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4.

Les variables visuelles : le code sémiologique*

Les variables visuelles sont au nombre de six.

fig. 0 - Les variables visuelles (ou rétiniennes)

Sources : UQAM
4.1. La taille (ou variation de la hauteur, surface, volume..., du figuré)

Uniquement pour les données quantitatives dénombrées ou mesurées

=> traduit la proportionnalité

fig. 1a - La variable visuelle taille (selon BERTIN)

Sources : BERTIN 1973, p.65

La variable visuelle taille mobilise tous les concepts, elle est :

1. Proportionnelle
2. Ordonnée
3. Associative (ou sélective)

tab. 1 - La variable visuelle taille (selon l'UQAM)

Ponctuelle Linéaire Zonale

Sources : UQAM

Note : La notion d'anamorphose renvoie à une modification de la géométrie.


Ce n'est pas une variable rétinienne !

fig. 1b - Anamorphose
Sources : Patrice Langlois et Jean-Charles Denain, Cybergeo, 1995

Actuellement, beaucoup de travaux sont menés sur les cartogrammes


(anamorphoses) au laboratoire Chôros de l'EPFL.

On aura tout intérêt à consulter leur travail sur La France recomposée (celui sur
les élections présidentielles françaises de 2012 publié dans Le Monde n'est plus
accessible sur leur site depuis 2017).

Le logiciel qu'ils ont développé pour réaliser des cartogrammes : ScapeToad

Quelques exemples de cartographie interactive avec Le Bon Coin

4.2. La valeur (ou variation du rapport de noir au blanc)

Pour les données quantitatives de rapports et d'intervalles repérées et les


données qualitatives ordonnées

=> traduit l'ordre

fig. 2 - La variable visuelle valeur (selon BERTIN)


Sources : BERTIN 1973, p.65

La variable visuelle valeur mobilise deux concepts, elle est :

1. Ordonnée
2. Associative (ou sélective)

tab. 2 - La variable visuelle valeur (selon l'UQAM)

- Ponctuelle Linéaire Zonale

N&B

Coule
ur

Sources : UQAM

Analyse d'un exemple : IDH puis rechercher "développement humain [Europe] (202?)" et


enfin dans "L´indice de développement humain et ses composantes" le lien "Indice de
développement humain (IDH), 2021". Une carte en ";SVG" apparaît !

- Quelles sont les variables représentées ?

- Combien sont-elles ?

- Que se passe-t-il quand on clique sur "plages" ?

- Quelle est la méthode la plus rigoureuse (taille et/ou valeur) ?


Pour en savoir plus, consulter : Présentation de Jean-Philippe Gautier

4.3. Le grain (variation de la texture dans un même rapport du noir au blanc)

Variable visuelle sujette à controverse

- Pour certains auteurs (BERTIN 1973, BONIN 1983), elle est :

Destinée aux données quantitatives de rapports et d'intervalles repérées et les


données qualitatives ordonnées

=> traduit l'ordre

La variable visuelle grain mobilise deux concepts, elle est :

1. Ordonnée
2. Associative (ou sélective)

- Pour d'autres auteurs (BEGUIN et PUMAIN 1994), elle est :

Destinée aux données qualitatives nominales

=> traduit l'association

fig. 3.1 - La variable visuelle grain (selon BERTIN)

Sources : BERTIN 1973, p.65

La variable visuelle grain ne mobilise qu'un seul concept, elle est :

1. Associative (ou sélective)


tab. 3 - La variable visuelle grain (selon l'UQAM)

Ponctuelle Linéaire Zonale

Sources : UQAM

Elle correspond à la variation d'un figuré conservant le même rapport du noir au


blanc. C'est le principe de l'agrandissement ou de la réduction photographique.

fig. 3.1bis - La variable visuelle grain (selon Lætitia Perrier Bruslé & Anne


Hecker)

Sources : Perrier Bruslé & Hecker, p.54

En pratique :

- elle est peu utilisée

la variation de grain est :

○ difficile à réaliser :

• peu d'applications la proposent.

