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Diocèse d’Avignon
« L’homme, être en quête de Dieu »
3ème week-end, 28-29 janvier
Et il arriva, pendant que lui était priant quelque part, quand il eut fini, un de ses disciples lui
dit : "Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean l'a appris à ses disciples."
Or il leur dit :"Quand vous priez, dites
Père
Sanctifié soit ton nom
Vienne ton règne
Notre pain quotidien donne-nous chaque jour
Et remets-nous nos péchés, car nous aussi remettons à tout homme qui nous doit
Et ne nous fais pas entrer en tentation."
Et il leur dit
"Qui d'entre vous aura un ami et ira chez lui au milieu de la nuit et lui dira :"Ami, prête-moi
trois pains puisqu'un ami à moi m'est arrivé de voyage et je n'ai rien à lui servir."
Et celui-ci de l'intérieur répondra : "Ne me tracasse pas, déjà la porte est fermée, et mes
enfants et moi sont au lit. Je ne peux pas me lever et te donner."
Je vous dis, même si s'étant levé, il ne lui donne pas du fait qu'il est son ami ; s'étant
réveillé, du fait de son sans-gêne, il lui donnera ce dont il a besoin.
Or quel père d'entre vous, auquel le fils demandera un poisson, lui accordera-t-il au lieu du
poisson un serpent ?
Ou aussi, auquel il demandera un œuf, lui accordera-t-il un scorpion ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner des dons qui sont bons,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui lui demandent."
1
Dans son évangile, Luc nous fait souvent regarder Jésus en prière, par 13 fois ; une prière
silencieuse ou exprimée, entre autres :
Lors du baptême, 3,21
Avant de choisir ses apôtres, 6 12
Au Mont des Oliviers, 22,41
Sur la croix, 23,34 ; 46
Au chapitre 9, il a montré l'effet de la prière ; alors que Jésus avait pris avec lui Pierre, Jean
et Jacques pour s'en aller prier sur la montagne, ceux-ci furent les témoins de son face à face
avec Dieu, les témoins de sa vivante relation avec son Père, c'est pourquoi ils ont vu Jésus
transfiguré. Ils ont contemplé la lumineuse présence de Dieu flamboyer sur le visage de
Jésus et irradier tout son être. Ensuite, lors du retour de mission des 72 disciples Luc nous a
fait entendre le contenu de la prière, la joie et l'action de grâces qui jaillissent du cœur de
Jésus : "Je te bénis, Père Seigneur du ciel et de la terre…» (10,17), Ici, Luc raconte
comment, répondant à la demande d’un disciple, Jésus leur partage sa prière de Fils.
Cette indication, tout indéterminée qu'elle soit, nous est précieuse. Puisque Luc ne dit
pas où Jésus prie, c'est que l'endroit n'est pas primordial ; la scène ne se passe donc ni au
Temple, ni dans une synagogue qui sont les lieux habituels où prie le peuple juif ; ni au
désert, ni sur la montagne où ont eu lieu tant de rencontres mémorables avec Dieu, depuis
Moïse jusqu'à Jésus lui-même au jour de sa Transfiguration. Jésus ne choisit pas un endroit
privilégié, sacré, il prie n'importe où, car en tout lieu Dieu est présent, accessible à l'homme,
partout et sans cesse le Fils est proche du Père.
Cette précision maintenant retient notre attention ! Lorsque Jésus était en prière, tout
entier engagé dans sa relation avec Dieu, les disciples l'ont sans doute regardé, contemplé ;
attentifs à son attitude qui rendait comme tangible son lien avec Dieu. Sentent-ils
confusément l'intensité particulière, la valeur infinie de sa prière ? Observant, admirant Jésus
en prière, les disciples aspirent à la partager, ils désirent prier comme Jésus, avoir part à sa
prière ; d'où la demande, à la fin de la prière, de "l'un des disciples" qui prend la parole au
nom de tous, pour exprimer leur désir commun : "Apprends-nous à prier comme Jean
l'appris à ses disciples".
Certes des prières, la Bible, la liturgie synagogale leur en offre beaucoup : prière
personnelle comme celle de Salomon ou prière du peuple transmise par le prophète Michée ;
prière d'homme ou de femme, de Moïse ou d'Esther et prière du couple Tobie et Sarra 1;
supplication ou bénédiction, appels au secours et cris de foi…Chaque geste, chaque moment
de la journée et la vie entière d'un juif sont accompagnés de prières. Les disciples les
connaissent, mais ils ont conscience, comme Paul, de ne pas prier comme il faut 2; d'autre
part, ils savent que Jean le Baptiste a appris à ses disciples à prier et ils souhaitent que Jésus
fasse de même. Sans doute, désirent-ils autre chose que des mots nouveaux ; ils ont soif
1
1 R 8,22 – Mi 7,18 – Ex 33,12 – Est 4,17 – Tb 8,5.
2
Ro 8,26
2
d'entrer dans la prière d'un autre - Jean Baptiste ou Jésus – dans le prolongement de leur
prière ; ils demandent d'entrer dans la relation personnelle de Jean ou de Jésus avec Dieu,
parce qu'ils la jugent meilleure et plus forte que celle qu'ils entretiennent eux-mêmes.
