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ISBN 

: 978-1-68453-637-5

© Copyright Olivier Manitara 2022.


Tous droits réservés pour le monde (textes et sceaux).

© Copyright Annonciation International LLC 2022.


Tous droits réservés pour le monde (mise en page et concept).

Première édition 2012.
Le Livre de l’Épanouissement de l’Âme, tome 2.

ANNONCIATION INTERNATIONAL LLC

300 Emerson DR NW
Palm Bay, FL, 32907 USA

Réalisé avec la participation de l’Ordre des Hiérogrammates.

www.Esseniens.org
LAISSE L’AMOUR
FAIRE FLEURIR TON ÂME
NOTE DE L’ÉDITEUR

L
es textes composant ce livre sont extraits de cause-
ries improvisées par le maître Peter Deunov dans
le cadre de son enseignement initiatique, trans-
mis souvent en pleine nature, au cœur des si belles mon-
tagnes de Bulgarie. Le lecteur ne doit donc pas s’étonner
de certains aspects du texte qui restent une traduction
d’un enseignement oral transmis sur le moment.

De 1987 à 1997, Olivier Manitara fut l’éditeur


de la plupart des livres de Peter Deunov en français.
Parallèlement à ses activités d’édition et jusqu’à son dé-
part pour l’autre monde, en 2020, il œuvra d’une façon
ininterrompue pour perpétuer et transmettre l’enseigne-
ment de la tradition des maîtres esséniens, dont il fait
partie.

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PRÉFACE

ENTRER DANS L’UNIVERS DES MAÎTRES

O
n ne peut comprendre les maîtres qu’en étant
disciple soi-même, en faisant un travail sur soi
et en étant capable d’élargir sa vision sur des
milliers d’années.
L’histoire de l’humanité depuis des siècles a toujours
été parsemée de destruction, de guerres, de conflits et
de combats. L’enseignement du maître Peter Deunov
est apparu juste avant la Première Guerre mondiale.
Né en juillet 1864, c’est en mars 1914 qu’il expose les
principes généraux de son enseignement, qu’il appelle
« le Nouvel Enseignement de la Fraternité Blanche ». Il
œuvre tout le reste de sa vie jusqu’en 1944, en pleine

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Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Deuxième Guerre mondiale, pour donner la victoire au


monde divin.

Qu’est-ce que la Fraternité Blanche ? Ce sont les


Enfants de la Lumière, des Esséniens qui, de toute éter-
nité, sont issus de la tradition originelle, pure et sacrée.
Peter Deunov est issu d’une hiérarchie divine. Il a pour
mission de guider l’homme vers la Lumière, l’amour
et la sagesse. Or le combat de la Lumière contre les té-
nèbres a toujours existé.

De même que nous voyons apparaître le maître


Deunov avec une beauté, une pureté, une splendeur,
un amour grands et vastes, une sagesse sans âge, nous
voyons de l’autre côté apparaître un être sombre, un ty-
ran, un dictateur qui pactise avec les forces des ténèbres
et engendre sur terre la terreur, la mort et la destruction.

Le maître Peter Deunov a toujours été le réceptacle


de ce que l’homme porte de plus lumineux et pur à l’in-
térieur de lui : la bonté, l’amour, le bien, l’honnêteté,
la clarté, l’éternité, l’immortalité… Seuls des êtres pré-
parés, sachant ouvrir les fenêtres de leur esprit et laisser
passer les pensées de Lumière ont pu le reconnaître.
Ceux qui étaient pris par des pensées de rideaux de
fer qui plongent les âmes dans l’obscurité, endorment
et empêchent l’homme de s’éveiller n’ont pu faire

8
Préface

autrement que de suivre leur maître, le dictateur en


place. Ces êtres-là font du sur place depuis des milliers
d’années.

Les maîtres sont des portes, des portes fermées pour


les êtres qui ne veulent pas s’éveiller, travailler sur eux-
mêmes, et des portes ouvertes pour celles et ceux qui
veulent s’ouvrir à une plus haute intelligence et évoluer
vers une conscience supérieure.

Véritable gardien, réceptacle et calice pour la sagesse


éternelle, mémoire vivante qui rend possible le chemin
ascendant, le maître Peter Deunov fut un grand hiéro-
phante de l’Égypte dans la lignée de Ptahotep. Il a for-
mé des initiés qui de siècle en siècle ont engendré la
Lumière sur la terre.
Il s’est de nouveau réincarné en Égypte avec la mis-
sion de sauver la sagesse de ce peuple. Il a ensuite été
l’un des grands créateurs de la civilisation grecque, et
notamment des mystères dionysiaques et d’Éleusis, sous
le nom d’Orphée.

Plus tard, il est revenu comme hiérophante de la


fraternité des Esséniens de Palestine et s’est occupé no-
tamment de former Jean le Baptiste et Jésus pour leurs
missions.
Puis il s’est réincarné en Chine au 8e siècle sous le
nom de Padmasambhava. Persécuté parce qu’il avait

9
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

commencé à y infuser le message chrétien, il se réfugia


dans l’Himalaya, où il fonda le bouddhisme tibétain.

Dans sa dernière incarnation, sous le nom de Beïnça


Douno (Celui qui amène le bon par les mots), après avoir
donné plus de 7000 conférences, mis en place la danse
de la Paneurythmie, initié ses disciples au soleil levant,
aux exercices respiratoires, à la méditation, la prière,
aux marches dans les montagnes des 7 lacs du Rila, à
la musique..., en 1944, il quitte son corps après avoir
prononcé la parole « Un petit travail a été accompli. »

Nous, Esséniens, nous honorons la mémoire de ce


grand maître ainsi que celle de tous les grands envoyés
de la tradition essénienne, d’Énoch à Manitara1, et nous
voulons préserver leur enseignement dans la pureté.
Tous sont issus de la même lignée et ont voulu briser
la force qui nous fait croire que nous ne sommes qu’un
corps physique. Tous vivaient avec leur âme dans l’im-
mensité et aucun d’eux ne se sentait séparé de la pierre,
de la plante, de l’animal ou des autres hommes. Certains
avaient une alliance avec des Anges, des Archanges, des
Dieux et même la Mère, tout en vivant dans la simplici-
té et l’humilité avec leurs semblables.

1 - Voir les livres La tradition essénienne, Peter Deunov, L’héritage d’un maître
d’exception, Hommage au Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov et De la vie d’un
maître à la naissance d’une nation, parus aux Éditions Essénia.

10
Préface

Successeur du fidèle disciple de Peter Deunov, le


maître Omraam Mikhaël Aïvanhov, Olivier Manitara,
le dernier-né de cette lignée, s’est véritablement éveillé à
l’âge de 22 ans. Il eut la vision du maître Peter Deunov
et c’est à ce moment-là qu’il dit avoir trouvé Dieu. Ce
maître est alors devenu sa référence.
Quelques années plus tard, Peter Deunov s’adresse
directement à Olivier et l’enseigne à travers la trans-
mission subtile du grand corps de la Tradition. Olivier
Manitara crée alors la Nation Essénienne avec la vision
du maître Peter Deunov et « tombe en amour » avec ce-
lui qu’il considère désormais comme son Ange gardien.
Il reconnaît qu’en Peter Deunov vivait la semence de
tous les maîtres qui l’ont précédé. Comme une graine
porte tous les arbres qui ont existé avant sa propre ger-
mination, elle est à la fois une perfection, un aboutisse-
ment de leur évolution et une promesse de leur avenir.

La vie est un chemin de montagne et un chemin


de l’esprit, c’est pourquoi le maître Peter Deunov em-
menait ses disciples contempler les 7 lacs du Rila, un
massif montagneux de Bulgarie. Lorsque l’on conduit
le corps au sommet de l’esprit, on trouve son origine.
Marchant dans les pas de son guide, Olivier lui-même
conduira ses élèves dans les montagnes des Pyrénées,
où le monde divin lui révèlera le secret de la nouvelle
Pâque, qui deviendra le grand mystère de la Ronde des

11
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Archanges, aujourd’hui honoré et pratiqué comme un


fondement de la vie essénienne.

Dans une continuité de la Tradition, Olivier Manitara


a également transmis un enseignement grandiose sur
les mystères du 7 à travers les 7 règnes de la création,
les 7 rayons de couleur, les 7 corps subtils, les 7 pas de
l’homme sur la terre… Il a aussi enseigné la Lumière
diamant, origine de toutes les couleurs, source première
des mondes, de toutes formes et de tous sons.
Inspiré, Olivier a repris plusieurs chants bulgares de
Peter Deunov et les a adaptés au français. Ils font mainte-
nant partie de l’héritage sacré de la Nation Essénienne.
L’Arbre est là par amour, il donne des fruits à
profusion. Le fondateur de la Nation Essénienne a
été l’un de ces maîtres-arbres héritiers de la Tradition
portant la sève de ses prédécesseurs, tous reliés à une
source pure qui coule en abondance et jamais ne
s’arrête. Aujourd’hui, c’est un collège de prêtres initiés,
consacrés et formés par Olivier Manitara, qui reprend le
flambeau de la Tradition pour maintenir l’alliance avec
le monde divin et transmettre l’Enseignement dans la
lignée des fils d’Énoch.

La série de livres intitulée « Perles de sagesse du


Maître » est un hommage à la mémoire de ce maître
essénien, qui permettra à l’humanité de se souvenir du
passage d’un monde supérieur sur la terre à travers un

12
Préface

envoyé qui peut instruire et éduquer les hommes dans


une véritable vision de clarté, d’harmonie et de paix.
Tout ce que l’on réalise sur terre dans la splendeur
de Dieu, en union avec son être véritable, engendre une
destinée de Lumière.

L’homme ne peut être relié à la pureté de l’enseigne-


ment de la Tradition des maîtres que s’il s’oppose au
mal, sans peur, sans jugement, en acceptant le monde
tel qu’il est, mais sans le laisser entrer en lui. Cela né-
cessite une formation et un véritable travail intérieur
et c’est pourquoi la tradition essénienne a toujours eu
pour mission d’éduquer l’humanité afin d’éveiller, de
guérir, de libérer...

Par vos lectures, puissiez-vous trouver le chemin de la


vérité, car il n’y a pas d’autre chemin que celui-là…
Nous vous offrons ces perles de sagesse afin qu’elles
ouvrent le regard intérieur, celui qui permet de décou-
vrir dans le sanctuaire de votre cœur les trésors précieux
et la splendeur qui s’y cachent.
Dans ce sanctuaire, puissiez-vous trouver la paix et
l’harmonie et devenir des serviteurs de la vie, de ce qui
est beau, noble, grand et sacré.
Le serviteur n’est pas en dessous de son maître. Il est
un avec lui. Il accomplit le même travail que son maître,
et c’est dans la liberté et à travers son propre rayon indi-
vidualisé qu’il peut devenir un créateur vivant dans une

13
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

communauté d’amour. Lorsque par le travail intérieur,


l’aura autour de lui est emplie du feu de l’amour et de la
sagesse, il n’est plus possible au mal d’entrer en lui, ni,
à travers lui, d’entrer dans le monde.

« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. »


(Matthieu 23:11)

Betty Clarté

14
LA PATIENCE,
LE PREMIER DEGRÉ
DE L’AMOUR

L
e langage de l’humanité d’aujourd’hui abonde
en paroles vaines, en mots vides de sens et de
contenu. Aussi les hommes contemporains
ont-ils besoin qu’on leur éclaircisse le sens intime de
la parole vivante. C’est ainsi, par exemple, que les
gens parlent souvent de la patience, mais peu en com-
prennent le vrai sens, peu en connaissent l’origine et
le rôle, autrement, nous ne les entendrions pas si sou-
vent s’écrier que leur patience est à bout, que la coupe
de leur patience a débordé. II est évident que ces gens
confondent la patience avec le malheur. Mais la pa-
tience est une chose et le malheur en est une autre.

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Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Tout d’abord, sans patience, on ne peut arriver à


rien, et ce qui est le plus important, sans la patience,
on ne peut garder les résultats de ce que l’on a atteint.
On ne peut acquérir et conserver aucune science, au-
cun art sans patience. La patience est la base du carac-
tère humain, et sans une base sûre et inébranlable, une
construction peut-elle résister à la pression extérieure
des éléments ? Voilà pourquoi, en y réfléchissant pro-
fondément, on conclura qu’il n’y a que les hommes de
génie, les saints, les grandes âmes douées de haute rai-
son qui puissent être patients au vrai sens du mot. Seuls
les vrais savants, seuls les vrais hommes de l’art peuvent
être patients ! Il va sans dire qu’en parlant de savants,
nous n’entendons pas les représentants professionnels
de la science contemporaine qui enseignent dans les
universités à prix d’argent. Le vrai savant est celui qui
travaille, soutenu par une idée, sans attendre aucune ré-
munération. Un tel savant est né d’une mère géniale et
d’un père génial ayant derrière eux toute une suite de
générations de gens de génie. Il n’est question ici ni de
deux, ni de trois, ni de quatre générations ; derrière le vé-
ritable homme de génie, il faut qu’il y ait des dizaines de
générations, des centaines et des milliers d’aïeux ayant
suivi le chemin du Seigneur, le chemin qui mène vers
tout ce qui est grand, vers tout ce qui est beau. Celui qui
ne descend pas en ligne droite de tels ancêtres ne peut
être ni savant, ni génial, ni saint au vrai sens du mot.
Or, beaucoup de nos contemporains pensent qu’il leur

16
La patience, le premier degré de l’Amour

suffit de se repentir pour devenir purs et saints. Il en


est d’autres qui croient pouvoir passer pour d’éminents
savants parce qu’ils ont fini quelque faculté et écrit
quelque ouvrage sur une certaine question.
Nous ne voulons pas porter la moindre atteinte, cela
s’entend, aux conceptions de nos contemporains sur la
science, l’art, la philosophie. La science actuelle, l’art, la
philosophie, la musique, considérés d’un point de vue
plus élevé, ne sont que des divertissements d’enfants,
mais ils sont les germes à partir desquels se dévelop-
peront la science, l’art et la philosophie de l’avenir. Et
c’est bien naturel. Un petit enfant peut-il devenir tout
d’un coup ce que sont ses frères et sœurs plus âgés ?
Sa mère le portera encore longtemps dans ses bras et
ses frères plus grands le soutiendront. C’est ainsi qu’ac-
tuellement les hommes sont portés et soutenus par les
frères plus grands de l’humanité, par ces grandes âmes
géniales qui dirigent leurs destinées avec une patience
inaltérable. Ce sont précisément ces grandes âmes, tou-
jours en éveil, aimant Dieu et connaissant les hautes
destinées de la vie, qui modifieront le monde, qui l’or-
ganiseront. Seuls les bons, ceux qui sont supérieure-
ment conscients, peuvent construire et organiser. Les
mauvais ne peuvent que détruire. Nous ne devons nous
attendre à être sauvés, organisés et éduqués que par des
hommes conscients, bons, qui travaillent depuis des
siècles. Mais leur activité s’intensifie à présent parce
que l’humanité se trouve à un moment important de

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Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

son développement. Aussi est-ce à ce fait qu’il faut vrai-


semblablement attribuer toutes les souffrances, toutes
les contradictions intérieures et extérieures, qui n’ont
jamais été si aiguës de nos jours. L’on n’a peut-être non
plus jamais exigé autant de patience, autant de puissance
d’âme qu’on en exige en ce moment des hommes intel-
ligents. Aussi est-il indispensable, plus que jamais sans
doute, que les êtres bons et conscients dans le monde se
tendent mutuellement la main et s’aident réciproque-
ment par la pensée à se réorganiser intérieurement. Les
êtres supérieurs, des gens aux cœurs purs, aux claires
intelligences, qui ont achevé leur évolution, cherchent
à les aider pour l’avènement de la nouvelle culture.
Mais espérez-vous voir descendre ces grands êtres sur la
Terre en chair et en os afin d’arranger les affaires des
humains ? Ils ne descendront pas eux-mêmes, mais ils
se manifesteront par des hommes vivant sur la Terre,
qui sont aptes à travailler. Ils s’expriment d’ailleurs aussi
présentement dans le monde de bien des manières et
travaillent à relever l’humanité ; tous les grands savants,
les poètes, les musiciens, les peintres sont les porteurs,
les conducteurs de leur pensée créatrice.
Mais pour que l’homme soit préparé à pouvoir travail-
ler de concert avec ces grands frères, il faut absolument
qu’il possède cette qualité fondamentale : la patience.
Car il rencontrera beaucoup de contradictions dans la
vie, il se heurtera à bien des difficultés et se trouvera

18
La patience, le premier degré de l’Amour

devant des tâches très compliquées, des situations dont


il devra chercher à sortir avec succès, des rébus qu’il
sera tenu de résoudre principalement par la patience.
La pauvreté, par exemple, dont tant de monde se plaint
aujourd’hui, n’est-elle pas un rébus ? Il y a cependant
une pauvreté pleine de sens et qu’il serait souhaitable
que chacun eût en partage. C’est seulement dans cette
sorte de pauvreté que l’homme élabore la patience : per-
du dans les bas-fonds de la vie, il commence à chercher
la richesse au-dedans de lui-même. Dans ce sens, tous
les grands hommes de génie ont toujours été pauvres.
Le Christ, par exemple, où est-il né ? Dans un berceau
d’or et dans un palais royal ? L’homme de génie n’a be-
soin ni de berceau en or ni de palais princier. Le riche
berceau, le palais de roi, c’est son puissant esprit, c’est sa
conscience toujours en éveil.
On exige aujourd’hui la patience de tous les êtres plus
éveillés. En tant qu’âme, l’homme a sur la Terre une des-
tinée grandiose. Mais pour se préparer à remplir sa desti-
née, il faut qu’il acquière la patience. C’est uniquement
par la patience qu’il connaîtra l’Éternel dans la vie, le
Sublime, qui demeure inchangé au milieu de tous les
changements.
De nos jours, quand le monde souffre de tant de fléaux,
quand tous se sentent envahis d’un esprit d’inquiétude
et de crainte de la vie et que les haines les plus diverses
les déchirent, les hommes ont plus que jamais besoin

19
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

de patience, de cette patience qui les rende capables,


sans se lasser, d’attendre, d’expérimenter jusqu’au bout
toutes leurs théories, toutes leurs croyances, tous leurs
systèmes, toutes leurs méthodes, toutes les routes sé-
duisantes de cette patience leur permettant de saisir,
malgré les incohérences apparentes des choses et des
évènements, ce lien intérieur qui relie toutes les mani-
festations de la vie en un grand Tout. Trois mots seule-
ment sont en état de rendre ce grand Tout. Ces mots
sont : « Amour », « Sagesse » et « Vérité ».
L’Amour donne la vie divine, expression d’éternelle
harmonie. La Sagesse donne la lumière et le savoir di-
vins, qui créent la beauté et l’ordre dans la vie. La Vérité
indique la vraie direction dans la vie. Chaque étoile,
chaque soleil suit sa route vers la Vérité.
La Vérité parle avec les soleils, la Sagesse, avec les pla-
nètes ; quant à l’Amour, il est si indulgent qu’il est des-
cendu sur la Terre pour s’entretenir avec les hommes
et même avec les plus petits des êtres. Puisque la Vérité
parle avec les soleils, son but est lointain et élevé. Qui
peut l’atteindre ? Seulement l’homme patient. L’homme
patient est l’homme de la Vérité.
Que tu t’entretiennes avec le Soleil, si plein d’intelli-
gence et de vie, que tu vives des milliers d’années dans les
cieux, que tu fasses du bien sans qu’on sache ton nom,
que tu sois un grand poète sans qu’on te connaisse, que
tu crées pour d’autres sans que ceux-ci s’en doutent et

20
La patience, le premier degré de l’Amour

que tu te contentes de te réjouir, voilà ce qui fait de toi


un homme de génie : un homme qui vit avec les âmes et
parmi les âmes sans qu’elles en aient conscience, parce
qu’il y a un lien intérieur entre toutes les âmes !

21
COMMENT
VIVRE JUSTEMENT ?

L
es Écritures nous disent que la connaissance
rend l’homme orgueilleux. Mais de quelle
connaissance s’agit-il ? De la connaissance
commune, matérielle, humaine. Celui qui atteint
la connaissance divine, au contraire, est modeste et
humble.
Il faut reconnaître que certains savants éminents
ne sont pas orgueilleux, alors que bien des gens ordi-
naires et ignorants le sont.
Bon nombre de jeunes filles se fardent le visage
et éprouvent intérieurement un sentiment d’orgueil
causé par les compliments qu’on leur décerne.
Mais, de même que le badigeon que l’on applique
extérieurement sur les maisons ne résiste guère aux

23 Retour au sommaire
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

atteintes des intempéries et du temps, de même l’orgueil


de ces jeunes filles et leur souci de présenter une
apparence fictive ne subsistent pas devant les difficultés
et les épreuves que la vie leur réserve.
Le contact du prochain et les expériences qui en dé-
coulent ont pour effet de réduire l’orgueil de l’homme,
qui s’en trouve ainsi progressivement libéré et, en
quelque sorte, rajeuni. L’être qui prétend que la vie n’a
pas de sens s’amoindrit et se dirige inconsciemment
vers le bas. La descente comporte le vieillissement, et la
montée, le rajeunissement. À la descente, on rencontre
moins de dangers, et on avance vers la vallée, là où il
y a à manger et à boire. Le paresseux aspire après la
vallée et la plaine parce que les conditions de vie y sont
plus faciles. Mais quelle est l’origine, le berceau de la pa-
resse ? C’est l’orgueil. L’orgueilleux peut être comparé
au phare qui indique la voie aux bateaux. L’orgueilleux
reste donc sur place ; il croit avoir résolu tous les pro-
blèmes et s’attend à ce que les autres reconnaissent sa su-
périorité et lui rendent hommage. Cependant, chaque
phare, si brillante que soit sa lueur, n’éclaire qu’une ré-
gion limitée ; si cette limite est dépassée, la lumière de
l’orgueilleux ne peut plus être perçue et utilisée. Même
notre soleil qui règne sur notre galaxie ne peut exiger
que tous les autres systèmes dirigent leur regard vers lui.
Chaque système de planètes a son propre soleil, qui les
commande.

24
Comment vivre justement ?

Est-ce que le petit enfant se mirant dans une glace


et se trouvant gentil doit désirer rester le même pour
toujours ? On peut être beau, instruit, accompli à un
certain moment ; il ne faut pourtant pas souhaiter
demeurer tel et refuser tout autre développement.
Les hommes vieillissent en esprit uniquement parce
qu’ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Se connaître
soi-même, cela veut dire s’aimer soi-même, c’est‑à‑dire
aimer Dieu en soi. Sans Amour, il n’y a aucune connais-
sance. La connaissance est le résultat de l’Amour, et
l’Amour est un processus de construction. Celui qui ne
construit pas cesse de vivre véritablement. Et celui qui
n’aime pas Dieu tombe facilement dans la tentation,
l’erreur et l’échec.

On m’a raconté l’expérience d’un homme riche et


vertueux. Il recevait fréquemment la visite de pauvres
gens qui demandaient son aide. Parmi eux, une fillette
d’une dizaine d’années venait de temps à autre appor-
ter une lettre écrite par sa mère, exposant sa mauvaise
situation. La petite fille était propre et vêtue assez co-
quettement. En attendant la réponse à la missive de sa
mère, elle se promenait dans le jardin du bienfaiteur,
goûtant quelques fruits par-ci par-là. Elle aimait surtout
les noisettes, en cueillait quelques-unes pour les manger
elle-même, en mettant d’autres dans sa poche pour les
apporter à sa mère. Un jour, quelqu’un lui demanda :
« Pourquoi cueilles-tu des noisettes sans permission ? »

25
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Elle répondit fièrement : « Ce que j’ai pris, je le paierai ! »


C’était là la réponse d’un être orgueilleux. La question
n’était pas de payer, mais de s’abstenir de cueillir des
fruits sans la permission du maître. En l’occurrence, le
maître était l’homme riche auquel la fillette venait de-
mander de l’aide. Le Seigneur de toute la nature, c’est
Dieu, qui soutient et bénit ceux qui L’aiment et accom-
plissent sa volonté.

Une belle jeune fille fait la connaissance d’un jeune


homme qui lui plaît, et le désir de l’avoir pour elle seule
naît en elle. Mais ce désir de possession exclusive, pour
qu’il soit juste, doit avoir l’approbation de Dieu, qui a
créé les êtres et a le droit d’en disposer à sa guise. Au lieu
de vouloir s’approprier le jeune homme, la jeune fille
devrait se réjouir, sans arrière-pensée égoïste, d’avoir
rencontré un être aimable et séduisant ; et si le dessein
de Dieu est de les unir, les circonstances favorables ne
sauraient manquer d’intervenir.

La Vérité libère l’homme ; le savoir et la Sagesse le


rendent fort ; l’Amour lui donne la vie. Donc, si tu
n’es pas libre, c’est que tu n’aimes pas la Vérité. Si tu es
faible, ignorant, c’est que tu es éloigné du savoir et de la
Sagesse. Si tu n’as pas la vie en toi, c’est que ton amour
est faible ou inexistant. Lorsque tu perds l’Amour, tu
deviens mécontent. Mais si tu connais la cause de ton
insatisfaction, tu peux rapidement améliorer ta vie ;

26
Comment vivre justement ?

dans le cas contraire, tu souffres, tu te tourmentes et tu


perds le sens de l’action et de l’existence.
Donc, lorsque vous sentez que la morosité, le mé-
contentement vous gagnent, sachez que le manque
d’Amour en est responsable. À quel moment avez-vous
perdu votre amour ? Vous ne le savez pas et vous pouvez
avoir hérité de vos aïeux l’insatisfaction qui vous enva-
hit. Mais dites-vous alors : « Qu’est-ce que je demande
à la vie ? Pourquoi suis-je mécontent ? Le Soleil m’en-
voie sa lumière et sa chaleur, le vent me caresse, l’eau
me rafraîchit et me désaltère, le pain apaise ma faim.
Que puis-je réclamer encore ? » Vous direz que vous avez
besoin de l’amour des hommes ? S’il s’agit d’amour, re-
cherchez l’Amour de Dieu. Si vous aspirez à l’amour
humain, vous vous trouvez dans le cabaret de la vie ;
le cabaretier vous verse son vin, qui vous égaie et vous
enivre, mais cette euphorie est de courte durée. Tendez
vers ce qui est éternel, vers l’Amour divin. Il est dit :
« C’est la vie éternelle que de Te connaître, Toi, Dieu unique
et véritable ! » C’est par l’Amour que vous connaîtrez
Dieu et aimant Dieu, vous aimerez aussi votre prochain.
Il existe dans la nature un ordre raisonnable qui ne
doit pas être transgressé. Le mal ne réside pas dans le fait
que la fillette ait mangé ou dérobé quelques noisettes,
mais dans le manquement à la loi de l’intégrité. Ève aus-
si mangea un fruit défendu et en donna à son compa-
gnon ; à cause de cette désobéissance, ils furent chassés
du paradis. Les plus petites fautes, les erreurs bénignes

27
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

en apparence ont parfois de graves conséquences.


L’allumette est petite, mais si vous vous en servez pour
allumer la paille dans la grange, il ne restera plus rien de
la paille ni de la grange. Et si vous l’allumez au milieu
de matières explosives, il se produira une catastrophe.
Il existe en l’homme de la « paille » qui peut brûler,
des « explosifs » qui peuvent éclater à tout instant. Il
suffit pour cela d’une « allumette » qui s’enflamme au
moment propice, causant le malheur et la souffrance.
En tout être humain, des bombes latentes, héritages du
passé, peuvent exploser inopinément et le surprendre.
Quelques-unes ont déjà éclaté, et vous subissez les suites
de leur action destructive, d’autres ne se sont pas encore
manifestées. Efforcez-vous donc de réparer les dégâts
causés par les premières et méfiez-vous des secondes.
Certains êtres éprouvent de grands désirs ambitieux,
difficiles à satisfaire, mais qui peuvent un jour causer
des catastrophes par leur manque de mesure.

Il y a quelques années, je parcourais la Bulgarie pour


étudier et mesurer scientifiquement les têtes et les
crânes humains. Beaucoup de gens me demandaient la
raison de ces études et voulaient savoir si je découvrais
ainsi leurs défauts, leurs erreurs… En fait, les erreurs
des hommes ne m’intéressent que pour mon instruc-
tion personnelle. Les mesures que je prends, les études
que je fais ont pour but de découvrir les bons côtés des
humains. Je me réjouis lorsque je rencontre un jeune

28
Comment vivre justement ?

homme et une jeune fille qui ont des désirs purs et éle-
vés. Ils peuvent s’aimer, mais loyalement, d’une manière
désintéressée ; il n’est pas permis à l’un de devenir une
charge pour l’autre. La mère et le père portent leur jeune
enfant dans leurs bras ou sur leur dos. C’est dans l’ordre
des choses, car le petit être ne peut encore marcher. Mais
la jeune femme qui est saine et robuste ne doit pas lais-
ser à son seul mari le soin de porter le poids des respon-
sabilités et des difficultés de l’existence. De même, le fils
et la fille ayant atteint leur majorité ne doivent plus se
reposer sur leurs parents pour une aide exclusive, c’est
là une situation qui n’est pas naturelle. Vous objecterez
que, bien souvent, les parents cherchent, par amour, à
retenir leurs enfants en les soustrayant aux charges et
aux difficultés de la vie. Mais l’amour n’est appréciable
et bienfaisant que si ses manifestations sont normales,
naturelles ; dans le cas contraire, il perd son prix et son
sens.
Pour la nutrition, il en est de même : chaque repas
préparé avec Amour a toute chance d’être bien supporté
par l’estomac, ce qui n’est pas le cas si la confection des
mets a été faite avec indifférence, sans Amour. Méfiez-
vous des pensées, des sentiments et des actes qui per-
turbent l’organisme.
La chose principale qui est exigée de l’homme, c’est
de penser, de sentir et d’agir avec justesse ; de bien chan-
ter, de jouer le mieux possible ; de choisir une nourri-
ture pure et saine. Si tu chantes ou que tu joues d’un

29
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

instrument, tu le feras de telle sorte que le malade puisse


guérir, que le désespéré reprenne goût à la vie. C’est cela
l’application de la nouvelle musique. Si tu chantes ou
joues de manière à rendre la vie à la fleur fanée, tu ap-
pliques la nouvelle musique. Mais si ton chant ou ton
jeu ne peut empêcher une belle fleur épanouie de se fa-
ner rapidement, tu es encore dans l’ancienne musique.
Il est temps que les hommes se libèrent des modes an-
ciennes. Renoncez à toutes les pensées, à tous les actes
qui n’ont pas l’Amour à leur base. L’Amour se mani-
feste par le don ; en donnant, l’homme se réjouit, car
il libère l’impulsion divine qui l’habite. Seul l’être en
bonne santé peut valablement donner. Le Divin s’ex-
prime par le don, le chant, la joie, par des pensées et
des sentiments justes et cela embellit l’être, même si son
physique n’est pas spécialement harmonieux. Le fait de
refléter le Divin rend le visage souriant, illuminé, ou-
vert à tout ce qui est beau et bon dans la vie, corrigeant
ainsi ce qu’il peut avoir d’imparfait. Souvent, ceux qui
sont beaux extérieurement sont laids intérieurement, et
vice versa. Celui qui est beau intérieurement est un lac
constamment rempli par ses affluents ; il rafraîchit et
vivifie tout ce qui l’entoure.
Que représente la beauté ? C’est une question à
laquelle il est malaisé de répondre. Observez une
belle personne pour découvrir sur son visage un trait
fondamental qui reste immuable dans toutes les
circonstances de la vie. Qu’y a-t-il de beau chez cette

30
Comment vivre justement ?

personne ? Vous répondrez que les yeux sont beaux ;


mais les yeux sans le visage sont épouvantables et ce
sont les paupières qui les embellissent ! La beauté d’un
visage dépend non seulement des yeux, mais du nez,
de la bouche, du menton et elle doit être engendrée et
entretenue par des pensées élevées, des sentiments purs,
désintéressés et des actions louables.
Souvent, il arrive que les hommes ferment leur intel-
ligence et leur cœur et disent qu’ils ont vieilli. Ils parlent
toujours de leur jeunesse et du temps où ils ont aimé. À
les entendre, on pourrait croire qu’ils ont connu le vrai
Amour, mais qu’ils l’ont perdu ! En réalité, les hommes
ont passé et repassé par l’amour humain, et peu nom-
breux sont ceux qui ont connu et éprouvé l’Amour en
tant que force puissante immuable, invincible, éter-
nelle ! L’amour qui change n’est pas le vrai, il mène vers
les déceptions, la mort.
Un beau jeune homme se moquait fréquemment
d’une vieille femme, négligée et sans attrait. Par rancune,
elle résolut de se venger et de lui jouer un tour perfide.
Dans ce but, elle se grima et se déguisa de telle sorte
qu’elle apparut sous l’aspect d’une jeune fille alerte et
attirante. Ayant de l’expérience, elle réussit à le séduire
et il s’éprit d’elle et l’épousa. Mais, dès la première nuit,
elle fit tomber le masque trompeur, sortit son dentier,
retira sa perruque, essuya le fard qui couvrait son vi-
sage et se découvrit sous son aspect réel. En la voyant, le
jeune homme, déçu, s’enfuit épouvanté !

31
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Pourquoi arrive-t-il que certains vieillards présentent


parfois un aspect pénible et rebutant ? C’est qu’ils
ont perdu la bonté, la compréhension et la beauté in-
térieure ; ils ont négligé d’acquérir ou de conserver
l’Amour véritable.

Il n’y a pas de chose plus grande que d’accueillir


consciemment la vie qui découle de Dieu. Vous dites
que vous êtes emplis de bonne volonté, et que vous at-
tendez du Divin qu’il vous envoie les circonstances fa-
vorables pour que vous le manifestiez, mais que votre
attente se prolonge sans rien recevoir. Sachez donc que
vous êtes des millions à attendre votre tour, et que cela
dépend de l’époque où vous avez demandé au Divin de
le servir. Tant que vous êtes sur la Terre, vous devez être
prêts à donner à Dieu la possibilité de Se manifester
comme Il l’entend à travers vous. Quand vous irez dans
l’autre monde, vous pourrez vous exprimer comme vous
le comprenez vous-mêmes.
Vous demandez : « Comment vivre justement ? »
Quand vos actes seront dictés par l’Amour, la Sagesse
et la Vérité. La Vérité apporte la liberté ; la Sagesse, le
savoir, la connaissance ; l’Amour engendre la vie et la
vie, le mouvement. Si tu n’agis pas, si tu n’édifies pas
quelque chose, si tu ne te rends pas utile à ton prochain,
c’est que tu ne conçois pas l’Amour. L’unique chose qui
ne lasse pas est l’Amour véritable. Celui qui vieillit pré-
maturément est hors de l’Amour. Pourquoi vieillis-tu ?

32
Comment vivre justement ?

Parce que tu portes sur ton dos un fardeau trop lourd !


Débarrasse-t-en et prends-en un moins pesant. Préserve-
toi des tentations et des séductions qui te chargent inu-
tilement et te courbent vers la vieillesse.
Ne comptez que sur l’Amour divin. Bien des gens
sont déçus et déclarent qu’ils ne croient pas à l’amour.
Comment y croiraient-ils puisqu’ils n’ouvrent pas leur
cœur ! Ils n’ont jamais aimé et parlent d’une chose qui
leur est inconnue. L’être qui aime véritablement fait
naître la joie dans l’âme de ceux qui l’entourent. Si per-
sonne ne se réjouit de mon amour, c’est qu’il n’est pas
réel. En mangeant le mouton, le loup se réjouit, mais le
coup de fusil de l’homme l’attend !
Ouvrez vos cœurs à l’Amour divin. Soyez sincère-
ment satisfaits et reconnaissants pour tout ce qui vous
est donné. Réjouissez-vous de l’existence de chaque être
comme de votre vie propre. Sachez que tout ce que vous
voyez dans la nature est fait pour vous. Le Soleil se lève,
le vent souffle, les plantes et les arbres fleurissent, les oi-
seaux chantent, les rivières coulent pour vous ! Vous ne
pouvez admettre cela ? C’est bien là l’erreur des hommes
d’aujourd’hui de ne pas croire que Dieu vit en eux et
que toute la nature est dans un rapport étroit avec le
Créateur. Soyez reconnaissants pour la lumière que le
Soleil vous envoie, pour l’air que vous respirez, pour
l’eau qui vous désaltère, pour le pain qui vous nourrit.
Tant que l’homme tient l’idée de Dieu dans son esprit
comme quelque chose de beau, de puissant, de sublime,

33
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

il est gai et heureux. Lorsqu’il perd cette idée, la joie le


quitte et sa vie n’a plus de sens. Il suffit d’apercevoir une
fois le vêtement du Seigneur pour être heureux pendant
toute l’existence. Moïse, qui n’en vit pas davantage, en
acquit une joie et une force telles qu’il put mener à bien
la tâche immense qui lui fut confiée.
Tranchez les liens avec lesquels vous avez lié, ligoté,
paralysé Dieu en vous ! Ôtez la dalle sous laquelle vous
L’avez enseveli ! Dieu alors ressuscitera en vous ; c’est
cela la Vie Nouvelle. Pour le moment, vous cherchez
l’amour humain, mais savez-vous ce qu’il représente ?
C’est un marais plein de miasmes et de fange dans le-
quel vous vous enlisez. L’Amour divin est une eau pro-
fonde, limpide et pure, dans laquelle nagent seulement
les héros qui ont voulu retrouver Dieu. Soyez vous-
mêmes une eau profonde et claire afin d’accueillir et
d’aider ceux qui cherchent et qui se débattent dans les
marécages du doute et de l’incompréhension.
Rappelez-vous que Dieu est grand, charitable et bon
et qu’Il ne laisse pas une seule souffrance sans la trans-
former en joie. Ne gâtez pas les choses divines qui sont
en vous. Tu te crois un méchant homme ? Ne parle pas
ainsi : aux yeux de Dieu, tu es bon, mais tu n’as pas
encore suffisamment travaillé pour que le bien se ma-
nifeste par toi. Travaille donc, ne reste pas en place, si-
non tu risques de devenir invalide. Vous dites : « Les
conditions de la vie sont mauvaises, nous n’avons pas
d’argent, pas de maison, nous sommes malades, en

34
Comment vivre justement ?

danger. Que faire ? » Je vous dis : aujourd’hui, tout le


monde souffre, soupire, peine et appelle à l’aide. Le
monde est une mer agitée, dans laquelle vous pouvez
disparaître. Puisque vous ne savez pas nager, n’entrez
pas seuls dans la mer : tournez-vous vers Dieu, qu’Il soit
avec vous dans toutes les circonstances. Sans Lui, vous
êtes perdus !