○ difficile à maîtriser :
• comment le lecteur la perçoit

mais elle possède pourtant

- une sélectivité forte

=> opposer une trame à grain fin à une trame à grain grossier

- un effet de transparence qui rend possible la superposition

=> au travers des "blancs" de la trame du dessus

4.4. La couleur (ou variation de teinte)

Cette section doit beaucoup à l'ouvrage de J.-P. Couwenbergh "L'indispensable pour la


maîtrise de la couleur", Alleur (Be), Marabout, MS 953, 1992, 480 p.

- Variable visuelle très sélective

Destinée aux données qualitatives nominales

=> traduit l'association

La variable visuelle couleur ne mobilise qu'un seul concept, elle est :

1. Associative (ou sélective)

- Les couleurs que l'on perçoit sont fonction de la lumière

- Si on observe un objet bleu sous éclairage orange

on le voit noir (ou on ne le voit pas !)

- Car il n'a pas de rayonnement bleu à réfléchir

- En général, on parle des couleurs sous une lumière blanche

- Comment voit-on les couleurs ?

Notre rétine comporte 3 types de cônes constitués de pigments différents :

 cônes S sensibles au bleu (sensibilité maximale centrée sur 420 nm) ;


 cônes M sensibles au vert (sensibilité maximale centrée sur 534 nm) ;
 cônes L sensibles au rouge (sensibilité maximale centrée sur 564 nm).
fig. 3.2 - La réponse (absorbtance) des cônes

Sources : wikipedia => Bâtonnet

Les bâtonnets assurent la vision sous une faible lumière.

Comme les cônes, ce sont des cellules photosensibles dans la rétine.

Leur rôle (cônes et bâtonnets), transformer :

le signal électromagnétique* (lumineux) en signal bio-électrique (influx nerveux)

Lorsque nous possédons ces 3 types de cônes, nous sommes trichromates. 

Sinon, nous sommes : daltoniens !

Daltonisme => avoir une dichromatie ou une trichromatie anormale

Actuellement, de nombreux travaux sont menés sur la perception des couleurs


comme ceux concernant le daltonisme.

 L'objectif est de produire des cartes qui seront compréhensibles par tous.

Voir entre autres : 


- Gérald WEGNER - Cartographie, Sémiologie graphique et conception
cartographique, Vol. 1 est à télécharger (gratuitement) sur le site de l'ENSG
=> http://cours-fad-public.ensg.eu/pluginfile.php/1313/mod_resource/content/1/
carto_vol1.pdf

 - Le numéro 61 d'IGN Magazine à télécharger ici

- La couleur d'un objet est fonction de la façon dont il réfléchit la lumière dans
les différentes longueurs d'onde du visible

Comment se constitue la couleur ?

4.4.1. Spectre électromagnétique*

fig. 4 - Le visible dans le spectre électromagnétique

Sources : Initiation à la télédétection. CD-ROM édité par le Gouvernement du Québec,


Ministère des ressource naturelles, Service des technologies à référence spatiale

Décomposition de la lumière blanche au travers d'un prisme

=> arc-en-ciel

Il existe deux modes de synthèse des couleurs :

- la synthèse additive*

- la synthèse soustractive*

4.4.2. Synthèse additive

Sommation de rayonnements
=> écran d'ordinateur, de télévision (du temps des tubes cathodiques !)

Le principe :

- L'image en couleur à l'écran est obtenue par :

- un bombardement d'électrons sur une surface de particules photosensibles,


les luminophores (équ. de "sous" pixels).

- Il en résulte :

- une activation sélective de trois luminophores par pixel (l'un émet un


rayonnement Rouge, l'autre un rayonnement Vert, le troisième un
rayonnement Bleu ).

- La couleur résultante est une synthèse additive de cette activation sélective.