Cette prière reçue en commun serait caractéristique de leur groupe et mieux encore, elle
lui donnerait son identité, son unité ; en reliant les membres les uns aux autres et le groupe à
Dieu la prière forgerait leur communauté.
Après Jean Baptiste, Jésus entend leur désir et y répond.
Jésus n'élabore aucune explication sur la manière de prier, il ne leur donne pas une
leçon de prière ; il les fait prier, il les met en prière en priant devant eux. Remarquons que les
paroles que Jésus prononce ne sont pas neuves ; elles appartiennent au trésor de la prière de
son peuple (cf. encadré). Pourtant, quelque chose de neuf advient ; Jésus les renouvelle en
les faisant siennes, il leur communique ce qui habite l'intime de son cœur. En donnant à ses
disciples les mots de sa prière, Jésus les introduit dans le mouvement de sa propre prière, il
les emporte dans son mouvement vers le Père et les fait entrer dans sa relation filiale.
Abinu Malkenu:
"Notre père, notre roi".
3
"…Père"
3
Jeremias, Les Paroles de Jésus
4
La communauté chrétienne primitive n'aurait pas eu l'audace d'invoquer Dieu ainsi, car
cette façon de s'adresser à Dieu pouvait paraître, aux oreilles des Juifs, trop intime et trop
peu déférente, si Jésus "qui ne pouvait avoir de tels scrupules" ne lui avait pas enseigné à le
dire. Aujourd'hui encore, nous osons dire ce que Jésus nous a appris.
Les mots connus sont comme de vieilles outres que le vin nouveau de la prière fait
éclater ; ces mots, dans la bouche de Jésus, sont bien une prière nouvelle, la prière de la
Nouvelle Alliance que nous recevons de lui; il nous faut la présence du Fils pour nous
l'apprendre.
Quant aux demandes qui suivent, qu'elles concernent Dieu lui-même, son nom et son
règne ou qu'elles expriment les besoins des hommes (pain – pardon - force dans la tentation),
elles sont toutes à relier à ce titre initial de Père, dans son acception la plus intime et la plus
confiante.
5
Psaume 8,3
6
Lc 10,21 Tu as caché ces choses aux sages et tu les as révélées aux enfants
7
Lc 12,30
6
Le nom de Père donné à Dieu autorise les demandes qui lui sont adressées ; celles-ci
s'enchaînent, s'appellent l'une l'autre, liant inséparablement ce qui revient à Dieu aux besoins
des hommes. Et Jésus demande en notre nom le pain qui nous est nécessaire. Or, au chapitre
suivant, Jésus recommande de ne pas s'inquiéter de la nourriture : "Ne cherchez pas ce que
vous mangerez" (12,22). Il n'y a là qu’une apparence de contradiction ; en effet, au chapitre
12, le souci de la nourriture est situé à sa juste place par rapport à la recherche du Royaume
et dans le Notre Père, la demande du Royaume entraîne la demande du pain. La mention du
Royaume, ici et là, jette une lumière nouvelle sur la réalité du pain : celui-ci reste le fruit de
la terre et du travail des hommes mais il doit être regardé comme le don de Dieu, le don qui
résume tous les autres, le don qui condense tous les bienfaits de Dieu8 .
Le plus important est la venue du Royaume et sa recherche, ce qui n'annule et ne
diminue en rien la nécessité du pain ; et justement, lorsque l'homme travaille pour plus de
justice, de paix et de fraternité, lorsque l'homme œuvre en vue du Royaume que Dieu fait
venir et croître, le besoin de pain est pris en compte dans ce travail, et le partage du pain y
trouve nécessairement sa place.
Dans le Royaume de Dieu, tous les fils reçoivent la part de pain qui leur est
indispensable. Aussi Jésus nous apprend-il à demander chaque jour le pain, pour nous
conduire à reconnaître dans ce pain, symbole de tout ce qui fait vivre, un don de Dieu, le don
du Père à ses fils, en même temps qu'un pain communautaire, un pain nécessaire pour
construire la fraternité.
A la table du Royaume, à la table du Père, ce pain demandé ensemble, ce pain que le
Père partage à tous ses enfants, fait de nous des fils et nous rend frères. Telle est l'efficacité
du don de Dieu.
