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Óscar René Arce Fariña

1ère année de Théologie


Cours : St Jean
Professeur : Don Laurent Laroque, CSM

Séminaire de l’Immaculée Conception


DEVOIR COURT D’EXEGESE

Sujet : « Adorer en Esprit et en Vérité »


Jésus se révèle comme le Sauveur du monde (Jn 4, 1-42)

2021- 2022
Óscar René Arce Fariña

Plan

PRESENTATION ..............................................................................................................................

Plan ...............................................................................................................................................

Annexe 1 (Jean 4, 1-42) – texte en chiasme .................................................................................

Annexe 2 : Pour comprendre le mouvement du texte ..................................................................

Introduction ................................................................................................................................ 1

Étude structurelle et contextuelle de la péricope ........................................................................ 2

1.Structure du texte ............................................................................................................. 2

2.Contexte géographique .................................................................................................... 2

3.Contexte temporel ............................................................................................................ 3

4.Contexte Historique ......................................................................................................... 3

a.Les Samaritains : .................................................................................................................. 3

b.Sychar et le puits : ............................................................................................................... 4

Sens littéral de la péricope.......................................................................................................... 4

i.A : 1-6 ................................................................................................................................... 4

ii.B : 7-15 ................................................................................................................................ 5

iii.C : 16-20 ............................................................................................................................. 6

iv.D : 21-24 ............................................................................................................................. 6

v.C’ : 25-30 ............................................................................................................................. 7

vi.B’ : 31-38 ............................................................................................................................ 7

vii.A’ : 39-42 .......................................................................................................................... 8

Sens Spirituel de la péricope ...................................................................................................... 9

Conclusion ................................................................................................................................ 11

Bibliographie ............................................................................................................................ 12
Óscar René Arce Fariña

Annexe 1 (Jean 4, 1-42) – texte en chiasme


A (1-6) A’ (39-42)
Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient Un bon nombre de Samaritains de cette ville
entendu dire qu'il faisait plus de disciples et en crurent en lui à cause de la parole de la femme,
baptisait plus que Jean - bien qu'à vrai dire Jésus qui attestait : " Il m'a dit tout ce que j'ai fait. "
lui-même ne baptisât pas, mais ses disciples, il Quand donc ils furent arrivés près de lui, les
quitta la Judée et s'en retourna en Galilée. Or il Samaritains le prièrent de demeurer chez eux. Il
lui fallait traverser la Samarie. Il arrive donc à y demeura deux jours et ils furent bien plus
une ville de Samarie appelée Sychar, près de la nombreux à croire, à cause de sa parole, et ils
terre que Jacob avait donnée à son fils Joseph. disaient à la femme : " Ce n'est plus sur tes dires
Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué que nous croyons ; nous l'avons nous-mêmes
par la marche, se tenait donc assis près du puits. entendu et nous savons que c'est vraiment lui le
C'était environ la sixième heure. sauveur du monde. "
B (7-15) B’ (31-38)
Une femme de Samarie vient pour puiser de Entre-temps, les disciples le priaient, en disant :
l'eau. Jésus lui dit : " Donne-moi à boire. " Ses " Rabbi, mange. " Mais il leur dit : " J'ai à
disciples en effet s'en étaient allés à la ville pour manger un aliment que vous ne connaissez pas.
acheter de quoi manger. La femme samaritaine " Les disciples se disaient entre eux : "
lui dit : " Comment ! toi qui es Juif, tu me Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? "
demandes à boire à moi qui suis une femme Jésus leur dit : " Ma nourriture est de faire la
samaritaine ? " Les Juifs en effet n'ont pas de volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son
relations avec les Samaritains. Jésus lui répondit œuvre à bonne fin. Ne dites-vous pas : Encore
: " Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui quatre mois et vient la moisson ? Eh bien ! je
te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui l'aurais vous dis : Levez les yeux et regardez les
prié et il t'aurait donné de l'eau vive. " Elle lui champs, ils sont blancs pour la moisson. Déjà le
dit : " Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le moissonneur reçoit son salaire et récolte du fruit
puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ? pour la vie éternelle, en sorte que le semeur se
Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui réjouit avec le moissonneur. Car ici se vérifie le
nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi dicton : autre est le semeur, autre le
que ses fils et ses bêtes ? " Jésus lui répondit : " moissonneur ; je vous ai envoyés moissonner là
Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau où vous ne vous êtes pas fatigués ; d'autres se
; mais qui boira de l'eau que je lui donnerai sont fatigués et vous, vous héritez de leurs
n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai fatigues. "
deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie C’ (25-30)
éternelle. " La femme lui dit : " Seigneur, donne- La femme lui dit : " Je sais que le Messie doit
moi cette eau, afin que je n'aie plus soif et ne venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il
vienne plus ici pour puiser. " viendra, il nous expliquera tout. " Jésus lui dit :
C (16-20) " Je le suis, moi qui te parle. " Là-dessus
Il lui dit : " Va, appelle ton mari et reviens ici. " arrivèrent ses disciples, et ils s'étonnaient qu'il
La femme lui répondit : " Je n'ai pas de mari. " parlât à une femme. Pourtant pas un ne dit : "
Jésus lui dit : " Tu as bien fait de dire : "Je n'ai Que cherches-tu ? " ou : " De quoi lui parles-tu
pas de mari", car tu as eu cinq maris et celui que ? " La femme alors laissa là sa cruche, courut à
tu as maintenant n'est pas ton mari ; en cela tu la ville et dit aux gens : " Venez voir un homme
dis vrai. " La femme lui dit : " Seigneur, je vois qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas
que tu es un prophète... Nos pères ont adoré sur le Christ ? " Ils sortirent de la ville et ils se
cette montagne et vous, vous dites : C'est à dirigeaient vers lui.
Jérusalem qu'est le lieu où il faut adorer. "
D (21-24)
Jésus lui dit : " Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que
vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que
nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables
adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. Dieu
est esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer. "
Óscar René Arce Fariña