Il y a quelques années, je me trouvais à Varna, en


Bulgarie. Par un beau jour ensoleillé, je me tenais au
bord de la mer et je méditais. Soudain, un homme
grand et corpulent sortit des vignes environnantes et,
sans transition, se jeta à l’eau pour se rafraîchir. Je le
regardai et je vis qu’il commençait à se noyer et ap-
pelait au secours. Je concentrai ma pensée vers Dieu
tout en regardant l’homme qui coulait, et je vis qu’il
surnageait. Peu après, il s’enfonça de nouveau et je fis
un nouvel appel au Divin. Cette lutte se répéta trois
ou quatre fois jusqu’à ce que l’homme arrive à sortir
de l’eau. Quand il revint près de moi, je lui dis : « Ne
recommence pas à te baigner lorsque tu es en transpi-
ration comme tu l’étais tout à l’heure. Rends grâce à
Dieu de ce que j’étais présent et que j’ai pu t’aider. Une
autre fois, tu risquerais fort de te noyer. »
Aujourd’hui, l’Amour vous dit à vous aussi :
« N’entrez pas seuls dans la mer. Tant que je suis avec
vous, vous ne risquez rien, mais sans moi, vous vous

35
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

noierez. » Il s’agit naturellement de l’Amour divin, qui


apporte le nouveau dans le monde.
Puisez l’eau à la source même de la vie ; cette eau vous
purifiera, vous rafraîchira ; elle vous apportera la paix, la
sérénité et la joie intérieure.

Tout endroit où l’homme a trouvé Dieu est bon. Par


conséquent, où que vous soyez, cherchez Dieu… parmi
les pauvres, les malades, les malheureux ; vous Le trouve-
rez en les aidant. En travaillant pour les autres, l’homme
se renforce ; aidez-les pour qu’ils vous aident aussi.

Mettez chaque jour une nouvelle idée dans votre in-


tellect, un nouveau sentiment dans votre cœur. Si vous
pouvez faire cela, vous entrerez dans le jour de l’Amour,
au cours duquel les choses belles, puissantes, douces
s’édifient.
« Bienheureux les doux, car ils hériteront de la Terre ! »
Je vous souhaite d’être doux, d’être des hommes de
l’Amour, de servir au moins un jour le Divin comme Il
l’exige.

36
ACCUEILLIR L’AMOUR

N
ous entrons dans une époque où l’humanité
dirige ses premiers pas vers la grande science
de l’Amour, qui, seule, peut améliorer la vie
de tous. Les méthodes, l’efficacité, la puissance de cette
science vaincront toutes les difficultés et libèreront
l’homme de ses chaînes en lui montrant le chemin de
la Vérité. Rien n’est plus intéressant à étudier que les
manifestations de l’Amour.
L’Amour est une qualité de l’âme, une richesse inté-
rieure dont l’acquisition justifie tous les efforts. Pour se
manifester valablement, l’homme doit aimer de toute
son âme.

La vie de la personnalité, son aspect actuel se caracté-


risent par des contrastes : joie et peine, haine et amour,

37 Retour au sommaire
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

altruisme et égoïsme. La soi-conscience est la vie de la


personnalité, la superconscience est la vie de l’âme.

Chaque homme possède en lui un maître intérieur


qui le corrige et dirige sa vie.
Le Seigneur réside dans ton âme et ton esprit, dans
ta conscience supérieure qui t’apporte la lumière. Fais
appel à Lui et tu pourras réaliser tes aspirations. En cela,
nous sommes semblables à Dieu, puisque nous pouvons
penser, sentir et aimer comme Lui.

L’homme de bien peut être comparé à une belle statue


travaillée par un sculpteur célèbre. L’homme méchant
est comme une pierre brute, elle est sans importance
pour l’ignorant. Mais pour celui qui sait, pour le sculp-
teur, cette pierre informe a de la valeur, car elle peut
servir à faire une belle statue. Donc, si tu rencontres
quelqu’un de mauvais, pense : « La conscience de cet
homme n’est pas éveillée ; le bien qui repose en lui n’est
pas encore apparu. La manifestation se fera quand son
âme exprimera l’Amour divin. »

Toutes les âmes sont unies de telle manière qu’elles


forment un tout indivisible. Du point de vue de
l’Amour, le monde représente un grand organisme au
sein duquel Dieu vit et travaille. L’homme doit se consi-
dérer comme un membre de ce grand organisme divin.
Lorsque l’Amour vient en nous, nous comprenons

38
Accueillir l’Amour

qu’un unique et même principe est présent chez tous


les humains.

L’Amour a engendré le monde. Les soleils, le ciel


sont une expression de l’Amour, d’où jaillissent toutes
les forces vives de la nature. Le mouvement est vie et la
vie révèle l’Amour ; tout ce qui est vivant est un don de
cette puissante cause. C’est la grande force qui dirige
tout. Nous pouvons l’appeler le Principe de la raison,
le Tout, l’Infini, le Principe primordial, le Principe éter-
nel, Dieu. Il inclut tout. C’est l’Amour !
L’Amour parle aux hommes à travers les pierres, les
plantes, l’air, la lumière, l’eau, etc. Derrière tout ce qui
se passe dans la vie, il nous faut voir l’action du Principe
éternel. L’homme, cette parcelle de l’unité dans le
monde, est plongé dans l’Amour en Dieu ; il respire
l’Amour. La Providence, c’est l’Amour qui soutient tout
l’univers en mouvement.

Quelqu’un dit : « Personne ne m’aime ! »


Si personne ne vous aimait, vous ne pourriez pas
vivre ; puisque vous vivez, c’est que Dieu vous aime.
Dans les conditions les plus défavorables, soyez recon-
naissants de vivre. Si vous réfléchissez à tous les biens
qui vous sont dispensés, comment osez-vous douter de
l’Amour de Dieu ? S’Il ne vous aimait pas, Il ne vous
aurait pas envoyé sur la Terre afin de vous instruire !

39
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Vous êtes moroses, découragés, incapables de dis-


cerner le chemin à suivre ? Pensez que Dieu vous aime
et vous reprendrez immédiatement courage, vous vous
redresserez.
Tous les êtres raisonnables travaillent pour le bien de
l’humanité, pour le bonheur des hommes, pour la réa-
lisation de l’enseignement de l’Amour. Personne n’est
seul dans la vie, n’est délaissé ; des êtres intelligents s’oc-
cupent de vous avec abnégation pour vous servir et vous
aider, au nom de l’Amour, auquel ils sont tout dévoués.
Quoi qu’il vous arrive, à vous ou à vos proches, sa-
chez que tout est pour le bien et se changera en bien.
L’homme doit se dire : « Dieu est Amour, et il faut que
je sois l’expression de ce grand Amour qui agit dans
l’univers et que je le serve. Le monde entier m’appar-
tiendra dès que je vivrai d’après le principe de l’Amour,
c’est‑à‑dire lorsque je mènerai une existence juste et
raisonnable. »

La première et la plus forte impulsion de l’âme est


d’accueillir l’Amour dans sa plénitude.
Avez-vous vécu l’expérience de l’Amour, ne serait-ce
qu’un jour ? Ceux qui ont eu ce privilège peuvent mieux
me comprendre et que les autres s’efforcent d’acquérir
cette expérience exaltante : vivre, au moins une fois, la
totalité de l’Amour !
Lorsque quelque chose de sublime va se produire, en
un être ou dans le monde, il y a toujours auparavant une

40
Accueillir l’Amour

accalmie, une sorte d’attente extrême. Chez l’homme,


c’est ce que nous appelons « la paix », bientôt suivie par
une joie inexprimable. La paix est une accalmie inté-
rieure qui précède l’Amour. Quand la paix s’instaure
en vous, réjouissez-vous, car le premier rayon du soleil
de l’Amour va vous illuminer. La paix est une des plus
hautes qualités de l’Amour et la joie en est le jaillisse-
ment intérieur. Si vous ne possédez pas la paix, c’est que
l’Amour vous est encore étranger.

Il faut prendre garde à ne pas faire obstacle à l’Amour


divin qui nous traverse ni à le limiter. Il est inutile de
chercher à expliquer l’Amour. Il est et restera quelque
chose d’inexplicable. Vous pouvez ressentir les délices
de l’eau, mais elles ne peuvent être expliquées à l’aide de
l’hydrogène et de l’oxygène ! Tout au long de l’éternité,
l’Amour ne pourra être défini, et c’est en cela que réside
la beauté de la vie.

Chaque être humain possède une certaine concep-


tion de l’Amour, mais celle-ci est bien souvent complè-
tement différente de l’entière vérité. Ce qui est caché à
tous, c’est l’Amour. Il suffit de savoir qu’il apporte joie
et bien-être à chacun, mais ce qu’il est reste inconnu.
La manifestation de l’Amour se trouve dans la lu-
mière, dans la chaleur, mais son essence demeure un
mystère. C’est un monde si admirable que si on nous
le dévoilait maintenant, nous oublierions notre travail

41
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

sur terre et resterions dans le ravissement ! Notre regard


pénétrant dans un autre monde d’une beauté insoup-
çonnée nous ferait oublier tout le reste.
Ce que nous devons faire, c’est nous préparer à ap-
précier la vie sublime qui nous attend : l’accès dans le
monde de l’Amour.
Laissons l’Amour se manifester à travers nous tel
qu’il est, sans l’altérer en rien, car la moindre altéra-
tion le dénature fâcheusement. Laissons-nous devenir
les véhicules, les intermédiaires de l’Amour divin, tout
comme le pur cristal se laisse traverser par la lumière.
L’Amour apporte tout : paix, joie, santé, bien-être,
vie éternelle. La première chose dont il vous fera
bénéficier, ce sera le rétablissement ou l’accroissement
de votre santé réelle. Lorsque quelqu’un commence à
aimer véritablement, son organisme s’harmonise, son
visage embellit. Il en est d’ailleurs de même pour celui
qui est aimé. Nombre de maladies sont dues au manque
d’Amour, de lumière, de liberté. Chacun de vous peut
faire des miracles. Vous demandez comment ? Quand
l’Amour divin commence à parler et à vivre en vous-
mêmes. L’essor qu’il apporte à l’esprit vous donnera la
faculté de vous guérir vous-mêmes, de guérir les autres
de quelque maladie que ce soit. Cet Amour viendra
dans le monde et chacun en prendra autant qu’il lui est
nécessaire.
La venue de l’Amour s’accompagne d’une surabon-
dance de vie. La vie d’un être qui aime est prolongée, de

42
Accueillir l’Amour

même que celle de l’être aimé. À cause de l’Amour dont


il est rempli, un saint possède une telle surabondance
de vie qu’il lui suffit de s’approcher d’un malade pour
que celui-ci guérisse.

Dieu Se manifeste par toutes les âmes. C’est pour-


quoi toutes les âmes sont dignes d’Amour. Ne vous de-
mandez jamais si telle personne mérite votre amour :
elle le mérite, car c’est l’âme divine qui est en elle que
vous aimez. Ne dites jamais : « Je regrette d’avoir aimé
cet être. » Cet amour ne vous a rien fait perdre et vous y
avez tous les deux gagné. Chaque être mérite l’Amour !
Mais c’est tout un art que d’aimer quelqu’un d’une ma-
nière sincère et désintéressée.
Vous ne pouvez avoir un lien correct avec qui que ce
soit si vous n’êtes pas unis à Dieu.
L’Amour envers Dieu contient l’amour envers le
prochain, mais non le contraire. Certains aiment les
êtres qui les entourent, mais sont rapidement déçus.
Que manque-t-il donc à cet amour ? Un élément im-
portant : celui d’aimer Dieu en chaque être. Vous ne
pouvez pas aimer une personne si vous ne sentez pas le
Divin en elle. Quand les hommes prendront conscience
que Dieu vit en chaque être, leurs relations réciproques
deviendront correctes et harmonieuses. Connaître son
prochain, cela signifie avoir conscience qu’il est habité,
lui aussi, par ce Seigneur que j’aime.

43
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Quand vous rencontrez quelqu’un, dites : « Seigneur,


je Te remercie de T’avoir rencontré en cet être. » Chaque
humain avec lequel vous entrez en rapport représente
une tâche que vous devez résoudre. Chaque être mérite
d’être aimé, parce que vous aimez Dieu en lui. Celui
qui est sorti de Dieu est, par cela même, digne de votre
amour.
La loi de Dieu consiste à agir envers les autres comme
on se conduit envers soi-même. Et le plus parfait com-
portement est de se conduire envers autrui comme Dieu
Se comporte envers nous, c’est‑à‑dire de tenir chacun
dans notre intellect, ainsi que Dieu nous tient dans le
sien. Même le plus petit être a une place importante
dans la pensée de Dieu.
Mes relations envers tous doivent être aussi bonnes
que celles de Dieu envers eux. On ne vous demande pas
de Lui être semblable, mais de marcher dans ses voies.
C’est votre amour envers le prochain qui donne les
conditions de fleurir et de porter des fruits non seule-
ment à votre âme, mais aussi à celles et ceux que vous
aimez.
Par notre Amour envers Lui, Dieu nous aide et les
êtres supérieurs aussi. Par notre Amour envers Dieu,
nous recevons et par l’Amour que nous portons au pro-
chain, nous donnons.

La connaissance de Dieu doit devenir l’idée-guide de


tous les êtres humains. Il est l’être le plus connu et le

44
Accueillir l’Amour

plus méconnu. Dans le pain que vous mangez, Il est pré-


sent. Dans l’eau que vous buvez, Il est là aussi, de même
que dans l’air et dans la lumière.
Une grande tâche se trouve devant vous : connaître
Dieu. L’instant où l’homme est illuminé par la haute
connaissance du Divin est tellement sacré qu’il se sent
alors prêt à tous les sacrifices. Si vous vous imaginez que
vous trouverez et connaîtrez Dieu dans quelques mil-
liers d’années, vous vous trompez. Et encore davantage
si vous pensez, comme certains, que 10 ou 20 ans suf-
firont pour parvenir à la pleine connaissance de Dieu.
Les Anges eux-mêmes, si développés et avancés qu’ils
soient, ne Le connaissent pas encore dans sa totalité.
La connaissance de Dieu est un processus incessant,
éternel. Tous, nous devons apprendre éternellement
à Le connaître dans son Amour sans limites, dans sa
Sagesse, dans sa Vérité.
La beauté de la vie réside dans les choses incomprises
qui nous dépassent. Quelles sont-elles ? Les choses
divines.
Pour connaître Dieu, il faut tout sacrifier pour Lui.
C’est alors que nous commencerons à étudier une
nouvelle science, une nouvelle culture dont le monde
actuel n’a aucune idée. Pour Le connaître, il faut à
l’homme plusieurs éternités. Ne pas s’intéresser à Dieu,
c’est négliger les leçons qu’on vous donne, c’est rester
en dehors de l’école. Tous ceux qui ne tendent pas vers

45
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

le Suprême dans le monde perdent leur existence et


s’exposent, en plus, à de continuelles souffrances.

Beaucoup de souffrances sont causées par la mécon-


naissance de la grandeur de l’âme.
L’âme humaine est douée d’incalculables richesses.
Elle apporte à chaque être paix, bonheur, lumière.
On dit que le Christ est descendu sur la Terre pour
racheter les êtres humains. J’ajoute qu’il est venu pour
sauver les âmes, pour les libérer d’un esclavage millé-
naire, pour témoigner des richesses dont elles disposent,
et pour montrer aux hommes comment ils peuvent bé-
néficier de leur présence. Si l’homme pèche et connaît
le malheur, c’est qu’il a oublié sa mission de manifester
ce qu’il est vraiment : une étincelle divine, une âme vi-
vante, éternelle.

Ne cherchez pas le bonheur en tel ou tel être, vous


ne le trouverez qu’en vous. Par « vous », j’entends le
Divin dans votre conscience, votre esprit, votre volonté.
Sachez que vous disposez tous d’immenses richesses ;
apprenez à les apprécier, à les développer et à vous en
servir justement. Dans ce processus, vous serez soute-
nus et guidés par un nouveau lien intérieur avec Dieu.
Travaillez donc par tous les moyens à rétablir et à ren-
forcer ce lien, par la foi dans vos pensées, la chaleur
dans vos cœurs, la pureté dans vos sentiments, et tout
ira pour le mieux dans votre vie physique et spirituelle.

46
Accueillir l’Amour

Aimez chaque être en tant que précieux dépositaire


du principe d’Amour fraternel contenu en toute âme ;
aimez-le en tant qu’âme. À un tel sentiment vos proches
répondront de la même manière, et vous aurez en-
semble renforcé votre lien avec le Créateur. Vous pou-
vez consciemment multiplier en silence, par votre esprit
et votre âme, le travail ainsi accompli à deux ; vous pou-
vez l’élargir à quatre, à huit, etc. et créer une ambiance
fraternelle, harmonieuse dans votre entourage, où tous
bénéficieront d’un nouveau respect, d’une nouvelle es-
time réciproque.

Il suffit que vous aperceviez un seul instant la beauté


et la grandeur de l’âme humaine pour que vous n’ou-
bliiez plus ce moment. Aucun être, voyant l’âme dans
sa pureté et sa majesté, ne peut s’empêcher d’être pris
d’Amour pour elle.
Ce que l’homme cherche à travers la souffrance et la
joie, c’est le rayonnement et la beauté de l’âme. Mais
elle ne s’arrête pas longtemps au même endroit ! Elle
ne visite l’homme, tel qu’il est aujourd’hui, que par mo-
ments, et disparaît de nouveau sans pourtant que son
influence bénéfique cesse. Mille ans de vie terrestre ne
sont pas trop pour mériter le privilège de voir son âme,
de se réjouir de sa beauté et de bénéficier de l’ampleur
et des richesses qu’elle apporte à un être. Après une telle
vision, tous autour de vous sentiront votre bonheur et
voudront participer à votre joie.

47
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Dieu a caché au monde matérialiste la beauté inté-


rieure de l’être humain, la réservant comme futur héri-
tage quand il pourra l’apprécier et la garder en pureté.
Voir la beauté de l’âme, c’est voir le Christ ; il est en
chaque homme. Vous devez apprendre à être en harmo-
nie avec lui, à le sentir, à le vivre. N’assombrissez pas le
visage de votre âme, c’est‑à‑dire ne faites pas le mal ; le
mal couvre de ténèbres la lumière, le rayonnement de
l’âme.
Pourquoi les hommes d’aujourd’hui ne peuvent-ils
pas vivre plus longtemps avec leur âme ? Parce qu’ils
n’ont pas encore un profond amour pour l’étude des
lois divines de la vie. Leurs pensées, leurs consciences
sont toutes occupées par les faiblesses et les troubles
continuels de leur existence déséquilibrée ; l’un pense
qu’il est pauvre ; l’autre, qu’il est faible, malade ; le troi-
sième, qu’il est ignorant ou incompris ! Ils ne possèdent
ni la paix, ni l’harmonie, ni la joie intérieure pour abri-
ter l’âme d’une façon durable.
Pour sortir de cet état regrettable, il est important que
l’homme ait foi en son pouvoir d’élévation, qu’il ait la
volonté d’apprendre, de s’initier aux lois de la Nouvelle
Vie ; l’ancienne est périmée et n’a plus aucun pouvoir,
seule la nouvelle est valable. Et l’être humain peut vite
progresser, devenir sain, fort, instruit ; il ne lui faut que
l’assiduité dans l’étude et dans l’application.
La plus grande ennemie est la paresse. De grands
efforts sont nécessaires au monde invisible pour

48
Accueillir l’Amour

contraindre l’homme à réfléchir, à se concentrer, à étu-


dier la science réelle de la vie, à s’élever, à se perfection-
ner par la mise en valeur des possibilités latentes par
Amour, pour rencontrer peu d’êtres qui étudient par
Amour, avec Amour. Sans Amour, on ne réussit à rien.
Le vrai travail est celui auquel prend part l’Amour, avec
la joie et l’élan qu’il apporte toujours.

Dieu est présent dans l’unité et dans la pluralité de


la vie, mais il nous est plus facile de Le connaître et de
Le comprendre dans la pluralité. Remercions-Le de Se
découvrir à nous à travers les âmes choisies ; réjouissons-
nous qu’Il Se révèle par tous les moyens, par sa bonté, sa
Sagesse, sa beauté.

Ne perdez pas courage, gardez votre foi, tout s’ar-


rangera ! Je vous l’affirme : tout ce que vous avez laissé
perdre de la vie réelle dans le passé, lointain ou proche,
vous le retrouverez. Les ignorants s’instruiront, les vieux
rajeuniront, chacun obtiendra ce qu’il désire. « Mais
quand cela arrivera-t-il ? » demandez-vous. Quand vous
aurez acquis et enraciné dans votre conscience la claire
idée que Dieu vous a pourvus d’incalculables richesses,
de grandioses possibilités, et que vous aurez appris à
vous en servir justement par le nouveau savoir de la Vie
Nouvelle.
Le désir de Dieu est que vous vous formiez un ca-
ractère fort, que vous ennoblissiez vos sentiments, que

49
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

vous vous instruisiez pour accomplir de mieux en mieux


sa paternelle volonté. C’est ainsi que vous apprendrez à
servir la grande vie et que vous pourrez réaliser les pures
aspirations de votre âme, ce qui est éternel, beau et bon
en vous.
Nous sommes venus sur la Terre pour connaître Dieu,
son Amour, sa Sagesse. Il est dit : « C’est la vie éternelle
que de Te connaître, Toi, Dieu unique et véritable, et le Christ
que Tu as envoyé », connaître Dieu, qui a mis en nous
une belle âme, avec de grands pouvoirs et de nobles fa-
cultés par lesquels Lui, le Seigneur, peut Se manifester.
La qualité propre de la vie est la croissance. Seul ce qui
croît et se développe est réel. Les choses réelles portent
en elles toutes les possibilités de l’avenir. Réjouissez-
vous donc de chaque petite croissance, de chaque ac-
quisition, en vous et autour de vous. Réjouissez-vous du
Divin qui s’élargit toujours, sur lequel se construisent
votre savoir et votre force présente et future. Réjouissez-
vous des grandes possibilités qui se manifestent graduel-
lement en vous tous.
La vieillesse porte en elle la semence de biens divins
futurs, d’une nouvelle jeunesse. Derrière cette vie ter-
restre se cache la vie divine, qui s’épanouit continuel-
lement. Il n’est pas de chose plus belle pour l’homme
que d’avoir conscience de cette vérité, génératrice de
confiance, de paix et de joie et du désir de s’instruire
toujours davantage.

50
Accueillir l’Amour

Ceci est le véritable enseignement : connaître l’im-


mense richesse déposée en nos âmes. Ceci est le Christ,
le Dieu manifesté.

« Comment dois-je aimer ? » demandez-vous. En


connaissant la beauté de votre âme, issue de Dieu, dans
laquelle Il a déposé tant de possibilités de vie véritable,
éternellement expansible. C’est là le sens de la vie de
toute l’humanité. Pour vous approcher de la connais-
sance de Dieu, vous devez L’aimer !
Au nom de l’Unique, travaillez pour votre bien et
pour celui de votre prochain.
Étudiez, travaillez et remerciez toujours.

51
TOUT DÉCOULE
DE L’AMOUR

L’
homme qui désire progresser dans son tra-
vail et mener à bien toutes ses tâches doit ap-
prendre à s’harmoniser lui-même. Pour cela,
la paix et le calme intérieurs lui sont nécessaires, de
même que l’accord entre ses pensées et ses sentiments.

Il vous arrive de vous demander pourquoi le mal


existe dans le monde. À cette question, une réponse dé-
finitive ne peut être donnée ; le mal est une force qui a
sa raison d’être dans la vie humaine.
Il est bon que l’homme étudie les lois de la nature
vivante, qui accompagnent sa vie, et qu’il apprenne à les
appliquer avec discernement et conviction.

53 Retour au sommaire
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Le chemin de la perfection est sans fin. La sainte-


té et une conscience lumineuse sont des résultats qui
demandent un incessant travail. Souvent, lorsqu’un
homme s’inquiète de savoir à quel point il est parvenu
et quel progrès il a réalisé, il a tendance à se satisfaire des
résultats obtenus et à ralentir ses efforts d’amélioration,
perdant ainsi la base de la vie, laquelle est mouvement.

L’Amour a créé l’univers. Tout découle de l’Amour :


la vie, avec ses états et conditions, le bien et le mal. Si
l’Amour cesse de travailler, tout périclite et s’endort.
Mais quand l’Amour est à la base de la vie dans l’homme,
tout coopère pour son bien.
Une des premières qualités de l’Amour est de donner
naissance à de grands et purs sentiments et à de fortes
impulsions élevées qui exercent leur puissante influence
sur tout. Mais pour que cette action se manifeste, il faut
que l’homme transforme et purifie son cœur et même
sa raison. Quand l’Amour s’introduit dans la raison de
l’être, de son regard émane la plus tendre lumière, qui
fait croître et mûrir les meilleurs fruits ; c’est la seconde
qualité de l’Amour. Sa troisième, lorsqu’il s’exprime
dans le monde physique, est de produire la plus douce
parole qu’un être est capable de prononcer. Ainsi,
l’Amour se manifeste comme le plus tendre sentiment,
par le plus doux regard et par la plus douce parole. Celui
qui sait exprimer son amour de ces trois manières peut
devenir un des meilleurs élèves de la Nouvelle Vie.

54
Tout découle de l’Amour

Le tendre sentiment accompagne la pureté, ils vont


de pair. L’homme qui vit l’Amour et le manifeste par
son cœur, par ses paroles et par son regard irradie une
douce lumière ; chacun des mots qu’il prononce est
juste et plein de sens ; tout en lui est pénétré d’harmo-
nie et de clarté.

L’étude de la musique est une des méthodes d’har-


monisation des forces de la nature dans le corps et
ses organes. Jouer d’un instrument ou chanter est un
moyen puissant de transformer les énergies négatives en
positives et d’équilibrer les pensées et les sentiments.
Êtes-vous d’humeur à chercher querelle à quelqu’un
ou à vous disputer ? Chantez un peu, ne serait-ce que
quelques mesures ou bien allez dans votre jardin et bê-
chez la terre pendant 10 ou 15 minutes. De cette façon,
les énergies négatives en vous cèderont la place aux po-
sitives, avec lesquelles vous accomplirez bien des choses
utiles !

L’élève doit tendre, de tout son être, à la connaissance


des lois de la vie et à l’application constante et toujours
améliorée de ces lois ; en lui le savoir doit devenir vie,
réalité.
Si les élèves d’une école spirituelle ne savent pas se
servir positivement des forces acquises, ils peuvent en
souffrir. Les persécutions contre les chrétiens aux pre-
miers siècles ne sont pas uniquement dues aux païens,

55
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

mais aussi aux accumulations chez les chrétiens de forces


spirituelles occultes mal utilisées. Ils avaient perdu les
règles et les méthodes données par le Christ et les forces
négatives prédominantes amenèrent les persécutions. Si
vous perdiez les méthodes que je vous donne, la même
loi agirait parmi vous.
Une fois attirées et acquises, les énergies spirituelles
doivent être attelées au travail et correctement utilisées
pour éviter qu’elles ne prennent une autre direction et
ne deviennent destructives au lieu d’être constructives.
L’élève doit donc être éveillé et courageux pour que,
dès qu’il décèle un état négatif ou une condition ap-
paremment défavorable, il se mette immédiatement à
accomplir quelque travail utile, transformant ainsi les
forces du mal en bien. Dans cette tâche, l’être est sou-
tenu. Quand le monde invisible voit le louable désir, la
bonne volonté de l’homme, il l’aide toujours à mieux
comprendre et à agir en conséquence.

Que l’homme, pour ne pas s’égarer, ait un haut idéal,


qu’il cherche à toujours mieux servir le Divin, à tou-
jours mieux exprimer l’Amour dans ses innombrables
formes.
L’Amour est travail, activité sur tous les plans, pour le
bien de tous. Cette tâche bénie demande connaissance,
endurance et bonne volonté. En s’y adonnant, l’homme
n’aura jamais de déceptions dans sa vie.

56
Tout découle de l’Amour

Dans les ténèbres, les hommes hésitent et s’égarent,


mais quand vient la lumière, ils se retrouvent et pro-
gressent. Et lorsqu’ils rencontrent l’Amour, ils ressus-
citent ! Ceci est la nouvelle compréhension de l’Amour,
qui est la porte donnant accès à toutes les bonnes im-
pulsions, à tous les élans bénéfiques. Quand on franchit
cette porte, tout devient possible.
Vous m’objectez que les hommes ont déjà passé de
nombreuses fois par les portes de l’Amour, mais il s’agit
là de l’amour terrestre, dans lequel on entre et dont on
ressort, trop souvent, sans avoir rien acquis de durable.

Comment peut-on acquérir la pureté ? En passant par


la porte de l’Amour divin, la pureté vient d’elle-même.
Les Écritures ne disent-elles pas : « Seuls les cœurs purs
verront Dieu » ?

L’avenir est à ceux qui travaillent à l’avènement du


nouveau. Nous sommes maintenant dans la dernière
phase de l’ancienne culture, l’époque qui vient sera une
des meilleures. Mais c’est la souffrance qui est l’annon-
ciatrice de la nouvelle culture. En vérité, il y aura des
souffrances, mais il arrivera que l’enfant qui naît ne
mourra plus. Les hommes passeront consciemment de
la mort à la vie. Une conception nouvelle se forme déjà
dans leur conscience. Le salut des humains ne viendra
pas de l’extérieur, mais de leur conscience intime.

57
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Les voies de Dieu ne changent pas, ce qu’Il a pensé


s’accomplira.
Les hommes actuels ont besoin du Nouvel
Enseignement, qui leur apporte la liberté et d’où dé-
couleront de nouvelles formes de vie. En croissant, le
bébé se libère de ses langes. Chaque enseignement doit
être porteur de vie, de lumière, de liberté. Les croyants
pensent que Dieu seul peut tout faire ; les matérialistes
estiment qu’eux-mêmes ont le pouvoir de tout accom-
plir. Chacune de ces manières de voir est erronée, mais
l’une et l’autre doivent s’unir, se compléter. L’homme
ne peut pas être toujours passif et laisser l’Esprit seul
travailler.
La plante ne crée pas la lumière, la chaleur et l’hu-
midité nécessaires à sa croissance, mais elle les utilise.
De même, l’être humain doit se servir des forces, des
énergies qui viennent d’en haut.

L’Amour est musique, harmonie, dans la vie tout


entière. Dans toute condition, si défavorable soit-elle,
l’aspirant à une Vie Nouvelle doit s’exercer à chanter,
à jouer et à écouter de la bonne musique. Il s’harmo-
nisera ainsi intérieurement et se mettra en condition
d’attirer l’aide lumineuse nécessaire à sa paix intime et
à l’équilibre entre son cœur et ses pensées.

58
Tout découle de l’Amour

La vie est un cadeau de l’Amour.


L’Amour anime le monde.
De Dieu jaillit l’Amour et il ne se contredit jamais.

59
LE CIEL INTÉRIEUR
DE L’AMOUR

L’
Amour recèle en lui une force magique. C’est
la clé avec laquelle on ouvre tout ce qui est
fermé.
L’unique force qui puisse modifier magiquement
toute la nature de l’homme est l’Amour.

Que doit-on comprendre par les mots « principe »


et « commencement » ? Par exemple, nous disons que
Dieu est au commencement, mais Dieu a-t-Il un com-
mencement ? Pouvons-nous séparer le commencement,
le principe, de la fin ou le début d’une chose de son
achèvement ? Non, car ils sont indissolublement liés,
comme la tête, le corps, les pieds d’un homme. Peut-on
séparer la tête du corps ?

61 Retour au sommaire
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Si nous divisons un tout, c’est pour faciliter l’examen


et l’étude d’une certaine partie, d’un certain objet, d’un
corps ou d’une action. Dans l’étude, dans la définition
des choses, on emploie principalement deux méthodes :
celle de l’induction et celle de la déduction. On pro-
cède de l’habituel à l’inhabituel et parfois seulement,
on utilise le processus inverse. Il est cependant préfé-
rable de commencer par ce qui est habituel pour aller
graduellement vers l’inhabituel. L’enfant qui apprend
à lire, à écrire, à compter, à parler débute par des élé-
ments simples et passe ensuite aux plus compliqués, aux
inhabituels.

Certains, se trouvant devant de grandes difficultés, se


découragent et disent : « J’en ai assez de cette existence
terrestre. Je veux me libérer et aller me reposer au ciel. »
Mais où est le ciel ? Il est au-dessus de notre tête, et
celle-ci est en liaison avec le centre du Soleil, vers lequel
chacun tend, consciemment ou inconsciemment.
Tous les hommes élèvent leur regard avec la pensée
qu’il existe là-haut quelque chose de meilleur qu’ici-
bas ; que ce soit le ciel ou le paradis, ils ne le savent pas.
Nous disons que le ciel est le lieu ou l’état après lequel
aspire notre désir d’une vie meilleure, plus raisonnable
et mieux remplie. À vous, élèves de la Vie Nouvelle, on
demande d’avoir une compréhension claire et concrète
des choses et des évènements et que votre pensée soit
concentrée et non dispersée.

62
Le ciel intérieur de l’Amour

La moindre distraction conduit à un éparpillement


d’idées d’où résulte une existence désordonnée. Du
point de vue divin, l’ordre de vie actuel des gens sur la
Terre est désordre. Quand un être humain s’améliore,
s’organise et qu’il acquiert le calme et la paix intérieure,
c’est le signe qu’il est entré dans un ordre de vie supé-
rieur, divin. Une pensée juste, coordonnée détermine
cet ordre. Observez la demeure de celui qui pense jus-
tement et agit d’une manière réfléchie, vous constaterez
l’ordre qui y règne. C’est qu’il comprend les éléments
du monde physique et spirituel, il les coordonne et les
applique harmonieusement.
L’homme qui n’observe que le côté physique de la
vie ne comprend que les manifestations extérieures des
êtres et ne s’arrête que sur elles. Mais s’il unit le côté
spirituel à la vie physique, il pourra saisir, analyser les
impulsions intérieures de l’homme, ainsi que leur in-
fluence bienfaisante sur chaque activité.
Nous disons que l’homme, l’être terrestre étudie
le côté extérieur de la vie et que l’Ange qui est en lui,
en son âme, en connaît le côté intérieur, spirituel.
Établissez donc un lien harmonieux entre l’homme phy-
sique et l’Ange, entre le conscient et le superconscient.
Cette sainte et indispensable union constitue en vérité
une tâche de longue durée, mais c’est un travail à en-
treprendre dès maintenant et qui se poursuivra durant
plusieurs vies futures.

63
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

De nos jours, les hommes ne sont pas encore parve-


nus à la connaissance de la vie une, car nous constatons
que certains sont plus expérimentés dans la vie inté-
rieure, spirituelle, et d’autres, dans la vie extérieure, ma-
térielle. Amenez l’homme purement spirituel à faire du
commerce et vous verrez ce qu’il en résultera… Donc,
chaque être et chaque chose doit être à sa place pour
donner de bons résultats.

Une des premières tâches de l’élève de la vie consiste


à travailler en lui-même et à aider les autres à se libérer
des pensées ordinaires qui encombrent le cerveau et em-
pêchent de s’élever, d’évoluer. Une pensée ordinaire,
par exemple, est celle qui décrète que tel individu est
bon et tel autre, mauvais. Par nature, l’homme est créé
bon, mais la plupart des êtres sont encore en cours d’éla-
boration et le temps viendra où ils manifesteront les
possibilités dont Dieu les a pourvus. L’état de l’homme
d’aujourd’hui est passager, c’est une étape dans sa conti-
nuelle évolution.
Quelqu’un reconnaît avoir fait beaucoup de fautes,
mais s’il a pris conscience de ses erreurs, il a donc tout
de même écrit dans son livre intérieur quelque chose
de bon qui lui servira à se corriger. Mais s’il a mal fait
sans le regretter, s’il a sali son livre intime, il doit prier
le ciel de lui envoyer l’aide nécessaire à sa lucidité et à
son amélioration.

64
Le ciel intérieur de l’Amour

Chaque livre n’a de valeur que s’il contient des idées


ou des éléments qui peuvent aider l’homme à s’élever,
à s’améliorer. Combien sont précieux les manuscrits de
certains philosophes ou savants ou ceux des saints. Que
celui qui les trouve les lise avec profit et en éprouve de
la gratitude.

Comme élèves de la grande vie, vous devez tendre à


bien comprendre l’union juste et nécessaire entre les
pensées, les sentiments et les actes, à bien vous en péné-
trer. Ce sont des tons musicaux de la vie matérielle qu’il
faut savoir placer correctement.

Il y a en l’homme un sens intérieur qui ne trompe ja-


mais. Ce sens, on l’appelle « intuition » ou « sens divin »
et il permet de vérifier toute chose, tout état.

De chaque corde d’un violon que l’on fait vibrer, il


sort un son spécifique. En accordant les vibrations des
quatre cordes, un musicien, s’il est suffisamment sen-
sible, peut saisir si ces cordes sont accordées entre elles
et si le récital qu’il donnera aura du succès. Si l’accord
n’est pas bon, le résultat du concert sera problématique,
car il dépendra de l’art avec lequel le violoniste pourra
pallier les insuffisances de son instrument. Un art sem-
blable est aussi nécessaire à tout homme ; chacun est
un instrument qui peut être déjà accordé, mais dont les

65
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

forces et les énergies, dans le cas contraire, doivent être


harmonisées pour en obtenir le meilleur résultat.

