Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Contact : ddoc-thesesexercice-contact@univ-lorraine.fr
LIENS
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRUGIE DENTAIRE
Présentée et soutenue publiquement le : 03/07/2020
par
Apolline Durand
Née le 28/09/1993 à Laxou (54)
Composition du jury :
1
« Par délibération en date du 11 décembre 1972, la Faculté de
Chirurgie Dentaire a arrêté que les opinions émises dans les
dissertations qui lui seront présentées doivent être considérées
comme propre à leurs auteurs et qu’elle n’entend leur donner aucune
approbation ni improbation »
2
Président : Professeur Pierre MUTZENHARDT Doyen : Professeur Jean-Marc MARTRETTE
Vice-Doyens : Dr Céline CLEMENT – Dr Rémy BALTHAZARD – Dr Anne-Sophie VAILLANT
Membres Honoraires : Dr L. BABEL – Pr. S. DURIVAUX – Pr A. FONTAINE – Pr G. JACQUART – Pr D. ROZENCWEIG - Pr ARTIS - Pr M. VIVIER
3
REMERCIEMENTS
4
A notre président du jury et directeur de thèse,
Monsieur le Professeur Jean-Marc MARTRETTE
Docteur en chirurgie dentaire
Docteur en sciences pharmacologiques
Spécialiste qualifié en médecine bucco-dentaire
Habilité à diriger des recherches
Professeur des Universités-Praticien Hospitalier
Doyen de la faculté d’odontologie de Lorraine
Chevalier des palmes académiques
5
A notre codirecteur,
Monsieur le Docteur Bart VANDE VANNET
Docteur en chirurgie dentaire (DDS)
Docteur en sciences dentaires (PhD)
Spécialiste qualifié en orthopédie dento-faciale (MScOrth)
Habilité à diriger des recherches (HDR)
Maître de conférences des Universités – Praticien Hospitalier
Responsable de la Sous-section : Orthopédie dento-faciale
6
A notre juge,
Monsieur le Docteur Jacques SCHOUVER
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur en Sciences Odontologiques
Maître de Conférences des Universités - Praticien Hospitalier
Sous-section : Prothèses
7
A notre juge,
Monsieur le Professeur Pascal AMBROSINI
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur de l’Université Henri Poincaré Nancy I
Habilité à diriger des recherches
Professeur des Universités-Praticien Hospitalier
Responsable de la sous-section : Parodontologie
Vous nous avez fait le plaisir de bien vouloir prendre part à notre jury.
Nous vous remercions pour votre sympathie et votre pédagogie tout au long de nos
études.
Veuillez trouver ici le témoignage de notre estime et de notre sincère
reconnaissance.
8
A notre juge,
9
Sommaire
• Introduction
• Tubes ou bagues : avantages et inconvénients
-Etat des lieux
-Avantages et inconvénients pour le praticien
Habitudes
Rapport coût/efficacité
-Avantages et inconvénients pour le patient
Age et sexe
Risque infectieux
Risque parodontal
Risque carieux
Anomalie de structure dentaire
Stade d’évolution dentaire, possibilités d’isolation et d’accès
Contraintes occlusales
Confort
-Indications selon le plan de traitement
Traitement sans chirurgie
Traitement ortho-chirurgical
• Comment optimiser le collage et le scellement
-Le collage des attaches
Préparation avant collage : mordançage, micro-abrasion, utilisation d’un silane ?
Quelle colle ?
Technique de collage : directe ou indirecte ?
Influence de la morphologie de l’attache
Cas particulier : le collage d’attaches linguales
-Le scellement des bagues
Indications, avantages et inconvénients de la pose d’élastiques séparateurs
Quel ciment ?
Traitement de l’intrados de la bague
Mise en place de la bague
• Tableau récapitulatif
• Conclusion
• Bibliographie
10
Tables des illustrations
Figure 1 Comparaison du stock de bagues nécessaire pour une 16 par rapport au stock de
tubes (document personnel) ............................................................................................................. 16
Figure 2 Conduite à tenir avant pose de bagues, pose d’élastiques séparateurs, débaguage,
chez un patient à risque..................................................................................................................... 24
Figure 3 Radiographie intra-orale objectivant une perte osseuse importante à l'endroit où un
élastique séparateur a été oublié (entre la 1ère et la deuxième molaires) (Nettem et al.,
2012) ..................................................................................................................................................... 29
Figure 4 Bonnes pratiques de collage pour limiter le risque carieux tout en conservant une
bonne résistance au collage. Source des images : documents personnels ............................. 40
Figure 5 Bonnes pratiques de scellement d'une bague pour limiter le risque carieux tout en
conservant une bonne résistance au descellement. Source des images : documents
personnels ........................................................................................................................................... 42
Figure 6 Photographie endobuccale d'un patient atteint d'amélogenèse imparfaite, document
personnel ............................................................................................................................................. 44
Figure 7 Photographies endobuccales d'une patiente atteinte de MIH, les flèches indiquent
des zones d’hypominéralisation (documents personnels) ........................................................... 45
Figure 8 Photographie endobuccale d'une patiente (12 ans) atteinte de dentinogenèse
imparfaite (document personnel) ..................................................................................................... 45
Figure 9 Photographie endobuccale d'un patient du CHU de Nancy atteint de fluorose
dentaire ................................................................................................................................................ 46
Figure 10 Molaires présentant une anomalie de structure : tube ou bague ? ........................... 47
Figure 11 Les crêtes marginales de la deuxième molaire ne sont pas alignées ou nivelées
avec les crêtes marginales du reste de l'arcade. Source (Andreasen, 1986)........................... 48
Figure 12 Vue endobuccale vestibulaire d'un demi tube sur 47 (document personnel) .......... 48
Figure 13 Cales molaires en compomère pour éviter le contact entre la cuspide de 15 et
l’ailette distale de l’attache de 45 (documents personnels). ........................................................ 49
Figure 14 Espace laissé par une bague en mésial de 16 à la dépose de l'appareil (document
personnel) ............................................................................................................................................ 50
Figure 15 Radiographie objectivant la présence d'un tube projeté dans le pharynx (source
(Godoy et al., 2011)) .......................................................................................................................... 51
Figure 16 Coupe longitudinale d'un assemblage collé (B: bracket, C : colle, S : substrat)
(Hitmi et al., 2002) .............................................................................................................................. 54
Figure 17 Assemblage d'une attache collée en technique indirect (Hitmi, 2012) ..................... 54
Figure 18 Vue au microscope électronique à balayage d’une surface d’émail mordancé avec
H3PO4 à 37 % 30s (van Waveren Hogervorst et al., 2000) ........................................................ 55
Figure 19 Vue au microscope éclectronique à balayage d'une surface amélaire sablée avec
des particules d'oxyde d'alumine à 50 µm à une pression de 0,1 MPa pendant 1 seconde
(van Waveren Hogervorst et al., 2000) ........................................................................................... 59
Figure 20 Tubes molaires personnalisés (source (Sharma et al., 2014)).................................. 69
Figure 21 Deux exemples d'insertion d'un séparateur élastomérique (Proffit et al., 2014) .... 70
Figure 22 Exemple d'insertion et désinsertion d'un séparateur métal (Proffit et al., 2014) ..... 71
11
Tables des tableaux
12
Table des abréviations
13
1. Introduction
14
2. Tubes ou bagues : avantages et inconvénients
Après plus de cinquante ans de recul sur le collage en orthodontie, une étude des
pratiques aux Etats-Unis atteste du déclin de la mise en place de bagues au profit du
collage. Les premières molaires maxillaires ne sont plus baguées que par moins d’un
tiers des orthodontistes nord-américains et leur collage a doublé entre 2011 et 2017,
à l’exception des deuxièmes molaires maxillaires. Le pourcentage médian d’échec de
collage représente 5% des attaches vestibulaires collées. Ces observations sont
corrélées avec la diminution très nette de l’utilisation de forces extra-orales, et les
échecs de collage observés sont principalement liés à une erreur dans le protocole, et
non au système de collage utilisé (Keim et al. 2014; Graber et al. 2016).
2.2.1. Habitudes
Dans une étude de 1999, il a été montré que l’opérateur constitue une variable ayant
un impact sur le taux de succès de collage des tubes, en comparant des praticiens
ayant une expérience similaire. L’étude suppose que c’est la hauteur à laquelle est
collée l’attache et la façon dont elle est préencollée, qui expliquent ces différences en
termes de taux de réussite (Millett et al. 1999). Une autre étude, qui a comparé les
taux de survie et d’échecs à l’échelle globale du multi-attache, a observé entre ses
deux opérateurs un taux de survie des attaches statistiquement différent entre les deux
opérateurs malgré un protocole stricte, alors que la différence en termes de taux
d’échec observés était statistiquement non significative. Les chercheurs expliquent les
différences observées par le comportement du patient qui motiverait plus ou moins le
praticien au respect du protocole (Hitmi et al. 2001).
15
2.2.2. Rapport coût/efficacité
Acquérir un taux d’échec de collage le plus bas possible devrait être une des priorités
du praticien (Graber et al. 2016). En effet, replacer une attache perturbe l’organisation
du cabinet, est chronophage et coûteux. C’est l’un des principaux facteurs en cause
lors d’un traitement qui s’allonge (Beckwith et al. 1999). Le retard que prend le
traitement représente un coût et a un impact social sur la qualité de vie des patients.
Les bagues scellées avec un ciment verre-ionomère sont plus rétentives que les tubes
qui observent plus de décollements (Millett et al. 2017) : le risque de décollement pour
un tube étant 2,30 fois supérieur (57%) que pour une bague (25%). En termes de coût-
efficacité les bagues semblent donc plus avantageuses. Cependant, le rendez-vous
de pose des séparateurs qu’elles imposent avant le rendez-vous de scellement
représente lui aussi du temps et donc un certain coût.
Le stockage s’avère beaucoup plus fastidieux pour les bagues, qui nécessitent de
présenter une multitude de tailles pour s’adapter à chaque patient. Contrairement aux
tubes qui sont les mêmes pour tous. En termes de stockage, les tubes s’avèrent donc
plus avantageux.
16
Avantages et Tube Bague
Inconvénients
Taux d’échec 57% 25%
Mise en place Rapide Séparateurs
obligatoires + choix
taille
Stockage Simple (1 taille) Complexe
(nombreuses
tailles)
Tableau 1 Avantages et inconvénients des tubes et bagues en termes de rapport
coût/efficacité
La plupart des études s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’influence du sexe sur le taux
de décollement des attaches (Millett et al. 1999; Hitmi et al. 2001)
17
infectieuse n’est, dans la plupart des cas, pas attribuée à un acte dentaire (Dajani et
al. 1997).
Cette bactériémie, qui n’aura pas d’incidence clinique chez un patient sain, peut
s’avérer dangereuse chez certains patients (AFFSAPS 2011).
18
séparateurs, de bagues ou le débaguage (Erverdi et al. 1999, 2000; Lucas et al. 2002;
Burden et al. 2004) sont fréquemment impliquées dans la survenue d’une endocardite,
notamment les staphylocoques coagulase negative et la famille des streptocoques
(McCartney 1992).
La prévalence de survenue des bactériémies est plus élevée lors de la mise en place
des bagues que lors du débaguage selon la littérature (ce qui peut probablement être
expliqué par la fusion du ciment dans le sulcus, ciment préalablement en contact avec
les bactéries présentes sur la surface dentaire).
19
Auteur Année Actes concernés % patients Population Population Remarques
et présentant une étudiée bactérienne
journal bactériémie identifiée
de détectée en
publica postopératoire
tion
Erverdi 2001 Baguage et 2,5 40 jeunes Non étudiée Actes réalisés après
(Erverdi et Angle débaguage adultes avec administration d’un bain
al. 2001) Orthod indice de plaque de bouche à la
et indice chlorhexidine 0,2%
gingival faible
Lors de la mise en place des bagues et le débaguage, quelles précautions doit prendre
le praticien ?
