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Partie I : La guerre contre soi-même

1. Déclarez la guerre à vos ennemis


La stratégie de la polarité

La vie est un combat sans fin, et vous ne pouvez-vous battre


efficacement si vous ne pouvez pas identifier vos ennemis. Apprenez
à débusquer vos ennemis, contraignez-les à se révéler par des
signaux et des schémas qui mettront au jour leur hostilité. Ensuite,
une fois que vous les aurez bien cernés, déclarez-leur intérieurement
la guerre.

Exemple : En 401 avant notre ère, Xénophon a conduit des


mercenaires grecs en territoire persan. Lorsque leur chef est mort et
qu’ils n’avaient plus rien pour quoi se battre, encerclés par l’ennemi,
ils ont dû devenir une force concentrée qui se battait pour rentrer
chez eux. L’esprit des soldats a été écrasé. Leur moral était faible et
ils ont commencé à se battre entre eux. Xénophon les a unis, et a
ainsi vaincu l’ennemi intérieur.

Explication : Se concentrant sur la survie, la perspective de rentrer


vivants à la maison pour leur famille et leurs amis les a fait
persévérer. On ne peut pas brandir une épée sans savoir quoi frapper
avec. C’est vous contre le monde et c’est vous contre vous-même.
2. N’ayez jamais une guerre de retard
La stratégie de la guérilla psychologique

En général, ce qui vous empêche d’avancer, c’est le poids du passé.


Vous devez faire consciemment la guerre au passé et vous obliger à
réagir dans le présent. Soyez impitoyable envers vous-même : pas
question de répéter les mêmes méthodes. Battez-vous comme un
maquisard, sans lignes de défense statiques ni citadelles exposées :
tout doit être fluide et mobile.

Exemple : Miyamoto Musashi est l’un des Samouraïs les plus


dangereux de l’histoire, car il avait l’habitude de changer de tactique
de combat, changeant régulièrement de tactique pour garder ses
adversaires dans l’incertitude et sur la défensive. La nervosité et la
paranoïa qu’il infligeait à ses rivaux en faisaient des cibles faciles. Ce
qui a fonctionné par le passé peut ne pas fonctionner à nouveau.

Explication : Oubliez le passé. Adaptez-vous à l’époque actuelle, en


perpétuel changement, en constante évolution. George Bernard
Shaw a déclaré : « Le seul homme que je connaisse qui se comporte
raisonnablement est mon tailleur ; il reprend mes mesures chaque
fois qu’il me voit. Les autres continuent à prendre leurs anciennes
mesures et s’attendent à ce que je les ajuste ».

« En fait, vos succès passés sont votre plus grand obstacle :


chaque bataille, chaque guerre, est différente, et vous ne pouvez
pas supposer que ce qui a fonctionné avant fonctionnera
aujourd’hui. »
– Robert Greene
3. Au cœur de la tempête, gardez la tête froide :
La stratégie de l’équilibre

Dans le feu de l’action, on a tendance à perdre la tête. Il est pourtant


vital de garder la tête froide, de ne pas perdre ses moyens, quelles
que soient les circonstances. Endurcissez-vous en vous exposant à
l’adversité. Apprenez à vous détacher du chaos du champ de bataille.

Exemple : Lord Nelson a désobéi à son commandant hystérique


lors de la bataille de Copenhague en 1801, gardant la tête froide dans
une situation des plus mouvementées. En ignorant l’autorité de son
commandant et en voyant le champ de bataille pour ce qu’il était,
Lord Nelson a vaincu la marine danoise.

Explication : Il faut rester vigilant quand tout le monde est en


émoi. Ne soyez pas intimidé par le chaos. Ne paniquez pas. Vous
devez rechercher le conflit en réagissant rapidement lorsque
l’occasion se présente.

« Ne les combattez pas. Pensez plutôt à eux comme vous pensez


aux enfants, ou aux animaux domestiques, qui ne sont pas
assez importants pour affecter votre équilibre mental ».
– Robert Greene
4. Créez un sentiment d’urgence et de désespoir :
La stratégie du dernier carré

Vous êtes votre pire ennemie. Vous perdez un temps précieux à rêver
de l’avenir au lieu de vous impliquer dans le présent. Coupez les liens
qui vous attachent au passé. Jetez-vous dans l’inconnu, là vous ne
pourrez compter que sur vos propres talents et votre propre énergie.

Exemple : Fiodor Dostoïevski savait que ses jours étaient comptés.


Face à son exécution, il a utilisé son temps en créant chacune de ses
œuvres comme si c’était la dernière, car elles auraient très bien pu
l’être.

Explication : Une fois que l’on est confronté à la mort, on élimine


les éléments non essentiels de la vie. Vous surmontez les futilités qui
nous importent tous les jours et qui nous font tenir notre vie pour
acquise.

Le travail de Dostoïevski est exceptionnel parce qu’il était agité. Il n’a


pas cherché de réconfort. Vous ne pouvez pas attendre le bon
moment. Vous n’êtes jamais tout à fait prêt à commencer.

