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POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON 1
U.F.R. D’ODONTOLOGIE
THESE
Par
Clélia POTELLE
_________________________
_________________________
JURY
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
SECTEUR SANTE
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
FACULTE D'ODONTOLOGIE DE LYON
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
A la présidente de ce jury,
Praticien-Hospitalier
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
A Monsieur le Docteur Renaud NOHARET
Praticien-Hospitalier
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Au directeur de cette thèse,
Praticien-Hospitalier
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
A Monsieur le Docteur Florian BRET
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
A mes parents sans qui je ne serais pas là aujourd’hui. Merci pour l’éducation que vous
m’avez donné, pour l’envie de réussir, l’ambition, l’ouverture d’esprit, la découverte du
monde et surtout pour tout cet amour.
A mes amis de Limonest : c’est certainement grâce à ces moments d’évasion avec vous les
samedis soirs que j’ai tenu tout le long de ma P1. Merci
A mes amis de Dentaire pour ces années de Folie passées ensemble et pour toutes celles qui
restent à venir…
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tables des matières
2.
La
limite
de
préparation
infra
gingivale
est-‐elle
compatible
avec
la
santé
parodontale
?
............................................................................................................................
17
2.1
Les
indices
de
santé
parodontale
......................................................................................
17
2.1.1
Indice
gingival
(GI)
...........................................................................................................................
17
2.1.2
Indice
de
plaque
PlI
..........................................................................................................................
18
2.2
La
limite
infra
gingivale
en
prothèse
fixée
est-‐elle
cliniquement
acceptable
?
.
19
2.2.1
Introduction
........................................................................................................................................
19
2.2.2
Matériels
...............................................................................................................................................
19
2.2.3
Méthodes
..............................................................................................................................................
20
2.2.4
Résultats
...............................................................................................................................................
20
2.2.5
Conclusion
............................................................................................................................................
23
2.3
La
limite
de
préparation
infra
gingival
en
prothèse
fixée
est-‐elle
cliniquement
plus
acceptable
si
les
patients
sont
éduqués
à
l’hygiène
parodontale
?
.........................
23
2.3.1
Introduction
........................................................................................................................................
23
2.3.2
Matériels
...............................................................................................................................................
23
2.3.3
Résultats
...............................................................................................................................................
24
2.3.4
Conclusion
............................................................................................................................................
24
2.4
La
limite
de
préparation
infra
gingival
est-‐elle
cliniquement
plus
acceptable
si
la
limite
est
moins
profonde
?
.......................................................................................................
25
2.4.1
Introduction
........................................................................................................................................
25
2.4.2
Matériels
et
méthodes
....................................................................................................................
25
2.4.3
Résultats
...............................................................................................................................................
26
2.4.4
Conclusion
............................................................................................................................................
27
2.5
Les
facteurs
iatrogènes
.........................................................................................................
28
2.5.1
La
localisation
de
la
limite
de
préparation
de
la
couronne
.............................................
28
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.5.2
L’adaptation
marginale
de
la
couronne
...................................................................................
29
2.5.3
Le
contour
de
la
couronne
:
profil
d’émergence
..................................................................
29
2.6
La
limite
de
préparation
infra
gingivale
est-‐elle
cliniquement
plus
acceptable
lorsqu'elle
est
plus
précise
(suppression
des
facteurs
iatrogènes)?
...............................
30
2.6.1
Introduction
........................................................................................................................................
30
2.6.2
Plus
tard,
en
1990
.............................................................................................................................
30
2.6.2.1
Matériels
.........................................................................................................................................................
30
2.6.2.2
Méthodes
........................................................................................................................................................
31
2.6.2.3
Résultats
..........................................................................................................................................................
31
2.6.2.4
Conclusion
......................................................................................................................................................
31
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Introduction
La position de la limite de préparation en prothèse fixée est déterminante pour la réussite d’une
restauration. En effet, la limite cervicale est le lieu de rencontre et de cohabitation du tissu dentaire,
du tissu gingival, de l’attache épithéliale et du matériau prothétique, c’est donc une zone clef dans
la réussite de la restauration prothétique et dans le maintien de la santé du parodonte.
Le parodonte regroupe l’ensemble des tissus qui soutiennent la dent. Il comprend l’os alvéolaire, le
ligament alvéolo-dentaire, le cément et la gencive. Maintenir la santé parodontale implique donc de
connaître et de conserver la physiologie de tous ces éléments.
Même si de nombreux aspects fonctionnels de ces structures restent encore mal connus, l’étude de
leur organisation tissulaire, commencée au début du siècle dernier, semble plus aboutie. De ces
données découlent deux concepts cliniques, l’espace biologique et le complexe gingivo-dentaire.
Ils ont pour vocation de fournir une explication anatomopathologique aux échecs cliniques
observés lorsque les limites des restaurations prothétiques approchent ces régions. Leur définition
suggère que la physiologie de ces structures rend strictement incompatible la santé parodontale
avec des limites infra-gingivales. Toutefois, une analyse de la littérature montre que non seulement
leur délimitation tant clinique qu’histologique reste difficile, mais également que le succès clinique
pourrait être liés à d’autres paramètres que la simple localisation anatomique.
Après un bref rappel sur la structure du parodonte, nous définirons les concepts d’espace
biologique et de complexe gingivo-dentaire. Nous analyserons ensuite les études ayant examiné le
lien entre la localisation des limites prothétiques et la santé parodontale. Enfin nous reviendrons sur
les techniques permettant de maintenir la santé parodontale en échappant aux impératifs cliniques :
l’élongation coronaire.
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POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
1. L’examen parodontal pré prothétique
Le parodonte est l’ensemble des tissus de soutien de la dent. Il comprend quatre tissus de
l’extérieur vers l’intérieur : la gencive (épithélium et tissu conjonctif) ou parodonte superficiel et le
parodonte profond qui comprend l’os alvéolaire, le ligament alvéolo-dentaire (desmodonte) et le
cément. (1)
L’os alvéolaire est un tissu conjonctif minéralisé qui supporte les dents. Il entoure la racine et s’y
attache via le ligament parodontal. L’os alvéolaire « naît, vit et meurt avec la dent » (ATWOOD), il
apparaît en même temps que l’éruption dentaire et disparaît progressivement lorsque la dent n’est
plus sur l’arcade. Il est formé d’os compact : corticale externe et corticale interne entourant de l’os
spongieux trabéculaire. (1)
Enfin, le cément est un tissu conjonctif minéralisé (45% de sels minéraux) recouvrant la dentine
radiculaire. Il a une épaisseur variable et croissante de la zone cervicale à l’apex. Le cément permet
l’accrochage des fibres parodontales de l’os à la racine. La jonction entre l’émail et le cément, ou
jonction amélo-cémentaire, peut varier d’un individu à l’autre ainsi qu’au cours de la vie (figure 1).