D’abord, il doit déterminer le risque du patient : il faut distinguer d’une part les patients
sains chez qui une bactériémie suivant une manipulation de la gencive n’aura pas
d’incidence clinique, et d’autre part les patients à risque chez qui une bactériémie peut
être préjudiciable. Dans cette dernière catégorie, sont distingués : les patients
immunodéprimés et les patients à haut risque d’endocardite infectieuse. Le patient
immunodéprimé est selon les recommandations actuelles, un patient qui, en l’absence
de critères objectifs, biologiques ou cliniques, permettant d’évaluer le risque infectieux,
a été classé dans cette catégorie par le praticien en discussion avec les médecins
concernés. Le patient à haut risque d’endocardite infectieuse est un patient présentant
une cardiopathie définie comme étant à haut risque d’endocardite infectieuse, c’est-à-
dire :
20
• Patient porteur d’une prothèse valvulaire (mécanique ou bioprothèse) ou d’un
matériel étranger pour une chirurgie valvulaire conservatrice (anneau
prothétique…)
• Antécédent d’endocardite infectieuse
• Cardiopathie congénitale cyanogène :
- non opérée ou dérivation chirurgicale pulmonaire-systémique,
- opérée, mais présentant un shunt résiduel,
- opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou
transcutanée, sans fuite résiduelle, seulement dans les 6 mois suivant la mise en
place,
- opérée avec mise en place d’un matériel prothétique par voie chirurgicale ou
transcutanée avec shunt résiduel. (AFFSAPS 2011)
21
médical. Elle doit permettre au patient de prendre la décision d’accepter ou de
refuser le traitement, sachant que le praticien a un rôle de conseil et doit indiquer
et expliquer sa préférence au patient. « L’information, tenant compte de santé
connu du patient, doit porter sur son état bucco-dentaire et sur tous les types
d’actes envisagés ou réalisés ». Par exemple pour la mise en place de bagues, il
conviendra donc d’informer le patient sur ce qui motive le choix de la mise en place
de bagues plutôt que d’attaches avec les avantages et les risques liés à la pose et
à la dépose ainsi qu’à la pose de séparateurs si elle est envisagée ; il sera aussi
discuté avec lui la balance bénéfice/risque de la prescription d’une
antibioprophylaxie ; et le patient sera informé sur son état bucco-dentaire et
l’importance d’une hygiène rigoureuse.
22
pour le patient ? quel est le risque : pour le patient ? pour la collectivité ?). Le
communiqué précise que le nombre d’études ayant un niveau de preuve selon les
standards scientifiques actuels est faible dans le domaine de la prescription des
antibiotiques en médecine bucco-dentaire, et que ces recommandations ne doivent
pas se substituer au jugement clinique du praticien face aux situations individuelles.
Cette même conclusion est aussi retrouvée dans la littérature internationale : en
l’absence de consensus sur la conduite à tenir, c’est l’analyse de chaque situation qui
doit guider le choix du praticien, en collaboration avec l’équipe médicale du patient
(Costantinides et al. 2014). Selon une récente revue de la littérature, une
antibioprophylaxie devrait être administrée pour la pose de bagues et pour le
débaguage. Elle reste discutée avant la mise en place d’élastiques séparateurs
(Vandersluis et Suri 2020).
Pour conclure, les données basées sur l’ « evidence based medicine » concernant la
relation entre orthodontie et endocardite infectieuse sont limitées (Vandersluis et Suri
2020). L’orthodontiste prendra soin de se rapprocher de l’équipe soignante du patient
à risque et d’étudier le bénéfice/risque de chaque cas. Mieux encore, dès que possible,
l’utilisation de tubes collés sera préférée au scellement de bagues, évitant alors tout
traumatisme de la gencive. Si ceci ne peut être évité, il sera discuté la nécessité de
mise en place d’une antibioprophylaxie avec le patient et l’équipe soignante. Il n’existe
toujours pas de conclusion tranchée sur la nécessité ou non d’utiliser une
antibioprophylaxie avant mise en place ou retrait des bagues ou mise en place
d’élastiques séparateurs. La potentielle survenue d’effets indésirables et de
développement de résistances bactériennes aux antibiotiques doit être prise en
considération : il faudra évaluer le bénéfice/risque de la prescription d’antibiotiques
23
pour le patient et pour la communauté. L’utilisation d’un bain de bouche antiseptique
avant les soins peut-être un bon compromis en complément d’une éducation à
l’hygiène orale chez un patient à risque modéré, faible ou inexistant .
Consentement éclairé
Education à l'hygiène
Se rapprocher de l'équipe médicale
Si possible préférer les tubes
Si bagues indispensables
24
négatifs sur le parodonte à travers d’une part l’irritation gingivale qu’il entraîne et
d’autre part la difficulté de brossage liée à la multiplication des zones de rétention de
plaque. De plus, le déplacement dentaire crée une zone de turn-over osseux adjacente
à la dent qui pourrait augmenter le risque de perte d’attache à court terme (Davis et al.
2014).
Bien que la plupart des études suggèrent que les changements observés sur le
parodonte pendant le traitement orthodontique sont réversibles (Boyd et al. 1989;
Gomes et al. 2007), d’autres ont montré une augmentation statistiquement significative
25
de la perte d’attache après traitement (Zachrisson et Alnaes 1973, 1974; Janson et al.
2003) , mais dans deux études sur les trois la perte d’attache était non significative au
niveau des molaires.
Seules des différences mineures ont été observées au niveau du microbiote sous-
gingival entre une molaire baguée au-dessus de la gencive marginale, baguée en
dessous de la gencive marginale, ou collée avec un tube (Kim et al. 2010). Aucune
différence statistiquement significative n‘a été observée en termes d’accumulation de
26
plaque entre les trois systèmes (on peut donc penser que l’inflammation provoquée
par les bagues n’a pas pour origine la plaque dentaire), et aucune différence n’a été
observée entre les bagues scellées au-dessus ou au-dessous de la gencive marginale,
sauf la profondeur de poche qui est plus élevée quand les bagues se situent sous la
gencive marginale (2,9mm contre 2,5mm de profondeur de poche moyenne autour
d’une molaire baguée au-dessus de la gencive) (Kim et al. 2010). La position sous-
gingivale des bagues a toutefois été observée comme facteur de risque augmentant
l’indice gingival chez les adultes (derrière la présence de plaque) (Corbacho de Melo
et al. 2012).
Les facteurs iatrogènes locaux font partie des facteurs aggravants de la maladie
parodontale. Tous les facteurs de rétention nuisent au parodonte, car ils induisent une
agression à la fois bactérienne et physique de l’espace biologique. Les bagues, plus
volumineuses que les tubes et en contact direct avec la gencive marginale, semblent
plus susceptibles d’enfreindre l’espace biologique (soit directement, soit indirectement
par une fusée de ciment en compression), entraînant alors une rupture du système
d’attache et une inflammation gingivale et à terme la formation d’une poche
parodontale (Frapier et Massif 2016). Les tubes permettent un accès plus aisé à
l’hygiène inter-proximale, mais ils sont aussi des zones à risque et notamment en cas
d’excès de composite qui représente une zone à fort potentiel d’accumulation de
plaque (Sukontapatipark et al. 2001). Les matériaux classiques de collage
orthodontique montrent une accumulation de plaque à leur surface supérieure par
rapport à une surface dentaire « nue » et saine (Badawi et al. 2003).
27
après le début du traitement quel que soit le type d’attachement utilisé. Cependant,
une fois l’appareil retiré, ces changements se sont montrés complètement réversibles
dans tous les secteurs (Alexander 1991). D’après une autre étude, il n’existe pas de
différence en termes de profondeur de poche entre molaire baguée ou non baguée
(Gomes et al. 2007) (en revanche la profondeur de poche était statistiquement plus
élevée au niveau des molaires que des canines). Quoiqu’il en soit, il semblerait que
l’augmentation de la profondeur de poches soit le plus souvent liée à la formation de
pseudo-poches liée à l’hyperplasie gingivale provoquée par l’appareil et/ou la plaque
dentaire, et qui se résorbe après la dépose (Davis et al. 2014; Agrawal et al. 2016). La
différence en termes de profondeur de poches parodontales un an après traitement
est nulle entre un tube et une bague (Ireland et al. 2014).
La perte d’attache peut être le résultat indirect des effets parodonto-pathogènes des
bactéries présentes dans la plaque accumulée, ou le résultat du mouvement dentaire
lui-même (Davis et al. 2014). Une étude radiographique de la hauteur d’os de patients
traités en multi-attache montre une perte osseuse statistiquement (bien que
faiblement) supérieure au niveau des premières molaires maxillaires et mandibulaires
des patients traités par rapport aux patients non traités, mais ce avec une grande
variabilité interindividuelle, et avec un impact clinique non significatif (Zachrisson et
Alnaes 1974). Selon une étude de Boyd et Baumrind (Boyd et Baumrind 1992),
l’utilisation de bagues sur les molaires a montré une accumulation de plaque et une
inflammation supérieure par rapport au collage de tubes, aussi bien chez les enfants
que chez les adultes. Les molaires maxillaires baguées présentent plus de perte
d’attache interproximale pendant le traitement que les molaires collées. Les auteurs
concluent que d’un point de vue parodontal, que ce soit chez l’adolescent ou l’adulte,
le collage d’un tube offre de meilleures conditions parodontales que le scellement
d’une bague sur les molaires. Dans la plupart des études, l’augmentation de la perte
d’attache pendant le traitement orthodontique est statistiquement non significative
(Zachrisson et Alnaes 1973; Sinclair et al. 1987; Davis et al. 2014). Selon une étude
systématique de la littérature (Bollen et al. 2008), l’orthodontie est associée en
moyenne à 0,03mm de récession gingivale, 0,13mm de perte osseuse alvéolaire et
0,23mm d’augmentation de profondeur de poche comparée à l’absence de traitement.
Ces résultats nous permettent de conclure que l’orthodontie n’a pas d’effet délétère
28
cliniquement significatif sur le parodonte, d’autant plus que les effets de l’orthodontie
sur la gingivite et la perte d’attache se sont révélés inconstants.
Cas particulier : l’oubli d’un élastique séparateur qui se serait glissé sous la gencive
marginale pendant la période de séparation précédant la pose de bagues peut
provoquer une destruction sévère du parodonte adjacent à l’élastique. Le praticien doit
donc être très vigilant et rechercher activement la présence éventuelle du séparateur
sous la gencive marginale quand celui-ci n’est plus présent dans l’espace inter-
proximal sus-gingival (Al-Qutub 2012; Nettem et al. 2012).
29
au niveau des molaires, qui sont moins accessibles au brossage que les dents
antérieures. L’orthodontiste focalisera son attention sur l’éducation à l’hygiène orale
plus que sur le type d’attachement utilisé. La mise en place de bagues comme de
tubes est possible chez le patient à risque. Le praticien veillera toute fois à l’élimination
consciencieuse des excès de colle ou de ciment et au placement des attaches qui se
fera au-dessus de la gencive marginale, à distance de l’espace biologique.
Les caries font partie des effets indésirables les plus fréquents d’un traitement multi-
attache (jusqu’à 97% des patients à la dépose, avec en moyenne 30% des surfaces
vestibulaires atteintes (Boersma et al. 2005)), et peuvent avoir des effets néfastes à
long terme sur l’esthétique et le pronostic carieux. Douze ans après dépose de
l’appareil, les zones de déminéralisation acquises pendant le traitement persistent
(Shungin et al. 2010) : la majorité des lésions acquises pendant le traitement restent
stables, environ un tiers régresse vers une reminéralisation partielle, et très peu sont
30
réversibles jusqu’à disparaître totalement (Mattousch et al. 2007; van der Veen et al.
2007). La prévention doit donc s’exercer au maximum avant et pendant le traitement,
pour éviter l’apparition de ces lésions. Le multi-attache augmente les zones de
rétention de plaque, et les zones habituellement soumises à l’auto-nettoyage par les
joues, les lèvres et la langue ne sont plus accessibles et deviennent alors sujettes à
l’attaque carieuse, qui peut être très rapide (4 semaines après la pose (Ogaard et al.
1988)). Les dents postérieures sont les plus à risque (Boersma et al. 2005).
Les déminéralisations après traitement peuvent correspondre aussi bien à des zones
localisées de déminéralisation réversible qu’à des caries irréversibles. La classification
ICDAS (International Caries Dectection and Assessment System) est la plus utilisée
pour décrire les caries cliniquement. Elle a été développée pour définir les caries par
l’observation visuelle, dès les premiers stades de l’atteinte (lésion de déminéralisation
non cavitaire), afin de définir un pronostic et une prise en charge adaptée (Ismail et al.
2007; Beerens et al. 2015). Les lésions non cavitaires (jusqu’au stade 3 inclus)
peuvent être réversibles : la modification ou l’abandon des facteurs aggravants
(mauvaise hygiène, mauvaise alimentation, présence du multi-attache) et la
valorisation de facteurs protecteurs tel que l’apport en ions fluorures, essentiellement
par voie topique, peut conduire à une inversion du processus carieux (Featherstone
1999; Sudjalim et al. 2006; Bail, Guillaume 2012).