La connaissance ou la méconnaissance des choses


ne signifie pas qu’on doive tomber dans le fanatisme
ou la superstition. Quelle que soit la situation, il im-
porte de se comporter consciemment, avec maîtrise, de
chercher à bien comprendre et par là, d’essayer de tout
harmoniser.
Vous direz : « Si nous avions su comment agir, nous
aurions pu mieux utiliser nos forces et nos énergies. »
Vous les auriez employées comme le pauvre se promet
de dépenser sa future richesse. Tant qu’il est misérable,
il se dit : « Si je m’enrichis, j’aiderai les pauvres, je ferai
le bien, etc. » Et s’il lui arrive l’abondance, il oublie ses
belles promesses et dépense ses richesses suivant ses ca-
prices. Pour donner alors quelque chose de lui-même,
il faut qu’il se trouve devant quelque grand malheur,
maladie ou souffrance.
En étudiant l’homme contemporain, qu’il soit pauvre
ou riche, on voit qu’il n’est pas pressé de tenir ses pro-
messes. Il pense : « Que j’arrange d’abord mes affaires,
que ma vie soit exempte de tous mes soucis actuels et
alors je me dévouerai volontiers au service de Dieu. »
Cette manière de raisonner est un état psychologique
intéressant à étudier.
Quelle raison les gens ont-ils de penser qu’ils auront
à l’avenir de meilleures conditions pour accomplir ce

66
Le ciel intérieur de l’Amour

qu’aujourd’hui ils ne veulent pas faire ? Cette attitude de


remettre l’accomplissement de ce qu’on a eu l’intention
de faire démontre un être encore soumis à l’influence de
ses ancêtres. Ceux-ci ont eu également de bonnes idées,
dont ils ont toujours ajourné l’application dans l’attente
de meilleures conditions. Leur bon élan intérieur s’est
évanoui et ils sont partis pour l’autre monde avec leurs
promesses irréalisées.
Les êtres se soumettent à l’influence passive, à la
suggestion de courants d’existence des temps passés,
s’entravent, se limitent eux-mêmes dans leur dévelop-
pement, car là où il y a attirance, il y a aussi limitation,
manque de liberté. Par exemple, un jeune homme attiré
par une jeune fille se limite et la même loi agit pour
la jeune fille. Cette attirance, les hommes l’appellent
« affection », « amour ». Mais ce n’est pas le véritable
Amour, qui, lui, ne limite pas, mais qui, au contraire,
libère totalement, intérieurement et extérieurement.

Quand l’homme se nourrit, il subit inconsciemment


la même loi de l’attirance. Ce n’est pas qu’il doive s’op-
poser à l’inéluctable obligation de se nourrir, mais il
importe qu’il observe le temps opportun pour le faire,
c’est‑à‑dire qu’il attende d’éprouver la vraie faim, le né-
cessaire besoin de manger. Certains mangent beaucoup,
mais par accoutumance, sans bons résultats ; d’autres
mangent peu, mais efficacement, en temps utile, quand
leur organisme est disposé à rétablir les forces du corps

67
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

et que leur esprit est calme. De nos jours, bien peu de


gens se nourrissent en temps voulu, consciemment et
avec mesure.
Quelle est la pensée qui vous vient à l’esprit au début
d’un repas, à la première bouchée ? Et à la fin du même
repas ? C’est une chose importante. La majorité des gens
s’emparent de leur cuillère ou de leur fourchette sans se
soucier de la pensée qu’ils peuvent avoir à cet instant-là.
Et il en est de même à la fin du repas ; ils se lèvent et
s’en vont, sans penser davantage.

Certains demandent ce qui est préférable : aimer


ou être aimé. Quelqu’un dira que lorsqu’on aime, on
éprouve intérieurement une vibration harmonieuse
qui vous pousse à bien agir, à bien sentir. C’est le mo-
bile noble, élevé qui incite l’homme à s’exclamer : « Je
vois que la vie est belle, que le monde est beau, que les
hommes sont bons. Je ressens une profonde joie pour
tout ce qui m’entoure. » C’est alors la vraie vie qui vibre
dans l’être. Et qui n’a pas ressenti de pareils moments
dans sa vie ? Mais qui n’a pas aussi amèrement éprouvé
le vide de son existence quand cette vibration l’a quitté ?
Inquiétant est l’état d’un être qui pèche au regard de
Dieu, source éternelle de toute vie, et que l’Amour a
abandonné.

Au sujet de la loi de l’attirance entre les êtres, celle


qui agit dans la vie humaine, je vous donnerai un

68
Le ciel intérieur de l’Amour

exemple. Un homme sérieux, instruit, estimé de son en-


tourage est, à un moment donné, attiré par un nouveau
pôle d’intérêt dans son existence. Lui-même s’étonne
de ce qui se passe en lui. L’objet de son attirance, une
jeune fille, s’étonne aussi et se dit : « Comment est-il
possible que cet homme sérieux, érudit me recherche
tellement ? » La jeune fille qui attire le savant n’est pas
seule à l’influencer. Derrière elle, de nombreuses autres
consciences agissent conjointement pour accaparer l’es-
prit de l’homme en prenant comme appât la séduisante
jeune fille.
Derrière chacun de vous se trouvent beaucoup de
consciences, appartenant au même système, qui peuvent,
à un certain moment, exercer leur influence, bénéfique
ou perturbatrice. C’est pour cela que l’élève de la Vie
Nouvelle doit apprendre à concentrer sa pensée, à de-
venir conscient de ses tâches, à suivre fermement la di-
rection que son âme lui indique et qui le conduit à la
liberté.

On dit que l’erreur initiale, cause de la chute de


l’humanité tout entière, fut accomplie par les pre-
miers êtres. Certains attribuent la cause du mal à Ève,
d’autres, à Adam, d’autres encore au serpent. D’après
moi, le premier fautif est Adam, qui, avant qu’Ève soit,
se promenait dans le jardin du paradis en regardant, en
examinant les plantes qui y croissaient. Souvent, il s’ar-
rêtait devant l’arbre défendu et il désirait profondément

69
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

savoir quelles forces se cachaient dans cet arbre et pour-


quoi ses fruits lui étaient interdits. C’est après cela
qu’Ève et le serpent vinrent tenter Adam, l’incitant à
désobéir à l’ordonnance divine et à satisfaire sa curiosi-
té. Le serpent tenta Ève, et elle-même tenta Adam. Ici,
le serpent représente l’intellect des ténèbres, qui cache
en lui de grandes forces attractives.
Le serpent s’enroulant autour de l’arbre du bien et du
mal défendu à Adam réunit toutes ses forces séductrices
pour persuader Ève que l’arbre contenait le pouvoir de
rendre l’homme égal à Dieu. C’est ce qu’Ève désirait.
Elle goûta le fruit de l’arbre interdit et en donna aussi
à Adam. C’est ainsi que, subissant l’attirance, la sugges-
tion des forces opposées à la haute destinée de l’être
humain en tant qu’âme, ils tombèrent l’un et l’autre
dans le mal.
Les élèves de la Vie Nouvelle doivent se protéger
soigneusement des suggestions de la loi des attirances,
qui, si on la subit, prive l’homme de toute sa liberté. Et
cela est une terrible épreuve pour l’âme et pour l’être
humain. Par contre, qu’il soit attiré par quelque chose
d’éternel, de vivifiant, qui lui conserve sa liberté d’es-
prit, d’âme, de conscience et lui permette de poursuivre
son chemin sacré de perfectionnement et d’élévation
est signe de la présence divine en lui.
Seule l’application de l’éternelle loi de l’Amour di-
vin, du bien donne et maintient à l’âme humaine sa
totale liberté.

70
Le ciel intérieur de l’Amour

Malgré leur profond désir de liberté, les hommes su-


bissent l’influence de leurs parents, de leurs proches, de
leurs amis, de leurs éducateurs, etc.

En accompagnant quelqu’un, vous vous placez à sa


gauche ; avec quelqu’un d’autre, c’est à sa droite que
vous cheminez. Pourquoi donc ? C’est que le premier
vous attire par son côté gauche, tandis que le deuxième
le fait par son côté droit. Vous allez en visite et votre
hôte vous invite à vous asseoir à sa droite ou bien à sa
gauche. Tout cela n’est pas arbitraire. Consciemment
ou non, les êtres obéissent aux suggestions de certains
courants, de certaines forces dans la vie.
Il est dit dans les Écritures qu’au septième jour, Dieu
séparera les êtres en deux catégories : « Il mettra les uns à
sa droite et les autres à sa gauche. »

Quel sera le sort d’un ménage dans lequel la femme


tend vers la vie supérieure, le paradis, et l’homme, vers
la basse matérialité, l’enfer ? Les disputes, le trouble,
les oppositions en résulteront. Pour que l’Amour,
la paix, l’harmonie règnent dans une famille, il faut
que l’homme et la femme aspirent à s’améliorer et re-
cherchent la pure élévation de leur vie. En vous parlant
d’hommes et de femmes, je sous-entends leur manifesta-
tion comme tels sur la Terre, car dans le ciel, il n’y a que
des âmes, et la femme s’appelle « vierge » et l’homme,
« ange ». Sur la Terre, l’être humain peut revêtir la forme

71
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

d’un homme ou d’une femme, mais dès qu’il retourne


au ciel, il n’existe plus que comme âme.

L’âme, qui est l’expression d’une idée de l’Amour di-


vin, se dénature pour prendre un corps de chair et se
manifester physiquement. L’être humain sur la Terre,
ayant oublié sa haute origine d’âme, son origine divine,
perd la juste compréhension de l’Amour de Dieu, ainsi
que le sens de son application dans la vie.
Il n’existe pas de force au monde qui puisse limiter
l’Amour ni le supplanter. Il est dit que « Dieu est Amour »
et qu’« Il est un feu ardent ». Celui qui essaie de limiter
l’Amour ou de l’ignorer comprend vite à quelle force il
s’en est pris. Qui n’a éprouvé la puissance de l’Amour et
pense pouvoir agir à son gré se rend bientôt compte, de-
vant l’inanité de ses efforts, qu’il n’y a pas de force plus
grande et plus efficace que l’Amour ! Superficiellement,
l’Amour semble de peu d’importance, mais si vous le
mettez en œuvre, vous verrez bientôt les miracles qu’il
peut accomplir.
L’Amour, qui possède la force de transformer le
monde, présente deux aspects : d’un côté, il paraît être
une chose secondaire et négligeable, mais de l’autre, on
s’aperçoit qu’il renferme des forces et des possibilités
infinies telles que le ciel même ne peut les contenir.
Quand on parle habituellement de l’amour, on pense
aux sentiments humains ordinaires. Quelqu’un raconte
qu’un jeune homme ou une jeune fille s’est évanoui

72
Le ciel intérieur de l’Amour

d’amour ! Si le fait s’est réellement produit, la cause ne


peut en être que la suivante : ou bien le jeune homme
ou la jeune fille a pénétré prématurément dans le pur
feu de l’Amour, qui a consumé immédiatement les an-
ciens liens de la vie transitoire, ou bien il ou elle est
tombé dans un brasier de bas sentiments et d’attirances
humaines, que les gens appellent « amour ». Sur la Terre
aussi, l’amour présente une double face ; l’être non
éveillé peut en découvrir le côté sombre et s’en effrayer,
mais celui qui est arrivé à la compréhension du véritable
et éternel Amour divin en voit la lumineuse splendeur
et il s’attache à elle.

Il n’est pas d’image plus belle, plus resplendissante


que la vision de l’Amour de Dieu ; c’est pour l’homme
un privilège que de pouvoir l’entrevoir. L’aspiration de
l’être qui est sorti du paradis et qui a traversé toutes
les cultures est d’apercevoir le visage de l’Amour, de
connaître Dieu ! C’est l’impulsion sacrée de tous les
êtres vivants sur la surface de la Terre, mais aussi de tous
ceux qui peuplent les innombrables planètes et mondes
de l’univers. Celui qui a vu un seul instant le visage lu-
mineux de Dieu, de l’Amour, peut affronter les diffi-
cultés et les épreuves avec joie, car il connaît le but de
l’existence et il sait pourquoi il vit. Il est prêt à supporter
même les souffrances de l’enfer.
Il suffit qu’un être élève sa pensée vers l’image lumi-
neuse de l’Amour pour chasser toute pensée obscure

73
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

de son intellect, pour disperser les nuages sombres de


sa conscience et pour recouvrer sa liberté. Ainsi donc,
en tant qu’élèves de la Vie Nouvelle, vous devez avoir
une idée claire, consciente de l’Amour de Dieu en tout
ce qui vit. Cherchez Dieu comme Amour, comme lu-
mière, bonté, Sagesse totales et n’éloignez jamais votre
conscience de sa présence. Soyez prêts à supporter pour
Lui toutes les épreuves et les souffrances sans vous trou-
bler. C’est pour Dieu seul que vous pouvez consentir à
tous les sacrifices dans votre vie. Tenez constamment
l’idée sacrée de Dieu dans votre intellect comme fonde-
ment de toute chose et n’ayez peur de rien.

Tous les humains, jeunes ou vieux, riches ou


pauvres, savants ou ignorants, cherchent dans leur âme
à connaître l’Amour divin. Tant qu’un être est jeune,
il porte encore en lui l’image claire de l’Amour. C’est
pour cela qu’il se sent fort, plein d’entrain et de dyna-
misme et il dit : « J’aime la vie, j’aime tout le monde et
j’ai l’impression d’avoir des ailes et de pouvoir survoler
la Terre ! » Mais le souvenir de l’image de l’Amour le
quittant peu à peu, il commence graduellement à vieillir
d’esprit, son sain raisonnement le quitte, et il voit ses
forces et sa santé décliner en même temps que l’équi-
libre se perdre entre ses pensées et ses sentiments.
On prétend que les personnes âgées ne pensent qu’à
la mort. Non ! Mais elles se remémorent l’image du lu-
mineux amour qu’elles ont perdu. Elles disent : « Quand

74
Le ciel intérieur de l’Amour

j’étais jeune, j’ai rencontré une jeune fille qui m’a re-
gardé de telle façon que je ne puis aujourd’hui encore
oublier son regard. C’est cette image que je cherche ! »
Parce qu’ils ne comprennent pas le sens de la vie, les
gens qualifient d’insensée, de sottise, la recherche du
pur Amour. D’après moi, le moment le plus sublime
pour l’âme humaine est celui où elle rencontre l’Amour
divin, où elle entrevoit son visage. À ce moment même,
si l’être est malade, il guérit ; s’il est vieux, il rajeunit, il
accède à la Vie Nouvelle.

L’homme ne vit véritablement que lorsqu’il aime.


Cesse-t-il d’aimer, il perd la plénitude de la vie. Une exis-
tence sans Amour, c’est l’esclavage, la limitation, c’est la
nuit et c’est la mort. Aspirez à l’Amour pour ressusciter,
pour vous libérer, pour découvrir la vraie vie éternelle.
Sachant cela, ne trouvez-vous pas qu’il est passionnant,
qu’il est indispensable de vous efforcer d’appliquer la
puissance de l’Amour à tous les instants de votre vie ?
Comme élèves de la Vie Nouvelle, vous devez travail-
ler à vous libérer de toute bassesse et à comprendre l’im-
mense Amour divin. De cela dépend votre avenir. Les
obstacles et les souffrances que rencontrent les humains
sont la conséquence de l’incompréhension du véritable
Amour.
Certains aiment à citer ce que le Christ a dit de
l’Amour. Il en a beaucoup parlé, mais l’idée fondamen-
tale de son enseignement est la suivante : « Comme le

75
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. » Le Christ a vu


le visage lumineux de Dieu et a gardé cette image en lui.
C’est pour elle qu’il fut crucifié sans faiblir. Il était prêt
à tout sacrifier pour l’Amour de Dieu. C’est en cela que
résident la force et la grandeur du caractère du Christ.
Les souffrances pour une idée sacrée sont raison-
nables, mais pour des choses passagères et changeantes,
elles ne sont pas justifiées. Souffrir pour ce qui est su-
blime, éternel, cela signifie donner un sens à la vie.
Grande et glorieuse est la souffrance pour le pouvoir de
la Vérité et de l’Amour ! Pourquoi ? Parce que l’Amour
divin élève, purifie l’homme et lui apporte la paix
intérieure.
L’Amour redresse aussi le mal. Tous les pécheurs
que l’Amour rencontre sur son chemin, il les prend
dans son sac, les met au feu et les fait fondre. Quand
ils sortent de la chaudière, ils sont purifiés et lumineux,
libérés jusqu’au souvenir du mal et du crime. Celui qui
est saisi par l’Amour comprend la signification des souf-
frances et des épreuves. Le Christ a dit à ses disciples :
« Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais votre désolation
se transformera en joie. » Quand ceci arrivera-t-il ? Quand
vous découvrirez le visage lumineux de l’Amour.
Aspirez donc à la connaissance du véritable Amour.
Celui qui le comprend peut organiser justement sa vie,
coordonner ses pensées et ses sentiments. Avant d’y par-
venir, l’homme passe par la vie du juste et par celle du
pécheur. Tant qu’il est sur la Terre, il faute et se corrige,

76
Le ciel intérieur de l’Amour

il tombe et se relève jusqu’à ce qu’il apprenne à éprou-


ver et à harmoniser ses forces et à progresser. D’un tel
homme on dit qu’il a une juste relation avec la Cause
primordiale de la vie, avec l’Amour.
Un frisson sacré accompagne l’approche d’un amour
véritable. Deux êtres ne s’aiment vraiment que lorsqu’il
existe entre eux des attirances sacrées ; sinon, ils ne
connaissent pas encore l’Amour.

L’Amour meut le monde. C’est la force motrice dans


la vie et dans le cosmos. Il ne supporte aucune limita-
tion, aucun obstacle.

Voulez-vous mener une existence harmonieuse ?


Donnez alors pleine liberté à l’Amour de Dieu en
vous. Les gens craignent les bouleversements causés par
l’Amour. C’est pourquoi ils le freinent et le restreignent.
Mais le véritable Amour ne produit pas de catastrophes,
car c’est un facteur d’équilibre raisonnable.
Celui qui vous aime a le désir de vous élever, de vous
améliorer. Nous disons que Dieu aime les hommes,
parce qu’avec son Amour, Il concourt à leur perfection-
nement. Et par la suite, tous ceux qui travaillent à l’éléva-
tion des humains dans les plans intellectuel et spirituel
sont des serviteurs de l’Amour divin, qui œuvre sans
cesse dans tout l’univers. Si vous ne le découvrez pas sur
la Terre, vous le trouverez encore moins au ciel, parce

77
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

que sa connaissance et son acquisition constituent un


processus intérieur, un travail individuel.

Quelqu’un dit : « Mon cœur brûle d’amour ! »


Il n’est pas mauvais que le cœur brûle, mais de quel
amour ? L’important est de savoir comment les êtres
pensent et sentent. La pensée juste est celle qui apporte
la lumière à l’intellect ; les sentiments justes engendrent
la chaleur et la douceur dans le cœur ; et les actions cor-
rectes, accomplies avec Amour donnent force et santé
au corps.
L’homme ne peut se développer sans lumière, sans
chaleur, sans force. Ce sont trois éléments importants,
indispensables à la vie des humains. Cela signifie que
l’homme doit acquérir l’Amour, la Sagesse et la Vérité.
Avec ces vertus, il arrive à comprendre le sens de la vie
et à travailler consciemment sur lui et aussi pour ses
proches.

Je vous souhaite de faire jaillir le feu sacré en vous et


d’entrevoir le visage lumineux de l’Amour ; ainsi, vous
connaîtrez le Divin et ses merveilleuses manifestations.
Certains disent qu’ils craignent Dieu et son courroux !
Mais Il n’est mécontent que lorsque les êtres manquent
d’Amour entre eux ; s’ils s’aiment, Il pardonne leurs
erreurs et Il les efface.
Dans une ville des États-Unis d’Amérique, un jeune
homme et une jeune fille s’aimaient et voulaient se

78
Le ciel intérieur de l’Amour

marier, mais le père de la jeune fille refusait son consen-


tement en raison de la pauvreté du jeune homme. Les
deux jeunes gens décidèrent alors de s’enfuir, de se
marier au loin et de revenir ensuite. Ils partirent donc,
poursuivis par le père, qui ne réussit pas à les retrouver.
Quelques jours après leur mariage, ils revinrent et ils
furent reçus à bras ouverts. Pourquoi ? Parce que le père
avait vu sur leurs visages le reflet de la pure image de
l’Amour, qui protège tout être qui se donne à lui.

En parlant de l’Amour divin, de sa force, de ses possi-


bilités, certains regrettent de ne pas l’avoir connu dans
leur jeunesse et d’être ainsi en retard dans leur déve-
loppement. Mais ils se trompent ! Personne n’est en
retard et le Divin vient en son temps. Si vous pensez
que vous êtes trop vieux, vous vous trompez aussi. Ce
n’est pas parce que la Terre a tourné 60, 70 ou 80 fois
autour du Soleil pendant votre vie que vous êtes vieux !
Confrontez votre âge à celui du Soleil et vous verrez que
vous êtes encore des petits enfants.
La notion ordinaire de la vieillesse révèle une incom-
préhension de la vie ou, mieux encore, une méconnais-
sance des biens que Dieu nous dispense. La cause du
vieillissement prématuré de l’homme, c’est son mécon-
tentement. Pourquoi est-il mécontent ? Certains veulent
être riches, d’autres aspirent au savoir, d’autres encore
à la bonté, etc. Dieu est tout prêt à satisfaire les besoins
des humains, mais Il exige d’eux un travail conscient sur

79
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

eux-mêmes. Il veut qu’ils apprennent à s’analyser, à se


connaître, à se comprendre. Les hommes découvriront
alors qu’en eux vivent plusieurs êtres dont les intérêts
sont parfois conformes, mais d’autres fois, contradic-
toires. Pour soumettre ces différents êtres, l’homme
doit mettre en avant le Divin qui est en lui. Cela veut
dire que l’homme doit accorder ses pensées, sentiments
et actions et harmoniser sa vie intérieure. S’il ne le fait
pas, son mécontentement persistera.

La pensée fondamentale à retenir de cette leçon est la


suivante : exercez-vous à conserver dans votre intellect
l’idée de l’image lumineuse de l’Amour. Où que vous al-
liez, quoi que vous fassiez, pensez avec reconnaissance à
l’Amour divin, à sa silencieuse mais puissante présence
intérieure qui vous guide en tout et toujours et par la-
quelle votre vie acquerra un sens nouveau.

« Crains Dieu et garde ses commandements. » « Crains


Dieu ! » telle était la compréhension des anciens pro-
phètes. Mais qu’est-ce que la peur et que démontre‑t‑elle ?
Elle prouve que l’homme manque de certaines connais-
sances ; tant qu’il ne connaît pas quelque chose, il
éprouve de la crainte. Même s’il accomplit la volonté de
Dieu, l’être humain recèle dans son âme une certaine
anxiété due à ce qu’il ignore quelque chose… Quelle

80
Le ciel intérieur de l’Amour

est la cause de la peur ? C’est l’amour extérieur, l’abon-


dance ; quand un homme est démuni de tout, il n’a pas
peur.
Le prophète dit : « Crains Dieu. » Je traduis ses paroles
par : Aime Dieu ! Cela signifie : aime Celui par lequel
la vie se manifeste.

La vie émane de deux sources : de l’amour extérieur


et intérieur. Nombreux sont ceux qui désirent acquérir
l’Amour intérieur, mais ils parlent d’une chose qu’ils
ne comprennent pas parce qu’en évoquant l’amour
intérieur, ils sous-entendent inconsciemment l’amour
extérieur.
L’Amour intérieur, vous allez dorénavant l’étudier ;
il a ses lois, ses méthodes, que vous devrez apprendre
et qui sont complètement différentes de celles que vous
avez appliquées jusqu’à maintenant dans votre vie.
L’Amour intérieur introduit l’homme dans un monde
supérieur et lui montre que tout ce qui survient dans
le monde est pour le bien de ceux qui aiment Dieu.
N’étant pas habitué à ces grandes lois, à ces méthodes
que le monde suprême utilise, l’homme doit s’attendre
à se trouver devant des contradictions déconcertantes.

Et maintenant, bien que mon désir soit grand de


vous aider à comprendre, je me trouve dans l’impossibi-
lité de le faire, parce que, devant vous, une barrière est
dressée qui vous empêche de voir et de comprendre les

81
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

choses du monde supérieur. Autant que vous aimiez,


par exemple, un chat, un cheval ou un chien, il ne pour-
ra jamais vous comprendre, parce qu’entre vous et lui
existe une barrière qui vous sépare. Il en est de même
entre les âmes des humains, ce qui les empêche de fu-
sionner en un tout.
Quand l’homme cessera-t-il de craindre Dieu ?
Quand il se libèrera de la peur, de son état animal.
Se libérer de l’état animal, cela signifie ne pas servir
l’amour extérieur et être devenu apte à servir l’Amour
intérieur. L’animalité n’est rien d’autre que l’expression
de l’amour, de l’amour extérieur. Une bête ne se doute
même pas qu’il puisse exister un Amour intérieur et
c’est pour cela que le développement des animaux s’est
trouvé arrêté.
Quand nous disons qu’un être ne se développe pas,
nous entendons que cet être sert uniquement l’amour
extérieur. Malgré cela, les humains recherchent des
choses qui ne peuvent en rien les aider à évoluer. Ils as-
pirent aux richesses, à la gloire, aux honneurs. Mais que
leur apportera la richesse ? Ils mangeront davantage, ils
s’habilleront luxueusement, ils se promèneront dans de
belles voitures, mais en quoi cela contribuera-t-il à leur
élévation intérieure ? Vous dites que vous allez au moins
vivre plus richement ? Oui, mais le moment viendra vite
où ce qui vous tente maintenant ne vous intéressera
plus ; vous vous trouverez dans l’état d’un homme riche

82
Le ciel intérieur de l’Amour

qui a les meilleurs mets à sa disposition mais n’a plus de


dents ou a l’estomac déficient.
Il ne suffit donc pas d’avoir le désir de se nourrir,
mais pour progresser, il faut savoir quelle nourriture
employer. Évitez la nourriture uniforme. Bien des livres
ont été écrits sur ce sujet, beaucoup de conseils ont
été donnés, mais les gens en sont saturés. Ils lisent des
journaux, des romans, des ouvrages scientifiques, phi-
losophiques, etc., à tel point qu’ils n’ont plus le désir
de lire parce qu’ils n’ont pas trouvé ce qu’ils cherchent
inconsciemment.
En étudiant la vie de nos contemporains, nous consta-
tons qu’ils sont lassés non seulement des livres, mais
aussi de l’amour, dont on parle beaucoup, mais qu’on
applique très peu.

Vous entendez fréquemment quelqu’un dire qu’un


tel ne l’aime pas, que tel autre fait preuve d’indifférence
à son égard. Ce sont là des contradictions que l’homme
doit supporter sans se troubler ; s’il en est perturbé, cela
veut dire qu’il ne comprend pas la vie, qu’il en mécon-
naît la valeur. À quoi s’intéressent ces gens ? À acquérir
des connaissances nouvelles. Ils étudient une, deux, dix
années, puis de nouveau l’ennui les gagne parce qu’entre
toutes ces connaissances acquises, il n’y a aucun lien.
Les hommes actuels ont besoin de connaissances
propres à leur permettre d’accéder à la Nouvelle Vie. Ces
connaissances s’acquièrent progressivement, comme

83
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

peu à peu croît, se développe et étudie un enfant. Dans


le passé, cet enfant a pu être un grand philosophe ou un
savant éminent ayant écrit des ouvrages remarquables,
mais aujourd’hui, sa mère l’emmaillote, le soigne et le
fait obéir.
Actuellement, même les plus grands philosophes
sont loin de tout connaître. Celui qui comprend la vie
voit qu’il doit franchir un nouveau palier, entrer dans
une nouvelle phase, c’est‑à‑dire faire table rase du passé
et cesser de penser que son savoir est suffisant. C’est
précisément pour cela que le Christ a dit : « Si vous ne de-
venez comme des petits enfants, vous ne pouvez pas entrer dans
le royaume de Dieu. » Cela ne signifie naturellement pas
que l’homme doive se transformer en un enfant pleur-
nicheur et mécontent de la vie, mais qu’il doive se sou-
mettre aux grandes lois divines et laisser à la suprême
Mère le soin de l’éclairer et de le guider. Il doit accepter
toutes ses décisions et en être satisfait. Les enfants, dans
leur incompréhension de la vie, pleurent, se froissent et
pensent que personne ne les comprend. Mais lorsque la
mère se conduit comme ils le désirent, ils se réjouissent
et sourient. L’enfant souhaite que sa mère comble ses
désirs, mais lui-même comment se conduit-il envers
elle ?
Lorsque quelqu’un est mécontent de sa vie, lorsqu’il
se fâche, s’irrite et pense qu’il est incompris de tous, il
est semblable à un enfant encore inconsidéré. Chaque
être humain a le désir d’être compris, mais en réalité, il

84
Le ciel intérieur de l’Amour

reste seul et incompris. Il cherche vainement quelqu’un


qui puisse ordonner sa vie et ne le trouvant pas, il dé-
clare que le monde est mal fait. Pourtant, le monde est
bien organisé, mais c’est à l’homme de le comprendre.
Voilà, par exemple, l’hiver avec sa froidure : un être hu-
main réagit en allumant du feu pour se chauffer, mais
un chien, si froid qu’il puisse avoir, ne peut pas allu-
mer un feu. Tout dépend de la compréhension et de
l’adresse de l’homme.

En dépit de tout le savoir des humains, ils réclament


toujours qu’on leur dise quelque chose de nouveau ;
c’est que tout en sachant beaucoup de choses, ils n’ont
pas analysé, adopté et appliqué leurs connaissances.
Vous dites que la répétition est la mère du savoir ? C’est
en partie vrai, mais pas absolument. Vous étudiez, par
exemple, quelque texte qui, au début, vous intéresse et
vous satisfait pleinement, mais il arrive un moment où
à force de le répéter, votre intérêt s’émousse et disparaît.
Et cela se produit même avec les plus belles poésies, pen-
sées, les plus beaux sentiments ; c’est qu’il leur manque
toujours un élément.

Aime Dieu ! Comment allez-vous aimer Dieu ? De


l’extérieur ou de l’intérieur ? Tant que l’homme était au
paradis, il voyait Dieu de l’extérieur, mais dès qu’il en
fut chassé, ne voyant plus le Divin, il commença à prier.
Depuis cela, les humains cherchent le Seigneur sans

85
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

pouvoir Le trouver parce qu’Il S’est caché quelque part


en l’être humain et qu’Il Se tait. Il en résulte pour les
hommes l’incroyance et la négation de Dieu, bien qu’ils
se rendent compte qu’ils ne peuvent vivre sans Lui.
Par quels moyens pouvez-vous trouver Dieu ? Le
seul chemin qui peut vous y amener est l’Amour.
Uniquement celui qui aime peut trouver Dieu, lequel
Se cache dès qu’on cesse de L’aimer. Là où le mensonge
règne, Dieu est absent. Tant que la vérité ne triomphera
pas sur la Terre, Dieu demeurera invisible aux humains.
Le mensonge est la cause des déceptions. L’homme
doit être honnête ; s’il veut obtenir quelque chose, il doit
en exposer sincèrement les motifs et les gens le compren-
dront. Mais c’est à lui-même d’expliquer ses besoins, il
ne doit pas attendre que les autres les comprennent et le
satisfassent sans un effort de sa part. Personne ne peut
comprendre un être comme lui-même se comprend.

Les humains d’aujourd’hui ont besoin de quelque


chose de nouveau après lequel ils aspirent précisément.
D’où viendra ce nouveau ? Il viendra de Dieu. Les
Écritures disent : « Nous vivons et nous nous mouvons en
Dieu. » En conséquence, nous pouvons tout obtenir di-
rectement de Lui.

« Pouvons-nous aller au ciel ? » Bien sûr, vous le pou-


vez. Quand on vous annonce que vous irez en enfer,
vous le croyez, mais quand on vous dit que vous irez

86
Le ciel intérieur de l’Amour

au paradis, vous êtes incrédules ! Que représentent


l’enfer et le paradis ? Ce sont des états de conscience
par lesquels on passe. Dès que vous éteignez la lumière
de votre conscience, vous êtes déjà en enfer, mais que
cette lumière se rallume, vous êtes au paradis. Lorsque
l’homme parvient à maintenir sa conscience éclairée, il
se trouve dans le droit chemin. Quand il arrive à aimer
d’une manière constante, il est entré dans le chemin de
l’Amour. Tant que les êtres désirent être aimés, ils ont
compris la moitié de la vie, mais ils doivent en venir à la
situation de désirer qu’eux-mêmes aiment. Cela signifie
être satisfait de toutes les conditions de la vie et entre-
prendre une véritable auto-éducation.

De nos jours, on parle beaucoup d’éducation. Mais


il s’agit de ne pas s’en tenir à l’ancienne conception.
Comment allez-vous persuader un bandit de ne pas
commettre de crimes ? Comment pouvez-vous incul-
quer des manières correctes et bonnes à un enfant rude
et grossier ? Ce que vous lui aurez appris aujourd’hui,
il l’aura oublié demain. Ce genre d’éducation n’est rien
d’autre que du dressage. Ce que les mères apprennent
à leurs enfants reste souvent sans effet parce que la ma-
nière dont elles les éduquent ne laisse pas de traces pro-
fondes dans leur conscience. La mère doit apprendre
à l’enfant à aimer Dieu. Dès ce moment, il s’éduquera
de lui-même. Mais que fait la mère aujourd’hui ? Elle
se met à la place de Dieu et dit à son enfant : « Tu dois

87
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

m’aimer parce que je t’ai mis au monde, je t’ai nourri


et élevé. » Mais quand cet enfant sera devenu adulte,
il rencontrera une belle jeune fille en qui il verra une
autre mère. La vraie mère en souffrira et la conscience
de son fils se partagera ; dans cet état, la plénitude de
la vie est perturbée. La mère dit : « Mon fils ne m’aime
plus autant ! » Pourquoi cela ? Parce qu’il a trouvé une
seconde mère.
Lorsque l’homme cesse d’aimer quelqu’un, son
amour se dirige vers quelqu’un d’autre. Ce qu’il donne
à l’un, l’autre en est frustré. L’être humain ne peut pas
donner à tous en même temps. La question de l’échange
se résout entre deux êtres : l’un donne, l’autre reçoit.

Le Christ a dit : « Si tu ne renonces pas à ton père, à ta


mère, à tes amis et aussi à toi-même, tu ne peux pas être un
bon disciple du Nouvel Enseignement. » Ces paroles ont été
interprétées à toutes les époques, mais n’ont pas été vé-
ritablement comprises jusqu’à maintenant. Qu’a donc
voulu dire le Christ par le renoncement qu’il a deman-
dé ? Il ne suffit pas que le disciple renonce à ses proches,
mais aussi à lui-même, à sa propre vie. À quelle vie doit-
il renoncer ? À la vie provisoire, pleine d’erreurs et d’il-
lusions, à la vieille vie, celle de donner et de recevoir.
Tant que les humains s’en tiendront à cette conception,
ils ne pourront corriger leur existence et accéder à la
Nouvelle Vie, s’interdisant par cela même de décou-
vrir le juste chemin menant à l’acquisition des grands

88
Le ciel intérieur de l’Amour

biens de la vie. Pour obtenir ces grands biens, l’homme


doit parvenir au renoncement de lui-même, à s’oublier
lui-même.
Ainsi, cherchez la Nouvelle Vie et pour cela, vous de-
vez trouver en chaque être un bon trait pour lequel vous
l’aimerez. Celui qui est intelligent doit aimer tous les
humains sans qu’ils s’en doutent ; il les aimera sans leur
adresser de douces paroles qui ne sont que l’expression
de l’amour extérieur. Comment alors allez-vous concré-
tiser votre amour envers une personne ? Quand sa si-
tuation le demandera, vous l’aiderez sans même lui dire
un mot, sans lui montrer que vous l’aimez ; c’est en cela
que consiste le nouveau dans le monde.
Comment voulez-vous contraindre un être à vous
parler avec douceur s’il n’a pas d’amour envers vous ?
Comment obligerez-vous quelqu’un à vous regarder
avec tendresse s’il ne vous aime pas ? Les choses doivent
se présenter telles qu’elles sont en réalité.

La Nouvelle Vie dont nous parlons est la vie de la plé-


nitude intérieure. Il est facile d’en parler, mais difficile
de la vivre. Nombreux sont ceux qui ont essayé, mais
qui se sont découragés, disant : « La prochaine fois que
nous viendrons sur terre, nous mettrons la Nouvelle Vie
en pratique ! » Oui, mais si vous n’y réussissez pas, vous
la remettrez à la troisième, à la quatrième existence, etc.
En ajournant, en reportant les choses, on n’arrive à rien.
Et comme conséquence de ces ajournements successifs,

89
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’homme fait naître en lui un mécontentement nuisible


qui l’empêche d’accéder à la Nouvelle Vie tant qu’il
n’en est pas libéré. Par les mots « Nouvelle Vie », nous
entendons la plénitude, l’essence de la vie. Nous disons
que l’homme doit y entrer, mais on peut dire aussi :
« Que la Nouvelle Vie pénètre en l’homme ! » Lequel de
ces deux processus est préférable ?
Quelle est la caractéristique de la Nouvelle Vie ?
Elle apporte la liberté, elle libère l’homme de tous les
liens, de toutes les illusions. Pour parvenir à la liberté
entière, il doit s’affranchir de toutes les conditions dans
lesquelles il a vécu jusqu’à présent. Tant qu’il critique,
qu’il trouve la vie injuste et contradictoire, il n’est pas
dans la Nouvelle Vie. Celui qui la recherche, qui as-
pire au Divin doit aimer tous les êtres sans les juger. Le
Christ dit : « Le Père ne juge personne. Il a donné au Fils la
liberté de juger. »
Les hommes parlent de leur Père, mais ils oublient
tous d’avoir un vrai rapport filial avec Lui. Ils disent
encore qu’ils sont Fils de Dieu, mais si cela était vrai,
leur vie se déroulerait correctement et justement. En
réalité, les humains ne sont pas arrivés à admettre dans
leur conscience Dieu comme leur Père. En observant
leur vie, celle des familles, des sociétés, on constate des
contradictions qui prouvent qu’ils sont encore loin
d’être des Fils de Dieu ! Les authentiques relations
filiales ne comportent aucune contradiction entre le
père et le fils. C’est là une vraie compréhension de la

90
Le ciel intérieur de l’Amour

vie, mais là où de tels rapports n’existent pas, c’est le


mal qui en résulte.

