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Hydrogène vert au maroc 

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Le Royaume fait partie des rares pays arabes et africains à s’être doté d’une feuille de
route ambitieuse. La stratégie déclinée dans ce sens sera mise en place de manière
progressive. Le but étant d’assurer une exploitation optimale de l’ensemble du potentiel
aussi bien pour l’économie nationale que pour l’export. On note dans ce sens 3 grandes
phases. La première couvre la période allant de 2020 à 2030. 

Afin de placer le Maroc dans le club des pays à fort potentiel dans la filière de l’hydrogène
vert, et répondre aux multiples projets portés par des investisseurs et leaders mondiaux, SM le
Roi a donné ses instructions pour élaborer, dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc»
opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de
l’hydrogène vert.

L’hydrogene est utilisé comme matiere premiere dans le secteur de raffinage


d’hydrocarbures ,de la production d’engrais et certains usage de chimique ;

Comment peut on produire de H2 au maroc ?


L’hydrogène peut être produit de façon décarbonée et économique grâce à la
technologie de l’électrolyse, qui consiste à séparer une molécule d’eau en
hydrogène (H2) et en oxygène (O2) par un apport d’électricité, à condition que
l’électricité ayant servi à le produire soit elle-même produite à partir de sources
renouvelables.

les électrolyseurs produisent également de l’oxygène, à raison de 8 kg


d’oxygène (O2) pour 1 kg d’hydrogène (H2). En produisant de l’hydrogène par
électrolyse, le Maroc pourra également disposer d’une quantité substantielle
d’oxygène pour diverses applications industrielles, à destination du marché
local mais également à l’export.
Pourquoi le Maroc est considéré comme un futur champion
dans cette filière ?
La production d’hydrogène est à la portée de tous. Mais le Maroc dispose d’un avantage
comparatif assez important : une énergie renouvelable (solaire et éolienne) disponible à
des prix compétitifs

La baisse du prix du kilowattheure renouvelable ainsi que l’abondance de sites marocains


alliant un fort ensoleillement à des vitesses de vent élevées ouvrent une réelle
opportunité pour produire de l’hydrogène et des dérivés sans CO2

Même constat établi par la Banque mondiale, dans son récent rapport sur le climat et le
développement, qui identifie la filière de l’hydrogène vert au Maroc comme stratégique,
aussi bien pour des usages locaux que pour l’export. Idem pour le World Energy Council
(Conseil mondial de l’énergie) qui a identifié, dans le cadre de son étude "Feuille de route
Power-to-X", le Maroc comme un des six pays avec un fort potentiel de production et
d’exportation d’hydrogène et de dérivés verts. e Maroc pourrait en effet s’appuyer,
comme tracé dans la feuille de route, sur ses infrastructures gazières et portuaires bien
connectées à l’Atlantique et à la Méditerranée pour mettre en place une plateforme
logistique d’exportation de l’hydrogène vert et de ses produits vers l’Europe.

La stratégie marocaine pour transformer ce potentiel en


opportunités de création de richesse

La réflexion sur la production de l’hydrogène vert ne date pas d’aujourd’hui. Dès 2019, les
pouvoirs publics ont pris conscience de l’importance d’élaborer une stratégie industrielle
en la matière. Un processus qui a abouti à l’adoption d’une feuille de route qui trace les
différentes actions à mettre en œuvre à l’horizon 2050. Le développement de cette
industrie est envisagé en trois phases :
La première phase court jusqu’en 2030 et comporte deux piliers : le premier a trait à son
utilisation locale comme matière première dans l'industrie, en particulier pour la
production de l’ammoniac vert dans l'industrie des engrais ;

le deuxième porte sur l’exportation de produits issus de l’hydrogène vert vers des pays
engagés dans des objectifs de décarbonation. durant cette période, les coûts des produits
de l’hydrogène vert resteraient plus élevés que ceux des produits conventionnels ; La
deuxième phase, programmée sur la décennie 2030-2040, table sur la baisse des coûts
des produits de l’hydrogène vert et la mise en place d’une réglementation
environnementale. Deux facteurs qui permettront de développer les premiers projets
économiquement viables, notamment pour l’ammoniac et l’hydrogène vert, au niveau
national et international.

