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2023 02:24

Relations industrielles
Industrial Relations

La structure de l’entreprise : principes et définitions, types de


structures et organigrammes, J.P. Simeray, Entreprise
Moderne d’Édition, Paris, 1966, 211 pages.
Laurent Bélanger

Volume 21, numéro 3, 1966

URI : https://id.erudit.org/iderudit/027718ar
DOI : https://doi.org/10.7202/027718ar

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Département des relations industrielles de l'Université Laval

ISSN
0034-379X (imprimé)
1703-8138 (numérique)

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Citer ce compte rendu


Bélanger, L. (1966). Compte rendu de [La structure de l’entreprise : principes et
définitions, types de structures et organigrammes, J.P. Simeray, Entreprise
Moderne d’Édition, Paris, 1966, 211 pages.] Relations industrielles / Industrial
Relations, 21(3), 466–468. https://doi.org/10.7202/027718ar

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Cost Accounting for Management, William qui semble plutôt nouveau et surtout souhai-
A. Terrill and Albert W . Patrick, Holt, table. En effet, on distingue les parties fixes
Rinehart and Winston of Canada Ltd., et variables des charges indirectes pour
Toronto, 1965. 694 pages. expliquer la variation de volume, distinction
indispensable pour attribuer correctement la
Même si l'organisation du contenu de cet responsabilité de cette variation aux agents
ouvrage est conventionnelle, comme le d i - appropriés de l'entreprise ou de la section.
sent d'ailleurs les auteurs eux-mêmes dans
leur préface, il est évident qu'ils présentent Finalement, le texte se lit très bien, les
la comptabilité du prix de revient non plus explications sont claires et concises et peut-
pour elle-même, mais plutôt pour fins de être surtout, les auteurs réduisent les écri-
gestion. Pour s'en rendre compte, il suffit tures comptables au strict minimum. Nous
de parcourir la table des matières et de recommandons donc cet excellent volume aux
constater qu'au moins huit (8) chapitres sur lecteurs intéressés.
vingt-trois (23) analysent cette comptabi-
lité en tant qu'outil de gestion. Bertrand BELZILE

Nous ne parcourrons pas en détails tout


le volume, mais nous nous attarderons uni- La structure de l'entreprise: principes et dé-
quement sur les chapitres 12 et 13 qui por- finitions, types de structures et organi-
tent respectivement sur les taux de charges grammes, J.P. Simeray, Entreprise Moderne
indirectes et sur l'analyse de la variation d'Edition, Paris, 1966. 211 pages.
de ces mêmes charges. Pourquoi cette atten-
tion particulière? Nous croyons que ces Au même titre que la finance et la tech-
points constituent d'excellents indicateurs de nique, la structure de l'entreprise constitue
la nature et de la qualité du texte entier. un instrument qu'on ne saurait sous-estimer
Une raison additionnelle: l'analyse de la va- dans la réalisation de ses objectifs. De fait,
riation des charges indirectes faite par les la structure reflète la division du travail au
quelques auteurs que nous connaissons ne sein de l'entreprise, et les diverses relations
nous plaît pas beaucoup. que doivent entretenir les individus dans
l'accomplissement de leur tâche respective.
D'abord, selon nous, Terrill et Patrick ne Nombreuses sont les études qui traitent des
font pas suffisamment ressortir la caracté- fondements de la gestion industrielle, mais
ristique essentielle du budget flexible. En peu d'ouvrages, à date, tentent de réaliser
effet un tel budget comprend les coûts pro- une synthèse des conanissances dont on dis-
pres à différents niveaux de production. Or, pose sur l'établissement ou la réorganisation
dans l'exemple contenu dans le volume, des structures administratives. Celui de
entre autres aux pages 182 et 362, le budget Simeray se présente comme un essai de syn-
flexible des charges indirectes ne vaut que thèse.
pour la capacité pratique de 12,000 heures
de main-d'oeuvre directe. Il est vrai que Le premier pas de sa démarche consiste
les auteurs précisent que les coûts fixes ont à mettre au point une terminologie englo-
été budgetés pour une certaine étendue bant les notions d'organismes, d'autorité et
d'activité. Mais il est dangereux qu'une de liaisons structurelles. Cet effort de défi-
telle présentation d'un budget flexible fasse nition permet d'introduire les principes de
croire à l'étudiant débutant que les coûts base qui doivent guider les dirigeants ou les
fixes soient constants et le taux de varia- experts dans l'aménagement rationnel des
bilité des coûts variables également cons- structures.
tant, quel que soit le niveau d'activité.
Les frais de personnel d'encadrement
De plus, les auteurs rejettent beaucoup constitue un poste des dépenses de produc-
trop facilement le concept de capacité tion et de commercialisation. Il serait avan-
espérée au profit de celui de capacité prati- tageux pour l'entreprise de les réduire par
que. Il va sans dire qu'une entreprise dont une meilleure organisation. Une étude appro-
l'activité de production prédomine fortement fondie de l'envergure de la supervision (l'au-
sur celle des ventes choisira de préférence teur utilise la notion de poids hiérarchique)
le deuxième concept. Par contre c'est le s'impose pour décider de la hauteur et la
contraire qui prévaudra lorsque l'activité des largeur de la structure. L'économie des per-
ventes occupe une place tout-à-fait privi- sonnes est donc un premier principe qui
légiée. doit servir de guide dans l'édification des
structures.
Heureusement, les auteurs analysent la
variation des charges indirectes d'une façon Un deuxième principe dont l'application
très significative pour fins gestionnelles, ce peut permettre des économies est celui de
RECENSIONS — BOOKS REVIEWS 467

