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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté des sciences juridiques économiques et


sociales de Fès

Master
Management
Des Entreprises
Sociales et
Territoires

Les énergies renouvelables et le


développement socio-économique

Réalisé par :
Encadré par :
Ibtissame Taleb Mme. Aicha El
Imane El azzaoui
Bourkadi
Chaimae Ech-
Chahed
Chaimae Toumi
Sara Haddaji
Introduction :
Dans le cadre de développement durable, face au double enjeu planétaire posé par l’épuisement prochain des
ressources énergétiques fossiles et les problèmes posés vis-à-vis du respect de l’environnement, de fortes
incitations poussent au développement des énergies renouvelables.

Aujourd’hui plus de 85% de l’énergie produite est obtenue à partir des matières fossiles telles que le
pétrole, le charbon, le gaz naturel ou l’énergie nucléaire.

Cependant ces formes de production engendrent une forte pollution environnementale par rejet des gaz à
effet de serre qui provoque un changement climatique irréversible ou dans le cas du nucléaire une pollution
par radiations de longue durée qui pose le problème aujourd’hui non résolu, du stockage des déchets
radioactifs.

Ainsi l’argument qui milite à l’avantage des sources renouvelables est lié à la pérennité des ressources en
énergie. En ce 21 -ème siècle, le paysage énergétique change radicalement car plusieurs ressources fossiles
sont en voie de disparition et de nouvelles ressources associées à des technologies plus performantes et
fiables sont indispensables pour tenter de maintenir le niveau de la production énergétique mondiale.

Il existe plusieurs ressources en énergies renouvelables : l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne, l’énergie
solaire thermique et photovoltaïque, l’énergie produite par les vagues et la houle, la géothermie et la
biomasse. Ces ressources sont pratiquement inépuisables et propres et s’opposent à cet effet aux énergies
fossiles.

Parmi les énergies renouvelables qui connaissent jour après jour des développements considérables, il y a
l’énergie solaire qui est considérée depuis longtemps comme l’origine des majorités d’énergies.

L'énergie solaire permet d'assurer des conditions de température favorables à la vie et anime les cycles de
l'eau, des vents et du carbone dans la biosphère. Mais elle peut aussi être utilisée directement pour produire
de la chaleur à différents niveaux de température pour divers usages : chauffage et climatisation de locaux,
séchage de produits agricoles, production d'eau chaude et de vapeur, production d'électricité par le biais de
cycles thermodynamiques.

La production d'électricité peut être aussi obtenue directement par la conversion photovoltaïque de l'énergie
solaire au moyen de photopiles. Cette dernière, bien qu’elle soit connue depuis de nombreuses années,
comme source pouvant produire de l’énergie allant de quelques milliwatts aux mégawatts, reste à un stade
anecdotique et ne se développe pas encore dans de grandes proportions, notamment à cause du coût trop
élevé des capteurs mis en œuvre.

Donc pour mettre la lumière sur l’impact des énergies renouvelables sur le développement socio-
économique, on pose la problématique suivante :

2
Quel est l’impact des énergies renouvelables sur le développement socio-économique ?

Pour répondre à cette interrogation on va opter pour le plan suivant :

Chapitre 1 : Energies renouvelables : Concept et motif d’intégration.

Section 1 : Définition et histoire de l’énergie au Maroc.

Section 2 : les différentes typologies des énergies renouvelables.

Chapitre 2 : Les énergies renouvelables au Maroc.

Section 1 : l’utilité des énergies renouvelables au Maroc.

Section 2 : la transition du Maroc vers les énergies renouvelables.

Chapitre 3 : Energies renouvelables : moyen pour un développement socio-économique et la


préservation de l’environnement.

Section 1 : Développement économique

Section 2 : Développement social.

Section 3 : des exemples des projets des énergies renouvelables au Maroc.

Conclusion :

3
Chapitre 1 : Energies renouvelables : Concept et motif d’intégration.

Section 1 : Définition et histoire de l’énergie au Maroc.