Celui qui désire entrer dans le juste chemin de l’exis-


tence doit vivre d’après l’Amour, ce qui veut dire aimer
tous les êtres sans contrainte. S’il y a contrainte, vous
êtes dans l’amour extérieur, c’est‑à‑dire dans cet amour
qui s’accompagne d’inquiétudes, de déceptions, de
souffrances. Les inquiétudes ne sont pas mauvaises, à
condition de les accepter avec calme ; elles constituent
alors une source de richesse. Vous dites que pour ban-
nir l’inquiétude, l’homme ne doit pas avoir de désirs,
mais la question n’est pas là. C’est un art que d’abo-
lir les désirs, mais comment y parvenir ? Les Hindous
disent que l’homme doit tuer tout désir en lui. Non !
On ne doit pas tuer les désirs en soi, et le malheur des
humains n’est pas dû aux désirs qui leur sont propres,
mais au fait qu’ils adoptent aussi ceux d’autrui. Observez
donc la règle de ne pas nourrir des désirs qui vous sont
étrangers ; dans une certaine mesure, votre vie en sera
améliorée.
Bien des gens aspirent à avoir des connaissances, ils
veulent passer pour des érudits. D’autres s’imaginent
qu’ils ont été dans le passé des prophètes renommés :
Daniel, Ésaïe, Ézéchiel, etc. Si cela était vrai, qu’est
donc devenue leur connaissance ? La question n’est pas
d’être savant comme tel ou tel prophète. L’essentiel est

91
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

d’appliquer la connaissance que l’on possède pour le


bien de l’humanité.
Vous rencontrez un juge, personnage érudit,
connaissant plusieurs langues ; mais voilà qu’au cours
d’un procès, il condamne un homme à la peine de
mort. Cet homme, il est vrai, s’est rendu coupable d’un
crime, mais la peine de mort est-elle la seule manière
de l’amener à se corriger ? Si c’est pour condamner un
homme à mort, mieux vaut que vous soyez ignorants.
Alors, devons-nous renoncer à être avocat ou juge ? Si
vous êtes dans le droit chemin, si vous vivez selon les lois
du nouveau, renoncez, en effet, aux vieilles fonctions.
Jusque-là, cependant, ne vous hâtez pas de quitter
prématurément votre travail et ne pensez pas à ce qui
vous trouble. « Mais que devons-nous faire alors ? » Vous
devez étudier, comprendre et appliquer ce que vous
savez déjà. C’est cela la connaissance intérieure, et pour
arriver à cette connaissance, ne vous laissez troubler par
rien. Ayez la bonne volonté de pardonner. Quoi que
l’on puisse vous dire, que cela ne vous affecte pas.
Ne vous en tenez pas à la loi, mais à l’Amour, qu’il
soit la mesure de votre vie. Si vous vous laissez perturber
par les autres, si vous vous froissez de leurs propos ou
de leurs actes, vous ne trouverez jamais le droit chemin ;
vous errerez par-ci par-là, mais vous ne trouverez pas ce
que vous cherchez. Jusqu’à ce que vous découvriez le
juste chemin, vous allez vous dédoubler ; c’est néces-
saire parce que seul celui qui se dédouble peut renoncer

92
Le ciel intérieur de l’Amour

à lui-même, c’est‑à‑dire rejeter l’ancienne vie et adopter


le nouveau. Il peut alors étudier les nouvelles méthodes
qui lui permettront d’avancer sur le juste chemin.
En quoi consiste le nouveau ? Il diffère de l’ancien
par la manière de donner ; dans la vieille vie, l’homme
donne et attend quelque chose en retour ; dans la
Nouvelle Vie, il donne sans rien attendre. Pour que la
Nouvelle Vie vienne, l’ancienne doit disparaître. Vous
dites que le Christ jugera les hommes ? Oui, il les juge-
ra, et tant qu’il les condamnera, ils ne deviendront pas
des hommes véritables ; celui qui veut le devenir doit se
confier aux mains du Christ. La Nouvelle Vie veut des
êtres libres : libres de cœur, de l’intellect, de la volonté.
Celui qui a chargé son cœur et son intellect d’un lourd
fardeau doit s’en libérer.
Il y a dans le monde beaucoup d’ouvriers qui
cherchent à travailler ; ils demandent à transporter un
fardeau d’un endroit à un autre pour recevoir un sa-
laire. Remettez-leur votre charge et vous serez libres.
« Alors, il ne faut pas travailler ? » dites-vous. Les êtres
libres d’intellect et de cœur vont travailler d’une ma-
nière nouvelle : à corriger leur vie, à acquérir des biens
suprêmes.
Quoi que vous fassiez, la chose importante pour vous,
c’est d’aimer Dieu. Si vous commencez à demander com-
ment aimer ou si vous aimez sans ardeur, vous échoue-
rez à l’examen. Aimez ! Rien de plus. Dans l’Amour,
le mal est absent, car il en libère l’homme. L’Amour

93
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

réunit et unifie tous les êtres. C’est là une des qualités


de la Nouvelle Vie.

Aime Dieu ! Apprends aussi à ton enfant à L’aimer.


C’est ce qu’exige la Nouvelle Vie, laquelle permet à
l’homme de revenir à sa source première. Autrefois, il
était au paradis, il a désiré aller dans le vaste monde
pour en savoir davantage. C’est la cause de sa faute, et
il s’est vu nu. C’est quand il s’est séparé de Dieu qu’il
a compris ce qu’était la nudité. Celui qui n’aime pas se
dénude. Une interdiction était faite à Adam : celle de
manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien
et du mal. Ayant transgressé cet ordre, il a dû sortir du
paradis pour ne pas en troubler l’harmonie et l’équi-
libre. C’est une grande science que de savoir comment
utiliser le bien et le mal ; celui qui l’ignore échouera
inévitablement.
Un pacha turc avait décidé de se marier avec une
bonne et belle jeune fille. Suivant la coutume d’alors,
c’étaient ses proches qui devaient la choisir, ce qu’ils
firent d’après leurs goûts et leurs principes. Après le
mariage, la jeune épousée retira son voile et se mon-
tra à son mari, et pour respecter la loi de cette époque,
elle lui demanda : « Devant qui devrai-je me dévoiler ? »
Le mari répondit : « Dévoile-toi devant qui tu voudras,
mais pas devant moi. » Pourquoi lui fit-il cette réponse ?
Parce qu’il avait constaté qu’elle était très laide !

94
Le ciel intérieur de l’Amour

Aime Dieu ! Aime-Le en l’homme ! Votre désir est


de rester auprès de celui que vous aimez et si vous ne
le pouvez pas, vous souffrez. C’est là une expression de
l’amour extérieur. Peu nombreux sont ceux qui com-
prennent cela et qui appliquent l’Amour dans leur vie.
Quand l’époux aime sa femme, il lui donne pleine li-
berté et l’épouse aimante agit de même. Tant que vous
ne donnez pas entière liberté à un être pour que Dieu
puisse S’exprimer en lui comme Il l’entend, c’est que
vous n’aimez pas cet être. Si vous lui imposez des règles :
comment il doit vivre, aimer, ce qu’il doit faire, qui il
doit regarder, vous êtes dans l’amour humain. Laissez
donc Dieu Se manifester librement en l’homme. Il se
peut alors que certaines choses ne vous plaisent pas,
mais c’est sans importance, car vous les jugez d’après
votre entendement. Laissez Dieu S’exprimer librement
en vous et en vos proches. C’est cela la liberté.
« Comment devons-nous aimer ? » Cela ne vous re-
garde pas. L’Amour ne vous appartient pas. Dieu est
Amour et non l’homme. Vous devez comprendre jus-
tement la vie et vous confier à Dieu pour qu’Il tra-
vaille en vous comme Il le veut. Les difficultés et les
souffrances que les humains éprouvent sont dues au
fait qu’ils veulent se substituer à Dieu et s’affranchir de
son influence. Comment le pourraient-ils ? Quoi qu’ils
fassent, ils ne peuvent se libérer de l’Amour de Dieu,
qui ne tolère aucune loi. Dès que vous vous approcherez
de cet Amour, vous serez pénétrés d’un sentiment sacré,

95
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

et vous reconnaîtrez que tout ce qu’Il fait est juste et


bon. Vous considèrerez comme un suprême mystère les
agissements de l’Amour.

Ainsi, le nouveau dans la vie est d’aimer Dieu. Et


cet Amour, précisément, introduira en vous la joie, l’al-
légresse, la lumière. Il vous unira au monde invisible
et vous sortira de l’enfer dans lequel vous languissez.
Quelqu’un dira que cet enseignement ne lui plaît pas.
Cela est une autre question, l’essentiel est de dire la vé-
rité. L’important est que l’homme trouve l’Amour, le
chemin vers Dieu. Sans cet Amour, il ne peut rien faire.
Lorsque l’Amour vous habitera, c’est lui-même qui vous
apprendra comment aimer ; il vous dira qu’il faut ai-
mer chaque être en tant qu’âme. Tant que vous ferez
des différences dans votre amour : aimer l’un davan-
tage, l’autre moins, vous resterez dans l’amour humain,
l’amour extérieur.

Les gens s’insurgent souvent contre ce qu’ils consi-


dèrent comme des injustices : des chrétiens démunis,
alors que des matérialistes sont comblés. Ces êtres
peuvent être comparés aux personnages que nous pré-
sente la parabole du fils prodigue, dans laquelle le Christ
présente d’un côté l’humilité et de l’autre le méconten-
tement. Le plus jeune fils, revenant chez son père après
avoir mangé, bu et dilapidé tout le bien qui lui avait été
remis et lui disant : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et

96
Le ciel intérieur de l’Amour

contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi
comme l’un de tes mercenaires. » Mais le père se réjouit du
retour de son fils et fait tuer le veau le plus gras. En re-
venant des champs, le fils aîné fut mécontent de voir le
festin organisé pour fêter le retour de son frère et il dit :
« Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais
transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est
arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est
pour lui que tu as tué le veau gras ! - Mon enfant, lui dit le
père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ; mais
il fallait bien s’égayer et se réjouir parce que ton frère que voici
était mort et qu’il est revenu à la vie. » Je vous dis mainte-
nant : ne vous troublez pas quand vous voyez que Dieu
manifeste sa miséricorde envers certains humains.

Aime Dieu ! C’est là le secret de la Nouvelle Vie.


Apprenez à aimer. Jeunes et vieux, mariés et célibataires,
tous, vous devez aimer. Donnez-vous la liberté les uns
aux autres. Ne vous dressez pas d’obstacles. Seul l’Esprit
est à même de détruire les entraves, de supprimer les
restrictions que les êtres se sont réciproquement créées.
Il est dit dans les Écritures : « J’enverrai mon Esprit. » Et
le Christ dit : « Moi et mon Père viendrons, nous demeu-
rerons en vous et je me révèlerai à vous. Moi et mon Père,
nous sommes un. » Dans la révélation du Fils réside la
Nouvelle Vie. Ouvrez vos cœurs et vos âmes pour que
le Christ vienne faire sa demeure en vous et qu’il vous

97
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

révèle comment vous devez aimer. Si le Père et le Fils


ne viennent pas en vous, vous resterez avec vos vieilles
compréhensions, mais s’ils vous habitent, votre fardeau
sera déposé et vous serez soulagés. Aimez Dieu pour
qu’Il S’établisse en vous avec le Christ. En vivant dans
l’Amour, vous serez aussi bien accueillis par le monde
invisible. Ici, vous pouvez demeurer l’un près de l’autre,
comme l’étaient le riche et le pauvre Lazare, mais dans
le monde invisible, ils étaient éloignés, car ils représen-
taient deux états différents, des états déterminés par la
place que chacun occupait.

Aimez-vous sans vous critiquer, sans vous juger.


Aimez Dieu, soyez satisfaits de tout ce qui vous est don-
né. Aimez Dieu en tous les humains. C’est dans l’Amour
que se trouve la solution de tous les problèmes. Dans
l’Amour de la Nouvelle Vie, dans le ciel n’existe aucun
outrage, aucune insulte. Entrez dans la Nouvelle Vie, où
les êtres sont dans le contentement, la joie et l’allégresse.

98
L’HEURE EST À L’AMOUR

N
os contemporains cherchent à devenir grands
en dehors de la vie. Ils pensent que tout se
trouve dans la croissance, dans la richesse et
une grandeur extérieures. En réalité, la grandeur d’un
homme dépend de sa vie intérieure. La grandeur de la
vie provient de la source la plus puissante, de la fontaine
la plus abondante, de la force la plus sublime qui em-
plissent la création. Tout homme, qu’il soit simple ou
instruit, sait et comprend quel principe exaltant, quelle
impulsion irrésistible se trouvent dans la vie. Cette im-
pulsion porte des noms différents. Certains l’appellent
« Amour », sans pourtant savoir ce qu’est l’Amour.
L’Amour ne sera jamais compris à fond, même dans
l’éternité des temps. C’est en cela que consiste la beauté
de la vie. Et tout homme qui a essayé d’expliquer, de dé-
crire, de définir l’Amour à sa façon s’est trouvé englouti

99 Retour au sommaire
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

dans les abîmes des eaux. Celui qui a essayé de définir


l’Amour est semblable à un homme qui cherche à por-
ter la Terre sur son dos. Autant il est impossible à un
homme de porter la Terre sur son dos, autant il est im-
possible de comprendre l’Amour. Quelqu’un vous dira
qu’il sait ce qu’est l’Amour. D’autres prétendent savoir
ce que sont la Sagesse et la Vérité. Ce que les hommes
savent de l’Amour, de la Sagesse et de la Vérité ne re-
présente que d’infimes doses qu’ils testent chaque jour.
Toutes les créatures vivantes, de la plus petite à la plus
grande, ont une certaine idée de l’Amour, mais ces idées
diffèrent radicalement les unes des autres. L’Amour ne
peut pas être décrit avec des mots, l’Amour ne peut être
que ressenti. Le premier indice qui fait comprendre à
un homme qu’il est entré dans le domaine de l’Amour,
c’est une profonde paix intérieure qui l’envahit et qui
ne ressemble en rien à tout ce qu’il a pu éprouver aupa-
ravant. En même temps, il ressent un élan vers ce qui est
élevé, vers ce qui est infini dans le monde. Mais s’il s’ar-
rête là et s’il commence à croire qu’il est déjà entré dans
l’Amour et qu’il n’a besoin de rien d’autre, il sera sujet
à une réaction contraire presque au même instant. Un
tel homme aura à peine entrevu le porche de l’Amour,
tout en croyant avoir déjà tout explosé. Non, une telle
conception produira des sentiments aigris qui le feront
trébucher.

100
L’heure est à l’Amour

Lorsqu’à l’aube, vous vous trouvez éclairés par les


premiers rayons du Soleil, vous vous réjouissez, parce
que le Soleil est en train de se lever et que vous verrez
non seulement sa lumière, mais aussi les miracles qu’il
va accomplir.

Il existe aujourd’hui des choses qui restent cachées


aux yeux des hommes. Il y a également quelque chose
qui est accessible aux hommes et qui est caché aux
yeux des Anges. Et les yeux des Anges voient à leur
tour quelque chose qui reste voilé aux yeux des Dieux.
Quelque chose existe qui reste caché même aux êtres
les plus perfectionnés. Tout être doit se réjouir de
ce qui lui reste caché. Qu’est-ce qui est caché ? C’est
l’Amour.

Et maintenant, pensez au sujet du bonheur.


Beaucoup de gens croient que le bonheur dépend
d’une quantité de choses. Non, le bonheur est une loi
qui embrasse aussi bien les grandes que les petites quan-
tités. Il existe des cas où l’homme peut être heureux
en n’ayant acquis que très peu de biens. Nos contem-
porains, par contre, souffrent au milieu de beaucoup
d’acquisitions, en vivant dans une pleine abondance.
L’homme n’a pas besoin d’avoir un grand tas de mar-
chandises sur son dos pour être heureux. Lorsqu’il
porte un grand fardeau sur son dos, il soupire, il gémit,

101
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

il souffre, il s’inquiète et en fin de compte, il n’a rien


acquis.
Vous rencontrez des gens qui pensent et se tracassent
toute leur vie et qui ne parviennent à aucun résultat
parce qu’ils ne pensent pas correctement. L’homme doit
penser juste. Cela n’est possible que lorsque sa raison
est libre, lorsqu’aucun fardeau ne pèse sur lui. Quand
un homme est triste, quand il souffre, il se trouve en-
combré. Dans ce sens, la souffrance constitue une fron-
tière pour entrer dans l’Amour. Quand l’homme arrive
à la plus grande affliction, il se trouve à la frontière de
l’Amour auquel son âme aspire. Aussitôt qu’il a dépassé
la souffrance, c’est‑à‑dire lorsqu’il a franchi la frontière,
son âme rentre dans la profondeur d’une paix intérieure
où règne l’Amour. Tant que l’homme n’a pas traversé
cette frontière, il vit constamment dans le temporel,
dans ce qui est passager.
Lorsqu’on me demande : « Pourquoi faut-il avoir
une grande souffrance dans la vie ? » je réponds : « Une
grande souffrance est la frontière par laquelle l’âme
doit entrer dans le domaine de ce qui est immense, de
ce qui est inconnu, dans la vie éternelle, dans la vie de
l’Amour. » Ainsi comprise, la souffrance dévoile le sens
de la vie elle-même. En suivant cette voie, l’homme peut
utiliser les richesses qui se trouvent cachées dans sa vie.
Pour parvenir à cet Amour immense, il vous faut acqué-
rir la lumière intérieure apte à le concevoir. Cette même
lumière vous permettra de comprendre les richesses, les

102
L’heure est à l’Amour

capacités, les dons et les talents qui se trouvent déjà en


vous depuis des temps immémoriaux. Lorsque vous les
connaîtrez, vous pourrez ainsi les réaliser.

Vous vous déplacez par-ci par-là, vous vous couchez,


vous vous levez, semblables à un nourrisson qui tend les
mains vers sa mère. Celui-ci pense que lorsqu’il étend les
mains vers sa mère, toute sa force est là. La mère se ré-
jouit de ces mains tendues vers elle, mais si elles restent
toute la vie dirigées vers la mère, elle finira par s’en las-
ser. L’enfant grandira et ces mêmes mains commence-
ront à faire des vilénies, ce qui ne pourra pas réjouir
la mère. De la même façon, les gens tendent eux aussi
leurs mains vers le Seigneur en cherchant à L’atteindre
pour recevoir quelque chose de Lui. Autant un enfant
ne peut pas rester toute sa vie les mains tendues vers sa
mère, autant l’homme, ce grand enfant, ne peut vivre
toute une vie avec les mains tendues vers le Seigneur. La
mère attend autre chose de son enfant : elle désire que
son intellect s’éveille, ainsi que son cœur, son âme et
son esprit. Dieu attend autre chose de l’homme, Il désire
que la conscience divine s’éveille en lui. Lorsque l’en-
fant s’éveille et se développe, selon le désir de sa mère,
l’expression de son visage et de ses yeux devient tout
autre, ses mouvements deviennent vifs et conscients. Là
résident la force et la beauté qui réjouissent la mère.

103
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Aujourd’hui, je vous demande : pourquoi êtes-vous


venus sur cette terre ? Vous y êtes venus pour accom-
plir la volonté de Dieu afin qu’Il Se réjouisse en voyant
en vous des enfants raisonnables, éveillés, prêts à servir.
Puisqu’il en est ainsi, faut-il que vous restiez là toute
la journée, grincheux et vous plaignant de vos besoins
et de vos contrariétés ? Cherchez à servir Dieu, à Le
connaître. Comment Le connaîtrez-vous ? Comment
connaîtrez-vous l’Amour ? Personne ne connaîtra
l’Amour tant qu’il ne sera pas passé dans cette vie par
les plus grandes contradictions et souffrances. Elles
constituent cette frontière devant laquelle tous sont mis
à l’épreuve. Le mal et le bien, les afflictions et les contra-
dictions à travers lesquels l’homme doit passer sont re-
présentés comme une borne qui marque la frontière.
On doit passer par là pour entrer dans l’Amour.
Celui qui sera capable de supporter ces souffrances
connaîtra le grand Amour et il y goûtera. En parvenant
à une souffrance, à une difficulté, l’homme commence
à gémir : « Seigneur, pourquoi m’envoies-Tu toujours
des souffrances ? Pourquoi me fais-Tu ce mal ? »
Les souffrances sont les parures que la jeune fille de-
vra revêtir pour entrer dans la vie. L’entrée de l’homme
dans la vie est un mariage. La guirlande, la couronne,
les vêtements des mariés représentent la vie extérieure
de l’homme. Cette vie est sujette à de perpétuels chan-
gements. La vie intérieure, par contre, reste toujours in-
changée, immuable.

104
L’heure est à l’Amour

La vie de l’homme a donc deux aspects : le côté exté-


rieur et intérieur ; la vie matérielle, ou extérieure, et celle
de l’esprit, ou vie intérieure. Ces deux côtés de la vie de
l’homme se trouvent en état de perpétuel changement,
ce qui provoque simultanément des changements dans
les états d’âme : tantôt des chagrins, tantôt des joies.
Les afflictions et les joies représentent le côté extérieur
de la vie, c’est‑à‑dire son enveloppe, ses vêtements exté-
rieurs. Et il est vrai que lorsqu’une jeune fille se prépare
pour la vie, elle ne peut pas partir avec des vêtements
en loques, il lui faut d’abord se changer, se nettoyer et
mettre des vêtements propres et neufs. Ensuite, elle se
pare de beaux habits et de colliers. Ces parures sont les
vertus sans lesquelles elle ne peut pas entrer dans la vie.
Lorsque vous vous rendez chez Dieu, vous devez, vous
aussi, être parés de toutes les vertus, de tous les dons,
de toutes les capacités qui se trouvent déposés en vous.
Vous devez être munis de cette foi qui déplace les mon-
tagnes. Vous devez être parés de l’humilité, de la dou-
ceur, de la tempérance, de la patience, etc. Quand vous
aurez de telles parures, Dieu vous accueillera. Chacun
peut en faire l’expérience personnelle.
Que se passe-t-il avec certaines gens ? On leur met une
parure et ils la jettent de côté. On leur en met une autre
et ils font de même. Pourquoi ? Parce qu’ils ignorent le
prix de ces parures. Et parce qu’un homme l’ignore, il se
met à dire : « J’en ai assez d’avoir de la patience ! » Quelle
valeur a une telle patience ? Votre patience, on peut

105
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’appeler « une contrainte », mais ceci n’est pas encore


la vraie patience. La patience dont est parée l’humanité
actuelle est comparable à des bijoux ordinaires en verre
teinté et non à des pierres précieuses. Aujourd’hui, vous
mettrez un tel bijou de verre sur votre tête et le lende-
main, vous voyez qu’il a déjà changé d’aspect. Lorsque
vous parviendrez à la véritable patience, elle sera compa-
rable à une pierre précieuse que vous placerez soigneuse-
ment sous votre langue. Un jour, sur cette pierre, votre
nom sera gravé. Tant que vous n’avez pas élaboré cette
pierre qui portera votre nom, vous ne pouvez pas vous
développer correctement, vous ne pouvez pas devenir
les Fils de la Lumière. Sans patience, l’homme est sem-
blable à un arbre sans racines. Sans patience, l’homme
est semblable à un tronc, c’est‑à‑dire à un corps sans
pieds. Les estropiés, les boiteux ne sont pas reçus dans
le ciel. Vous ne rencontrerez pas un seul homme dans le
ciel qui n’ait pas de pieds.
Que représentent les pieds ? Ils symbolisent le bien.
Le bien dans l’homme doit toujours être en mouve-
ment, de la même façon que se meuvent ses pieds. Dès
que vous regardez vos pieds, vous devez penser au bien.
Et quand vous pensez au bien, vous devez aussi penser
à la patience, qui est liée au bien. À son tour, le bien est
lié au mal. Par conséquent, pour acquérir la patience,
l’homme doit nécessairement être soumis à l’influence
de deux forces contraires. Le mal et le bien prennent
une part égale dans le développement de l’homme. Un

106
L’heure est à l’Amour

jour, ils représenteront ses parures. Maintenant, le mal


se trouve à l’extérieur de l’homme, mais il cherche à
pénétrer à l’intérieur. Le bien, par contre, se trouve à
l’intérieur de l’homme et empêche le mal d’y pénétrer.
Là est la cause qui suscite une lutte ininterrompue entre
le bien et le mal. Dans cette lutte, le mal se lassera et per-
dra peu à peu de sa vigueur, il renoncera à pénétrer dans
la vie divine, où règnent l’Amour et la paix éternelle.

Tout homme doit savoir que Dieu Lui-même Se


trouve dans la force qui libère l’homme du mal. Dans
les profondeurs de notre âme, dans les profondeurs de
la création, dans les profondeurs de l’inconnu, de ce qui
reste encore incompris vit Celui en qui le mal n’a pas
d’accès. Pourtant, lorsque les gens se voient, ils se décou-
ragent et disent : « Nous nous sommes salis ! » Qu’y a‑t‑il
de mal à cela ? Tant que l’homme est sur la Terre, exté-
rieurement, il se crotte toujours, tout comme le font les
buffles. L’homme extérieur se couvre toujours de pous-
sière, tout comme l’extérieur de sa maison. Les taches
extérieures et les tuiles de sa vie tombent de l’homme
comme partent le crépi et les tuiles de sa maison.

Une époque de miracles tels que les hommes n’en


ont encore jamais vu va arriver sur la Terre. Lorsqu’ils
verront ces merveilles, ils les décriront, ils les commen-
teront et en tireront des conclusions. Quelle grande
merveille ce sera lorsque les sauveurs arriveront dans

107
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’humanité pour abattre les murs des prisons et libé-


rer tous les prisonniers qui auront fini de purger leur
peine. Vous vous dites : « Se peut-il que cela se fasse
sans une loi ? » C’est possible, comprenez-le. Y a‑t‑il du
mal à cela ? Qu’est-ce qui est préférable : laisser intacte
la prison et y garder encore le prisonnier pendant des
années ou détruire la prison et faire sortir le prisonnier
libre, à l’air pur ? Il faut que le prisonnier sorte libre et à
l’air pur. Ce que l’homme a lui-même édifié, il faut qu’il
le détruise lui-même. Avec ses pensées et ses sentiments
négatifs, avec ses actions tortueuses, l’homme a formé
une prison autour de lui-même et est entré à l’intérieur.
Puisqu’il en est ainsi, il doit volontairement supprimer,
détruire cette prison et en sortir libre.
Les gens passent aujourd’hui par ce monde et ne
songent pas comment se délivrer de la prison, mais ils
se préoccupent d’arranger leurs affaires sur la Terre.
On raconte l’histoire suivante, à propos de deux belles-
sœurs qui n’avaient pas d’enfants. L’une d’elles, âgée
d’une soixantaine d’années, tomba malade et était déjà
sur le chemin de l’autre monde lorsqu’elle appela sa
belle-sœur et lui dit : « Écoute-moi, j’ai laissé une de nos
marmites chez la voisine. Va la chercher pour qu’elle n’y
reste pas. » À quoi pouvait lui servir une marmite, toute
mourante qu’elle était ? Elle n’a pas songé qu’il était pré-
férable de se libérer de la prison, elle a commencé par
se préoccuper d’une marmite. Vous avez bien des mar-
mites oubliées chez des voisins, mais même si vous les

108
L’heure est à l’Amour

récupèriez toutes, votre situation n’en serait pas amélio-


rée pour autant. Il n’y a pas de maison en Bulgarie où il
n’y ait pas de marmites. Si les Bulgares avaient autant de
vertus que de marmites, il n’y aurait pas de meilleures
gens au monde.

Le Christ dit : « L’heure vient où les vrais adorateurs ado-


reront Dieu en esprit et en vérité. » Une telle adoration est
liée à une haute compréhension de la vie et à une haute
compréhension de l’Amour. Lorsque l’homme com-
mence à comprendre l’Amour, il comprend également
la signification des souffrances. Sinon, à chaque souf-
france, l’homme se décourage et dit : « Il n’y a pas de sa-
lut pour moi. » Lorsqu’on pense ainsi, on n’a pas encore
mesuré les possibilités du salut qui sont en nous. Par
contre, celui qui croit être déjà sauvé tout en mettant sa
confiance dans la vie extérieure pourra toujours avoir
des surprises. Toutes les surprises qui arrivent aux gens
sont dues au fait que leur compréhension de la vie reste
extérieure et humaine. Par conséquent, si vous désirez
éviter les surprises, vous devez aspirer au discernement
intérieur et divin de la vie. Dans la vie divine, il n’y a pas
d’afflictions ni de souffrances, pas de contradictions ou
de malentendus entre les hommes. Tout le monde y vit
en pleine union et en parfaite entente. Toute créature
vivante y est un membre de l’immense organisme hu-
main. Il n’y a, dans la vie divine, ni maladies, ni misères,
ni désagréments. Il suffit que l’homme pense un seul

109
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

instant qu’il vit auprès de Celui qu’il aime pour que


tout trouble, toute confusion venus en lui du dehors
disparaissent comme par enchantement.

Sur la Terre, les hommes ont de la farine, disposent


d’eau mais ne savent pas faire leur pain. Ils vont d’un
fourneau à l’autre pour trouver du pain et disent :
« Nous allons mourir affamés. » Non, tamisez votre fa-
rine, versez de l’eau, pétrissez la pâte, laissez-la lever et
mettez-la à cuire. Vous aurez un pain chaud et frais. Il
n’y a pas de raison d’aller d’un fourneau à l’autre pour
quémander 1 ou 2 kilos de pain.
Le Christ dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donne-
rai n’aura plus jamais soif, ce sera en lui une source qui jaillira
en vie éternelle. » Le Christ sous-entend le pain vivant et
l’eau vivante qui viennent du dedans, de l’intérieur de
l’homme. Le pain vivant figure le Verbe de Dieu.

Un jour, j’ai rendu visite à un malade qui m’a dit :


« Maître, je pars pour l’autre monde, je suis en train de
mourir.
- Que tu sois en train de mourir, c’est vrai : tu meurs
dans tes fautes, dans ton ignorance, mais quand tu dis
que tu pars pour l’autre monde, tu te trompes. Es-tu
allé dans l’autre monde pour savoir ce que veut dire y
entrer ?

110
L’heure est à l’Amour

- Quoi que je fasse, mon cœur est devenu faible. D’un


seul coup, il va s’arrêter et moi, je m’en vais dans l’autre
monde.
- Il est possible que ton cœur cesse de battre, mais
sache qu’on n’accueille pas dans l’autre monde des gens
dont le cœur a cessé de battre. Celui qui ira dans l’autre
monde avec un cœur qui a cessé de battre rebrousse-
ra chemin vers la Terre. On ne reçoit pas dans l’autre
monde des gens dont les cœurs se sont éteints. Si la
mort veut effrayer un homme et si celui-ci cesse de sen-
tir, de penser et d’agir, il n’y a aucun moyen de le rece-
voir au ciel. »

Quand la mort arrive chez un homme, il doit être prêt


à lutter avec elle. Le Seigneur lui dira : « Tiens bon », et
aussitôt, la lutte commencera. L’homme tiendra bon et
la mort aussi. Lui prendra le dessus et elle aura le des-
sous ; puis elle prendra le dessus et lui aura le dessous,
jusqu’à ce qu’à la fin, il soit le vainqueur. Dans une telle
lutte, il y a des hauts et des bas, des éclaboussures et des
vêtements déchirés, jusqu’à ce que l’homme mette ses
pieds sur elle, la vainque et lui dise : « Sache que je n’ai
pas à me soumettre à toi ! » Il faut que l’homme soit un
héros. Dieu cherche des hommes courageux. Le poltron
ne peut hériter du royaume de Dieu.

Nombreux sont ceux qui cherchent à lutter avec le


Diable, mais ils ont peur de ses cornes. Non, attrapez-le

111
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

par les cornes et ne vous effrayez point ! Si vous avez


peur du loup, tenez-le par la gueule. Si vous avez peur du
serpent, tenez-le derrière la tête. Le loup, le serpent, ce
sont les états d’âme que l’homme trouve en lui et dont il
a peur. Certains auront peur de la moindre souffrance.
Lorsqu’une souffrance arrive jusqu’à vous, dites-vous :
« C’est bien, voilà, cette souffrance est arrivée. Cela me
donnera l’occasion d’éprouver la force de Dieu. »
Quand David a lutté contre Goliath, un tel géant, il
avait pris sa fronde avec lui, et Goliath portait sa pique
tranchante. Goliath l’interrogea : « Pourquoi marches-
tu contre moi avec cette fronde, comme pour chasser
un chien ? » David lui répondit : « Tu viens pour me
combattre avec ta force, moi, je viens avec le Nom de
Dieu. Nous verrons qui de nous deux vaincra. » David
envoya une seule pierre au front de Goliath et le renver-
sa à terre.
Quand vous lisez l’histoire de David, sa force et sa
simplicité vous émerveillent, vous vous étonnez du cou-
rage qu’il a eu de tenir tête à Goliath. Pensez-vous que
seul David ait eu à lutter avec Goliath ? Vous devez sa-
voir que tout homme aura à lutter avec Goliath en lui-
même. Et alors, il devra aller à sa rencontre, poitrine
contre poitrine, et nullement se contenter de le suivre
par derrière dans l’espoir de recevoir la croix de guerre.
Tout homme passera par les épreuves de David et de
Joseph.

112
L’heure est à l’Amour

Il est aisé de dire que Joseph est devenu le premier en


Égypte. Avant d’y arriver, il a dû être tenté par la femme
et a dû tenir bon face à la tentation. Il fut calomnié et
dut passer deux années en prison, après quoi, il fut libé-
ré et devint le premier en Égypte.

Comment agissent aujourd’hui les hommes reli-


gieux ? Lorsqu’il leur vient la moindre souffrance ou
épreuve, ils commencent à se lamenter : « Nous en
avons assez de toutes les souffrances, nous ne pouvons
plus les supporter.
- Courage, frères ! Vos souffrances s’élèvent à peine
d’un pied au-dessus de la Terre. Il faudrait qu’elles aug-
mentent de façon à dépasser votre tête.
- Mais alors, nous allons nous noyer !
- Si vous cherchez à ne pas vous noyer, vous appren-
drez à nager.
- Et ensuite ?
- Ensuite, vous vous construirez un bateau solide et
bien au point et vous monterez à bord. Quand arrive-
ront les grandes tempêtes, vous serez sur votre bateau,
avec lequel vous traverserez la mer des grandes souf-
frances et atteindrez heureusement le rivage salutaire
que vous nommez ''vie future''. »
Vous devez tous être prêts à traverser cette mer-là sans
peur et avec une entière confiance et foi en Dieu.

113
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Nos contemporains, et tout particulièrement les re-


ligieux, parlent du ciel et en font des descriptions. Ils
parlent de la vie future et en font des peintures, mais
ces descriptions ne sont pas plus véridiques que ne le
sont les images fantastiques du cinéma. Il est dit dans
les Écritures : « L’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu
ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment. » En ce sens,
celui qui entreprend de décrire la vie future ne connaît
pas la vérité.

Où se trouve la force d’un héros, dans son arme ou


en lui-même ? L’arme du héros n’est qu’une condition,
qu’un instrument extérieur, mais sa force réside dans
son intellect, son cœur et sa volonté. Tout héros doit
avoir une arme, mais de quelle arme s’agit-il ici ? D’une
arme intérieure. On dit de même dans les Écritures :
« Prenez votre épée. » L’épée, c’est le Verbe divin dont tout
héros doit savoir s’entourer comme d’une armure.

Pour résoudre les souffrances, les tourments et les


épreuves de cette vie, vous devez acquérir la patience.
On dit que Dieu est longanime. Sous ce rapport, il faut
que l’homme devienne semblable à Lui, qu’il manifeste
une patience semblable à la sienne. Sans patience, nul
ne pourra accomplir ce qui lui a été confié de réaliser
dans sa vie.
Vous tombez, vous vous relevez, vous vous salis-
sez, vous vous nettoyez, mais Dieu vous regarde avec

114
L’heure est à l’Amour

indulgence et prend patience jusqu’au jour où vous


vous corrigez et vous vous mettez courageusement à
marcher dans la voie divine. Lorsque vous n’arrivez pas
à terminer quelque besogne, vous Lui adressez votre
prière pour qu’Il vous donne le temps nécessaire pour
l’accomplir. Vous promettez, mais vous ne tenez pas vos
promesses. Tout homme qui ouvrira le livre de sa vie
verra que chaque page est remplie d’innombrables pro-
messes non tenues. Malgré cela, Dieu n’a renvoyé per-
sonne de chez Lui. Il a toujours gardé foi en l’homme.
Parfois, et en tant que moyen de redressement, Dieu
éconduit pour un temps un homme de chez Lui, mais
lorsque l’homme s’en rend compte et se repent, Dieu le
reçoit de nouveau.
Faut-il donc qu’après tout cela, l’homme reprenne
l’ancienne voie, avec les anciennes méthodes pour fail-
lir à ses promesses ? La faiblesse de l’homme réside dans
le fait qu’il ne tient pas sa parole. Tu dis telle chose, tu
promets devant Dieu que tu vas accomplir un certain
travail, mais lorsque tu te trouves devant une certaine
difficulté, tu te rétractes sous prétexte que l’homme est
faible, que les conditions sont difficiles, que tu n’arrives
pas à les surmonter, etc. Non, pour une promesse don-
née devant Dieu, les excuses ne sont pas acceptées.