31
Code Description
0 Pas de changement amélaire, surface dentaire saine
1 Premier changement visuel amélaire (white spot ou brown spot)
2 Changement visuel distinct sans séchage (white spot ou brown spot)
3 Fracture amélaire localisée, sans signe d’atteinte dentinaire
4 Ombre dentinaire avec ou sans rupture localisée de l’émail
5 Cavité avec dentine visible
6 Cavité étendue avec large visibilité de la dentine
Tableau 4 Classification ICDAS : reconnaître cliniquement les différents stades
(Ismail et al. 2007; Beerens et al. 2015)
32
Les S. mutans et Lactobacilli sont les premiers agents bactériens responsables de la
pathologie carieuse. Les S. mutans initient leur formation et les Lactobacilli assurent
leur développement. Il a été montré que la présence de bactéries cariogènes dans la
plaque est plus élevée chez le patients porteurs d’un multi-attache par rapport à des
patients non orthodontiques, résultant en une augmentation du risque carieux
(Lundström et Krasse 1987b). Les changements provoqués par le multi-attache dans
l’écosystème oral (diminution du pH salivaire, augmentation des zones de rétention de
plaque, augmentation de la rétention de débris alimentaires) augmentent notamment
la proportion salivaire de S. mutans (Scheie et al. 1984; Lundström et Krasse 1987a;
Sinclair et al. 1987; Boersma et al. 2005). Ces changements peuvent être
responsables (en partie) des lésions blanches de déminéralisation observées chez
certains patients.
La présence d’ions fluorures est aussi un facteur protecteur très important, délivrés
fréquemment au niveau des surfaces dentaires ils sont capables d’inverser la balance
et d’empêcher la déminéralisation et/ou de favoriser la reminéralisation. La voie
systémique n’apporte pas un bénéfice anti-carie suffisant, l’apport se fera donc par
voie topique (Featherstone 1999). L’incorporation de fluorures dans les matériaux est
basée sur le principe de relarguage graduel d’ions fluorures par le matériau placé in
vivo, apportant ainsi un effet anti-carie supposé de longue durée. Cet effet est dû en
premier lieu aux changements de solubilité du tissu amélaire. Les ions fluorures sont
susceptibles d’être intégrés dans la structure cristalline de l’émail, prenant la place des
groupes hydroxy pour former des cristaux de fluorapatite ou hydroxyfluorapatite, plus
résistants à de futures déminéralisations. La formation de fluorure de calcium est le
principal produit obtenu après traitement topique au fluor de la surface amélaire, et il
joue un rôle cario-statique majeur. Il peut subsister plusieurs semaines à la surface de
l’émail, et participer à la formation de fluorapatite lors des cycles de déminéralisation
(Sudjalim et al. 2006; Cury et al. 2016). Même si ce n’est pas leur propriété principale,
les ions fluorures sont aussi supposés participer à une activité antibactérienne des
matériaux, avec un effet bactériostatique sur S. mutans (Matalon et al. 2005). Pendant
33
le traitement orthodontique, ils peuvent être administrés de différentes façons :
dentifrice, bain de bouche, gel et vernis, adhésifs, ciments.
L’utilisation de gels, vernis, adhésifs et ciments, peut être contrôlée par le praticien qui
peut alors s’affranchir en partie de la coopération du patient. Nous nous intéresserons
particulièrement aux matériaux d’assemblage.
• Collage
Plusieurs étapes du collage peuvent avoir une influence sur la cario-protection et tous
les produits entrant en jeu dans le processus peuvent être modifiés pour limiter la
déminéralisation autour de l’attache : le mordançage, l’adhésif et la colle à proprement
parler.
34
rétention de plaque, et donc le risque d’apparition de lésions amélaires blanchâtres
(Knösel et al. 2015).
Les adhésifs auto-mordançants ont été développés (entre autres) pour minimiser la
déminéralisation provoquée par le mordançage, tentant d’éviter les dommages
potentiels de cette déminéralisation pendant et après le traitement (diminution du
risque carieux et diminution du risque iatrogène sur l’émail au débaguage) grâce à leur
pH moins acide que l’acide orthophosphorique. En réalité ils semblent être équivalents
à la technique « mordançage, rinçage, adhésif » classique en termes de résistance à
la déminéralisation mais avec un niveau de preuve relativement faible (Hu et al. 2013).
Cela dit, ils trouvent aujourd’hui un avantage certain grâce à la réduction des émissions
d’aérosols permise par l’absence de rinçage.
Les traitements à la chlorhexidine en gel ont été montrés comme inhibiteurs des S.
mutans en réduisant significativement leur nombre (Lundström et Krasse 1987b).
L’utilisation de vernis à la chlorhexidine à 10 et 20% 1 mois avant la pose du multi-
attache a également démontré son efficacité sur la diminution des S. mutans, et ce
jusqu’à 7 mois après son application (Sandham et al. 1992).
Une étude menée sur la force de collage des attaches collées avec un mélange
d’adhésif hydrophile (Transbond™ MIP , 3M, Monrovia, USA) avec différentes
solutions antibactériennes (un bain de bouche et deux vernis à la chlorhexidine), suivi
de l’application d’un composite de collage (Transbond™ XT, 3M, Monrovia, USA),
35
conclue à une force de collage diminuée quand l’adhésif est mixé au bain de bouche
et pour un des deux vernis utilisés (Karaman et Uysal 2004).
Certains auteurs de la littérature ont décrit l’effet sur la force de collage de plusieurs
méthodes d’intégration de vernis ou de pâte prophylactique à la chlorhexidine, dans le
protocole de collage. Ils ont conclu que l’application de chlorhexidine pendant le
collage (soit sur la surface amélaire mordancée soit au-dessus de l’adhésif) diminuait
significativement la force de collage, contre-indiquant leur utilisation de cette manière.
En revanche, il a été observé que l’application d’un supplément à la chlorhexidine
après ou avant le collage, ou mixé à l’adhésif, n’altérait pas la force du collage (Bishara
et al. 1998).
Avec une résine composite, il peut être intéressant d’utiliser un vernis fluoré appliqué
autour de l’attache tous les trois mois pour diminuer le risque de déminéralisation
(Sudjalim et al. 2006).
36
Les études in vitro concernant la force de collage sur un émail traité avec un produit
fluoré ont montré des résultats favorables. Une étude portant sur l’effet de l’application
d’un vernis fluoré (Ortho Coat™, Pulpdent, Watertown, USA) sur la résistance à la
traction après collage avec un système auto-mordançant (Transbond™ Plus , 3M,
Monrovia, USA ;puis Transbond™ XT, 3M, Monrovia, USA) et un adhésif antimicrobien
relargant des ions fluorures (Clearfil Protect Bond™, Kuraray Medical, Osaka, Japon ;
puis Transbond XT™, 3M, Monrovia, USA) n’a montré aucune différence
statistiquement significative après pré-traitement avec un vernis fluoré en termes de
force de collage (Tuncer et al. 2009). De même l’application de phosphopeptide de
caséine-phosphate de calcium amorphe (CPP-ACP) dans sa version fluorée (MI Paste
Plus™, GC Europe, Leuven, Belgique) n’affecte pas la résistance à la traction in vitro
(Cehreli et al. 2012).
Une revue de la littérature de 2010 (Rogers et al. 2010) sur les matériaux de collage
ou scellement contenant des ions fluorés et les décalcifications observées chez les
patients porteurs d’appareils fixes, a conclu qu’il est impossible d’émettre des
recommandations sur l’utilisation d’un matériau contenant des ions fluorures pour le
collage du multi-attache. Toutefois, elle suggère que les ciments à base de verre-
ionomères (CVI) sont plus efficaces que les résines composites pour prévenir
l’apparition de lésions blanches. En effet, la nature aqueuse des CVI permet aux ions
37
fluorures aussi bien d’être relargués qu’à nouveau incorporés dans le matériau, alors
que la matrice des résines composites est moins hydrophile et la quantité de fluor
incorporée au matériau est relarguée dans une moindre mesure.
L’utilisation d’ions fluorures dans les matériaux de collage est aujourd’hui largement
répandue. Cependant, son efficacité manque de preuve à haut niveau dans la
littérature (Rogers et al. 2010). La quantité d’ions relarguée par le matériau dans le
microenvironnement proche de l’attache in vivo n’est pas bien définie pour la plupart
des nouveaux matériaux orthodontiques. La composition du matériau ne reflète pas le
taux de dissolution assurée dans l’environnement buccal.
De plus, l’activité antibactérienne des matériaux de collage fluorés est limitée dans le
temps, et un mois après leur mise en place cette activité est nulle (Matalon et al. 2005).
Egalement, même les CVI montrent une accumulation de plaque supérieure à leur
surface par rapport à la surface amélaire (bien que cette plaque ne contienne pas des
niveaux supérieurs de S. mutans) (Badawi et al. 2003).
Enfin, l’activité antibactérienne d’un matériau n’est pas entièrement corrélée à la
quantité d’ions fluorures qu’elle contient et d’autres composantes sont à prendre en
compte (Matalon et al. 2005).
Une autre étude dresse les mêmes conclusions quant à l’ajout de nanoparticules
d’argent dans un ciment verre ionomère, à condition d’utiliser les nanoparticules
d’argent à 0,1 ou 0,5% de la composition (plus la concentration est élevée plus l’effet
antibactérien augmente mais au-delà les propriétés mécaniques du ciment diminuent)
et d’ajuster le système initiateur de la polymérisation (addition de peroxyde de
benzoyle et de p-Tolylimino diethanol) (Moreira et al. 2015). En effet, les
nanoparticules d’argent interfèrent avec la polymérisation et par conséquent diminuent
les propriétés mécaniques du ciment. Cette étude conclue également que la
38
biocompatibilté de ces nouveaux matériaux est comparable aux matériaux classiques
de collage.
39
1 mois avant
• Vernis chlorhexidine 10 ou 20% OU
• Vernis fluoré OU
• CPP-ACP fluorée (Mi Paste Plus GC™)
Nettoyage de la surface
• Brossette OU
• Cupule en caoutchouc
Mordançage
• H3PO4 35-37% 15 à 30 secondes OU
• SAM
• ⚠ limiter la zone mordançée à l'emplacement de l'attache
Adhésif
• Si mordançage H3PO4 35-37%
• Préférer l'adhésif seul sans mixer avec des agents antibactériens
Colle
• CVIMAR+++
• Résine composite
• Eliminer les excès avant photopolymérisation !
• Scellement
Les bagues sont perçues comme plus à risque d’un point de vue carieux que les tubes
parce que théoriquement plus rétentives de plaque du fait de leur surface et structure
plus complexe. L’accessibilité à la zone inter-proximale permise par un tube permet
une détection plus précoce des caries proximales pendant le traitement d’orthodontie
(Graber et al. 2016). De plus, une rupture du ciment, une bague mal adaptée et/ou la
solubilité du ciment peuvent ajouter un risque supplémentaire (Foley et al. 2002).
Cependant, il faut aussi être vigilant quant à l’accumulation de plaque autour d’un
tube : la multiplication bactérienne est augmentée sur le composite de collage, et une
accumulation importante de bactéries autour du tube est observée en cas d’excès de
40
colle non éliminés (Sukontapatipark et al. 2001). A l’inverse, les ciments verre-
ionomères et le compomère qui peuvent être utilisés préférentiellement pour sceller
une bague ont un effet plutôt antibactérien (Auschill et al. 2002; Chau et al. 2015) et
les zones de déminéralisation sont significativement réduites en utilisant un matériau
à base de CVI ou un compomère plutôt qu’une colle acrylique (Millett et al. 2000;
Pascotto et al. 2004; Shungin et al. 2010), grâce aux ions fluorures relargués.
Cependant cette diminution est faible et n’est pas retrouvée dans toutes les études
(Benson et al. 2013). Quoiqu’il en soit, quel que soit le type de colle utilisée, il est
indispensable d’éliminer les débordements avant la prise pour qu’ils ne constituent pas
un facteur de rétention de plaque.
Comme pour le collage, de nombreux produits ont été expérimentés pour ajouter aux
ciments traditionnels une composante anti-bactérienne. En plus du risque associé à
une augmentation de la rétention de plaque liée à la présence de la bague, une rupture
du ciment (liée à une bague mal adaptée et/ou des propriétés physiques insuffisantes
du matériau de scellement), ou une solubilisation du ciment, peuvent ajouter un risque
de déminéralisation amélaire (Foley et al. 2002). La prévention de l’apparition de
déminéralisations suivant la mise en place des bagues peut être facilitée par
l’utilisation de ciments relarguant des ions fluorures, mais elle n’a jamais été quantifiée.
De plus, ces ciments ne préviennent pas l’apparition de lésions sous une bague
descellée ou à l’endroit où du matériau serait manquant (Rezk-Lega et al. 1991). On
cherchera donc un ciment à la fois antibactérien et résistant au descellement.
Nettoyage de la surface
•Brossette OU
•Cupule en caoutchouc
Figure 5 Bonnes pratiques de scellement d'une bague pour limiter le risque carieux
tout en conservant une bonne résistance au descellement. Source des images :
documents personnels
42
Une revue Cochrane de 2017 conclue qu’il y a moins de déminéralisation avec une
bague scellée au CVI qu’avec un tube collé avec une colle photo-polymérisable, même
si d’autres études devraient être menées pour confirmer cette conclusion (Millett et al.