Le développement et l’exploitation des énergies renouvelables ont connu une forte croissance ces dernières
années. D’ici 20 à 30 ans, tout système énergétique durable sera basé sur l’utilisation rationnelle des sources
traditionnelles et sur un recours accru aux énergies renouvelables. Naturellement décentralisées, il est
intéressant de les mettre en œuvre sur les lieux de consommation en les transformant directement, soit en
chaleur, soit en électricité, selon les besoins. La production d’électricité décentralisée à partir d’énergies
renouvelables offre une plus grande sureté d’approvisionnement des consommateurs tout en respectant
l’environnement. Cependant, le caractère aléatoire des sources impose des règles particulières de
dimensionnement et d’exploitation des systèmes de récupération d’énergie.

Une source d’énergie est renouvelable si le fait d’en consommer ne limite pas son utilisation future. C’est le
cas de l’énergie du soleil, du vent, des cours d’eau, de la terre, de la biomasse humide ou sèche à une échelle
de temps compatible avec l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas le cas des combustibles fossiles et
nucléaires.

1. Définitions d’énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables désignent un ensemble de moyens de produire de l’énergie à partir de sources ou
de ressources théoriquement illimitées, disponibles sans limite de temps ou reconstituables plus rapidement
qu’elles ne sont consommées.

On parle généralement des énergies renouvelables par opposition aux énergies tirées des combustibles
fossiles dont les stocks sont limités et non renouvelables à l’échelle du temps humain : charbon, pétrole, gaz
naturel… Au contraire, les énergies renouvelables sont produites à partir de sources comme les rayons du
soleil, ou le vent, qui sont théoriquement illimitées à l’échelle humaine.

Les énergies renouvelables sont également parfois désignées par les termes « énergies vertes » ou « énergies
propres », par abus de langage. En effet, si les énergies renouvelables ont bien souvent des avantages
écologiques, elles ne sont pas pour autant « vertes » ou « propres » dans le sens où elles ont aussi des
conséquences environnementales importantes.

4
2. Histoire de l’énergie au Maroc.1

FIN 19e-DÉBUT 20e SIÈCLE : LES PREMIÈRES CONCESSIONS :

Dans la partie du Maroc administrée par la France dans le cadre du protectorat, des concessions sont
octroyées pour la production (petites usines hydroélectriques, chaudières à vapeur ou moteur diesel et la
distribution à des sociétés privées dans les principales villes du pays. La Société marocaine de distribution
d’eau, de gaz et d’électricité (SMD) est créée en 1914.

1924 : LA CRÉATION DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DU MAROC (EEM) :

La situation change pendant les années 1920. L’exploitation à grande échelle des gisements de phosphates,
les plus importants de la planète, nécessite la mise en place d’un réseau ferroviaire pour écouler la
production vers le port de Casablanca. L’insuffisance et la faible qualité du charbon local incite à utiliser
l’électricité pour la traction, ce qui va donner une impulsion décisive à la production d’énergie électrique.
C’est la mise en valeur du potentiel hydroélectrique du Maroc qui retient l‘attention des ingénieurs français.
Il s’agit d’exploiter la pluviométrie élevée des montagnes de l’Atlas, qui peut atteindre jusqu’à 1 500
mm/an, soit un volume identique à celui des zones les plus humides du Pays basque, alors que la
pluviométrie moyenne du Maroc (346 mm/an) est inférieure de plus de la moitié à celle de la France
(836 mm/an). Cette mise en valeur est rendue possible grâce à la « pacification » complète de l’Atlas qui est
traversé par les principaux cours d’eau utilisables pour les grands travaux hydrauliques. La société Énergie
électrique du Maroc (EEM) est créée en 1924 : elle sera dédiée à la production et au transport de
l’électricité.

1929 : L’INAUGURATION DE LA PREMIÈRE USINE HYDROÉLECTRIQUE DU MAROC :

Les travaux de la première centrale hydroélectrique, celle de Sidi Machou (4 x 5,5 MW) construite sur
l’Oum Errabia, situé dans la zone du moyen Atlas marocain, commencent en 1925 et s’achèvent en 1929.
Celles d’El Kansera (14 MW) et de Kasba Zidania (7 MW), sont mises en service respectivement en 1934 et
1936. En 1953, le projet de Bine el Ouidane, un barrage et une usine hydroélectrique (40 MW initialement,
135 MW actuellement) sur l’oued el-Abid, principal affluent de l’Oum Errabia, est mis en service. Le
barrage a une hauteur de 132 mètres et demeurera longtemps le plus élevé d’Afrique. L’hydroélectricité est
la source d’énergie privilégiée mais celle-ci a des limites : l’eau n’est pas toujours disponible en quantité
souhaitable, au moment voulu. L’hydraulique sera complété par le thermique (fioul et charbon). En 1954,
la puissance installée atteint 249 MW dont 144 MW d’origine hydraulique (58 %) et 105 MW d’origine
thermique (42 %).