« Tu fui ego eris. » Comme vous l’êtes, je l’étais. Tel que je suis, vous
le serez.(Une inscription sur la pierre tombale vous rappelle que la
mort est inévitable)

« Vos jours sont comptés. Les passerez-vous à moitié éveillé et


sans enthousiasme ou vivrez-vous avec un sentiment d’urgence
?
– Robert Greene
Partie II : La guerre en équipe

5. Évitez les pièges du pouvoir partagé


La stratégie du commandement contrôlé

Le problème d’un groupe, quel qu’il soit, c’est que chaque individu à
ses propres priorités. Il faut donc établir une voie hiérarchique au
sein de laquelle les gens ne se sentent pas brimés par votre influence,
mais suivent le mouvement que vous impulsez. Chaque membre de
l’équipe doit être investi dans son travail, mais évitez à tout prix de
partager le commandement, de tomber dans le piège des décisions
collectives.

Exemple : Le général George Marshall a enseigné ses philosophies


sur le leadership à une poignée de protégés qu’il avait placés dans
des positions d’autorité avec des responsabilités à haut risque. L’un
de ces hommes était Dwight Eisenhower. Le général pouvait compter
sur ses subordonnés, car ils avaient les mêmes croyances et
dirigeaient leurs positions selon sa vision.

Explication : Vous voulez une chaîne de commandement sur


laquelle vous pouvez compter. Vous êtes le Général, mais vous ne
pouvez pas avoir votre tête partout. Mettez en place des systèmes à
distance et des leaders loyaux qui garantiront le résultat souhaité.
Utilisez-les pour équilibrer vos faiblesses avec leurs forces et veillez à
ce qu’ils vous tiennent toujours au courant. Dans tous les cas, veillez
à ne pas trop renoncer à votre propre autorité et à votre influence.
6. Divisez vos forces
La stratégie du chaos contrôlé

Rapidité et faculté d’adaptation sont des compétences cruciales pour


mener une guerre. Pour vaincre, il faut être capable de se déplacer
avec souplesse et de prendre ses décisions plus vite que l’ennemi.

Divisez vos forces en groupes indépendants qui agissent et prennent


des décisions de manière autonome. Ainsi, rien ne pourra arrêter vos
hommes ; une fois qu’ils ont compris la mission qui leur est
demandée, vous pouvez leur faire confiance.
7. Transformer la guerre en une croisade
La stratégie du moral

Pour que vos hommes restent motivés et gardent le moral, le secret


est de les obliger à penser moins à eux et davantage au groupe. Ils
doivent s’investir pour la défense d’une cause, dans une croisade
contre l’ennemi abhorré. Leur survie dépend du succès de l’armée
tout entière.

Exemple : En 281 avant notre ère, Hannibal organisa des jeux de


guerre compétitifs pour montrer jusqu’où ses hommes iraient pour
rejoindre le combat à venir, pour montrer de quoi ils étaient faits.
C’est une leçon de leadership.

Explication : Bien gérer les hommes signifie :

1) Diriger en donnant l’exemple. Vous utilisez les effets de l’émotion


en soulignant que vous êtes.

2) Se battre pour une noble cause et que « Dieu est de votre côté ».

3) C’est une question d’équipe, d’esprit, d’énergie collective.

4) L’accomplissement de la mission qui vous attend.

5) Vous punissez et récompensez le comportement en conséquence.

6) Vous vous liez par chaque action.


7) Vous vous débarrassez des brebis galeuses qui perturbent votre
leadership.

« La vérité est que tout commence par le haut. Ce qui détermine


votre échec ou votre succès, c’est votre style de leadership et la
chaîne de commandement que vous concevez ».
– Robert Greene
Partie III : La guerre défensive

8. Choisissez vos batailles avec précaution


La stratégie de l’économie

Nous avons tous nos limites : les talents, comme l’énergie, ne sont
que jusqu’à un certain point. Vous devez connaître vos limites et
savoir choisir vos batailles. Pensez aux coûts implicites d’une guerre :
le temps perdu, les tractations diplomatiques gaspillées, l’ennemi qui
voudra se venger. Il vaut mieux parfois atteindre, affaiblir son
adversaire dans l’ombre au lieu de l’affronter directement.

Exemple : Winston Churchill a dit : « Vous n’atteindrez jamais


votre destination si vous vous arrêtez et jetez des pierres à chaque
chien qui aboie ». Maintenant, il s’agit de discerner quels chiens non
seulement aboient, mais aussi mordent.

Explication : Vous seriez surpris de voir combien peu d’entre eux


le font réellement et encore moins en ont l’occasion. Contrôlez votre
ego et ignorez le repos insignifiant. Ne laissez pas l’orgueil aggraver
votre situation. Il y a des batailles que vous ne pouvez pas gagner. Ne
les commencez jamais. Connaissez vos limites. Il y a des batailles que
vous pouvez gagner, mais à un prix trop élevé.
9. Renversez la tendance
La stratégie de la contre-attaque

Faire le premier pas, avoir l’initiative du combat, c’est souvent se


mettre en position de faiblesse : on expose sa stratégie et on limite
ses options. Préférez le pouvoir de l’immobilité et du silence, et
obligez l’ennemi à entamer la marche : pour la contre-attaque, vous
aurez le choix et garderez toutes les cartes en main. Si l’adversaire
est agressif, appâtez-le et poussez-le à une attaque sévère qui
l’affaiblira.