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POTELLE
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Figure 1 : Jonction amélo-cémentaire. Au niveau du collet, le cément peut laisser apparaître
la dentine (à gauche) être en continuité avec l’email (au centre) ou peut recouvrir l’email (à
droite) dans le premier cas on peut voir apparaître des caries de collet ou des sensibilités
dentinaires. (A=email, B= dentine C= cément) (2)
Le parodonte superficiel est assimilé à la gencive. Cette dernière est délimitée par le feston gingival
en coronaire et par la ligne de jonction muco gingivale en apical. Cette ligne correspond à la ligne
de réflexion entre la gencive et la muqueuse alvéolaire. On distingue cliniquement trois parties
dans la gencive : la gencive libre, le sillon gingivo-dentaire, et la gencive attachée.
La gencive libre est constituée de la gencive marginale et de la gencive inter dentaire (gencive
papillaire). La portion de gencive lisse et brillante entourant la zone cervicale des dents correspond
à la gencive libre. Son bord est arrondi et elle est séparée de la gencive attachée par le sillon
gingivo-dentaire. La papille interdentaire se situe sous les points de contact des dents et occupe
l’espace inter proximal. Elle suit le contour des dents en fonction de la taille des dents proximales
et de la forme de la ligne de jonction amelo-cémentaire. Elle est constituée de la papille vestibulaire
de la papille linguale/palatine et du col. (3-4)
12
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
La gencive attachée se trouve dans la prolongation de la gencive marginale. Elle est ferme,
élastique et solidement adhérente au tissu osseux sous-jacent par des fibres de collagène. Elle
présente une surface finement granitée d’aspect en peau d’orange. On l’appelle aussi attache
épithélio-conjonctive. Du coté vestibulaire elle s’étend jusqu’à la muqueuse alvéolaire relativement
lâche et mobile dont elle est séparée par la jonction muco gingivale. Du coté lingual elle s’étend
jusqu'à la muqueuse alvéolaire linguale et du coté palatin elle s’étend jusqu’à la muqueuse palatine.
La jonction muco gingivale reste identique tout au long de la vie donc les changements dans la
hauteur de gencive attachée sont dus aux modifications de la position de son extrémité coronaire.
L’attache de la gencive s’effectue par le biais de deux structures tissulaires, une attache épithéliale
et une conjonctive. L’attache épithéliale, ou épithélium de jonction, est constituée par une mince
couche épithéliale (15 à 30 cellules) située sous le fond du sillon gingivo dentaire. L’attache
conjonctive adhère au cément et à l’os par des fibres gingivo-cémentaires reliées au cément et par
des fibres supra crestales reliées à l’os alvéolaire. (3-4)
L’attache épithéliale a été décrite pour la première fois par Gottlieb en 1921. Trois années plus tard,
Orban et Kohler entreprennent de mesurer la hauteur de cette attache au cours de l’éruption passive
(5). En effet, ces auteurs découpent l’éruption dentaire en deux phases respectivement passive et
active. L’éruption active correspond à la migration de la dent en direction du plan d’occlusion alors
que l’éruption passive est liée à l’exposition de la dent lors de la migration apicale de la gencive.
Gottlieb et al distinguent dans l’éruption passive 4 stades en fonction de la relation de l’attache
épithéliale avec la jonction amélo-cémentaire (figure 2).
Page 262 T H E JOURNAL OF PERIODONTOLOGY
F i g u r e No. 1
Figure
The2 :present Les différentes
study phases
consisted de l’éruption
of two surface, passive
82 on theétablie par Orban
vestibular surfaceetand
Kolher en 1934
parts; first to re-evaluate the measure- 78 on(5) the oral surface. A l l specimens were
ments in the Orban-Kohler paper, but now free of extensive pathology and fulfilled
as part of the dentogingival junction and the requirements of clinically normal speci-
not as a single isolated structure; and sec- mens. The actual measurements were made 13
ond to add new measurements. It also es- with a disc micrometer, and all are re-
tablishes a norm for the dentogingival corded in millimeters.
POTELLE
junction in all phases, chronologic ages, (CC BY-NC-ND 2.0)
A total of six different measurements
surfaces and six measured distances.
were made for each individual specimen.
TABLE VIII TABLE IX
Au stade 1, la
I dent
1.56 rejoint
1.37 le 1.35
plan d’occlusion
1.14 +1.35 et l’attache
I .75épithéliale
1.10 repose1.49intégralement
1.01 1.08 sur
II .88 .74 .68 .45 + .68 II 1.39 1.42 1.86 1.56 1.55
l’émail. Au III
stade 2,.00l’attache
.00 épithéliale
.00 .00 se retrouve
.00 enIIIpartie1.46sur l’émail
1.58 et en partie
2.40 1.42 sur
1.71 le cément.
IV .93 1.14 1.06 1.45 -1.14 IV 2.66 3-08 2.82 3.10 2.81
Le sulcus est toujours au niveau de l’émail. Au stade 3, la totalité de l’épithélium de jonction se
retrouve sur le cément
a 50% et la base
loss in magnitude du phase
from sulcus
I toest positionnée au T Aniveau
BLE X de la jonction amélo-
(1.33 mm.) to phase IV (.71 mm.). In Measurement F.—Distance from Base of Attached
cémentaire. Enfin, au stade 4, l’attache épithéliale comme le sulcus se retrouvent au niveau du
measurement C , the most apical point of Epithelium to Aveolar Bone (Connective Tissue
Attachment)
the epithelial
cément, exposant attachment
une partie below(5).
de la racine the ce-
mento-enamel junction, there is an increase Vestib- Total
Phase Mesial Distal ular Oral Average
in the clinical crown which is a normal
En 1961, course
Garguilo
frometphase
al (5)
I toreprennent ces mesures Iet les.75complètent
IV as the epithelial 1.10 par 30
1.01 1.49 mâchoires
1.08 saines
attachments shifts in an apical direction. II .81 .96 1.21 1.32 1.07
supplémentaires, issuesD ,d’autopsies.