Dieu vous envoie un Ange sous l’aspect d’un men-


diant, afin que vous lui donniez un peu de pain, mais
vous, vous le chassez, sous prétexte que vous avez un

115
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

travail important, que vous êtes professeurs à l’universi-


té et qu’il vous faut donner un cours. Si vous aviez reçu
ce mendiant dans votre maison, vous en auriez appris
davantage que par les cours que vous enseignez dans vos
universités.
Qu’enseignez-vous à vos élèves ? Vous leur parlez des
maladies, vous leur expliquez les causes des maladies et
notamment, vous parlez des microbes qui provoquent
les maladies. Selon moi, il y a dans le monde, trois sortes
de virus qui sont les plus redoutables.
• Le premier de tous, c’est le virus de la désobéissance ;
• le second, c’est celui de l’incroyance ;
• et le troisième, celui du mensonge.
Voilà les trois virus les plus redoutables qui em-
pêchent l’homme d’être dans le paradis. L’homme se
contamine par la désobéissance, commet des erreurs
et par la suite, tombe dans une incrédulité complète et
commence à se servir du mensonge. Alors, il dit : « Je ne
crois plus au Seigneur. » Tu n’as pas résolu le problème
du Seigneur. Tu as accordé en toi une place au virus de
la négation et tu penses que cet état t’appartient.
Lorsque je parle de l’obéissance, j’entends une obéis-
sance absolue envers Dieu, envers le Créateur et non
une obéissance envers les gens. La moindre désobéis-
sance et hésitation dans vos paroles vis-à-vis de Dieu
crée des conditions qui vous privent de sa connaissance.
Si, par contre, vous arrivez à l’obéissance en Lui, vous

116
L’heure est à l’Amour

deviendrez courageux et décidés. La moindre hésita-


tion, le moindre arrêt sous-entendent une défaite dans
le combat décisif.
Donc, l’homme doit se garder du virus de la non-
obéissance, de la non-croyance et du mensonge.
Lorsqu’il parvient à la foi, il doit être catégorique et sans
douter de Dieu, sans se demander pourquoi le monde a
été créé et s’il y a un sens dans cette Création.

Un brave prêtre bulgare m’a dit une fois : « Comme


c’est étonnant, dès que je dis une bonne parole, dès
que j’ai en moi en bonne intention envers quelqu’un,
au même instant, quelque chose à l’intérieur me dit :
« Comment donc as-tu entrepris de leurrer les gens ?
Que penses-tu faire ? Te crois-tu seul au monde pour
entreprendre des bonnes actions ? » Lorsque je perçois
cette voix, je renonce tout de suite à mes intentions. »
Non, dès que vous avez conçu une bonne chose, ne re-
culez pas. Il ne faut pas qu’une brise légère vous arrête
devant le but que vous cherchez à atteindre. Quels que
soient les vents et les tempêtes que vous rencontrerez
sur votre voie, ne renoncez pas au bien que vous aviez
envisagé, même s’il s’agit d’une petite chose.
Il est dit : « L’heure vient, et c’est maintenant. » Pourquoi
vient cette heure ? L’heure vient pour que vous
manifestiez l’Amour. Comment allez-vous le manifester ?
En vous délivrant vous-mêmes de la désobéissance,
de l’incroyance et du mensonge. C’est cela qu’exige

117
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

de vous l’Enseignement Nouveau, c’est ce qu’exigent


la vie, l’Amour. Tant que vous vous abandonnez à la
désobéissance, à l’incrédulité, au mensonge, nulle idée
nouvelle ne sera capable d’activer votre vie. L’homme
doit se débarrasser de l’influence négative de ces virus
et alors, quelle que soit l’épreuve par où l’homme
passera, il dira : « Tout peut changer dans ce monde,
Dieu ne change jamais. Lui seul est absolu, immuable. »
Des contradictions résident en l’homme, mais en
Dieu, il n’y en a aucune. Ce que Dieu vous a dit de
faire, accomplissez-le. Gardez ses paroles saintement.
Même si le monde s’écroule, exécutez sa parole : aucun
mensonge ni blanc ni noir, aucune incrédulité, aucune
désobéissance.
Je ne parle pas ici de ce que l’homme manifeste exté-
rieurement, j’ai en vue ce qui se manifeste à l’intérieur de
l’homme. Aussi bien, quelle que soit votre erreur, petite
ou grande, n’aspirez pas à la cacher. Posez-la devant vous
comme devant un juge intègre et jugez en toute équité.
Quand vous devenez conscients de l’erreur, rectifiez-la
sans vous condamner pour autant. Comment agissent
les hommes de cette génération ? Un grand nombre de
ceux qui commettent quelque erreur se hâtent de la ca-
cher, de la dissimuler à eux-mêmes. Ne répétez pas la
même erreur. C’est en cela que se trouve le mensonge,
dont vous devez vous débarrasser. Si vous ne recherchez
pas l’erreur commise, un matin, des Anges arriveront et
ils vous mettront face à une épreuve qui fera apparaître

118
L’heure est à l’Amour

tout mensonge. Quelle que soit l’erreur que vous voyez


en vous-mêmes, ne la dissimulez pas, regardez-la en
face et nettoyez vos vêtements afin qu’ils soient sans la
moindre tache. Les vêtements avec lesquels vous entre-
rez dans l’autre monde doivent être blancs, propres et
lumineux.

Lorsque je vous parle aujourd’hui de la propreté,


ne confondez pas la propreté extérieure avec celle qui
est intérieure. Vous devez savoir faire correctement la
distinction entre la nature extérieure et intérieure de
l’homme. L’homme extérieur est une chose, l’homme
intérieur en est une autre. Il y a un antagonisme complet
entre la vie extérieure et intérieure. Il y a des cas où, du
point de vue extérieur, l’homme est pauvre, sale, pécheur,
mais vu de l’intérieur, il est riche, propre et juste. Et vice
versa : tel autre sera riche et propre extérieurement, mais
misérable et malpropre intérieurement. Nous avons un
tel exemple dans l’Évangile, où nous voyons les deux
représentations dans la personne de l’homme riche qui
était respecté par tout le monde et du pauvre Lazare,
qui vivait malade, couvert d’ulcères, affamé et délaissé
par tous devant l’entrée de la maison du riche. Lorsque
le riche passait devant Lazare, il lui jetait un coup d’œil
méprisant et se demandait : « Pourquoi Dieu tolère‑t‑Il
un tel pécheur sur la Terre ? » Mais quel fut le terme
de ces deux existences ? Lazare mourut et fut porté au
paradis, à la vie divine. Le riche mourut à son tour et

119
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

fut porté dans le lieu des tourments. Je dis : ne soyez


pas dupes de l’apparence extérieure des choses. La vie
extérieure n’est pas la vraie vie. L’Amour ne juge pas
d’après les apparences, il a une tout autre mesure pour
évaluer les choses.

Bien des gens s’arrêtent à l’aspect extérieur de leur vie


et disent : « Je suis un grand pécheur. » Je me réjouis que
tu sois un grand pécheur. Ta conscience s’est éveillée, tu
vois ta vie extérieure et tu trouves que tu es un pécheur.
Il est impossible à l’homme de ne pas se salir extérieure-
ment. Tant que tu te meus parmi les gens et que tu les
aides, tu ne peux pas rester propre. C’est le côté exté-
rieur de la vie, il ne faut pas que cela vous trouble.
Lorsque vous vous salissez, allez à la source la plus
pure de la vie pour blanchir vos vêtements, pour les la-
ver avant que le Soleil se couche. Quelqu’un fait sa les-
sive dans la matinée. Non, lorsque vous vous mettez en
route pour l’autre monde, vous ferez votre lessive une
heure avant le coucher du Soleil. Dans la matinée, vous
irez à votre travail ; dans la soirée, vous recommencerez
votre lessive. Voyez cette femme qui s’est levée tôt et a
commencé à faire sa lessive. Toute la journée, elle a lessi-
vé, mais ses affaires vont toujours aussi mal. Lorsqu’elle
commence à faire sa lessive dans la soirée, alors seule-
ment dans ce cas, tout s’arrange pour elle. Avec la seule
lessive matinale, le monde ne peut pas s’arranger.

120
L’heure est à l’Amour

« L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs


serviront Dieu en esprit et en vérité. » Je désire que vous
aussi, vous serviez Dieu dans l’esprit et dans la vérité de
l’Amour, dans l’esprit et la vérité de la Sagesse, dans l’es-
prit et la vérité de cette Vérité elle-même, qui apporte la
liberté à l’âme humaine. Comme résultat de ce service,
vous verrez se manifester la vie éternelle, la connais-
sance, la lumière et la liberté. Ce sont ces choses-là que
vos âmes désirent ardemment.
Donc, chacun de vous doit s’armer d’Amour afin que
vous aimiez le Seigneur de toute votre âme, de tout votre
cœur, de tout votre intellect et de toute votre force. Que
l’Amour soit l’idéal de votre vie. C’est par l’Amour seu-
lement que vous pourrez venir à bout des tourments et
des souffrances.

121
LA GRANDE ALCHIMIE
DE L’AMOUR

Q
uelle est cette chose qui unit les hommes ? Il
y a une force vivante raisonnable qui les unit,
nous l’appelons « l’Amour ». C’est cette force
qui constitue la loi régissant tout le règne organique.
Dans le passé, et même encore jusqu’à présent, on a
représenté la voie de l’Amour comme ardue et même
inaccessible. Cependant, lorsqu’elle est comprise, elle se
révèle aisée et il n’en est pas de plus facile. Dieu veut que
nous Le connaissions afin de participer à son Amour.
Certains ressemblent à ces voyageurs qui, en mar-
chant dans le désert, soulèvent beaucoup de poussière et
s’imaginent qu’il y a partout de la poussière. Pourtant,
il y a toujours un bon côté dans la vie ; il faut seule-
ment que quelqu’un vienne confronter les choses et

123 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

nous fasse ressortir que, même dans les plus grandes


difficultés et contradictions, il existe des côtés positifs
que personne n’aperçoit. Il est dit dans les Écritures que
« tout se transforme en bien pour ceux qui aiment Dieu ».
Seul l’Amour transforme tout en bien ; sans lui, toutes
choses semblent incohérentes et dispersées.

En tout premier lieu, votre bien-aimée se présentera


à vous en tant que pierre ; donc, vous vous y heurterez.
Puis, elle se transformera en eau et elle sera plus douce.
Ensuite, elle se manifestera en tant qu’air et enfin, en
tant que lumière. Au début, l’Amour aussi se présentera
en tant que pierre, accompagné de heurts et de souf-
frances. En dernier lieu, se manifestant en tant que lu-
mière, c’est sous son aspect divin que vous le découvri-
rez. Par conséquent, les premiers pas de l’Amour sont
les souffrances, et il vaut mieux souffrir dans l’Amour
que de ne pas souffrir du tout.
Il y a des degrés en Amour ; les contradictions pro-
viennent de ce que vous n’éveillez que son côté extérieur.
Il faut s’adapter à l’Amour pour en devenir un
véhicule.

Vous dites que vous brûlez d’amour pour votre


bien-aimée ! Mais vous êtes le plus souvent épris des
formes extérieures et ainsi, vous ignorez et détruisez
l’Amour. Les hommes ne connaissent que l’amour

124
La grande alchimie de l’Amour

humain, tandis que je vous parle de cet Amour divin


qu’ils commencent à concevoir.

Il n’existe pas de plus haut enseignement que l’Amour


quand il est compris. L’amour terrestre n’est que la voie
parsemée de pierres par laquelle s’acheminent et pro-
gressent l’Amour divin, la vie divine, le savoir divin. Au
temps du Christ, il y avait des mages, des adeptes tel
que, par exemple, Simon le Mage. Il y en a aussi main-
tenant, mais je ne reconnais comme véritables adeptes
que les frères de l’Amour ; les autres ne sont que des
pseudonymes.

Jusqu’à présent, les humains n’ont connu que cet


amour générateur de désillusions et de souffrances ;
c’est seulement maintenant qu’ils doivent accueillir et
pratiquer l’Amour qui ne comporte pas de souffrances.
S’ils avaient ainsi compris l’enseignement du Christ,
leur vie aurait été tout autre. Vous avez connu l’amour
ordinaire, mais non celui qui libère l’homme !
Souvent, on me dit : « L’amour m’a brûlé, m’a brisé
le cœur ! » Non, ce qui brûle et consume, ce n’est pas
l’Amour ; ce qui brûle et ne consume pas, c’est le véri-
table Amour. Ce qui vit et ne meurt pas, c’est l’Amour,
mais ce qui vit et meurt, c’est ce qui est provisoire.

L’Amour est le fruit de l’Esprit. Il doit être étudié


dans toute l’infinie variété de ses formes. Ne croyez pas

125
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

qu’il ne possède qu’un seul fruit, il en possède d’innom-


brables, que vous devrez tous éprouver.
L’amour humain est beau, l’Amour angélique est
plus beau, mais l’Amour divin est le plus beau. Ce sont
là les degrés de l’Amour.
La voie de l’Amour est la meilleure. Vous n’y ren-
contrerez pas de difficultés, mais si vous vous en écar-
tez, vous pénétrez dans l’amour humain, où vous ris-
quez de vous enliser dans des fondrières dont il vous
sera difficile de sortir. Dans l’amour humain, il n’y a ni
déversement à l’extérieur ni écoulement à l’intérieur et
il est souvent tributaire de pluies astrales. Cependant,
il constitue une introduction, un préambule indispen-
sable à l’Amour divin.
Si vous faites couler de l’eau par un tuyau d’or ou
d’argent ou de caoutchouc, laquelle de ces eaux sera
la meilleure ? Mais quand il n’y a pas de tuyau en or,
le tuyau en caoutchouc est bon lui aussi. L’amour hu-
main est de l’eau passant par un tuyau en caoutchouc ;
l’amour spirituel, de l’eau passant par un tuyau d’argent
et l’Amour divin, de l’eau passant par un tuyau d’or.
Les passions ne sont que des sentiments ; elles ne
sont pas de l’Amour divin.
L’amour humain est une matière brute, non élaborée,
tandis que l’Amour est une matière façonnée, affinée.
Les racines de l’Amour divin prennent naissance dans
l’amour humain ; les branches de l’arbre constituent
l’Amour angélique ; les fruits sont l’Amour divin. C’est

126
La grande alchimie de l’Amour

lui qui donne un sens à la vie des humains et qui crée


des liens véritables entre eux, liens durables, éternels.
Il apporte le bonheur et la joie, la liberté et l’ouverture
infinie à l’âme. Pour parvenir à cet Amour, l’homme
doit passer par les deux premières phases de l’Amour,
constituant les premiers échelons à franchir dans la vie.
Dans l’Amour divin, il n’y a pas de variations. Si vous
voulez réussir dans la vie, votre amour doit être parfait.
Je suis pour cet Amour qui jamais ne se perd.
Je suis pour cet Amour qui croît toujours.
Je suis pour cet Amour qui triomphe de toutes les
contradictions.
Les hommes doivent sortir de cet amour qui est
actuellement le leur, car il est la cause de toutes leurs
souffrances.
Aimez ce que personne ne peut vous ravir. Si vous
aimez le Soleil, personne ne peut vous le prendre !

Comment devons-nous comprendre qu’on ne doit


être ni trop près ni trop loin de celui qu’on aime ? Ne
voit-on pas plus nettement un objet quand il est placé à
la distance focale, c’est‑à‑dire quand il se trouve ni trop
près ni trop loin ? Par « distance focale », il faut com-
prendre la distance convenable : ni trop proche ni trop
éloigné de l’objet que l’on regarde. En réalité, les âmes
qui s’aiment doivent être proches l’une de l’autre, mais
cela s’entend intérieurement. Ceux qui accomplissent
la volonté de Dieu sont proches, mais il ne s’agit pas

127
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

là d’une proximité physique. La proximité souhaitable


réside en la similitude des pensées, des sentiments, du
comportement.
Lorsque quelqu’un vous cache le Soleil, c’est qu’il est
plus près qu’il ne faut. Une trop grande proximité prive
l’homme des bienfaits de Dieu. Connaissez-vous la loi ?
Si l’on rassemblait des atomes sans laisser aucun espace
entre eux, il y en aurait tant dans le volume d’un litre
que celui-ci pèserait 100 000 tonnes. En se rapprochant
trop l’un de l’autre, on perd sa liberté.
Dieu a fait qu’il y ait de l’espace entre nous. Tout le
mal ne vient-il pas de la compacité des atomes ? C’est
de là que provient l’explosion de la matière. Quand on
comprime de nombreux atomes dans un petit volume,
la matière explose afin de reconquérir l’espace qui lui
est dévolu.
En Amour, il y a des limites qu’il ne faut pas dépas-
ser. On ne doit pas franchir le seuil de la chambre sa-
crée d’autrui. Dès que vous parvenez à ses frontières,
arrêtez-vous ; si vous les franchissez, les désaccords et les
malheurs surviennent.
L’Amour est la mesure de tout. En cet Amour se
trouve le modèle suivant lequel vous devez agir. Savoir
aimer est une véritable science. Montrez-moi un exemple
concret d’Amour !
Les sources de toutes les rivières sont pures, mais
celles-ci ne le demeurent pas, car elles traversent des
sols qui ne possèdent pas le même degré de propreté.

128
La grande alchimie de l’Amour

Initialement, tous les hommes sont purs au même de-


gré ; c’est en parcourant la longue route de la vie que
leur pureté se modifie. Dans le futur, il faudra créer de
nouvelles sociétés, élaborer de nouvelles conceptions. Il
n’est pas suffisant de parler de l’Amour, il faut aussi
avoir de nouveaux modèles et s’en inspirer pour notre
comportement.
Aimons comme Dieu aime ! C’est‑à‑dire transmet-
tons aux autres l’Amour de Dieu tel qu’il nous parvient
d’en haut : c’est cela que signifie « aimer » !
L’Amour est ce qui ne meurt pas. Ce qu’il y a d’ad-
mirable, de grandiose en lui, ce sont ses manifesta-
tions exceptionnelles que l’on rencontre rarement.
Dans l’Amour exceptionnel, aucune jalousie n’existe.
Cherchez tous les exemples de ce genre d’Amour ; ils
vous feront connaître ce qui est grand, sublime, puis-
sant dans la vie. Je souhaite que vous éprouviez tous ce
sentiment exceptionnel. Un seul instant vécu dans cette
béatitude dure des milliers d’années. J’appelle « Amour
exceptionnel » une nouvelle révélation d’Amour qui
vient de l’absolu. C’est ce nouveau que tous attendent,
mais il exige des méthodes et voies nouvelles.

Aimez, que vous soyez aimés ou non ; aimez sans rien


attendre en retour. Votre amour doit provenir de votre
vie intérieure et non pas découler d’un stimulant exté-
rieur. C’est cela le nouvel Amour qui vient sur terre.
Avec cet Amour, vous serez libres et vous ne connaîtrez

129
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

plus ni déceptions ni contradictions. Sans lui, les conflits


et les déconvenues inévitables vous feront pourtant ap-
prendre une grande leçon : la nécessité de parvenir à
cette nouvelle forme d’Amour, qui n’a besoin d’aucun
stimulant extérieur. Ceci est une pensée nouvelle à la-
quelle vous n’avez certainement pas encore réfléchi.

Quelle que soit la personne vers laquelle votre amour


est dirigé, celui-ci doit rester caché aux yeux des autres.
L’Amour est un jeune arbre que les orages peuvent mu-
tiler. Quand vous aimez quelqu’un, ne lui parlez pas de
votre amour. Je n’ai personnellement pas parlé de mon
amour. C’est ce qu’il y a de plus sacré au monde ! Si
vous exprimez vos sentiments d’amour, vous y appor-
tez ainsi une certaine limitation. Celui qui parle beau-
coup de son amour s’attirera des épreuves qu’il lui sera
difficile de surmonter. Acceptez l’Amour sans le faire
reposer sur des bases personnelles, c’est‑à‑dire sans en
parler. Nous devons aimer tous nos proches sans qu’ils
le sachent.
Dieu est le fondement de la vie en tant qu’Amour.
C’est pourquoi aimez sans tenir compte si l’on vous
aime ou non. Si vous désirez savoir combien vous êtes
aimés de quelqu’un, ce n’est pas un mal, mais vous tou-
chez déjà ainsi votre rémunération. Le plus bel amour
est celui qui reste secret ; que vous-mêmes le sachiez et
que Dieu le sache, mais que les gens n’en sachent rien.
Quand ils quitteront cette terre, ils verront qu’ils ont

130
La grande alchimie de l’Amour

été aimés et découvriront tous les biens que l’Amour


leur a apportés.
En amour, il y a une grande loi : Si vous vous permettez
de faire connaître votre amour à une âme vivante et que, ce
faisant, vous la limitez, vous avez déjà perdu cet amour. Dieu
Se conforme entièrement à cette loi. C’est pourquoi Il
est pur et saint et c’est en s’y conformant que l’Amour
est en état d’élever l’homme.
Je vais vous donner une règle à suivre : ne dites jamais
rien au sujet de votre amour. Quand on en parle, on se
place toujours sur de fausses bases. Dieu a créé l’uni-
vers, et Il manifeste ainsi son Amour. Cependant, Il Se
tient à l’arrière-plan et personne ne Le voit ! Manifestez
votre amour sans en parler.
Le véritable Amour est comme la lumière qui vous
éclaire sans que vous sachiez d’où elle vient. On peut
voir d’où vient la lumière, et cela est bon aussi. Mais en
amour, c’est beaucoup mieux quand on ne sait pas d’où
il vient. Quand vous ne savez rien, vous êtes préoccupés
uniquement de l’amour ; mais quand vous savez, votre
attention se dirige sur la personne par l’entremise de
laquelle l’amour vous parvient.

131
POUR ÊTRE HEUREUX

L’
homme a perfectionné l’art de se nourrir,
mais il ignore encore la manière d’obtenir
une alimentation bienfaisante. Le pain, la
plus indispensable et la plus saine nourriture pour l’être
humain, n’apporte pas tout le bien qu’on pourrait en
attendre, parce qu’il n’est pas élaboré dans de bonnes et
harmonieuses conditions. Sa préparation n’est pas faite
avec Amour, et dans ces conditions, ce pain a perdu sa
pureté primitive.

Il en est de même en ce qui concerne la vie. Tout


au long de son existence, l’homme est toujours mécon-
tent et les plus petites difficultés le font ronchonner.
Peut-on alors dire que cette vie est heureuse ? Vous direz
qu’il y a quand même des gens heureux dans le monde.

133 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Oui, mais combien sont-ils ? Si parmi 1000 personnes,


10 seulement sont véritablement satisfaites, comment
peut-on qualifier cette vie ? Pour qu’elle soit heureuse,
c’est la proportion inverse qui devrait exister. Dans le
premier cas, c’est la morale humaine, personnelle qui
s’exprime ; dans le deuxième, c’est la morale divine qui
se manifeste.
Ce qui est bon pour l’individu ne l’est pas toujours
pour la société. Par exemple, si un membre d’une cer-
taine communauté ne songe qu’à ses propres intérêts,
toute la communauté en souffre. Les morales person-
nelle et collective ne concordent pas. De même, les
morales sociale et divine ne coïncident pas. Dieu désire
une chose ; les humains et la société, une autre. Quoi
qu’il pense et fasse, l’homme ne peut être véritablement
heureux tant que l’entourage ne l’est pas.

À quoi est dû le bonheur ? Il dépend, pour l’homme,


de la nourriture, de l’eau, de l’air purs et de la lumière.
Sans la pureté indispensable dans ces quatre éléments,
on ne peut atteindre aucun bonheur. L’homme peut
être heureux si ces éléments sont accueillis avec un
plein Amour. Mais le bonheur dépend aussi des rela-
tions correctes avec autrui. Si l’Amour règne parmi les
humains, ils connaissent le bonheur. Le paysan peut‑il
semer du blé sur un sol sablonneux et en attendre de
bons résultats ? Évidemment, non. Pour la même rai-
son, il est impossible que le Divin puisse pénétrer dans

134
Pour être heureux

un cœur dur et cruel. La graine divine doit tomber sur


une bonne terre, un cœur doux et raisonnable pour
fructifier jusqu’au centuple.

Pour être heureux, l’homme doit surmonter son mé-


contentement. Il faut qu’il sache que cette insatisfaction
qui l’envahit si fréquemment n’est pas inhérente à la
nature humaine, mais qu’il la reçoit des êtres inférieurs
et qu’il la nourrit comme si elle était sienne. L’homme
a‑t‑il des raisons d’être mécontent de la vie ? Ses parents
ont pris soin de lui ; toute la nature travaille pour lui,
mais il n’apprécie pas tout ce qui lui est donné ni toutes
les épreuves que ses père et mère ont subies pour l’éle-
ver. Pour le forcer à s’en rendre compte, la nature le
contraint à passer par les mêmes épreuves. Après cela,
ou bien il en gardera le souvenir ou bien il les oubliera
complètement et dans ce dernier cas, il sera mis dans
des conditions qui l’obligeront à les revivre.
Par conséquent, pour être heureux, maintenez dans
votre intellect la pensée que d’innombrables êtres ont
sacrifié leur quiétude pour participer à la création du
monde dans lequel nous vivons. Autrement dit, il im-
porte de se rappeler qu’une multitude d’êtres ont ap-
porté leur capital, d’une manière entièrement désin-
téressée, pour l’édification du bien commun. Ils ont
consenti d’immenses sacrifices avec l’unique désir que
les générations futures connaissent la joie de vivre.

135
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Si, aujourd’hui, l’homme n’est pas heureux, la cause


lui en incombe ; il recherche son bonheur personnel là
où il n’est pas. Ce bonheur, on ne l’obtient qu’en ap-
préciant les bienfaits de l’air, de l’eau, de la lumière, de
la nourriture, et en sachant en faire bon usage. D’autre
part, l’homme ne peut être heureux s’il n’est pas aimé ;
pour l’être, il lui faut accomplir quelque chose de positif
pour les autres. On aime un livre pour ce qu’il contient
de beau, d’exaltant, de précieux ; s’il n’en est rien, il
vous laisse indifférents. L’homme aussi est aimé pour ce
qu’il a écrit de beau dans son intellect, son cœur, son
âme, son esprit. On lit en lui et on s’en instruit. Si rien
ne transparaît d’exemplaire, on passe à côté de lui sans
s’arrêter. Ce qui aurait pu être un livre de valeur n’est
qu’un simple papier. Les pierres, actuellement, sont de
simples papiers sur lesquels on ne déchiffre rien, mais
on écrit maintenant sur elles et ce qui y est tracé ne
pourra être lu que dans un lointain avenir.

Votre présence ici me fait vous considérer comme des


personnes méritantes. Pourquoi ? Parce que vous avez
quitté votre quiétude habituelle, votre confort journa-
lier pour venir ici, où la pluie vous mouille, où le vent
vous fouette… Nombreux sont ceux qui pensent que
vous êtes bien sots de vous exposer volontairement à
de telles conditions ; d’autres, vous plaignent. Qu’ils
pensent ce qu’ils veulent, mais vous, soyez joyeux de

136
Pour être heureux

profiter de la montagne, qui vous offre, avec son eau,


son air pur et ses belles vues majestueuses.
Retenez une chose : la montagne, les lieux élevés ne
supportent pas les pensées et les sentiments négatifs.
L’atmosphère et les conditions des hauteurs sont telle-
ment sensibles qu’aucune dysharmonie n’y est admise.
La plus petite faute, le plus petit délit s’y répercutent et
s’y amplifient. Une même faute qui peut passer inaper-
çue dans la vallée n’est pas pardonnée à la montagne.
Si de mauvaises conditions surviennent en montagne,
vous devez savoir qu’elles résultent des fautes des per-
sonnes qui s’y trouvent. Les violents orages qui s’y pro-
duisent sont un sujet d’étude. Ils montrent ce qu’est la
Vérité. Elle est forte et elle exige de l’homme une vie
absolument pure.

Aujourd’hui, tout le monde aspire au bonheur, veut


être heureux. Mais cela dépend de chacun en particulier.
Si l’on étudie bien, on sera heureux. Si l’élève apprend
les matières de chaque classe, il avancera et sera satis-
fait ; s’il n’apprend pas, non seulement il stagnera, mais
il s’endurcira de plus en plus et sera malheureux. Cela
ne veut pas dire qu’il faille étudier par crainte. Non, la
peur n’est pas une morale pour l’homme, la peur l’est
pour les animaux. La morale de l’homme est la pensée
juste. En pensant correctement, l’être humain filtre ses
idées, ses sentiments, ses désirs. Certaines pensées, cer-
tains sentiments sont des survivances du passé qui n’ont

137
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

plus de raison d’être aujourd’hui. Ils ne peuvent subsis-


ter que dans les archives comme témoins d’un temps
révolu, comme de vieilles monnaies n’ayant plus cours.
Ce qui dans un lointain passé était considéré comme
une vertu n’est plus valable maintenant. Aujourd’hui
est le temps du nouveau, qui porte en lui la suprême
morale. Chaque jour recèle en lui quelque chose de
nouveau qui doit être accepté et appliqué. Le nouveau
apporte le bonheur à l’homme, mais celui-ci l’ignore, et
il s’efforce d’« arranger » sa vie. La peur est une morale
pour les animaux. La morale de l’homme est la pensée,
une pensée juste. En pensant correctement, l’être hu-
main filtre ses idées, ses sentiments, ses désirs. La vie de
tous les êtres est arrangée et pourtant, ils se comportent
comme des mendiants, sans se douter que leur Père leur
a laissé un grand héritage. En l’apprenant, leur situation
peut immédiatement changer.
En Amérique, une famille connaissait un tel dénue-
ment que tous ses membres étaient obligés de mendier.
Tout ce qu’ils possédaient avait été vendu et il ne leur
restait qu’un vieux violon qu’ils traînaient d’un endroit
à un autre, pensant qu’il ne valait rien. Le moment étant
venu de le vendre aussi, il se révéla que ce vieux violon
était en réalité un Stradivarius, pour lequel ils reçurent
une très forte somme. Qu’est-ce que cela démontre ?
Que Dieu prend soin de tous les êtres vivants et les
assure ; ne le sachant pas, ils tentent de s’assurer eux-
mêmes et s’écartent de leur véritable prédestination. Là

138
Pour être heureux

réside leur grande faute : celui qui est assuré n’a pas à le
faire lui-même.
Dès qu’il a la vie, l’homme est assuré. Elle constitue
la base qui lui apporte toutes les conditions et il ne lui
reste plus qu’à travailler. En travaillant consciemment,
il sera satisfait, quelles que soient les circonstances qui
lui échoient. Certains disent qu’ils ne peuvent suppor-
ter les conditions difficiles dans lesquelles ils se trouvent
et qu’ils préfèrent mourir ! Non ! La pire des vies est en-
core meilleure que la mort. D’elle-même, la vie ne peut
être mauvaise. Par « mauvaise », nous entendons celle
qui comporte des résidus, des dépôts des existences an-
térieures. Dès que ces cendres du passé sont éliminées,
la vie retrouve sa pureté, telle qu’elle est sortie de Dieu.
Quand il comprendra cette vérité, l’homme regardera
sa vie comme un grand bien offert par le Divin, et il la
conservera dans sa pureté originelle. Pour cela, on ne lui
demande pas beaucoup : faire un pas en arrière afin de
retrouver le chemin dont il s’est autrefois écarté. Alors,
il s’apercevra clairement qu’il est entouré de richesses
qu’il ne voit pas aujourd’hui.

Beaucoup de sommets qui nous entourent dissi-


mulent de grandes richesses ; certaines sont proches de
vous, mais vous ne pouvez pas les découvrir parce que
cela ne vous est pas donné et qu’elles ne sont destinées
qu’à ceux qui accomplissent la volonté de Dieu. Vous
parcourez cimes et clairières, vous arrêtez votre attention

139
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

ici et là, mais vous ne trouvez rien de précieux. Autour


de vous se trouvent des plantes aux pouvoirs magiques,
mais vous ne les voyez pas parce qu’il ne vous est pas
donné de les voir.
En m’entendant vous dire que ces choses précieuses
ne vous sont pas accessibles, certains se vexent. Leur
amour-propre, et même l’orgueil !... Bien que l’on consi-
dère cela, en général, comme un défaut, l’amour-propre,
l’orgueil recèlent quelque chose de bon. Celui qui se
respecte lui-même a de l’amour-propre. Si un homme
ne se respecte pas lui-même, son entourage ne le res-
pectera pas non plus ; s’il ne s’aime pas lui-même, les
autres ne l’aimeront pas. Tant que la source n’emplit
pas son bassin, il ne peut s’écouler. Il est dit dans les
Écritures : « Et Dieu aima la Vérité en l’homme. » La Vérité
est le Principe divin. En étant sur terre, l’homme doit
s’éveiller au Divin en lui et dans son prochain et il doit
alors l’apprécier.

Par conséquent, aimez-vous vous-mêmes, aimez votre


prochain à cause du Principe divin qui est en chacun.
Dès que vous connaîtrez le Divin en vous, vous le
connaîtrez aussi comme votre Père. Aujourd’hui, vous
connaissez uniquement votre père qui vous a conçus sur
la Terre, mais vous ne connaissez pas Celui qui vous
a créés. Lorsque vous commettez une faute, vous crai-
gnez que Dieu vous punisse. Non ! Dieu est si miséricor-
dieux qu’Il ne juge jamais. Il suffit que l’homme, dans

140
Pour être heureux

ses souffrances, se tourne vers Lui pour qu’il reçoive la


suprême bénédiction, comme le fils prodigue. Peu nom-
breux sont ceux qui ont reçu cette bénédiction, parce
que rares sont ceux qui, malgré leurs épreuves, désirent
revenir vers leur Père pour Le servir.

Beaucoup se plaignent de leurs souffrances sans se


décider à prendre le bon chemin. Pourquoi ? Parce que
leurs souffrances présentes sont comme des projectiles
à blanc, qui ne causent aucun dégât. Si une souffrance
comparable à un projectile chargé leur arrivait, il ne res-
terait rien d’eux, mais le monde invisible les protège et
ne permet pas leur destruction. Dans le monde physique
existent des endroits très dangereux, mais des soins spé-
ciaux sont prodigués à chaque être humain. Chacun est
entouré d’êtres raisonnables qui le protègent. Personne
n’est seul dans ce monde. Des êtres prennent soin de
vous et pour chaque action, bonne ou mauvaise, vous
murmurent : « Tu as bien agi » ou « Tu as mal agi. »
On doit prêter l’oreille à cette voix et corriger sa faute,
parce qu’on est responsable. Le bœuf d’un paysan est
entré dans l’enclos d’un voisin et il a tout brouté. Que
se passe-t-il ? On traduit le propriétaire du bœuf en jus-
tice : le bœuf a fauté, le propriétaire paie ! Un chien a
mordu un enfant, son maître est appelé devant le tri-
bunal : le chien a mordu, son maître est responsable.
Ainsi, si l’homme ne veut pas souffrir à cause de ses
bœufs ou de ses chiens, il doit les éduquer.

141
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Aspirez à créer entre vous de belles relations. Chaque


comportement, bon ou mauvais, est écrit. Ce que vous
faites sur la Terre est écrit au ciel. Vivez bien pour que
ce soit en lettres lumineuses ! Vivez bien aussi au ciel
pour que cela soit inscrit sur terre. Comme vous avez
besoin de bons amis sur terre, il vous en faut aussi au
ciel. Pesante est la vie sur terre pour ceux qui n’ont pas
d’amis dans le monde invisible. Il est bon que votre vie
sur la Terre soit légère et belle.

Remerciez pour la journée présente, pour tout ce qui


vous est donné. Remerciez pour votre cœur, votre in-
tellect, votre corps, qui vous sont donnés comme outils
de travail. Si vous remerciez pour tout ce qui vous est
offert, votre journée sera joyeuse et fructueuse.

142
ÉCOUTER
LA VOIX DE L’AMOUR

P
our exprimer la vérité sur une question, il est
souvent utile de se servir de quelques exemples.
Pendant une nuit d’hiver, un jeune homme
sortit de sa demeure pour aller faire une promenade
dans la forêt voisine. Mais bientôt, il aperçut au loin
une bande de loups. Il grimpa alors lestement sur un
grand arbre pour se dérober à la vue des fauves. Et
ceux-ci, en effet, passèrent leur chemin sans apercevoir
le jeune homme qui, rassuré, se préparait à descendre
quand il éprouva, à nouveau, une grande frayeur : sur
une branche de l’arbre, au-dessous de lui, un ours se
tenait immobile. Lui aussi, pour éviter les loups, s’était
réfugié sur le même arbre et levant son regard, il aperçut
le jeune homme tremblant de peur. En pensée, l’ours le

143 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

tranquillisa : « Ne crains rien. En ce moment, je ne suis


pas redoutable, car je me trouve dans la même situation
que toi ! J’étais sorti de ma tanière pour me promener,
et j’ai fait cette mauvaise rencontre qui m’a obligé à me
cacher dans l’arbre. » L’un et l’autre ayant compris que
tout danger était écarté commencèrent à descendre, et
l’ours, une fois à terre, hocha la tête en regardant le
jeune homme pour lui dire : « Au revoir », et ce dernier
lui répondit de la même façon.
L’arbre représente la vie ; le jeune homme, l’intel-
lect ; et l’ours, le cœur. Ainsi, lorsque l’intellect et le
cœur se trouvent ensemble en face de quelque danger,
ils ne doivent pas se contrecarrer, mais, au contraire,
s’harmoniser et s’entendre pour découvrir l’issue que
leur offre la vie raisonnable - l’arbre - pour vaincre le
danger ou la difficulté.

Par un beau jour d’été, un jeune homme se rendit


dans la forêt pour y couper du bois. Soudain, il entendit
derrière son dos un fort grognement qui le fit se retour-
ner et il vit alors un grand ours qui s’approchait de lui.
Pris de peur, son premier mouvement fut de saisir sa
hache, mais il s’aperçut que l’animal, nullement agressif,
semblait lui demander de l’aide et lui montrait sa patte.
Examinant attentivement la bête, il remarqua effecti-
vement une grande épine qui blessait l’ours. Le jeune
homme prit la patte et la maintenant fermement, il enle-
va délicatement l’épine. Puis, il enduisit la blessure avec

144
Écouter la voix de l’Amour

de l’huile qu’il avait dans son sac et la banda avec soin.


L’opération terminée, l’ours fit un geste comme pour
inviter le jeune homme à le suivre ; celui-ci obéit avec
calme, se demandant ce que l’animal désirait encore de
lui. Après avoir marché durant près d’une demi-heure,
l’ours s’arrêta devant un arbre et dirigea son regard vers
le haut ; le jeune homme vit alors des abeilles volant
autour d’une ruche, et il comprit que l’ours l’invitait
à se régaler de miel ! Il lui exprimait de cette façon sa
reconnaissance pour le service rendu.
L’ours, c’est‑à‑dire le cœur, avait conduit l’homme
devant la ruche, lui donnant ainsi la leçon profitable
de s’inspirer de la vie pure et organisée des abeilles. Si
donc votre cœur est blessé, appelez à votre aide l’intel-
lect, pour qu’il enlève l’épine qui le fait souffrir.