Exemple : Lors de la course présidentielle démocrate de 1944, le


parti républicain a calomnié Franklin Roosevelt, mais il n’a pas réagi
jusqu’à ce qu’ils attaquent son chien. Roosevelt a humilié son
adversaire en défendant son animal de compagnie et en exposant
leur geste désespéré pour ce qu’il était.

Roosevelt n’était pas facilement irrité. Il a laissé ses adversaires faire


le premier pas, attendant et attendant son heure. De cette façon, il
pouvait analyser leur stratégie et s’attaquer aux faiblesses de ses
rivaux.

Explication : Dans l’histoire, les défenseurs sont plus souvent


victorieux que les attaquants. Nous, les humains, n’aimons pas les
agresseurs. Nous n’aimons pas les brutes. Nous avons un cœur pour
les victimes de telles attaques, même lorsqu’elles posent l’appât et le
provoquent. Restez calme et faites tourner la situation en votre
faveur.
« Ce sont vos propres mauvaises stratégies, et non l’adversaire
déloyal, qui sont responsables de vos échecs. Vous êtes
responsable du bien et du mal dans votre vie ».
– Robert Greene
10. Créez une présence menaçante
La stratégie de la dissuasion

Le meilleur moyen de repousser un agresseur est d’éviter la première


attaque. Forgez-vous une réputation : vous êtes un peu cinglé, par
exemple. Vous combattre ? Cela n’en vaut pas la peine. Il vaut
parfois mieux laisser planer le doute : si votre adversaire n’est pas
sûr de ce qu’un affrontement avec vous peut lui coûter, il ne
cherchera pas à le savoir.

Exemple : En 1862, Stonewall Jackson pose un acte dominant en


intimidant George McClellan pendant la guerre de Sécession en
pointant du doigt toutes les failles de ses adversaires.

Explication : Forgez la réputation d’être une force de la nature, une


force avec laquelle il faut compter. L’imprévisibilité, la folie,
l’agression soudaine et audacieuse sont terrifiantes. Plantez une
graine de doute dans l’esprit de votre adversaire et alimentez sa
paranoïa. Faites-lui croire qu’il ne peut pas gagner et qu’il battra en
retraite. Leur faire peur signifie les briser. Mais faites attention.
Votre adversaire peut vous prendre au mot si vous n’êtes pas prêt à
joindre le geste à la parole. Ne vous contentez pas d’aboyer.

11. Troquez l’espace contre le temps : La stratégie du repli

Battre en retraite face à un ennemi solide est un signe de force, et


non de faiblesse. En résistant à la tentation de répondre à l’agression
par l’agression, vous gagnez un temps précieux : celui de récupérer,
de réfléchir, de prendre du recul. Parfois, on peut accomplir
beaucoup en ne faisant rien.
Exemple : Au début de la guerre civile chinoise, les communistes de
Mao Zedong ont été contraints de battre en retraite. Si le parti
national les avait combattus à cette époque, ils auraient gagné. Mais
les communistes ont saisi l’occasion et ont recueilli des soutiens en
unissant la paysannerie, battant les nationalistes en 1949 avec un
avantage décisif.

Explication : Cette tactique est similaire à celle de la capitulation.


Napoléon Bonaparte a dit : « L’espace, nous pouvons le récupérer, le
temps, jamais. » Vous accordez à votre adversaire une petite victoire
afin de prendre plus de place, d’augmenter votre influence et
d’affaiblir l’ennemi avant la bataille. Frustrer l’adversaire en se
battant à vos conditions. C’est le matériel classique de l’Art de la
guerre de Sun Tzu.

Partie IV : La guerre offensive

12. Perdez des batailles, mais gagnez la guerre : La grande


stratégie

La grande stratégie est l’art de voir au-delà de la prochaine bataille et


de calculer plus loin. Elle demande de se concentrer sur ce but
ultime et de tout faire pour l’atteindre. Laissez les autres se perdre
dans les batailles mesquines de la vie courante et se féliciter de leurs
petites victoires. La grande stratégie est l’unique voie vers la plus
belle des récompenses : avoir le dernier mot.

Exemple : Alexandre le Grand a planifié sa campagne loin dans


l’avenir, ce qui le distingue des autres dirigeants. Un exemple de ses
objectifs était la capture de tous les grands ports de la Méditerranée
perse, laissant l’ennemi sans marine et retirant la composante
maritime des équations futures. Ce n’était pas évident jusqu’à ce
qu’il soit trop tard.

Explication : Même si c’est devenu un cliché ; pensez à plusieurs


coups d’avance. Déterminez la cible, planifiez jusqu’au bout et
confondez votre adversaire en le laissant incapable de lire vos actions
puisqu’elles ne semblent pas avoir de lien. En d’autres termes, faites-
le se concentrer sur les arbres pour qu’il ne puisse pas voir la forêt.

