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PICOT
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
par
PICOT Auriane
_____________
____________
JURY
PICOT
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
SECTEUR SANTE
PICOT
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FACULTE D'ODONTOLOGIE DE LYON
Doyen : M. Denis BOURGEOIS, Professeur des Universités
Professeur des Universités : M. Pierre FARGE, M. Jean-Christophe MAURIN, Mme Dominique SEUX
Maîtres de Conférences : Mme Marion LUCCHINI, M. Thierry SELLI, M. Cyril VILLAT
Praticien-Hospitalier
C’est un honneur que vous ayez accepté de présider notre jury de thèse.
Nous vous remercions pour le suivi et le soutien que vous nous avez apporté au cours de notre
cursus universitaire. Nous avons eu le plaisir de profiter de votre bonne humeur et de vos conseils.
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A notre Directrice de thèse,
Nous vous remercions d’avoir accepté de superviser notre thèse, et de nous avoir fait confiance.
Apprendre à vos côtés durant nos années d’études a été très formateur, notamment au cours des
vacations du Tutorat de prothèse. Nous sommes honorés d’avoir été votre élève, et d’avoir pu
poursuivre notre apprentissage avec vous au travers de cette thèse. Vous nous avez transmis la
rigueur et la minutie nécessaire à cette discipline.
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A notre Juge,
Praticien-Hospitalier
Docteur en Médecine
Nous vous remercions d’avoir accepté de siéger dans notre jury de thèse.
Nous nous souviendrons de votre bonne humeur et votre bienveillance au cours des vacations de
chirurgie orale. Vos précieux conseils nous accompagneront au cours de notre exercice.
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A notre Juge,
Praticien-Hospitalier
Nous vous remercions d’avoir accepté de siéger dans notre jury de thèse.
Nous saluons votre rigueur et votre disponibilité au cours de nos années d’études au Service de
Consultation et de Traitement Dentaire. Nous avons apprécié vos conseils avisés et votre soutien.
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TABLE DES MATIERES
Introduction……………………………………………………………………………...……Page 4
3. Perte de la proprioception………………………………………………………..Page 7
2. Description du système…………………………………………..…….…...….Page 10
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5.1.1.2 Passivité du tenon…………......…..…Page 17
5.1.2.1 Viscoélasticité………………………..Page 18
6.4.1 Généralités………………………………..………...…..Page 23
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1.2.1.1 Système normalisé…………………….Page 29
1.5.1.1 Généralités…………………………….Page 33
1.5.1.2 Polymérisation…………………..…….Page 33
1.5.2.1 Généralités…………………………….Page 35
1.5.2.2 Incompatibilités…………………….....Page 36
Conclusion………………………………………………………………………………….Page 45
Bibliographie…………………………………………………………………………….....Page 46
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INTRODUCTION
L’insertion d’un tenon radiculaire ne doit pas être considérée comme une étape
inévitable dans la reconstitution de la dent dépulpée. Sa mise en place doit respecter des indications
précises, comme tout acte que réalise le chirurgien-dentiste, d’autant plus que la décision de forage
intra-canalaire est lourde de conséquences à long terme pour la dent.
Afin que tout clinicien prenne ces décisions le plus sereinement possible, il sera
d’abord traité des modifications biomécaniques d’une dent dépulpée, puis des conditions cliniques
à respecter pour rester dans le cadre d’indication d’une reconstitution corono-radiculaire collée,
ainsi que les avantages et inconvénients de ce type de restauration. Enfin, dans une dernière partie
sera présentée la procédure de mise en œuvre d’une reconstitution corono-radiculaire collée en
technique directe et indirecte.
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I. COMPORTEMENT BIOLOGIQUE ET BIOMECANIQUE DE LA DENT
DEPULPEE
D’après l’étude de Papa et coll. de 1994 [4], basée sur la comparaison de dents
dévitalisées et de dents controlatérales vitales, la différence de concentration en eau de la dentine
n’est pas significative : en effet, elle est de 12,35% +/- 0,26% pour les dents vitales, contre 12,10%
+/-0,71% pour les dents dépulpées. La littérature scientifique présente une perte liquidienne
d’environ 9% pour les dents dévitalisées, mais seul le contenu en eau libre, et non l’eau liée aux
tissus, est modifié [5].
De même, l’étude de Dietshi et coll. de 2007 [6] met en évidence l’existence d’une
déshydratation à la suite d’un traitement endodontique, ainsi que son influence sur le module de
Young, sans pour autant entraîner une baisse de la résistance à la fracture ou à la compression. La
résistance mécanique en tension ou en compression de la dentine reste identique, seule une légère
diminution du module de Young est observée [7].
La perte de tissu dentaire, résultant de l’évolution des pathologies carieuses, des tailles
cavitaires, induit une modification des caractéristiques biomécaniques de la dent, notamment une
diminution de la rigidité, associée à un risque de fracture plus élevé. Cette diminution est fonction
de la profondeur de la cavité, de la largeur de l’isthme et de la forme générale de la préparation [6].
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Le traitement endodontique entraîne nécessairement une réduction des structures de la
dent pour permettre l'accès, la mise en forme et le nettoyage du système canalaire. Ainsi, Reeh et
coll. en 1989 [8] évaluent sur 42 prémolaires extraites, les modifications des déformations
élastiques subies sous une force occlusale de 111 newtons. L’étude montre que la réalisation de
cavités occlusales, mésio-occlusales, et mésio-occluso-distales est respectivement à l’origine d’une
perte de résistance mécanique de 20%, 45% et 63% [Figure 1]. Lorsque le délabrement correspond
exclusivement à la réalisation de la cavité d’accès endodontique, la rigidité de la dent diminue
seulement de 5% par rapport à une dent saine [Figure 1].
