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Review: Dr Gustave Volkmar.

— La prophétie et l'assomption de Moïse


Reviewed Work(s): Mose Prophetie und Himmelfahrt, eine Quelle für das Neue Testament.
Zum ersten Male deutsch herausgegeben, im Zusammenhang der Apocrypha und der
Christologie überhaupt by D.-G. Volkmar
Source: Théologie et Philosophie, Vol. 5 (1872), pp. 503-509
Published by: Librairie Droz
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44348267
Accessed: 07-08-2023 13:41 +00:00

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THÉOLOGIE. 503

Il n'y aura pas, parmi eux, de fierté,


Et aucune oppression ne pourra s'exer

Telle sera la majesté du roi d'Israël


Que le Seigneur a choisi
Pour le préposer à la maison d'Israël,
Afin qu'il la dirigeât.
Ses discours sont affinés plus que l'or l
cp. Esa. 51, 16.)
Dans les assemblées il jugera les peup
Les tribus de ceux qui sont sanctifiés.
Ses paroles sont semblables aux parole
Au milieu des peuples sanctifiés. (Ps. 8

Bienheureux ceux qui naîtront en ces j


Pour voir le bonheur d'Israël dans rass
Ce bonheur que Dieu accordera !
Que Dieu se hâte d'exercer sa miséricor
Qu'il nous délivre de l'impureté d'enne
Le Seigneur lui-même est notre roi dè
H. V.

Dr Gustave Volkmar. - La prophétie et l'assomption


de Moïse1.

L'écrit apocryphe qui a pour titre Y Assomption de Moïse , a été, dès


le IIe siècle de l'ère chrétienne jusqu'au XIe, un ouvrage d'édification
apprécié dans l'église. Nous n'en possédions qu'un petit nombre de
fragments. A.- M. -Ceriani, conservateur de la bibliothèque ambroi-
sienne à Milan, en a découvert un exemplaire sur un palimpseste, et
l'a donné au public dans son recueil intitulé Monumenta sacra et pro-
fana . Sa publication renferme le premier tiers seulement de cet
apocryphe, constituant, il est vrai, la partie la plus importante de
l'ouvrage sous le nom de Prophétie ou Apocalypse de Moïse. Le manus-
crit publié par Ceriani remonte au "VIe siècle. C'est une traduction
latine, mais fort littérale, de l'original grec. L'auteur de l'épître de
Jude, ainsi que le rédacteur de la seconde de Pierre, ont puisé dans
cet apocryphe.

1 Mose Prophetie und Himmelfahrt , eine Quelle für das Neue Testament.
Zum ersten Male deutsch herausgegeben, im Zusammenhang der Apocrypha
und der Ghristologie überhaupt, von D.-G. Volkmar. 1 vol. 8° de 162 pag.

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504 BULLETIN.

Ces deux lettres canoniques ne


tolique. A cette époque, les faux
inconnus. D'après le verset 8 de
yeux un livre racontant la disp
corps de Moïse, et déjà connu de
d'Alexandrie (360), Œcumenius,E
contenu. C'est celui que Ceriani v
M. Volkmar en donne une trad
taire. L'apocryphe nous transpo
la terre. Il nous fait assister aux
à Josué son successeur. Le législ
et en langage prophétique l'hi
Malheureusement .l'ouvrage inco
meuse dispute.
A quelle date ce livre a-t-il été
il faut remarquer qu'au temps
avec une grande violence contre
sion était punie par le supplice
Adrien, de 135 à 138. Puis la pro
tyr de l'unité de Dieu, auquel e
Son nom évidemment mystérieux
équivaut au nombre de 431, qui
grand rabbin Akiba-(Rabon Akba
tation,il faut négliger la lettre i
suppression a lieu dans l'explicat
mystérieux de l'Apocalypse 666
a aussi été laissé de côté. Cette omission se retrouve aussi dans le
chiffre de Jean XXI, 6 (153) qui désigne, en vertu de là même méthode,
l'apôtre Pierre et ses partisans. (Simeon, fils de Jona, Céphas.)
Le Taxo de l'apocryphe est bien le fameux rabbin Akiba, le dernier
grand représentant du mosaïsme au milieu de cette persécution. Le
livre qui le mentionne n'a pu être écrit qu'après son martyre, c'est-
à-dire entre 136 et 138, ou l'an 137 après Jésus-Christ.
La prophétie de Moïse rappelle sur plus d'un point la prophétie
ďEsdras , cet autre écrit apocryphe, composé sous Néron, dans l'au-
tomne de l'an 97. Mais l'époque de celui qui nous occupe est évidem-
ment plus agitée. Les idées se sont modifiées. Ainsi la prophétie
d'Esdras signale encore l'attente du Messie, tandis que Y Assomption
n'en parle pas. Cette espérance n'a pas survécu à la chute de Bar-
Cocheba. Esdras espère encore que Jérusalem sera restaurée. Son

