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LA GESTION DES REJETS MINIERS
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DÉVELOPPEMENT DURABLE ET
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L'ENVIRONNEMENT
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LA GEST ION DES REJET S MINIERS DANS UN CONT EXT E DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Salima Salhi
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perçu sur la caract érisation environnement ale des sites miniers abandonnés : cas de la mine de Nad…
Fadwa LAARAJ
1. INTRODUCTION
Le contexte géologique du Canada est favorable à une activité minière très variée. Cette activité se
concentre principalement dans l’exploitation – souterraine ou à ciel ouvert – de mines de métaux de base
(cuivre, zinc, nickel, plomb), de métaux précieux (or, argent), de fer, de diamants, d’uranium et de divers
minéraux industriels (sel, potasse, amiante). À cela s’ajoutent d’importantes exploitations de charbon, de
gaz naturel et de pétrole. À cet égard, le Canada est un des plus grands exportateurs de minéraux et de
*
Auteur à contacter : michel.aubertin@polymtl.ca
biens minéraux manufacturés au monde. En 1998, l’industrie des mines et de la transformation des
métaux employait 367 000 canadiens et contribuaient pour 26,4 milliards de dollars à l’économie, soit
l’équivalent de 3,7 % du produit intérieur brut et 15,2 % des exportations canadiennes. En plus de ces
retombées financières positives, l'industrie minière recherche des façons d'améliorer sa performance
environnementale afin d’assurer un développement économique durable. Ainsi, en 2000, les industries de
l'exploitation minière et de la transformation des minéraux ont consacré près de 323 millions de dollars à
la R&D, dont une bonne partie au domaine de l’environnement et de la gestion des divers rejets produits.
À titre d'exemple, on peut mentionner la mise sur pied du programme de recherche NEDEM/MEND (de 1989
à 1997) de 18 millions de dollars financé par l'industrie minière canadienne, le gouvernement fédéral et les
gouvernements provinciaux. L'objectif de ce programme était de trouver des solutions à la problématique du
drainage minier acide (DMA). Il faut dire que, malgré les nombreuses retombées positives découlant de
cette industrie, plusieurs problèmes environnementaux potentiels existent en raison de la grande quantité de
rejets qui sont générés par les exploitations minières. Et si les modes de gestion se sont beaucoup améliorés
au cours des quinze ou vingt dernières années, l'industrie doit encore composer avec un lourd héritage
(Figure 1). Ainsi, au Canada, il y aurait environ 7 milliards de tonnes de résidus miniers (rejets de
concentrateur) et 6 milliards de tonnes de roches stériles entreposés en surface et plusieurs sites orphelins
générateurs de drainage minier acide continuent de causer des torts à l'environnement. Au Québec
seulement, c'est plus de 13 000 hectares qui sont recouverts par ces divers rejets.
A D
Horizon Induré
B E
Figure 1. Exemples de sites affectés par le DMA.. A) Zone affectée par la rupture d’une digue au site
Manitou, Val D’or. B) Zone d’oxydation au-dessus des résidus non-oxydés au site Lorraine, Témiscamingue.
C) Exemple de DMA, site Lorraine, Témiscamingue. D) Monticule de résidus oxydés et E) Halde de stérile
générant du DMA au site Eustis, Cantons de l’Est.
Dans tous les projets d'entreposage de rejets industriels (solides ou liquides), la géotechnique,
l'hydrogéologie et la géochimie ont un rôle très important à jouer. Le domaine en plein essor de la
géotechnique environnementale occupe d'ailleurs une part de plus en plus importante des activités des
ingénieurs (civil, géologiques et des mines) qui doivent alors œuvrer dans des équipes multidisciplinaires
impliquant, entre autres, des géologues, des géochimistes et des biologistes. Dans de tels projets, l'ingénieur
doit se préoccuper de la stabilité et de l'intégrité des ouvrages, tout en ayant à l'esprit la sécurité publique et le
respect des écosystèmes en présence. Celui-ci doit en outre être attentif aux problèmes de migration des
contaminants et aux contrôles hydrogéologiques appropriés aux lixiviats et aux matériaux entreposés. Ces
grands principes s'appliquent naturellement au problème de la gestion des résidus miniers, et ils sont situés
au cœur des activités de la Chaire industrielle CRSNG Polytechnique–UQAT en environnement et gestion
des rejets miniers. En raison des difficultés associées au contrôle de ces eaux acides, qui contiennent
souvent une forte concentration de métaux lourds potentiellement toxiques, ceci constitue aujourd’hui le
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Annonce
principal défi environnemental auquel doit faire face l’industrie minière (Aubertin et Bussière, 2001; MEND
2001).