Ces résultats montrent que la fragilité d’une dent dévitalisée n’est pas imputable à la
pulpectomie elle-même, mais à la perte de substance dentaire liée aux délabrements
pathologiques (traumatismes, lésions carieuses) ou thérapeutiques (accès à l’endodonte).
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recommandations de l’ANAES [9] n’est pas systématique pour les restaurations pré-prothétiques
des dents dépulpées.
3. Perte de la proprioception
Face à une dent dépulpée et trop délabrée, nécessitant une reconstitution corono-
radiculaire et une couronne périphérique, le chirurgien-dentiste peut avoir recours à différentes
techniques, qui n’ont pas toutes le même impact sur la dent. C’est pourquoi il est extrêmement
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intéressant pour le praticien de maitriser les tenants et aboutissants de chaque technique afin de
choisir la plus judicieuse en fonction de la situation clinique.
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II. RECOURS A UNE RECONSTITUTION CORONO-RADICULAIRE COLLEE
- Les RCR coulées indirectes [Figure 2] nécessitant une étape de laboratoire pour la réalisation de
l’inlay-core. Cet élément peut être métallique, le tenon et la partie coronaire étant réalisés avec le
même alliage : il est préférable d’utiliser un alliage précieux, au module d’élasticité plus faible et
donc plus proche de la dentine, par rapport aux alliages non précieux [1]. En pratique clinique
quotidienne, c’est néanmoins les alliages non précieux qui constituent habituellement les inlay-
cores métalliques.
- Les RCR collées peuvent être conçues en technique directe ou indirecte. La première situation fait
appel à un matériau inséré en phase plastique dans la cavité à restaurer, associé à un tenon
préfabriqué (RMIPP). La technique indirecte requiert le même type de tenon pour la partie intra-
radiculaire, toutefois la partie coronaire n’est plus ici en phase plastique puisque le composite a été
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polymérisé au laboratoire. Le praticien reçoit dans ce cas une pièce finie qu’il viendra coller sur le
support dentaire [Figure 3]. Le recours au laboratoire permet une meilleure gestion de
l’homothétie, en rapport avec la reconstruction finale. De plus, les composites utilisés au
laboratoire possèdent des propriétés mécaniques supérieures aux composites utilisés en technique
directe, car chargés en résine, voire légèrement chargés en céramique pour un rendu plus
esthétique.
Figure 3 : Reconstitution corono-radiculaire collée, technique indirecte, pour une incisive latérale
(à gauche) et une molaire mandibulaire (à droite)
Ainsi, une restauration corono-radiculaire adhésive se définit toujours avec une extension
intra-radiculaire renforcée par un tenon fibro-résineux. Quant à la partie coronaire, le moignon
prothétique est reconstitué autour du tenon directement en bouche via une technique directe, ou
bien ne fait plus qu’une seule pièce avec le tenon s’il s’agit d’une technique indirecte.
2. Description du système
Les tenons fibrés sont constitués de fibres, reliées entre elles par des résines époxy ou
polyester, et d’une interface de liaison [14].
Les tenons renforcés de fibres peuvent se répartir en trois groupes : les tenons en fibres
de carbone, les tenons en fibres de verre et les tenons en fibres de quartz. La teneur en fibres varie
de 35% à 65%. Elle conditionne la résistance et la rigidité du tenon [15].
Les tenons en fibres de carbone sont les précurseurs des tenons fibrés esthétiques. Le
premier a été le Composipost® de RTD en 1988 [16, 17, 18].
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Ces tenons présentent deux composants majeurs [16, 17]. En effet, il y a d’une part des fibres de
carbone, d’environ 7µm de diamètre, équitendues, longitudinales, unidirectionnelles et parallèles
au grand axe du tenon. Les fibres représentent 60 à 66% du volume du tenon. D’autre part, une
matrice époxy sert de liant aux fibres de carbone, et représente 36% du volume.
Il est possible d’incorporer de la zircone, afin de rendre le tenon radio opaque.
La forme du tenon est obtenue par usinage. Cela crée un état de surface doté de micro aspérités de
5 à 15µm, propice à l’adhésion mécanique du composite de collage et du matériau de reconstitution
coronaire [16, 17].
Ces tenons présentent un remarquable comportement mécanique, en raison de leur module
d’élasticité proche de la dentine. L’inconvénient principal des tenons en fibres de carbone est leur
couleur marron foncé, qui risque de compromettre le rendu esthétique, dans le cas d’un canal large
ou d’un parodonte fin, en créant une zone d’assombrissement cervical [15]. C’est la raison pour
laquelle ce type de tenon est aujourd’hui délaissé, au profit des tenons en fibres de quartz et de
verre. D’autre part, les tenons en fibres de carbone sont conducteurs électriques, ce qui engendre
des risques de corrosion.
Les tenons en fibres de verre ou de silice, composés d’un mélange de silice, de chaux,
d’alumine magnésite et d’oxyde de bore en proportion variable, ont également été commercialisés
[19]. Ils sont les moins résistants des trois types de tenons : leur mise en place dans un canal
nécessite une analyse minutieuse préalable du contexte occlusal. Ce sont néanmoins les plus
esthétiques car translucides, et ils présentent une excellente aptitude au collage [15].
Les tenons en fibres de quartz [20] sont une version esthétique des tenons en fibres de
carbone. La première fois qu’ils ont été commercialisés, ces tenons étaient réalisés avec des fibres
de carbone recouvertes de fibres de quartz. Récemment, les fibres de carbone ont été éliminées de
leur composition. Ils sont aujourd’hui fabriqués à partir de 60 et 65% de fibres longitudinales de
quartz.
Il s’agit de tenons préfabriqués blancs, transparents ou opaques, présentant différentes formes et
différents diamètres. L’absence de fibres de carbone a permis de rendre le tenon translucide et
conducteur de lumière avec un gain esthétique certain [15]. Ils offrent les mêmes propriétés
mécaniques que les tenons en carbone, par absorption des contraintes radiculaires.
