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LO
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
Viviane LO
_____________
Titre de la Thèse
______________
JURY
LO
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
SECTEUR SANTE
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FACULTE D'ODONTOLOGIE DE LYON
Doyen : M. Denis BOURGEOIS, Professeur des Universités
Professeurs des Universités : M. Pierre FARGE, M. Jean-Christophe MAURIN, Mme Dominique SEUX
Maîtres de Conférences : Mme Marion LUCCHINI, M. Thierry SELLI, M. Cyril VILLAT
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A nos Juges,
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SOMMAIRE
INTRODUCTION ....................................................................................... 9
I.3. Evaluation de la quantité (hauteur) et qualité (épaisseur) des tissus mous apicaux et/ou
latéraux à la récession ............................................................................................................. 16
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Tunnelisation ...................................................................................................................... 23
Tunnelisation ...................................................................................................................... 41
Conclusion .................................................................................................. 44
Bibliographie ............................................................................................. 49
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INTRODUCTION
Les récessions tissulaires marginales ou RTM ont été définies par l’American Academy of
Periodontology en 1996 comme étant : « le déplacement apical à la jonction amélo-cémentaire
des tissus marginaux de la dent, exposant la racine à la cavité buccale » (1).
Elles sont également appelées récessions gingivales, ou récessions parodontales.
Les récessions gingivales se caractérisent par :
- une migration apicale de la gencive marginale ;
- une absence totale ou partielle de gencive attachée ;
- une exposition du cément radiculaire ;
- une disparition concomitante de l’os alvéolaire.
Pour les patients concernés, les récessions parodontales peuvent ne provoquer aucune forme de
gêne ou de douleur, passant totalement inaperçues. Mais souvent, elles sont associées à des
hyperesthésies dentaires, un risque augmenté de lésion cervicale d’usure, et de caries
radiculaires (2). Les récessions peuvent également empêcher un contrôle de plaque adéquat (3).
En outre, elles peuvent provoquer une gêne esthétique qui peut interférer avec la qualité de vie
du patient ou être source d’anxiété : peur de perdre ses dents ou de vieillir (4).
Le but de la chirurgie est donc d’obtenir un recouvrement complet des surfaces dénudées
jusqu’à la jonction amélo-cémentaire avec un résultat esthétique optimal.
D’après les données regroupées par Bouchard et al. 2001 (5), on constate le plus souvent, une
moyenne de recouvrement des surfaces radiculaires variant de 70 à 80% selon la technique
chirurgicale employée et un recouvrement complet dans 50 % des cas traités. Cependant, peu
d’études ont tentées d’identifier les principaux facteurs de succès ou d’échec.
Ces dernières années, nous avons constaté un regain d’intérêt pour le lambeau déplacé
coronairement. En effet, certains conférenciers proposent dernièrement de ne rien ajouter sous
ce dernier, quand il était déjà assumé que la meilleure solution est de l’associer à un greffon de
conjonctif enfoui. Dans ce travail, nous souhaitons évaluer l’intérêt de la greffe de tissu
conjonctif enfoui par rapport à un lambeau déplacé seul. Nous limiterons volontairement le
sujet aux techniques n’impliquant pas l’ingénierie tissulaire.
En premier lieu, nous rappellerons quels sont les éléments à prendre en compte pour évaluer le
défaut au moyen d’un examen étiologique et clinique précis. Puis, nous étudierons les données
recueillies dans la littérature afin de discuter dans un troisième temps de l’intérêt de l’apport de
la greffe de tissu conjonctif enfoui par rapport au lambeau déplacé seul.
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I). Evaluation du défaut
Il existe deux formes de récessions (3):
- Une forme dystrophique, d’évolution lente. Les tissus parodontaux sont cliniquement
sains et ne présentent pas de poche. Le plus fréquemment ces lésions proviennent de
l’action de traumatismes répétés, souvent associés à des conditions anatomo-
physiologiques particulières (malpositions, versions vestibulaires, supraclusions
extrêmes).
- Une forme inflammatoire plus instable, souvent plus grave. Un érythème entoure la
lésion. La récession parodontale évolue avec la poche parodontale.
Leur discernement entrainera des décisions thérapeutiques différentes, ainsi dans la première
forme, après avoir éliminé le ou les facteurs étiologiques, on pourra procéder à la chirurgie.
Alors que dans la deuxième forme, il faudra traiter en plus la maladie parodontale et la
stabiliser si l’on veut réaliser une chirurgie de recouvrement dans un but esthétique.
Le choix de la technique chirurgicale repose sur de nombreux critères largement étudiés par De
Sanctis et Zucchelli en 1997 (6) détaillés dans l’annexe 1, par ordre d’importance, on trouvera :
- La quantité et la qualité des tissus proximaux et des tissus apicaux.
- La disponibilité du site donneur palatin.
- La hauteur et largeur de la récession.
- Le nombre de récessions à recouvrir : s’agit-il d’une récession localisée ou généralisées ?
Dans le cas de récessions multiples, la surface avasculaire est plus étendue. De plus certaines
caractéristiques anatomiques ont davantage d’importance dans le choix du type de chirurgie :
biotype fin, manque de gencive kératinisée, proximité radiculaire ou racines proéminentes…
- L’absence d’inflammation et de tartre environnant (gage d’un bon management des incisions
et d’une cicatrisation de qualité).
- La demande esthétique du patient, son profil psychologique, sa compliance.
- L’anatomie des sites donneur et receveur.
- La profondeur du vestibule définit l’accès chirurgical.
- Les possibilités techniques et la dextérité du praticien.
I.1. Etiologies
La première étape dans le traitement d’une récession consiste à la détermination et à la
suppression de son ou de ses étiologies afin d’éviter les récidives et dans le but d’obtenir des
résultats pérennes.
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I.1.a. Les facteurs prédisposants :
• Le facteur osseux : déhiscence, fenestration osseuse, table osseuse fine.
Elliot et Bowers (7) définissent les fenestrations comme des zones isolées au sein de l’os
alvéolaire où la racine est à nu et n’est recouverte que par le périoste et la gencive sus-jacente.