De quel pain s’agit-il ? Voyons les différentes traductions trouvées dans les Bibles :
Notre pain de demain, donne-le-nous aujourd’hui
Notre pain quotidien donne-nous chaque jour
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Ajoutons encore que cette demande nous met sur le chemin du Magnificat ; elle nous
conduit à nous reconnaître comme l'affamé que Dieu comble de biens ; et, dans la ligne des
Béatitudes, à accepter d'être le pauvre, heureux d'attendre avec confiance le pain que Dieu
son Père lui donnera.
8
C'est le sens du psaume 136,25 dans lequel la litanie des merveilles de Dieu, de la création à l'entrée en Terre Promise, s'achève
en un dernier don : "à toute chair il donne le pain."
7
Après le pain, voilà que le pardon est demandé à notre Père car, comme le pain, le
pardon refait nos forces ! Jésus le sait, lui qui est venu proclamer et apporter le pardon de
Dieu.9 Le fils prodigue qui se meurt de faim (il n’a pas de pain), va vers son père en
reconnaissant son péché.
Jésus est venu avec le pardon libérateur ; il le dit dès sa première prédication dans la
synagogue de Nazareth, reprise au livre d'Isaïe 10. Ensuite lors de sa première action publique
en faveur du paralytique, il lui dit :"tes péchés sont pardonnés".11
Jésus est mort en confiant au Père ce pardon qui remplit son cœur et c'est sa dernière
parole : "Père, pardonne leur…" Jésus Ressuscité, enfin, est revenu porteur du pardon, un
pardon sans limites, offert à tous les hommes et qu'il appelle ses disciples à annoncer parmi
toutes les nations12.
Entre temps, Jésus a mis en scène le pardon dans les paraboles de la miséricorde ; il a
dit la joie du Père qui aime pardonner et qui invite à fêter le retour du pécheur pardonné, que
celui-ci soit brebis retrouvée ou fils revenu.
Au cœur de la mission de Jésus, le pardon est aussi le signe du Père, comme déjà dans
le Premier Testament, il caractérisait Dieu, le Dieu libérateur et miséricordieux. A la suite de
Jérémie qui a désigné le pardon comme signe de reconnaissance du Seigneur Dieu, le signe
de la Nouvelle Alliance :" Tous me connaîtront parce que je vais pardonner" (31,34), Jésus
n'a cessé de révéler ce Père des miséricordes ; c'est bien au pardon redonné à l'infini que
nous découvrons que Dieu est Père.
Jésus nous apprend à demander à Dieu de faire resplendir le pardon qui est sa plus
grande œuvre, la merveille de son amour ; le pardon que Dieu se plait à donner.
Pour éclairer cette expression, revenons au discours qui suit les Béatitudes, dans lequel
Jésus dit : "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux…pardonnez et vous
serez pardonnés" (6,36-37). Il y a dans cette formule une logique – un ordre - qui nous
convient car il nous est demandé d'agir comme le Père, de lui ressembler avant de recevoir
son pardon. Alors que la phrase de la prière de Jésus nous déconcerte en nous faisant
entendre : " Pardonne-nous comme nous pardonnons". Certes le pardon de Dieu est mis à la
première place, mais qu'en est-il de la suite ?
Il est impossible et dérisoire que nous nous donnions en exemple à Dieu ; l'expression
"comme nous pardonnons" n'est donc pas une comparaison encore moins une condition, une
transaction. Parce qu'elle indique une réalité effective, indubitable : "nous remettons » ; elle
implique une nécessité, une exigence, un impératif à observer.
Cependant, nous avons, dans un premier temps, scindé, décomposé la phrase de la
prière ; il nous faut maintenant retrouver l'unité de son mouvement :
"Remets-nous nos péchés, car nous aussi remettons à tout homme qui nous doit"
9
« Pain et pardon sont les deux grands dons du salut » J.Jeremias
10
Lc 4,18 L’Esprit du Seigneur est sur moi ; il m’a consacré pour annoncer la bonne nouvelle du pardon
11
Lc 5,20
12
Lc 24,47Il est écrit que seraient proclamés en son nom conversion et pardon des péchés à tous les hommes.
8
Demander le pardon est la démarche primordiale, fondamentale : nous nous reconnaissons
pécheurs et appelons le pardon –" pardonne-nous ’’ ; cependant, de ce pardon reçu, s'ensuit
une conséquence, qui semble naturelle au dire de Jésus – "nous pardonnons". La demande de
pardon nous situe à notre juste place devant Dieu, de pécheurs pardonnés et l'exigence du
pardon dit notre responsabilité par rapport aux autres. Il y a donc entre le pardon reçu et le
pardon à donner une parenté, une continuité –celle de la Source et de l’eau. Le pardon
vraiment demandé et profondément accueilli contient en lui-même un dynamisme, une
puissance de pardon.