Dans cet article, ces principaux problèmes sont revus succinctement, en insistant sur les aspects hydro-
géotechniques et géochimiques. Ils sont présentés dans le contexte d’un développement durable (DD) où
l’on fait appel à diverses approches originales issues de la philosophie des 3R-V. On énoncera notamment
diverses solutions pratiques, présentement à l’étude dans le cadre de la Chaire industrielle CRSNG en
Environnement et gestion des rejets miniers. Cette Chaire vise, en particulier, la formation d’étudiants
gradués, spécialisés dans des domaines importants pour l’industrie et pour la société. Plusieurs techniques
en développement sont d’ailleurs d’intérêt pour d’autres domaines du génie (p.ex. civil, géologique, chimique)
puisqu’elles peuvent y être transposées pour des applications différentes.
Un site minier est défini comme étant l'endroit où l'on extrait les minéraux ayant une valeur commerciale.
Les matières résiduelles sont déposées dans les aires d’entreposage sous forme broyée (i.e. les rejets de
concentrateur) ou simplement concassée (i.e. les stériles miniers). Chaque type de rejet est géré de façon
spécifique, en fonction de ses propriétés, des caractéristiques de l'opération minière, et des particularités du
site. Les dimensions des composantes d'une mine sont toujours différentes d'une exploitation à l'autre.
Selon les composantes et les caractéristiques des matériaux traités, les effets sur l'environnement seront
différents (Aubertin et al. 2002).
Dans l'historique environnemental d'un site minier, on peut distinguer deux principales phases inter
reliées, soit la phase opérationnelle et la phase post-fermeture. Durant la phase opérationnelle, les
principales préoccupations environnementales sont associées à la stabilité des ouvrages et au respect
des normes environnementales. La responsabilité environnementale d’une exploitation minière ne s'arrête
pas à la fin de la période d'exploitation. Elle demeure bien présente après la fermeture du site. À la fin de
la vie de la mine, il faut remettre le site en bon état en procédant au démantèlement des infrastructures et
à la restauration des aires d'entreposage des rejets. C'est ce dernier point qui est la principale source de
préoccupations, particulièrement dans le cas où les rejets (stériles miniers et/ou rejets de concentrateur)
contiendraient des minéraux sulfureux qui peuvent s'oxyder lorsqu'ils sont exposés à l'eau, à l'air et à
l'action bactérienne. Dans ces cas particuliers, il faut mettre en place des méthodes de contrôle qui seront
efficaces à long terme; les coûts de mise en place de ces méthodes peuvent toutefois être très importants
(typiquement de 100 000 à 300 000 $/hectare). Les principaux défis que rencontre actuellement l’industrie
minière au niveau environnemental, pour la gestion des divers rejets générés sont présentés et discutés
dans Ritcey (1989), Morin et Hutt (1997) et Aubertin et Bussière (2001). Nous ferons un survol des
différents aspects environnementaux rencontrés sur un site minier lors des phases opérationnelle et post-
fermeture, nécessitant diverses interventions qui doivent s’intégrer à la gestion des rejets miniers.
Durant l'opération d'une mine, on retrouve différentes sources de contaminants pouvant affecter
l'environnement. Dans certaines situations, des contaminants atmosphériques peuvent être générés. Les
rejets solides produits directement du processus d’extraction des minéraux économiques ou du métal
précieux peuvent être également une source de contamination importante pour l'eau et les sols. Les rejets
liquides sont une autre source de préoccupation lorsque l'on aborde la problématique environnementale
liée à la phase de l'opération de la mine. Enfin, on retrouve divers types de déchets de toutes sortes
(vieux équipements électriques et mécaniques, lubrifiants, produits chimiques, etc). Tous ces rejets
doivent être gérés adéquatement, en minimisant leur volume, leur degré d’exposition et leur impact.