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THÉOLOGIE. 505

successeur désabusé accepte le titre d


Il ne croit plus à la possibilité du r
qu'on est transporté dans le second
La découverte de Ceriani est venue
nouveau ce que l'on savait du judaïs
tions qu'il eut à subir, des discussio
si périlleuse de la loi, du rôle d'Akib
d'un jugement exercé par Dieu sur l
Cet écrit, destiné à fortifier la foi
milieu des persécutions, a plus d'un
nisme primitif : comme les premiers
tion est un monothéiste très convai
martyre pour sa foi. Les chrétiens
divine de la loi, tout en refusant de
cérémonielles. C'est aussi là l'idée d
sous une forme qui lui est propre :
admise dans le ciel de l'éternité, da
teur du monde, une autre partie e
prophète rappelle l'ascension de Jé
éclatante justice, d'un soudain juge
dans cet écrit, est propre au christia
Et cependant l'auteur de notre apocr
sant, mais un ennemi de la croix,
fait aucune mention de Jésus-Chri
signe distinctif de la vraie adoratio
les judaïsants, qui pourtant n'avaie
Akiba, que notre apocryphe exalte
du rabbinisme de ce temps, était c
au christianisme. On lui attribue la
la divinité de la loi, rejette la résurr
neen (chrétien), au m n'a aucune part
glorifie un tel homme, ne serait-il
saire du Christ ? Mais il n'est pas t
grand courant des apocryphes et de
que chrétienne, ce qui est favorable
contraire. La séparation entre ce
avait commencé dès l'origine, ne d
que depuis la chute de Bar-Cocheb
La prophétie d'Esdras est encore fa
ďHénoch et Yassomption de Moïse l
C. R. 1872. 33

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506 BULLETIN.

Dressons un tableau chronolog


55-60 après J.-C. Paul et ses q
destination, l'élection de grâce
appliquée à Moïse (Gal. III, 19),
C'était là autant d'emprunts fa
binique de Gamaliel.
De la fin de 68 à janvier 69. L
trouvé sa vraie explication que
avec la Prophétie ď Esdras. Tou
un avenir prochain. Dans celle
est la persécution de Néron et
encore après cela un règne de
vénement du Christ glorifié.
73-110. Les trois évangiles de
calypse de Jean qui les précède
principal commentaire. On sen
l'influence de la Prophétie d'Esd
118-119. Epître de Barnabas. E
comme un produit de l'Esprit d
135. Le Pasteur d'Hermas ne pr
de Moïse . Dans cette apocalyps
l'évangile éternel.
138. Marcion rejette du christ
Bar-Cocheba est tombé depuis
nisme ont été jusqu'ici si étroite
devoir entraîner la perte de l'a
145. L'épître de Jude. L'aute
Prophétie de Moïse qui avait pa
noch, qui était de Tan 132. Il e
cratiensqui s'introduisaient dan
tituaient au Christ réel un Chr
s'élevaient contre la Seigneurie (
tament. L'auteur de l'épître de
Barnabas et d'Hermas, invoque
d'un écrit judaïque et hostile au
Mais qui est Fauteur de cette ép
et frère de Jacques. Cette derni
être prise au sens figuré et ne
charge, un évêque de Jérusalem
le siège episcopal de cette ville

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THÉOLOGIE. 507

cheba, par un Jude, et que Marc fut l


gée de ses éléments juifs après l'édit
s'était probablement retiré à Pella
Palestine, à la tête de sa communauté
de là qu'il écrivit son épître. Cette l
côté de celle de Polycarpe, parmi le
C'est par erreur qu'elle est devenue
150. Justin martyr parle des redou
contre les Juifs.
155. L'évangile de Jean renferm
(V, 43.) Le faux prophète juif a cont
tive de la lumière et des ténèbres qu
175. Un recueil d'écrits sacrés se f
vraie gnose est ajouté aux autres
sentir de conserver à Pierre sa sup
unie, à l'imitation des apocalypses
l'une le chef de la révolte contre D
de la fidélité à la loi. (Akiba.)
180. Un chrétien catholique écrit la
le but de recommander la collection,
d' Hénoch et Yassomption de Moïse ét
vain ne les cite pas directement et a
On a cherché à montrer que la Pro
dans le premier siècle. C'est ce qu'on
collaborateur Gutschmid, qui n'ont
tement à la tradition canonique.
Ils objectent à nos vues que la dest
n'est pas mentionnée, ce qui serait in
Mais elle ne l'est pas davantage dan
les épîtres de Paul à Timothée et à T
catastrophe. La Prophétie d' Esdras
borne à de simples allusions.
Hilgenfeld a fait remarquer que l'em
aux yeux de l'auteur un lieu saint, c
où le temple aurait été détruit. Mai
conservé pour les Juifs un caractèr
lui-même eut été renversé. par Néb
relevé. Il en est encore de même act
Les adversaires de notre manière d
raisons suffisantes, que Paul (Gal.