Annexe 2 : Pour comprendre le mouvement du texte


Les missions des Personnes Divines au cœur de la Sainte Trinité

A : 1-6 A’ : 39-42
Jesus au
Jesus dehors de la
milieu de la
ville
ville

B : 7-15 B’ : 31-38
Jesus parle de Jesus parle de la vraie
l’eau vive nourriture

Le Fils donne l’ES Le Père envoie le Fils

C : 16-20 C’ : 24-30
Incroyance de la Confession de foi de
Samaritaine la Samaritaine

L ’ES nous conduit au Père

D : 21-23
Conversion de la
Samaritaine. Adorer en
Esprit et en Vérité
Introduction

Saint Jean, originaire de Bethsaïde de Galilée, était frère de Jacques le Majeur. Tout d’abord
disciple de saint Jean-Baptiste et cherchant de tout cœur le Royaume de Dieu, il suivit ensuite Jésus.
Depuis la Croix, le Seigneur lui a confié sa Très Sainte Mère, dont Jean, désormais, a pris soin
comme de la sienne.

Jean était ce disciple « que Jésus aimait » et qui dans la dernière Cène était « couché sur la
poitrine de Jésus » (Jn 13, 23), comme ami de son cœur et témoin intime de son amour et de ses
peines.

Auteur du quatrième évangile, son langage est du plus haut qu’ait laissé l’Ecriture Sainte,
comme le montre déjà le prologue, qui, par la sublimité surnaturelle de son sujet, n’a pas de sem-
blable dans la littérature de l’humanité. Son Évangile nous montre « l’Identité de Jésus » qui est
« Vrai Dieu » et « Vrai Homme ».

Le passage que je vais maintenant aborder est celui de la Samaritaine (Jn 4, 1-42). C’est un
passage bien connu, mais généralement pas bien compris.

Ce passage est un complément du chapitre précédent lorsque Jésus a un entretien avec Nico-
dème sur la nécessité de naître d’en haut (Jn 3, 1-21). Et ce besoin de naître d’en haut nous le com-
prenons quand Jésus explique à la Samaritaine que, sans le Don de Dieu, l’Esprit Saint, nous ne
pourrons pas adorer Dieu « en Esprit » et « en Vérité » (Jn 4, 24).

Jésus nous parle aussi de l’eau, que si nous la buvons, nous n’aurons plus jamais soif (Jn 4,
13) et dans un autre passage il dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive… » (Jn
7, 37), disant non seulement qu’il peut donner de l’eau, mais qu’il est la source de cette eau vive.
Le but de ce passage est que Jésus se révèle comme le Sauveur du monde aux Juifs, aux Sa-
maritains et avec eux à tous les peuples païens qui seront évangélisés car le salut est pour tous, pour
tous ceux qui accueillent le Christ.
« Si tu savais le don de Dieu! » (Jn 4,10). La merveille de la prière se révèle justement là, au bord
des puits où nous venons chercher notre eau: là, le Christ vient à la rencontre de tout être humain, il
est le premier à nous chercher et c'est lui qui demande à boire. Jésus a soif, sa demande vient des
profondeurs de Dieu qui nous désire. La prière, que nous le sachions ou non, est la rencontre de la
soif de Dieu et de la nôtre. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui (cf. S. Augustin, quæst. 64,4).
(Catéchisme de L'Eglise Catholique, 1992)

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Óscar René Arce Fariña

Étude structurelle et contextuelle de la péricope


1. Structure du texte
Pour mieux le comprendre, j’ai divisé ce texte en parties parallèles qui aideraient à en
expliquer le sens spirituel. Ce texte biblique est tiré du quatrième chapitre de l’Évangile de Jean
dans ses versets 1 à 42. Je l’ai divisé en sept parties dont six forment trois parallèles et la septième,
la partie centrale, celle qui fait « basculer » le texte, à savoir :