Measurement the distance ofAuthe
total, 325 surfaces
bottom III dentaires,
1.02 .69
à différents
1.53
stades
1.03 1.06d’éruptions,
of the sulcus from the cemento-enamel IV 1.09 1.22 1.07 1.06
sont mesurées. Ils établissent alors la hauteur moyenne
junction, is another shift in an apical di-
de .89
l’attache épithélio-conjonctive à 2,04
mm (0,97rection
mm pour with l’épithélium
a progressiondefrom phase etI 1,07 mm pour l’attache conjonctive) et celle du
jonction
to IV. which is occurring simultaneously with
sulcus à 0,69 mm. active eruption. Measurement F, the dis-
Measurement E, distance of the cemento- tance from the base of the epithelial at-
enamel junction from the alveolar bone, tachment to the alveolar bone, represents
Bien que islaa distinction
value which entre l’éruption
increases from phasepassive
I to et theleconnective
remodelage tissueosseux observéof au
attachment thecours du
IV. This is interesting in that as the tooth gingival fibers and appears to be the most
vieillissement parodontal
undergoes reste impossible,
active eruption the alveolar l’étude Garguilo
bone constant et al
value that montre
the normalle caractère
dentogingi- variable et
crest doesn't appear to keep "pace" with val junction possesses. The values were so
évolutif de ces structures. En effet, le détail desclose mesures
that 3 of n’est
the pas fourni,
4 phases almostmais
dupli-les valeurs
the cemento-enamel junction. However,
cate each other to the hundredth of a
minimum et maximum indiquent qu’il existe de grandes différences entre les échantillons. De plus,
this no doubt is due to the passive exposure
•11-
of the tooth at the dentogingival junction
chez un même individu la dimension de ces étages pourrait varier au cours de la vie, les résultats
moyens obtenus dans les différents stades de l’éruption passive évoluant de façon non négligeable
TABLE XI
Ces résultats suggèrent que l’attache conjonctive semble relativement stable alors et que les
changements les plus importants s’observent au niveau de l’attache épithéliale. Comme Garguilo et
al, Vacek et al trouvent que l’attache conjonctive varie moins que l’attache épithéliale (6), mais là
encore leurs mesures diffèrent avec une hauteur de 1,14 mm pour l’attache épithéliale et 0,77 pour
l’attache conjonctive.
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(CC BY-NC-ND 2.0)
De ces travaux découle la notion d’espace biologique. Il est défini par Cohen 1962 comme étant
l’espace au niveau de la racine permettant l’attachement des tissus conjonctifs et épithéliaux. Elle
est par la suite précisée par Ingber et al comme étant la distance entre le fond du sulcus et la crête
alvéolaire (6). Ces auteurs considèrent que la préservation de cette région est nécessaire à
l’obtention d’un parodonte sain et fonctionnel.
En effet, lorsqu’une dent nécessite d’être reconstituée par une couronne c’est qu’elle a connu de
gros délabrements. Ceux-ci peuvent atteindre la zone intra-sulculaire comme dans le cas de
fractures dentaires profondes, caries infra gingivales, perforations iatrogènes, résorptions dentaires
sous gingivales. De plus le praticien peut de lui-même créer des limites de préparations intra-
sulculaires pour des raisons mécaniques (recherche de rétention) par exemple lors d’abrasions
importantes des faces occlusales dues au bruxisme ou pour des raisons esthétiques pour masquer le
joint céramo -métallique ou masquer une teinte radiculaire. Ainsi ces restaurations semblent avoir
des effets néfastes pour les tissus adjacents et plus particulièrement quand ils s’approchent de
l’épithélium de jonction ou de l’attache épithéliale (8). Elles sont associées à la présence d’une
inflammation gingivale (8–12), la perte de l’attache conjonctive et une résorption osseuse (13,4).
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 5 : Diagramme montrant la réponse et la réaction possible d’un espace biologique
non respecté (18)
Il est ainsi admis dans la littérature que pour qu’une couronne n’induise pas de conséquences sur le
parodonte, il est nécessaire de ménager une hauteur nécessaire au complexe gingivo-dentaire qui
comprend l’espace biologique et le sulcus. Viargues et Meyer rapportent que dans la littérature
internationale les valeurs du complexe gingivo-dentaire oscillent entre 3 et 5 mm alors que dans la
littérature française des distances de 2 à 3 mm sont conseillées (14).
16
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
On le voit les données sont inconstantes et certains auteurs mettent en garde contre leur caractère
absolu (8). En effet, l’espace biologique, comme le complexe gingivo dentaire, est variable et
chaque situation clinique semble être unique. Toutefois, l’évaluation clinique individuelle de leurs
délimitations semble à l’heure actuelle illusoire. En effet, les mesures cliniques de profondeur de
sulcus sur un parodonte sain peuvent varier de l mm à 4 mm (9) soit bien au-delà de celles décrites
dans les études histologiques (5). Ces différences pourraient être liées à la pénétration de la sonde
parodontale au niveau des fibres supra crestales. La mesure clinique de la profondeur du sulcus
pourrait alors dépendre de l’inflammation du tissu, de l’importance de la force appliquée pour le
sondage ou de la localisation de la dent.
Au-delà du débat sur la taille de l’attache épithéliale et conjonctive ainsi que la profondeur du
sulcus, les concepts d’espace biologique et de complexe gingivo-dentaire découlent d’un constat
clinique que les limites infra-gingivales sont incompatibles avec la santé parodontale. A notre
connaissance, le nombre d’études ayant cherché à quantifier et à expliquer le phénomène reste
limité, toutefois il nous est apparu important de revenir sur celles ayant fait la preuve de cette
incompatibilité pour mieux en comprendre les raisons.
L’indice gingival a été créé par Löe et Silness en 1963 et décrit plus précisément par Harald Löe en
1967 (15) (16) . Ce système a été créé pour évaluer la santé gingivale uniquement sur un critère de
changements qualitatifs de la gencive. Ainsi, l’indice gingival ne considère pas la profondeur de
poche ou le degré de perte osseuse ou tout autre changement quantitatif du parodonte.
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POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Chacune des 4 faces (vestibulaire, mésiale, distale et linguale) se voit attribuée un indice de 0 à 3,
c’est le GI de la face. On peut réaliser une moyenne des quatre indices pour obtenir l’indice
gingival de la dent. De même en additionnant les indices de chaque dent et en re divisant le résultat
par le nombre de dents on obtient l’indice gingival de l’individu.
GI=0 indice donné lorsque la gencive est ferme de couleur rose pale à rose. La limite gingivale
peut se situer au niveau de l‘email ou à différent niveau apical jusqu’à la jonction amelo cémentaire.
GI=1 indice donné lorsque la gencive est sujette à une petite inflammation. La limite de la gencive
est un peu plus rougeâtre qu’à la normale et on peut observer un petit œdème. Lorsqu’un
instrument est passé dans le sulcus, on n’observe pas de saignement.
GI=2 indice donné pour une inflammation modérée de la gencive. La gencive est rouge ou violacée.