Une mine constitue en quelque sorte un vaste système de gestion de l’eau, celle-ci étant vitale aux
opérations. Plusieurs facteurs vont influencer la qualité des eaux de mines. Le type de minéralisation et
d’exploitation sont les plus importants. On peut retrouver dans les eaux de mine différents types de
contaminants qui peuvent être classés comme solubles, non solubles et radioactifs. Les contaminants
solubles produits par l'industrie minière comprennent à la fois les acides générés par l'exposition des
sulfures (contenus dans les rejets miniers ou dans la mine) à l'oxygène de l'atmosphère, les métaux
lourds (Cu, Pb, Zn, Hg, etc.) et les contaminants résultant des procédés de traitement des minerais. Ce
type de contamination est habituellement associée au phénomène appelé drainage minier acide (DMA).
La description du phénomène sera présentée plus loin (section 2.4) Les contaminants non solubles sont
constitués de particules solides en suspension dans l’eau causant une turbidité (coloration et manque de
transparence) accrue ou des effets d'ensablement suite à leur sédimentation. Dans les projets de la Chaire,
l’emphase est mise sur les rejets liquides contaminés surtout par des ions solubles provenant du drainage à
travers les rejets miniers. Pour cela, la problématique reliée à la présence de contaminants non solubles ne
sera pas discutée dans ce qui suit.
Les principaux rejets miniers solides générés par les exploitations minières comprennent le mort-terrain
résultant du décapage de la surface, les roches stériles issues des opérations d’extraction, les rejets du
concentrateur qui forment une pulpe (mélange de solides et de liquides) souvent entreposée en surface dans
des parcs à résidus miniers, et les boues provenant du traitement chimique des eaux. Chacun de ces rejets
doit être géré de façon à minimiser les impacts environnementaux et à permettre l’obtention d’une stabilité
physique et géochimique à long terme
Les stériles miniers entreposés dans des haldes (Figure 1E) constituent des empilements de matériaux
rocheux, de granulométrie souvent grossière et possédant un indice des vides élevé. Les haldes sont
fréquemment des ouvrages de grande envergure, pouvant s'élever à plusieurs dizaines de mètres au-
dessus du sol. Le mode de déposition fait en sorte que les stériles montrent une ségrégation des matériaux
grossiers et des matériaux fins. Cette hétérogénéité complique le comportement mécanique, hydraulique et
géochimique globale de l’ouvrage. Les principales préoccupations reliées aux empilements de stériles sont
leur stabilité physique et chimique.
La stabilité physique des haldes est affectée par leur configuration géométrique, la topographie des lieux, les
propriétés des matériaux de fondation et des matériaux de la halde (incluant leur durabilité), la méthode et la
séquence de construction, les conditions climatiques et hydrologiques, les pressions d'eau ainsi que par
l'ampleur et la nature des forces dynamiques. L'effet de chacun de ces facteurs doit être considéré lors de
l'analyse de stabilité. Lorsqu'un empilement est identifié par une méthode appropriée comme étant
potentiellement instable, on doit établir systématiquement les risques associés à l'instabilité de la halde, en
considérant la probabilité de rupture, la nature et l'ampleur des dommages induits, la période d'exposition et
les impacts potentiels sur la population, les équipements, les infrastructures et les écosystèmes en
présence. De telles études de risques fournissent une information de nature qualitative qui peut être utilisée
pour la sélection des critères de conception. Plusieurs modes de rupture doivent être envisagés lorsque l’on
veut établir les conditions de stabilité. Certains modes impliquent la halde seulement, alors que d'autres
impliquent également les matériaux de fondation directement sous la halde ou à proximité de la face
extérieure, à la base de celle-ci. Les possibilités de liquéfaction des matériaux dans les haldes (quoique
rares) doivent aussi être envisagées; ce phénomène est relié à une augmentation des pressions
interstitielles qui réduisent les contraintes effectives et, par conséquent, la résistance au cisaillement de
matériaux pulvérulents, poreux et à haut degré de saturation. La détermination des critères de sélection pour
les événements récurrents (séismes, précipitations, etc) est également un domaine qui nécessite encore de
la recherche (Aubertin et al. 2002).