2017). En effet, 64% des patients porteurs de tubes sur les molaires présentent des
décalcifications contre 36% des patients porteurs de bagues (Nazir et al. 2011).
Chez un patient à risque carieux élevé, le scellement des molaires avec des bague et
un CVI ou CVIMAR peut être une mesure de prévention complémentaire aux autres
mesures conseillées (éducation à l’hygiène et utilisation de vernis fluoré toutes les six
semaines (Benson et al. 2013)).
Cependant, il faudra être très attentif à la rétention des bagues pendant le traitement.
Si leur descellement passe inaperçu, il peut entraîner la formation d’une carie circulaire
autour de la molaire concernée.
Les anomalies de structure rencontrées sont multiples. Elles peuvent toucher l’émail,
la dentine, ou les deux. Nous détaillerons ici une liste non exhaustive de protocoles
décrits dans la littérature pour adapter le type d’attache à certaines anomalies de
structure.
43
L’amélogenèse imparfaite est une malformation héréditaire de l’émail, c’est une
maladie rare qui touche environ 1/14 000 personnes, soit moins de 1% de la
population orthodontique (Baron et al. 2018). Elle se caractérise par une anomalie
quantitative et/ou qualitative de l’émail qui touche toute la denture.
Chez un patient dont les molaires sont fragilisées par une MIH, comme pour
l’amélogenèse imparfaite, des bagues pourront être utilisées préférentiellement,
associées à un CVI.
44
Figure 7 Photographies endobuccales d'une patiente atteinte de
MIH, les flèches indiquent des zones d’hypominéralisation (documents
personnels)
Un cas de clinique dans lequel une patiente a été traitée par un multi-attache collé
avec de la résine composite conventionnelle (Transbond™ XT, 3M, Monrovia, USA)
et des attaches métalliques classiques, n’a pas reporté de problème, ni lors du
traitement, ni au moment du débaguage (Roh et al. 2010).
La fluorose fait suite à une intoxication par le fluor par absorption en trop grande
quantité au moment de la minéralisation des dents. L’atteinte est proportionnelle à
l’intoxication et se manifeste par une diminution de la teneur en minéraux entraînant
une porosité de l’émail (Abanto Alvarez et al. 2009), sous une couche extérieure bien
minéralisée résistante au mordançage acide dont la profondeur varie entre 50 et 100
μm. Ceci peut être la source de difficultés de collage des attaches orthodontiques chez
les patients présentant une fluorose.
Bagues ou tubes sont utilisables, mais le collage d’un tube implique des précautions
supplémentaires. Dans le cas de fluoroses modérées, il est conseillé d’augmenter le
temps de mordançage des molaires à 150 secondes avec un système Mordançage &
Rinçage (M&R) avant collage d’un tube.
46
Dans le cas de fluoroses sévères, une microabrasion suivie d’un mordançage M&R de
15 secondes permet d’obtenir des valeurs d’adhésion satisfaisantes pour un tube
molaire (Silva-Benítez et al. 2013).
Un pré-traitement à base d’acide chlorhydrique en remplacement du mordançage
classique permettrait également d’augmenter les valeurs d’adhésion dans les cas de
fluoroses modérées et sévères (acide chlorhydrique à 6,6% associé à des
microparticules de carbure de silicium dans une pâte hydrosoluble : Opalustre™, 3M,
Monrovia, USA) (Lupan et al. 2011).
Amélogenèse imparfaite
• Bague + CVI
MIH
• Bague + CVI
Dentinogenèse imparfaite
• En fonction de la sévérité de l'atteinte
• Bague + Acide polyacrylique + CVI si sévère
Il existe dans le commerce des « demi-tubes » pour un collage facilité des deuxièmes
molaires permanentes, qui se placent sur la partie mésiale de la face vestibulaire.
Figure 12 Vue endobuccale vestibulaire d'un demi tube sur 47 (document personnel)
48
2.3.7. Contraintes occlusales
Aucune différence en termes de succès du collage n’est observée selon les différents
types de malocclusion.
Néanmoins, il est à noter que les dents mandibulaires sont les plus à risque de
décollement. Il semble évident qu’une attache présentant un contact avec la dent
antagoniste est soumise à de très fortes contraintes occlusales. C’est pourquoi des
cales de désocclusion sont utilisées pour éviter les traumatismes intempestifs
(Barbosa et al. 2018).
2.3.8. Confort
Les molaires prévues pour recevoir des forces lourdes et intermittentes et en particulier
les premières molaires maxillaires qui vont recevoir une force extra-orale (FEO) : les
49
forces de torsion et de cisaillement souvent rencontrées lors de la mise en place et du
retrait de l’arc et la FEO seront mieux supportées mécaniquement par une bague que
par un tube collé.
Les molaires prévues pour recevoir des appareillages en vestibulaire et lingual. Des
attaches linguales peuvent être collées séparément dans certains cas mais avec un
risque supérieur de décollement.
Les molaires avec une faible hauteur coronaire empêchant le collage correct d’un tube.
Une bague peut plus facilement repousser la gencive et se placer en bonne position.
C’est souvent le cas pour les deuxièmes molaires en cours d’éruption chez les
adolescents.
50
2.4.2. Traitement ortho-chirurgical
Un échec de collage dans les cas ortho-chirurgicaux peut avoir des conséquences
graves s’il survient au moment de la chirurgie. En effet, plusieurs cas d’attaches
décollées pendant l’intervention ont été rapportés, avec un déplacement potentiel soit
vers le site chirurgical dans lequel elles peuvent être laissées en place si elles n’ont
pas été repérées, provoquant ensuite une infection, soit, plus grave encore, elles
peuvent être directement projetées vers les voies aériennes et bloquer la ventilation.
En général, l’utilisation de bagues sur les molaires est privilégiée (avec une prévalence
de 74,3% dans une étude de 2011 menée aux USA) plus que les tubes (19,2%), dans
le cadre d’un traitement ortho-chirurgical. Mais la proportion de tubes collés tend à
augmenter, augmentant le risque encouru par les patients (Godoy et al. 2011). Dans
cette même étude, tous les échecs de collage sur les molaires rapportés après
l’intervention ont concerné des tubes, dont 2 ont été retrouvés au niveau du site
chirurgical (ostéotomie mandibulaire), et 1 a été projeté dans le pharynx.
51
3. Comment optimiser le collage et le scellement ?
L’adhésion est définie comme l’union d’une surface à une autre avec laquelle elle est
en contact intime. Collage et scellement doivent être différenciés.
La colle doit posséder à la fois un caractère adhésif propre et des propriétés
rhéologiques qui lui permettent de dissiper tout ou partie des contraintes subies par
l’assemblage qu’elle contribue à former.
Le scellement correspond plutôt à un calage sans potentiel adhésif propre.
On distingue deux théories complémentaires au phénomène d’adhésion : la théorie
mécanique (l’adhésif s’engrène dans les irrégularités de surface) et la théorie
d’adsorption (formation de liaisons chimiques entre l’adhésif et l’adhérent) (Decrucq et
al. 2009).
Tout système de collage (ou scellement) en orthodontie doit présenter :
52
favoriser la reminéralisation, ils contiennent tous de l’eau, et dans le cas des ciments
contenant des groupes carboxyles, ils sont capables d’adhérer sur des surfaces
humides ; mais leur force de collage est faible parce que les ciments sont fragiles.
Les résines adhésives pénètrent dans des micropores créés dans l’émail mordancé et
dans les rétentions de l’intrados de l’attache (théorie mécanique) et sont plus
résistantes à la fracture que les ciments. Elles sont plus faciles à manipuler que les
ciments quand elles sont sous forme photopolymérisable. Néanmoins, elles présentent
l’inconvénient de ne pas avoir d’activité anti-caries et l’utilisation des résines pour coller
les tubes molaires est plus problématique que leur utilisation sur les dents antérieures
(Ewoldsen et Demke 2001). En effet, la qualité de la surface amélaire obtenue après
mordançage est moindre (Johnston et al. 1998; Mattick et Hobson 2000), il est plus
difficile de maintenir une bonne isolation et les forces de mastication supérieures dans
cette zone pourraient augmenter le taux de décollement et en particulier sur les
molaires mandibulaires (Millett et al. 1999).
Les matériaux hybrides combinent les avantages des ciments et des résines mais ont
aussi des inconvénients.
53
Figure 16 Coupe longitudinale d'un assemblage collé (B: bracket, C : colle, S :
substrat) (Hitmi et al. 2002)
Dans le cas d’un collage indirect s’ajoute une interface supplémentaire : une interface
colle/colle entre le composite de la cale déjà présente sur l’attache et la colle ajoutée
lors du collage en bouche.
54
3.1.1. Préparation avant collage : mordançage, micro-abrasion,
utilisation d’un silane ?
L’émail non traité est lisse donc non rétentif. Il est préparé avant collage pour créer
une surface compatible avec la formation de brides résineuses, nécessaire à l’ancrage
de la colle sur la surface (on parle d’adhésion micromécanique (Decrucq et al. 2009)).
Le moyen le plus couramment utilisé est le mordançage à l’acide orthophosphorique
(H3PO4), décrit initialement par Buonocore en 1955 et adapté aux données actuelles
de la littérature. Cependant, des dommages irréversibles sont décrits à la surface de
l’émail après l’attaque acide (Silverstone et al. 1975). D’autres préparations amélaires
existent et pourraient représenter une alternative : le sablage, la préparation au laser.
Avant tout traitement, l’émail sera nettoyé avec une brossette (Hitmi et al. 2002).
L’utilisation de ponce pour préparer l’émail pendant le brossage pré-collage ne rend
pas le collage plus efficace et n’a donc pas de raison d’être pratiquée (Ireland et
Sherriff 2002).
• Mordançage
55
La préparation de la surface avec mordançage et application de l’adhésif peut être
réalisée en un ou deux temps.
La technique traditionnelle, en deux temps, consiste en l’application d’un adhésif après
mordançage à l’acide orthophosphorique. Le mordançage est suivi d’un rinçage et
séchage soigneux avant application de l’adhésif. Comme la profondeur de la
dissolution amélaire pendant le temps de mordançage peut-être importante
(Silverstone et al. 1975), l’utilisation de « conditioners » alternatifs a été étudiée pour
minimiser la perte amélaire et le temps au fauteuil, tout en maintenant une force
d’adhésion suffisante entre l’émail et l’attache.
La technique en un temps réalise le mordançage et l’adhésif en une seule application
grâce à la composition des solutions auto-mordançantes (SAM) qui contiennent une
solution aqueuse d’alcool, de monomères acides et d’autres composants, permettant
la diffusion des monomères avec dissolution partielle simultanée de l’hydroxyapatite.
Aujourd’hui, les adhésifs auto-mordancants, réduisant le nombre de produits utilisés
et le temps au fauteuil (en s’affranchissant du rinçage-séchage après mordançage),
semblent représenter une alternative intéressante. La plupart des auteurs s’accordent
pour dire que les faciès d’attaque générés par les SAM sur l’émail apparaissent moins
rétentifs que ceux que procure l’acide orthophosphorique, et ce particulièrement sur
un émail non fraisé (Degrange M., Pourreyron L., 2009). En effet, celui-ci présente une
couche superficielle d’émail aprismatique moins favorable au mordançage (Ripa et al.
1966; Whittaker 1982) et potentiellement très minéralisée par une salive saturée en
phosphate de calcium et/ou en ions fluorures ayant converti l’hydroxyapatite en
fluorapatite. Cette couche d’émail aprismatique s’épaissit des incisives vers les
molaires, atteignant son épaisseur maximale sur les molaires où il faudra donc être
d’autant plus vigilant à la qualité du mordançage. Les SAM présentent tous un pH
moins acide que l’acide orthophosphorique. Il existe une grande variabilité de pH selon
les SAM, et donc des valeurs d’adhésion différentes, mais à priori toutes suffisantes
pour un collage orthodontique efficace. Les valeurs d’adhésion minimales obtenues se
situent autour de 10MPa (Scougall Vilchis et al. 2009) et les valeurs moyennes
obtenues se situent autour de 19MPa (Mano, Mehdi, 2009)). De plus, une étude in
vitro sur de l’émail bovin n’a pas trouvé de différence entre un émail préparé ou non,
suivi de l’application d’un SAM ou d’un adhésif classique, en termes de résistance à la
microtraction d’une résine composite collée (Ibarra et al. 2002).
56
La technique en deux temps est encore très souvent utilisée lors d’un recollage car
elle est encore perçue comme plus efficace (Cehreli et al. 2005; Proffit et al. 2014).
Selon la Cochrane, les deux techniques sont équivalentes en termes de résistance de
collage et de résistance à la déminéralisation mais avec un niveau de preuve
relativement faible (Hu et al. 2013).