1963 : LA NAISSANCE DE L’OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ (ONE) :

1
https://www.planete-energies.com/fr/medias/sagas-des-energies/maroc-enjeux-energetiques-d-une-nation-emergente
5
L’indépendance, en 1956, entraîne une nouvelle organisation du secteur électrique. L’État met fin
progressivement aux concessions et prend le contrôle du secteur de l’électricité, considéré comme
stratégique. L’Office National de l’Électricité (ONE) est créé en janvier 1963. Il est chargé du « service
public, de la production, du transport et de la distribution de l'énergie électrique » selon le Dahir (décret
royal) n° 1-63-226 du 5 août 1963 portant création de cet organisme. Il est par la suite devenu l’Office
National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE). Cet organisme est placé sous la tutelle administrative
du Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement (MEMEE).

1974 : HASSAN II ACCÉLÈRE LA CONSTRUCTION DES BARRAGES :

Après l’indépendance, un coup d’accélérateur est donné à la construction des barrages. Hassan II, qui règne
de 1961 à 1999, annonce en 1974 l’objectif d’atteindre le million d’hectares irrigués. Un effort financier
conséquent accompagne cette stratégie qui vise à construire des grands barrages. L’eau est essentiellement
destinée à l’agriculture et à l’alimentation en eau des villes.

1981 : L’IMPACT DU DEUXIÈME CHOC PÉTROLIER :

Entre la mi-78 et 1981, le prix du brut de référence (« Arabian Light ») est multiplié par 2,7 (de moins de 13
à 34 USD/baril ). Ce deuxième choc, venant après celui de 1973, coïncide avec une détérioration des
indicateurs macro-économiques (augmentation du déficit budgétaire et de la balance des paiements,
endettement accru, etc.) et une baisse du prix des phosphates. A cela s’ajoute, en 1981, la sécheresse qui
affecte l’agriculture et, par ricochet, l’économie marocaine. Pour faire face à cette situation, le
gouvernement met en place un programme d’ajustement structurel (PAS), recommandé par les organismes
internationaux (FMI et Banque mondiale), qui allie ajustement économique et réformes structurelles qui se
poursuivront pendant la décennie 90 (privatisations, libéralisation du commerce extérieur, etc.). Un nouveau
cap économique est engagé.

1994 : LA LIBÉRALISATION DE L’ÉLECTRICITÉ :

En 1994, le Décret-Loi n° 2-94-503 permet le développement de la production électrique indépendante au-


dessus de 10 MW sous contrat avec l’ONEE. Cette mesure permet l’émergence des producteurs privés, et
notamment des premiers parcs éoliens du pays. En 2008, la loi 16-08 augmente de 10 MW à 50 MW le seuil
d’autoproduction. Les auto-producteurs industriels (exploitations minières, usines de traitement des
phosphates, sucreries et cimenteries) représentent actuellement moins de 1 % de la production d’électricité.
Les producteurs privés en fournissent plus de 40 %, le reste étant assuré par l’ONEE (40 %) et les
importations en provenance d’Espagne (un peu moins de 20 %).

1995 : L’ÉLECTRIFICATION RURALE, UNE VRAIE « SUCCESS STORY » :

6
Cette année-là, le gouvernement marocain lance le Programme d’électrification rurale global (PERG), une
initiative cruciale compte tenu du poids de la population rurale (48 % de la population totale en 1995). Le
succès est au rendez-vous puisque le taux d’électrification en milieu rural passe de 14 % en 1990 à 98 %
actuellement. Ce résultat a été salué par les économistes et les organismes internationaux. Corollaire de cette
réussite : le PERG a contribué au dynamisme de la demande d’électricité au Maroc (+7 % par an entre 2002
et 2012).