Un cœur raisonnable peut être un bon éducateur


pour l’intellect de l’homme. Ce que l’intellect met des
milliers d’années à acquérir, le cœur peut le lui ap-
prendre en un seul jour. Ce qu’un cœur raisonnable
a approfondi depuis longtemps, l’intellect commence
à peine à l’étudier. L’intelligence peut tout, mais c’est
au cœur que doit revenir l’initiative. C’est pourquoi
l’homme doit comprendre la Vérité d’abord avec son
cœur et ensuite avec sa raison.
Il en est de même pour l’Amour, qui doit d’abord
être compris par le cœur avant de l’être par la raison.
Lorsque vous traduisez la vérité à quelqu’un, laissez

145
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

à son cœur le temps d’assimiler vos paroles ; lorsque


le cœur aura compris, l’intellect interviendra, et l’être
pourra alors appliquer dans sa vie les directives que vous
lui aurez fournies.

Beaucoup veulent comprendre par leur raison ce


qu’est l’Amour, mais c’est le cœur qui, le premier, est
apte à le sentir. Quelle que soit l’expression extérieure
que vous puissiez donner à l’Amour, le cœur ne peut
s’y tromper ni se vendre. Si quelqu’un vous donne de
l’argent pour manifester son amour, il se trompe et il
vous trompe, car ce n’est pas son propre amour, ce-
lui de l’âme, qu’il vous offre, mais un bien terrestre.
Si quelqu’un vous fait cadeau d’un bel habit de laine,
pensant de cette façon vous exprimer son amour, il se
trompe aussi, car la laine est l’expression de l’amour de
la brebis, et non pas la pure émanation du sien.
Comment alors l’homme doit-il démontrer son
amour ? Par la bonté de son cœur raisonnable. Il doit
montrer qu’il aime comme Dieu aime. Il doit aimer
comme la mère et le père aiment.
L’unique chose qui se sacrifie en l’homme, c’est le
cœur. Les erreurs de la vie proviennent toutes des fautes
que le cœur a commises ; et dans ce sens, Dieu par-
donne les inconséquences d’un cœur irraisonnable, à
condition qu’elles aient pour cause l’Amour.

146
Écouter la voix de l’Amour

Un des grands maîtres de l’Antiquité envoya un de


ses disciples prêcher son enseignement dans le monde.
Il lui donna en même temps le don de guérir les malades.
Le disciple s’en alla donc au milieu de la foule et sa pre-
mière occupation fut de se servir de son don. Chaque
aveugle, sourd, infirme qu’il rencontra, il le guérit. Les
aveugles recouvraient la vue, les sourds entendaient, les
boiteux et les estropiés recommençaient à marcher. En
un mot, il redonnait la santé à tous ceux qui étaient
atteints de quelque infirmité. Mais quelle ne fut pas sa
surprise en constatant qu’au lieu de lui montrer de la
reconnaissance, tous ceux qui avaient recouvré la vue
le poursuivaient ; ceux à qui il avait rendu la parole ou
l’ouïe le blâmaient et proféraient à son égard les plus
mauvaises paroles. Et ceux dont il avait guéri les mains
et les pieds voulaient le bâtonner !
Découragé, ulcéré par cette amère déception, le dis-
ciple retourna auprès de son maître et lui demanda la
raison de toute cette ingratitude. Son maître lui répon-
dit : « Ton erreur a été de commencer par mettre en
œuvre ton pouvoir de guérir. Tu as ouvert les yeux aux
aveugles, les oreilles aux sourds ; tu as délié les mains
et les pieds des infirmes ; ainsi, tu as guéri ceux à qui
la nature supérieure avait envoyé certaines épreuves né-
cessaires. Ton premier travail devait être de prêcher à
des gens sains, qui avaient des yeux et des oreilles ou-
verts et dont les mains et les pieds étaient prêts à servir.
Ensuite seulement, tu aurais pu guérir les aveugles, les

147
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

sourds et les boiteux. Tous ceux que tu as guéris étaient


dans le passé tes ennemis et je les avais liés pour qu’ils
ne puissent pas t’empêcher d’accomplir ta tâche. Mais
ne sachant pas cela, tu les as déliés avant le temps et ils
ont été pour toi un obstacle à la mission que je t’avais
confiée et à ton propre développement. Je les avais liés
et c’était à moi seul de les délier. »

Chaque être a en lui-même une pensée, un sentiment


aveugle ou sourd. Doit-il le délier prématurément ? Non,
car l’élève de la Vie Nouvelle doit s’efforcer de s’expri-
mer d’abord par ses pensées, sentiments et actes sains,
positifs, efficaces. C’est quand il n’a plus rien d’autre à
faire qu’il peut s’occuper de guérir ses pensées, ses sen-
timents et actes malades, qui représentent son travail
d’amélioration à entreprendre. Mais si, avant le temps
voulu, il leur accorde trop d’importance, il risque d’être
entravé, contrecarré par eux.
En disant de ne pas prêcher aux malades, je sous-
entends le fait qu’ils ne sont pas encore en état de
recevoir la parole divine. Quand l’enfant prodigue dont
parle la Bible demanda à son père sa part d’héritage,
c’était en vue de vivre selon son bon plaisir. Et tant qu’il
n’eut pas tout perdu, argent, forces, santé, il ne revint
pas. S’il avait encore rencontré des gens pour le plaindre
et pour l’aider, il aurait continué à mener son existence
déréglée et à vouloir s’amuser avec des jeunes filles.
Mais les jeunes filles raisonnables, qui ne supportent

148
Écouter la voix de l’Amour

pas les êtres stupides, contribuèrent à la déchéance du


jeune homme, le laissant dépenser son argent et ruiner
sa santé jusqu’à ce qu’il touche le fond, jusqu’à ce qu’il
devienne misérable et qu’il prenne conscience de ses
fautes. Il retourna alors chez son père, qui n’était ni
aveugle, ni sourd, ni estropié, mais au contraire, sain,
bon et raisonnable.

Bien des gens pensent que pour étudier et se per-


fectionner il est nécessaire d’être riche, d’avoir du
confort et des circonstances favorables. Si cela était vrai,
Jésus‑Christ aurait dû naître dans une famille royale et
grandir dans les conditions les meilleures. Il lui était
pourtant possible de disposer des plus grands pouvoirs,
et personne n’aurait eu la possibilité de mettre la main
sur lui, de le persécuter et de le crucifier. Mais naissant
et vivant dans un milieu royal, il n’aurait pu accomplir
le travail que le Père lui avait confié. Dans un palais,
il aurait sans doute appris beaucoup de choses, mais il
n’aurait pas su ce qu’est la souffrance, ce qu’est le sacri-
fice pour le prochain.

Tant que David fut un humble berger, il mena une


vie pure et sainte. Mais quand il devint roi d’Israël, il
commit beaucoup de fautes et de crimes, dont on parle
encore aujourd’hui. Après lui vint son fils Salomon, le
plus savant roi de son temps, qui avait 300 femmes et
600 concubines ; ceci est le symbole de ses insatiables

149
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

désirs. Beaucoup d’êtres, avec leurs désirs immodérés,


ressemblent au roi Salomon. Avant le déluge, il y avait
sur la Terre des animaux gigantesques, ayant aussi de
grands et avides désirs. Où sont-ils ? Rien n’est resté
d’eux, la nature les a fait disparaître. De nos jours, le
plus grand animal existant est l’éléphant. En compa-
raison des animaux préhistoriques, c’est un tout petit
veau !

En étudiant la vie de l’humanité, vous pouvez consta-


ter que trois choses principales poussent en avant
l’homme raisonnable : la pensée claire, le bon senti-
ment, l’action noble. Tous les êtres, aujourd’hui, sont
exposés aux épreuves, au mécontentement intérieur,
que seuls peuvent écarter une pensée lumineuse, un
bon sentiment et une noble action. C’est Dieu qui a
déposé en l’homme cette force et cette richesse que
constituent les claires pensées qu’il reçoit du monde su-
périeur, les bons sentiments qui germent dans son cœur
et les nobles agissements de sa volonté. À travers cet
état, l’être humain découvre Dieu en lui, et en quelque
difficile condition qu’il se trouve, l’homme se sent alors
si plein de force qu’il lui est possible de conserver son
équilibre et de vaincre.
Dans les temps anciens, un maître donna à un de ses
élèves une tâche qui lui permettrait de comprendre ce
qu’est une pensée forte et lumineuse. Il lui dit : « Tu
iras parmi la foule et tu trouveras sur ton chemin trois

150
Écouter la voix de l’Amour

personnes : un militaire, un brahmane et un adepte, et


à chacune tu donneras un soufflet. Tu reviendras en-
suite me dire ce que tu auras appris. » L’élève se mit
en route, et il rencontra bientôt un militaire, auquel
il donna une gifle ; ce dernier, sans perdre un instant,
lui en rendit deux avec une telle vigueur que le jeune
élève tomba à terre. S’étant relevé, il pensa : « Ce mi-
litaire est un homme fort ! » Continuant son chemin,
il s’arrêta dans un temple où il aperçut un brahmane
en prière ; il s’approcha et lui donna un soufflet. Le
brahmane leva la main avec le réflexe de frapper à son
tour, mais se ressaisissant aussitôt, il baissa la main et
continua calmement sa prière. Le jeune élève se dit :
« Ce brahmane est un être faible ! » Enfin, il rencontra
un adepte, concentré dans une méditation profonde. Il
s’avança silencieusement, frappa l’adepte d’une gifle et
vite s’écarta. L’adepte ne bougea pas et continua à médi-
ter comme si rien ne s’était passé. « Celui-ci est vraiment
tout à fait faible ! » conclut l’élève.
Ayant achevé sa tâche, il revint chez son maître et
lui raconta ce qu’il avait vu et appris. Le maître lui dit :
« Tant que tu n’auras pas acquis les qualités de l’adepte
qui sert l’Amour, tu ne réussiras pas. »
Ainsi, le militaire représente le serviteur de la force,
le brahmane sert la loi et l’adepte est le serviteur de
l’Amour. En chaque être humain se trouvent ces trois
conditions : force, loi et Amour, et l’homme est leur
élève. Tant qu’il ne donne pas la priorité à l’adepte en

151
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

soi, l’homme ne pourra jamais réaliser ses lumineux


désirs.
Ces mêmes catégories, nous les rencontrons dans
toute l’humanité ; les hommes se retrouveront en face
de continuelles épreuves et difficultés jusqu’à ce qu’ils
aient assuré la première place à l’Amour.
Un autre élève demanda à ce même maître de lui ex-
pliquer ce qu’est l’Amour. Le maître ne répondit rien.
L’élève insista, mais sans succès. Durant 10 années, il vi-
sita régulièrement son maître et lui posa la même ques-
tion sans recevoir de réponse. Enfin, un jour, le maître,
qui était sain et robuste, prit l’élève par la main et le
conduisant au bord du Gange, il le plongea sous l’eau.
L’élève, manquant d’air et commençant à étouffer, se
débattit de toutes ses forces jusqu’à ce que le maître le
soulève enfin hors de l’eau. « Que sentais-tu quand tu
étais dans l’eau ? » lui demanda-t-il. « J’étouffais, l’air
me manquait, j’étais tout près de perdre conscience, la
vie », répondit l’élève. « Eh bien, dit le maître, quand tu
te trouves dans la vie en condition d’étouffer, de man-
quer d’air, de perdre conscience, c’est alors que tu com-
prends ce qu’est l’Amour ! »
Ainsi, il existe dans le monde trois catégories de gens.
La première est celle du militaire, l’homme de la force
qui vous rend deux gifles si vous lui en donnez une et
vous jette à terre. La deuxième catégorie est celle du
brahmane qui sert la loi ; si vous lui donnez un soufflet,
son premier mouvement est de vous le rendre, mais il

152
Écouter la voix de l’Amour

se maîtrise en disant : « Il n’est pas nécessaire de me dé-


fendre et d’affirmer mon droit. N’y a-t-il pas une loi qui
donne à chacun selon son mérite ? » Enfin, la troisième
catégorie est celle de l’adepte qui ne s’arrête pas sur les
actions des autres et qui ne leur demande rien.
À vous, élèves de la vie, on demande que vous soyez
courageux, hardis, résolus comme le militaire, mais que
vous serviez la loi divine et non les lois humaines. Soyez
compréhensifs et raisonnables comme le brahmane, qui
est encore sous l’influence des deux lois : celle du vieux
monde et celle du nouveau, mais qui, consciemment,
renie l’ancienne et choisit la nouvelle, la loi du monde
spirituel. Enfin, soyez comme l’adepte, qui sert la loi de
l’Amour, lui faisant ignorer les fautes et les crimes des
hommes.

Un jour, quand vous retournerez dans le monde in-


visible, on examinera comment vous avez appliqué la
loi de l’Amour. Si on voit que vous vous êtes servis de
la critique, on vous demandera pourquoi vous avez cri-
tiqué. Si vous répondez que vous vouliez corriger votre
prochain, on vous rétorquera : « Vous êtes-vous cor-
rigés vous-mêmes ? » Donc, ne critiquez pas, ne vous
arrêtez pas aux erreurs des autres, corrigez-vous plutôt
vous-mêmes pour que vous ne vous trouviez pas dans la
condition de la meule qui aiguise les couteaux des gens.
Votre tâche n’est pas d’être une meule !

153
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Imaginez que vous deviez recevoir en héritage 10 mil-


lions de leva et qu’en même temps, vous ayez recouvré
quelque part une dette de 100 leva. Devez-vous négli-
ger les 10 millions pour vous acharner à poursuivre les
100 leva ? Non, oubliez votre débiteur et tournez toute
votre attention vers les 10 millions ; ne laissez pas se pres-
crire le délai pendant lequel vous pouvez les recevoir.
L’homme est venu sur la Terre pour travailler et re-
cevoir un grand et riche héritage. Sachant cela, doit-il
s’occuper des fautes d’autrui, des mesquineries de la
vie ? S’il se laisse prendre à des pièges, il aura gagné
les 100 leva, mais il aura perdu le grand héritage, les
10 millions.
Si vous portez une bouteille pleine d’eau, ne
devez-vous pas en faire profiter l’être altéré qui vous
en demande ? Donnez votre eau avec une bonne
disposition d’esprit, ne craignez pas d’en être privés.
Vous êtes près de la source, remplissez votre bouteille.
Toute privation, toute gêne que l’on peut vous causer,
tout cela est pour votre bien. Et ne pensez pas que ceci
soit un paradoxe ; n’affirmez pas que vous devez vous
défendre quand on vous cause quelque dommage ou
quelque détriment, d’autres que vous sont chargés de
vous défendre. Quand le fils du roi va se promener,
doit-il se munir d’une arme pour sa sauvegarde ? Non,
car certains en sont chargés. Il en est de même pour
tout le monde. Si peu important, si insignifiant même
qu’il soit pour la société dans laquelle il se trouve, tout

154
Écouter la voix de l’Amour

humain est pourvu, lui aussi, d’êtres qui sont chargés de


le protéger. De vous, on demande seulement que vous
écoutiez la voix de ceux qui vous gardent et qui ont soin
de vous.

Quelque part, en Amérique, l’enfant d’un employé


de chemins de fer aimait à jouer parmi les voies. Mais,
un jour, il ne s’aperçut pas qu’un express arrivait sur la
ligne même où il était absorbé par ses jeux. Son père,
voyant l’imminence du danger mortel que courait son
fils, lui cria : « Couche-toi ! » L’enfant, docilement, se
coucha entre les rails, et le train passa au-dessus, ne
lui causant aucun mal. Que serait-il advenu si l’enfant
s’était arrêté pour demander à son père la raison de
son ordre ? Aurait-il alors été sauvé ? De même, quand
l’Amour vous parle, écoutez sa voix. S’il vous dit :
« Couche-toi », couchez-vous ; « Lève-toi », levez-vous ;
« Tais-toi », taisez-vous ; « Parle », alors, parlez. Écoutez la
voix de l’Amour, suivez ses conseils et ses ordonnances.
La solution de tous les problèmes se trouve dans cette
obéissance à l’Amour.
Voulez-vous savoir comment arriver à comprendre
le langage de l’Amour et à y obéir ? Alors, entrez dans
l’école pratique de la vie. Ce dont je vous parle mainte-
nant est théorie et l’application de cette théorie se fait
dans la vie.
Écoutez la voix de l’Amour et vous entrerez dans la
vie véritable.

155
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Écoutez la voix de la Vérité et elle vous donnera la


vraie liberté.
Écoutez la voix de la Sagesse et elle vous dispensera la
lumière et la connaissance indispensables.
Ceci est le grand bien, la vie pleine à laquelle vous êtes
tous invités dans le monde. La nouvelle époque arrive et
vous devez travailler pour recevoir le sublime bien de la
vie véritable, du savoir, de la lumière, de la liberté.
Si vous recevez la parole divine et vivez d’après elle,
l’Esprit vous visitera et alors s’accomplira la prophé-
tie : « L’Esprit viendra en vous et ce que vous désirez, vous
l’obtiendrez ! »
En quelque condition de la vie que vous vous trou-
viez, bonne ou mauvaise, appliquez la force de la pa-
role divine, et vous bénéficierez abondamment des bons
fruits de vos efforts.

156
L’HARMONIE
DANS LES MOUVEMENTS

N
ombreux sont ceux qui se plaignent de ne pas
réussir dans la vie. Quelle est la cause de leurs
échecs répétés ? C’est tout simplement qu’ils
négligent d’appliquer les qualités musicales et harmo-
nieuses de la vie dans leurs activités, qui manquent alors
de rythme. La nature ne tolère aucune dissonance dans
son royaume. Par exemple, s’il y a un manque d’harmo-
nie entre le cœur et l’intellect, entre les sentiments et
les pensées, l’être subit en lui-même les fâcheuses consé-
quences de ce désaccord.
Lorsque nous parlons de l’harmonie dans les mou-
vements, nous comprenons non seulement les mouve-
ments physiques qu’engendre l’action, mais également
les mouvements des pensées et des sentiments qui

157 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’accompagnent. La valeur d’une action est finalement


déterminée par ses conséquences. Par exemple, si vous
décernez des éloges à quelqu’un, il peut en être soit sa-
tisfait, soit mécontent. C’est que, dans le premier cas,
vos paroles sont l’expression d’un sentiment sincère,
mais non dans le second.
Si vous caressez un chat avec exagération, il peut s’en
irriter et chercher à vous griffer. La raison en est que
vous avez produit en lui plus d’électricité qu’il n’en
fallait.
Une personne vous a regardés aimablement et vous a
adressé de bonnes paroles, pourtant vous demeurez sur
la réserve, insatisfaits. Pourquoi ? Parce que son regard
et ses paroles sont dépourvus de contenu et n’expriment
pas un sentiment véritable.
Vous pouvez convaincre une personne de votre
grand amour, de votre dévouement, mais comment
concrétiserez-vous vos belles déclarations ?
Les paroles n’ont un contenu, un sens et une force
qu’à partir du moment où elles sont harmonisées au
mouvement. Si cette harmonie n’existe pas, nous pou-
vons en conclure que la Vérité est absente.

Les gens parlent de l’amour mais négligent de l’étu-


dier dans ses manifestations innombrables, des plus éle-
vées aux plus humbles. Par exemple, vous voyez deux
colombes qui roucoulent, mais ce spectacle ne vous pa-
raît pas digne d’arrêter votre attention. Il y a pourtant

158
L’harmonie dans les mouvements

quelque chose de beau, de précieux dans la grâce et la


pureté des mouvements exprimant cet amour avec tant
de douceur et d’harmonie.

Le mouvement correspond à l’action dans le monde phy-


sique1. C’est par le mouvement que l’esprit, la pensée se mani-
feste dans la matière.
Par sa pensée, le disciple peut s’unir au courant sacré de la
Lumière, qui lui révèlera la connaissance absolue. Par ses sen-
timents, il peut s’unir au courant sacré de la musique, qui lui
révèlera l’harmonie, l’amour universel ; mais c’est seulement
en mettant sa volonté en mouvement qu’il pénètrera dans le
courant sacré de la vie.
Lorsqu’il s’unit au courant sacré de la vie, le disciple dé-
couvre que tout est en mouvement dans le monde. Dans ce
mouvement sont contenus la plus grande sagesse et le plus
grand amour.
La science du mouvement contient la clé du monde spirituel
et pour la découvrir, le disciple doit être éveillé et conscient
dans ses propres mouvements intérieurs et extérieurs.

Si vous devez ramasser ou saisir un objet, le résultat


sera tout à fait différent selon que vous emploierez le
pouce et l’index seuls ou tous les doigts de votre main.
Par l’index et le pouce coule la noblesse de la nature

1 - Les passages en italique sont des notes d’Olivier Manitara.

159
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

divine en l’homme, tandis qu’au travers des cinq doigts


se manifeste sa nature animale.

Chacun peut librement faire cette expérience de saisir un


objet placé devant lui, d’abord avec tous les doigts de la main
et ensuite, avec seulement le pouce et l’index. Ensuite, avec le
pouce, l’index et le majeur. Pendant cette expérience, il faut
rester conscient, éveillé, sentir ce que ce mouvement produit en
soi et autour de soi.
Si le disciple est suffisamment avancé, par ce genre d’exer-
cices, il peut atteindre une illumination intérieure réelle.

Les hommes aiment à moraliser, à prêcher, à faire


la leçon à autrui, mais ont-ils réfléchi avant cela à quel
degré ils ont eux-mêmes corrigé leurs habitudes et leur
vie ? Vous exhortez vos semblables au calme, à la maî-
trise de soi, mais vous-mêmes, vous ne contrôlez pas en-
core vos organes.
En parlant, vous gesticulez inutilement et cette nervo-
sité peut être nuisible à votre organisme et occasionner
des maux de tête ou d’estomac. Parfois, c’est le caractère
qui subit les mauvaises conséquences d’une nervosité
non maîtrisée ; alors l’homme devient facilement iras-
cible, emporté et prompt à réagir violemment envers
ceux qui le gênent ou le contrarient, tandis que s’il
est suffisamment fort, s’il a sincèrement travaillé à sa
propre éducation, il se contiendra et transformera les

160
L’harmonie dans les mouvements

énergies de la nervosité en calme, en douceur, ce qui se


manifestera par des mouvements harmonieux.
Si vous nagez en mer, il est naturel de faire des mou-
vements vers l’extérieur pour avancer facilement, mais
vous faites aussi des mouvements vers l’intérieur en
nageant sur le dos. En respirant profondément, vous
constaterez l’aisance avec laquelle vous gardez l’équi-
libre en étant portés par les vagues. Le monde est une
mer, celui qui y pénètre doit apprendre à nager, à garder
l’équilibre, à comprendre et à réfléchir.
Quel sens y a-t-il à répéter que Dieu est le Très-Sage,
qu’Il est toute bonté et tout Amour, et à être constam-
ment inquiets et apeurés ? Cela démontre un manque
d’unité et d’harmonie entre vos paroles et votre com-
portement. Vous dites que le Divin est partout, mais
votre attitude contredit votre affirmation.
Vous êtes mécontents de quelqu’un qui se serait
mal conduit envers vous et vous le critiquez. La voix de
votre âme vous murmure : « Tu as tort, ta pensée est in-
juste... » Vous percevez bien cette remarque divine, mais
vous continuez à critiquer.
Pourquoi ne faites-vous pas attention aux paroles de
celui que vous appelez votre « Père », votre « Maître » ?
C’est faire bien peu de cas de ce qu’il vous enseigne et
pourtant, après cela, vous espérez être reçus dans l’autre
monde par des chants et de la musique !

161
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

D’autres se demandent quel sera leur sort lorsqu’ils


iront dans l’autre monde. En vérité, il n’est pas facile de
répondre à cette question, car c’est un problème sem-
blable à celui que se poserait une chenille : savoir ce
qu’elle ferait si elle se transformait en papillon. Pour
l’instant, elle ne connaît qu’un aspect de l’existence,
ramper et ronger les feuilles des arbres, et ne peut s’ima-
giner la vie d’un papillon. De même, l’homme ne peut
pas davantage concevoir la vie céleste.
Vous devez réfléchir à ce que vous avez au-dedans et
au-dehors de vous-mêmes. Vous savez que vous avez une
tête, un cœur, mais avez-vous pensé à leur rôle ? La pré-
destination de la tête est de penser ; celle du cœur, de
sentir ; celle de la volonté, d’agir. Il en est ainsi pour
chaque faculté et pour chaque organe du corps : ils ont
leur tâche à accomplir en concordance avec toutes les
autres parties de l’organisme, de manière à ce que la vie
et la santé ne soient pas perturbées.
Les générations passées ont accumulé de telles erreurs,
de telles habitudes néfastes qu’il est difficile de s’en libé-
rer. Elles sont pourtant nuisibles à une vie raisonnable,
utile, ouverte aux pures manifestations de l’âme et à une
coopération bienfaisante entre l’âme et le corps.
Un estomac sain rend l’homme magnétique, bien
disposé. Chez un tel homme, le système sympathique
est en harmonie avec le système cérébral.
L’homme ne se nourrit pas seulement de pain et
d’eau, mais encore d’air et de lumière. Donc, pour qu’il

162
L’harmonie dans les mouvements

demeure en bonne santé, son estomac, ses poumons et


son système nerveux doivent être en bon accord.
Certaines choses sont propres à l’homme, d’autres,
non. Par exemple, l’argent n’est pas lié à un être, il se
trouve en dehors de lui. Il n’y a par conséquent pas lieu
de perdre votre paix s’il vous arrive d’être volés. Ce qui
est interdit, c’est de déposséder l’homme de ses justes
pensées, de son intelligence ou de son cœur. Il n’est
pas permis non plus de troubler son âme, dont chaque
acquisition lui appartient.
Certains violonistes s’évanouissent si leur instrument
vient à être abîmé : c’est qu’ils ont mis quelque chose
de leur âme dans leur violon ! Cet exemple démontre le
lien étroit qui unit l’homme à son âme.

Tendez vers des mouvements harmonieux des yeux,


des mains, de tout le corps. Gardez-vous des mouvements
incontrôlés ou affectés. Abstenez-vous aussi d’imiter les
autres. Chaque geste, même superficiellement agréable,
n’est pas forcément harmonieux.
Les hommes bons et justes sont reconnaissables par
leurs mouvements réguliers, conscients, naturels.
Les enfants, tant qu’ils sont encore libres d’influences
étrangères, ont des attitudes et des gestes plaisants.
Les mouvements inconsidérés perturbent l’orga-
nisme, comme le fait une mauvaise nourriture.
Observez-vous, observez votre entourage afin d’éviter
les mouvements inconscients, anormaux, inesthétiques.

163
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

On entend dire de telle ou telle personne que c’est


un Ange ! Pourquoi ? Parce que chez lui ou chez elle,
tout est beau et mesuré : les paroles, les mouvements,
les actes.

Comment devez-vous accueillir un être ? Comment


devez-vous le regarder ? Comme vous accueillez le Soleil,
comme vous contemplez son lever majestueux. Sortant
tôt le matin, vous attendez les premiers rayons, vous
les regardez, les admirez quelques secondes en leur en-
voyant tout votre amour. Vous pouvez alors rentrer chez
vous en emportant dans votre conscience un peu de la
lumière et de la force de l’astre du jour ; ce sera pour
vous une aide en toute circonstance.
S’il vous est donné de voir quelque chose de vrai-
ment beau, regardez un bref moment avec concentra-
tion, puis détournez les yeux vers une autre direction.
Il n’est pas bon d’arrêter trop longtemps son regard sur
les belles choses.
En chaque homme, il y a quelque chose de beau ;
pour le trouver, regardez vite son front, son nez, son
menton, ensuite, observez ses yeux, ses oreilles, ses sour-
cils, puis remerciez d’avoir, grâce aux formes de cette
personne, perçu quelques parcelles de la perfection, de
l’harmonie de la création dans son immense variété. En
quoi réside sa beauté ? Dans son front, son nez, son men-
ton ? Pourtant, cela ne suffit pas, il doit encore exister
un certain rapport entre les différentes parties du visage.

164
L’harmonie dans les mouvements

Si cette corrélation n’existe pas, l’homme n’est pas vrai-


ment beau et ses mouvements manquent d’harmonie.
La beauté est liée à la paix intérieure, à la sérénité de
l’âme. Il n’y a pas de beauté si l’intellect, le cœur et l’es-
prit ne sont pas éveillés par la voix de l’âme.
C’est un bonheur que de rencontrer un être vérita-
blement beau ! Vous pouvez compter sur lui, il est com-
préhensif parce que son âme est ouverte aux souffrances
et aux joies des autres.

Qu’est-ce que l’âme ? Sachez que c’est la seule force


en l’homme qui ne pèche jamais, qui ne renie jamais le
bien, qui ne commet aucun forfait.
L’âme est pure et garde toujours sa pureté.
De tout être rayonne une certaine lumière qui lui
est spécifique et qu’on découvre en le regardant avec
Amour, comme une âme d’essence divine.

Tous les hommes aspirent consciemment ou incon-


sciemment aux trois vertus qui existent dans le monde.
La première d’entre elles est celle de l’Amour, qui inclut
entre autres choses la santé. La deuxième est celle de la
Sagesse, qui élimine l’obscurité, l’ignorance et les égare-
ments. La troisième est celle de la Vérité, qui libère des
limitations et de l’esclavage.

L’harmonie qui émane de l’homme dont la


conscience est éveillée par l’Amour imprègne aussi ses

165
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

mouvements. Grâce à cela, tout s’exécute avec ordre,


justesse et beauté.
Une nourriture prise avec douceur et Amour rem-
plit son rôle de la meilleure façon. Une tâche accom-
plie consciemment, avec soin, est couronnée de succès.
Chaque pensée, chaque sentiment accueilli avec Amour
est facilement réalisable.

Si vous cherchez des mouvements harmonieux, vous


les trouverez aussi bien chez le tout petit enfant que
chez l’adulte et le vieillard. En étant suffisamment pers-
picaces, vous pourrez découvrir des talents en chacun et
pas seulement chez des personnes vertueuses.

Un homme bon et raisonnable s’aperçut qu’un voleur


essayait de lui dérober quelque chose dans sa poche. Il
ne s’indigna pas mais prit tranquillement la main du
voleur en souriant et dit : « Écoute, mon ami, laisse-moi
fouiller moi-même dans ma poche et je te donnerai plus
que tu n’aurais pu prendre toi-même ! » Ne fouillez pas
dans les poches d’autrui, ne cueillez pas les fruits dans
le jardin des autres. Chaque vol ou chaque mensonge
entraîne des conséquences plus ou moins lointaines.
Un jour vient où les épreuves s’abattent sur l’homme :
ce sont les résultats des vols, des mensonges, des actions
néfastes, des comportements injustes commis dans le
passé.

166
L’harmonie dans les mouvements

Celui qui veut se libérer des conséquences de ses


fautes anciennes doit apprendre à appliquer dans sa vie
l’Amour, la Sagesse et la Vérité. Tout ce que vous faites
doit en être imprégné. Quoi que vous fassiez, pensez à
l’Amour, qui apporte la vie ; à la Sagesse, qui donne le
savoir ; à la Vérité, qui dispense la liberté.

Certains croient qu’en allant dans l’autre monde, ils


apprendront tout ! Mais, dès à présent, vous vivez aussi
dans l’autre monde, qui pénètre et dirige celui-ci. Il n’y
a donc aucune raison d’ajourner vos efforts. Ce monde
et l’autre monde sont au même endroit.
Le mal, le crime découlent de l’intellect et du cœur,
jamais de l’âme. L’intellect peut être rusé, calculateur ;
le cœur peut être crédule et se laisser facilement tenter
et séduire, l’âme, elle, ne connaît pas la corruption.
Nombreux sont ceux qui passent pour des savants,
des philosophes et qui pourtant peuvent souvent se
tromper. Cependant, il y a en chaque homme quelque
chose qui ne se trompe jamais : c’est l’âme. La langue, la
bouche, les yeux se laissent aisément abuser ; il suffit de
leur offrir une chose attrayante pour qu’ils la désirent.
La bouche, la langue acceptent toute nourriture, mais
une fois dans l’estomac, si elle est malsaine, ce dernier
dit : « Hors d’ici ! » et elle est rejetée. Le cœur et l’in-
tellect peuvent admettre des choses impures, malsaines,
mais l’âme, jamais ! Donc, trois choses en l’homme
ne se trompent pas : l’estomac, l’âme et l’esprit qui les

167
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

dirige. Réjouissez-vous et rendez grâce d’avoir en vous


trois « gardiens » qui surveillent ce que vous recevez et
s’ils ne l’approuvent pas, le rejettent.

Vous direz que vous connaissez déjà tout ce qui


vous est dit. Mais il ne s’agit pas seulement de savoir,
mais d’appliquer. Puisque vous avez des connaissances,
mettez-les en pratique. Si vous savez prier, vous devez
recevoir une réponse à votre prière. Si rien ne vous
est donné, c’est que vous ne savez pas prier. Ne parlez
pas trop au Seigneur, mais adressez-Lui quelques mots
sincères. Dieu connaît les besoins des hommes et vient à
leur secours. Quel est l’homme qui a demandé au Divin
d’avoir la force et les possibilités d’aider ses frères plus
faibles ? Combien de personnes sont prêtes à secourir
aujourd’hui même ceux qui souffrent ? Vous dites que
vous êtes disposés à cela ? Mais ne le soyez pas seulement
en paroles, agissez ! Il est facile de parler, mais l’essentiel
est de réaliser.
Les humains ont besoin d’une vraie morale qui soit
identique sur la Terre et au ciel.
Vous priez Dieu, mais en même temps vous nourris-
sez de mauvaises pensées, des sentiments hostiles envers
votre prochain. Vous-mêmes ne voulez pas l’avouer,
mais il faut que vous sachiez que des êtres raisonnables
enregistrent toutes vos manifestations, tant intérieures
qu’extérieures.

168
L’harmonie dans les mouvements

Il n’y a rien de caché dans l’univers ! Un jour, en


quittant ce monde, vous irez auprès de grands êtres qui
vous montreront les clichés de votre vie sur la Terre.
Croyez-vous pouvoir vous excuser en argumentant que
les autres se sont mal conduits à votre égard ? Rien ne
vous excuse. Dans les pires conditions où vous pouvez
vous trouver, ne doutez pas ! Maintenez votre lien avec
Dieu et allez de l’avant avec foi. Tout est possible à celui
qui est fortement uni au Divin. Il résout toutes les diffi-
cultés qui se dressent sur son chemin. Le faible ne peut
en venir à bout, même si on lui procure les meilleures
conditions.

Ne pensez pas au mauvais côté de la vie, aux mala-


dies, aux épreuves.
À quoi devez-vous penser ? En vous levant le matin,
ne pensez pas à la douleur qui vous importune ou à la
dette que vous avez à payer, mais songez à votre meil-
leur ami, à votre meilleur enfant. Ensuite, vous pouvez
penser à votre ami infidèle, à votre enfant difficile, mais
votre première pensée doit être positive, lumineuse.
Vous vous demandez souvent ce que vous devez faire
pour parer à vos difficultés. Écoutez la voix de votre
âme, qui ne se trompe jamais.
Si vous rencontrez un obstacle, une épreuve qui vous
paraît insurmontable, recueillez-vous, entrez dans votre
« chambre secrète » pour rejoindre votre âme ; sa voix
se fera entendre et vous serez guidés dans la solution

169
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

de votre problème. Mais avant de capter cette voix in-


térieure, ne décidez rien, ne dites rien ! Si vous vous
prononcez et agissez hâtivement, vos mots ou vos actes
impulsifs seront impropres, inconsidérés. Tant que la
voix sacrée de votre âme ne s’est pas faite entendre, vous
ne devez même pas chanter.

C’est un trait commun à tous les hommes de com-


mettre des erreurs et de ne pas savoir comment les re-
dresser. Corrigez vos fautes et réparez vos torts tant que
vous êtes encore sur la Terre ; cette tâche est plus aisée
ici que dans le monde spirituel.
Un missionnaire anglais se trouvait en Afrique pour
y répandre la bonne parole. Un soir, alors qu’il se repo-
sait dans sa chambre, un vieil homme se dressa devant
lui et lui dit : « Mon frère, je suis du monde invisible.
J’ai vécu il y a 200 ans en Angleterre, en telle et telle
ville où je prêchais moi-même aux hommes, mais j’ai
commis nombre d’erreurs que je n’ai pas encore pu ré-
parer. Instruis-moi donc aussi afin que ma conscience
s’éclaircisse et que je puisse me frayer un chemin vers
les hauteurs. »
Le prédicateur acquiesça et se mit à lui parler ! Le
soir suivant, un autre homme du monde invisible vint
et lui présenta la même requête. Chaque soir, d’autres
trépassés vinrent et au bout d’un mois, la chambre était
remplie d’auditeurs de l’autre monde ! À cette tâche
imprévue, le missionnaire se fatigua tellement qu’il

170
L’harmonie dans les mouvements

dut rentrer en Angleterre pour reprendre des forces. Il


put alors vérifier les indications que certains trépassés
lui avaient données et il fut convaincu que ces gens-là
avaient effectivement vécu où et comme ils l’avaient dit.
En conséquence, profitez des conditions que la vie sur
la Terre vous donne pour redresser votre conduite. Sur
la Terre, une erreur peut être réparée en quelques di-
zaines d’années, tandis que dans l’au-delà, elle risque de
ne pas l’être en des centaines d’années.

Écoutez la voix de votre âme qui ne se trompe jamais !