A: v. 1-6 Cette première partie est une introduction au texte où l’évangéliste


donne le contexte biblique et géographique dans lequel se situe
l’épisode concernant Jésus, ses disciples et la Samaritaine.
B: v. 7-15 La deuxième partie est le début du dialogue avec la Samaritaine, où
Jésus lui enseigne ce qu’est "l’eau vive", que si nous la buvons,
nous n’aurons plus jamais soif, tout en entamant un dialogue très
profond avec cette femme.
C: v. 16-20 Dans la troisième partie, la femme reconnaît Jésus comme un "pro-
phète", puisque Jésus lui a dit ses péchés. Elle était la seule à savoir
ses fautes. Elle reconnaît Jésus comme étant un homme de Dieu.
D: v. 21-24 La quatrième partie et la plus importante du texte est quand Jésus
l’appelle à la foi. Et à la conversion. Il enseigne à la Samaritaine la
véritable adoration que nous devons rendre au Père : en Esprit et en
Vérité
C’: v. 25-30 Dans la cinquième partie, la Samaritaine, qui a accueilli totalement
la foi, reconnaît Jésus comme le Messie. Ce que Jésus confirme,
puis elle devient missionnaire pour le peuple de Samarie.
B’: v. 1-38 En sixième, Jésus, déjà avec ses disciples, leur enseigne quelle est
sa nourriture : faire la volonté du Père qui l’a envoyé, mener son
œuvre à bonne fin.
A’: v. 39-42 Dans la septième partie, nous voyons le fruit de la mission de la Sa-
maritaine qui, racontant son témoignage, attira tous les Samaritains
vers Jésus, qui lui demandèrent de rester quelques jours avec eux,
car ils le reconnurent comme Sauveur du Monde.
2. Contexte géographique

La première chose que nous devons comprendre est la situation géographique de ce texte.
Dans tout atlas biblique du Nouveau Testament, nous pouvons voir qu’à l’époque de Jésus, Israël
était divisé en trois régions : la Judée au sud, la Galilée au nord et la Samarie qui occupait la zone

2
Óscar René Arce Fariña

centrale au milieu des deux. Ces divisions reflétaient les grandes différences culturelles et
religieuses entre Juifs, Samaritains et Galiléens.
3. Contexte temporel
Après un certain temps en Judée, les pharisiens étaient arrivés à connaître le succès du
ministère de Jésus, qui à ce moment-là faisait et baptisait plus de disciples que Jean, mais
l’évangéliste nous explique que « Jésus lui-même ne baptisât pas, mais ses disciples» (Jn 4, 2).
4. Contexte Historique
a. Les Samaritains1 :
L’histoire de l’origine des Samaritains se trouve dans 2 R 17, 24-41. Nous y lisons que
lorsque le roi d’Assyrie a conquis le royaume du nord, il a exilé la plupart des juifs vers d’autres
terres de son domaine, et a peuplé les villes samaritaines avec des personnes qu’il a amenées
d’autres contrées. Il fut demandé à un prêtre juif de leur enseigner la Torah. Les Samaritains ne
reconnaissent aucun autre Livre biblique. Avec le temps, il y eut un mélange racial, mais aussi
religieux, parce que les peuples venus d’ailleurs apportèrent leurs dieux et leurs pratiques idolâtres,
qui furent incorporés au culte de Yahweh.
Plus tard, quand les Juifs revinrent de captivité à Babylone (587-538 av JC) et
commencèrent la reconstruction du Temple et de la ville, les habitants de Samarie s’opposèrent à
cette œuvre et en furent les principaux opposants (Esd 4). Le Temple ne fut achevé qu’en 515 av JC
Ecartés de Jérusalem, ils bâtirent un temple sur le mont Garizim, en rivalité de plus en plus ouverte
avec celui de Sion. Jean Hyrcan détruisit ce sanctuaire quand, en 129 av. JC, il conquit la Samarie.2

Tout cela nous donne une idée sur le pourquoi « les Juifs et les Samaritains ne se parlaient
pas entre eux » (Jn 4, 9). En fait, nous comprenons ainsi mais qu’il y avait une véritable haine
enracinée dans les cœurs des deux parties. Ainsi, dans un épisode relaté par St Jean, lorsque les
Juifs voulurent insulter Jésus, ils lui dirent qu’il était « Samaritain et qu’il avait un démon » (Jn 8,
48). Et comme on pouvait s’y attendre, les Samaritains ne recevaient pas non plus les Juifs
lorsqu’ils traversaient leur territoire. Souvenons-nous de cet incident lorsque Jésus envoya un jour
quelques-uns de ses disciples dans un village de Samarie pour y faire certains préparatifs, et que les
Samaritains ne voulurent pas les recevoir parce qu’ils faisaient route vers Jérusalem. Les disciples
répondirent en demandant au Seigneur de faire tomber le feu du ciel sur eux et de les consumer (Lc
9. 51-56).
En raison de cette tension dans leurs relations, quand un juif voulait se rendre de Judée en
Galilée, ce qu’il ferait normalement aurait été de traverser le Jourdain vers l’est en passant par la