la réduction des délais dans la transmission de commandement» (unit of command)


des informations. On verra à réduire les suffit pour qu'un organisme existe. D'ailleurs,
communications au minimum nécessaire. Dans l'auteur, aux pages 48 et 49, reconnaît la
un effort de structuration, on ne saurait né- différence entre groupe et organisme et
gliger la valeur et les capacités d'intégration donne la condition qui permet à un orga-
des individus qui sont actuellement titulaires nisme d'être un « groupe » véritable.
des postes ou seront appelés à le devenir.
L'élément humain conditionne dans une L'affirmation suivante n'est pas tout à
bonne proportion le fonctionnement efficace fait juste: « C'est le fait que des personnes
de la structure. Tenir compte de la valeur dépendent d'une même autorité hiérarchique
et de la capacité d'un homme est un autre qui fonde leur appartenance au groupe »
principe élaboré par l'auteur. (p. 9 ) . C'est plutôt leur appartenance à un
groupe structurel formel.
En plus des principes énoncés, d'autres
facteurs entrent en ligne de compte dans Les ouvrages américains comportent beau-
le choix d'une structure optimale. Une troi- coup d'ambiguïté dans l'utilisation du terme
sième partie consacrée aux types de struc- « fonction » ; de même aussi l'exposé de
tures démontre le jeu combiné de ces fac- Simeray. « Un groupement d'activités devient
teurs tels que la taille de l'entreprise, la une fonction lorsque son responsable a reçu
dispersion géographique des installations, la délégation d'autorité dans le domaine qu'il
diversification de la production, le système définit» (p. 13). A prime abord, cette
de télécommunications, la mentalité des définition semble acceptable, mais les préci-
dirigeants et le pays où l'entreprise est sions qu'il apporte plus loin sèment la
implantée. confusion dans l'esprit formé à l'école
américaine. En effet, l'auteur réserve « la
En plus de retracer les types de structures désignation du terme fonction au domaine
que l'on connaît, cette partie contient une concret où s'exerce l'autorité fonctionnelle... »
étude touchant l'influence du traitement (p. 30). De plus il reconnaît l'existence de
moderne de l'information sur la structure fonctions principales (production, vente) et
de l'organisation. Dans cette même partie, fonctions secondaires.
on retrouve un exposé sur la nature et la
place des groupes structurels formels et une
Ceci l'amène à faire l'affirmation suivante:
étude sur la répartition des tâches et des
« A chaque fonction correspond une direc-
responsabilités au sommet de la pyramide
tion fonctionnelle» (p. 33). Il faut donc
sociale de l'entreprise.
conclure que la fonction « production » pos-
Les diverses représentations graphiques sède une délégation d'autorité de type fonc-
des structures sous formes d'organigrammes tionnel. Dans une perspective française, ce
d'information et d'études occupent la qua- raisonnement nous semble juste dans le cas
trième partie. Six annexes viennent compléter où les usines sont rattachées hiérarchique-
le traitement des points suivants: l'envergure ment à la direction technique. Dans le cas
de la supervision, l'analyse des structures où les mêmes usines dépendent hiérarchique-
dans le cas d'une réorganisation, le contrôle ment du président directeur-général, l'auteur
de gestion et délégation d'autorité, la rému- ne parle pas de fonction de production mais
nération des cadres, l'auto gestion ouvrière d'organismes d'exécution. Même si la logique
et la structure, quelques données statistiques est sauvegardée, la distinction entre domaine
sur les organigrammes aux Etats-Unis. opérationnel et domaine fonctionnel ne nous
semble pas explicite. Dans une perspective
Sans avoir donné un compte-rendu élaboré américaine, l'exposé de Simeray colle moins
du contenu, nous voulons signaler quelques à la réalité, puisqu'on assigne une autorité
faiblesses que nous avons repérées après hiérarchique directe aux fonctions principales,
une lecture attentive de l'ouvrage. du moins à la fonction production.