« C’est la vie éternelle que de te connaître, Toi, Dieu unique


et véritable, et le Christ que Tu as envoyé. »

171
LE CORPS DE L’AMOUR

L
es hommes d’aujourd’hui ne voient et ne
reconnaissent que leur corps physique. Ils
étudient sa construction anatomique, ses
fonctions physiologiques et frappés d’admiration devant
sa structure si compliquée et si sage, ils commencent à
penser que la vie organique ainsi que la vie psychique de
l’homme ne sont rien d’autre que la manifestation du
corps. Si celui-ci vient à disparaître, l’homme disparaît
également en tant qu’être distinct.
Que le corps de l’homme soit sujet à la destruction
après la mort, c’est exact. Mais ce qui se détruit et dispa-
raît ne peut pas être la véritable demeure de l’homme,
la demeure de son âme, de son esprit. Et même les corps
plus fins : éthérique, astral, mental, dont parle la science
occulte, ne sont pas les vraies demeures de l’homme.

173 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Cette science, la chose est notoire, affirme que


l’homme a sept corps, dont vous trouverez les différentes
dénominations et classifications dans la littérature oc-
culte. Ces corps par lesquels fonctionne l’homme par-
fait existent effectivement. Mais tous les sept ne peuvent
pas être nommés « corps » dans le vrai sens du mot.
En réalité, il n’y en a que trois qui soient des corps, les
quatre autres sont des enveloppes.
Je donne de nouveaux noms à ces trois corps essen-
tiels : je les appelle « le corps de l’Amour », « le corps de
la Sagesse » et « le corps de la Vérité ».
Le corps de l’Amour, le vrai corps de l’homme, qui ne
meurt jamais, s’édifie à présent. Seuls les fondements en
sont posés. Quant aux deux autres corps immortels, le
corps de la Sagesse et le corps de la Vérité, ils n’existent
encore qu’en germes. Il y aura, à l’avenir, des époques
spéciales pour leur développement.

Toute la vie de l’homme dans les mondes physique,


astral, mental et causal n’a qu’un seul but : préparer les
matériaux pour l’édification du corps de l’Amour. Dans
ces quatre mondes, l’Amour est projeté dans les quatre
enveloppes de l’homme. Les quatre enveloppes sont les
laboratoires où l’on prépare les matériaux nécessaires à
la construction du corps de l’Amour. Elles ne sont que
certaines possibilités de l’Amour par lesquelles il se ma-
nifeste. Elles sont soumises à des changements ininter-
rompus, elles-mêmes paraissent et disparaissent d’après

174
Le corps de l’Amour

certaines lois périodiques. Les enveloppes changent,


mais il y a en elles quelque chose qui ne disparaît pas,
quelque chose qui reste et constitue les germes perma-
nents dans les trois mondes physique, astral et mental.
Le corps causal est comme l’atmosphère de ces germes.
Il est lié à un monde qui renferme les possibilités des
trois mondes physique, astral et mental.
Et avant d’entrer dans le monde de l’Amour,
l’homme doit passer par le monde causal, où a lieu la
pleine conciliation des contradictions. Le monde causal
est le monde de la conciliation. Le monde de l’Amour
est par lui-même ce monde constant où tout se réalise.
C’est l’auguste monde où la vie se réalise véritablement.
C’est donc à peine dans le monde de l’Amour que
se réalisent tous les désirs que l’homme éprouve dans
les mondes physique, astral et mental. Ils ne sont ce-
pendant réalisables que si le corps de l’Amour est com-
plètement formé. Et lorsque je parle de l’Amour dans
l’homme, j’entends l’édification de ce corps. Alors seu-
lement, l’homme ressuscitera et vivra de la vie éternelle.
Il sera libre alors de toutes les limitations, de toutes les
incommodités de la vie temporelle. Il ne sera plus sou-
mis aux brusques changements dus à la périodicité de la
naissance et de la mort. Il ne sera plus obligé de naître
et de mourir continuellement, mais il vivra dans l’éter-
nité. Il reviendra cependant parmi les hommes, mais
sans y être contraint par la loi karmique : il agira selon

175
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

la liberté de l’Amour. Il viendra parmi les hommes en


qualité de Fils de Dieu pour les aider.
L’homme qui possède ce corps, qui a la résurrection
à son acquis, peut à son gré se rendre visible et invi-
sible. Pour lui, toute la Terre est ouverte et les frontières
n’existent pas. Il n’y a pour lui aucun obstacle ni phy-
sique ni spirituel. Toute la nature vivante le connaît et
lui offre ses services. Les gens les plus mauvais et les
fauves les plus féroces le connaissent et lui sont soumis.
L’homme qui vit dans le corps de l’Amour ne peut
avoir d’ennemis, parce qu’il apporte la vie, la paix et
la réalisation de tout désir secret. Il pourvoit à tous les
besoins chez tous les êtres.

Donc, avoir le corps de l’Amour, c’est manifester


l’Amour, c’est vivre. Et l’Amour, c’est la vie qui dure
éternellement, c’est un éternel rajeunissement, c’est une
connaissance de Dieu de plus en plus parfaite durant
toute l’éternité, c’est l’acquisition d’une liberté de plus
en plus grande pendant toute l’éternité.

176
SERVIR AVEC AMOUR

E
n quoi l’homme doit-il croire ? Quelle doit être
sa croyance ? Les Écritures recommandent le re-
noncement, mais quel renoncement ? Il y a un
sens à ce que l’homme renonce à son insupportable far-
deau ou à la tristesse qui le tourmente, à la faiblesse,
etc. Mais à chaque renoncement auquel il consent doit
correspondre une acquisition utile.
Quel est le mieux pour l’homme : avoir la bienveil-
lance de Dieu, éprouver la chaleur et la lumière des
rayons solaires ou bénéficier de l’estime de gens dont le
comportement démontre l’instabilité de leurs opinions ?
Les êtres aspirent au savoir, à la richesse, à la puis-
sance, aux beautés du monde matériel. Ils les acquièrent
mais restent cependant mécontents, insatisfaits, car il
leur manque l’harmonie intérieure, la pureté, la paix de
la conscience supérieure.

177 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Les hommes d’aujourd’hui manquent de bonnes re-


lations, sincères, amicales. Les fils, les filles vivent chez
leurs parents sans bien se connaître tant qu’un véritable
Amour réciproque, à base de respect et de sacrifice, ne
s’établit pas entre eux. L’existence est belle lorsque les
êtres sont prêts, librement, en toute bonne volonté, à
se connaître, à s’entraider, à se consentir des sacrifices
mutuels.

Le matin, dès le lever, il est bon de remercier pour le


nouveau jour qui nous est accordé et de se concentrer
un instant pour ressentir en soi l’unité de la vie. Envoyez
aussi une pensée fraternelle, bienfaisante, à tout ce qui
vous entoure. Enfin, préparez-vous, avec détermination
et Amour, à accomplir les tâches et les devoirs de la jour-
née. Ils vous apporteront ainsi quelque chose de béné-
fique, physiquement et spirituellement.

Un échange amical doit exister entre les êtres : un re-


gard, une parole, un geste suffisent pour le concrétiser.
On peut toujours donner à ses proches, à ses voisins
quelque chose de soi-même : un bon désir sincère, un
élan d’affection, un service même minime, etc.

Si vous avez le désir de vous perfectionner dans les


manifestations de votre âme et de votre esprit, tout
vous viendra en aide ; de toutes parts, vous découvri-
rez de bons exemples ; il suffira de développer vos dons

178
Servir avec Amour

d’observation avec humilité, en vous abstenant de toute


critique. Appelez à l’aide les bons serviteurs que sont
votre intellect, votre cœur, votre amabilité, votre volon-
té ; ils sont prêts à collaborer à vos bonnes impulsions.

Ne pensez pas que le maître domine toujours le ser-


viteur. Le Christ, ce grand maître, est venu sur la Terre
pour servir l’humanité et non pour la commander. Et
pourtant, qui était le plus grand : le Christ ou les foules
auxquelles il s’adressait ?
Pour servir utilement le monde, l’homme doit être
fort et disposer de grandes connaissances. Il doit sa-
voir en quoi il peut être utile à ceux qui l’entourent.
Quand il l’a découvert, les cœurs s’ouvrent et il reçoit
leur amour !

Vous êtes réunis ici en tant qu’élèves de la grande vie.


Vos armes sont l’Amour, le savoir, la force. Puissantes
sont ces armes ! Mais des trois, la plus sublime est l’arme
de l’Amour ; c’est à elle que l’homme peut demander, à
chaque instant, en chaque condition, la meilleure ma-
nière de servir.
Cachez en vous-mêmes l’Amour, comme la chose la
plus précieuse, la plus sainte, et utilisez sa force secrè-
tement pour aider, soutenir, diriger vos frères vers leur
haute destination.
L’Amour rend l’homme beau et fort !

179
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Que représente le corps humain en réalité ? Rien


d’autre qu’un violon compliqué. Si votre violon est mal
accordé, que peut-il en sortir ? Seulement des sons dis-
cordants. Apprenez donc à bien accorder votre violon :
votre conscience, vos pensées, vos sentiments, vos actes.
Et alors, vous découvrirez que les gens recèlent un fond
de bonté, et ils comprendront votre musique. Si votre
instrument, votre corps, est mal accordé, la cause vous
en incombe. C’est que vous ne savez pas vivre correcte-
ment, vous nourrir sainement, dormir calmement. Vous
ignorez ou négligez la manière de parler, de penser, de
sentir, d’agir avec maîtrise et justesse. Ce sont pourtant
là des choses élémentaires que chaque homme doit
connaître.

La nouvelle éducation recommande aux enfants et aux


adultes l’habitude de l’offrande, du don. Actuellement,
l’homme hésite à donner, de crainte de s’appauvrir. Il
doit comprendre que plus il donne, mieux cela vaut pour
lui. Donnez donc largement, avec Amour, mais aussi
avec discernement. Que deviendrait la vie sur la Terre si
le Soleil cessait de donner sa chaleur, son énergie ?
Moïse avait dit aux Hébreux de ne pas adorer le Soleil
ni les étoiles et de ne se faire aucune idole. Il parlait de
l’aspect extérieur du Soleil, de son vêtement. Nous ne
parlons pas de cela, mais de celui qui est dans le Soleil,
à qui il appartient et de qui émane la lumière, l’Esprit

180
Servir avec Amour

divin. C’est précisément cette lumière qui nous permet


de vivre, de penser, de connaître.
En lisant différents écrivains et poètes, vous remar-
querez qu’ils évoquent la lumière intérieure qui les
guide. C’est donc qu’il existe en l’homme quelque chose
de semblable au Soleil. Tant que ce soleil brille en lui,
l’être humain voit clairement les choses, il connaît, ap-
précie ses semblables et les aime !

En général, la pensée doit accompagner tous les actes


de la vie. Lorsqu’on mange une pomme, par exemple,
il est bon, avant de la porter à sa bouche, de la tenir un
instant dans la main, de regarder sa couleur, de la sentir
et de lui parler. Vous direz que vous n’avez pas le temps
de vous entretenir avec une pomme ! Mais il y a temps
pour tout. Chaque chose doit être faite consciemment et
guidée par la raison : manger, dormir, agir, s’exprimer.
Sans la pensée, l’homme ne peut pas se développer ;
sans Amour, il ne peut rien atteindre. Sans Amour, sans
une pensée juste, les biens divins lui restent inacces-
sibles ; dans ce cas, il est semblable à un tuyau qui laisse
s’écouler l’eau sans en recueillir une goutte.
Là où est l’Amour, tout pousse, croît, fleurit, mûrit ;
lorsque l’Amour disparaît, la vie aussi cesse. Appliquez
donc l’Amour à votre jardin, les fleurs s’y développeront
mieux. Les âmes humaines sont les jardins de la vie,
arrosez-les avec l’Amour afin qu’elles ne sèchent pas.
Donnez accès en vous à l’Amour pour qu’il se manifeste

181
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

dans vos pensées, vos sentiments, vos actes ; si vous y


parvenez, vous entrerez déjà dans la vie réelle.

Si vous êtes mécontents de vous-mêmes, pouvez-vous


attendre que les autres soient satisfaits de vous ? Il est
temps de commencer à travailler, à extérioriser vos dons,
vos capacités, vos possibilités, votre génie avec sincérité
et honnêteté.
L’honnêteté, de même que toutes les vertus, se ré-
vèle par certains traits existant chez l’homme en trois
endroits : dans la tête, le visage et la main. Par l’examen
de ces traits, il est possible de reconnaître si un homme
est raisonnable, équitable, hardi, etc. Certains sont har-
dis quand ils ont de l’argent, mais s’ils sont démunis, ils
perdent aussi leur audace.
Le rôle de l’argent, de la monnaie est de circuler et
d’accomplir son travail. Il fut un temps où la monnaie
était quadrangulaire, elle circulait lentement et son effi-
cacité était réduite. C’est quand elle est devenue circu-
laire que son emploi s’est considérablement développé.

Comme disciples, vous devez étudier les traits carac-


térisant vos vertus et vos dons. Quelqu’un affirme que
son cœur est rempli d’amour. Où se trouve le signe
qui démontre la vérité de ses paroles ? S’il possède un
sens musical bien développé, il peut prendre son vio-
lon et par son jeu, prouver qu’il a effectivement un
cœur aimant ! Vous aussi, travaillez consciemment sur

182
Servir avec Amour

vous-mêmes pour augmenter vos capacités. Ainsi, celui


qui vous observera pourra découvrir vos vertus et vos
talents par lesquels la vie acquiert tout son sens.

Aujourd’hui, croyants et incroyants se plaignent des


difficultés qu’ils rencontrent dans la vie. Pourquoi ces
difficultés ? Parce qu’ils négligent d’appliquer ce qu’ils
ont appris ! Bien des gens parlent des grands hommes,
de Socrate, de Tolstoï, du Christ, mais ne s’exercent pas
à suivre, même de très loin, leur exemple. Les grands
hommes, les génies sont devenus tels parce qu’ils ont
jour et nuit travaillé sur leur intellect et leur cœur et les
ont cultivés. Si depuis 2000 ans, les semences de l’en-
seignement christique avaient germé chez les humains,
le monde pourrait vivre aujourd’hui dans la paix, l’en-
tente et l’abondance.

Si l’homme, avec sa pensée, ses sentiments et ses actes,


ne peut se rendre utile à lui-même, encore moins le
pourra-t-il pour les autres. Les gens, qui ne comprennent
pas encore les lois de la vie, ont tendance à croire que
la pensée ne représente pas grand-chose. C’est là une
opinion erronée, une conclusion bien superficielle.
En réalité, la pensée est de provenance divine et pour
éprouver la force qu’elle contient, écoutez ce que votre
intellect et votre cœur vous suggèrent et appliquez-
le avec Amour. Avec l’affection et l’Amour, toutes les
conditions peuvent être améliorées, en vous-mêmes et

183
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

en votre prochain. La conclusion est que celui qui aime


Dieu peut devenir conducteur de son esprit et se libérer
ainsi de l’esclavage, être maître de lui-même et des
circonstances et agir efficacement sur sa propre santé.

Un est votre maître intérieur, qui est en liaison avec


tous les maîtres extérieurs à vous-mêmes. Vous n’avez
pas encore la connaissance de ce Dieu qui est en vous
et qui vous a donné la vie et cela vous empêche de com-
prendre en profondeur les choses de la vie extérieure. Si
vous saisissez l’essence de ce que je vous dis aujourd’hui,
vous rajeunirez tous, vous vous renouvellerez. La Terre
constitue encore une école maternelle où les êtres ap-
prennent l’alphabet de la vie.

Quelle est la différence entre le jeune homme et


l’homme âgé ? Le jeune vit dans le jardin de l’Amour,
où il se réjouit des richesses de la nature. L’homme âgé
vit dans la bibliothèque du savoir et de la Sagesse, où il
feuillette chaque jour les livres de la vie.

Sans être bien avancés dans les écoles de la vie, beau-


coup attendent anxieusement leur départ pour l’autre
monde, brûlant de savoir ce qu’il recèle. Je ne vous di-
rai pas ce que vous y trouverez, mais ce que vous n’y
trouverez pas. Là, il n’y a ni souffrance, ni maladie, ni
ignorance, ni tentations, etc. Dans ce monde-là, chacun
est à sa place, et tous chantent, jouent, se divertissent ;

184
Servir avec Amour

ensemble, ils travaillent, ils se réjouissent. L’entraide y


est la règle. C’est à qui servira le premier, à qui donnera
le plus, à qui aidera le mieux. Les habitants de la Terre
doivent commencer à apprendre cela !

Vous désirez être bons, mais sans même le vouloir,


vous vous écartez de la ligne du bien, comme un dessina-
teur qui n’est pas encore maître de son trait. Quelqu’un
écrit à sa bien-aimée une lettre débordante de passion,
dans laquelle il décrit son amour et affirme ne pouvoir
vivre sans elle ! Mais la lettre est mal écrite et tachée
d’encre. Est-il donc véritablement épris ? S’il éprou-
vait un si grand amour, il aurait écrit sa lettre avec une
plume d’or, sur un beau papier, avec la meilleure encre !
Beaucoup de lettres d’amour sont écrites hâtivement,
chacun prétendant être pressé. Celui qui est pressé, im-
patient ne vit pas d’après la loi de l’Amour, qui, lui,
prend le temps de tout accomplir pour le mieux.

Pour prier, certains murmurent rapidement quelques


paroles d’une façon superficielle et pensent que leur
prière est ainsi reçue. Non ! Elle parvient tout au plus
jusqu’aux portes du ciel et s’arrête là !

Bien des gens sont mécontents de leur vie, mais non


de la vie même. Seul l’Amour est en condition de libé-
rer l’homme de son passé, de nettoyer l’âme de la boue
qui l’a souillée depuis des siècles.

185
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Deux choses sont nécessaires : recevoir justement


l’Amour divin et le transmettre justement.

Ce jour est favorable à ce que vous soyez de bons


conducteurs de l’Amour divin ; le ciel est pur et dégagé,
l’air est frais et cristallin. Dieu Se manifeste à travers
nous, à travers tout le monde. Il gouverne l’univers et
transforme en bien tout ce qui s’y accomplit. L’Amour
divin ordonne toutes choses.
Tant qu’il souffre, l’homme ne peut comprendre le
bien qui se cache dans la souffrance. Il faut qu’il en soit
sorti pour s’apercevoir de l’enrichissement qu’elle a pu
lui procurer et alors il remercie. Combien d’êtres ont
été frappés par le malheur, qui les a contraints, à travers
les épreuves et les difficultés, à se tremper, à s’aguerrir
et à acquérir finalement l’expérience, l’intelligence, la
force et l’Amour. C’est une grande chose que la souf-
france qui apporte une telle richesse insoupçonnée.
Le Christ passa par de grandes souffrances qui dé-
montrèrent sa puissance. Par sa résurrection, il prou-
va qu’aucune force au monde ne pouvait le tenir dans
le tombeau. De même, celui qui veut entrer dans la
Nouvelle Vie doit mourir à l’ancienne. Si le grain de blé
n’est pas semé en terre et ne meurt, il ne peut germer
et croître de nouveau. Quand l’homme descend dans
la chair, il passe de la vie à la mort ; quand il rejoint
l’au-delà, il retrouve la vie !

186
Servir avec Amour

Tous, vous ne devez éprouver aucune épouvante de-


vant la mort. Comment mourrez-vous ? Très facilement !
Vous ouvrirez la porte de votre maison, vous vous incli-
nerez et sortirez. Devant vous s’ouvrira un monde large
et beau, que l’apôtre Paul appelle « une demeure qui n’est
pas faite de main d’homme ». Cela veut dire qu’on entre
dans un autre corps qui ne se ruine ni se corrompt.
Celui qui est ressuscité ne naît plus ni ne meurt, ne se
marie plus selon l’ancienne manière. Le mariage consti-
tue une limitation, mais il a pour mission d’assurer la
continuité de la grande vie divine.
Les parents doivent être de bons conducteurs du
Divin et leurs enfants aussi.

Je souhaite que vous vous tourniez vers Dieu et que


vos cœurs L’accueillent, non par la contrainte mais par
Amour. Ce qu’on demande à nos contemporains, c’est
de servir avec Amour. Ce que vous donnez, donnez-le
avec la conscience que tout appartient à Dieu et non
à vous. L’unique chose qui vous appartienne, c’est
l’Amour qui jaillit de votre cœur.
Dans le monde, il n’est pas de chose plus sublime que
de tout faire avec Amour, la plus petite œuvre accomplie
ainsi engendre une grande joie. C’est cela qu’on appelle
« servir Dieu ». Réjouissez-vous du bien, de la force, de la
beauté, de la santé des êtres. Si vous rencontrez des ma-
lades ou des éprouvés, réjouissez-vous aussi de pouvoir

187
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

manifester votre amour en les assistant. L’aide n’est pas


seulement matérielle, mais aussi spirituelle !

Le Christ a dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la vie. »


Ainsi que le Christ suit le chemin divin et accomplit la
volonté céleste, chacun peut aussi faire de même et rece-
voir la Vérité et la vie annoncées par le Christ.

Étudiez et renforcez-vous, car les épreuves viennent ;


tous les hommes y seront soumis et examinés. Ne crai-
gnez pas les examens ; si vous vous trompez, si vous
faites des erreurs, ce n’est pas terrible. Vous vous corri-
gerez et vous pourrez aider ceux qui viennent après vous.
Examinez aussi les pensées et les sentiments qui vous
causent des difficultés et des souffrances ; éloignez-les
avant qu’ils ne vous aient soumis à leur influence.

Si quelque mésentente vous oppose à un être, il peut


être difficile de faire directement la paix avec lui. Dans
ce cas, trouvez une personne qu’il aime, en compagnie
de laquelle vous irez le voir. Quand deux êtres en aiment
un troisième, leur réunion peut facilement amener une
réconciliation.

Le monde est le lieu d’application de l’Amour. Il y a un


être que vous pouvez toujours aimer. Quand vous aimez
l’Unique, il vous devient facile d’aimer tous les autres.
Et si vous les aimez tous, vous aimerez aussi l’Unique.

188
Servir avec Amour

C’est cela le juste, le véritable Amour, que nous appe-


lons « divin ». Le monde, maintenant, plus que jamais, a
précisément besoin de cet Amour universel.

La qualité principale de l’Amour est le service. Celui


qui aime est prêt à se dévouer, à servir. C’est le juste
chemin qui permet en même temps de s’instruire.
Apprenez, instruisez-vous et servez. Celui qui ne sert pas
ne peut pas non plus travailler, avancer. Jusqu’à mainte-
nant, le monde invisible vous a servis, avec ses êtres rai-
sonnables, et vous a instruits. Dorénavant, vous devrez
servir et eux vous examineront !

Ainsi, appliquez donc l’Amour dans les plus petites


choses. Chacun peut accomplir un petit bien : visiter
un pauvre, un malade, un ami avec Amour, arroser une
plante avec Amour... Il n’y a pas un homme sur la Terre
qui ne puisse, chaque jour, accomplir quelque petit
bien.

Les hommes prient Dieu pour qu’Il leur prête atten-


tion. Autant ils apprécieront les œuvres divines, autant
le Créateur Se penchera vers eux.
Abordez maintenant votre tâche d’aimer avec pureté,
d’une façon désintéressée ; aimez d’abord l’intellect de
l’être, ensuite son cœur, son âme, son esprit et enfin,
son corps. Aimez-le ainsi, et lui aussi vous aimera. C’est
cela que la Nouvelle Vie demande à tous.

189
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Aimez tout ce que Dieu a créé afin que le monde


aime ce que vous-mêmes créerez.

Sachez que derrière toute pensée se trouve l’intellect,


et que derrière tout ce qui provoque les sentiments ré-
side l’Amour. Derrière l’Amour règne l’Esprit divin.

190
DIEU EST AMOUR

Q
u’est-ce que Dieu ? Qui est-Il ? Nous ne le
savons pas. Nous ne pouvons connaître
l’Absolu, l’Inaccessible. Il est dit que « personne
n’a jamais vu Dieu ! »
Si nous voulons parler de Lui, nous pouvons envisa-
ger le Dieu manifesté, le Christ. En tant que manifesta-
tion du Divin, le Christ ne peut en être séparé, car sur la
Terre, le Christ est l’expression la plus achevée de Dieu
et c’est pour cela qu’il a pu dire : « Je suis le chemin, la
Vérité et la vie. » Le chemin, c’est le mouvement de l’Es-
prit dans l’application raisonnable des lois de la nature.
La vie, c’est l’organisation harmonieuse des éléments et
le développement des forces de tous les êtres vivants. La
Vérité, c’est le lien que Dieu a créé entre Lui et nous.
Le Christ, qui est la plus parfaite émanation du
monde divin, le monde de la Vérité, a revêtu la forme

191 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

humaine pour pénétrer dans le monde matériel afin de


révéler aux âmes des hommes le chemin qui mène à
Dieu, les faisant ainsi passer de la vie temporaire à la
vie éternelle. « La vie éternelle, c’est de Te connaître, Toi, le
Dieu unique et véritable, et le Christ que Tu as envoyé. »
Le Christ est le principe raisonnable issu de Dieu qui
porte la vie à tous les êtres. Il les dirige, les protège et
les unit au centre originel de la création. Il apporte sur
terre la science de l’âme. Il indique aux âmes humaines
la voie de la connaissance de Dieu. La porte qui permet
d’accéder à cette voie est l’Amour. « Dieu est Amour. » Il
est à l’origine de toute chose et l’on peut ainsi affirmer
que l’Amour précède tout. C’est l’Amour qui constitue
la substance de toute chose. Il est la lumière qui pénètre
partout et rend les choses visibles.
Nous ne pouvons pas connaître Dieu si nous n’avons
pas d’Amour pour Lui. L’Amour est la lumière du
monde qui mène au vrai savoir et à la connaissance de
la vie. Rien ni personne ne peut nous être véritablement
connu si nous n’avons pas d’Amour.
Lorsqu’on dit que l’homme doit se connaître lui-
même, cela signifie qu’il doit découvrir et aimer le
Principe divin qui l’habite. Pour cela, il lui suffit de
suivre la voie lumineuse tracée par le Christ, et il pourra
alors reconnaître la présence divine, non seulement en
lui-même, mais aussi chez autrui et dans toute la nature.
Et de surcroît, les conditions d’un développement posi-
tif lui seront données.

192
Dieu est Amour

Vous croyez qu’il vous faut devenir des saints pour


être aimés de Dieu ! mais Dieu vous aime tels que vous
êtes. Son attitude extérieure envers les bons est certes
différente de celle qu’Il a envers les méchants, mais
son comportement intérieur est le même pour tous les
hommes, tous les êtres.
Le monde entier est le résultat de l’Amour !

Depuis des milliers, des millions d’années, les hommes


persévèrent dans l’erreur et le péché, mais l’Amour di-
vin n’en est pas ébranlé, car Dieu sait quelle sera la fin !
Notre erreur est de chercher l’Amour quelque part,
ailleurs… Mais il n’existe pas de lieu où l’Amour ne
soit présent. Tous les êtres vivent en lui et puisent à ses
sources. Partout où il y a une vie raisonnable, l’Amour
est là ; il existe aussi dans la vie irraisonnée, mais d’une
façon non manifestée.
Dieu est Amour, Il apparaît dans toute la création.
Vous Le trouverez dans l’univers tout entier, dans la
nourriture, dans l’eau, dans la lumière, dans tous les
êtres. L’Amour est une force cosmique actionnant tout
dans le monde : toutes les planètes, les soleils. C’est de
cette source que pendant des millions d’années conti-
nueront à naître de nouveaux mondes.
Considérez que la nature tout entière est l’Amour de
Dieu et que vous vivez au sein de l’Amour. L’Amour
est pour l’homme ce que l’eau est pour le poisson. Rien
n’est en état de séparer l’homme de l’Amour. Certains

193
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

pensent qu’ils peuvent vivre hors de l’Amour, mais c’est


inconcevable ; s’ils en sortaient, ils étoufferaient, ils per-
draient la vie ! Toutes les anomalies, les dysharmonies,
les souffrances proviennent du fait que l’homme s’est
éloigné du milieu de l’Amour divin. Votre durée de vie,
votre bonheur, votre développement dépendent de ce
milieu.
Pénétrez votre esprit du sentiment que vous vivez
dans l’Amour et que vous devez appliquer ses lois su-
blimes. Vous apprendrez alors à vivre en accord avec lui,
par vos pensées, sentiments et actions.
Si vous éprouvez encore de l’inquiétude, c’est que
l’Amour n’a pas encore complètement pénétré en vous.
Si vous viviez en union avec lui, aucun trouble ne pour-
rait vous atteindre, quoi qu’il puisse arriver dans le
monde. L’Amour infini vous fait passer par toutes les
épreuves afin de vous rendre parfaits.
Le Seul qui vous aime et qui ne voit pas de mal en
vous, c’est Dieu.
L’Amour émane de Dieu, mais la manière dont les
hommes le manifestent vient d’eux-mêmes.
Comprenant mal l’Amour, l’homme le cherche là
où il ne peut le trouver. Son âme se souvient du ciel,
où elle était traitée avec une grande noblesse, tandis
qu’elle rencontre sur terre rudesse et incompréhension.
Il nous faut accueillir et adopter l’Amour, qui libèrera
les sources que nous avons obstruées.
L’Amour est le centre de l’esprit humain.

194
Dieu est Amour

Le monde le plus élevé, le plus sublime est l’Amour.


Et quand on dit que « Dieu est Amour », on sous-entend
l’essence de toute chose. L’Amour est le monde dans
lequel vit l’Esprit divin.
L’homme naît sur la Terre pour aimer Dieu. S’il y
parvient, tout le reste lui devient possible. C’est là le
germe d’une sublime expérience intérieure.
Tant que votre attirance pour les choses temporaires,
transitoires sera plus forte que votre Amour envers
Dieu, vous resterez inquiets, insatisfaits et vous ne par-
viendrez pas à réaliser vos justes désirs. Mais si votre
Amour pour Dieu prime tout, vos affaires s’arrangeront
d’elles-mêmes.
L’Amour envers Dieu, c’est une expérience intime,
mystique. La force magique de cette expérience se révèle
quand on dirige son esprit et son cœur vers le Divin,
sans aucune hésitation, sans aucun doute. Et c’est alors
que l’on comprend le sens de la vie.
Du moment où on se détermine à aimer Dieu, on de-
vient un « homme véritable ». Un tel être sera toujours
joyeux et positif, quelles que soient les circonstances
qu’il pourra rencontrer.
Aimer Dieu, c’est se faire le propagateur du rayonne-
ment divin.
Avez-vous déjà rencontré une personne dont l’esprit
et le cœur sont unis à Dieu ? Vous avez alors ressenti
la paix et la joie qu’elle émane. Elle est semblable au

195
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

printemps quand les oiseaux chantent et les fleurs s’épa-


nouissent. Pour elle, tous les problèmes sont résolus.
Travaillez avec l’Amour universel, en sa qualité de
vague sublime exerçant son action irremplaçable dans
le monde. Mettez en pratique la loi divine partout et
envers tous les êtres. Vous ressentirez alors la joie in-
térieure, car vous aurez la bienveillance de Dieu, qui
commencera à vous parler.
Comment aimer tout le monde ? Quand vous regar-
dez ceux qui sont avec vous, vous ne les touchez pas ;
cependant, vous en recevez quelque chose. Vous voyez
tous ces êtres, tout ce qui vous entoure, parce que la lu-
mière du Soleil s’y reflète. De même, l’Amour divin se
reflète en tous et parvient jusqu’à vous. Aimez Dieu qui
Se manifeste au moyen de tous les êtres.
La grande règle est d’éprouver de l’Amour pour tout
ce que Dieu a créé. Si vous n’aimez pas tout le monde,
vous ne pourrez parvenir à rien, pas plus que vous ne
pourrez lire si vous ne connaissez et aimez toutes les
lettres de l’alphabet.
Le monde a besoin de cet Amour qui englobe tout.
Il est bon que l’Amour commence par la famille, les
proches, mais il doit être étendu à tous. L’Amour par-
fait est l’Amour envers tous, et cet Amour viendra par
révélation intérieure.

Dieu, qui a créé l’univers, est présent en tout et par-


tout, mais Il ne l’est pas d’une manière matérielle, pas

196
Dieu est Amour

plus que le peintre n’est présent en son tableau. Lorsque


Dieu Se révèle à nous, Il le fait comme une lumière sans
ombre, comme une vie sans fin, comme un savoir infail-
lible, comme une liberté sans restriction.
Lorsque nous disons que Dieu est Amour, nous en-
tendons l’Amour en tant que révélation de Dieu. C’est
pourquoi là où l’Amour est présent, avec le bien comme
fruit de sa manifestation, là Se révèle Dieu.
Dieu est Amour et l’Amour engendre la vie. Donc, il
faut entendre par « Dieu » l’être dont toute vie découle
dans l’univers et qui unit toutes les âmes en un tout.
La vie entière se résume dans l’Amour divin, dans la
Sagesse et dans la Vérité divines. Là où ces trois prin-
cipes se manifestent, l’Esprit divin est présent parmi les
hommes et la vie se révèle dans son essence réelle.
Bien des gens demandent : « Où est Dieu ? » Mais
l’univers tout entier nous Le révèle, et nous Le voyons
partout. Derrière le Soleil, les astres, derrière l’air et
l’eau, derrière le pain, derrière toute forme Se tient
Dieu, l’Amour. Lorsque l’homme regarde le Soleil, les
étoiles, les montagnes, les arbres, les fleurs, lorsqu’il re-
çoit la lumière, l’air, l’eau, la nourriture, il s’unit à Celui
dont toutes ces formes sont le véhicule, c’est‑à‑dire à
Dieu, à l’Amour. S’il se nourrit, s’il respire avec grati-
tude et Amour, il en retirera un meilleur profit ; sans
Amour, il laissera inemployées les forces dont il aurait
pu bénéficier.

197
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

L’Amour pénètre tout. C’est le milieu divin dans le-


quel nous sommes plongés, dans lequel nous vivons et
agissons.
Celui qui veut véritablement voir doit tout regarder
avec les yeux de l’Amour.
Tout est de Dieu.

On demande : « Où Se trouve Dieu ? »


Dans l’air. Par l’air qui entre en toi, Dieu te donne
vie. Dieu, la grande Cause primordiale, est dans l’eau,
dans la lumière, dans le pain.
Vous vivez en Dieu. Dieu vous aime ; par sa lumière,
Il vous caresse. Dieu Se manifeste à nous par le Soleil,
par les fruits, mais nous ne Le comprenons pas.
Lorsque nous nous sentons faibles, Dieu est dans
cette faiblesse. Il nous arrive de nous croire très indépen-
dants, mais en réalité, dans ces moments, nous sommes
en Lui et ressentons son indépendance. Lorsque nous
nous croyons forts, Dieu nous met sur l’autre pôle, la
faiblesse, et lorsque nous devenons humbles, Il nous
élève. Quelle intelligence illimitée que celle qui pense à
tous les soleils dans l’univers !
Dieu souhaite le bien pour tous, et le bien est une
manifestation de l’Amour.
Voyez partout la Providence divine, la suprême force
créatrice de l’Amour, voyez Dieu.

198
Dieu est Amour

C’est encore l’Amour qui a donné aux saints, aux


martyrs la force de résister aux épreuves et aux supplices
auxquels ils ont été soumis. L’Amour est plus fort que
les souffrances, plus fort que la mort, car il est la vie,
la manifestation de Dieu. Les hommes d’aujourd’hui
s’ignorent et ne s’entraident pas dans les difficultés et
les malheurs parce qu’ils ne sont pas unis par l’Amour,
dans l’Amour. C’est pourtant lui seul qui permettra aux
êtres de se connaître véritablement et profondément.
C’est de cette seule manière qu’ils accompliront la vo-
lonté de Dieu et qu’ils Le serviront.
Personne n’a jamais vu Dieu, l’Absolu, l’Inaccessible,
mais chacun peut connaître sa manifestation, l’Amour,
à condition d’être pénétré d’une sainte aspiration vers
le Divin et de l’aimer comme la source éternelle de la
vie.

Il existe une brise douce et agréable que nous appe-


lons « le souffle de Dieu ».
Pour moi, la journée a un sens dans la mesure où je
vois Dieu caché dans la nature.