Le rebord osseux coronaire est intact.
Si la fenestration atteint le rebord coronaire, on parle alors de déhiscence. Elles sont toutes
deux plus fréquentes en vestibulaire qu’en lingual ou en palatin.
D’après Löst et al. (1984) (8), il existe une corrélation statistique entre la profondeur des
récessions et celle des déhiscences, ainsi la distance moyenne entre le point le plus bas d'une
récession et une déhiscence est de 2.8 mm.
Les biotypes parodontaux fins et intermédiaires qui présentent un table osseuse fine, sont plus
susceptibles de présenter des récessions (10).
• Facteurs muco-gingivaux :
- Un tissu kératinisé absent ou de faible volume peut favoriser les récessions. En
l’absence de gencive attachée, la protection des tissus dentaires n’est plus assurée, que
ce soit contre les irritations chimio-bactériennes, ou contre les irritations mécaniques.
- La présence de freins ou de brides, lorsqu’ils sont insérés très haut au niveau de la
gencive marginale, exercent une traction des tissus marginaux en direction apicale et
peuvent être un obstacle à l’hygiène orale.
- Une faible profondeur de vestibule peut rendre difficile le passage de
la brosse à dents et gêner l’efficacité du contrôle de la plaque
dentaire.
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Facteurs dentaires :
- Malpositions dentaires.
- Histogenèse de la jonction amélo-cémentaire : dans 5 à 10% des cas, on observe une
absence de contact amélo-cémentaire (11).
- Dimension des dents : diamètre radiculaire inadapté aux tissus environnants (3).
Les facteurs prédisposants ne vont pas suffire à eux seuls à créer une récession parodontale,
mais vont favoriser les effets d’un facteur déclenchant.
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I.2. Classifications des Récessions Tissulaires Marginales
I.2.a. Classification de Sullivan et Atkins 1968 (12) :
Les récessions sont classées en fonction de leur hauteur (profondeur) et de leur largeur.
- Les récessions profondes et larges, de longueur et largeur supérieures à 3mm, ces dernières
étant très difficiles à recouvrir.
- Les récessions peu profondes et larges, de longueur inférieure à 3mm et de largeur supérieure
à 3mm.
- Les récessions profondes et étroites, de longueur supérieure à 3mm et de largeur inférieure à
3mm.
- Les récessions peu profondes et étroites, de longueur inférieure à 3mm et de largeur inférieure
à 3mm.
Classe II : Récession marginale qui s’étend jusqu’à la jonction mucogingivale ou au-delà. Il n’y
a pas de perte parodontale (os ou tissu mou) dans les zones interproximales ; on peut également
s’attendre à un recouvrement radiculaire à 100%.
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Figure 5 : 2 formes de classe II de Miller. D’après Miller, 1985. (14)
Les classes I et II ont des caractéristiques morphologiques identiques : elles ne diffèrent que par
leur longueur.
La classification de Miller est la plus largement employée, et très utile pour estimer le pronostic
de réussite d’une chirurgie de recouvrement. Mais elle se contente d’évaluer les tissus mous,
aussi, elle ne tient pas compte des conditions dans lesquelles se trouve la surface radiculaire
exposée, ni de la perte d’attache interdentaire. C’est pourquoi Pini-Prato et Cairo proposent
deux nouvelles classifications.
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I.2.c. Classification de Pini-Prato et al. 2010 (2) :
Système de classification de 4 classes de défauts des surfaces radiculaires : (cf. Annexe 2)
Classe A- : Jonction amélo-cémentaire (JAC) visible, sans lésion cervicale d’usure (LCU)
associée.
Classe A+ : JAC visible, associé à une LCU > 0,5mm impliquant la racine dentaire, ou la
couronne et la racine de la dent concernée.
Classe B- : JAC non visible, sans LCU associée.
Classe B+ : JAC non visible, associée à une LCU > 0,5mm impliquant la racine dentaire, ou la
couronne et la racine de la dent concernée.
Pini-Prato et al. proposent une classification des récessions évaluant les tissus dentaires,
complétant ainsi celle de Miller qui évalue les tissus gingivaux. Celle-ci permet d’évaluer de
manière plus précise la profondeur de la récession, le résultat après traitement (c’est-à-dire un
recouvrement radiculaire partiel ou complet) et le pronostic de réussite. En effet, la condition
initiale de la surface radiculaire exposée est importante pour le pronostic de la chirurgie.
Par exemple dans le cas d’une classe I ou II de Miller associées avec une LCU profonde, la
probabilité d’obtenir un recouvrement radiculaire à 100% ne peut être certaine à cause de la
difficulté à stabiliser le lambeau sur la surface radiculaire exposée.
Récession de type 2 (RT2) : Récession gingivale avec perte d’attache interdentaire. Cette perte
d’attache inter-proximale (mesurée de la JAC inter-proximale jusqu’au fond de la poche) est
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inférieure ou égale à la perte d’attache vestibulaire (mesurée de la JAC vestibulaire jusqu’au
fond de la poche).
Récession de type 3 (RT3) : Récession gingivale avec perte d’attache interdentaire. Cette perte
d’attache inter-proximale (mesurée de la JAC inter-proximale jusqu’au fond de la poche) est
supérieure à la perte d’attache vestibulaire (mesurée de la JAC vestibulaire jusqu’au fond de la
poche).
Lorsque les sites mésiaux et distaux de la dent testée présentent tous deux une JAC visible avec
perte d’attache interdentaire, le site interproximal présentant la perte d’attache la plus élevée est
celui qui est pris en compte pour identifier le type de récession.
On peut ainsi utiliser ces classifications en complément de celle de Miller afin d’affiner notre
pronostic de réussite suite au traitement chirurgical.
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I.3.a. Classifications
La classification de Maynard et Wilson 1980 (16) : (cf. Annexe 3)
- Type 1 : dimension idéale de tissu kératinisé et épaisseur idéale du procès alvéolaire
- Type 2 : dimension réduite de tissu kératinisé et épaisseur idéale du procès alvéolaire
- Type 3 : dimension idéale de tissu kératinisé et épaisseur réduite du procès alvéolaire
- Type 4 : dimension réduite de tissu kératinisé et épaisseur réduite du procès alvéolaire
« Un tissu kératinisé idéal est épais à la palpation et possède une hauteur minimale de 3 mm.