« La grande stratégie est l’art de regarder au-delà de la


bataille actuelle et de calculer à l’avance. Concentrez-vous sur
votre but ultime et complotez pour l’atteindre ».
– Robert Greene

13. Connaissez votre ennemi : La stratégie du renseignement

Moins que l’armée proprement dite, l’esprit qui la guide est la


véritable stratégie. Si vous comprenez comment fonctionne la
personne qui dirige l’armée, vous possédez la clé pour la tromper et
la contrôler. Entraînez-vous à décrypter les gens, à tenir compte des
signaux inconscients qu’ils émettent et qui révèlent leurs pensées et
leurs intentions.

Exemple : Le prince Metternich a rencontré Napoléon Bonaparte


en espérant qu’il puisse trouver ses points faibles. Quelques années
plus tard, il avait aidé à arranger le mariage de Napoléon avec Marie
Louise, qui n’était pas la plus agréable des épouses ; la défaite de
Napoléon à Waterloo avait également été l’œuvre de l’espionnage de
Metternich en plein jour.

Explication : Connais-toi toi-même et connais ton rival. L’une des


plus grandes compétences en matière de guerre, de séduction et de
commerce est la capacité à lire les gens. Maîtrisez la communication
non verbale, cachez vos observations et élaborez les tactiques les plus
efficaces en vous basant sur vos intuitions.

14. Balayez les résistances par la vitesse et la surprise : La


stratégie de la blitzkrieg

Dans un monde où règnent indécision et prudence, la vitesse est un


atout majeur. En frappant le premier, avant que votre adversaire
n’ait eu le temps de réfléchir ou de s’y préparer, vous le déstabilisez,
l’inquiétez et l’induisez en erreur.

Exemple : En 1218, Gengis Khan a vaincu son adversaire, celui qui


ne doit pas être nommé, grâce à la stratégie de la guerre éclair
(Blitzkrieg). Il a segmenté ses forces pour se déplacer, a perdu
volontairement de petites batailles, puis s’est tourné vers des
attaques sérieuses et rapides, que l’ennemi n’avait pas anticipées.

Explication : Vous commencez par faire des mouvements lents


pour donner le rythme auquel votre rival s’adapte, puis vous
exploitez le moment de surprise pour gagner la guerre rapidement.
15. Contrôlez la dynamique : La stratégie de la manipulation

Les gens s’efforceront toujours de vous contrôler, de vous pousser à


agir dans leur intérêt, à fonctionner selon leurs critères. Le seul
moyen de garder la main est de pratiquer un pouvoir plus intelligent
et plus fin. Au lieu de vouloir contrôler chaque mouvement de votre
adversaire, vous devez vous attacher à définir la nature de la relation
qui vous lie. Apprenez à maîtriser les pensées de l’autre, à influer sur
ses émotions afin de le pousser à l’erreur.

Exemple : En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, Erwin


Rommel a combattu les Britanniques dans les déserts d’Afrique du
Nord, en utilisant des unités plus petites, les gardant en mouvement
et hors de portée de l’adversaire. Afin de réduire l’écart entre les
événements et les mises à jour de statut, il rejoignait souvent la ligne
de front.

Explication : Vous avez le contrôle. Soyez assertifs. Zigzaguez,


dirigez votre adversaire en le forçant à se déplacer, directement dans
votre zone de défense. Le seul inconvénient du contrôle pourrait être
de ne pas admettre que vous l’avez.
16. Visez là où cela fait mal : La stratégie du centre de gravité

Tout pouvoir provient d’une source spécifique. Lorsque vous étudiez


vos rivaux, grattez sous la surface pour dénicher cette source, ce
centre de gravité qui fait tenir toute la structure. Si vous parvenez à
toucher ce point central, vous êtes sûr de faire des dégâts
considérables. Trouvez ce que l’adversaire chérit et protège le plus —
c’est là que vous devez frapper.

Exemple : En 209 avant notre ère, Publius Scipion a conquis Nova


Carthago, qui était la capitale carthaginoise en Espagne. Scipion a
détruit les lignes de ravitaillement vitales des armées d’Hannibal. En
5 ans, Scipion a capturé Carthage et a mis fin à la saga d’Hannibal.

Explication : Tout a un centre de gravité. Il s’en empare et


déséquilibre la structure restante, coupant les lignes de
ravitaillement, les systèmes de croyances et les chaînes de
commandement.
17. Divisez pour mieux régner : La stratégie de la conquête par
la division

Lorsque vous observez votre ennemi, ne vous laissez pas intimider


par les apparences. Tentez plutôt d’examiner les différences qui
forment le tout. En les éloignant les unes des autres, en semant la
zizanie et la division de l’intérieur, vous pourrez affaiblir, voire
anéantir le plus redoutable ennemi. Face à un ennemi ou à un
conflit, divisez le tout en petites parties aisément solubles.

Exemple : La stratégie Diviser et Conquérir. En 490 avant notre


ère, les Perses débarquèrent sur les plaines de Marathon, à 38 km
d’Athènes, divisant leur armée la nuit, prévoyant d’attaquer Athènes
par la mer. Les Grecs attaquèrent les Perses restants, puis coururent
jusqu’à Athènes pour sauvegarder la ville.