199
S’EN REMETTRE
AU FEU DE L’AMOUR

P
ourquoi l’homme est-il venu sur la Terre ?
Pourquoi le monde existe-t-il ? Et y a-t-il un autre
monde que celui que nous connaissons ? Y a-t-il
une vie dans l’au-delà ? Telles sont les questions que se
posent les humains. Ils y répondent de différentes ma-
nières, suivant leur propre entendement. Certains ad-
mettent l’existence du monde invisible ainsi que d’une
vie d’outre-tombe.
En vous levant, le matin, dites : « Je suis venu sur terre
pour manifester l’Amour, la Sagesse, la Vérité, la justice,
la bonté. » En vous revêtant de ces vertus que la nature
vous aide à acquérir, vous pouvez faire des miracles !
Sans travail, on n’obtient rien. Tu veux devenir fort
intérieurement ? Tant que tu n’acquiers pas les trois

201 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

grandes vertus : l’Amour, la Sagesse et la Vérité, tu ne


pourras jamais le devenir, car la force dépend d’elles.
Il arrive souvent que des êtres se sentent accablés,
l’esprit dépressif, et ils se demandent quelle peut bien
en être la cause. C’est qu’ils se sont chargés de pensées
et de sentiments inutiles dont ils ne savent comment
se libérer. Il y a des méthodes pour se débarrasser de
ces fardeaux contraignants. Il faut se concentrer pro-
fondément pour en découvrir la cause, qui réside dans
quelque fait du passé, souvent très éloigné. Les hommes
n’ont pas idée des innombrables impressions et souve-
nirs qui encombrent leur esprit depuis quelquefois des
siècles !
Des scientifiques ont tenté de calculer le temps né-
cessaire pour qu’une impression soit perçue par la
conscience ; certains sont arrivés à la conclusion qu’il
ne faut pour cela qu’un millième de seconde, d’autres,
avancent un temps encore plus court. L’important, c’est
que ces impressions ne se fixent pas dans la conscience
et ne s’y agglomèrent comme des sédiments en la char-
geant d’un poids parfaitement inutile. En travaillant sur
lui-même, l’homme se libère des impressions parasites ;
s’il néglige de le faire, il sera continuellement tourmenté.
On parle d’une vie mondaine et d’une vie spirituelle,
mais dès qu’il est sur terre, l’homme passe simultané-
ment par ces deux vies. La vie mondaine est en dehors
de l’homme, la vie spirituelle est en lui, à l’intérieur.
C’est là une règle intangible ; si l’ordre en est inversé,

202
S’en remettre au feu de l’Amour

l’être humain sombre dans le monde comme une cha-


loupe dans la mer. Il est de règle que la barque soit sur
l’eau et non l’eau dans la barque. Par conséquent, soyez
dans le monde, mais que le monde ne soit pas en vous.
Si vous pensez que vous pouvez vous libérer du
monde, vous vous trompez, c’est impossible. Pour vous
libérer du monde, il faudrait que vous ayez vaincu toutes
les contradictions. Celles-ci représentent la boue de la
vie, cette boue qui, à chaque instant, souille l’homme.
Comment se débarrasser de cette boue ? Si tu es intel-
ligent, tu en feras quelque chose de précieux, comme
le potier qui façonne l’argile pour en faire des pots. Et
dans la boue croissent de beaux fruits. Mais si tu n’es pas
intelligent, tu resteras sali et tu en souffriras. L’être avi-
sé, le philosophe filtrent les impressions, les sensations
et ne les laissent pas se déposer dans leur conscience.
Celui qui ne possède pas ce filtre boira de l’eau trouble.
L’orfèvre soumet les choses à l’épreuve du feu. Pour
lui, c’est la pierre d’essai. Fiez-vous aussi à ce feu, que
moi, j’appelle « le feu sacré de l’Amour ». Faites pas-
ser vos pensées et vos sentiments à travers ce feu, et ne
craignez rien ! Dès que vos pensées et vos sentiments
subissent son épreuve, ils deviennent inoffensifs ; sinon,
pensées et sentiments restent impurs et à chaque ins-
tant, ils risquent de vous surprendre et de vous engager
dans une mauvaise voie.
Voulez-vous acquérir de la pureté, de la sainteté ?
Remettez-vous-en au feu de l’Amour. Vous passerez par

203
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

des souffrances, mais vous vous purifierez. D’après moi,


celui qui n’a pas souffert ne peut connaître la pureté, la
sainteté. Quand tu souffres, tes impuretés brûlent. Vous
demandez s’il n’est pas possible d’arriver au même résul-
tat sans souffrir. Si on le pouvait, le Christ le premier
n’aurait pas souffert. Il est passé par des souffrances que
nul autre que lui n’a connues. Les prophètes aussi ont
souffert. Tous les saints, tous les grands hommes ont
connu la souffrance. Chaque bien s’acquiert au travers
des épreuves et des peines, mais après viennent les joies.
Pourquoi l’homme se réjouit-il ? Parce qu’il reçoit ce
qu’il a donné ou qu’il retrouve ce qu’il avait perdu.
Maintenant, vous désirez étudier les sciences occultes
pour connaître les mondes supérieurs, pour comprendre
le côté intérieur de la vie. Cela est naturel. L’homme,
qui en est arrivé à ignorer sa prédestination, cherche à
retrouver la connaissance de lui-même, à retrouver sa
place dans l’éternité. Terrible est l’état de l’être dont la
conscience tombe dans la confusion, déchoit dans le dé-
doublement. Il ne sait plus qui il est ni où il est. D’autres
fois, c’est l’indifférence, l’apathie qui s’emparent de lui.
C’est un état pénible et angoissant. Rien ne lui plaît, il
ne désire rien et il en arrive à penser qu’il peut se passer
de nourriture et de boisson ! Mais il n’en est pas ainsi.
Dans le monde physique, la nourriture est nécessaire.
Étudiez les sciences occultes pour vous aider vous-
mêmes. Profitez de vos expériences et de celles de vos
proches pour résoudre correctement vos problèmes.

204
S’en remettre au feu de l’Amour

En tant que disciples, vous devez étudier l’Amour


dans toutes ses manifestations. Certains pensent que sa
forme la plus élevée est l’amour maternel ; pour d’autres,
c’est l’amitié. Pourtant, ni l’amour de la mère ni l’amitié
ne font autorité. Personnellement, j’ai en vue cet Amour
qui libère de toutes les contradictions et qui introduit la
paix dans l’âme. C’est cet Amour global qui détermine
les relations envers la mère, envers l’ami, envers tout
l’entourage. Par conséquent, l’amour maternel, l’amitié
ne sont que des amours partiels. Il pourra vous arriver
de perdre ces formes d’amour sans pourtant avoir perdu
l’Amour. Dans le véritable Amour, il n’y a ni perte ni
mort. Celui que tu aimes ne meurt jamais, et celui qui
aime non plus ne meurt pas. La mort n’existe que là où
l’Amour est absent. Si Dieu cessait d’aimer les hommes,
ils mourraient inéluctablement. D’une manière plus gé-
nérale, on peut dire que la mort est un état où l’Amour
est absent.
Le Christ, quand il traversait les plus grandes souf-
frances, a dit : « Seigneur, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Il
devait souffrir et mourir pour ensuite ressusciter. Bien
que connaissant les secrets de la vie, il a accepté de pas-
ser par les souffrances et sa force réside en ce qu’il a
gardé son lien avec Dieu. À vous aussi je dis : conservez
ce lien ! En dehors de l’union avec Dieu, aucune phi-
losophie n’existe. Vous obtiendrez tout, uniquement si
vous conservez votre lien avec Lui. C’est la condition
primordiale. Vous pouvez étudier, développer vos dons,

205
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

acquérir des connaissances, mais sans l’union avec Dieu,


rien n’a de sens. Vous pouvez tout perdre, alors que si
vous préservez votre lien avec le Divin, vous allez obte-
nir la résurrection.
Vous me demandez : « Pourquoi suis-je venu sur la
Terre ? » Pour vous charger de l’Amour !
Qu’est-ce qui différencie l’Amour divin de l’amour
humain ? L’Amour divin englobe pareillement tous
les êtres vivants, tandis que l’amour humain est di-
vers et changeant. Ton amour envers les animaux, par
exemple, est différent suivant que c’est un cheval, ou un
veau ou un chat… Même ton amour pour tes semblables
est autre suivant les personnes, tandis que l’Amour de
Dieu est le même et entier pour tout ce qui vit.
Dans le monde divin, chaque respiration est Amour ;
tu recevras une respiration et tu l’expireras. Chaque res-
piration apporte un nouvel élan d’Amour. Dès que tu
recevras l’Amour, tu l’extérioriseras aussitôt, c’est‑à‑dire
que tu recevras et donneras constamment. Il en est ainsi
du point de vue divin. Du point de vue humain, ce-
pendant, tu gardes pour toi l’amour que tu reçois, tu
ne veux pas le transmettre. L’amour humain doit être
purifié, sinon il crée des impuretés dans l’organisme.
Purifier l’amour humain signifie le remplacer par le di-
vin. En restant lui-même, l’amour humain ne peut pas
se purifier. Quoi que vous fassiez, il restera humain. En
vivant humainement, tu aimeras humainement et tu
mourras humainement !

206
S’en remettre au feu de l’Amour

Vous demandez : « Mais alors, après combien de


temps pourrons-nous recevoir l’Amour divin ? » À la se-
conde même ! Chaque seconde, vous pouvez recevoir
cet Amour et le transmettre. C’est un état de conscience.
Tu es en peine, tu crois que tu es abandonné et que
personne ne t’aime ? Il suffit de penser qu’il y a Un
qui t’aime et ta peine s’efface. Il y a des saints qui ont
vécu 20 ans dans le désert pour rechercher l’Amour di-
vin. C’est une bien longue quête ! D’après moi, il suffit
de vivre une seconde « dans le désert » pour recevoir
l’Amour divin. Cela est-il possible ? Oui, mais une chose
est nécessaire : c’est d’écarter les barrières qui font obs-
tacle entre l’Amour divin et l’humain.
Tu as mal à la main ? Panse-la et ne te demande pas
pourquoi elle te fait souffrir. Plus tu la toucheras, plus
le mal empirera. Laisse-la tranquillement se guérir et re-
mercie le Seigneur que ton mal ne soit pas plus grave.
Et quand il aura disparu, remercie de nouveau pour ta
guérison. « Mais ne peut-on pas éviter la souffrance, la
blessure ? » Non, on ne le peut pas. Le soldat qui a pris
part aux combats a reçu des blessures, et il en a conser-
vé la trace, le signe de l’héroïsme. Quand le Christ est
venu sur la Terre, il est aussi passé par cette loi. On
l’a crucifié, et depuis il en porte les stigmates sur les
mains et les pieds et il dit aux hommes : « Si vous êtes
de ceux qui crucifient, je ne viens pas… » Et il demande
encore : « Qui de vous n’a pas été cloué sur la croix ? »
Car chacun passera par la croix du Christ. Là où il y a

207
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

des marteaux et des clous règne l’ordre humain. Si donc


vous voulez être des hommes du nouvel ordre divin, re-
noncez à l’ordre humain, à vos marteaux et à vos armes !
L’Amour, la Sagesse et la Vérité manifestés de l’Esprit
apportent la plénitude de la vie divine, de l’unique et
éternel Dieu de la vie.

208
L’ÉVEIL
DE LA CONSCIENCE
COSMIQUE

E
n parlant de Dieu, nous sous-entendons une
superconscience qui pénètre et englobe tout le
cosmos. Ce que Dieu peut faire, nous aussi, nous
pouvons le faire, car Il vit en nous et est le sens même de
notre existence. Cela est déjà une loi de la conscience.
Notre conscience actuelle doit changer. Pour que les
hommes contemporains entrent dans l’immortalité, ils
doivent se libérer de la loi de la soi-conscience.
L’homme a une connaissance du monde en tant
que multitude, en tant qu’effets, sans liens et sans
interdépendances intérieurs.
Dans la soi-conscience, l’homme vit dans le monde
des contrastes et des contradictions : en lui travaille

209 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’intellect analytique, qui aspire à englober la réalité


par une voie purement mécanique, tout en perdant la
liaison intérieure entre les choses, liaison qui est Dieu
Lui-même.
Pour que l’homme puisse sortir du monde des contra-
dictions, il doit se libérer de la loi de la soi-conscience
et commencer à vivre selon la loi de la conscience cos-
mique, qui est exprimée dans les Évangiles par « la résur-
rection ». Avec l’éveil de la conscience cosmique ou avec
la résurrection, l’homme entre dans la vie de l’immor-
talité, dans la vie de l’unité. Là disparaissent toutes les
contradictions ; le cosmos est compris en tant qu’être
vivant, et la vie en tant que Tout, en tant qu’unité.
L’égoïsme de la soi-conscience disparaît et le « mon » et
le « ton » n’existent plus.
Du point de vue du cœur, la soi-conscience est un
monde de changements, une suite ininterrompue de
joies et de tristesses, et l’homme cherche seulement son
bien-être personnel ; il a seulement en vue ses intérêts
personnels : c’est la loi des parties, celle de l’égoïsme.
L’éveil de la conscience cosmique, la résurrection,
est le moment le plus sublime de la vie humaine. Vous
direz que ce sont des choses impossibles. Pour les gens
stupides, elles sont impossibles, mais pour ceux qui sont
intelligents, elles sont possibles.
La résurrection est un idéal auquel nous parvien-
drons graduellement. C’est un état de la conscience
auquel l’homme peut accéder. Le premier pas dans

210
L’éveil de la conscience cosmique

cette direction est fait quand nous avons un cœur pur


et noble, un intellect lumineux et une bonne volon-
té. C’est un état qui aplanit toutes les contradictions
et tous les malentendus. En lui, l’homme prend claire-
ment conscience qu’il ne peut mourir, qu’il est maître
de toutes les circonstances, il peut vivre sur la Terre,
sur le Soleil et sur la Lune, il se déplace librement dans
l’espace. Il peut se placer dans toutes les situations de la
vie ; il est maître de la vie et de la mort.
L’homme doté d’une conscience cosmique établit
déjà des liaisons dans le cosmos avec les êtres d’une
conscience plus élevée ; il entre consciemment en liai-
son avec le Christ. Cela n’est pas une théorie. C’est
seulement une expérience que chacun peut éprouver.
C’est une expérience qui a lieu dans la conscience, car
faire appel au Christ à partir de l’extérieur serait seu-
lement une violence sur votre conscience. C’est pour-
quoi chacun doit réaliser une rencontre personnelle et
consciente avec le Christ, qui est en l’homme et qui tra-
vaille à l’élévation de l’humanité.
Quand l’homme commence à vivre avec la conscience
cosmique, il met à la base de sa vie des principes et des
lois tout à fait différents. Pour lui, les paroles et les actes
vont de pair. L’Amour est le principe fondamental de sa
vie : il ne parle pas seulement de l’Amour, il vit avec lui.
Pour lui, la fraternité et l’unité ne sont pas seulement
une théorie ou un rêve, mais un fait. Il vit dans la loi de
l’unité.

211
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Le développement et l’éveil de la conscience se font


graduellement. L’homme existait déjà avant ce moment
dont il est question dans la Bible : « Dieu créa l’homme
de terre. » Avec l’entrée de l’homme au paradis, la soi-
conscience s’est éveillée en l’homme. Il commença à
comprendre que sa façon de vivre n’était pas correcte et
qu’il existe un autre processus appelé « la résurrection »,
« l’Amour », « le royaume divin »... Tous ces termes se
rapportent à une seule et même grande vérité : c’est la
conscience cosmique qui apporte à l’homme l’immor-
talité. L’homme doit se libérer des relations et de la si-
tuation actuelles, mais cela se fera quand la conscience
cosmique sera éveillée. En elle, l’homme réalise la paix
dont il rêve, il est maître de toutes les circonstances
et il apporte son aide à tous ceux qui en ont besoin.
Quand, dans l’homme, le cœur s’ouvre et qu’il est prêt
à toutes sortes de sacrifices, quand il vit avec les idéaux
du bien social, cela n’est pas la manifestation de la soi-
conscience, mais les premières étincelles de la super-
conscience. Notre vie prend d’autant plus de sens que
la superconscience se manifeste, car il n’est pas question
de fuir la vie, mais il s’agit de la comprendre. C’est seule-
ment quand nous comprenons la vie et que nous vivons
d’après les lois qui sont à la base de notre propre exis-
tence que nous réalisons le rêve séculaire de 1’homme,
la liberté.
Actuellement, les gens attendent que quelqu’un
vienne les libérer de l’extérieur. Ils peuvent être aidés de

212
L’éveil de la conscience cosmique

l’extérieur, mais la libération de l’homme est dans ses


propres mains. La voie de la libération est celle de l’éveil
de la conscience cosmique. Dans cette loi, l’homme ne
veut pas être servi mais aide ceux qui en ont besoin.
Quand la conscience cosmique s’éveille dans
l’homme, il sait déjà que nul n’a le droit de gouverner
les autres ni de leur donner des ordres. Chaque homme
étant une manifestation de Dieu, si tu veux le gouver-
ner, cela signifie vouloir gouverner Dieu, ce qui est im-
possible. Dieu sert les hommes et Il ne leur donne pas
d’ordres. Il veut que tous soient comme Lui, à servir et
non à ordonner. S’il était question d’exercer un pou-
voir, une domination sur les autres, alors Dieu, avec sa
toute-puissance et son infaillible Sagesse, aurait bien
plus la possibilité de l’exercer, mais Il ne le fait pas, car
Il sait que rien n’est plus sublime que la liberté. C’est
pourquoi Il a laissé libres tous les êtres du cosmos. Le
désordre actuel résulte de l’abus de cette liberté. À cause
de cet abus, certaines anomalies apparaissent dans la
vie, dont Dieu n’est pas la cause, mais qu’Il permet ce-
pendant par respect de la loi même de la liberté. Un dé-
sordre temporaire est préférable à un esclavage éternel.
Et Dieu n’intervient pas pour corriger le désordre, car
cela serait déjà une violence. Il participe activement à la
restitution de l’harmonie, non en tant que gouverneur
et dictateur, mais par la voie de l’éveil de la conscience
cosmique, afin que soit compris comment l’époque ac-
tuelle conduit à une dénaturation et à des préjudices et

213
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

comment l’homme doit vivre selon le nouveau caché


au plus profond de lui-même. Dieu indique les voies et
les méthodes, mais sans les imposer, sinon, les résultats
seraient contraires à ceux attendus.
C’est seulement quand l’homme vit selon la loi de
la liberté, dans laquelle Dieu vit Lui-même, qu’il peut
comprendre la vie et l’Amour. Car l’Amour, lui non
plus, ne se manifeste pas dans la soi-conscience ; il est
l’expression de la conscience cosmique. L’Amour récon-
cilie toutes les contradictions, l’unité demeure en lui.
Avec leur soi-conscience, les gens ne peuvent actuelle-
ment pas saisir l’Amour comme une unité : ils veulent
que tout le monde les aime, mais pour que cela soit
possible, ils doivent être en bons termes avec tous.
Vous devez donner quelque chose au monde pour qu’il
vous aime. Quand on aime Dieu, on puise en Lui les
biens, et quand on cesse de penser à Dieu, on meurt.
Il n’est pas ici question de la foi mécanique, celle de la
soi-conscience, car quand tu manges, tu crois déjà en
Dieu, quand tu respires, quand la lumière pénètre dans
tes yeux, tu crois déjà en Dieu : ce sont les voies par
lesquelles sa vie entre en nous. Ainsi, il ne s’agit pas de
conceptions humaines au sujet de Dieu, mais il existe
en nous une conscience qui pénètre toute l’existence
et qui est à la base de chaque vie. Dieu Se manifeste
en tant que conscience et raison, comme une voix inté-
rieure, une impulsion, une aspiration. Il est le modèle
idéal de notre vie. Il stimule le bien en nous, dans nos

214
L’éveil de la conscience cosmique

pensées, nos sentiments et nos actions. L’homme croît


tant qu’il est fidèle à ces principes intérieurs. Quand
il les trahit, il s’affaiblit et sa vie perd son sens. C’est
pourquoi l’homme doit rétablir en lui-même l’Amour à
l’égard de Dieu et être attentif à son état d’esprit. Il ne
doit pas pour autant s’enfermer complètement en lui-
même et perdre son lien avec la vie extérieure.
Quand l’homme veut résoudre le problème de la ré-
surrection et de la vie, il doit tout d’abord commencer à
penser, car la résurrection est le processus le plus élevé
de la pensée.
Lors de l’éveil de la conscience cosmique, les concep-
tions de l’homme sur le monde et sur la vie deviennent
totalement différentes et ses rapports sont tout à fait
autres. Il transforme complètement son ancienne vie.
Le premier signe de cette transformation est de donner
une nouvelle direction à la pensée, l’acquisition d’une
nouvelle compréhension, de nouveaux sentiments et de
nouvelles relations. Pour lui, les mots « frère », « sœur »,
« ami » prennent vie et acquièrent un sens profond. Ce
sont les mots les plus profonds ; ils ont un sens et sont
vivants uniquement pour l’homme dont la conscience
cosmique est éveillée. La vie en tant que frères et sœurs
est réalisable seulement quand la conscience cosmique
se manifeste, mais cette vie est incompréhensible à la
soi-conscience. Et quand nous la comprenons, quand
cette vie se réanime en nous, nous sommes au seuil de
l’immortalité.

215
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

L’immortalité ne peut exister là où la vie fraternelle et


l’amitié sont absentes.
La libération, la résurrection sont une nécessité pour
l’homme présent, mais il doit commencer à travailler et
à penser conformément au Principe divin en lui-même
et en harmonie avec tous les frères plus avancés qui di-
rigent notre évolution. C’est la seule voie pour réaliser
une vie fraternelle entre les humains.
La voie de l’éveil de la conscience cosmique est celle
de la réalisation de la vie fraternelle.

216
LA NOUVELLE CULTURE,
L’AMOUR

P
our que le monde puisse se libérer des souf-
frances et des contradictions contemporaines,
une nouvelle pensée doit naître. Cette nouvelle
pensée commande de saisir la vie comme un tout et tous
les êtres comme les branches et les feuilles du grand or-
ganisme cosmique. Le bien-être de chaque branche, de
chaque feuille réside dans le travail qu’elle accomplit
pour l’arbre entier. Une maison se développe harmo-
nieusement quand tous ses membres, père, mère, en-
fants, travaillent pour sa prospérité. Une société, un
peuple, l’humanité entière constituent aussi une grande
maison, une grande famille. Et l’humanité prospèrera
lorsque chacun apportera le meilleur de lui-même dans
la vie commune.

217 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Quand les humains prendront conscience qu’ils


doivent travailler pour le Tout, l’âme humaine s’instau-
rera ardemment. L’homme s’harmonisera avec le Tout,
dont l’expression la plus totale est l’Amour, cet Amour
qui vient aujourd’hui comme constructeur de la nou-
velle culture.
L’Amour a créé le ciel et la Terre. Il soutient l’uni-
vers et se manifeste dans les plantes, les eaux courantes,
la lumière, le mouvement des étoiles… Si nous voulons
bien étudier le monde contemporain du point de vue
de l’Amour, nous pourrons comprendre quels rapports
nous unissent au Soleil, à la Lune, aux étoiles et à toute
la Terre. Ces rapports sont des relations d’Amour. La
lumière possède son amour spécifique, et la nature rai-
sonnable nous montre de 1000 manières qu’elle nous
aime ; mais l’homme doute encore, se demandant si
tout cela est voulu ou n’est que le fruit du hasard !
Nous parlons d’un amour qui, semblable à une faible
lueur, ne fait aujourd’hui qu’apparaître. Tout ce qui est
considéré à présent comme amour n’est pas l’Amour.
On n’a pas encore une conception juste de ce qu’est
l’Amour divin. Par exemple, une personne en aime une
autre, mais s’il arrive que cette dernière se conduise
mal, ait un comportement répréhensif, la première per-
sonne change instinctivement sa bonne disposition et
son amour faiblit. Ou bien, vous aimez quelqu’un, mais
votre amour ne subsiste pas quand vous partez pour

218
La nouvelle culture, l’Amour

l’autre monde. Dans un cas comme dans l’autre, cela


prouve une compréhension incorrecte de l’Amour.
Quel est le trait caractéristique du véritable Amour ?
C’est qu’avec lui tout ce qu’accomplit l’homme est fait
avec désintéressement, pour le bien et l’avancement de
celui qu’il aime. Pour que les humains puissent réelle-
ment se connaître, il faut qu’un lien intérieur les unisse
et seul l’Amour peut créer ce lien.
On essaie constamment de comprendre l’Amour,
mais il reste toujours inconnu.
Il y a trois degrés d’amour que nous pouvons nom-
mer : l’humain, l’angélique et le divin. L’amour humain
se révèle dans la pureté et l’humilité ; l’amour angélique,
dans le service du Tout ; et l’Amour divin, dans le don
total de ce qui a été donné à l’homme. Certains disent :
« On n’apprécie pas le bien que nous faisons ! » Il y en
a Un qui l’apprécie et même le plus petit bien secret
accompli est apprécié et noté par la nature raisonnable.
Chaque bonne pensée, si humble soit-elle, est notée
dans les annales de la nature.
Constater qu’un être humain aime un arbre, une
pierre, un chien, n’importe quoi doit nous réjouir :
l’Amour est immuable et celui qui peut aimer un ani-
mal peut aussi aimer un homme.
La vie a un sens quand l’Amour est présent. L’homme
vit quand l’Amour l’habite. C’est l’Amour qui le fait
sain, bon, fort. En dehors de l’Amour, où la pensée
puiserait-elle sa force ? L’Amour est ce qui fortifie

219
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

l’intellect, c’est lui qui donne un élan positif à l’esprit,


au cœur et au corps. Quand il visite l’homme, celui-ci a
le sentiment que toute la Terre est à lui ! Il transforme la
souffrance en joie, alors que le manque d’Amour ternit
la joie et la fait disparaître. Avec l’Amour, tout est facile,
car il possède une force magique qui fait surmonter tous
les obstacles.
L’homme recèle de grandes richesses en lui-même,
mais des conditions sont nécessaires pour qu’il puisse
les révéler. L’Amour crée ces conditions et donne l’im-
pulsion permettant le développement des forces et des
dons déposés dans la nature humaine.
Le nouveau qui vient dans le monde commande de
tout faire avec Amour. Et qu’est-ce que le mal ? Chaque
chose faite sans Amour. Pour que l’humanité sorte de
son état actuel, il lui faut trois choses : des pensées, des
sentiments et des actions justes et intègres. Comment
cette justesse et cette rectitude peuvent-elles être ac-
quises ? C’est l’Amour qui doit être l’impulsion de cha-
cune de nos pensées, de chacun de nos sentiments et de
notre volonté. Lui seul peut canaliser nos énergies dans
une direction ascendante.
L’unique force qui vous introduit dans le monde réel
est l’Amour Si l’homme emprunte la voie de l’Amour
divin, non de cet amour qui ne dure que quelques mois,
mais de celui que la mort même ne peut vaincre, toutes
les possibilités lui seront données. Tous ses besoins se-
ront satisfaits, il aura tout à sa disposition. Le monde

220
La nouvelle culture, l’Amour

s’ouvrira pour lui et il captera une musique à laquelle


les oreilles humaines sont sourdes. Mais pour que cela
advienne, l’homme doit apprendre à servir l’Amour,
comme l’Amour lui-même sert. Le malheur dans le
monde vient de ce que les humains répugnent à servir
et veulent être des maîtres ! Le nouvel ordre s’instaurera
quand l’homme apprendra la loi du service et que les
plus forts aideront les plus faibles.
Les humains veulent s’assurer dans la vie, mais ils ont
une conception tout à fait mécanique de la question.
Pourquoi éprouver le besoin de s’assurer, alors que le
bateau coule ? La barque de sauvetage qui peut amener
l’homme à bon port, c’est l’Amour. Le Christ a dit :
« Amassez-vous des trésors ! » Ces trésors s’amassent uni-
quement par l’Amour.
Il nous faut une science de l’Amour pour que soient
aplanies et surmontées les contradictions qui surgissent
dans l’existence. L’Amour apportera une nouvelle vision
des choses et une nouvelle liberté. Il nous libèrera des
conceptions étroites qui sont actuellement les nôtres.
Certains prétendent que le monde est mauvais ! Non,
il n’est pas mauvais puisqu’il contient toutes les condi-
tions d’une belle et harmonieuse vie.
En face du bouillonnement actuel du monde, l’être
humain a tendance à se demander ce que l’humanité
va devenir. Qu’il ne s’inquiète pas. Le monde ne dis-
paraîtra pas, mais un nouveau se créera, à l’édification
duquel chaque être conscient se doit de participer.

221
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

L’Amour comporte une application sociale. Il ar-


rangera le monde sous tous les rapports. Rien n’est en
condition d’organiser le monde, excepté l’Amour ! Il
constitue le seul chemin et cette pensée doit se graver
en tous. Si l’Amour ne s’instaure pas, toute cette culture
actuelle disparaîtra, et plusieurs milliers d’années se pas-
seront avant qu’un autre ordre ne survienne. Mais si
l’Amour vient, la culture actuelle se renouvellera, de
même que quelqu’un qui a été longtemps malade re-
trouve la santé.
Nous sommes au seuil d’un nouveau monde. C’est
l’Amour qui nous y introduira.
Dans la vie, il y a un perpétuel perfectionnement.
Actuellement, dans le monde, existe un ordre humain,
il s’effondrera. Le monde ne peut pas être amélioré de
la façon dont les hommes ont travaillé par le passé ni de
la façon dont ils sont en train de travailler aujourd’hui.
Certains disent que Dieu a créé les uns maîtres, les
autres, serviteurs ; les uns, riches, les autres, pauvres.
C’est une erreur. Ce monde, cet ordre où les uns ont
faim et les autres ont tout en abondance n’a pas été
créé par Dieu. D’autres se demandent comment Dieu
a pu permettre que de tels malheurs, de telles injustices
sociales existent dans le monde. Tout cela, ce sont les
hommes qui l’ont permis et ils le mettent sur le compte
de Dieu.
Le verset « Tout a été créé par Lui » concerne les choses
grandes et éternelles du monde, tandis que tout ce qui

222
La nouvelle culture, l’Amour

est passager, temporel n’est pas de Dieu. Tout ce que


l’homme fait de son propre chef n’est pas de Dieu.
On nous cite le verset qui dit que « tout pouvoir est de
Dieu ». Il manque un mot à ce verset, il faut dire : tout
pouvoir juste est de Dieu. Et la loi de l’Amour fait partie
de tout pouvoir juste.
La culture actuelle est mise à l’épreuve. Une culture
bâtie sur du sable ne peut pas être solide. Les hommes
ne savent pas vivre, ne savent pas se nourrir, ne savent
pas construire des habitations, etc. Que pouvez-vous at-
tendre d’un tel monde ? Mais tout sera transformé.
Le Nouvel Enseignement donne des méthodes justes
pour l’organisation de la future société.
Les cultures qui étaient fondées sur la force ont péri.
L’enseignement que je vous donne a été expérimenté,
il contient les méthodes de base qui indiquent aux
hommes la façon de vivre. Aujourd’hui, je vous donne
un enseignement divin qui servira de fondation à
l’ordre futur. Cet enseignement s’appuie sur les lois
intelligentes de la nature.
Le moment venu, la chenille dit : « J’ai mangé et bu
pendant très longtemps, je suis repue. Maintenant, je
laisse les feuilles aux autres. » Elle s’enroule dans un co-
con. Puis du cocon sort un papillon, il s’envole et com-
mence à se nourrir du suc des fleurs. Quand le monde
deviendra-t-il meilleur ? Quand les chenilles se transfor-
meront en papillons.

223
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Les problèmes sociaux peuvent être résolus de fa-


çon très simple. Ils commenceront à être solutionnés
lorsque la nouvelle conscience fera son apparition chez
les hommes.
Vous allez me dire que tout le monde veut qu’un nou-
vel ordre soit instauré. C’est très bien, je suis d’accord
avec vous. Il est facile de détruire ce qui est vieux, mais
qu’allez-vous réussir à construire en gardant le même
mauvais caractère et vos défauts ? Qu’allez-vous gagner
en détruisant la vieille maison sans être capables d’en
construire une nouvelle ? Cela, la nature ne le permet
pas. Elle détruit et construit en même temps.
Au moment où tu fais une erreur, tu es dans la nuit.
La tragédie des humains réside dans le fait qu’ils veulent
faire les choses la nuit.
Ce ne sont pas les conditions extérieures qui créent
des difficultés dans la vie des humains, mais les condi-
tions intérieures. Dieu a créé des mondes où les êtres
disposent de toutes les conditions de vie nécessaires.
Tout ce dont ils ont besoin a été prévu. Donc, les condi-
tions extérieures sont des plus favorables, mais ce qui
manque ce sont les conditions intérieures, c’est‑à‑dire
qu’il manque la nouvelle conscience.
Les causes des choses se cachent dans le monde cau-
sal. Votre mental et votre cœur doivent passer d’un état
de conscience à un autre.
Certains veulent organiser les hommes. Le monde
humain est déjà organisé. Chaque être à la conscience

224
La nouvelle culture, l’Amour

éveillée appartient à ce monde organisé. Ceux dont la


conscience n’est pas encore éveillée vont désormais se
préparer pour entrer dans ce monde organisé.
Les hommes d’aujourd’hui veulent d’abord réorgani-
ser l’humanité, ensuite, la société, puis la cellule fami-
liale et enfin, l’individu. Mais ce chemin n’est pas le
juste. Je vous apporte l’éclaircissement suivant. Prenez,
par exemple, les musiciens les plus célèbres ayant fait
des études de musique. Ils connaissent vraiment cet art
et avec eux, vous pouvez former l’orchestre que vous
voulez. En un quart d’heure ou une demi-heure, vous
aurez le meilleur des orchestres et une interprétation re-
marquable. Pourquoi ? Parce que chacun des musiciens
connaît parfaitement sa partition. Essayez de réunir des
personnes qui ne connaissent rien à la musique pour
former un orchestre. Même si 10 des meilleurs chefs
d’orchestre viennent le diriger, cela ne servira à rien.
Les hommes souhaitent une amélioration physique
de l’ordre mondial, mais une amélioration spirituelle
doit aussi se produire.
De quelle conscience je parle ? Les hommes doivent
fonder la vie sur l’Amour et grâce à lui, ils créeront la
nouvelle conscience.
Les souffrances des hommes d’aujourd’hui sont plus
grandes que celles du temps du Christ. La solution des
problèmes difficiles sera apportée par l’Amour. Il vien-
dra sous une forme réelle, vivante et balaiera tout ce qui
est ancien.

225
Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Aujourd’hui, les pays européens se trouvent dans une


phase de destruction. Ils n’appliquent pas l’enseigne-
ment du Christ, mais l’enseignement du passé lointain.
La guerre est une survivance des croyances les plus an-
ciennes. C’est l’ancienne culture qui se manifeste sous
des formes nouvelles.
Mon idée essentielle est la suivante : l’Amour est la so-
lution du problème social. Comment faire ? Remplacez
le non-Amour par l’Amour. L’Amour résout tous les
problèmes, ceux de l’intellect, du cœur et de la société.

L’Amour, la Sagesse et la Vérité manifestés de l’Esprit


apportent la plénitude de la vie divine de l’unique et
éternel Dieu de la vie.

226
DANS LA MÊME COLLECTION

001-PS - Accueille la force de Dieu


002-PS - Vis avec la force de Dieu
003-PS - Écoute la douce voix de l’âme
004-PS - Ouvre ton cœur à la beauté
005-PS - Découvre les grands secrets de la vie
006-PS - Entre en communion avec l’univers
007-PS - Médite les perles de sagesse
008-PS - Respire l’harmonie
009-PS - Abreuve ton âme à la source du bien
010-PS - Entends le murmure de la Vérité
011-PS - Éveille-toi au cœur des influences
012-PS - Goûte la plénitude de l’âme

227 Retour au sommaire


LES ESSÉNIENS
AUJOURD’HUI

L
es connaissances présentées dans ce livre sont
étudiées et approfondies par l’école essénienne.
En effet, celle-ci propose des enseignements vivi-
fiés et adaptés à notre époque.
L’homme peut s’éduquer et prétendre avoir un
contact avec un monde divin s’il fait en sorte que sa vie
soit un réceptacle et un véhicule pour ce monde. Il peut
le faire individuellement par l’étude et le travail sur soi,
mais aussi collectivement en participant à l’œuvre d’en-
semble et en la soutenant.
C’est dans ce cadre que des méthodes de guérison
globale sont enseignées et pratiquées. En guérissant
la source, l’origine de tout trouble, on agit sur l’être
tout entier. C’est toujours ainsi que les Esséniens ont

229 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

envisagé la guérison. Mais, en fait, c’est tout un art de


vivre, en harmonie avec notre époque, qui est propo-
sé pour répondre aux besoins de l’humanité, pour lui
ouvrir une porte vers l’éducation véritable. Ainsi, les
hommes peuvent renouer avec les chemins de l’éveil et
de la libération leur permettant de passer les portes de la
prison du monde de l’homme et de s’approcher d’une
façon juste des mondes supérieurs.

Pour participer
à la Ronde des Archanges universelle
contact@esseniens.org

230
POUR PARTICIPER
À L’ŒUVRE DES ESSÉNIENS…

C
e livre est issu de l’œuvre humanitaire Mémoire
de la sagesse essénienne, qui propose à ses dona-
teurs, tous les mois, des livres, cahiers, autres
textes et vidéos de l’enseignement essénien.
Adhérer à la Mémoire de la sagesse essénienne, c’est
contribuer à sauvegarder la sagesse qui apparaît actuel-
lement dans la Nation Essénienne et permettre aux gé-
nérations futures d’avoir accès à un savoir supérieur et
à une vision du monde qui ennoblissent l’être humain,
c’est faire une offrande pour soutenir la manifestation
du monde divin sur la terre et la restauration de la tra-
dition de la Lumière.

231 Retour au sommaire


Laisse l’Amour faire fleurir ton âme

Voici les coordonnées pour participer à cette grande


œuvre :

Pour le Canada
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Pour l’Europe
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Retrouvez également les trésors de la sagesse es-


sénienne, tous les livres d’Olivier Manitara et d’autres
grands maîtres de la tradition essénienne, les confé-
rences audio et vidéo, les manuscrits esséniens, les cours
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233
TABLE DES MATIÈRES

•Note de l’éditeur ������������������������������������������������������������������� 5


•Préface ����������������������������������������������������������������������������������� 7

•La patience, le premier degré de l’Amour ���������������������������� 15


•Comment vivre justement ? �������������������������������������������������� 23
•Accueillir l’Amour ���������������������������������������������������������������� 37
•Tout découle de l’Amour ����������������������������������������������������� 53
•Le ciel intérieur de l’Amour ������������������������������������������������� 61
•L’heure est à l’Amour ����������������������������������������������������������� 99
•La grande alchimie de l’Amour �������������������������������������������� 123
•Pour être heureux ����������������������������������������������������������������� 133
•Écouter la voix de l’Amour �������������������������������������������������� 143
•L’harmonie dans les mouvements ���������������������������������������� 157
•Le corps de l’Amour ������������������������������������������������������������� 173
•Servir avec Amour ���������������������������������������������������������������� 177
•Dieu est Amour �������������������������������������������������������������������� 191
•S’en remettre au feu de l’Amour ������������������������������������������ 201
•L’éveil de la conscience cosmique ���������������������������������������� 209
•La nouvelle culture, l’Amour ����������������������������������������������� 217

•Dans la même collection ������������������������������������������������������ 227


•Les Esséniens aujourd’hui ���������������������������������������������������� 229
•Pour participer à l’œuvre des Esséniens… ���������������������������� 231

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a Bible essénienne est un recueil inédit de
1158 psaumes des 4 grands Archanges Michaël,
Gabriel, Raphaël et Ouriel qui manifestent la
science des 4 grands éléments fondamentaux : le feu,
l’eau, l’air et la terre.
La Bible essénienne des 4 Archanges révèle les grandes
lois de l’univers et répond précisément à toutes les grandes
interrogations que les êtres humains peuvent se poser.
Elle ouvre des voies de compréhension totalement nou-
velles et invite l’homme à retrouver sa juste place dans la
grande toile universelle de la vie. D’une beauté et d’une
profondeur déconcertantes, ce trésor de sagesse s’adresse
à tous les êtres, de toutes croyances et de toutes religions.
Elle se veut un outil de guérison pour retrouver le sens
noble de la vie et nous guider vers l’avènement d’une
nouvelle humanité.

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