La palpation et la mesure au moyen de la sonde parodontale permettent l’évaluation de ces
différents types de parodontes. Dans les types 3 et 4, le procès alvéolaire étant réduit, les
racines dentaires sont aisément palpables. Les patients de type 4 sont à risque de développer
des problèmes muco-gingivaux (environ 30% de la population). » D’après Guide pratique de
chirurgie parodontale, François Vigouroux, 2011 (9)
La classification de Seibert et Lindhe 1989 (17) prend en compte les facteurs dentaires et
parodontaux :
Type 1 : parodonte plat et épais – biotype résistant, souvent associé à des racines dentaires
divergentes, voire à la présence de diastèmes.
Type 2 : parodonte fin et festonné – biotype à risque, on observe souvent des espaces inter-
radiculaires étroits dans ce cas.
Il existe cependant de nombreux biotypes intermédiaires situés entre ces deux extrêmes.
Aujourd’hui, il est communément admis que les zones avec moins de 2mm de gencive attachée
ont tout de même un risque plus élevé de RTM : elles devront être évaluées régulièrement en
termes d’inflammation et de présence ou non d’une perte d’attache afin de déterminer la
nécessité d’une thérapeutique plus préventive que curative.
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I.3.c. Epaisseur de gencive attachée
D’après Wennström et Maynard (16), on sait que l’épaisseur de gencive est un élément de
considération plus important que sa hauteur. La présence d’une gencive kératinisée épaisse et
couvrante sert de barrière aux traumatismes masticatoires et aux stimuli thermiques et
chimiques des composants alimentaires.
Epaisseur du lambeau
En 1999, Baldi et al. (20) réalisent une étude cherchant à savoir si l’épaisseur du lambeau est
un facteur pronostic pertinent pour obtenir un recouvrement radiculaire. Ils étudient 19
récessions unitaires de classes I ou II de Miller de hauteur ≥ 2 mm, sur lesquelles ils opèrent un
lambeau positionné coronairement. Les résultats de cette étude montrent qu’il y a une relation
directe entre l’épaisseur du lambeau et la réduction de la récession.
En effet, d’après Mörmann et Ciancio (21), un lambeau d’épaisseur partielle visant à couvrir
une zone avasculaire ne doit pas être trop fin, pour que plus de vaisseaux sanguins soient
inclus.
Plus le lambeau sera épais, meilleure sera la vascularisation de la gencive marginale, ce qui
garantit une meilleure survie du lambeau. Au contraire, un lambeau de faible épaisseur présente
de plus grands risques de nécrose ou d’ischémie. Un tissu gingival épais facilite sa
manipulation, maintient la vascularisation, et favorise la cicatrisation pendant et après la
chirurgie.
Dans cette étude (20), tous les sites avec une épaisseur de lambeau supérieure à 0,8 mm ont
résulté avec un recouvrement radiculaire complet. Les auteurs en concluent qu’une épaisseur de
lambeau > 0.8mm est associée avec un recouvrement radiculaire complet, une épaisseur de
lambeau < 0.8mm est associée avec un recouvrement radiculaire partiel. Donc 0.8mm peut être
considéré comme l’épaisseur critique de lambeau à partir de laquelle on peut espérer un
recouvrement complet d’après Baldi et al. (cf. Annexe 4).
Notons cependant que cette étude a été réalisée sur un total de 19 patients, c’est pourquoi on ne
peut tirer de conclusion définitive.
D’autres études ont proposé un seuil critique d’épaisseur à partir duquel on peut espérer un
recouvrement radiculaire complet (CRC Complete root coverage).
Berlucchi et al. (22) ont observé que pour des récessions gingivales ≥ 4mm, 100% de
recouvrement radiculaire a été obtenu dans les cas où l’épaisseur de tissu était ≥ 1mm.
D’après la revue systématique de Hwang et al. (23), ce seuil critique d’épaisseur pour un
recouvrement radiculaire réussi serait > 1,1mm. Leur étude permet de conclure qu’il existe bien
une association entre l’épaisseur pondérée de lambeau, le recouvrement complet et le
recouvrement radiculaire moyen. Toutefois, les études varient significativement dans les
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traitements employés, dans les mesures recueillies, et dans la méthodologie statistique, ce qui
rend les preuves concrètes difficiles.
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II). Données de la littérature
II.1. Description des techniques chirurgicales et leurs indications (5,9,13,24)
Rappelons les principales techniques chirurgicales à notre disposition permettant d’obtenir un
recouvrement radiculaire total ou partiel (selon la profondeur du défaut original).
Lambeaux déplacés :
- Lambeaux déplacés/positionnés latéralement LPL
- Lambeaux déplacés/positionnés coronairement LPC
Greffe de tissu mou :
- Greffe de tissu épithélio-conjonctif GEC : greffe gingivale libre (non enfouie)
- Greffe de tissu conjonctif enfoui (SCTG = subepithelial connective tissue graft) : associée à un
lambeau déplacé latéralement, ou coronairement ou par la technique de l’enveloppe ou du tunnel
Traitements additifs / techniques d’ingénierie tissulaire / techniques régénératives :
- Régénération tissulaire guidée RTG
- Les protéines dérivées de la matrice amélaire EMD
- Matrice dermique acellulaire
- Dérivés plaquettaires
Nous limitons le champ de cette étude aux techniques sans ingénierie tissulaire.
Indications :
- Recouvrement radiculaire de récessions simples de classe I ou II de Miller.
- Présence d’un volume suffisant de gencive kératinisée du site donneur adjacent, soit une
hauteur d’au moins 3 mm et une épaisseur d’au moins 1,2mm.
- Apport de volume face à une dent qui en présente peu ou pas pour restaurer le complexe
muco-gingival.
diffère par le design de son incision et le Figure 12: Schéma représentant la technique du lambeau
placement des sutures. déplacé coronairement. D’après Bouchard et al., 2001 (5)
Indications :
- Recouvrement des récessions de classe I de Miller,
sous forme isolée ou multiple.