En ce qui concerne la stabilité chimique des empilements de stériles miniers, celle-ci peut être
particulièrement compromise lorsque les stériles contiennent des minéraux sulfureux générateurs de
drainage minier acide. La grande porosité effective des empilements entraîne, dans la plupart des cas,
des taux de réaction très élevés, supérieurs à ceux observés dans les parcs à rejets de concentrateur, en
raison des phénomènes de transport de l'oxygène par advection qui s'ajoutent à ceux par diffusion.
Annonce
Les rejets de concentrateur sont habituellement transportés sous forme de pulpe jusqu'au site
d'entreposage qui est ceinturé par des digues (parc à résidus). Les principaux problèmes
environnementaux liés aux rejets de concentrateur sont la stabilité physique des ouvrages de retenue et
de confinement et la stabilité chimique des rejets. Les problèmes de stabilité physique rencontrés avec les
rejets de concentrateur sont habituellement associés au matériau en place qui est dans un état lâche et
fortement saturé et qui ne se consolide que lentement en raison du mode de mise en place, de sa teneur
en eau initiale et de sa faible conductivité hydraulique.
La stabilité des digues de retenue peut être compromise par divers types de problèmes, comme la
submersion de la crête par une crue des eaux excessives dans le bassin, l'érosion régressive du matériau
dans la digue et dans la fondation causée par des pressions d'eau trop élevées, l'érosion de surface due
à l'entraînement des particules par l'eau ou le vent, le glissement de zones instables le long de la pente
attribuable aux sollicitations statiques et dynamiques, le potentiel de liquéfaction en raison des
sollicitations dynamiques et de la capacité des matériaux de fondation face au tassement et à la rupture.
La stabilité des digues dépend également du type de matériaux utilisés pour contenir les rejets de
concentrateur (i.e. les digues peuvent être constituées de rejets de concentrateur ou de matériaux
meubles d'origine naturelle) et de la méthode de construction utilisée (aval, amont, de l'axe central ou
autre). Les digues de retenue doivent être conçues de façon à supporter les combinaisons de charge les
plus défavorables anticipées. À cet égard, le facteur de sécurité acceptable peut varier selon la nature des
ouvrages, le mode de rupture, le type de sollicitation et la probabilité d'apparition de l'événement (Aubertin
et al. 2002). Comme dans le cas des haldes à stériles, il faut ici aussi se questionner encore sur la
définition appropriée du facteur de sécurité, qui devrait inclure une composante probabiliste.
Tout comme pour les stériles miniers, la stabilité chimique des rejets de concentrateur stockés en surface
durant la phase opérationnelle est une préoccupation. La stabilité chimique des rejets de concentrateur
utilisés comme matériau de base pour du remblai cimenté sous terre est également importante (Bernier et Li,
1999; Belem et al., 2002). En effet, la résistance du remblai est affectée par la composition minéralogique et
chimique du rejet de concentrateur. Dans certains cas, il peut y avoir une perte de résistance du remblai
avec le temps, attribuable à une altération chimique.
Lorsque l'on utilise le traitement chimique pour décontaminer l'eau acide chargée en métaux, on obtient
de l’eau traitée et une boue de traitement contenant les contaminants. Au cours des dernières années,
des progrès significatifs ont été réalisés quant aux méthodes de traitement du DMA et de disposition des
boues. Il reste cependant de nombreuses questions, notamment en ce qui a trait au comportement hydro-
mécanique des boues durant les étapes de suspension, sédimentation/clarification et consolidation.
À la fin de la vie d’une mine, il est nécessaire de restaurer le site où s’est déroulé l’ensemble des
opérations. Le problème de la génération d'acide provenant de rejets miniers est considéré actuellement
comme le principal problème environnemental relié à la fermeture et la restauration de sites au Canada
(Ripley et al ., 1996), aux États-Unis, en Australie, dans plusieurs pays d'Europe ainsi que dans de
nombreux autres pays et régions du globe. Le fardeau financier pour la restauration des sites miniers
générateurs de DMA est énorme. Au Canada, pour sécuriser et restaurer ces sites, il pourrait en coûter
entre 3 et 5 milliards de dollars, selon l'évolution des technologies et des conditions d'application (MEND
2001). Au niveau mondial, ce fardeau serait de l'ampleur de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ces
chiffres montrent l'importance de continuer les efforts pour développer de nouveaux outils et de nouvelles
méthodes qui rendront possible, d’un point de vue technique et économique, la restauration des sites
miniers générateurs d'acide.
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