Explication : Divisez les grandes unités et ce sont des cibles plus


faciles. Lorsque vos ennemis sont sur la défensive, ils tenteront de
s’unir et vous affronteront de toute leur force. Vous ne leur
permettez pas une telle force.
18. Attaquez le flanc vulnérable de l’adversaire : La stratégie du
pivotement

Lorsque vous attaquez directement vos adversaires, vous renforcez


leur résistance et cela vous complique la tâche. Il vaut bien mieux
que vous détourniez l’attention de l’ennemi pour l’attaquer de côté,
là ou il ne s’y attend pas. Poussez l’ennemi à prendre des risques, à
exposer ses points faibles, puis frappez un grand coup de côté.

Exemple : En 1796, Napoléon Bonaparte a incité le baron Joseph


Alvinczy à charger, exposant ainsi le flanc de ses armées. C’était
l’occasion que Napoléon avait espérée, en encerclant et battant son
adversaire une fois de plus.

Explication : Désorientez votre rival, faites-lui baisser sa garde par


une approche indirecte, puis portez un coup puissant à son flanc
exposé et vulnérable.
19. Enveloppez l’ennemi : La stratégie de l’annihilation

Pour vous attaquer ou se venger, les hommes sont prêts à se servir


de la moindre faille dans votre défense. N’en laissez paraître aucune
et votre adversaire n’aura aucune prise sur vous. Pour cela, le secret
est d’envelopper votre ennemi, de le cerner de tous côtés par une
pression insupportable, de polariser son attention et de lui interdire
tout accès au monde extérieur. Lorsque vous sentez que votre
adversaire s’affaiblit et perd espoir, étranglez-le en resserrant le
nœud coulant.

Exemple : En 1778, les guerriers zoulous ont combattu les


Britanniques au KwaZulu-Natal, les pressant par des attaques
surprises venues de nulle part en connaissant leur territoire par
cœur.

Explication : Le fait d’enfermer l’adversaire a un effet sur son bien-


être mental. Se sentant pris au piège, ils battent en retraite, s’ils le
peuvent.
20. Mettez votre adversaire en situation de faiblesse : La
stratégie du fruit mûr

Même si vous êtes le plus puissant de tous, les batailles


interminables sont épuisantes, coûtent cher et sont dépourvues
d’imagination. Un bon stratège préfère manœuvrer avant même le
début de la bataille, il trouve le moyen de mettre en son adversaire
en position de faiblesse de façon à ce que la victoire soit rapide et
facile. Mettez-le face à des dilemmes : il a le choix, mais aucune
alternative n’est satisfaisante.

Exemple : Tsukahara Bokuden, un maître samouraï qui pratiquait


l’art de « gagner sans les mains » a été défié par un jeune épéiste.
Bokuden a décidé que le duel devait se dérouler sur une île. Dès que
le sabreur a quitté le bateau, le grand maître l’a poussé loin du
rivage, laissant le jeune guerrier en rade.

Explication : Déjouez l’adversaire en évitant une attaque directe


sans avantage, grâce à des mouvements calculés, qui vous
permettent de mieux contrôler la situation.
21. Négociez en avançant : La stratégie de la guerre
diplomatique

Avant et pendant les négociations, continuez à faire progresser vos


pions, afin que votre opposant reste sous pression et soit obligé
d’accepter vos conditions. En obtenant beaucoup de votre
adversaire, vous pourrez vous permettre quelques concessions sans
importance. Construisez-vous la réputation de quelqu’un de dur et
de ferme, afin que les autres s’inquiètent avant même de vous
rencontrer.

Exemple : En 359 avant notre ère, le père d’Alexandre le Grand,


Philippe II de Macédoine, arrive au pouvoir, Athènes refusant de le
reconnaître. Il parla de paix et de prospérité alors qu’il continuait à
étendre son empire en unissant d’autres villes-États grecques pour
mener une attaque contre les Perses.

Explication : Négocier, vouloir arriver à un accord gagnant-


gagnant, mais continuez à avancer et à vous concentrer sur les
progrès de votre organisation.
Vous évitez les conflits immédiats tout en faisant avancer vos
intérêts. Vos exigences sont audacieuses, mais toujours plus
raisonnables, à mesure que votre ombre grandit.
22. Sachez poser le point final : La stratégie de sortie

Vous serez toujours jugé sur l’issue du conflit. Une conclusion


précipitée ou incomplète risque d’avoir des conséquences dans les
années à venir et peut ruiner votre réputation. Savoir conclure avec
art, c’est savoir à quel moment s’arrêter. Le sommet de la sagesse
stratégique, c’est d’éviter tout conflit et toute lutte sans porte de
sortie.

Exemple : En 1937, Lyndon Johnson a remporté l’élection d’un


siège au Congrès du Texas avec l’aide de ses amis du parti, en battant
les politiciens plus âgés et plus expérimentés. Ne perdant pas une
seconde, il s’est humblement adressé à eux, les a remerciés et leur a
exprimé ses espoirs de collaboration future, avec succès.

