dividende extraordinaire découlant de la privatisation de RUAG, soit 200 mio).

17/19
RÉDUCTION DE LA DETTE LIÉE À LA CRISE DU COVID-19

Les dépenses extraordinaires élevées requises de 2020 à 2022 pour endiguer la pandémie de COVID-
19 engendrent un découvert au compte d’amortissement, qui sert d’instrument de contrôle statistique
pour le frein à l’endettement. D’ici à la fin de 2022, ce découvert devrait atteindre un montant oscillant
entre 25 et 30 milliards (compte tenu des dépenses extraordinaires de 2022 prévues pour l’accueil des
personnes à protéger en provenance de l’Ukraine).

Le Conseil fédéral a décidé de comptabiliser à titre de recette extraordinaire depuis 2021 le montant
supplémentaire de 1,3 milliard distribué par la Banque nationale suisse (BNS). Le montant restant du
découvert devrait être compensé à l’aide d’excédents de financement. Résultant des dépenses non
effectuées par rapport au montant budgétisé, ces excédents s’élèvent à environ 1 milliard par an. Une
modification de la loi sur les finances est nécessaire pour permettre une telle utilisation des excédents.

Ayant examiné ce projet de modification au cours de la session d’été 2022, le Conseil national a
décidé d’utiliser les excédents obtenus précédemment pour compenser la moitié du découvert du
compte d’amortissement (variante 2 selon le projet soumis à la consultation). Cette solution permet de
raccourcir la durée de l’amortissement (jusqu’en 2031 au lieu de 2035). Il est prévu que le Conseil des
États se penche sur le projet lors de la session d’automne 2022. Si la planification est respectée, la loi
modifiée devrait déjà pouvoir être appliquée au compte 2022.

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Évolution de la dette nette
En milliards de francs et en % du PIB

150 20

130 15

110 10

90 5

70 0
17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
B B PF PF PF

Dette nette en mrd CHF (axe de gauche)

Taux d’endettement net en % du PIB (axe de droite)

En raison du déficit de financement attendu en 2023, la dette nette devrait s’accroître de 0,9 milliard
pour passer à 137 milliards. Son niveau est également influencé par les opérations financières
effectuées directement dans le capital propre, mais qui n’apparaissent pas au budget. La hausse de la
dette nette en 2020 et 2021 est imputable aux dépenses en lien avec la lutte contre la pandémie de
COVID-19. Ces dépenses ont été couvertes, d’une part, par le biais d’engagements financiers
(créances comptables à court terme et emprunts) et, d’autre part, au moyen du patrimoine financier,
qui a été réduit à cet effet.

Le taux d’endettement net devrait diminuer à 17,1 % en 2023 (2022: 17,5 %), car l’accroissement de la
dette nette (+ 0,6 %) est inférieur à celui du PIB nominal (+ 3,2 %).

NOUVELLE DÉFINITION DE LA DETTE NETTE

Dans le cadre de la révision de la LFC, qui visait à simplifier et à optimiser la gestion des finances, les
notions de recettes et de dépenses ont été étendues et harmonisées. Les provisions et les
régularisations sont désormais prises en compte par le frein à l’endettement généralement au moment
où elles sont constituées ou dissoutes et non plus au moment de leur utilisation. La définition de la
dette nette a donc été modifiée: ainsi, du côté du passif, les capitaux de tiers sont désormais pris en
compte dans leur totalité (y c. les provisions et les autres capitaux de tiers). Composée des capitaux
de tiers après déduction du patrimoine financier, la dette nette permet de calculer directement le
montant de la dette nouvellement contractée à partir du solde de financement.

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