- Les couleurs fondamentales* (système R ; V ; B) sont :

- Rouge

- Vert

- Bleu

fig. 5 - La synthèse additive


Sources : Document IGN

- À chaque couleur fondamentale correspond une couleur complémentaire

Fondamentales Complémentaires Synthèse


Bleu Jaune Bleu + Jaune = Blanc 
Vert Magenta Vert + Magenta = Blanc 
Rouge Cyan Rouge + Cyan = Blanc 

L'association fondamentale + complémentaire = blanc

Car la complémentaire est l'association des deux autres fondamentales

- Est-ce le procédé de la photographie ou de l'impression offset ?

Non, la photographie en couleur est produite par soustraction des couleurs à la


lumière blanche

c'est la synthèse soustractive

4.4.3. Synthèse soustractive

Combinaison de filtres
=> imprimante d'ordinateur, palette du peintre

Le principe :

On part de la lumière blanche (qui contient toutes les couleurs) et par suppression


de certaines longueurs d'onde

on obtient la couleur désirée

- Pour la synthèse soustractive,

les couleurs de base sont des pigments (ou colorants) = les couleurs primaires*

- Les couleurs primaires (système C ; M ; J) sont :

- Cyan

- Magenta

- Jaune

fig. 6 - La synthèse soustractive

Sources : Document IGN

- Ces pigments absorbent certaines longueurs d'ondes en les soustrayant à la


lumière blanche
le Cyan absorbe le rayonnement Rouge

le Magenta absorbe le rayonnement Vert

le Jaune absorbe le rayonnement Bleu

Notons que :

- ces 3 colorants sont les couleurs complémentaires des 3 couleurs de base de la


synthèse additive

- lorsque ces 3 colorants sont présents à 100 % :

- leur mélange donne du noir ;

- toute la lumière blanche est absorbée.

4.4.4. Cercle chromatique

Exemple de la synthèse soustractive

Intérêt : l'impression cartographique

- Les couleurs primaires ne peuvent pas être obtenues par le mélange des autres

- Les couleurs secondaires sont obtenues par le mélange égal des couleurs


primaires entre elles

le Vert = Jaune + Cyan

le Bleu = Cyan + Magenta

le Rouge = Magenta + Jaune

Les couleurs primaires et secondaires forment la base des couleurs vives, ou


pures

- Le cercle chromatique* de base :

- est un cercle divisé en 12 parties égales à partir 

- des 3 couleurs primaires (Cyan, Magenta, Jaune) situées au sommet d'un triangle


équilatéral inscrit dans le cercle ;
- complété par un hexagone, où, aux sommets restants sont les couleurs
secondaires (Rouge, Vert, Bleu)

- enfin, aux six places restantes sont les couleurs tertiaires

Celles-ci sont obtenues par le mélange des couleurs voisines sur le cercle
chromatique

Le cercle chromatique de base est donc composé de 12 couleurs équidistantes ayant


une place spécifique

fig. 7 - Le cercle chromatique de base

Sources : d'après COUWENBERGH 1992 pp 54-56 

- Les couleurs complémentaires sont celles qui sont diamétralement


opposées sur le cercle chromatique*

- 2 couleurs sont complémentaires si leur combinaison donne la couleur neutre

- synthèse soustractive => noir


- synthèse additive => blanc

le Magenta est complémentaire du Vert

le Bleu est complémentaire du Jaune, etc.

- De même, chacune des 3 couleurs primaires a pour couleur complémentaire le


mélange des deux autres en quantité égale

- sert à déterminer les accords colorés pour la cartographie

pour 2, 3, 4 ou 6 couleurs

- 2 couleurs => opposition froid / chaud (complémentaires)

par exemple Vert / Rouge

ou Jaune / Bleu

- 3 couleurs => aux sommets quelconques d'un triangle isocèle 

par exemple, opposition entre trois couleurs primaires Magenta / Jaune / Cyan

- 4 couleurs => aux sommets quelconques d'un carré

- etc.