Les tenons en fibres de quartz permettent une amélioration de l’adhérence des résines composites.
Leur plus grande rigidité dans le sens axial par rapport aux tenons carbone devient secondaire au
niveau des dents antérieures, du fait de l’orientation oblique des forces dans ce secteur, et de leur
positionnement central au sein du matériau composite [20].
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2.2 Principe de fabrication des fibres [16, 19]
Les tenons radiculaires à base de fibres sont fabriqués par usinage, au moyen de
meules d’un jonc de deux millimètres de diamètre. Le principe de fabrication de ce jonc est dit par
« pultrusion », consistant à tirer des fibres imprégnées de résine thermodurcissable à travers un
moule filière où sont réalisées la mise en forme et la réticulation. Une étuve de postcuisson assure
la polymérisation complète. Un système de découpe débite le profilé à la longueur souhaitée. Le
tenon est ensuite sectionné, nettoyé dans un bain à ultrasons, puis conditionné.
Il est possible de renforcer les fibres au cours du processus de fabrication : les fibres
précontraintes sont enduites de résine, puis relâchées après polymérisation. Cela engendre une
compression des fibres de verre, qui pourront alors absorber les contraintes de tension lors de
l’exposition du tenon à des forces de flexion [22].
Le pré-traitement de surface des fibres par sablage, ou silanisation améliore la force
de collage des matrices résineuses [22].
Les polymères utilisés comme matrice sont des résines époxy ou d’autres résines
disposant d’un taux élevé de réticulation. Ils contiennent du Bis-GMA (bisphénol-glycidyl
méthacrylate), ce qui rend les tenons chimiquement compatibles pour un collage, puisque les colles
sont également constituées de méthacrylate [22].
Elle est obtenue par polyaddition de résines époxy sur de l’acide acrylique ou
méthacrylique. Il s’agit d’une résine transparente, claire, transmettant la lumière et très stable. Elle
possède d’excellentes qualités mécaniques, dont une bonne tenue à la fatigue. Elle présente une
excellente fluidité, une bonne adhésion aux fibres de renfort, une bonne résistance à la chaleur, à la
corrosion et à l’eau chaude [17, 19].
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2.3.2 Matrice uréthane di-méthacrylate
L’analyse d’études cliniques ne donne pas de preuves claires sur les indications des
RCR collées. Néanmoins, elle nous apporte des éléments de réflexion complémentaires, en
particulier sur l’intérêt de ces restaurations et de leurs limites d’utilisation. La pose d’une RCR,
coulée ou collée, ne doit pas être simplement guidée par des intuitions ou des habitudes mais doit
être raisonnée et adaptée à la situation clinique et à la future restauration prothétique.
Le choix d’une technique ne peut logiquement être pris qu’après avoir réalisé la
préparation périphérique, afin de juger les paramètres cliniques résiduels. En octobre 2003, la
Haute Autorité de Santé (HAS) dans ses recommandations définit des situations cliniques où les
RCR collées sont fortement indiquées [9, 23] :
La perte de substance :
- La persistance de trois parois résiduelles, et de deux parois pour les molaires est nécessaire. En
effet, le point de faiblesse des RCR collées réside dans les propriétés mécaniques des
composites de reconstitution, qui nécessitent un soutien par des parois de dentine résiduelle en
nombre et résistance suffisants [24].
- Epaisseur minimale des parois restantes de deux millimètres.
Dans le cas d’une dent trop délabrée, la surface de collage est insuffisante, ce qui compromet le
bon comportement mécanique d’une RCR collée [25].
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Le type de restauration prothétique envisagée (CCM, CC, CCC) : il
conditionne le type de limites cervicales, et par conséquent les épaisseurs dentaires résiduelles.
D’autre part, dans le cas de restaurations multiples, il est plus aisé de laisser son prothésiste
gérer le parallélisme des faux-moignons sur modèle que de le faire en bouche [27]. C’est
pourquoi les RCR collées en technique directe trouvent leur indication principale dans le cas de
restauration prothétique unitaire. De même, la mise en place de RCR collées en technique
indirecte n’est pas recommandée sous des restaurations plurales.
De la même manière, la HAS émet des limites à l’utilisation des RCR collées [1, 9] :
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Les facteurs limitatifs liés au patient : une faible ouverture buccale, ou la
difficulté pour le patient à contrôler son ouverture buccale, une allergie aux monomères
résineux en sont des exemples [25]. Les reconstitutions par matériau inséré en phase plastique
nécessitent une séquence clinique longue, sans discontinuité, et un accès aisé au site opératoire.
Les conditions indispensables pour respecter les indications des RCR collées sont résumées dans le
tableau ci-dessous :
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5. Avantages des reconstitutions corono-radiculaires collées par rapport aux
reconstitutions corono-radiculaires métalliques scellées
La rigidité du matériau définit, par son module d’élasticité longitudinal (ou module de
Young), l’existence ou non d’un domaine de déformation plastique. Plus le module d’élasticité est
élevé et moins le matériau se déforme sous la contrainte et par conséquent, plus il est rigide. Le
tenon, le ciment et la dentine péri-canalaire sont extrêmement sollicités : il y a majoration des
risques de descellement et de fracture. A l’inverse, plus le module est faible, et moins il est
contraignant pour les structures environnantes [29].
Les valeurs du module d’élasticité des tissus dentaires sont les suivantes, exprimées en
GigaPascal [30] :
Email : 84
Dentine : 17,5 (+/-3.8)
Le faible module d’élasticité de la dentine témoigne de son aptitude à amortir les
forces occlusales : sa capacité de déformation élastique est plus élevée, et la quantité d’énergie
nécessaire à sa fracture est donc plus importante [1].