Il y a un élargissement de la crête du à l’œdème. Lorsqu’on passe un instrument dans le sulcus on
provoque un saignement.
GI=3 indice donné lorsque la gencive est atteinte d’une sévère inflammation. La gencive est rouge
foncé ou très violacée et très élargie par l’œdème. On observe des saignements spontanés.
La santé parodontale est directement corrélée à l’indice de plaque. Il a été créé par les mêmes
auteurs que l’indice gingival, mais pour évaluer cette fois l’hygiène buccale sur un critère
quantitatif en considérant l’accumulation de dépôt de plaque. Leur but était de créer un indice de
plaque qui puisse totalement correspondre à l’indice gingival. (15) (16)
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Chacune des 4 faces (vestibulaire, mésiale, distale et linguale) se voit attribuer un indice de 0 à 3,
c’est le PlI pour la face. De même qu’avec l’indice gingival on peut obtenir l’indice de plaque
d’une dent et l’indice de plaque de l’individu.
PlI=0 indice donné lorsqu’il n’y a absolument pas de plaque sur la surface dentaire en regard de la
gencive. Le test se pratique en passant une sonde sur la surface de la dent à l‘entrée du sulcus après
que la dent ait été correctement séchée. S’il n’y a pas de plaque au bout de la sonde alors la face est
considérée comme propre.
PlI=1 indice donné lorsque la plaque ne peut être observé à l’œil nu, mais qu’un peu de plaque est
visible à la pointe de la sonde après avoir été passée sur la surface de la dent à l’entrée du sulcus.
PlI=2 indice donné lorsqu’une couche fine ou un peu épaisse de plaque couvre la surface de la dent
en regard de la gencive. Le dépôt de plaque est visible à l’œil nu.
PlI=3 indice donné lorsqu’il y a une grosse accumulation de plaque. Son épaisseur remplit la
largeur du sulcus. L’espace inter dentaire est rempli de dépôts de plaque.
2.2.1 Introduction
En 1970, John Silness réalise une étude sur la santé parodontale de patients traités par des bridges
(11).
La littérature avant 1970 n’avait jusqu’ici étudié que les aspects techniques et pratiques des
différents matériaux et procédures utilisés lors de la conception des bridges. John Silness a voulu
s’intéresser à l’aspect biologique, c’est-à-dire à l’effet des bridges sur la santé gingivale. Dans son
étude, il compare la santé gingivale des piliers de bridges et la santé parodontale des dents non
couronnées controlatérales chez le même patient.
L’avantage de cette approche est qu’il n’y a pas de biais de comparaison entre le groupe test (pilier
de bridge) et le groupe témoin (dents controlatérales), car les deux sont chez le même patient ce qui
permet de s’affranchir des variations individuelles.
2.2.2 Matériels
Il a sélectionné pour cela 73 patients : 21 hommes et 52 femmes porteurs de bridges faits par des
étudiants lors de leur dernière année. Le bridge devait être unilatéral et supporté par deux piliers.
Pour pouvoir comparer les dents controlatérales, ces dernières devaient être présentes dans la partie
opposée de la mâchoire et ne devaient pas porter de couronnes.
19
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
De plus les bridges ainsi que les dents controlatérales devaient être en occlusion avec les dents
opposées. Les bridges étaient présents en bouche depuis 1 à 3 ans. L’ensemble des patients étudiés
a été séparé en deux groupes selon les informations trouvées dans leurs dossiers. Un premier
groupe, dit éduqué, comprenait 35 patients pour lesquels une motivation à l’hygiène avait été
effectuée, car ils étaient traités pour des maladies parodontales 2 à 4 ans avant l‘étude. Un
deuxième groupe, dit non éduqué, comprenait 38 patients n’ayant reçu aucun traitement parodontal
et aucune motivation à l’hygiène.
2.2.3 Méthodes
4 référentiels ont été utilisés pour évaluer les préparations et la santé parodontale :
La localisation des préparations était définie par l’indice de limite de préparation (MI pour margin
index)
L’hygiène buccale était évaluée par l’indice de plaque (PlI) alors que la santé gingivale était définie
par l’indice gingival (GI) comme évoqué précédemment. Enfin, la profondeur de poche était
mesurée selon la procédure décrite par Glavind and Löe (1967)
L’indice de plaque, l’indice gingival, l’indice de limite de préparation et la profondeur de poche ont
tous été enregistrés au niveau de la face vestibulaire, mésiale, distale et linguale ou palatine sur
deux piliers de bridge et deux dents controlatérales sur chacun des 73 patients. Cela a donc donné
584 faces de pilier et 584 faces de dent contrôle.
2.2.4 Résultats
L’étude était majoritairement composée de limites juxta et infra-gingivales. En effet, les données
montrent que sur 94 faces dentaires sur 584 étudiées soit 16,1% la limite de préparation se situe 2
mm ou plus au dessus de la crête gingivale. Sur 99 faces soit 17% la distance entre la limite de
préparation et la crête gingivale était de moins de 2 mm. De plus, sur 196 faces soit 33,4% la limite
de préparation se trouvait au niveau de la gencive. Enfin sur 196 faces soit 33,5% la limite était
localisée sous la crête gingivale (figure 6).
20
POTELLE
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0
1
2
3
Figure 8 : Distribution des indices de limite de préparation chez les 73 patients (11)
Une analyse plus approfondie des données a été réalisée en calculant l’indice de plaque et l’indice
gingival pour différentes faces ayant des indices de limites de préparations de 0, 1, 2 ou 3. Pour
pouvoir comparer, les deux indices des faces homologues des dents controlatérales ont été calculés.
Le rapport entre l’indice de limite de préparation et l’indice de plaque ou l’indice gingival pour les
différentes faces des dents test et les faces homologues des dents controlatérales témoins sont
récapitulés dans les figures 8 et 9.
PII
1.0 1.0
PII
1.0
3
0
Figure 9 : Indices de plaque des différentes faces reliés aux indices de limite de préparation
(0, 1, 2 et 3) avec A =faces de dents tests et C = faces homologues de dents contrôles (11)
21
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Vestibulaire Lingual Interproximal
2.0 2.0 2.0
A A A
C C C
1.5 1.5 1.5
GI
1.0
GI
1.0
GI
1.0
3
Margin Index Margin Index Margin Index
Figure 10 : Indices gingivaux des différentes faces relié aux indices de limite de préparation (0,
1, 2 et 3) avec A =faces de dents tests et C = faces homologues de dents contrôles (11)
Bien que les écarts types ne soient pas donnés, l’auteur rapporte des différences considérées
comme statistiquement significatives (T-test de Student) (figure 9)
0 / / / / / /
1 / / V / / /
2 / / / / / /
3 / / V V / V
Figure 11 : Différence d’indice de plaque ou d’indice gingival entre faces de dents tests et
faces homologues de dents contrôles pour différents indices de limite de préparation (11)
Une fois que l’on compare la localisation des limites de préparation à la santé gingivale (mesurée
grâce à l’indice gingival) et à l’hygiène buccale (mesurée grâce à l’indice de plaque) on se rend
compte que les faces où la limite de préparation se situe à 2 mm sous la crête gingivale (MI=3)
semblent présenter des gingivites plus sévères que les faces homologues des dents controlatérales.