1
Les Samaritains étaient les descendants des colons (originaires de Babylone, Cutha, Ava, Hamath, Sépharvaïm) qu'avait amenés le
roi d'Assyrie Sargon II dans les villes de Samarie (2Ro 17:24), afin de remplacer les Israélites qu'il avait déportés à Chalah (2Ro
17:6). (Dictionnaire Encyclopédique de la Bible, BREPOLS, Informatique et Bible Abbaye de Maredsous, 1987)
2
Dictionnaire Encyclopédique de la Bible, 1987, p. 1163
3
Óscar René Arce Fariña

Pérée et contourner jusqu’au nord où il le traverserait à nouveau pour entrer en Galilée. Bien sûr, ce
n’était pas le chemin le plus court, mais ils évitaient de passer par la Samarie, car, outre que cette
région est très montagneuse, l’hostilité qui régnait à leur égard, faire un détour par la vallée du
Jourdain, cela leur évitait beaucoup de fatigue, des problèmes et des situations désagréables. Mais
Saint Jean nous dit : « il lui fallait traverser la Samarie » v4. Certainement le « il faut » de l’œuvre à
accomplir !

b. Sychar3 et le puits :
C’est un lieu important dans l’histoire du peuple juif. C’est aussi un centre religieux :
Abraham, le premier, s’y arrêta (Gn 12, 6). Joseph en part, à la recherche de ses frères (Gn 37, 12-
14)… C’est encore là que le peuple de Dieu s’est assemblé pour le renouvellement de l’Alliance du
Sinaï (Jos 24) ; c’est là qu’est consommé le schisme d’Israel (1 R 12). 4
Quant au puits, c’est aussi un lieu symbolique très important : c’est le lieu où « Isaac rencontre
Rébecca, Jacob rencontre Rachel, Moise rencontre Cippora (Gn 24, 62-67 ; 29, 1-11 ; Ex 2, 16-
19)»5
Dans l’Exode : « Pharaon en fut informé et chercha à faire tuer Moïse. Celui-ci s’enfuit loin de
Pharaon et habita au pays de Madiane. Il vint s’asseoir près du puits » (Ex 2, 15) ; Jesus aussi s’assit
près d’un puits (Jn, 6b), et selon la tradition juive apportée par JOSÈPHE (dans Les Antiquités
Judaïques, II, 11, 1) : Moise s’était également « assis au bord d’un puits, non loin de la ville, et s’y
reposait de sa fatigue et de ses souffrances ; c’était vers le milieu du jour6 .

Et Jésus est donc dans ce lieu très important pour le peuple Juif et Samaritain, lieu de
rencontres et d’alliances que Dieu avait faites avec son peuple : alliances ressaisies en Jésus, mais
aussi renouvelées et accomplies avec la Bonne Nouvelle qu’il annonce.

Sens littéral de la péricope


i. A : 1-6
Après l’évangile à Nicodème, un des dirigeants du peuple élu, voici L’évangile aux Samaritains. Il
n’est pas sans rapport non plus avec les annonces du renouvellement de l’Alliance inhérentes aux
signes de Cana, du Temple (ch. 2) et du discours sur le Pain de vie (ch. 6)7

Notons que Nicodème, un docteur de la Loi, vient de nuit. Les spécialistes de la Loi
travaillaient de nuit. Il reconnait donc que Jésus est un maitre et vient l’interroger.

3
Sichar au Sychar (grec Suchar). Seule mention dans Jn 4:5, qui rapporte que c'était une «ville de Samarie», voisine du champ donné
par Jacob à son fils Joseph (Jos 24:32), et qui y place l'entretien de Jésus avec la Samaritaine au bord du puits (Jn 4:4-42).
4
(Commentaires, p. 302)
5
ibid
6
ibid
7
Commentaires, p. 305
4
Óscar René Arce Fariña