D’après l’étude de Barjau-Escribano A. et coll. de 2006 [31], les tenons fibrés, dont le
module d’élasticité est similaire à celui de la dentine, possèdent un meilleur comportement
biomécanique. Les fibres longitudinales parallèles des tenons absorbent et dissipent les contraintes,
et permettent une meilleure distribution des forces le long de la racine [figure 3]. Lorsqu’il se
produit une fracture, celle-ci est horizontale et se situe principalement au niveau de l’interface du
moignon composite et de la dent. A l’inverse, les contraintes se concentrent au niveau de l’apex du
tenon métallique, en raison de son module d’élasticité plus élevé que celui de la racine
environnante : il est fréquent d’observer une fracture verticale [30].
D’ailleurs, comme le montre l’étude d’Akkayan B et coll. en 2002 [25, 32], les dents
restaurées à l’aide de tenons en fibres de quartz présentent une résistance à la fracture
significativement plus élevée que les tenons en titane, en zircone, ou en fibres de verre, du fait
d’une meilleure répartition des contraintes. Si les fractures radiculaires représentent 90% des
échecs des inlay-cores, elles n’en représentent que 5% dans le cas de restaurations adhésives [11].
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Figure 4 : Comparaison de la répartition des contraintes entre une dent
naturelle, une RCR collée avec tenon fibré (en noir) et un inlay-core métallique (en rouge)
(Koubi et coll 2008 [29])
Le tenon à base de fibres est choisi de manière « à flotter » dans le logement canalaire,
et évite ainsi le risque de fracture lié à l’effet de coin [19, 25]. La résine composite doit être
injectée dans le logement de façon à le remplir en totalité sans laisser subsister d’espaces vides
[34]. A contrario, dans le cas de tenons ajustés, la trop grande friction du tenon avec les parois
freine l’échappement du composite, au point d’interdire sa bonne mise en place dans le logement.
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5.1.2 Avantages liés aux propriétés des polymères de collage
5.1.2.1 Viscoélasticité
D’autres études montrent une rétention supérieure des adhésifs et des composites de
collage utilisés avec un adhésif par rapport aux ciments traditionnels ou aux ciments verre
ionomère, prévenant la réinfection endodontique [23]. La rétention est permise par l’exploitation
maximale de la surface de collage intra-canalaire [38].
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esthétique antérieur ne justifie pas le recours à une RCR collée : tous les paramètres cliniques
précédemment évoqués doivent être réunis.
D’autre part, les RCR collées évitent tous les phénomènes de corrosion, dont les
conséquences peuvent êtres nuisibles à l’esthétique de la dent : une coloration bleutée, « tatouant »
la gencive, peut apparaître. Les risques de corrosion ou d’allergie à certains métaux nous poussent
à nous orienter vers la suppression de toute infrastructure métallique dans nos réhabilitations
prothétiques [20].
Enfin, certains tenons fibrés sont translucides, à l’exception des fibres de carbone, et
autorisent ainsi la photopolymérisation des systèmes adhésifs duals, en assurant la transmission de
la lumière au fond du logement canalaire [22].
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5.4 Economie tissulaire
Les capacités adhésives des colles ont validé la notion de conservation tissulaire
maximale, en réalisant des préparations moins délabrantes, car l’adhésion du joint permet de
s’affranchir des impératifs rétentifs [29, 45]. Le tenon ne sert pas de renfort de la racine mais
permet la rétention du matériau de reconstitution coronaire [1].
Le recours à des RCR adhésives permet, grâce à leurs propriétés mécaniques, d’utiliser
des tenons plus fins et plus courts, respectant l’anatomie canalaire et le principe de moindre
délabrement tissulaire. De plus, le risque de fracture radiculaire est diminué. En effet, pour les
RCR adhésives, lorsqu’une fracture se produit, celle-ci est le plus souvent localisée à un niveau
plus coronaire, donc plus facilement réparable. Enfin, ces tenons présentent des intérêts
esthétiques et biologiques de par l’étanchéité qu’ils assurent.
Les groupements phénols contenus dans l’eugénol des ciments endodontiques à base
d’eugénolate de zinc peuvent troubler la polymérisation des résines composites : ce sont en effet
des inhibiteurs de prise [7, 11, 19, 45, 46].
Selon Gonthier et coll. en 2001, si une RCR adhésive est envisagée, il est préférable de
choisir un ciment de scellement endodontique à temps de prise court et de l’utiliser en faible
quantité pour limiter la diffusion des constituants au niveau de la dentine [11, 19, 41]. Pour pouvoir
faire le collage de la résine composite et du tenon fibré dans la même séance, l’obturation doit se
faire à chaud, associée à un ciment de scellement canalaire à base de résine époxy-amine,
permettant un durcissement rapide de l’obturation [47].
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Si l’obturation est usuellement faite avec un ciment à base d’eugénol, la préparation
intra-canalaire permettra d’éliminer une grande partie de l’eugénol, mais il persistera toujours des
résidus troublant la qualité du collage. En effet, la contamination des tubules dentinaires par
l’eugénol risque de perturber l’adhésion des matériaux de collage. Il semble néanmoins que les
adhésifs récents soient moins sensibles à ce phénomène [43].
De la même manière, Tjan et coll, dans l’étude réalisée en 1992 [48], démontre une
perte de rétention des tenons fibrés collés, liée à la présence d’eugénol dans le canal. Cette équipe
conclue néanmoins que l'irrigation avec de l'alcool éthylique (éthanol) ou le mordançage avec un
gel d'acide orthophosphorique à 37% du logement canalaire se révèle être efficace dans la
restauration des valeurs d’adhérence d’une dent traitée endodontiquement par un ciment à base
d’eugénol [19, 29, 48].
Les paramètres présentés ici comme des inconvénients doivent être modérés : la qualité
du collage ne sera pas affectée si le praticien suit un protocole rigoureux et utilise des matériaux
adaptés (technique d’obturation par compactage de gutta chaude, ciment de scellement
endodontique à base de résine à temps de prise court et en faible quantité, mordançage du
logement canalaire, irrigation canalaire à la chlorexhidine).