Nature de l’acide
Acide polyacrylique pour les CVIMAR (Boileau 2011) : fournit une force de collage
insuffisante au collage d’un tube sur les molaires.
57
Concentration de l’acide et durée de mordançage
Le mordançage à l’acide pour préparer la surface amélaire est considéré comme une
technique efficace. Cependant, la déminéralisation qu’il produit augmente le risque
carieux autour des attaches. C’est pourquoi d’autres techniques ont été proposées.
• Sablage
58
et une quantité de poudre modérée avant application du CVIMAR sur l’intrados de
l’attache et application sur la dent humide (Sorel et al. 2009).
Toutefois, la perte d’émail provoquée par ce protocole est égale à celle provoquée par
le mordançage (H3PO4), si les particules d’oxyde d’alumine de 50 µm sont projetées
à basse pression (0,1MPa), 1 seconde par dent. En cas de pression et/ou de temps
d’exposition supérieurs, les dommages observés sont supérieurs.
De plus, les résultats en termes de force d’adhésion sont nettement inférieurs à ceux
obtenus avec un mordançage classique, contre-indiquant son utilisation en
remplacement du mordançage (van Waveren Hogervorst et al. 2000).
• Préparation au laser
59
pendant 30 secondes, ce qui nous semble insuffisant pour le collage sur les molaires)
(Lasmar et al. 2012). Dans cette même étude, il montre que la combinaison de
l’utilisation du laser puis du mordançage acide augmente la force de collage (14,31
MPa en moyenne) et suggère que cette combinaison peut être utilisée dans les cas
difficiles.
60
Pour un collage sur la résine provisoire, il faudra créer des rétentions mécaniques avec
une fraise boule avant d’appliquer un primer plastique qui sera légèrement séché
(Canal et Salvadori 2011).
Pour un collage sur le métal précieux, réaliser éventuellement un micro-sablage à
l’oxyde d’alumine, rincer, sécher, avant l’application d’un primaire d’adhésion
spécifique (il en existe plusieurs sur le marché, par exemple Metal Primer,GC Europe,
Leuven, Belgique).
Pour un collage sur le métal non précieux, il faudra réaliser un micro-sablage à l’oxyde
d’alumine, rincer, sécher, avant l’application d’un primer métallique (à sécher
légèrement).
Pour un collage sur la céramique et les résines composites, réaliser éventuellement
un micro-sablage à l’oxyde d’alumine (technique la plus efficace en termes de force
de liaison mais iatrogène en raison du risque de fracture de la céramique lors de la
dépose), rincer, sécher, avant l’application d’acide fluorhydrique en gel avec une
concentration de 10% pendant 2 minutes (il réalise alors le mordançage de la surface
en créant des microporosités irréversibles) (Decrucq et al. 2009; Di Guida et al. 2019).
Il peut aussi être utilisé pour un collage sur une résine composite selon le même
protocole, en réduisant le temps d’application à 60 secondes (Canal et Salvadori
2011). Finir par l’application d’un agent de couplage silanique, sécher.
Un scellement sans préparation du substrat, sur une molaire restaurée
prothétiquement de façon pérenne, semble plus indiqué qu’un collage, car plus
respectueux de la restauration.
61
Les colles traditionnelles hydrophobes : ce sont les colles les plus utilisées car elles
présentent les valeurs d’adhérence les plus élevées (ce qui peut être un
inconvénient à la dépose), mais elles sont sensibles à la contamination humide et
salivaire ;
Les colles hydrophiles ;
Les colles automordançantes : elles déminéralisent et infiltrent simultanément la
surface amélaire ;
Les ciments verre-ionomères modifiés par adjonction de résine : ils constituent une
alternative intéressante aux composites de collage en combinant certaines
propriétés des CVI avec la résistance des composites (ils sont à la fois agent de
scellement et agent adhésif).
Pour les trois premières familles, le collage est réalisé en trois étapes : préparation de
la surface amélaire (nettoyage et mordançage), pénétration de l’adhésif dans les
zones de déminéralisation créées par l’étape précédente, puis polymérisation du
matériau de collage. Pour les CVIMAR, une préparation amélaire n’est théoriquement
pas nécessaire mais de nombreuses études montrent qu’un prétraitement augmente
les valeurs d’adhésion (acide polyacrylique, adhésif auto-mordançant ou mordançage
et adhésif en deux temps).
Deux paramètres conditionnent le choix de la colle dans les secteurs molaires :
l’hygrométrie et les forces de mastication très élevées : une colle tolérante à l’humidité
et dotée d’une résistance mécanique suffisante sera nécessaire. Les colles
composites hydrophiles trouvent toutes leurs indications dans ce secteur, présentant
des propriétés mécaniques bien supérieures aux CVIMAR.
Les résines composites n’ont aucun potentiel adhésif propre et assurent la rétention
par ancrage micro-mécanique, l’adhésion chimique est obtenue par l’agent adhésif
utilisé au préalable. Le composite, hydrophobe, n’est pas modifié : on devrait donc
plutôt parler d’adhésif hydrophile.
62
Les résines composites (Decrucq et al. 2009) constituent le matériau de collage le plus
utilisé en orthodontie. Elles contiennent une phase inorganique associée à une phase
organique. Les deux phases sont reliées par un agent de couplage à base de silane.
Un initiateur est nécessaire pour activer le mécanise de réaction de prise et des
stabilisateurs assurent la conservation du matériau.
63
Les macrocharges sont composées de grosses particules de verre ou de quartz (5
à 30µm) et les microcharges (<0,04µm) sont des particules de silice. Les
composites dits « hybrides » sont composés de l’association des deux.
L’agent de couplage : il permet de lier les deux phases. Il s’agit en général du
ᵧ-méthacryloxypropyle triméthoxysilane ou silane. Cette silanisation va augmenter
les propriétés mécaniques et améliorer la longévité du composite en réduisant la
perte de particules due à la pénétration d’eau entre résine et charges.
L’adhésif est une condition préalable à presque tous les collages. Hormis les
ciments à base de verre-ionomères et les colles auto-adhésives, toutes les colles
utilisées en orthodontie nécessitent son utilisation. Son efficacité dépend
principalement de sa mise en œuvre car la technique adhésive est très sensible à
la manipulation. Les monomères qu’ils contiennent sont susceptibles de pénétrer
les microrugosités du substrat avant de se lier par polymérisation à la résine
composite. Sur le plan physico-chimique ces produits doivent mouiller puis s’infiltrer
le plus parfaitement possible dans les irrégularités de surface (Degrange M.,
Pourreyron L., 2009). Les adhésifs hydrophiles sont moins sensibles à l’humidité
grâce aux monomères hydrophiles qu’ils contiennent. En orthodontie : le
Transbond™ MIP (3M, Monrovia, USA) et l’Ortho Solo™ (Ormco, West Collins,
USA). Ils sont utilisables avec n’importe quel composite classique de collage
orthodontique sauf les colles de « contact » (Hitmi et al. 2002).
• Les CVIMAR :
64
micromécanique. Ils présentent une excellente tolérance à l’humidité et un potentiel
d’interaction ionique avec leur environnement. L’adjonction de la matrice résineuse
permet d’améliorer les propriétés mécaniques et de diminuer le temps de prise.
Pour l’instant, ces nouveaux matériaux ont une force de collage inférieure aux
systèmes traditionnels avec mordançage, rinçage, adhésif, résine composite. La
résistance de l’assemblage est suffisante et atraumatique pour le tissu amélaire lors
de la dépose (Decrucq et al. 2009). Une équipe de recherche en biomatériaux a étudié
la résistance du Fuji Ortho™ LC (GC, Tokyo, Japon) 18 mois in vivo sur des dents
préparées à l’acide polyacrylique à 10% pendant 20 secondes. Le taux d’échec de
collage global obtenu de 7% est inférieur au taux d’échec propre aux molaires qui est
de 15%. L’équipe de recherche conclue que ces résultats confirment que les CVIMAR
sont utilisables en pratique clinique (Hitmi et al. 2001). Ce qui est confirmé par un autre
auteur : les ciments verre-ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR)
peuvent être utilisés comme matériaux de collage mais le risque de décollement est
alors significativement augmenté (Proffit et al. 2014).
Classiquement, les CVI sont utilisés après une préparation dentaire avec un acide
polyacrylique. Il permet d’abaisser la tension superficielle de la surface dentaire et
d’augmenter sa mouillabilité mais ne déminéralise pas l’émail : c’est un agent de
conditionnement et non de mordançage. Selon plusieurs auteurs, l’utilisation d’un
CVIMAR sur un tube molaire après une préparation avec un acide polyacrylique n’est
pas indiquée en raison d’une force insuffisante de collage (Hitmi et al. 2002; Decrucq
et al. 2009).
Pour optimiser le collage des attaches, le traitement de surface à l’acide
orthophosphorique ou avec un adhésif auto-mordançant avant utilisation du CVIMAR
est recommandé. Les CVIMAR associés à l’adhésif automordançant permettent une
dépose des attaches et un nettoyage de la colle faciles.
65
de 20MPa. Pour les molaires mandibulaires, on préfèrera une résine classique.
(Gebeile-Chauty et al. 2012)
Utilisés comme agents de liaison entre le substrat et la résine composite, ce sont des
résines non chargées ne nécessitant pas l’utilisation préalable d’un primaire
d’adhésion sur la surface amélaire, qui est déjà hydrophobe et donc capable de se lier
à la résine, hydrophobe elle aussi.
En orthodontie deux techniques de préparation sont principalement utilisées :
Les systèmes M&R 2 qui réalisent le mordançage et l’infiltration de l’adhésif en
deux temps (séparés par un rinçage et un séchage de la surface),
Les systèmes auto-mordançants en un temps (SAM I), appelés « all in one » (soit
« tout en un » par les anglo-saxons) réalisent le mordançage et l’étape de l’adhésif
simultanément avec un seul produit. Comme les monomères auto-mordançants
participent à la polymérisation, il n’y a pas de rinçage après leur application. Ils
simplifient la procédure de collage et diminuent le risque d’erreur de manipulation
ou de contamination salivaire (Degrange M., Pourreyron L., 2009).
Sur une surface en résine composite, un simple sablage ou meulage sera réalisé avant
mise en place de l’adhésif pour exposer des sites acryliques réactifs. Dans le cas
d’autres surfaces artificielles particulières (restaurations prothétiques et amalgames),
l’utilisation d’un primaire d’adhésion précèdera l’utilisation de l’adhésif (Decrucq et al.
2009).
Les adhésifs hydrophiles ont une base identique à celle de l’adhésif hydrophobe à
laquelle ont été ajoutés des monomères amphiphiles (HEMA) et un solvant miscible à
l’eau (eau, acétone ou alcool). Cette association améliore le mouillage et l’infiltration
de la résine sur un substrat humide, et permet d’obtenir une adhérence acceptable
lors d’un collage sur un substrat contaminé par la salive.
66
Les adhésifs auto-mordançants (SAM) combinent dans un seul conditionnement, ou
un seul mélange, un agent de mordançage (acide phosphorique) et un agent adhésif.
Ils réalisent une déminéralisation et une infiltration simultanée de la résine, diminuant
le nombre d’étapes en éliminant celle du rinçage. C’est l’ultime simplification de la
procédure de collage avant la colle auto-adhésive. Ce sont des mélanges complexes
qui contiennent des monomères hydrophiles à caractère acide avec suffisamment
d’eau pour permettre leur ionisation. Ils contiennent aussi des monomères
hydrophobes indispensables pour se lier à la matrice composite.
En bref, d’après la revue Cochrane de 2018, il n’y a aucune preuve qui permette de
privilégier une colle plutôt qu’une autre pour le collage des attaches (Mandall et al.
2018). Le praticien pourra toutefois s’appuyer sur le profil du patient pour choisir le
système le plus adapté à la mise en place d’une attache sur les molaires.
67
Associations Adhésif auto- ++
mordançant avec
CVIMAR
Tableau 7 Choix du système de collage idéal sur les molaires (Hitmi et al, 2002)
Le collage direct consiste à placer directement en bouche les attaches sur les dents
préparées selon les protocoles décrits précédemment.
Une étude de Montasser (Montasser 2011) a révélé que l’application d’une force
continue (300g) sur l’attache pendant la polymérisation augmente significativement les
valeurs de résistance du collage, comparée à la méthode traditionnelle qui consiste à
appliquer une force quelques secondes après positionnement de l’attache et avant
polymérisation. Cette force permet à l’adhésif de fuser dans toutes les mailles de
l’intrados de l’attache et de supprimer les bulles d’air, ce qui augmente la qualité du
collage sans changer le comportement de la colle au débaguage.