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508 BULLETIN.

8, 25 et suiv., etc.), l'auteur de l


des évangiles (MarcX, 19; Math
première épître de Clément, on
Moïse ; mais ils n'ont pas réuss
invoquent s'expliquent tout n
sources.

Le docteur Jos. Langen, professeur au séminaire catholique


Bonn, a reconnu avec nous dans 6on ouvrage récent (Le judaïsm
Palestine à l'époque de Christ ) que l'auteur de Y Assomption de M
un juif hostile au christianisme, avait évidemment écrit son ou
dans une époque fort agitée. Seulement, dans sa fidélité aux tradit
de l'église, il le place en l'an 75 après J.-C., peu après la première
du temple et de la ville. Il écarte un passage renfermant une d
chronologique importante, sous prétexte que ce passage est in
plet et mutilé. Langen donne aussi une explication inadmissible
persécution de la Prophétie de Moïse, où les confesseurs de la ci
cision étaient punis par le supplice de la croix, quand il affirm
ce supplice, qui ne fut pas appliqué vers l'an 70, pouvait cepen
aisément être prévu, les Romains sachant déjà alors fort bien à
degré les intérêts religieux et les intérêts nationaux étaient con
dus chez les Juifs. Mais ce n'est que depuis Trajan et Adrien q
Rome comprit l'importance qu'avaient, comme racine du sentim
religieux et point de départ de l'opposition politique, l'attachem
à la loi et le fait de la circoncision, qui lui servait du symbole
Langen interprète le mot Taxo dans le sens d'un futur grec (deTáo-c
traduction de l'hébreu aaroc , j'établirai. Mais on ne voit dans
livre aucune trace d'un original hébreu. Puis comment se fait-
Langen, qui placs la Prophétie ďEsdras en l'an 97 après J.-C., as
à la Prophétie de Moïse la date indiquée ci-dessus, puisque ce de
écrit renferme une réminiscence de l'autre?
Langen reconnaît, non sans raison, une peinture malveillante
chrétiens dans ces mots de l'apocryphe « des hommes trompeurs
pies, nuisibles ( pestilentiosi ), qui se disent justes. > Mais peut-il e
quer, dans son point de vue catholique, qu'un «apôtre» ait acco
une valeur historique à un livre si évidemment hostile au chr
nisme ?

Dans une nouvelle étude de la question publiée dans Y Indicateur


scientifique de Göttingue, le Dr Ewald a maintenu à peu près ses con-
clusions précédentes. D'après lui, l'épître de Jude a été composée au
plus tard de l'an 45 à l'an 80 après Christ. La Prophétie de Moïse, qui

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THÉOLOGIE. 509

était répandue à cette époque et bien c


vait remonter à 65 ans environ, à l'ép
Judas Gaulonite, étouffé l'an 6 après J
Ainsi, pour résumer , les théologiens d
en faveur du canon, ont fait tous leurs
mier siècle de notre ère cet écrit, qui
épîtres du Nouveau Testament. Mais, e
tres les résultats qu'ils ont obtenus, o
différentes. Ainsi, une partie du Nouv
Jude et de Pierre (II), n'a pu être écri
siècle.
Les apocryphes de l'Ancien Testamen
général comme la littérature nationale
ligieux de Rome. Le livre de Sirach et
qui, ainsi que ceux de Jouas et de Dan
tent de l'époque des Séleucides ou des
tion à cette règle.
L'idée d'un Christ céleste, étrangère
chez les juifs à la suite de l'activité d
résurrection.
Les apocryphes constituent un des élé
la question christologique.
Si l'on veut bien comprendre les livr
faut les comparer aux écrits contempo
phes de l'Ancien Testament et aux Pè
tholique, que la Réforme a accepté, est
tenable, de l'ancienne église episcopale

J.-F. Clarke. Dix grandes religions, essai de théologie


COMPARÉE 4.

Ce livre, de cinq cents pages, est le fruit de la lecture d'environ


deux cents ouvrages publiés en Allemagne, en France et en Angle-
terre, dont l'auteur nous fournit la liste. Ces données multiples de la
science sont appréciées à la lumière de deux grands principes qui
sont, selon le Dr Clarke, à la base de la philosophie des religions. Le
premier c'est que « Dieu éclaire de quelque inspiration tout homme

1 Ten great Religions : an essay in comparative Theology. By James Freeman


Clarke. Pp. 528. Boston ; 1871.

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