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des déchirures au niveau du joint, avec création d’un hiatus, favorisant la pénétration bactérienne,
ainsi que la diminution de la résistance mécanique [46].
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6.3.2 Diamètre des tubuli dentinaires
D’autre part, les dents âgées présentent des tubules dentinaires plus ou moins sclérosés
par la croissance physiologique de dentine inter-tubulaire [54] : les lumières canalaires sont
comblées par précipitation et minéralisation dentinaire. La microstructure de la dentine radiculaire
varie continuellement en raison des changements physiologiques (âge) et pathologiques
(contraintes, processus carieux) [19].
La densité des tubuli dentinaires varie selon leur localisation corono-apicale le long de
la racine : de 36000/mm²dans la partie cervicale à environ 22000/mm² en apical. Le nombre moyen
de tubuli dans la partie médiane de la racine est bien plus faible que dans la partie médiane de la
couronne [29].
Une grande variabilité de densité tubulaire est retrouvée entre les individus, entre les
dents d’un même individu, et au sein d’une même dent. La densité tubulaire diminue lorsqu’on
s’approche de l’apex [55].
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Les indications de dépose de la RCR sont les suivantes :
- Les échecs endodontiques, représentés par la présence d’une infection du réseau canalaire,
nécessitant alors la reprise du traitement.
- Les échecs prothétiques tels que le décollement de la reconstitution, ou la reprise de caries,
impliquant la plupart du temps une infiltration bactérienne du réseau endodontique liée à la perte
d’étanchéité.
- Les échecs esthétiques, lorsque le patient est insatisfait de sa restauration et que le praticien
estime pouvoir améliorer la situation.
- Technique ultrasonore
- Technique de forage
- Utilisation conjointe des deux méthodes
Avec cette technique, le contrôle visuel est impératif tout au long de l’intervention [56].
La technique de dépose est la suivante [57] :
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1) L’ensemble du composite coronaire est déposé à l’aide d’un insert boule diamanté. La tête du
tenon est dégagée.
2) Le tenon fibré et le composite sont éliminés dans la portion radiculaire avec des inserts diamantés,
par touches successives, jusqu’à voir les parois radiculaires depuis l’entrée canalaire jusqu’au
matériau d’obturation endodontique. Il est utilisé des inserts boules ou cylindro-coniques diamantés,
associés à un jet d’air efficace pour une meilleure visibilité.
Cette méthode consiste à éliminer le tenon dans un premier temps, puis le composite
de collage. Les forets employés sont soit des forets de préparation du logement canalaire, soit des
forets dédiés à la dépose des tenons fibrés.
La technique de dépose est la suivante [58] :
1) La reconstitution coronaire est supprimée et la chambre pulpaire est nettoyée. La tête du tenon
n’est pas conservée.
2) À l’entrée du canal, un avant-trou est réalisé au milieu du tenon avec un foret pointeur, dans
l’axe du tenon. Le foret pénètre à l’aveugle dans la reconstitution, du fait de la difficulté à discerner
le composite des tissus dentaires. Dès lors, la connaissance de l’axe du tenon dans les trois
dimensions est impérative [56].
3) La longueur du tenon est évaluée sur radiographie préopératoire et reportée avec un stop en
silicone sur le foret de Gates n°1, placé sur un contre-angle bague bleu sous spray d’eau abondant.
Cela permet une pénétration contrôlée en axe et en profondeur dans le tenon.
4) La tête du foret est placée dans le pré-trou et s’engage entre les fibres du tenon, permettant son
élimination complète par délaminage. Le risque d’échauffement des tissus desmodontaux doit
appeler à la prudence.
5) Le trajet réalisé dans l’épaisseur du tenon est ensuite élargi avec des forets de Gates n°2, n°3
puis n°4, permettant de supprimer le tenon par usure. La problématique majeure réside dans la
difficulté à contrôler si le foret retire du composite ou de la dentine.
Il semble que l’utilisation conjointe des deux méthodes, technique de forage pour
éliminer le tenon, associée aux inserts ultrasonores pour éliminer le composite des parois
radiculaires, soit la méthode la plus adaptée pour déposer un tenon fibré dans un temps réduit. La
technique de dépose par forage est néanmoins la technique la plus rapide [56].
La dépose des tenons fibrés est complexe, du fait de la teinte similaire du composite et de
la dentine radiculaire, et de la forte valeur d’adhésion qui les relie [56]. Celle-ci ne peut être
envisagée qu’avec du matériel parfaitement adéquat. Correctement effectué, l’acte de dépose
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d’une RCR est prédictible et sera couronné de succès, dans la majorité des cas.
Les risques principaux de la dépose sont la perforation ou, à l’inverse, la persistance d’une
quantité importante de composite le long du logement canalaire. Deux techniques sont décrites
dans la littérature médicale : la technique ayant recours aux ultrasons, la technique de dépose par
forage, ou l’utilisation combinée de ces deux méthodes [56].
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III. PROTOCOLE CLINIQUE
Le protocole opératoire décrit ci-dessous est illustré par des photographies d’un cas
clinique réalisé dans le cadre de l’unité fonctionnelle de prothèse du Service de Consultations et de
Traitement Dentaire de Lyon, supervisé par le Docteur Jurado. La situation postérieure de la dent
traitée, la persistance d’une proportion importante des structures coronaires, la situation supra-
gingivale des limites cervicales nous orientent vers la réalisation d’une RCR adhésive. Ces
paramètres peuvent être observés sur la figure 5.
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recommandations de la HAS de juillet 2009 précisent que le protocole de collage implique
obligatoirement la pose d’un champ opératoire individuel, de manière à éviter les contaminations
externes et assurer sa pérennité [60].
Le choix d’un crampon adapté à la situation permet une isolation optimale. De plus, le
praticien peut s’aider de ligatures avec du fil dentaire, de téflon, de digue photo-polymérisable afin
d’obtenir un champ opératoire parfaitement sec.