On peut constater qu’il y a une différence statistique au niveau des faces inter proximales et
vestibulaires mais pas au niveau des faces linguales, ceci peut être dû au trop petit nombre de cas
22
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.2.5 Conclusion
Cette étude est considérée comme la première ayant démontré une corrélation entre une
localisation infra gingivale des limites de préparation des prothèses fixées et la présence d’une
inflammation gingivale.
2.3.1 Introduction
Dans une deuxième étude John Silness a voulu étudier l’influence des couronnes sur
l’accumulation de plaque, le développement de gingivite et la formation de poches
parodontales.(17) Il en arrive globalement à la même conclusion que dans la première étude selon
laquelle lorsque la limite de préparation est placée sous la crête gingivale il y a une augmentation
de dépôt de plaque sur les dents piliers comparé aux dents controlatérales. Ce qui est intéressant
dans cette étude c’est la comparaison des groupes éduqués à l’hygiène parodontale aux groupes
non éduqués.
2.3.2 Matériels
Groupe I non 71 71 =3
Groupe II oui 57 57 =3
Figure 12 : Répartition des patients dans les différents en groupe en fonction des critères
d’inclusion (17)
23
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.3.3 Résultats
Dans le diagramme on peut observer que les patients éduqués à l’hygiène parodontale avec des
couronnes aux limites de préparation situées sous la gencive (groupe II) présentent aussi des
mauvaises conditions gingivales. Cela suggère que l’on ne peut pas obtenir une bonne santé
parodontale si les limites de préparation ne sont pas accessibles au brossage.
Figure 13 : Diagramme représentant l’indice de plaque et l’indice gingival des dents tests et
des dents contrôles dans les quatre groupes (I, II, III et IV) (17)
2.3.4 Conclusion
Silness ajoute donc avec cette étude que lorsque la limite de préparation est placée sous la crête
gingivale il y a une augmentation de dépôt de plaque sur les dents piliers comparé aux dents
controlatérales pour les patients éduqués comme pour les patients non éduqués. Dans les deux
groupes, l’augmentation de l’accumulation de plaque autour des couronnes était accompagnée d’un
développement de gingivite plus sévère et de la formation de poches parodontales plus profondes.
On en conclut donc que l’éducation à l’hygiène parodontale n’est pas un facteur qui favorise
l’acceptation clinique de la limite infra gingivale en prothèse fixée.
John Silness émet l’hypothèse que ceci est certainement lié aux propriétés de rétention de plaque
des matériaux utilisés et aux ciments utilisés pour fabriquer et sceller les couronnes.
24
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
En effet lors de la préparation de la dent on peut créer des surfaces rugueuses et celles-ci peuvent
ne pas être entièrement recouvertes par la couronne. De plus le matériau utilisé pour la fabrication
de la couronne peut présenter des microporosités qui sont facteur de rétention de plaque. Il ajoute
que le ciment phosphate de zinc (moins utilisé aujourd’hui qu’en 1970) utilisé pour le scellement
est un facteur important de rétention de plaque bactérienne.
2.4.1 Introduction
En 1974, Newcomb fait une étude sur la relation entre la localisation sous gingivale de la limite de
préparation et l’inflammation gingivale (8). Son étude répond à celle de John Silness. Il fait le
constat qu’il est souvent nécessaire de créer des limites infra gingivales pour des raisons comme
des caries profondes ou des petites couronnes anatomiques (qui demandent plus de rétention). Son
objectif est de déterminer le degré d’inflammation gingivale associé à une localisation infra
gingivale de la limite de préparation située à différents niveaux sous la crête gingivale.
Il confirme une fois de plus que les limites infra gingivales des couronnes entraînent une
augmentation significative de l’indice gingival et de l’indice de plaque par rapport aux dents
contrôles non couronnées. Il ajoute que cela entraîne aussi une augmentation significative des
profondeurs de poche.
Son étude se porte sur 66 dents couronnées et leurs dents contrôles qu’il a séparées en quatre
groupes basés sur la distance de la limite de préparation de la couronne au fond du sulcus.
25
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.4.3 Résultats
2.0 1.0
Couronnée
0.8 Non couronnée
1.5
0.6
Indice
mm
1.0
0.4
0.5
0.2
0.0 0.0
I
us
I
PI
lc
su
ur
de
on
of
Pr
Figure 14 : Indice gingival, indice de plaque et profondeur de poche vestibulaire des dents
couronnées et des dents contrôles (8)
De façon assez surprenante, Newcomb trouve un indice de plaque plus faible pour les dents
couronnées que pour les dents non couronnées, mais l’inflammation est, elle plus importante pour
les dents couronnées. Cette observation semble se confirmer quand on compare les différents
groupes (Figure 12). Toutefois, elles apparaissent comme non significatives.
Figure 15 : Indice de plaque et indice gingival des dents couronnées et des dents contrôles
pour différentes distances entre la limite de préparation (CM :crown margin) et le fond du
sulcus gingival (BC : base of gingival crevice) (8)
26
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Il n’y a pas non plus de différence significative d’indice gingival pour les dents contrôles entre les
4 groupes en revanche il y a une différence significative d’indice gingival pour les dents
couronnées entre les 4 groupes. Le groupe I où la limite de préparation des couronnes se situe les
plus profondément sous la gencive a les plus hauts résultats d’inflammation gingivale alors que le
groupe IV a les résultats les plus bas.
Pour étudier la relation entre la position de la limite de préparation des couronnes et l’inflammation
gingivale, Newcomb sépare les dents couronnées en groupe suivant leur indice gingival (figure 16).
2.4.4 Conclusion
Il apparaît clairement que l’inflammation gingivale est plus importante lorsque la limite de
préparation des couronnes est proche du fond du sulcus. Ainsi, s’il est impossible d’éviter une
préparation sous la crête gingivale, il est préférable de faire une préparation peu enfouie dans le
sulcus.