Au vu des événements qui ont suivi, et que ce chapitre reprend, il est clair que le besoin
exprimé ici était lié à la mission divine du Christ en Samarie, et en particulier à une femme
samaritaine, et par elle, au peuple Samaritain.
Mais nous pouvons regarder un autre détail : « Jésus, fatigué par la marche, se tient donc
près du Puits » (Jn 4, 5). Ici, l’évangéliste veut nous faire remarquer que sa nature humaine était
réelle. Et il est intéressant de noter que dans un évangile comme celui de Jean, où la divinité du Fils
est si souvent soulignée, l’évangéliste s’arrête constamment pour nous montrer ses réactions
humaines.
« C’était environ la Sixième Heure » (Jn 4, 6c). C’est-à-dire à midi. La mention de l’heure
en même temps qu’elle sert à situer la chaleur et la fatigue de Jésus rappelle la rencontre entre Jacob
et Rachel près du puits, la Genèse racontait le détail que « il fait encore grand jour » (Gn 29,7). Une
autre explication à la donnée de la sixième heure peut être de la relier à la sixième heure où Pilate fit
asseoir Jésus, le déclara roi et le condamna à mort. À la sixième heure de Samarie, Jésus est assis au
puits comme Sauveur, au prétoire de Pilate comme roi (Jn 19, 14).
Ici, il est donc midi : le moment où le soleil est au zénith, c’est une heure de révélation, nous
sommes en pleine lumière.
« Une femme de Samarie vient pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : " Donne-moi à boire. » (Jn
4, 7) :
Précieuses indications sur la vie, les boissons et les ressources matérielles de Jésus et ses apôtres : «
C’est là un de ces traits d’humanité qui caractérisent le plus théologique des Évangiles, cet Évangile
où le Verbe se fait chair, où les plus hautes révélations et les plus éclatants miracles partent toujours
des plus humbles besoins des hommes : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3) ; (où acheter du pain pour
nourrir tous ces gens ? » (Jn 6, 5) « celui qui tu aimes est malade » (Jn 11, 13).8

ii. B : 7-15
« Donne-moi à boire » (Jn 4, 7)
L’antique méfiance juive envers les Samaritains, qui les empêchait même de leur parler, est
brisée par Jésus en demandant modestement de l’aide à la Samaritaine surprise et qui arrive avec sa
cruche. Au fil du texte, la femme comprend la demande de Jésus : Il est plus grand que Jacob et son
puits, et l’eau qu’il offre est l’eau vive. La Samaritaine reste alors éprise de l’idée que l’on se fait de
cette eau et elle vient à en demander, pour ne plus jamais puiser de l’eau.
« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui
l'aurais prié et il t'aurait donné de l'eau vive. » (Jn 4, 10)
La réponse du Christ est construite sur un retournement (en chiasme) : SI TOI TU savais CELUI…
c’est TOI qui LUI demanderais. Au départ, le sujet provoqué à agir, c’est la femme de Samarie. Et
LUI donnerait à TOI : en réalité c’est au Christ à donner, et à la femme d’en être la bénéficiaire. Ainsi

8
D. MOLLAT : Le puits de Jacob, Dans BVC mai 1954, p. 85. (Commentaires, p. 304)
5
Óscar René Arce Fariña

quand Dieu paraît nous demander quelque chose, c’est qu’il se propose de nous donner, pourvu que
nous sachions le reconnaître. 9

Les versets suivants approfondissent le mystère de l’eau vive, et ils le font à partir de la
question de la femme : «Seigneur, tu n’as pas de seau et le puits est profond, où puises-tu l’eau vive
? » (v. 11). Jésus explique l’origine de cette eau, aux effets bien supérieurs à ceux de l’eau du puits.
Celui qui boit de l’eau qu’il offre n’aura plus soif. D’une manière semblable au pain de vie qui
rassasie la faim de celui qui le mange (Jn 6, 35). De même que dans le discours de Capharnaüm
s’opposent deux types de pain, il s’agit ici de deux eaux. La métaphore indique la perfection de
l’eau, comme celle du pain, nourriture qui donne la vie éternelle. Cela ne peut venir que de Dieu.
Jésus exprime la même chose avec la métaphore de la source. (Ex 17, 6)

iii. C : 16-20
Dans son dialogue, Jésus conduit la Samaritaine comme sur un plan incliné. «Tu as bien fait
de dire "je n’ai pas de mari", parce que tu en as eu cinq et que celui que tu as maintenant n’est pas
ton mari» (v. 17). Il loue la femme parce qu’elle reconnaît la vérité, mais s’abstient de la juger pour
sa vie antérieure. Elle comprend qu’elle parle à un prophète, car ce qu’elle lui dit ne peut être connu
que de Dieu. La reconnaissance de la vérité est une condition indispensable pour qu’elle puisse
recevoir la grâce que Jésus lui offre. D’ailleurs elle lui dit « je vois que tu es un prophète », donc un
homme de Dieu. (cf. 1 R 17, 24 «et la femme dit à Elie, je vois maintenant que tu es un homme de
Dieu et que la Parole du Seigneur est vérité »)
La connaissance de la vie intime de la femme fut une manifestation de l’omniscience du
Seigneur.
(He 4:13) " Et il n’y a pas de création qui ne soit manifeste en sa présence; mais toutes
choses sont nues et ouvertes aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte."
La femme ne nie pas ce que Jésus avait dit à son sujet, mais elle ne peut cacher sa surprise et
son admiration, en parvenant à reconnaître que Jésus est un prophète. Et cela est très significatif,
parce que, comme nous l’avons déjà dit, les Samaritains ne croyaient qu’au Pentateuque, c’est-à-
dire aux cinq premiers livres de la Bible, ils n’attendaient donc pas un roi, mais un prophète (Dt
18.15). Et c’est pourquoi la question qu’elle lui pose a directement trait à la question de la religion.
« Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous vous dites que c’est à Jérusalem qu’est le lieu où
il faut adorer » (v. 20).