68
3.1.4. Influence de la morphologie de l’attache
Le succès du collage est primordial dans l’utilisation d’un système, et les tubes
conservent une force de collage inférieure à celle des bagues (Millett et al. 2017). C’est
pourquoi les fabricants, comme l’orthodontiste, tentent de mettre en œuvre des
moyens pour augmenter la force de collage des tubes. La morphologie de l’attache
participe à la réussite du collage car elle participe à la qualité de l’interface colle-
attache. La base de l’attache en métal doit être fabriquée de telle sorte qu’une
interaction mécanique entre le matériau de collage et la surface de l’attache se fasse
(Decrucq et al. 2009; Proffit et al. 2014).
Un cas clinique de la littérature a décrit une préparation de tube molaire dans le but
d’augmenter le succès du collage et diminuer l’indice de plaque, sur une deuxième
molaire mandibulaire qui n’est pas accessible à la mise en place d’une bague, et qui a
déjà subi plusieurs décollements d’un tube classique. Un tube personnalisé est alors
créé sur un modèle, en augmentant la surface de la base à l’aide de composite qui est
ensuite scrupuleusement poli. En bouche, la surface de collage est alors augmentée
(Sharma et al. 2014).
69
d’appareils linguaux sur mesure, avec des bases allongées sur la surface occlusale
dans les cas où la surface linguale est réduite, permet aux enfants et adolescents
d’être traités par cette technique (Canal et al. 2016).
70
Figure 22 Exemple d'insertion et désinsertion d'un séparateur métal (Proffit et al.
2014)
Néanmoins, ces élastiques n’ont pas que des avantages. En effet, la mise en place
d’élastiques séparateurs entraîne l’application de forces sur le ligament parodontal, qui
déplacent la dent et et induisent une réaction inflammatoire par la compression du
ligament. Un large panel de médiateurs de l’inflammation est produit et relâché par le
ligament parodontal, avec un pic à 24 heures après l’insertion. Après la mise en place
des séparateurs, une augmentation significative des interleukines 1 (IL-1) est
observée, et ce dès la première heure suivant la pose. Après sept jours, ces
médiateurs de l’inflammation diminuent mais sans atteindre à nouveau leur niveau de
base. La production de prostaglandines E2 (PGE2) intervient plus tard (à 24 heures
après la pose des élastiques), suggérant que les IL-1 pourraient avoir un rôle stimulant
sur celles-ci. Ces deux médiateurs de l’inflammation ont montré une association avec
la douleur ressentie par le patient à 1 heure et 24 heures post pose des élastiques.
Cette douleur est néanmoins évaluée comme globalement peu élevée, et plutôt décrite
comme un inconfort (Giannopoulou et al. 2006). La prise de paracétamol ou ibuprofène
1 heure avant le rendez-vous n’a pas d’effet significatif sur la douleur ressentie (Bird
et al. 2007)
Comme nous l’avons signalé plus tôt, .les séparateurs, et notamment les
séparateurs élastomériques, sont sources de rétention de plaque (Forsberg et al.
1991; McLaughlin et al. 1996). La pose de séparateurs a montré un risque significatif
de survenue d’une bactériémie (Lucas et al. 2002; Umeh et al. 2016). De plus, l’oubli
d’un élastique séparateur qui se serait glissé sous la gencive marginale pendant la
71
période de séparation peut provoquer une destruction sévère du parodonte adjacent
à l’élastique. Le praticien doit donc être très vigilant et rechercher activement la
présence éventuelle du séparateur sous la gencive marginale quand celui-ci n’est plus
présent dans l’espace inter-proximal sus-gingival (Al-Qutub 2012; Nettem et al. 2012).
Il existe 6 grands types de ciment décrits pour sceller les bagues en orthodontie (Millett
et al. 2016) :
• Les ciments au phosphate de zinc (Ewoldsen et Demke 2001; Foley et al. 2002;
Decrucq et al. 2009)
Ce sont les ciments les plus anciennement employés, introduits en 1878 ils ont été
largement utilisés pour le scellement des bagues. La rétention est uniquement
mécanique par microclavetage. Sa formation se fait par un mélange entre un acide
orthophosphorique (liquide) et un oxyde de zinc (poudre). La réaction est incomplète
laissant de l’acide résiduel et donc un pH bas (aux alentours de 5). Cette acidité
entraîne un risque de décalcification (Foley et al. 2002) voire des réactions pulpaires
72
et irritations gingivales. De plus, c’est un ciment fragile avec une faible résistance à la
traction (Maijer et Smith 1988), hors les molaires sont sujettes à des forces de traction
et de cisaillement importantes, son utilisation est donc à éviter.
• Les ciments polycarboxylates (Norris et al. 1986; Ewoldsen et Demke 2001; Foley
et al. 2002; Decrucq et al. 2009)
Introduits en 1968 et considérés comme les précurseurs des CVI en raison de leur
potentiel d’adhésion à l’émail, ils sont formés par la réaction entre un oxyde de zinc et
d’albumine et une solution aqueuse d’acide polyacrylique. De nombreux ciments sont
enrichis en ions fluorures pour lutter contre la déminéralisation. Ils possèdent des
propriétés mécaniques moindres que celles des ciments au phosphate de zinc et leur
solubilité est importante. Ils sont difficiles à utiliser cliniquement car leur prise rapide et
leur consistance visqueuse ne permettent qu’un temps de travail court. Avec
l’avènement des CVI leur utilisation en orthodontie est devenue obsolète.
Ils sont formés par une réaction acide/base entre une poudre de verre riche en calcium,
en silicate d’alumine et en ions fluorures ; et un acide polyalkénoïque (le liquide). Ils
possèdent la capacité d’adhérer chimiquement au tissu amélaire par des connexions
ioniques entre l’acide polyalkénoïque et le calcium de l’hydroxyapatite amélaire
(Yoshida et al. 2000). Cette adhésion se fait directement à la surface de la dent, mais
un traitement de surface par un acide polyacrylique permet de potentialiser la liaison
entre la surface dentaire et le CVI (Decrucq et al. 2009). Par le même mécanisme, ils
possèdent un potentiel d’adhésion aux oxydes métalliques, que ce soit ceux des
alliages non précieux ou ceux contenus dans les céramiques.
Faciles d’utilisation grâce à leur faible viscosité et leur temps de travail suffisant, les
CVI ont montré in vitro une force de résistance à la traction égale aux deux ciments
historiques. Leur force de compression est somme toute supérieure, et ils présentent
une nette supériorité biologique grâce à leur potentiel d’adhésion au tissu dentaire
(Norris et al. 1986). Moins solubles que les ciments jusqu’alors utilisés, ils ont diminué
considérablement le risque de dessiccation du ciment, diminuant le risque de caries
73
en nappe. En effet, leurs excellentes propriétés biologiques, résultat de leur
biocompatibilité et de la libération d’ions fluorures, assurent une protection contre la
carie. Leur résistance propre est inférieure à la force d’adhésion à la surface amélaire,
c’est pourquoi ils sont souvent modifiés avec adjonction de résine et photo-
polymérisables (ciments verre-ionomères modifiés par adjonction de résine et
compomères). Ils ont remplacé les ciments au phosphate de zinc et les ciments
poycarboxylates dans les cabinets. Leur résistance à la fracture assez faible limite leur
utilisation orthodontique au scellement des bagues.
Les CVIMAR combinent les propriétés des CVI avec la force apportée par le
composant résineux grâce à l’adhésion micro-mécanique des brides résineuses dans
les irrégularités de surface (monomères acryliques hydrophiles et amorceurs de
polymérisation entre 10 et 20% de la composition). Leur réaction de prise associe la
réaction acide/base avec la réaction de polymérisation photochimique des résines et
ils sont généralement utilisés comme des ciments. Certains d’entre eux ne requièrent
aucun traitement de la surface après nettoyage (Ketac Cem Plus™ (3M, Monrovia,
USA)), pour d’autres l’application d’un prétraitement acide est recommandée pour une
meilleure adhésion (Fuji Ortho™ (GC, Tokyo, Japon)). Leur présentation en capsule,
mélangée dans un vibreur, simplifie la procédure clinique de mélange de la poudre et
du liquide. La photopolymérisation assure une prise beaucoup plus rapide que la
réaction acide-base, permettant une amélioration des propriétés physiques
immédiates et notamment en ce qui concerne la résistance à la fracture.
Ils sont capables de relarguer des ions fluorures au contact de la surface amélaire
autant que les CVI, assurant la même résistance de l’émail à la déminéralisation, sans
perdre en force d’adhésion. Leur charpente résineuse augmente significativement
leurs propriétés mécaniques et les rend plus résistants à la solubilité. Ils sont plus
résistants à la traction et à la compression que les ciments historiquement utilisés. En
revanche, malgré une bonne tolérance à l’humidité (la même que celle des CVI), en
cas de contamination salivaire pendant la prise, ils deviennent plus fragiles et moins
résistants au décollement. Les CVIMAR ont également été montrés comme les plus
74
efficaces pour le scellement des couronnes métalliques avec alliage à base d’or, si
possible après sablage de la couronne (Youn et al. 2007).
Les compomères sont presque des colles composites hydrophiles. Ils ont été
développés pour apporter une adhésion chimique et un potentiel d’inhibition carieuse
aux résines. Ils se présentent comme un seul composant. Leur matrice résineuse
contient des composantes acides, des charges inertes d’un composite classique, et
des charges basiques réactives d’un verre ionomère. Il n’y a pas d’eau dans leur
composition, leur prise se fait donc uniquement par polymérisation et il n’y a pas de
réaction acide-base pendant la polymérisation. La réaction acide-base se produit
supposément après durcissement, au contact des fluides oraux, quand de l’eau est
absorbée dans le compomère, permettant un relargage d’ions fluorures mais de
manière anecdotique (6 à 60 fois inférieur aux CVI à 24 heures). Contrairement aux
CVIMAR, ils n’ont pas de potentiel d’auto-adhésion et nécessitent donc un
mordançage préalable de la surface suivi d’un séchage soigneux. Aucun échange
ionique entre le matériau et la surface dentaire ou les ions métalliques d’une
restauration n’a été démontrée. Leurs propriétés physiques sont acquises rapidement
mais, bien que supérieures aux CVIMAR, elles sont inférieures aux résines
composites. Ils ont donc un intérêt clinique limité.
• Quel est le meilleur ciment pour le scellement des bagues sur les molaires ?
Les ciments sont des matériaux fragiles avec une bonne résistance à la compression
mais une faible résistance à la traction et une faible résistance à la fracture.
In vitro les CVI permettent une réduction de l’acidité provoquée par les S. mutans et
une perturbation de leur formation en biofilm. Cette activité anti-cariogénique est liée
au relargage d’ions fluorures par ces matériaux (plus il est important moins le biofilm
observé est virulent). Cliniquement elle peut jouer un rôle anti-caries si le taux d’ions
fluorures relâché dans l’environnement est suffisant (Chau et al. 2015).
Malgré ces avantages, il n’existe pas de preuve suffisante pour désigner le meilleur
ciment capable de sceller les bagues sur les molaires (Millett et al. 2016).
• Cas particulier : scellement des bagues sur les molaires avec restauration
prothétique
75
Une étude in vitro de trois types de ciments utilisés pour le maintien des bagues sur
dents restaurées avec des couronnes céramiques (Herion et al. 2007) n’a trouvé
aucune différence significative en termes de résistance au descellement des bagues,
qu’elles soient scellées avec du CVI, du CVIMAR ou du compomère. En revanche, elle
met en évidence une différence de résistance à la fatigue, et suggère que
cliniquement, les bagues résisteraient mieux au descellement sur le long terme en
étant scellées avec un CVIMAR ou un compomère, plutôt qu’avec un CVI classique.
Elle rappelle également qu’une bague scellée sur une dent prothétique a une rétention
moindre qu’une bague scellée sur une dent naturelle.
Il semble que le traitement de l’intrados de la bague joue un rôle non négligeable dans
sa rétention. La plupart des échecs de scellement avec l’utilisation des CVI se situent
à l’interface bague-ciment. C’est pourquoi les industriels ont développé des techniques
pour rendre la surface de l’intrados plus rétentive. La technique de micro-etching de la
bague permet une diminution très nette des échecs de collage (Hodges et al. 2001).
La mise en place des bagues se fera après séparation et la bague sera ajustée à la
dent grâce à la force des muscles masticateurs en complément de la force du
praticien : il sera demandé au patient de mordre sur l’enfonce bague pour aider à la
mise en place finale de la bague(Proffit et al. 2014). Les bagues préformées sont faites
pour être mises en place en suivant une séquence bien précise : pour les molaires
maxillaires d’abord en mesial et distal pour amener la bague près de la gencive
marginale puis ajuster au niveau mesio-vestibulaire et disto-lingual et enfin demander
au patient de mordre sur l’enfonce bague placé en disto-lingual ; pour les molaires
mandibulaires la bague sera ajustée manuellement en mésio-distal puis il sera
demandé au patient d’exercer une pression forte au niveau vestibulaire mais jamais
linguale.