- Epaisseur de tissu kératinisé d’au moins 0,8 mm
situé en position apicale à la récession. (20)
- On utilise aussi le LPC dans les techniques de
Figure 13: Schéma représentant la technique du lambeau
régénération tissulaire ou osseuse guidée, afin de semi-lunaire. D’après Bouchard et al., 2001 (5)
recouvrir une membrane, de l’os ou un
biomatériau.
Il peut être envisagé lorsque la bande de gencive kératinisée apicale à la récession est
supérieure ou égale à 3 mm. (25)
Figure 14: Schéma représentant la technique de greffe gingivale libre/greffe épithélio-conjonctive (non enfouie).
D’après Bouchard et al., 2001 (5)
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Lambeau positionné coronairement associé à une greffe de tissu conjonctif : LPC+SCTG
SCTG = Subepithelial connective tissue graft.
Le greffon conjonctif est désépithélialisé et immergé
complètement sous le lambeau déplacé coronairement,
en position « sous-épithéliale » encore appelée
« enfouie ».
L’intérêt principal de ces techniques est la parfaite
intégration chromatique et l’obtention d’un résultat
esthétique optimal (25).
Indications :
- Recouvrement radiculaire de récessions de classes
I, II et III de Miller, selon la technique employée.
- Pour des récessions isolées ou multiples contigües, en
présence d’un parodonte fin, en présence ou non de tissu
kératinisé.
- Création de tissu kératinisé et augmentation de la
hauteur de gencive attachée.
Figure 15 : Schéma représentant la technique de
- Epaississement gingival préprothétique. greffe de tissu conjonctif. D’après Bouchard et al.,
- Chirurgie péri-implantaire. 2001 (5)
Une autre évolution du lambeau positionné coronairement associé à une greffe de tissu
conjonctif sans incisions de décharges pour le traitement de récessions multiples fut celle de
Zucchelli et De Sanctis en 2000 : c’est la rotation des papilles.
Technique de l’enveloppe
Figure 16: Schéma représentant la technique de l'enveloppe. D’après Bouchard et al., 2001 (5)
La technique de l’enveloppe consiste à récliner un lambeau au niveau du site receveur par des
incisions intra-sulculaires d’épaisseur partielle préservant les papilles. Celles-ci sont prolongées
au-delà de la ligne muco-gingivale. Le greffon conjonctif est ensuite inséré dans l’enveloppe et
vient recouvrir l’ensemble des récessions. Le greffon restera apparent dans la partie la plus
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prononcée des récessions, nécessitant une cicatrisation de deuxième intention (26). La
maximisation de l’apport vasculaire ainsi obtenue est susceptible de compenser la non-
couverture du greffon sur la surface radiculaire. Ainsi, le greffon est placé dans une sorte de «
sac » favorisant une cicatrisation rapide et esthétique du site traité (sans cicatrices) et une
réduction de l’inconfort du patient.
Indications :
- Recouvrement des récessions gingivales isolées ou multiples.
Tunnelisation
Indications :
- Récessions multiples adjacentes, de classes I, II voire III de Miller.
- Lorsqu’une cicatrisation rapide est nécessaire pour satisfaire les exigences esthétiques
immédiates.
- Ou la nécessité de réduire le nombre des interventions.
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II.2. Revues systématiques et analyse de la littérature
Nous allons maintenant regrouper les données recueillies dans la littérature afin de comparer
l’efficacité entre un lambeau déplacé seul et les techniques de recouvrement associées à une
greffe de tissu mou autogène. Ces données seront ensuite analysées dans un troisième temps.
Dans leur article, « Decision-making in aesthetics : root coverage revisited » Bouchard et al.
2001 (5), proposent de comparer les différentes techniques pour recouvrir une récession.
D’après ce tableau, on observe que les différentes techniques de greffe par conjonctif enfoui
présentent les meilleurs pourcentages de recouvrement radiculaire, en moyenne 82 à 83 % pour
des récessions de classes I et II. Par rapport aux lambeaux déplacés latéralement et
coronairement seuls qui présentent respectivement une moyenne de recouvrement radiculaire
moyen de 66 et 77%.
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Roccuzzo et al. (28) proposent une revue systématique regroupant des essais cliniques
randomisés et contrôlés (RCTs/CCTs), mais aussi des séries de cas présentant au minimum un
suivi de 6 mois.
D’après ce tableau, on observe que les greffons de conjonctif (CTG) présentent un pourcentage
de recouvrement radiculaire moyen allant de 64,7% à 96% et un pourcentage de CRC allant de
20% à 83,3%.
Les LPC (CAF) présentent un pourcentage de recouvrement radiculaire moyen allant de 55% à
91,2% et un pourcentage de CRC allant de 9% à 50%.
Les greffes épithélio-conjonctive (FGG) présentent le taux le plus faible de recouvrement
moyen et total.
L’ensemble de ces tableaux doivent être interprétés avec prudence, en raison des différences
entre les protocoles. Toutefois, les pourcentages moyens expriment une tendance, qui peut être
prise en compte par le clinicien.
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II. 2. b. Données recueillies à partir de revues systématiques de la littérature
Actuellement, les principes de la Médecine Basée sur les Preuves préconisent que le choix
d’une intervention thérapeutique se base sur une information fiable et impartiale produite par
une approche scientifique. C’est pourquoi les revues systématiques de la littérature sont d’un
grand intérêt car elles apparaissent comme un moyen efficace pour trouver et évaluer les
meilleures preuves disponibles.
Dans leur article, Chambrone et al. 2008 (29) comparent des études cliniques contrôlées et
randomisées avec un suivi d’au moins 6 mois post-opératoire, dans le traitement des recessions
de classes I et II de Miller.
Cairo et al. (30) publient en 2014 une revue systématique évaluant 53 recherches cliniques
randomisées ayant au moins un suivi post-opératoire de 6 mois. Leur but étant d’évaluer
l’efficacité clinique des procédures de chirurgie plastique parodontale dans le traitement des
récessions radiculaires avec ou sans perte d’attache interdentaire.