Explication : Faites preuve d’humilité dans la victoire et laissez les


blessures fraîches cicatriser. Il est dans votre intérêt que chacun
accepte le résultat, s’y fasse et passe à autre chose.
Partie V : La guerre non conventionnelle (ou guerre sale)

23. Élaborez un savant mélange de vrai et de faux : Les


stratégies de perception

Nul ne peut survivre sans voir ou comprendre ce qui se passe


alentour. Il vous faut donc empêcher vos ennemis de savoir ce qu’il
advient autour d’eux, y compris ce que vous faites. Nourrissez leurs
attentes, fabriquez-leur une réalité à la mesure de leurs désirs, et ils
se duperont tout seuls. Lorsque vous contrôlez sa perception de la
réalité, vous contrôlez l’individu.

Exemple : Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les alliés ont


utilisé des tactiques clés qui allaient obscurcir et ralentir le processus
décisionnel d’Adolf Hitler avant l’invasion de la Normandie. Ils ont
fait asseoir un sosie du général Montgomery dans un théâtre
lointain. En Angleterre, ils ont mis sur pied ce qui ressemblait à une
armée, mais qui ne l’était pas.

Explication : Désinformez votre adversaire, faites-lui voir la tête en


bas, pendant que vous voyez la réalité. Simulez un point faible qui
semble fort, faites en sorte qu’un point fort paraisse faible à l’opposé
de ce que votre adversaire souhaite vraiment. Cependant, ne vous
fiez pas entièrement à la tromperie. Un adversaire habile pourrait
voir à travers l’illusion, jouer le jeu et vous battre à votre propre jeu.
24. Soyez imprévisible : La stratégie du contre-pied

Les hommes s’attendent à ce que votre comportement s’inscrive


dans des conventions et des schémas qu’ils connaissent. En tant que
stratège, votre tâche est de sortir du champ du connu. Commencez
par vous comporter de façon ordinaire, afin qu’ils se fassent une
certaine image de vous. Ensuite, quand les voilà bien lancés sur cette
fausse piste, c’est le moment de les frapper par l’extraordinaire.
L’effet de surprise démultiplie la frayeur. C’est parce qu’il est
inattendu que l’ordinaire devient parfois extraordinaire.

Exemple : En 219 avant notre ère, Hannibal a attaqué l’armée


romaine en les appâtant par un comportement erratique. Alors que
les Romains traversaient la Trébie, ils se sont retrouvés face à de
gigantesques éléphants de guerre. D’autres fois, les Romains ont
essayé d’appâter Hannibal, mais en vain.

Explication : Le grand avantage vient du fait de ne pas répondre


aux attentes de l’adversaire. D’autres ont un modèle mental de vous
basé sur des expériences, des histoires et des conflits passés. En
allant à l’encontre de cette image qu’ils ont créée, vous les surprenez
en votre faveur.
25. Occupez le terrain de la moralité : La stratégie de la vertu

Dans un monde régi par la politique, la cause pour laquelle vous


combattez doit paraître plus juste que celle de votre ennemi. Visez
les points faibles de son image dans l’opinion publique, pointez du
doigt ses hypocrisies et ses mensonges. Si vous êtes vous-même
attaqué sur le plan moral par un adversaire particulièrement malin,
ne geignez pas, ni vous mettez en colère ; combattez le mal par le
mal.

Exemple : Martin Luther, un prêtre allemand, a argumenté contre


le pape Léon X que seul Dieu peut pardonner les péchés de chacun,
car le pape essayait de gagner de l’argent en vendant des privilèges.
Luther a révélé l’hypocrisie, justifiant ses arguments comme étant
moraux, attaquant la réputation du pape et le réfutant en se basant
uniquement sur la bible.

Explication : Vous êtes bon, votre adversaire est mauvais. Vous


créez une dynamique du « nous contre eux », vous diabolisez l’autre
et présentez votre côté comme le plus vertueux. Cependant, vous
pouvez perdre le soutien qui vous semble juste et condescendant.
26. Masquez la cible : La stratégie du vide

Pour la majorité des personnes, la sensation de vide, de silence,


d’isolement social est intolérable. Ne laissez à votre ennemi aucune
cible à viser, soyez dangereux, mais insaisissable, invisible.
Regardez-le battre la campagne sans vous trouver. Au lieu de vous
livrer à un combat frontal, lancez des piques irritantes et
dommageables, des piqûres d’épingle.

Exemple : En 1812, Napoléon Bonaparte envahit la Russie avec sa


Grande armée composée de 650 000 hommes. La campagne
militaire en Russie a été un désastre pour Napoléon qui a perdu plus
de 500 000 hommes (200 000 morts, 150 000 à 190 000
prisonniers et 130 000 déserteurs).

Les Russes jouaient sur le temps, attirant les Français vers l’avant
avec peu de conflits, détruisant toutes les ressources qu’ils ne
pouvaient pas transporter. L’hiver, les maladies et les contre-
offensives russes ont fini d’achever les forces napoléoniennes.