Le comportement du fils aîné dans la parabole du Père miséricordieux est le contre-
exemple de l'affirmation précédente. Ce fils, campé dans sa justice, assuré de sa fidélité,
ignore qu'il a besoin d'être pardonné, aussi se montre-t-il incapable d'accueillir son jeune
frère et de lui pardonner ses errances.
Frères de Jésus, véritable Fils aîné, celui-ci nous associe à sa tâche d'annonceur du
pardon ; confiants, heureux d'être pardonnés nous-mêmes, nous rendons témoignage à ce
pardon en pardonnant à notre tour. Pardonner est notre premier devoir pour être à l’image de
Dieu : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (6, 36)
Et fils du même Père… dans cette prière la demande du pardon complète celle du pain.
Pardon et pain sont signes du Père ; le pardon fraternel qui découle du pardon premier est
aussi le signe de son Règne. A la table du Père où les fils partagent le pain, ils échangent le
pardon. Le cœur qui se nourrit des pardons renouvelés laisse déborder ce pardon sur ses
frères.
10
Jésus nous apprend à demander comme il faut, comme il le fait lui-même ; la prière qu'il
nous donne nous met en marche avec lui, pour travailler comme lui au Royaume de Dieu,
pour bâtir la fraternité qu'il a vécue. Sur ce chemin d'Exode vers le bel avenir que Dieu notre
Père ébauche pour nous, la tentation souvent nous assaille, elle brise notre élan ; c'est alors
que la foi reçue du Père, la foi accrue, transfigurée par Jésus nous soutient pour repartir.
Paraboles et commandements
La réponse à la question posée à Jésus par ses disciples se prolonge par deux paraboles
que sépare une série d'injonctions. Le tout, situé ici, fonde la possibilité de la prière et la
justifie. Les paraboles se ressemblent ; les phrases liminaires ont la même composition : "qui
d'entre vous aura un ami" correspond à "quel père d'entre vous (aura) un fils". Les situations
évoquées sont comparables : un souhait exprimé se trouve comblé - trois pains ou un poisson
et un œuf. Dans les deux cas, la conclusion tirée par Jésus comporte un paradoxe : l'ami
donne à cause du "sans-gêne" et le père donne malgré qu'il soit "mauvais"… Le don est bien
réel en dépit de l'imperfection soit de la motivation, soit du donateur. Ces comparaisons
contiennent une grande et bonne nouvelle : notre attitude humaine peut être une parabole de
celle de Dieu. Entre notre agir et celui de Dieu il n'y a pas d'incompatibilité, pas
11
d’hétérogénéité ; mieux encore notre manière d'agir peut nous permettre de découvrir la
manière de Dieu. Il est seulement incontestable que ce que nous faisons petitement, à cause
de notre imperfection, Dieu, Lui, est capable de le faire infiniment, à la perfection.
Bonne nouvelle aussi au sujet de Dieu ; voyons-la, comme un négatif de photo, dans ce
que Jésus dit de nous : "Vous qui êtes mauvais" ! Comment nous étonner de cette déclaration
de Jésus alors qu'il a refusé, pour lui-même, le qualificatif de "bon" : "personne n'est bon
sinon Dieu seul" (18,19). Non, Jésus ne soutient pas une vision pessimiste de l’homme ; à
travers nous, il porte un beau regard sur Dieu qui seul est parfaitement bon,"excellent"14.
Jésus affirme ici la seule bonté de Dieu, l'Unique donateur.
"Combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui lui demandent."
L'homme est capable d'imiter Dieu puisqu'il lui ressemble. Nous pouvons donner à nos
amis, à nos enfants des dons qui sont bons, des dons qui font vivre, ni scorpions ni serpents
qui mènent à la mort. A côté de ces dons qui sont bons mais limités, il y a le don qui contient
tous les biens nécessaires à l'homme, le Don des dons qu'est l'Esprit Saint.
Et nous pouvons revenir à l'oracle d'Ezéchiel qui a éclairé le début de ce parcours :
"Je sanctifierai mon grand nom…
je vous purifierai de vos souillures
je répandrai sur vous mon esprit"
Il nous permet de dire maintenant que l'Esprit Saint est le don par lequel Dieu
accomplit toutes ses promesses. Jésus peut nous prescrire de demander, de chercher, de
frapper ; ces sentences expriment la confiance qui habite son cœur et peut animer notre
prière. Nous pouvons prier sans crainte d'être importun, avec la certitude d'être entendu et
exaucé. Notre prière peut être constante, insistante, infatigable. Notre Dieu est le Dieu fidèle,
la tendresse de notre Père est inlassable.
14
Lc 6,35
12