CTG = Connective tissue graft = greffon de conjonctif
MRC = moyenne de recouvrement radiculaire (%)
CRC = pourcentage de recouvrement radiculaire complet
Dans les groupes tests et les groupes contrôles
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Tableau 5 : Comparaison entre une technique seule et/ou des combinaisons de techniques.
D’après Cairo et al. 2014 (30).
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Ils en concluent :
- Les LPC sont associés avec une probabilité plus élevée de recouvrement radiculaire
complet (CRC) et une quantité plus élevée de réduction de la récession que le lambeau
semi-lunaire.
- Les combinaisons LPC+CTG ou LPC+EMD (Enamel Matrix Derivative = protéines
dérivées de la matrice amélaire) sont plus efficaces que le LPC seul en termes de CRC
et de réduction de la récession.
- Les LPC+CTG ont obtenu des recouvrements radiculaires complets plus fréquemment
que les LPC+EMD, lambeau semi-lunaire, greffe épithélio-conjonctive et le lambeau
positionné latéralement.
- Les LPC+CTG ont également obtenu les meilleurs résultats cliniques pour les
récessions gingivales unitaires avec ou sans perte d’attache interdentaire. Ils sont plus
efficaces que le LPC seul en termes de CRC, de réduction de la récession et de gain de
tissu kératinisé pour les récessions sans perte d’attache. Ils sont plus efficaces que le
LPC seul en termes de réduction de la récession et de gain de tissu kératinisé pour les
récessions avec perte d’attache.
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Tableau 6 : Conditions cliniques des sites pour le groupe test (LPC + SCTG) et le groupe
contrôle (LPC) au départ, à 6 mois, 1 an et 2 ans de suivi post-opératoire (en mm).
D’après Wennstrom et Zucchelli, 1996 (31)
a)
Différence statistiquement significative par rapport au groupe contrôle (p<0.01)
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Tableau 8 : Paramètres cliniques enregistrées : Profondeur de la récession (RD), profondeur
de sondage (PD), niveau d’attache clinique (CAL) et hauteur de tissu kératinisé (KTH). Valeurs
moyennes au départ, à 6 mois, 1 an, et 5 ans postopératoires. D'après Zucchelli et al. 2014 (32)
D’après ces tableaux, nous constatons des résultats assez similaires en employant la technique
de LPC seul ou celle de LPC+SCTG à court terme pour la diminution de la récession et pour la
hauteur de tissu kératinisé. Mais lorsque nous nous intéressons aux résultats à 2 ans et à 5 ans
post-opératoire, nous observons que les résultats sont plus stables et meilleurs pour le groupe
LPC+SCTG.
Dans l’étude de Cairo et al. 2014 décrite précédemment (30), sur les 53 essais cliniques
contrôlés (RCT) comparant les LPC avec d’autres procédures, dont certaines avec adjonction
de biomatériaux, seuls 8% des RCT ont montrés des résultats à long terme avec un suivi à au
moins 5 ans post-opératoire (Paolantonio et al. 1997, Leknes et al. 2005, Moslemi et al. 2011,
McGuire et al. 2012). Lorsqu’on compare les résultats à court et à long terme, on observe qu’un
brossage traumatique est fortement associé avec une récurrence de récession sur les sites traités
par LPC+SCTG après 5 ans (Moslemi et al. 2011). De même sur les sites traités par LPC après
6 ans (Leknes et al. 2005) et à 14 ans post-opératoire (Pini Prato et al. 2011). Ils décrivent une
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récurrence de récession gingivale de 39% sur les sites traités. D’un autre côté, une autre étude a
rapporté une stabilité de la gencive marginale à 10 ans après LPC+EMD ou LPC+SCTG sur 9
des 17 patients traités dans un cabinet privé de parodontologie (McGuire & Nunn 2012).
Lors de l’interprétation des données, il faut considérer avec attention le cadre (universitaire ou
privé), les techniques appliquées (techniques avec ou sans greffe et leurs variantes) et le
nombre résiduel de patients lors du suivi à long terme, versus le nombre d’abandon des
patients, car on observe une grande hétérogénéité entre les études.
Sensibilités radiculaires
Peu d’études ont évalué les sensibilités radiculaires suite à une procédure de recouvrement
radiculaire. Aucune méta-analyse n’a pu être réalisée concernant cette variable car les données
étaient trop peu nombreuses et hétérogènes. (30) Comparons tout de même les données
obtenues de diverses études.
- Cortellini et al., 2009 (33): A 6 mois post-opératoire, aucune différence significative n’a été
rapporté concernant les sensibilités dentaires, soit environ 12% pour les deux groupes LPC et
LPC+SCTG.
- Cairo et al., 2012 (34) ont rapporté 15% des sites présentant une hyperesthésie pour le groupe
traité par LPC seul, et aucune sensibilité résiduelle dans le groupe LPC+SCTG à 6 mois.
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d’autres auteurs (Jepsen et al. 1998, Tatakis & Trombelli 2000). L’une des raisons peut être
liée aux différentes techniques de prélèvement et de sutures dans les différentes études.
Aucune méta-analyse n’a pu être réalisée concernant les douleurs et les complications post-
opératoires car les données étaient trop peu nombreuses et hétérogènes. (4)(30)
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III). Discussion
Nous avons vu dans un premier temps les différents facteurs qu’il faut évaluer au niveau de la
récession afin de choisir la technique chirurgicale adaptée. La récession initiale et l’épaisseur
du lambeau sont notamment des variables prédictives importantes pour la réduction de la
récession (20). Cependant, il arrive souvent que plusieurs possibilités s’offrent à nous, et le
choix n’est pas toujours aisé. C’est pourquoi on cherche des moyens reproductibles capables de
nous guider dans ce choix.
Nous tirons les conclusions suivantes des revues systématiques de Cairo et al. (21, 24) et de
Tonetti et al. (4) :
Concernant le lambeau positionné coronairement (LPC) seul :
- La procédure de LPC est sûre et fiable pour le recouvrement radiculaire. Elle est
associée à une réduction de la récession de manière constante et fréquemment avec un
recouvrement complet.