Newcomb émet l’hypothèse qu’il est possible que l’augmentation de la profondeur du sulcus en
regard des couronnes soit due a une migration de l’épithélium de jonction créant des poches
parodontales. La très forte corrélation négative entre l’inflammation gingivale et la distance de la
limite de préparation au fond du sulcus suggère que s‘il y a eu une perte d’attache, l’épithélium a
migré vers une position moins irritante permettant à l’inflammation de se calmer.
Ici, l’origine de l’inflammation apparaît moins claire que dans les études de Silness, car elle n’est
pas directement liée à l’apparition de plaque.
27
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.5 Les facteurs iatrogènes
Plus récemment, Kosyfaki a réalisé une revue de la littérature sur la relation entre les couronnes et
le parodonte (18). Elle s’est intéressée plus particulièrement à la relation du parodonte avec 4
facteurs clefs :
Elle revient sur le fait que si ces 4 facteurs ne sont pas correctement mis en œuvre on risque de
créer des niches favorables à l’accumulation de plaque. Ainsi en créant un environnement protégé
permettant le développement d’une population microbienne pathogène, on va favoriser la
progression de la maladie parodontale.
Dans les différentes études quatre positions ressortent pour la limite de préparation : la limite supra
gingivale, la limite juxta gingivale (au niveau de la crête gingivale), la limite intra sulculaire (limite
légèrement infra gingivale, mais où la limite est confinée au sulcus) et enfin la limite infra
gingivale qui est située entre la gencive libre et la crête alvéolaire (18) . Cette dernière limite peut
donc se situer au niveau de l’épithélium de jonction ou au niveau de l’attache conjonctive. C’est
cette dernière limite qui cause une atteinte parodontale forte.(8)
Les résultats d’une étude longitudinale réalisée sur 10 ans par Valderhaug montrent que quand à
l’origine 60% des limites de préparation étaient situées en infra gingivales, 10 ans après un peu
plus de la moitié seulement (soit 36%) se situaient encore en infra gingivales. Le développement de
pathologie parodontale du à la limite infra gingivale en étant l’origine. (19)
Kosyfaki a analysé les études comparant les limites supra et infra gingivales, cette analyse a montré
que les limites infra gingivales sont associées à une augmentation de:
Tout ceci démontré par des paramètres cliniques définis par Silness comme l’indice de plaque,
l’indice gingival, la profondeur de poche.
28
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.5.2 L’adaptation marginale de la couronne
41,5% des limites des couronnes sont en surextension et 33% en sous-extension ce qui explique la
présence de nombreux dépôts sous la plupart des limites des couronnes examinées. La surextension
et le surcontour sont des facteurs iatrogènes responsables d’inflammations sévère de la gencive dus
aux propriétés de rétention de plaque des matériaux des couronnes. (18)
Le surcontour au niveau des faces vestibulaire et linguale des couronnes est associé à une
augmentation de l’accumulation de plaque, une augmentation de l’indice de plaque et de l’indice
gingival ainsi qu’une augmentation de la profondeur de poche. De plus, on peut observer une
augmentation de la perte d’attache qui indiquerait une migration de l’attache parodontale. Tous ces
facteurs se traduisent par une altération de la santé parodontale (18). Les restaurations dentaires en
surcontour sont donc des facteurs favorisant la gingivite et une possible perte d’attache parodontale
(20). Le sur contour au niveau des faces inter proximales entraîne une inflammation localisée de la
papille inter dentaire. L’accessibilité au brossage dans ces conditions est très limitée. On a souvent
des sur contours à cause d’une mauvaise préparation dentaire. Padbury émet l’hypothèse que les
restaurations en sur contours entraînent une inflammation gingivale à cause de leur propriété de
rétention de plaque bactérienne. De plus il observe une plus grande perte osseuse autour des dents
portants des restaurations en sur contour.
Les sous-contours au contraire « pourraient » favoriser une bonne santé parodontale. Une
embrasure légèrement plus grande qu’à la normale peut permettre d’avoir une espace suffisant pour
la papille inter dentaire et simultanément permettrait un meilleur contrôle de plaque. Néanmoins si
l’espace inter dentaire libre est trop grand cela peut entraîner des bourrages alimentaires ou des
problèmes d’esthétique. (18)
29
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
A l’exception de Newcomb, toutes les études ont pu montrer une corrélation entre les limites
empiétant sur le complexe gingivo-dentaire, l’inflammation et une présence de plaque. En effet,
cette localisation semble limiter l’hygiène, mais surtout serait responsable de défaut d’ajustages
susceptibles de favoriser la rétention de la plaque. Les couronnes seraient donc indirectement
responsables de l’altération de l’espace biologique. Pourtant, le concept d’espace biologique, tel
qu’il a été formulé par Cohen et Ingber, suggère que la physiologie du parodonte superficiel
nécessite le maintient d’une hauteur d’attache épithéliale et conjonctive (qu’ils ont cherché à
quantifier) et donc que le positionnement infra-gingival des restaurations serait directement
responsable de la pathologie.
2.6.1 Introduction
En 1983 NP Lang (21) a réalisé une étude sur les effets cliniques et microbiologiques de
restaurations sous gingivales en comparant celles avec des limites de restauration parfaite d’un
point de vue clinique ou des limites en sur contours. Le but de cette étude était de déterminer si les
restaurations en sur contour placées en sous-gingivale entraînent un changement de la flore
microbienne sous gingivale. Une flore sous gingivale ressemblante à celle d’une parodontite
chronique a été détectée lorsqu’il y avait un sur contour. Au contraire, la flore microbienne sous
gingivale au niveau des limites de restaurations infra-gingivales parfaite d’un point de vue clinique
avait les caractéristiques d’un parodonte sain ou dans certains cas d’une gingivite débutante.
Canevale a réalisé une analyse rétrospective de l’aspect parodonto prothétique des dents préparées
une seconde fois lors de chirurgie parodontale. (22)
2.6.2.1 Matériels
- La présence en bouche d’au moins deux couronnes et d’au moins autant de dents naturelles
qui pourraient être utilisées comme dents témoins
- Un intervalle d’au moins 1 an entre la phase prothétique et l’examen
- Chirurgie parodontale avec lambeau positionné apicalement avec retouche osseuse si
nécessaire réalisé dans la zone traité et dans la zone témoin
- Les dents couronnées devaient avoir été re-préparées lors de la chirurgie parodontale
510 dents couronnées ou pilier de bridges chez 109 patients ont été examinées.
30
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.6.2.2 Méthodes
Lorsque la limite de préparation était sous gingivale la profondeur de la localisation était mesurée.
