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Il est considéré comme un héros de la révolution en Algérie1 et son nom a été attribué à
plusieurs lieux et édifices institutionnels.
Biographie
Enfance et formation
Larbi Ben M'hidi dans les années 1930 avec ses amis (Larbi au milieu).
Cadet d'une famille rurale aisée4 de trois filles et deux garçons, il naît dans le village d'El
Kouahi5 à Aïn M'lila (40 km au sud de Constantine) dans une famille Arabe originaire
de la tribu hilalienne Ouled-Derradj6,7,8. Après une année à l'école primaire française, il
part pour Batna où il obtient son certificat d’études primaires9, puis commence des
études secondaires à Biskra. En 1939, il s'engage dans les rangs des Scouts musulmans
algériens ; au bout de quelques mois, il devient chef de groupe scout.[réf. souhaitée]
Engagement politiqu
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement de la
révolution du 1er novembre 1954 (debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben
Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et
Larbi Ben M'Hidi à droite).
Ben M'hidi travaille ensuite comme comptable au service du Génie civil de Biskra
pendant quelques mois, puis s'installe à Constantine et devient un militant très actif du
Parti du peuple algérien (PPA)4.
Il est arrêté après les massacres du 8 mai 19454. Le PPA étant devenu clandestin après
19451, il adhère au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et
devient cadre de l'Organisation spéciale (OS)1. Lors du démantèlement de cette
structure en 1950, il est de nouveau recherché1 et condamné par défaut à dix ans de
prison4 pour « menées subversives et activité illégale »5.
Le FLN
En avril 1954, Ben M'hidi est l'un des neuf fondateurs du Comité révolutionnaire
d'unité et d'action1 (CRUA) qui le 10 octobre 1954 transforment celui-ci en FLN et
décident de la date du 1er novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte
armée pour l'indépendance algérienne lors de la réunion du 25 juillet 1954 dans une
modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche. On lui confie la direction
de l'Oranie (wilaya V à partir de 1956) qui est sa première responsabilité ; il l'organise
efficacement malgré les difficultés5.
Larbi Ben M'hidi est arrêté le 23 février 1957 par les parachutistes (la direction de la
ZAA passe alors à son adjoint Yacef Saâdi, responsable militaire) ; refusant de parler, il
est tué par un groupe de soldats français aux ordres du futur général Paul Aussaresses,
dans la nuit du 3 au 4 mars 195710. En 2017, dans une interview au journal El Watan, sa
sœur Drifa Ben M’hidi estime certain que son frère a été dénoncé par ses compagnons
d'armes11.
Dans le film documentaire d'Yves Boisset sur La Bataille d'Alger réalisé en 2006, le
colonel Jacques Allaire, à l'époque lieutenant, qui avait arrêté Larbi Ben M'hidi en
1957, déclare à son sujet : « Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je
l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un
patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur,
de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi. Ben M’Hidi
était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction. Lorsque je discutais avec lui
et que je lui disais: « Vous êtes le chef de la rébellion, vous voilà maintenant entre nos
mains, la bataille d’Alger est perdue », et j’extrapolais un peu : « La guerre d’Algérie,
vous l’avez perdue maintenant ! ». Il dit : « Ne croyez pas ça ! » Et il me rappelait les
chants de la résistance (Le chant des Partisans) un autre prendra ma place. Voila ce
qu’il m’a dit, mais ceci d'une manière sereine pas ostentatoire. C'est un homme qui est
calme, serein, je ne peux même pas dire qu'il était inquiet, il avait déjà compris que la
page était tournée pour lui parce que:... Que faire de Ben M'Hidi? ... Que faire de Ben
M'Hidi? Nous nous avons d'abord longuement parler avec le Colonel Bigeard et j'ai dit
que Ben M'Hidi est un poisson trop gros pour nous, il faut le rendre, il faut le donner et
le reste ce n'est plus notre problème, c'est à l’échelon supérieur de décider de ce que l'on
pourra faire de Ben M'Hidi.
Ben M’Hidi. Ça m’a fait de la peine de le perdre, parce que je savais qu’on ne le
reverrait plus. Je subodorais. » « Je l’ai remis à l’État-major, et à une équipe qui est
venue le chercher, et c’était la nuit, et bien que le règlement s’y oppose, je lui ai fait
présenter les armes, parce qu’il faut reconnaître chez son adversaire la valeur et le
courage. Et Ben M’Hidi était pour moi un grand monsieur et d’ailleurs son prénom,
dans la résistance, c’était Hakim, qui veut dire : le preux. » « Après, il a été remis à la
justice, dans un camp d’internement, et j’ai appris à travers la presse, les journaux, et
tous les livres d’histoire que j’ai parcourus qu’il s’était suicidé dans sa cellule le 4
mars… » »12
En 2001, dans son livre Services spéciaux, Algérie 1955-1957 (éditions Perrin), le général
Aussaresses reconnaît avoir procédé à l'exécution sommaire, par pendaison maquillée
en suicide, de Larbi Ben M'Hidi, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, les faits étant commis
avec l'assentiment tacite, selon lui, de sa hiérarchie militaire et d'un juge qui aurait lu le
rapport sur le prétendu suicide avant que celui-ci ait eu lieu2.