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La police sécurise les lieux, rue d'Enghien, après la fusillade du 23 décembre. Thomas SAMSON / AFP
C'est une question qui émerge désormais régulièrement dans ce genre d'affaires. Le
tueur de la rue d'Enghien, qui a abattu trois Kurdes et en a blessé trois autres le 23
décembre dernier, au centre culturel Ahmet Kaya, était-il en pleine possession de ses
facultés mentales ? D'après une première expertise psychiatrique, qu'ont pu consulter
nos confrères du Parisien , William Malet, 69 ans, «n'était pas atteint au moment des
faits d'un trouble psychique ayant aboli son discernement».
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02/03/2023 10:50 Fusillade de la rue d'Enghien : le discernement du tueur remis en cause par une expertise psychiatrique
En revanche, selon le rapport des deux psychiatres mandatés par le juge en charge
de l'instruction et rendu le 16 janvier dernier, «on peut considérer ses troubles de la
personnalité dans un registre de paranoïa comme justifiant, dans une certaine
mesure, que son discernement a été altéré».
Une conclusion qui a tout de suite fait bondir la communauté kurde, qui voit dans
cette expertise une tentative d'atténuer la responsabilité du tueur. «Elle laisse
entendre la possibilité qu'il soit fou, alors même que tout pointe chez lui l'absence
totale de pathologie mentale», a dénoncé auprès du quotidien francilien Fidan
Unlubayr, en charge du juridique pour le Conseil démocratique kurde en France
(CDK-F).
Dans son expertise du 16 janvier, les psychiatres mandatés dans l'affaire de la rue
d'Enghien expliquent que l'homme était en proie à «un vécu d'échec existentiel», lié
au cambriolage de son pavillon en 2016. «Se sentant démuni, impuissant, désarmé, il
a conçu l'idée raciste d'une tuerie de masse suivie d'un suicide», conclut les experts.
Mais la militante kurde Fidan Unlubayr déplore auprès du Parisien qu'on prenne
«pour argent comptant» l'ensemble des propos du tueur. «On nous parle d'un
racisme indistinct alors même qu'il visait spécifiquement notre communauté»,
regrette-t-elle. La communauté kurde s'offusque d'ailleurs que le parquet national
antiterroriste n'ait pas été saisi de ce dossier.
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