76
4. Tableau récapitulatif
77
5. Conclusion
L’orthodontie de demain se tourne vers des hybrides entre attache collée et bague
scellée grâce à l’apport de la technologie numérique. Ainsi, après empreinte
numérique, le laboratoire peut fabriquer des attaches sur mesure. L’orthodontiste
pourra ainsi utiliser des attaches sans avoir besoin de rendez-vous pour pose de
séparateurs, sans stockage ni essayage de bagues, en préservant les points de
contact. Il gagnera ainsi du temps et facilitera la logistique du cabinet.
78
6. Bibliographie
Références bibliographiques
2. Abufarwa M, Voorhees RD, Varanasi VG, Campbell PM, Buschang PH. White spot
lesions: Does etching really matter? J Investig Clin Dent. 2018; 9(1): e12285.
9. Auschill TM, Arweiler NB, Brecx M, Reich E, Sculean A, Netuschil L. The effect of
dental restorative materials on dental biofilm. Eur J Oral Sci. 2002; 110(1): 48-53.
10. Badawi H, Evans RD, Wilson M, Ready D, Noar JH, Pratten J. The effect of
orthodontic bonding materials on dental plaque accumulation and composition in
vitro. Biomaterials. 2003; 24(19): 3345-50.
11. Barbosa IV, Ladewig V de M, Almeida-Pedrin RR, Cardoso MA, Santiago Junior
JF, Conti AC de CF. The association between patient’s compliance and age with
the bonding failure of orthodontic brackets: a cross-sectional study. Prog Orthod.
2018; 19(1): 11.
79
14. Barron MJ, McDonnell ST, Mackie I, Dixon MJ. Hereditary dentine disorders:
dentinogenesis imperfecta and dentine dysplasia. Orphanet J Rare Dis. 2008; 3:
31.
15. Beckwith FR, Ackerman RJ, Cobb CM, Tira DE. An evaluation of factors affecting
duration of orthodontic treatment. Am J Orthod Dentofac Orthop. 1999; 115(4):
439-47.
16. Beerens MW, Boekitwetan F, van der Veen MH, ten Cate JM. White spot lesions
after orthodontic treatment assessed by clinical photographs and by quantitative
light-induced fluorescence imaging; a retrospective study. Acta Odontol Scand.
2015; 73(6): 441-6.
17. Benson PE, Higham SM, Pender N. An in vitro assessment using transverse
microradiography of the effect on mineral loss of etching enamel for in situ studies.
Orthod Craniofac Res. 2003; 6(4): 242-9.
18. Benson PE, Parkin N, Dyer F, Millett DT, Furness S, Germain P. Fluorides for the
prevention of early tooth decay (demineralised white lesions) during fixed brace
treatment. Cochrane Database Syst Rev. 2013; (12): CD003809.
19. Bird SE, Williams K, Kula K. Preoperative acetaminophen vs ibuprofen for control
of pain after orthodontic separator placement. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2007;
132(4): 504-10.
20. Bishara SE, Vonwald L, Zamtua J, Damon PL. Effects of various methods of
chlorhexidine application on shear bond strength. Am J Orthod Dentofac Orthop.
1998; 114(2): 150-3.
21. Boersma JG, van der Veen MH, Lagerweij MD, Bokhout B, Prahl-Andersen B.
Caries prevalence measured with QLF after treatment with fixed orthodontic
appliances: influencing factors. Caries Res. 2005; 39(1): 41-7.
23. Bollen AM, Cunha-Cruz J, Bakko DW, Huang GJ, Hujoel PP. The Effects of
Orthodontic Therapy on Periodontal Health: A Systematic Review of Controlled
Evidence. J Am Dent Assoc. 2008; 139(4): 413-22.
24. Boyd RL, Baumrind S. Periodontal considerations in the use of bonds or bands on
molars in adolescents and adults. Angle Orthod. 1992; 62(2): 117-26.
25. Boyd RL, Leggott PJ, Quinn RS, Eakle WS, Chambers D. Periodontal implications
of orthodontic treatment in adults with reduced or normal periodontal tissues versus
those of adolescents. Am J Orthod Dentofacial Orthop. 1989; 96(3): 191-8.
26. Burden DJ, Coulter WA, Johnston CD, Mullally B, Stevenson M. The prevalence of
bacteraemia on removal of fixed orthodontic appliances. Eur J Orthod. 2004; 26(4):
443-7.
80
27. Canal P, Delsol L, Wiechmann D. Orthodontie linguale. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier Masson ; 2016. 288 p.
30. Cehreli ZC, Kecik D, Kocadereli I. Effect of self-etching primer and adhesive
formulations on the shear bond strength of orthodontic brackets. Am J Orthod
Dentofac Orthop. 2005; 127(5): 573-9; quiz 625-6.
31. Chau NPT, Pandit S, Cai JN, Lee MH, Jeon JG. Relationship between fluoride
release rate and anti-cariogenic biofilm activity of glass ionomer cements. Dent
Mater. 2015; 31(4): e100-8.
32. Chéron R, Degrange M. Colles et ciments sʼy retrouver et choisir. Inf Dent. 2007 ;
(4) : 127-36.
33. Corbacho de Melo MM, Cardoso MG, Faber J, Sobral A. Risk factors for
periodontal changes in adult patients with banded second molars during
orthodontic treatment. Angle Orthod. 2012; 82(2): 224-8.
35. Cruz CL, Edelstein BL. Linking orthodontic treatment and caries management for
high-risk adolescents. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2016; 149(4): 441-2.
36. Cueto EI, Buonocore MG. Sealing of pits and fissures with an adhesive resin: its
use in caries prevention. J Am Dent Assoc 1939.1967; 75(1): 121-8.
37. Cueto HI. A little bit of history: The first direct bonding in orthodontia. Am J Orthod
Dentofacial Orthop. 1990; 98(3): 276-7.
38. Cury JA, de Oliveira BH, dos Santos APP, Tenuta LMA. Are fluoride releasing
dental materials clinically effective on caries control? Dent Mater. 2016; 32(3):
323-33.
39. Dajani AS, Taubert KA, Wilson W, Bolger AF, Bayer A, Ferrieri P, et coll.
Prevention of Bacterial Endocarditis: Recommendations by the American Heart
Association. J Am Dent Assoc. 1997; 277(22): 1794-801.
40. Davis SM, Plonka AB, Fulks BA, Taylor KL, Bashutski J. Consequences of
orthodontic treatment on periodontal health: Clinical and microbial effects. Semin
Orthod. 2014; 20(3): 139-49.
81
41. Decrucq E, Devisse T, Benhammadi O. [Materials for cementing and bonding].
Orthod Fr. 2009; 80(1): 87-96.
42. Degling TE. Orthodontics, Bacteremia, and the Heart Damaged Patient. Angle
Orthod. 1972; 42(4): 399-402.
43. Proffit WR, Jr HWF. Contemporary Orthodontics. 5th Revised edition. St. Louis,
Mo: Mosby; 2012.
48. Farret MM, de Lima EM, Mota EG, Oshima HMS, Barth V, de Oliveira SD. Can we
add chlorhexidine into glass ionomer cements for band cementation? Angle
Orthod. 2011; 81(3): 496-502.
49. Featherstone JD. Prevention and reversal of dental caries: role of low level fluoride.
Community Dent Oral Epidemiol. 1999; 27(1): 31-40.
51. Forsberg CM, Brattström V, Malmberg E, Nord CE. Ligature wires and elastomeric
rings: two methods of ligation, and their association with microbial colonization of
Streptococcus mutans and lactobacilli. Eur J Orthod. 1991; 13(5): 416-20.
54. Ghiz MA, Ngan P, Kao E, Martin C, Gunel E. Effects of sealant and self-etching
primer on enamel decalcification, Part II: an in-vivo study. Am J Orthod Dentofac
Orthop. 2009; 135(2): 206-13.
55. Giannopoulou C, Dudic A, Kiliaridis S. Pain discomfort and crevicular fluid changes
induced by orthodontic elastic separators in children. J Pain Off J Am Pain Soc.
2006; 7(5): 367-76.
82
56. Godoy F, Laureano Filho JR, Rosenblatt A, O’Ryan F. Prevalence of banding and
bonding molar brackets in orthognathic surgery cases. J Oral Maxillofac Surg.
2011; 69(3): 911-6.
57. Gomes SC, Varela CC, da Veiga SL, Rösing CK, Oppermann RV. Periodontal
conditions in subjects following orthodontic therapy: A preliminary study. Eur J
Orthod. 2007; 29(5): 477-81.
58. Graber LW, Vanarsdall RL, Vig KWL, Huang GJ. Orthodontics : Current Principles
and Techniques. St Louis : Elsevier Health Sciences; 2016. 928 p.
59. Herion T, Ferracane JL, Covell DA. Three cements used for orthodontic banding
of porcelain molars. Angle Orthod. 2007; 77(1): 94-9.
62. Hitmi L, Attal JP, Degrange M. [The various families of composite adhesives:
presentation and experimentation]. Orthod Fr. 2002; 73(1): 39-58.
63. Hitmi L, Muller C, Mujajic M, Attal JP. An 18-month clinical study of bond failures
with resin-modified glass ionomer cement in orthodontic practice. Am J Orthod
Dentofac Orthop. 2001; 120(4): 406-15.
64. Hodges SJ, Gilthorpe MS, Hunt NP. The effect of micro-etching on the retention of
orthodontic molar bands: a clinical trial. Eur J Orthod. 2001; 23(1): 91-7.
65. Hosein I, Sherriff M, Ireland AJ. Enamel loss during bonding, debonding, and
cleanup with use of a self-etching primer. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2004;
126(6): 717-24.
66. Hu H, Li C, Li F, Chen J, Sun J, Zou S, et coll. Enamel etching for bonding fixed
orthodontic braces. Cochrane Database Syst Rev. 2013; (11): CD005516.
67. Ibarra G, Vargas MA, Armstrong SR, Cobbb DS. Microtensile bond strength of self-
etching adhesives to ground and unground enamel. J Adhes Dent. 2002; 4(2):
115-24.
68. Ireland AJ, Sherriff M. The effect of pumicing on the in vivo use of a resin modified
glass poly(alkenoate) cement and a conventional no-mix composite for bonding
orthodontic brackets. J Orthod. 2002; 29(3): 217-20; discussion 196.
69. Ireland AJ, Soro V, Sprague SV, Harradine NWT, Day C, Al-Anezi S, et coll. The
effects of different orthodontic appliances upon microbial communities. Orthod
Craniofac Res. 2014; 17(2): 115-23.
70. Ismail AI, Sohn W, Tellez M, Amaya A, Sen A, Hasson H, et coll. The International
Caries Detection and Assessment System (ICDAS): an integrated system for
measuring dental caries. Community Dent Oral Epidemiol. 2007; 35(3): 170-8.
83
71. Janson G, Bombonatti R, Brandão AG, Henriques JFC, de Freitas MR.
Comparative radiographic evaluation of the alveolar bone crest after orthodontic
treatment. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2003; 124(2): 157-64.
72. de Jesus Tavarez RR, Lima Bezerra G, de Souza Penha KJ, Torres CRG,
Firoozmand LM. Er:YAG pre-treatment for bonding of orthodontic bracket: 1 year
of in vitro treatment. Clin Cosmet Investig Dent. 2017; 9: 19-25.
73. Johnston CD, Burden DJ, Hussey DL, Mitchell CA. Bonding to molars--the effect
of etch time (an in vitro study). Eur J Orthod. 1998; 20(2): 195-9.
75. Keim RG, Gottlieb EL, Vogels DS, Vogels PB. 2014 JCO study of orthodontic
diagnosis and treatment procedures, Part 1: results and trends. J Clin Orthod.
2014; 48(10): 607-30.
79. Knösel M, Bojes M, Jung K, Ziebolz D, Renger S. [Increased susceptibility for white
spot lesions by surplus orthodontic etching exceeding bracket base area]. Orthod
Fr. 2015; 86(3): 233-44.
80. Lasmar M, Reher V, Lalloo R, Reher P. Enamel demineralization and bracket bond
strength when etching with acid and /or Er:YAG laser. Aust Dent J. 2012; 57(2):
190-5.
81. Liu H, Sun J, Dong Y, Lu H, Zhou H, Hansen BF, et coll. Periodontal health and
relative quantity of subgingival Porphyromonas gingivalis during orthodontic
treatment. Angle Orthod. 2011; 81(4): 609-15.
82. Lockhart PB, Brennan MT, Thornhill M, Michalowicz BS, Noll J, Bahrani-Mougeot
FK, et coll. Poor oral hygiene as a risk factor for infective endocarditis-related
bacteremia. J Am Dent Assoc 1939. 2009; 140(10): 1238-44.