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alvéolaire, et nécessite une extrême prudence. Les racines réputées « à privilégier » comme support
d’ancrage présentent souvent des concavités. Par conséquent, le forage peut engendrer un
affaiblissement des parois radiculaires. A titre d’exemples, les molaires maxillaires présentent une
concavité de la paroi vestibulaire de la racine palatine dans 17% des cas, les molaires
mandibulaires une concavité de la paroi mésiale de la racine distale dans 99% des cas, et les
premières prémolaires maxillaires présentent des racines frêles avec une concavité mésiale [63].
La portion coronaire ayant été débarrassée des tissus altérés et des résidus
d’obturation, le passage successif des forets Largo de diamètres croissants élimine les matériaux
d’obturation endodontique. La progressivité de cette séquence doit être respectée, afin d’éviter
toute orientation inadaptée du logement. Cette séquence précède l’emploi des forets de calibrage
correspondant au type et au diamètre de tenon choisi [47].
Les tenons fibrés préfabriqués sont fournis avec un foret calibré pour chaque diamètre.
Ce système normalisé est indiqué pour les racines de section circulaire. Diverses morphologies de
tenon fibré sont décrites dans la littérature médicale : forme cylindro-conique, cylindrique,
parallèle, dentelé, à double conicité [64]… La forme cylindro-conique est la plus couramment
utilisée. Ces tenons concilient rétention et préservation des tissus dentaires, grâce à leur partie
cylindrique cervicale et leur partie apicale conique. Bien que cette forme cylindro-conique soit la
plus respectueuse de l’anatomie canalaire [15, 28, 45, 65], les tenons préfabriqués ne correspondent
que très partiellement à l’anatomie des canaux radiculaires [50, 66].
En effet, la section de ces canaux n’est pas parfaitement circulaire mais souvent
aplatie, en forme de huit, avec des parois dentinaires irrégulières, creusées de diverticules [63]. La
préparation du logement canalaire nécessitant d’adapter le canal au tenon, elle s’accompagne
inévitablement d’une élimination tissulaire supplémentaire, en opposition avec la tendance actuelle
de conservation maximale des tissus dentaires [29]. Un foret présente une section ronde qui
fragilise les parois proximales, ce qui se traduit cliniquement par un risque de fracture ou de
perforation. De plus, l’élimination du matériau d’obturation dans les zones de sections aplaties est
généralement incomplète, avec pour conséquence, une diminution de la surface de collage [66].
Face à ce constat, certains industriels proposent un insert diamanté à ultrasons pour la préparation
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du logement canalaire, associé à un tenon fibré préfabriqué de forme ovalaire (EllipsonTM
Concept) [19, 29, 66].
Une racine de section circulaire, typiquement retrouvée dans les dents du bloc incisivo-
canin supérieur, peut recevoir un tenon préfabriqué sans causer de pertes tissulaires majeures.
A l’inverse, le système anatomique est adapté aux racines dites « à risque », dans lesquelles
invaginations et courbures sont fréquemment retrouvées.
Actuellement, il convient d’oublier la règle erronée des 2/3 cervicaux car elle implique
des tenons trop larges pour certaines parois du canal, entraînant ainsi une fragilisation excessive de
la région cervicale. Il faut tendre vers des diamètres compris entre 1 et 1,3 millimètres [28, 65, 68],
à l’exception des incisives maxillaires et des canines, qualifiées de «racines fortes» qui peuvent
supporter des diamètres d’1,5 millimètres, et des incisives mandibulaires, pour lesquelles le
diamètre doit être compris entre 0,7 et 0,9 millimètres [28]. Le respect de ces mesures permet de
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ménager des parois radiculaires résiduelles d’épaisseur suffisante, et est compatible avec les règles
d’économie tissulaire.
D’autre part, plusieurs études in vitro ont montré qu’augmenter le diamètre du tenon
ne permet pas d’améliorer significativement la rétention de ce dernier, mais accroît sa rigidité,
majorant ainsi le risque de fracture de la racine [68].
Lorsque l’indication d’une RCR adhésive est posée, dans le secteur postérieur, le tenon
sera le plus souvent fin pour s’adapter à la configuration radiculaire. Le diamètre du logement
n’excède pas en général celui d’un foret Largo n°4 [69]. A l’inverse, dans le secteur antérieur,
les contraintes de flexion étant importantes, il faut privilégier les tenons de gros diamètre. Cela
est rendu possible, dans la plupart des cas, par la largeur naturelle du canal endodontique des
dents monoradiculées [45].
S’agissant des racines courbes, la longueur du tenon ne doit jamais dépasser l’amorce
d’une courbure, car il existe un risque certain d’affaiblissement de la paroi radiculaire au niveau de
la courbure, une concentration des contraintes en pression à l’extrémité du tenon, et une majoration
des risques de perforation [15, 65]. Cela rend ces racines difficiles à utiliser de manière efficace.
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indispensable.
- Elle doit mesurer au minimum la même grandeur que la future couronne clinique.
- Elle doit atteindre la moitié de la hauteur de l’os alvéolaire.
Dans le cas d’une racine courbe, le chirurgien-dentiste doit faire preuve d’une extrême
prudence lors du forage, pour ne pas dépasser la courbure, et éviter d’engendrer un amincissement
de la paroi, ou une perforation.
La longueur du tenon doit être adaptée à l’anatomie de la dent, en tenant compte de la
rétention supplémentaire apportée par le collage, permettant de réduire sa profondeur à des limites
inférieures à celles préconisées pour les tenons métalliques [45, 69].
Dans un premier temps, c’est un nettoyage mécanique qui est effectué : passage des
forets Largo n°3, microsablage à l’oxyde d’alumine à 27 µm puis rinçage, recours aux inserts
ultrasonores diamantés, et à une pâte abrasive sans fluorures [11, 13, 45].