L’hygiène buccale grâce à l’indice de plaque et la santé gingivale grâce à l’indice gingival ont été
analysées. Ces indices sont pris sur les quatre faces de la dent (vestibulaire, lingual, mésial et
distal). L’indice le plus haut est enregistré comme étant l’indice de la dent (pas de moyenne). La
profondeur de poche a été prise en six points (mésio vestibulaire, vestibulaire, disto vestibulaire,
mésio lingual, lingual, disto lingual). Ici aussi la plus haute des valeurs est enregistrée comme étant
la profondeur de poche de la dent.
2.6.2.3 Résultats
Aucune différence statistique ni pour l’indice de plaque ni pour l’indice gingival n’a été trouvée
entre les dents tests et les dents naturelles non restaurées. Il n’y a pas non plus de différence
statistique d’indice de plaque ou d’indice gingival entre les 3 positions des limites de préparation
des prothèses fixées (supra-gingivales, juxta-gingivales et infra-gingivales). La profondeur de
poche des dents couronnées était mesurée lors de la chirurgie parodontale et au moment de la
réexamination.
2.6.2.4 Conclusion
Cette analyse rétrospective montre que chez des patients ayant un bon contrôle de plaque, des
limites de préparations de couronne situées légèrement sous la gencive, si elles sont précises, ne
sont pas préjudiciables pour la santé du parodonte.
Jusqu’à cette étude tout poussait à penser que si les limites de préparation situées en sous
gingivales avaient des conséquences sur le parodonte c’était une question biologique : « l’espace
31
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
biologique ne doit pas être violé ». Carnevale G introduit un nouveau concept, en effet la
conclusion de cette étude est qu’il y a un aspect technique qui rentre en compte.
On se rend compte que si lors d’une chirurgie parodontale on re prépare les dents couronnées avec
une vision directe donc plus précise, les conséquences sur le parodonte disparaissent.
Ainsi positionner la limite de préparation en infra gingival a des effets négatifs sur la santé
parodontale. Toutefois ces effets négatifs peuvent être contrés lorsque les limites de préparation et
l’adaptation de la couronne sont très précises. Nous savons qu’il n’est pas toujours possible de
placer la limite de préparation en supra-gingivale (carie profonde, fracture ou fêlure, besoin de
rétention). Actuellement, la gestion des limites infra-gingivales ne semble atteindre une précision
suffisamment reproductible pour être considérée comme la technique de référence. Il est donc
important que le clinicien ait dans son arsenal thérapeutique des techniques permettant d’échapper
à ses contraintes.
32
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les paramètres esthétiques sont l’examen de la ligne du sourire et la recherche d’une harmonie du
feston gingival. (25)
Les paramètres anatomiques à évaluer sur les radiographies sont la proximité des structures à
risques (foramen mentonnier), la forme des racines, la hauteur des furcations et surtout la proximité
radiculaire des dents adjacentes afin de préserver l’os des dents adjacentes lors d’une ostéotomie
par exemple. Enfin la radiographie permet d’évaluer le rapport couronne racine, s’il est supérieur
ou égal à 1 le rapport est défavorable.
33
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.1.2 Techniques
Cette technique est utilisée lorsque la hauteur de gencive attachée est suffisante (3mm ou plus de
GA). Elle vise à déplacer le bord libre de la gencive attachée sans modifier la position de la ligne
de jonction muco-gingivale. Nous décrivons ici la gingivectomie à biseau interne (GBI) à la lame
de 15 qui est la technique la plus employée. (26)
1. Asepsie à la chlorexidine
2. Anesthésie locale para apicale
3. Tracé d’incision festonné en biseau interne qui débute à distance du bord marginal et
jusqu’au contact des tissus durs en réalisant un angle de 15° à 40° avec la dent selon
l’épaisseur de la gencive et la hauteur de tissu à éliminer (A)
4. Incision secondaire intrasulculaire (B)
5. Dernière incision perpendiculaire pour procéder à l’exérèse de la collerette gingivale (C).
On crée ainsi un accès aux surfaces radiculaires ou plus précisément dans notre situation
un accès aux limites de préparations de la prothèse fixée.
6. Sutures en points simples permettent de réappliquer les tissus gingivaux sur les tissus
dentaires
Figure 19 : Les trois incisions nécessaires pour la gingivectomie à biseau interne A : première
incision en pleine épaisseur B : seconde incision intra sulculaire C : troisième incision
perpendiculaire. (27)
On a une cicatrisation de première intention qui génère moins de douleurs post opératoires que sur
une gingivectomie à biseau externe. La gingivoplastie améliore le contour gingival lorsqu’il y a
une épaisseur trop importante de tissu.
34
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.1.2.2 Lambeau de pleine épaisseur positionné apicalement (LPA)
Cette technique est utilisée lorsque la hauteur de gencive attachée est satisfaisante, mais ne permet
pas la réalisation d’une gingivectomie à biseau interne. Elle permet d’obtenir un déplacement
apical du bord libre et de la ligne de jonction muco-gingivale. (26)
1. Asepsie à la chlorexidine
2. Anesthésie locale para apicale
3. Première incision : intrasulculaire festonnée conservant la totalité de la gencive kératinisée
(A) délimitée par les points sanglants avec une précelle de Crane- Kaplan par exemple
4. Deuxième et troisième incision de décharges verticales
5. Décollement du lambeau de pleine épaisseur jusqu’au rebord osseux crestal (B)
6. Dissection ensuite en épaisseur partielle afin d’obtenir une laxité totale du lambeau et
permettre un repositionnement apical (C)
7. Sutures périostées de type matelassier vertical du lambeau repositionné apicalement : ici
l’objectif est de restaurer l’espace biologique donc il faut que la distance entre le bord libre
gingival et l’os crestal soit d’environ 3mm. (E et F)
8. Sutures des décharges par des points simples
35
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 20 : Lambeau de pleine épaisseur déplacé apicalement avec ostéotomie (28)
3.1.2.3 Ostéotomie/Ostéoplastie
Ces techniques sont utilisées lorsque l’espace chirurgical prothétique n’est pas suffisant (inferieur à
3 en moyenne). L’ostéotomie permet un remodelage des procès alvéolaires en éliminant l’os de
soutien. Au contraire l’ostéoplastie permet une harmonisation des contours osseux (irrégularité,
épaisseur) en restant économe en tissu osseux c’est-à-dire sans toucher au tissus de soutien. La
résection osseuse se fait à l’aide d’une fraise boule à lame en carbure de tungstène à vitesse lente et
sous irrigation. L’ostéoplastie et l’ostéotomie permettent de déplacer apicalement l’espace
biologique lorsque le lambeau positionné apicalement ne suffit pas. (D de la figure 20)
36
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 21 : Ostéotomie à gauche versus ostéoplastie à droite (29)
3.1.3 Cicatrisation
Après une intervention chirurgicale il est recommandé de prendre des nouvelles du patient après
48h, car c’est pendant cette phase que se joueront la confiance et l’acceptation du traitement
parodontal, cela permet une optimisation des résultats cliniques. La durée de cicatrisation malgré
cela reste variable selon l’individu, le secteur concerné et le type d’intervention.