Il faut s'aider avec les différents cercles chromatiques des logiciels

fig. 8 - Un cercle chromatique en intensité, teinte, saturation

Sources : Document GraphicConverter V3.6.1


 

En pratique, la couleur :

- est très utilisée

- sa sélectivité est forte

=> surtout si l'on oppose :

- couleurs chaudes et couleurs froides

- couleurs fondamentales ou primaires et leurs complémentaires*

- Rouge et Cyan

- Bleu et Jaune

- Vert et Magenta

- possède un pouvoir évocateur fort

- bleu => eau

- vert => végétation

Mais,

- il ne faut pas confondre teinte et couleur

=> une teinte combine couleur + valeur

- la couleur n'est pas une variation du clair au foncé comme la valeur.

tab. 4 - La variable visuelle couleur (selon l'UQAM)


Ponctuelle Linéaire Zonale

Sources : UQAM

 
4.5. La forme (ou variation des contours du figuré)

Destinée aux données qualitatives nominales

=> traduit l'association

fig. 9 - La variable visuelle forme (selon BERTIN)

Sources : BERTIN 1973, p.65

La variable visuelle forme ne mobilise qu'un seul concept, elle est :

1. Associative (ou sélective)

tab. 5 - La variable visuelle forme (selon l'UQAM)

Ponctuelle Linéaire Zonale

Sources : UQAM

4.6. L'orientation (ou variation d'angle)

Destinée aux données qualitatives nominales

=> traduit l'association


fig. 10 - La variable visuelle l'orientation (selon BERTIN)

Sources : BERTIN 1973, p.65

La variable visuelle orientation ne mobilise qu'un seul concept, elle est :

1. Associative (ou sélective)

Cette codification est inspirée des travaux de Jacques BERTIN (BERTIN


1973 et 1977) et de ses successeurs, comme Serge BONIN (BONIN 1983), à la tête de
ce qui fut le Laboratoire de Graphique de l'École des Hautes Études en Sciences
Sociales (EHESS).

tab. 6 - La variable visuelle orientation (selon l'UQAM)


Ponctuelle Linéaire Zonale

Sources : UQAM

En résumé :

Niveau d'organisation
Variables visuelles Association Ordre Proportionnalité
Taille A O P
Valeur A O
Grain A O
Couleur A
Forme A
Orientation A
Téléchargez le fichier suivant et répondez aux questions (implicites !) :

- Téléchargement du fichier des questions

- Téléchargement du fichier des réponses (une parmi d'autres)

5. Test de compréhension

Communiquez-moi sur la plateforme Moodle, à la rubrique "Questions de


cours", les réponses aux questions suivantes :

Question n°1.2.1. Quelle(s) variable(s) visuelle(s) est-il possible d'utiliser pour représenter


la localisation d'une variable qualitative nominale comme les différentes appellations d'un
vignoble (Château machin, Clos les grenouilles...) ?

a) forme d) grain
b) orientation e) valeur
c) couleur f) taille
Question n°1.2.2. Quelle(s) variable(s) visuelle(s) est-il possible d'utiliser pour représenter
la localisation d'une variable quantitative dénombrée, ou de stock, comme le nombre de
bouteilles de vin d'une appellation AOC par commune dans un vignoble ? :

a) forme d) grain
b) orientation e) valeur
c) couleur f) taille
Question n°1.2.3. Quelle(s) variable(s) visuelle(s) est-il possible d'utiliser pour représenter
la localisation d'une variable quantitative de rapport comme le pourcentage de bouteilles de
vin blanc par commune dans un vignoble ?

a) forme d) grain
b) orientation e) valeur
c) couleur f) taille
Question n°1.2.4. Quelle(s) variable(s) visuelle(s) est-il possible d'utiliser pour représenter
la localisation d'une variable qualitative ordonnable comme les différentes appellations d'un
vignoble (Grand cru, 1er, 2ème, 3ème, 4ème cru...) ?

a) forme d) grain
b) orientation e) valeur
c) couleur f) taille
 

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