Explication : La guérilla fonctionne mieux dans l’esprit des


grandes armées. Fatiguez et affamez l’ennemi, utilisez la nature à
votre avantage en les laissant geler dans le froid ou s’assécher au
soleil. Lorsque votre rival est prêt à se battre, frustrez-le par votre
absence.
27. Donnez l’illusion de travailler dans l’intérêt des autres : La
stratégie de l’alliance

La meilleure façon de faire progresser vos intérêts en fournissant


peu d’efforts et sans répandre du sang est de vous créer un réseau
d’alliances en constante évolution. Servez-vous des autres pour
compenser vos faiblesses, faire le sale travail, combattre à votre
place. Parallèlement, travaillez à dissoudre les alliances des autres, à
affaiblir vos ennemis en les isolant.

Exemple : En 1467, le duc de Bourgogne s’est allié à l’Angleterre


dans l’espoir d’attaquer Louis de France à l’unisson. Louis,
cependant, est informé des intentions du duc et s’allie à l’Angleterre
du même souffle, croisant les plans de son adversaire.

Explication : Faites des alliances stratégiques qui vous profitent.


N’hésitez pas à faire des faveurs à ceux qui vous seront utiles à
l’avenir. En traitant les autres avec gentillesse et générosité, vous les
mettez en dette. Gardez à l’esprit que personne ne vous aide
rarement sans avoir un plan d’action.
28. Tendez à vos ennemis la corde pour se pendre : La
stratégie de la domination

Les pires dangers ne viennent pas de vos ennemis les plus évidents,
mais de ceux qui sont censés être de votre côté, ces collègues et amis
qui prétendent œuvrer pour la même cause que vous, mais qui vous
sabotent et volent vos idées dans leur intérêt personnel. Mettez ces
rivaux sur la défensive, faites-les douter, s’inquiéter. Poussez-le à se
pendre en vous servant de leurs tendances autodestructrices ; vous
en sortirez blanc comme neige.

Exemple : En 1635, les Français ont fondé l’Académie française


pour protéger leur langue de la détérioration. Lorsque l’évêque
Noyons a été nommé conseiller, son attitude arrogante et
repoussante s’est avérée être une menace pour la cause.

On lui donna un discours à faire, avec lequel il se ridiculiserait


totalement. Ses œillères ne lui permettaient pas de reconnaître
l’humiliation qu’il allait s’infliger. Finalement, l’évêque quitta
l’académie de son propre chef.

Explication : Certains individus sont intrinsèquement


autodestructeurs. Vous laissez vos adversaires se transformer en
agents actifs de leur propre disparition. Alors qu’ils réagissent de
manière excessive, en nuisant à leur propre réputation, montrez
votre innocence. « N’interrompez pas votre ennemi lorsqu’il commet
une erreur. »
29. Progressez à petits pas : La stratégie du fait accompli

Si vous paraissez trop ambitieux, vous attisez l’animosité des autres.


Un arrivisme trop évident ou un succès trop rapide éveillent la
jalousie, la méfiance et le soupçon. Il est souvent préférable de
progresser à petits pas, de s’approprier de petits pans de terrain sans
éveiller le moindre soupçon. Lorsqu’ils s’en rendront compte, il sera
déjà trop tard.

Exemple : Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Charles de


Gaulle rendit visite à Winston Churchill pour demander
l’autorisation de diffuser une petite émission à ses compatriotes en
France. C’était une petite faveur et Churchill ne voulait pas offenser
un nouvel allié.

De Gaulle s’adressa à son peuple qui avait souffert de l’invasion


allemande de la Blitzkrieg. De Gaulle promettait de leur parler à
nouveau le lendemain, ce qui n’était pas prévu dans le contrat, mais
Churchill a joué le jeu. Quel mal cela pouvait-il faire ? De Gaulle
devint plus agressif, appelant le peuple français aux armes,
recueillant un soutien toujours plus grand, finissant par diriger ses
forces nouvellement recrutées en Afrique, créant la Résistance
française et devenant trop puissant, pas à pas.

Lorsque Churchill, regrettant ses décisions, et Franklin Roosevelt


ont voulu remplacer de Gaulle par une alternative passive, les
partisans de De Gaulle l’ont soutenu.
Explication : Pour éviter la confrontation, les gens vous donneront
plus de marge de manœuvre et cèderont à de petites revendications.
Avec des périodes d’attention courtes, ils répètent les erreurs, ce qui
permet à votre pouvoir de croître, comme vous jouez pour le temps.
30. Pénétrez les esprits : Les stratégies de communication

La communication est, en quelque sorte, une guerre dont les champs


de bataille sont les esprits résistants et impénétrables de ceux et
celles que vous cherchez à influencer. Votre but est de contourner,
voire d’abattre leurs défenses afin de prendre le contrôle de leur
esprit. Apprenez à infiltrer vos idées derrière les lignes ennemies, à
faire passer des messages subliminaux, à pousser les gens à penser
comme vous sans qu’ils ne s’en rendent compte.

Exemple : Dans la Florence de la Renaissance, les Médicis ont


démis Nicolas Machiavel de ses fonctions. Dans le but de regagner sa
faveur, il écrit alors une lettre sans titre au gouvernement florentin,
sur la manière de prendre et de conserver le pouvoir en tant que
dirigeant.