De plus, suite à l’intervention il est important d’avoir des couronnes provisoires adaptées pour ne
pas interférer avec la régénération tissulaire.
L’éruption par orthodontie permet d’amener les limites de préparation dans une position plus
coronaire grâce à une traction verticale assurée par des forces d’intensité variable. Elle permet une
restauration prothétique qui respecte le système d’attache parodontal. Cette technique ne peut être
utilisée que chez un patient avec une hygiène bucco-dentaire correcte et en présence d’un
parodonte sain. Elle est indiquée uniquement si la dent ne présente aucune résorption radiculaire et
si le traitement endodontique a pu être mené à bien. De plus à la fin du traitement la dent doit
conserver un rapport couronne / racine inferieur à 1. (30)
Les inconvénients sont que l’appareillage peut entraîner un problème esthétique durant le
traitement. Ce traitement a un coût plus élevé que pour une élongation coronaire chirurgicale et il
est plus long (1 à 3 mois). Enfin il faut souvent une chirurgie parodontale mineure au niveau de la
dent traitée.
37
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
La limite de cette technique est lorsqu’on tracte une dent avec une conicité marquée le diamètre
mésio-distal final est plus réduit, cela entraînera donc un agrandissement des embrasures et la
création de trous noirs. Ces trous noirs peuvent être dans une certaine mesure comblés par la future
prothèse, mais il est important que le patient soit prévenu.
L’égression accélérée
avec FSC toutes les
L’éruption forcée L’extrusion
1 à 2 semaines
38
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.2.2 La fibrotomie circonférentielle supracrestale FSC
Avec l’éruption forcée, la migration de la racine entraîne une augmentation du niveau osseux
crestal ainsi que de la gencive attachée. A la suite du déplacement, une correction chirurgicale
mineure est nécessaire.
Afin d’éviter les risques que comporte l’extrusion et une correction chirurgicale on préfère
employer l’égression accélérée avec fibrotomie supra crestale qui entraîne une égression de la
racine seule sans dommage au parodonte environnant.
3.2.4 Techniques
Figure 23 : Système de boitiers orthodontiques engagé par un fil en nickel titane (31)
39
POTELLE
(CC BY-NC-ND 2.0)
Cette technique consiste à placer des boitiers orthodontiques en vestibulaire des dents adjacentes de
la dent à extruder dans une position passive qui n’engendre pas de mouvement orthodontique aux
dents d’ancrage. Le boitier appliqué sur la dent à extruder est positionné plus gingivalement que les
boitiers des dents adjacentes. Cette distance représente l’extrusion orthodontique désirée.
Cette technique est utilisée lorsque la substance dentaire accessible n’est pas suffisante pour coller
un boitier. Elle consiste à coller un fil orthodontique en vestibulaire des dents adjacentes à l’aide de
composite et de coller un fil métallique façonné en forme de crochet dans le canal de la dent à
extruder. Un élastique relie ensuite le crochet au fil rigide d’ancrage pour activer le mouvement
d’extrusion dans l’axe vertical. L’élastique est changé toutes les 2 semaines.
Figure 25 : Fil orthodontique encastré dans les restaurations adjacentes à la dent à extruder
(31)
Cette technique est identique à la précédente sauf que le fil orthodontique rigide est adjoint aux
restaurations des dents d’ancrage.
40
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(CC BY-NC-ND 2.0)
3.2.4.3 La prothèse amovible du type Hawley
Figure 26 : Appareil amovible (Hawley avec ressort) et boitier ou plot de composite sur la dent
à extruder : le cercle désigne le plot de composite et la flèche le mouvement souhaité (31)
C’est un appareil amovible avec un ressort soudé et un bouton d’ancrage en composite collé en
vestibulaire de la dent à extruder. Cette méthode est utile lorsque les dents adjacentes sont mobiles
ou qu’elles offrent un ancrage inadéquat suite à un traumatisme ou lorsqu’on a besoin de forces
légères.
41
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Conclusion
Le choix de la limite de préparation en prothèse fixée est essentiel, car il est déterminant pour la
santé du parodonte. La préférence pour une limite supra gingivale est invoquée à travers les
concepts d’espace biologique et de complexe gingivo-dentaire. Ils suggèrent que la gencive
superficielle nécessite pour remplir sa fonction normale la présence d’une hauteur définie d’attache
conjonctive et épithéliale. Cette affirmation généralement admise dans la littérature pose problème
sur plusieurs points. Tout d’abord, ces hauteurs ne sont pas stables et varient pour un individu en
fonction de son âge. De plus, elles semblent très variables d’un individu à l’autre et restent
difficiles à évaluer cliniquement. Enfin, une analyse de la littérature suggère que des limites infra-
gingivales restent compatibles avec la santé parodontale si elles possèdent une précision suffisante.
Ainsi, plus que la localisation anatomique des limites, c’est leur qualité qui va le plus influencer le
succès clinique. Les techniques actuelles ne permettent malheureusement pas d’obtenir la précision
nécessaire et la meilleure approche thérapeutique reste donc d’éviter une localisation infra-
gingivale par une élongation coronaire.
42
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Index des figures
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N°2017 LYO 1D 061
Résumé : La position de la limite de préparation en prothèse fixée est déterminante pour la réussite d’une restauration. En effet, la
limite cervicale est le lieu de rencontre et de cohabitation du tissu dentaire, du tissu gingival, de l’attache épithéliale et du
matériau prothétique, c’est donc une zone clef dans la réussite de la restauration prothétique et dans le maintien de la santé du
parodonte. Les concepts d’espace biologique et de complexe gingivo-dentaire suggèrent que les limites infra gingivales sont
incompatibles avec la physiologie du parodonte car elles ne respectent pas la hauteur suffisante d’attache épithelio-conjonctive.
Notre analyse de la littérature montre pourtant que ces limites restent possibles si elles possèdent une précision suffisante.
Malheureusement, les techniques et matériaux actuels ne permettent pas de gérer convenablement les limites cervicales de nos
prothèses et la seule approche garantissant un succès clinique demeure d’éviter cette zone par une élongation coronaire.
Limite de préparation
Espace biologique
Complexe gingivo-dentaire
69760 LIMONEST
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