Dernière phase, celle de la montée en puissance : 2040-2050. Pour cette période et au-
delà, les analyses de rentabilité concernant l’ammoniac qui sera utilisé notamment par
l’OCP pour la production d’engrais, l’hydrogène et les carburants synthétiques verts
destinés à l’exportation s’améliorent selon les projections des pouvoirs publics. Et le
développement des technologies et de l’industrie de l’hydrogène vert s’accélèrerait au
niveau mondial.

Cette expansion évoluera davantage par l’utilisation locale de l’hydrogène vert dans
l’industrie, pour la production de chaleur, dans le secteur résidentiel et dans la mobilité
urbaine et le transport aérien. Néanmoins, la demande pour ces secteurs en hydrogène
vert ou en méthane synthétique, en particulier dans le cas du secteur résidentiel, porte
sur des volumes de demande éventuellement faibles, associés à des besoins
d’investissement élevés pour le développement des infrastructures de distribution
importantes ;

Par ailleurs, dans le domaine du transport, les possibilités de développement à long terme
ciblent essentiellement le transport terrestre lourd et l’aviation. "Une certaine demande
pourrait apparaître dans le secteur du transport, probablement associée à l’hydrogène
vert utilisé pour le fret, l’exploitation minière et les transports publics dans le cadre des
projets pilotes", estiment les experts du département de l’énergie.

Au vu de l’avenir florissant de cette industrie et des usages de l’hydrogène vert en tant


que véhicule de transition énergétique aussi bien au Maroc que dans le monde,
notamment en Europe, les pouvoirs publics veulent anticiper l’explosion de la demande
mondiale pour capter le maximum de parts des marchés qui vont s’ouvrir d’ici 2050. Pour
cela, le Maroc doit disposer, comme le recommande la Banque mondiale, de politiques
ciblées et d’incitations pour rendre attractif l’investissement dans cette industrie.

Si cette stratégie de développement de l’hydrogène vert au Maroc a été mise en place


suite aux recommandations de ces études ayant confirmé la disposition du Maroc
d’un potentiel important pour le développement de cette filière, il ressort de ces
rapports que le pays peut capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules
vertes, soit près de 3 milliards de dollars si on considère le marché de 2018. D’après
également cette feuille de route du ministère de la Transition énergétique et du
développement durable, le développement de l’hydrogène vert au Maroc sera
concrétisé de manière progressive en vue d’assurer une exploitation optimale de
l’ensemble du potentiel aussi bien pour l’économie nationale que pour l’exportation

Selon la feuille de route sur l’hydrogène vert du Maroc, le développement de cette


industrie nécessiterait d’ici 2050 un investissement total de 76 milliards de dollars, y
compris la production d’énergies renouvelables, les électrolyseurs et les usines de
conversion, mais en excluant les investissements dans les infrastructures associées telles
que les gazoducs dédiés, les stations de ravitaillement en hydrogène vert, l’adaptation des
infrastructures portuaires pour les exportations et le développement d’installations de
stockage de l’hydrogène vert et des dérivés.

Selon la feuille de route sur l’hydrogène vert au Maroc, la demande nationale en


hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4TWh en 2030, pour une puissance de
2GW en sources d’énergie renouvelable. En 2040, elle montera à 22TWh pour une
puissance de 12GW, et 40TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20GW.  Quant
à la demande à l’export, elle est calculée à 10TWh en 2030, 46TWh en 2040 et
115TWh en 2050. «Ceci équivaut à un investissement cumulé de 90 milliards de DH à
l’horizon de 2030 et 760 milliards de DH à l’horizon de 2050 . 

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