Il n’a pas reçu les remerciements qu’il espérait, mais il a continué à


écrire, ce qui a amélioré sa vie restante et l’a immortalisé comme l’un
des écrivains les plus influents sur l’art de la gouvernance et la
politique moderne. Après sa mort, la lettre a été publiée sous le titre
« Le Prince », un autre manuscrit sous le titre « Discours sur Livy ».

Explication : Les mots sont des armes. Une communication


articulée et profonde, l’expression précise d’idées précieuses, peut
vous sortir de la pauvreté, mettre fin aux guerres avant qu’elles ne
commencent, vous faire des amis puissants et, avec un peu de
chance, résister à la chute du temps.
31. Détruisez de l’intérieur : La stratégie de la cinquième
colonne

En infiltrant les rangs de l’adversaire, vous œuvrez à sa perte de


l’intérieur, il n’a aucune vraie cible à viser ; vous avez l’avantage
ultime. Pour obtenir l’objet de votre convoitise, ne combattez pas
ceux qui le possèdent, mais joignez-vous à eux : vous pourrez alors
vous approprier ce que vous briguez ou attendre le bon moment
pour un coup d’État.

Exemple : Wilhelm Canaris a infiltré le ministère allemand de la


Défense. Adolf Hitler lui-même a assigné Canaris en 1933 en faisant
confiance à ses conseils, étant impressionné par son habileté.

Il faudra aux SS allemands une décennie entière avant qu’ils ne


réalisent qu’il avait travaillé contre eux, avec succès. Les murs de
Troie étaient incassables, leurs archers bien expérimentés et d’une
précision dévastatrice, mais c’est le cheval de Troie qu’ils laissèrent
volontairement entrer dans la ville, le prenant pour un cadeau qui les
écrasa.

Explication : N’attaquez pas une fortification avec toute la force


nécessaire, utilisez la tromperie et détruisez de l’intérieur.
32. Donnez tout en feignant la soumission : La stratégie de la
résistance passive

Dans un monde où les considérations politiques sont primordiales,


la forme d’agression la plus efficace est celle qui se cache derrière des
apparences dociles, voire aimantes. Pour appliquer la stratégie de la
résistance passive, il faut caresser l’adversaire dans le sens du poil,
n’offrir aucune résistance visible. Dans les faits, vous dominez la
situation. Ne vous inquiétez pas, assurez-vous simplement que votre
résistance soit suffisamment masquée pour que vous puissiez
aisément la nier.

Exemple : Le Mahatma Gandhi a organisé une marche de 386 km


pour protester pacifiquement contre une taxe sur le sel imposée. Les
autorités britanniques sont restées inactives en jugeant inoffensive
l’initiative de Gandhi.

La marche s’est avérée être un grand succès, des milliers de


personnes se sont joints dans les rues pour soutenir les Indiens, mais
en désapprobation des Britanniques. Le gouvernement est arrivé
trop tard pour saboter cette initiative passive-agressive. La non-
agression pacifique peut être plus efficace que n’importe quel acte de
violence.

Explication : Votre animosité est subtile. Alors que votre


adversaire se sent en contrôle, puisque vous ne semblez pas avide de
pouvoir, vous vous battez secrètement pour votre cause.
33. Semez incertitude et panique par des actes de terreur : La
stratégie de la réaction en chaîne

La terreur est l’ultime moyen de paralyser les personnes qui vous


résistent et de détruire leur capacité à planifier une stratégie. Le but
d’une campagne de terreur n’est pas de gagner une victoire sur le
champ de bataille, mais de provoquer un maximum de chaos afin
que l’adversaire, poussé au désespoir, réagisse de façon absurde. La
victime d’une stratégie de la terreur doit tout faire pour éviter de
succomber à la peur et à la colère. Face à une campagne de terreur,
votre ligne de défense sera donc celle de la rationalité.

Exemple : Les Nizârites étaient une organisation qui poursuivait


ses propres intérêts en utilisant des assassins qui se cachaient à la
vue de tous et qui ne faisaient qu’un avec la foule dans les rues.

Profitant de leur avantage, ils pouvaient émerger et assassiner leurs


cibles avec un poignard, créant ainsi le chaos et répandant
l’incertitude dans ce qui était autrefois un environnement familier et
pacifique, tout en augmentant leur pouvoir en recrutant toute
personne qui se sentait trahie par l’État et ses tentatives violentes
d’écraser la rébellion.

Contrairement à ce que certains pourraient vous faire croire, les


Templiers ont, tout au long de l’histoire, amélioré la vie des gens
ordinaires en construisant des routes sûres, les assassins, quant à
eux, ont assassiné pour servir leur propre cause égoïste.

Explication : Cependant, il n’y a pas que le mal qui se propager loin


et rapidement par réaction en chaîne… vous pouvez être le
changement que vous voulez voir dans le monde et en popularisant
ce sentiment avec votre aide, le bien peut triompher du mal.

« Nos succès et nos échecs dans la vie peuvent être attribués à


la façon dont nous gérons les inévitables conflits auxquels nous
sommes confrontés dans la société.
– Robert Greene

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