iv. D : 21-24

9
Commentaires, p. 305.
6
Óscar René Arce Fariña

Nous arrivons au cœur de notre Péricope, où Jésus demande à la femme « crois-moi »et lui
enseigne le sens de la véritable adoration. "En Esprit et en Vérité".
En Esprit et en Vérité : « En » c’est dans, c’est le lieu spirituel du nouveau temple. L’adoration se
fera donc en communion avec celle, filiale, du Christ, en corps, avec Lui, donc en Eglise.
en Esprit : C’est bien l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu, comme le reconnaissent « presque à l’unanimité
les exégètes de nos jours ». Donc la conception d’un culte purement spirituel excluant toute
manifestation extérieure est un contresens… il faut que nous fassions nous-mêmes Esprit avec Lui et
devenions nous-mêmes « Temple ».
et en Vérité : c’est le Christ lui-même (Jn 14, 10), le « Don de Dieu, l’eau vive » proposé à la femme
Samaritaine au début du dialogue, dans le sens que nous avons vu d’une Révélation du mystère
inhérent au Christ – qui est son rapport filial au Père. 10

v. C’ : 25-30
« La femme lui dit : " Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Quand il
viendra, il nous expliquera tout. ». La femme cite les Écritures ! Dt 18, 18 « je ferai se lever au
milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira
tout ce que je lui prescrirai » ; elle aussi est en attente du Messie, lui qui « dévoilera tout »
La femme n’avait donc plus aucun doute quand Jésus lui-même lui déclara qu’il était le
Messie : « Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle » (Jn 4, 26).
D’autre part, il est également important de considérer la forme exacte de cette déclaration.
Jésus a dit : « Je le suis ». C’est la première apparition de l’expression « Je suis » que Jésus utilisera
plusieurs fois dans l’évangile de Jean pour révéler sa vraie nature. Cette expression « Je Suis » fait
référence à la révélation du Nom de Dieu à Moïse « Je suis qui je suis » Ex 3, 14.
Juste après cela, ses disciples , (v. 27) arrivent, et ils s’étonnent que Jésus parle seul avec
une femme. Dans notre culture, cela peut être très normal, mais chez les Juifs, non, d’où la réaction
des disciples. Ils considéraient aussi Jésus comme un maître. Cependant, personne ne lui dit quoi
que ce soit en raison du respect et de la révérence qu’ils éprouvent pour lui.
Et enfin elle devient une missionnaire et nous avons le témoignage que la femme a donné
dans sa ville au sujet de Jésus. Il est particulièrement intéressant de noter l’habileté avec laquelle
elle s’est adressée à ses compatriotes. Elle ne se met pas en position de supériorité, affirmant avoir
rencontré le Christ, mais avec une intuition féminine très fine elle suscita en eux la curiosité :
"Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-ce pas le Christ ?".

vi. B’ : 31-38
« Première épilogue, avec les disciples. Silence de respect (v. 27), puis dialogue. Comme avec les
juifs au Temple (Jn 2, 18-22), avec Nicodème (Jn 3, 3-8) et la Samaritaine, Jésus se montre d’un
« autre monde », surnaturel : les terrestres cherchent un sens terrestre à ses paroles (v. 33) ; mais Lui,
étant d’ « En haut », parle de ce qui nourrit sa vie divine elle-même : l’unité d’amour, donc de volonté,
avec son Père, pour accomplir l’œuvre du plus grand amour qu’est la Rédemption (Jn 13, 1 ; 15, 13).

10
Commentaires, pp. 309-310
7
Óscar René Arce Fariña

C’est pour cela qu’Il a « été envoyé » ; c’est en cela que l’Amour du Père et le Dessein éternel de
Salut son parfaits en Lui. » 11

Jésus donnait beaucoup d’importance à la mission sacrée qui lui avait été confiée par le
Père. C’est ainsi qu’il arriva à dire : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé
et de mener son œuvre à bonne fin » (v. 34). Encore une fois, il utilisait des aspects tels que la faim
et la soif12 physiques pour illustrer que la vraie satisfaction des besoins les plus profonds de
l’homme se trouve dans l’accomplissement de la volonté de Dieu, son Père
« Jn 4, 35-38 – Ces versets pourraient n’être que l’annonce de la conversion du village : « Jésus voit
venir à lui la troupe des Samaritains, et c’est toute leurs bonne volonté qu’il compare aux blanches
moissons. De même que les épis sont bons à moissonner quand ils blanchisent, ainsi les Samaritains
étaient prêts pour le Salut » (Chrysostome) » (Commentaires, p. 311)