L’état de surface est contrôlé attentivement sous aides optiques [11, 45].
L’absence de frictions avec les parois radiculaires, évitant ainsi toute contrainte
interne, est contrôlée [13].
Le tenon est sectionné deux millimètres sous la surface occlusale, à l’aide d’un disque
diamanté, puis décontaminé dans un godet d’alcool [13, 45, 47].
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permettant de s’étaler sur une surface la plus grande possible. Le tenon est alors laissé en attente
une minute, puis séché à l’air comprimé et réservé pour le collage final.
Il existe des tenons prêts-à-l’emploi dont la surface est préalablement préparée par
procédé industriel : ces derniers sont pré-conditionnés par couplage tribo-chimique, et ainsi enduits
d’une couche de silicate et de silane [72]. La chimie de la matrice résineuse des tenons diffère de
celles des colles et adhésifs que le praticien utilise. S’il est peu probable qu’une véritable liaison
chimique s’établisse entre les composants, la forte rugosité des tenons permet des ancrages micro-
mécaniques par micro-clavetage.
1.5.1.1 Généralités
Les colles sont des résines chargées en particules destinées à l’assemblage dento-
prothétique via la création d’un assemblage micromécanique et physico-chimique [74]. Elles sont
définies par leur mode de durcissement par polymérisation de monomères acryliques. Elles ne
possèdent, pour la plupart, aucun pouvoir adhésif propre aux surfaces dentaires et prothétiques et
nécessitent l’emploi d’un agent de couplage qui est le système adhésif [75]. Elles sont classées selon
deux critères : leur mode de prise et leurs propriétés adhésives.
1.5.1.2 Polymérisation
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La chémopolymérisation : l’initiation est chimique par un mélange de type base-catalyseur.
Les avantages de ce type de polymérisation sont l’assurance d’une prise complète, et des
contraintes secondaires de rétraction moindres. Néanmoins, le temps de travail est compté.
A l’heure actuelle, trois systèmes de collage sont disponibles [11, 19, 75, 76, 77, 78] :
Colles avec potentiel adhésif contenant un monomère réactif : ces résines sont
intrinsèquement adhésives grâce aux groupements réactifs qu’elles contiennent, tels que les
monomères à fonction carboxylique 4-META, ou à fonction phosphate MDP. Leur potentiel
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(CC BY-NC-ND 2.0)
adhésif s’accroît après traitements complexes de la surface dentaire, d’où cette appellation
de « potentiel adhésif ».
Parmi les trois familles, les matériaux les plus éprouvés dans le cas des RCR collées
restent incontestablement les deux premières familles.
D’après Guerrieri et coll. [45], le composite de collage doit disposer des paramètres
suivants :
- Injectable, c’est-à-dire à viscosité adaptée, permettant une répartition homogène dans le
logement canalaire.
- A prise dual (autophotoplymérisable).
- Bonnes caractéristiques mécaniques : elles doivent être proches de celles du tissu dentaire
afin de pérenniser le joint de collage.
- Faible retrait à la polymérisation, contribuant à une meilleure étanchéité.
- Radio-opacité.
- Teinte « dentine » : le bon indice de réfraction des colles et leur large gamme de teintes les
indiquent dans les situations esthétiques.
1.5.2.1 Généralités
L’adhésion correspond aux « interactions contribuant à unir deux surfaces entre elles, et
donc s’opposant à leur séparation. L’adhésion repose sur des phénomènes d’ancrage mécanique d’un
système adhésif sur les irrégularités de surface du substrat complétés par des liaisons chimiques ou
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physico-chimiques » [79]. Les systèmes adhésifs contribuent à former un lien idéalement adhérent et
étanche entre les tissus dentaires et des biomatériaux de restauration ou d’assemblage.
Quelle que soit la famille d’adhésif retenue, celle-ci devra nécessairement présenter un
mode de prise dual, du fait de l’impossibilité matérielle de photopolymériser la couche de l’adhésif
au fond du logement [45].
Il a été montré la supériorité des systèmes adhésifs en trois étapes en terme de valeur
d’adhésion. Mais ces systèmes M&R3 sont uniquement photopolymérisables, ce qui contre-indique
leur utilisation dans le logement canalaire. Par ailleurs, il est préférable d’utiliser un adhésif avec
mordançage préalable, de manière à éliminer toute trace d’eugénol résiduelle qui empêcherait la
polymérisation du composite de collage et réaliser une déminéralisation efficace de la surface
dentinaire [11, 76, 78]. En effet, les systèmes auto-mordançants n’éliminent pas la boue dentinaire
mais la dissolvent, ce qui gêne la pénétration de la résine adhésive dans le réseau de fibres de
collagène, et diminue leurs valeurs d’adhérence. Leur adhésion dans ce site est insuffisante [69].
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M&R3 et SAM2 impliquent l’application d’une couche de résine hydrophobe, après le primaire,
présentant une meilleure compatibilité avec les composites chémopolymérisables, et qui s’oppose à
la diffusion des monomères acides.
Selon Guerrieri et coll [45], le meilleur système adhésif est le M&R2. Celui-ci présente de
bonnes valeurs d’adhérence sur la dentine radiculaire [69], et est capable de nettoyer de façon
durable et efficace la surface dentinaire. Néanmoins, son utilisation devra être couplée avec un
activateur.
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Figure 7 : Absorption des excès d’eau par des pointes papiers stériles
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Figure 8 : Enduction des surfaces dentaires avec un adhésif « dual », à l’aide d’une micro-brosse
Le tenon fibré est également enduit du système adhésif, avant son insertion dans le
canal, afin d’accroitre l’adhésion au système de collage [69].