- Les LPC sont associés avec une probabilité plus élevée de recouvrement radiculaire
complet et une quantité plus élevée de réduction de la récession que le lambeau semi-
lunaire pour des classes I et II de Miller ou RT1.
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suffisante de tissu kératinisé sur le site adjacent est un prérequis pour réaliser un LPL,
ce qui n'est pas le cas pour le LPC.
Concernant le LPC+CTG :
- LPC+CTG a résulté en de meilleurs résultats cliniques en termes de réduction de la
récession (10.49 mm en moyenne), en termes de recouvrement complet de la récession
(Odds Ratio = 52.49), et en gain de gencive kératinisée comparé au LPC seul.
- La technique de CTG résulte en une augmentation finale de tissu kératinisé d'environ 1
mm.
- Les résultats des méta-analyses ont montré que seules les LPC+CTG et LPC+EMD ont
obtenu de meilleurs résultats que le LPC seul en termes de CRC et de réduction de la
récession.
- Aucune autre thérapie n’a apporté de meilleurs résultats que LPC+CTG.
- Les LPC+CTG ont obtenu des recouvrements radiculaires complets plus fréquemment
que les LPC+EMD, lambeau semi-lunaire, greffe épithélio-conjonctive et le lambeau
positionné latéralement.
- La capacité du LPC+CTG d’augmenter le tissu kératinisé suggère de se diriger
préférentiellement vers cette approche lorsqu’une augmentation de tissu kératinisé est
l’un des buts du traitement.
C'est pourquoi les résultats de cette revue systématique nous confortent dans l'idée que le
LPC+CTG peut être considéré comme le gold standard pour le traitement d'une récession
unitaire.
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Les raisons biologiques possibles pour expliquer ces résultats peuvent être liés à :
- L’apport vasculaire double provenant de la surface périostée et du lambeau ce qui
favorise la survie du greffon du CTG sur la surface radiculaire (Langer & Langer 1985)
(38).
- La capacité du CTG de réduire la récidive de récession/rechute de la gencive marginale
positionnée coronairement pendant la phase de cicatrisation de la procédure de LPC.
Tonetti et al., 2014 (4) ont évalué le niveau de preuves des études cliniques en utilisant une
modification de GRADE (grading of recommendations assessments development and
evaluation, Guyatt et al. 2008). Leur rapport de consensus du 10ème séminaire européen de
parodontologie nous permet d’ajouter les conclusions suivantes :
- Pour une récession unitaire sans perte d’attache interdentaire : Lorsque le but est un
recouvrement radiculaire complet ou un recouvrement maximum de la récession,
l’addition de CTG ou d’EMD (protéines dérivées de la matrice amélaire) augmente
l’efficacité du lambeau positionné coronairement.
- Pour des récessions multiples sans perte d’attache interdentaire : le recouvrement des
récessions multiples avec une seule approche chirurgicale semble possible. On ne peut
formuler de recommandation pour aider à la sélection d’une technique plutôt qu’une
autre. Les procédures spécifiquement conçues pour adresser des récessions multiples
adjacentes mériteraient de plus nombreuses évaluations.
- Pour des récessions unitaires ou multiples avec perte d’attache interdentaire : Les
preuves initiales suggèrent que le recouvrement radiculaire complet peut être possible
dans les récessions avec une perte d’attache interdentaire à minima (classe III de
Miller). L’application clinique de ce résultat mériterait plus d’évaluations. De même,
on ne peut formuler de recommandation pour aider à la sélection d’une technique plutôt
qu’une autre.
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- Le phénomène d’attache rampante peut avoir lieu : la quantité de recouvrement
radiculaire obtenue après la chirurgie peut être améliorée après la phase initiale de
cicatrisation par une migration post-opératoire de la limite de gencive marginale en
direction coronaire. Il est inconstant et imprévisible. Il peut intervenir entre 1 mois et 1
an après l’intervention. Selon les études, toutes techniques de chirurgie gingivale
confondues, la moyenne de recouvrement observée par attache rampante est de 0,65mm
(9). Dans la littérature, on ne trouve que peu d’informations concernant quand et si la
migration s’arrête un jour, comment elle progresse, et le point idéal pour l’évaluation.
Ainsi, lorsqu’il a lieu, ce phénomène peut fausser les résultats obtenus, car le
recouvrement n’est pas entièrement dépendant de la technique utilisée.
- Un traumatisme gingival pendant l’élévation du lambeau, une tension excessive du
lambeau, une profondeur insuffisante du vestibule, des sutures incorrectes peuvent
entrainer une rétraction gingivale précoce.
- Les différences entre les techniques employées, l’expérience du praticien, la
localisation de la récession, l’anatomie gingivale peuvent être liés à la grande
variabilité des résultats observés entre les études.
- Une étude multicentrique (33) a démontré un effet centro-dépendant significatif sur le
résultat clinique. Cela explique au moins partiellement, la variabilité de résultats
cliniques obtenus entre des groupes de recherches différents et indépendants alors
même qu’ils emploient les mêmes techniques chirurgicales. C’est pourquoi il faut être
prudent avant de généraliser les données d’une étude à un groupe plus important de
cliniciens.
- Les tableaux comparatifs et les revues systématiques étudiés précédemment présentent
des différences entre les protocoles, c’est pourquoi il faut interprétés les résultats avec
prudence. Toutefois, les pourcentages moyens expriment une tendance, qui peut être
prise en compte par le clinicien.
Des tentatives ont été faites pour mesurer objectivement les améliorations esthétiques.
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Pour Rotundo et al. (39), le principal critère de réussite selon une étude menée sur un
échantillon d’une centaine de patients, omnipraticiens et périodontistes est un recouvrement
radiculaire complet.
Un recouvrement radiculaire partiel peut être perçu comme un résultat positif dans les cas de
récessions gingivales profondes si la racine à nue est non-dischromique.
Un score RES Root coverage esthetic score, a été introduit par Cairo et al. en 2009 (40). Il
s’agit d’un système standardisé d’évaluation esthétique après une chirurgie de recouvrement.