Dans ces versets, Jésus éclaire ses disciples. Certainement, les disciples de Jésus pensaient
que la récolte spirituelle appartenait uniquement à la communauté juive. Jésus les incite à
considérer la communauté adverse comme un champ à moissonner pour lequel ils n’ont pas eu à
semer au préalable.

vii. A’ : 39-42
« Deuxième épilogue, avec les Samaritains, soulignant les deux stades de la foi : 1) sur le témoignage,
avec des arguments de crédibilité (v. 39) : ici, le rôle principal est joué par la missionnaire
improvisée : « La Samaritaine qui avait au cinq hommes / elle a sauvé une multitude d’hommes »
(EPHREM) ; 2) l’enseignement direct par « la Parole de Vérité venue d’En haut, du Père des lumières,
pour nous enfanter à sa vie Divine » (Jc 1, 17-18), recevant la foi, avec le baptême dans l’eau et
l’Esprit (Jn 3, 5). L’Eglise a bien mis en valeur cette portée baptismale du ch. 4 de Saint Jean (et du
même coup ses liens avec le ch. 3 – Nicodème), en faisant de cet évangile une des trois lectures
préparatoires au sacrement [du baptême]. »13

Nous pouvons probablement aussi établir un lien entre cet épisode et l’œuvre que Philippe
l’évangéliste accomplit parmi les Samaritains quelques années plus tard et que nous trouvons
relatée dans le livre des Actes des Apôtres (Ac 8, 5-8). Dans ce cas, Philippe a moissonné là où
Jésus avait semé. Combien un large rayon d’action peut être atteint par un petit feu !
Sans aucun doute le témoignage de la femme a été très touchant. Et encore plus la force,
l’enthousiasme et la conviction avec lesquels elle parlait de Jésus. C’était la première raison pour
laquelle les Samaritains croyaient en Jésus. Et normalement, il en est toujours ainsi; nous arrivons à
Jésus parce que quelqu’un nous en a parlé.
Mais dès que Les Samaritains rencontrent Jésus personnellement, « ils le prièrent de
demeurer chez eux », ce à quoi le Seigneur consentit. Et les Samaritains, après l’avoir entendu, le
reconnurent comme le Sauveur du Monde.

11
Commentaires, p. 310
12
Comme nous l’avons vu dans la partie « B », qu’il y a « l’eau vive » et ceux qui boivent n’auront jamais soif.
13
Commentaires, p. 312
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Óscar René Arce Fariña

Sens Spirituel de la péricope

Dans la première partie, « A » : nous voyons Jésus arriver à proximité d’une ville près d’un
puits et y rencontre une femme samaritaine, étrangère à la foi des juifs. Jésus vint en ce lieu dans le
but de convertir la Samaritaine et par elle, ses habitants, car il voulait que le salut parvienne à tous
par les mérites de sa passion. Jésus a voulu se révéler et reconnu comme « Sauveur du monde ».
Eh bien il a réussi, car nous voyons le parallèle de la première partie dans « A' », que les
habitants disent à la femme, qu’il leur avait témoigné de ce que Jésus avait fait dans sa vie : « Ce
n'est plus sur tes dires que nous croyons ; nous l'avons nous-mêmes entendu et nous savons que
c'est vraiment lui le Sauveur du monde » (v. 42). À ce moment-là, Jésus ne se trouvait plus à
proximité de la ville, mais au milieu du peuple qui lui demandait même de rester avec eux (v. 40).
Nommé Jésus en « A », il est reconnu Sauveur du monde en « A’ ».
Ce grand chemin de conversion a été rendu possible grâce au dialogue profond de Jésus avec
la femme samaritaine. Sa conversion signifiait la conversion de tout le peuple. Car elle représentait
tout le peuple qui avait soif de "l’eau vive" que seul Jésus pouvait lui donner.
La conversion de la femme apparaît clairement dans la partie « C » et son parallèle « C' ». Elle
reconnaît d’abord Jésus comme « Un Prophète » puis comme « Le Messie » envoyé par Dieu.
Il est temps de voir le dialogue que Jésus a eu avec la Samaritaine et avec ses disciples dans
les parties « B » et « B' » culminant dans la partie « D ». Cette révélation concerne la Très Sainte
Trinité. Dans le « B' » Jésus dit à ses disciples que la vraie nourriture c’est de faire la volonté de son
Père (v. 34). Indiquant qu’il a été envoyé par quelqu’un « Le Père ».
…Mais Lui, étant d’ « En haut », parle de ce qui nourrit sa vie divine elle-même : l’unité d’amour,
donc de volonté, avec son Père, pour accomplir l’œuvre du plus grand amour qu’est la Rédemption
(Jn 13, 1 ; 15, 13). C’est pour cela qu’Il a « été envoyé » ; c’est en cela que l’Amour du Père et le
Dessein éternel de Salut sont parfaits en Lui. » 14