83. Lucas VS, Omar J, Vieira A, Roberts GJ. The relationship between odontogenic
bacteraemia and orthodontic treatment procedures. Eur J Orthod. 2002; 24(3):
293-301.
84
85. Lundström F, Krasse B. Caries incidence in orthodontic patients with high levels of
Streptococcus mutans. Eur J Orthod. 1987A; 9(2): 117-21.
88. Ma Y, Zhang N, Weir MD, Bai Y, Xu HHK. Novel multifunctional dental cement to
prevent enamel demineralization near orthodontic brackets. J Dent. 2017; 64:
58-67.
89. Maijer R, Smith DC. A comparison between zinc phosphate and glass ionomer
cement in orthodontics. Am J Orthod Dentofac Orthop. 1988; 93(4): 273-9.
90. Mandall NA, Hickman J, Macfarlane TV, Mattick RC, Millett DT, Worthington HV.
Adhesives for fixed orthodontic brackets. Cochrane Database Syst Rev. 2018; 4:
CD002282.
91. Mano MC, Mehdi S. Les systèmes de collage à l’émail en orthodontie. Orthod Fr.
2009 : 80(2) : 153-65.
93. Mattick CR, Hobson RS. A comparative micro-topographic study of the buccal
enamel of different tooth types. J Orthod. 2000; 27(2): 143-8.
94. Mattousch TJH, van der Veen MH, Zentner A. Caries lesions after orthodontic
treatment followed by quantitative light-induced fluorescence: a 2-year follow-up.
Eur J Orthod. 2007; 29(3): 294-8.
95. McCartney AC. Changing trends in infective endocarditis. J Clin Pathol. 1992;
45(11): 945-8.
96. McLaughlin JO, Coulter WA, Coffey A, Burden DJ. The incidence of bacteremia
after orthodontic banding. Am J Orthod Dentofac Orthop. 1996; 109(6): 639-44.
98. Millett DT, Glenny AM, Mattick RC, Hickman J, Mandall NA. Adhesives for fixed
orthodontic bands. Cochrane Database Syst Rev. 2016; 10: CD004485.
99. Millett DT, Hallgren A, Fornell AC, Robertson M. Bonded molar tubes: a
retrospective evaluation of clinical performance. Am J Orthod Dentofac Orthop.
1999; 115(6): 667-74.
85
100. Millett DT, Mandall NA, Mattick RC, Hickman J, Glenny AM. Adhesives for
bonded molar tubes during fixed brace treatment. Cochrane Database Syst Rev.
2017; 2: CD008236.
101. Millett DT, McCluskey LA, McAuley F, Creanor SL, Newell J, Love J. A
comparative clinical trial of a compomer and a resin adhesive for orthodontic
bonding. Angle Orthod. 2000; 70(3): 233-40.
102. Montasser MA. Effect of applying a sustained force during bonding orthodontic
brackets on the adhesive layer and on shear bond strength. Eur J Orthod. 2011;
33(4): 402-6.
103. Moreira DM, Oei J, Rawls HR, Wagner J, Chu L, Li Y, et coll. A novel
antimicrobial orthodontic band cement with in situ-generated silver nanoparticles.
Angle Orthod. 2015; 85(2): 175-83.
104. Mougeot FKB, Saunders SE, Brennan MT, Lockhart PB. Associations between
bacteremia from oral sources and distant-site infections: tooth brushing versus
single tooth extraction. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol. 2015; 119(4):
430-5.
105. Murray SD, Hobson RS. Comparison of in vivo and in vitro shear bond strength.
Am J Orthod Dentofac Orthop. 2003; 123(1): 2-9.
106. Nazir M, Walsh T, Mandall NA, Matthew S, Fox D. Banding versus bonding of
first permanent molars: a multi-centre randomized controlled trial. J Orthod. 2011;
38(2): 81-9.
112. Ostby AW, Bishara SE, Denehy GE, Laffoon JF, Warren JJ. Effect of self-etchant
pH on the shear bond strength of orthodontic brackets. Am J Orthod Dentofac
Orthop. 2008; 134(2): 203-8.
86
enamel demineralization around orthodontic brackets. Am J Orthod Dentofacial
Orthop. 2009; 135(5): 603-12.
114. Pascotto RC, Navarro MF de L, Capelozza Filho L, Cury JA. In vivo effect of a
resin-modified glass ionomer cement on enamel demineralization around
orthodontic brackets. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2004; 125(1): 36-41.
116. Pithon MM, Dos Santos MJ, Andrade CSS, Leão Filho JCB, Braz AKS, de Araujo
RE, et coll. Effectiveness of varnish with CPP-ACP in prevention of caries
lesions around orthodontic brackets: an OCT evaluation. Eur J Orthod. 2015;
37(2): 177-82.
118. Proffit WR, Fields HW, Sarver DM. Contemporary Orthodontics. St Louis: Mosby;
2012. 768 p.
119. de Queiroz SBF, Curioso PAB, Carvalho FSR, de Lima VN. Submandibular-space
abscess from loss of a bonded molar tube during orthognathic surgery. Am J
Orthod Dentofac Orthop. 2013; 143(5): 735-7.
121. Reynolds IR. A Review of Direct Orthodontic Bonding. Br J Orthod. 1975; 2(3):
171-8.
122. Rezk-Lega F, Ogaard B, Arends J. An in vivo study on the merits of two glass
ionomers for the cementation of orthodontic bands. Am J Orthod Dentofac
Orthop. 1991; 99(2): 162-7.
123. Ripa LW, Gwinnett AJ, Buonocore MG. The « prismless » outer layer of
deciduous and permanent enamel. Arch Oral Biol. 1966; 11(1): 41-8.
125. Roh WJ, Kang SG, Kim SJ. Multidisciplinary approach for a patient with
dentinogenesis imperfecta and anterior trauma. Am J Orthod Dentofacial
Orthop. 2010; 138(3): 352-60.
126. Sadowsky PL, Retief DH, Cox PR, Hernández-Orsini R, Rape WG, Bradley EL.
Effects of etchant concentration and duration on the retention of orthodontic
brackets: an in vivo study. Am J Orthod Dentofac Orthop. 1990; 98(5): 417-21.
87
127. Sandham HJ, Nadeau L, Phillips HI. The effect of chlorhexidine varnish treatment
on salivary mutans streptococcal levels in child orthodontic patients. J Dent Res.
1992; 71(1): 32-5.
130. Schlein RA, Kudlick EM, Reindorf CA, Gregory J, Royal GC. Toothbrushing and
transient bacteremia in patients undergoing orthodontic treatment. Am J Orthod
Dentofac Orthop. 1991; 99(5): 466-72.
131. Schmit JL, Staley RN, Wefel JS, Kanellis M, Jakobsen JR, Keenan PJ. Effect of
fluoride varnish on demineralization adjacent to brackets bonded with RMGI
cement. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2002; 122(2): 125-34.
132. Scougall Vilchis RJ, Yamamoto S, Kitai N, Yamamoto K. Shear bond strength of
orthodontic brackets bonded with different self-etching adhesives. Am J Orthod
Dentofac Orthop. Sept 2009; 136(3): 425-30.
133. Shaeran TAT, Samsudin AR. Dislodged Bonded Molar Tube into Wound during
Orthognathic Surgery. Case Rep Dent. 2018; 2018: 6540945.
134. Sharma T, Phull TS, Rana T, Kumar V. Expressly fabricated molar tube bases:
enhanced adhesion. J Clin Diagn Res. 2014; 8(6): ZD16-18.
135. Shields ED, Bixler D, el-Kafrawy AM. A proposed classification for heritable
human dentine defects with a description of a new entity. Arch Oral Biol. 1973;
18(4): 543-53.
136. Shinya M, Shinya A, Lassila LVJ, Gomi H, Varrela J, Vallittu PK, et coll. Treated
enamel surface patterns associated with five orthodontic adhesive systems:
surface morphology and shear bond strength. Dent Mater J. 2008; 27(1): 1-6.
139. Silverstone LM, Saxton CA, Dogon IL, Fejerskov O. Variation in the pattern of
acid etching of human dental enamel examined by scanning electron
microscopy. Caries Res. 1975; 9(5): 373-87.
140. Sinclair PM, Berry CW, Bennett CL, Israelson H. Changes in gingiva and gingival
flora with bonding and banding. Angle Orthod. 1987; 57(4): 271-8.
88
141. Sorel O, Mano MC, Mehdi S. Collages particuliers. Orthod Fr. 2009; 80: 193-202.
142. Sudjalim TR, Woods MG, Manton DJ. Prevention of white spot lesions in
orthodontic practice: a contemporary review. Aust Dent J. 2006; 51(4): 284-9;
quiz 347.
143. Sukontapatipark W, el-Agroudi MA, Selliseth NJ, Thunold K, Selvig KA. Bacterial
colonization associated with fixed orthodontic appliances: A scanning electron
microscopy study. Eur J Orthod. 2001; 23(5): 475-84.
144. Thornberg MJ, Riolo CS, Bayirli B, Riolo ML, Van Tubergen EA, Kulbersh R.
Periodontal pathogen levels in adolescents before, during, and after fixed
orthodontic appliance therapy. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2009; 135(1):
95-8.
145. Tomás I, Diz P, Tobías A, Scully C, Donos N. Periodontal health status and
bacteraemia from daily oral activities: systematic review/meta-analysis. J Clin
Periodontol. 2012; 39(3): 213-28.
147. Umeh OD, Sanu OO, Utomi IL, Nwaokorie FO. Factors associated with
odontogenic bacteraemia in orthodontic patients. J West Afr Coll Surg. 2016;
6(2): 52-77.
150. van der Veen MH, Mattousch T, Boersma JG. Longitudinal development of caries
lesions after orthodontic treatment evaluated by quantitative light-induced
fluorescence. Am J Orthod Dentofac Orthop. 2007; 131(2): 223-8.
151. Vinagre AR, Messias AL, Gomes MA, Costa AL, Ramos JC. Effect of time on
shear bond strength of four orthodontic adhesive systems. Rev Port Estomatol
Med Dentária E Cir Maxilofac. 2014; 55(3): 142-51.
153. Wang Z, Shen Y, Haapasalo M. Dental materials with antibiofilm properties. Dent
Mater. 2014; 30(2): e1-16.
154. van Waveren Hogervorst WL, Feilzer AJ, Prahl-Andersen B. The air-abrasion
technique versus the conventional acid-etching technique: A quantification of
89
surface enamel loss and a comparison of shear bond strength. Am J Orthod
Dentofac Orthop. 2000; 117(1): 20-6.
155. Wenger NA, Atack NE, Mitchell CN, Ireland AJ. Peri-operative second molar tube
failure during orthognathic surgery: two case reports. J Orthod. 2007; 34(2):
75-9.
156. Whittaker DK. Structural variations in the surface zone of human tooth enamel
observed by scanning electron microscopy. Arch Oral Biol. 1982; 27(5): 383-92.
158. Youn YA, Lee YK, Lee DY, Kim NY, Lim YK. Effect of surface treatment and type
of cement on the retentive strength of orthodontic bands on gold alloy crowns.
Am J Orthod Dentofac Orthop. 2007; 132(6): 728.e1-6.
160. Zachrisson BU. Cause and prevention of injuries to teeth and supporting
structures during orthodontic treatment. Am J Orthod. 1976; 69(3): 285-300.
163. Zero DT. How the introduction of the acid-etch technique revolutionized dental
practice. J Am Dent Assoc 1939. 2013; 144 Spec No: 47S-51S.
164. Zhang N, Chen C, Weir MD, Bai Y, Xu HHK. Antibacterial and protein-repellent
orthodontic cement to combat biofilms and white spot lesions. J Dent. 2015;
43(12): 1529-38.
165. Zhang W, Daly CG, Mitchell D, Curtis B. Incidence and magnitude of bacteraemia
caused by flossing and by scaling and root planing. J Clin Periodontol. 2013;
40(1): 41-52.
90
Références bibliographiques électroniques
91
DURAND Apolline : Traitement orthodontique multi-attache vestibulaire : sceller ou coller les
molaires ?
Mots clés :
- Collage
- Scellement
- Adhérence
Examinateurs de la thèse :
Pr. MARTRETTE Jean-Marc Professeur des Universités Président et Directeur
Dr. VANDE VANNET Bart Maître de Conférence des Universités Codirecteur
Dr. SCHOUVER Jacques Maître de Conférence des Universités Juge
Pr. AMBROSINI Pascal Professeur des Universités Juge
Dr. CUZIN Jean-François Attaché Hospitalier Universitaire Juge
Adresse de l’auteur :
Apolline DURAND
3 rue Lafayette
57000 Metz
Apolline.durand@yahoo.fr
92