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Figure 9 : Mise en place du composite injectable dual dans le logement canalaire
La viscosité du matériau implique qu’il soit soutenu dans sa partie coronaire. Pour
cela, le composite est injecté dans un moule coronaire préalablement ajusté, qui est ensuite
maintenu sous pression digitale [13, 45]. Cette matrice est photoconductrice, anatomique ou
préformée, ouverte en occlusal ou fermée. Le recours à cette technique présente divers avantages
[45] :
- Le matériau composite injecté est comprimé, ce qui limite la formation de bulles grâce
à la pression exercée au moment de sa mise en place.
- Son utilisation est un gain de temps dans la séance.
- La polymérisation s’effectue à l’abri de l’oxygène. En effet, l’oxygène est responsable
d’une inhibition de polymérisation à la surface des résines adhésives [82].
Dans le cas où trois parois dentaires demeurent présentes, le praticien peut utiliser une
simple matrice métallique pour soutenir le matériau de reconstitution coronaire [47]. L’utilisation
d’un système à ultrasons muni d’un insert composite permet de diminuer la viscosité du
composite, facilitant son insertion et l’élimination des excès. Dans le cas présenté, étant donné la
persistance de trois parois coronaires d’épaisseur suffisante, il a été décidé de ne pas utiliser de
moule, ni de matrice. Dans ces conditions, le praticien doit veiller à la bonne mise en forme du
matériau composite dans la partie non soutenue de la restauration coronaire.
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l’extrémité du logement canalaire, même dans les zones extrêmes où le faisceau lumineux ne peut
atteindre le polymère de collage. Un gel de glycérine est ensuite appliqué, permettant de parfaire le
durcissement de la résine composite, altéré en surface par la couche d’oxygène [45].
Après retrait du moule, la préparation coronaire périphérique peut être achevée. Elle
est illustrée sur la figure 10. Une reconstitution correcte ne doit pas laisser percevoir de porosités,
et la continuité du joint doit être indiscernable à la sonde. Les finitions se font à vitesse modérée à
l’aide de fraises à finir montées sur contre-angle bague rouge [82].
A l’heure actuelle, la technique indirecte est beaucoup moins pratiquée par les
chirurgiens-dentistes. Les recommandations sont identiques, ainsi que les matériaux utilisés. La
plupart des étapes cliniques sont communes à la RCR en technique directe, à l’exception du
protocole de pose, puisque la RCR collée en technique indirecte est constitué d’une unique pièce.
D’autre part, cette méthode nécessite de réaliser une empreinte identique à celle que le praticien
réalise lorsqu’il demande au laboratoire un inlay-core conventionnel.
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2.1 Technique d’empreinte indirecte anatomique pour la reconstitution
corono-radiculaire collée [67]
L’empreinte sera par la suite coulée en plâtre dur, et le modèle primaire, sur lequel le
prothésiste confectionne l’inlay-core à base de tenon fibré et de composite, est obtenu.
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2.2 Obturation provisoire
La pièce prothétique doit faire l’objet d’un examen précis avant sa pose définitive. La
RCR adhésive en technique indirecte que le praticien récupère au retour du laboratoire est illustrée
la figure 12.
Figure 12 : Vues occlusale et latérale d’une reconstitution corono-radiculaire collée sur une
première molaire mandibulaire au retour du laboratoire
Dans un premier temps, c’est sur le modèle primaire que les points suivants sont contrôlés :
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Dans un second temps, la pièce est désinfectée avec de l’alcool à 90°. Le ciment de
scellement provisoire est totalement éliminé. Les mêmes critères sont examinés après insertion
totale et sans ressauts de la RCR en bouche. En cas de difficultés à insérer la RCR, celle-ci est
enduite d’un matériau basse viscosité, permettant de détecter les zones de compression, qui sont
ensuite retouchées. Une fois la pièce prothétique en place, un cliché radiographique de contrôle est
réalisé, puis le protocole de pose est identique à celui d’une RCR collée directe, depuis la pose du
champ opératoire jusqu’aux finitions, si ce n’est qu’il n’est pas nécessaire de reconstruire la partie
coronaire avec un moule. De même, une fois la RCR indirecte collée, la couronne provisoire sera
réadaptée dans un second temps. Une empreinte pour la restauration corono-périphérique pourra
être réalisée.
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CONCLUSION
L’inlay-core n’est pas à délaisser totalement. Il garde encore des indications précises
mais, avec l’essor des reconstitutions adhésives, elles doivent être reconsidérées. Si un ancrage
radiculaire est indiqué, une reconstitution collée sera préférée chaque fois que l’ensemble des
conditions indispensables à sa réalisation seront validées. La restauration corono-radiculaire
adhésive présente un taux de survie élevé : 94,64 % à 8 ans et 91,97% à 11ans [83]. Elle présente
également un faible niveau de complication [84]. Le choix n’est pas simple car la délimitation n’est
pas nette entre les deux options thérapeutiques. Comme souvent, c’est le respect des indications,
l’analyse précise de la situation clinique, et la réflexion fondée sur le rapport bénéfice-risque qui
orientera le choix du praticien.
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N° 2015 LYO 1D 74
Alors que la reconstitution pré-prothétique des dents dépulpées apparaît comme un acte
habituel et maîtrisé dans la pratique quotidienne du chirurgien-dentiste, l’amélioration des
connaissances concernant les caractéristiques biologiques et biomécaniques de la dent
dépulpée et les progrès colossaux permis par l’adhésion aux tissus dentaires ont entraîné
récemment un bouleversement des dogmes, et autorisent le développement de nouvelles
techniques, plus conservatrices et tout aussi pérennes.
Il est à l’heure actuelle indispensable que tout praticien connaisse les conditions cliniques
requises pour réaliser une RCR collée, ainsi que le protocole clinique adéquat afin d’éviter
d’exercer une pratique systématisée et invasive, et de bien adapter la réponse thérapeutique au
cas clinique traité par le chirurgien-dentiste.
Mots clés :
-reconstitution corono-radiculaire
-tenon en fibres de verre
-adhésion
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