Ensuite, dans la partie « B », il dit qu’il donnera à boire à la femme d’une eau et ensuite, elle
n’aura plus jamais soif (v. 13).
« L’eau vive est une vieille image biblique, souvent associée au verbe « donner », comme étant « don
de Dieu », et par conséquent aussi symbole naturel des dons spirituels supérieurs que sont la Loi du
Sinaï ou mieux encore cette Loi intériorisée en Sagesse, ou Dieu lui-même, ou enfin l’Esprit Saint »15

Comme nous le voyons dans le commentaire ci-dessus, l’eau qui est « donnée » par Jésus est
le même Esprit Saint avec ses dons, comme le dit le même évangile : « Si tu savais le don de Dieu »
(v. 10) puis au chapitre 7, 37-39 « Au jour solennel où se terminait la fête, Jésus, debout, s’écria :
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit

14
Commentaires, p. 310.
15
(cf. J. DANIELOU ; Le symbolisme de l’eau vive, RSR 1958, p. 335-346) – (Commentaires, p. 306)
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Óscar René Arce Fariña

l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive ». En disant cela, il parlait de l’Esprit
Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit, puisque
Jésus n’avait pas encore été glorifié »
Et à un autre moment encore, Jésus dit : « Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous
; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il
vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.» (Jn 14, 25-26), en indiquant ainsi sa communion
avec le Père.
Voilà l’image que nous pouvons contempler : Le Père, parce qu’il nous aime, nous envoie
son Fils pour nous racheter du péché ; Le Fils nous donne l’Esprit Saint pour nous conduire au Père
et nous assister. Tout cela prend sens dans la partie centrale de notre texte le « D ». Car nous devons
adorer le Père en Esprit (Saint-Esprit) et en Vérité (Le Fils).
Le Sauveur du monde : sur cette profession de foi converge et culmine dans tout le chapitre,
confirmant la portée Catholique (Universelle) et Missionnaire de la Nouvelle Epoque, inauguré par
le Christ, Don de Dieu, vérité des Eaux vives de l’Adoration Filiale dans Esprit et Esprit, allant
jusqu’au Sacrifice de Soi pour satisfaire l’Amour du Père par le Salut du monde. 16

La partie D : Jésus interpelle la Samaritaine, il lui dit : « femme crois-moi » pourquoi ? Il


semble que JESUS utilise cette appellation "Femme" quand celle qui est en face de Lui est
devenue capable de symboliser l'Epouse, l'Eglise… Cf Gn 3, 15 ; Jn 2, 4 ; Jn 19, 26. Notons
également la notion de l’Heure ici et à plusieurs reprises chez St Jean , c’est l’heure de la
glorification du Christ. Jn 17, 1 soit sa Passion et sa Résurrection.

16
Commentaires, p. 312.
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Óscar René Arce Fariña

Conclusion

Dans l’épisode de la Samaritaine , Jésus nous offre un chemin d’intériorité qui ouvre au
culte « en Esprit et en Vérité ». Lui qui est le « Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). Jésus s’est
manifesté comme don de Dieu, Il dévoile et instaure un mouvement d’intériorisation qui établit un
rapport nouveau à Dieu Lui-Même, aux frères et au monde.

A une source extérieure, celle du Puits, il substitue une source intérieure, et voici que se
réalise le culte intérieur comme l’ont annoncé les prophètes et en particulier Jérémie et Ezéchiel
nous promettant une Alliance Nouvelle. (Jr 31, 31-34 ; Ez 36).

Ce culte est l’œuvre de l’Esprit, qui suscite en chacun de nous l’adoration véritable. C’est
Lui qui nous introduit dans la vie de la Très Sainte Trinité où avec le Christ aujourd’hui, nous
sommes « envoyés » dans l’Esprit Saint ; C’est Lui qui nous conduit au Père. Et c’est encore en Lui
que nous nous écrions « Abba Père » (Rm 8, 15). Oui, le Fils ne cesse de nous donner son Esprit, de
manière objective, en particulier dans ses sacrements.

Ce texte de la Samaritaine est prévu dans la Liturgie dominicale pour la préparation directe
aux sacrements de l’Initiation Chrétienne, pendant la dernière semaine de Carême, suivi du texte de
« l’aveugle-né » Jn 9. et celui de la « résurrection de Lazare » Jn 11.

Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi Dieu le Père dans l’unité du Saint Esprit tout honneur et
toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

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Óscar René Arce Fariña

Bibliographie
Catéchisme de L'Eglise Catholique. (1992). Paris: MAME/PLON.
II, B. C. (1990). Commentaires. Canada: Anne Signer.
Jérusalem, E. B. (1988). BIble de Jérusalem. Paris: CERF.
Maredsous, I. e. (1987). Dictionnaire Encyclopédique de la Bible. Dans A. d. Maredsous.
BREPOLS.

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