Ce score a été utilisé dans quelques RCT récents. (4)
Il est raisonnable de poser l’hypothèse que le CRC est associé avec une plus grande réduction
des sensibilités radiculaires qu’un recouvrement partiel, supportant ainsi l’idée que le CRC est
le but du traitement. En outre, le CRC est associé avec une plus grande satisfaction du patient,
notamment lorsque la surface radiculaire montre une couleur contrastant avec celle de la
surface amélaire, mais cela ne résume pas complètement la satisfaction esthétique globale.
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1mm est associée avec de moins bons résultats esthétiques que sur les sites où le greffon est
égal à la déhiscence osseuse. Les auteurs suggèrent que les raisons possibles peuvent être liées
aux difficultés des échanges vasculaires entre le lambeau recouvrant et le greffon aux
dimensions ou à l’épaisseur excessive, favorisant ainsi une différence significative de
déhiscence du lambeau avec exposition du greffon et de moins bons résultats esthétiques.
Ainsi, un CRC associé à une mauvaise correspondance de couleurs gingivales, une mauvaise
intégration avec les tissus adjacents ou un contour gingival plat peut affecter la perception
esthétique du traitement. En outre, la possible association entre le gain de tissu kératinisé et la
satisfaction esthétique doit être testée.
En effet, pour obtenir un résultat esthétique optimal, l’épaisseur et la couleur des tissus mous
apportés par la chirurgie ne doivent pas se distinguer de ceux des tissus mous adjacents de la
zone opérée.
Par conséquent, l’utilisation d’un greffon de tissu conjonctif enfoui lorsque le lambeau est
d’une épaisseur suffisante peut mettre en péril le résultat esthétique en amenant un surplus
d’épaisseur de tissus mous sur la zone opérée.
Figure 18 : Photos pré-opératoire (a) et post-opératoire (b) à un an d’une dent traitée par un
greffon de longueur apico-coronaire de 3mm supérieure à la profondeur de la déhiscence
osseuse. L’épaisseur du greffon était supérieure à 1 mm (en moyenne 1,47 ± 0,52mm dans le
groupe contrôle). Le recouvrement radiculaire complet est obtenu. D’après Zucchelli et al.
2003 (42).
A un an, on observe une cicatrice d’apparence inesthétique de couleur blanchâtre sur la zone
greffée. Les auteurs supposent que la taille et l’épaisseur du greffon et son placement
excessivement coronaire peuvent avoir réduit les échanges vasculaires entre le lambeau de
recouvrement et le lit de tissu conjonctif sous-jacent, ce qui a causé la rétraction complète du
lambeau. De plus, l’augmentation d’épaisseur de tissu gingival s’étend au-delà de la zone
d’exposition radiculaire.
A ce jour, aucun consensus n’a été établi afin de déterminer la méthode d’évaluation esthétique
la plus appropriée.
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III). 4). Aide au choix (9,24)
« Les classifications parodontales ont pour but de guider, d’un point de vue clinique, le
praticien dans le diagnostic et les objectifs thérapeutiques des traitements parodontaux. Le
pronostic de la chirurgie est intimement lié au type de parodonte évalué. » selon Vigouroux (9).
Détaillons les avantages et inconvénients de chaque technique.
Inconvénients :
- Technique délicate à mettre en œuvre.
- Peu adapté aux récessions multiples.
- La hauteur de gencive adjacente doit être supérieure à 3mm et doit présenter une certaine
largeur et épaisseur.
- Risque de récession au niveau du site donneur.
- Présence d’une zone de cicatrisation de seconde intention.
- La présence de freins ou d’un vestibule peu profond constitue un obstacle à sa mise en œuvre.
Le LPL reste une technique peu prédictible de recouvrement avec un risque d’exposition au site
donneur.
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Inconvénients du LPC classique :
- Le LPC reste limité aux récessions de classe I et ne permet ni d’épaissir ni d’augmenter la
hauteur de gencive kératinisée.
- Par cette technique on n’augmente pas le volume de gencive kératinisée, on ne fait que la
déplacer.
- Risque d’échec en présence d’un frein, d’un vestibule peu profond ou pour les parodontes
fins.
- Récidives si les facteurs étiologiques ne sont pas contrôlés.
- Possibles brides cicatricielles inesthétiques des incisions de décharge.
Inconvénients :
- Difficultés techniques :
• Nécessité de deux sites d’intervention,
• Gestuelle délicate du prélèvement du greffon et pour la dissection en épaisseur
partielle.
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- Douleurs postopératoires au niveau du site donneur variables selon le mode de prélèvement.
- Complications d’ordre hémorragique, nécrotique.
- Limitations à certaines classes de Miller pour un enfouissement complet.
- La conservation d’un bandeau d’épithélium palatin au niveau des récessions entraine parfois
une dyschromie cicatricielle. (13)
- Recouvrement radiculaire pas totalement prévisible.
Technique de l’enveloppe
Avantages :
- Recouvrement radiculaire de 75 à 90%, d’où une bonne prévisibilité de succès.
- La technique de l’enveloppe permet de traiter l’ensemble des classes de Miller avec un
excellent fondu esthétique, obtenu plus rapidement qu’avec d’autres techniques.
- Chirurgie a minima, entrainant un traumatisme opératoire faible et peu de douleurs
postopératoires.
- Le risque de nécrose du greffon est pratiquement supprimé au moins pour la partie «
enveloppée » sous le lambeau receveur.
- Peu de sutures.
- La stabilité à moyen et long terme parait totale (43).
Inconvénients :
- Deux sites chirurgicaux sont requis.
- Technique difficile dans la préparation du lit receveur.
- Mise en place du greffon délicate.
- Courbe d’apprentissage longue.
Tunnelisation
Avantages :
- Un recouvrement prédictible et stable de l’ordre de 95%.
- Une excellente adaptation du greffon au site receveur d’où une cicatrisation initiale rapide.
- Des résultats hautement esthétiques : harmonie dans la texture et la couleur des tissus.
-Une excellente survie du greffon grâce à un apport vasculaire augmenté par la traction
coronaire du tunnel.