L'emploi du concept organisme donne lieu Le terme anglais « départaient » et le


à beaucoup de difficultés d'autant plus qu'il terme français « direction » seraient peut-
est le concept de base dans l'exposé. « Un être plus appropriés pour qualifier un regrou-
organisme est un groupe cohérent de per- pement d'activités en se basant sur la
sonnes réunies sous une autorité unique afin nature de ces activités et celle de l'entre-
d'assumer d'une manière permanente un rôle prise. On pourrait assigner une autorité
déterminé » (p. 9 ) . Cette définition ne nous hiérarchique directe aux responsables des
semble pas correcte puisque la présence « departments » qu'on considère principaux
d'un groupe cohérent n'est pas nécessaire et une autorité fonctionnelle ou de conseil
à l'existence de l'organisme. L'existence de aux départements de support. Il faut aussi
liaisons bilatérales au sein d'« une unité retenir qu'au sein même de ces « départe-
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ments » fonctionnels il existe toujours une ment d'avant 1889, pour ensuite analyser à
autorité hiérarchique. Ce serait là une façon fond la période 1889-1910 dans leur premier
de reconcilier les deux perspectives au risque volume.
d'un mécontentement de la part de l'auteur
puisqu'il soutient que l'autorité hiérarchique C'est durant cette période que la négo-
est déléguée sur des personnes et l'autorité ciation collective prit une forme définitive ;
fonctionnelle sur des activités. que les unions aidèrent à créer ce qui devait
devenir l'un des deux plus importants partis
Une autre remarque porte sur les types politiques anglais. De plus, ce sont les con-
de structure et la taille des entreprises. flits industriels aigus des années '90 qui ont
D'abord, les critères qui permettent de classi- amené les luttes parlementaires où fut dé-
fier les entreprises selon leur taille ne sont terminé le contexte légal dans lequel évo-
pas clairs. Quelle est la différence exacte luent encore les unions. En somme, cette
entre la grande et la très grande entreprise ? période constitue une phase cruciale de la
En classifiant les structures en référant formation du mouvement syndical moderne
aux types de relations d'autorité, l'auteur et des systèmes de relations industrielles que
découvre que les relations d'autorité « staff nous connaissons aujourd'hui en Angleterre.
and line » caractérisent la petite entreprise Successivement, le volume traite de l'offen-
aussi bien que la très grande entreprise. sive des nouveaux syndicats industriels et
Un malin pourrait conclure que la dimension généraux et de la première contre-attaque
de l'entreprise influence peu la structure. des employeurs ; de la situation syndicale
dans les industries du charbon et du coton ;
Pour un exposé plus complet, l'auteur des modèles de relations de travail existant
aurait dû établir des liens entre les principes à la fin du siècle ; de l'action parlementaire
modernes d'administration qu'on retrouve telle qu'envisagée par le T.U.C. ; de la re-
dans les ouvrages américains contemporains présentation des travailleurs au parlement et
et les notions qu'il a élaborées. L'absence de du socialisme; du contexte légal jusqu'à
ce rappel d'auteurs américains est manifeste l'époque du jugement Taff Vale ; des effets
dans la courte bibliographie qu'il donne. Les de ce jugement sur la négociation collective
noms d'Ernest Dale, Harold Koontz, Cyril dans différents secteurs; de la situation
O'Donnell, Chester Barnard n'y apparaissent politique de 1900 à 1910; de la montée du
même pas. mécontentement industriel après le jugement
Taff V a l e ; et enfin de l'évolution générale
Malgré ces lacunes, cette tentative de du mouvement pendant la période étudiée.
synthèse demeure valable puisqu'elle com-
mande la réflexion, incite le lecteurs à Ce travail est une histoire complète: tous
repenser des notions acquises. Les principes les faits importants y sont inscrits et la docu-
émis peuvent servir de guide dans l'aména- mentation est très poussée. Il est possible
gement de structures autres qu'européennes. de différer d'opinion sur certaines interpré-
Un nombre imposant de définitions peuvent tations, mais la compétence des rédacteurs
être utilisées pour traduire la réalité struc- en garantit le sérieux.
turelle d'une entreprise en contexte amé-
ricain. Les praticiens de la gestion et pro- Contrairement aux Webb, Clegg, Fox et
fesseurs pourront renouveler leur arsenal de Thompson n'inscrivent pas cette histoire dans
connaissances et faire usage utile de l'ou- le cadre d'une théorie générale du syndica-
vrage pourvu qu'il soit judicieux. lisme et cela leur permet des interprétations
plus libres. Ce volume peut être considéré
Laurent BELANGER comme le pendant de ceux de John R. Com-
mons sur le syndicalisme américain.

À History of British Trade Unions since Emile VALLEE


1889, Volume I — 1889-1910, H A Clegg,
Alan Fox and A.F. Thompson, Oxford
University Press, Londres, 1964. 514 pages. Inflation: Demand-Pull or Cost-Push ? Edited
by Richard Perlman, D.C. Heath and Com-
La seule étude d'importance sur l'histoire pany, Boston, 1965. 130 pages.
du syndicalisme en Angleterre, celle de
Sidney et Béatrice Webb, History of Trade L'apparition de l'inflation aux Etats-Unis
Unionism, parut pour la première fois en due à la guerre du Vietnam est le fait éco-
1894, et les éditions postérieures n'ont appor- nomique le plus important qui se soit pro-
té que peu de chose. Aussi, désirant relater duit depuis un an, estime le rapport annuel
l'histoire complète des syndicats anglais, les de la Banque des règlements internationaux,
auteurs ont cru bon de décrire le mouve- publié lundi matin, le 13 juin 1966, à l'occa-

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