- Une augmentation quantitative et qualitative de tissu kératinisé en hauteur et en épaisseur.
- Un nombre réduit de sutures.
- La prise en charge de récessions de classe I, II, ou III de Miller.
- Des douleurs post-opératoires diminuées.
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Inconvénients :
- Deux sites chirurgicaux sont requis.
- Courbe d’apprentissage longue.
- Le prélèvement palatin et la mise en place du greffon sous le tunnel est délicate.
- Sutures a priori complexes pour glisser le greffon dans le tunnel et le stabiliser.
- La difficulté technique et le temps octroyé à la préparation du site receveur : les risques de
perforation du lambeau disséqué en épaisseur partielle « à l’aveugle », la réalisation d’un plan
de dissection uniforme sous un lambeau pédiculé étendu, la préservation de l’intégrité des
papilles.
- Les instruments de microchirurgie sont fortement recommandés.
Des auteurs ont proposé des tableaux comparatifs qui peuvent être une aide au choix de la
technique. En voici deux exemples.
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GC : greffe de conjonctif enfoui
RTG : Régénération Tissulaire guidée
En 2002, Struillou et coll. proposent une aide à la décision pour le recouvrement radiculaire des
classes I et II de Miller :
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Conclusion
A l’issu de ce travail, nous avons vu les différents facteurs qu’il faut évaluer afin de choisir la
technique chirurgicale adaptée. Parmi ces facteurs, l’étendue de la récession initiale, l’épaisseur
et la quantité des tissus mous apicaux à la récession sont déterminants dans ce choix.
Les données recueillies dans les revues systématiques de la littérature nous ont permis de tirer
les conclusions suivantes. L’association de LPC+CTG a obtenu les meilleurs résultats cliniques
pour les récessions gingivales unitaires avec ou sans perte d’attache interdentaire. La capacité
du LPC+CTG d’augmenter le tissu kératinisé suggère de se diriger préférentiellement vers cette
approche lorsqu’une augmentation de tissu kératinisé est l’un des buts du traitement.
Cependant, nous avons vu qu’un lambeau d’une épaisseur environ > 0.8mm ou 1.1mm (selon
les études) permet d’obtenir un recouvrement radiculaire complet via la technique de LPC seul.
Ainsi, il semble qu’une épaisseur de lambeau de cet ordre de grandeur serait suffisant pour
obtenir des résultats optimaux sans avoir recours à une greffe de conjonctif enfoui, ni à une
technique régénérative. En effet, un coût additionnel dû à l’adjonction de matériau doit être pris
en compte pour ce dernier. Tandis que le prélèvement de conjonctif sur un site donneur
augmente la morbidité et les douleurs ressenties par le patient, et toutes deux augmentent le
temps chirurgical. En outre, un apport de conjonctif sur un site déjà épais peut entrainer un
résultat peu esthétique, avec un aspect et une texture tissulaire inadéquats en amenant un
surplus d’épaisseur de tissus mous sur la zone opérée. En effet, les études ont montré que la
procédure de LPC est sûre et fiable pour le recouvrement radiculaire. Elle est associée à une
réduction de la récession de manière constante et fréquemment avec un recouvrement complet.
Pour ces raisons, cette technique est à privilégier lorsque l’augmentation de tissu kératinisé
n’est pas un des buts du traitement, et lorsque la hauteur de la récession est inférieure à 5 mm.
D’autre part, l’analyse des revues systématiques nous a permis de constater que l’utilisation des
techniques régénératives tels que les matrices dermiques acellulaires, ou les techniques de
régénération tissulaire guidée en association avec un LPC sont moins efficaces que le
LPC+CTG. Les combinaisons LPC+CTG ou LPC+EMD sont plus efficaces que le LPC seul en
termes de recouvrement radiculaire complet et de réduction de la récession. Cependant afin de
comparer le LPC+CTG qui se présente comme le « gold-standard » avec la technique tunnelisée
et celle de l’enveloppe, de plus larges études sur le long-terme sont nécessaires pour
comprendre pleinement leur impact dans le traitement des récessions multiples.
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Annexe 1 (6,13)
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Annexe 2 : Illustration histologique (A) et clinique (B) de la classification de Pini-Prato, 2010 (2)
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Annexe 3 : Récapitulatif de la classification de Maynard et Wilson, 1980 (13)
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Annexe 4 : Pourcentage de recouvrement radiculaire et épaisseur du lambeau des 19
récessions traitées dans l’étude de Baldi et al., 1999 (20)
48
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(CC BY-NC-ND 2.0)
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N° 2017 LYO 1D004
Résumé :
Le lambeau positionné coronairement associé à une greffe de conjonctif enfoui est considéré,
par la plupart des auteurs, comme le gold standard en matière de recouvrement des récessions
gingivales. Mais cela signifie-t-il que cette technique soit la meilleure quelle que soit la situation ?
Ces dernières années, nous avons constaté un regain d’intérêt pour le lambeau déplacé
coronairement. En effet, certains conférenciers proposent dernièrement de ne rien ajouter sous
ce dernier, quand il était déjà assumé que la meilleure solution est de l’associer à un greffon de
conjonctif enfoui. Pour répondre à cette question, nous comparerons au cours de ce travail les
résultats des revues systématiques. Nous évaluerons les résultats à longs termes, ainsi que les
données subjectives tels que le résultat esthétique et le ressenti du point de vue des patients.
Nous limiterons volontairement le sujet aux techniques n’impliquant pas l’ingénierie tissulaire.
Mots clés :
Parodontologie
Récessions gingivales
Chirurgie plastique parodontale
JURY :
Président Monsieur le Professeur Denis BOURGEOIS
Assesseurs Monsieur le Docteur Jean-Pierre DUPREZ
Monsieur le Docteur Patrick EXBRAYAT
Madame la Docteure Florence CARROUEL
Directrice de thèse : Madame la Docteure Elsa MENCHERO
Adresse de l’auteure :
Viviane LO
10 rue Jean broquin
69006 Lyon
LO
(CC BY-NC-ND 2.0)