2002 : LA RATIFICATION DU PROTOCOLE DE KYOTO :

Le Maroc est fortement engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique. En 1995, la Convention-
Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est ratifiée et, en 2002, c’est le tour
du Protocole de Kyoto . En 1996, un Comité National sur les Changements Climatiques est mis en place.

2004 : L’ÉLECTRIFICATION DES BIDONVILLES DE CASABLANCA :

La grande vague de privatisations du secteur énergétique des années 90 touche également le Maroc. Dans la
région du Grand Casablanca (4,2 millions d’habitants), un schéma original de concession est mis en place
puisque les services de distribution d’eau potable et d’électricité, la collecte des eaux pluviales et usées et
l’éclairage public sont attribués en 1997 à un exploitant unique : la Lyonnaise des Eaux Casablanca (Lydec),
filiale de Lyonnaise des Eaux (aujourd’hui : Suez Environnement). C’est la première délégation de service
public depuis l’indépendance. À l’époque, ce contrat est vu comme une sorte de laboratoire de la gestion des
services publics dans les grandes métropoles des pays émergents. La Lydec va être confrontée au problème
des réseaux informels et du piratage du courant dans les bidonvilles. Non sans difficultés, la Lydec va
aboutir à l’électrification officielle des trois quarts des bidonvilles de l’agglomération entre 2001 et 2004.

2009 : LE GRAND TOURNANT :

En 2009, le Maroc présente la Stratégie Énergétique Nationale à horizon 2020 qui comporte cinq axes
principaux : l’optimisation du bouquet énergétique dans le secteur de l’électricité ; l’accélération du
développement des énergies renouvelables , particulièrement éolienne, solaire et hydraulique ; le choix de
l’efficacité énergétique en priorité nationale ; l’attraction des investissements de capitaux étrangers dans
le pétrole et le gaz en amont ; et la promotion d’une intégration régionale plus poussée. L’objectif principal
est de faire en sorte que les énergies renouvelables (hydraulique, solaire et éolien) représentent 42 % de la
capacité installée en 2020. La même année, le Plan marocain de l’énergie solaire est lancé. Cinq sites sont
identifiés et l’objectif est d’atteindre une capacité de 2 000 MW en 2020. En 2009, également, le Plan
National de Lutte contre le Réchauffement Climatique est présenté : il fixe les premiers objectifs de
réduction des gaz à effet de serre (GES) dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie.

7
2010 : LA MISE EN PLACE D’UN CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DES ÉNERGIES
RENOUVELABLES :

Les autorités marocaines mettent en place l’ensemble des outils nécessaires à la réalisation des objectifs
annoncés en matière d’énergies renouvelables. En 2010, la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables est
promulguée. La même année voit la création de l’Agence Nationale de Développement des Énergies
Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique (ADEREE) et de l’Agence Marocaine pour l’Énergie Solaire
(MASEN), une société anonyme chargée de promouvoir et de participer aux projets d’énergies
renouvelables. L’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IREEN) voit le jour en
2011. Le Maroc fait figure de pays pionnier au sein des pays en développement pour ce qui est de la
promotion des énergies renouvelables.

2015 : L’ÉLIMINATION DES SUBVENTIONS AUX PRODUITS PÉTROLIERS :

Dans le cadre de la poursuite des réformes structurelles, le Maroc franchit une étape décisive, en éliminant
une série de subventions qui pèsent sur les finances publiques du pays. En 2014, les subventions du
supercarburant et du fioul sont supprimées. Le 1er janvier 2015, c’est le tour du gazole . Désormais tous les
produits pétroliers, à l’exception du butane, ne bénéficient plus de subventions. Le gouvernement s’est
engagé à poursuivre la réforme par le biais de la libéralisation complète du mécanisme de fixation des prix
des produits pétroliers.

Section 2 : les différentes typologies des énergies renouvelables.2


1. L’énergie solaire.

Transformation de l’énergie solaire en électricité ou en chaleur à partir de panneaux ou de capteurs solaires.


Le soleil, principale source des différentes formes d’énergies renouvelables disponibles sur terre. Il existe
trois types :

1.1. L’énergie solaire photovoltaïque

L’énergie solaire photovoltaïque convertit directement le rayonnement lumineux (solaire ou autre) en


électricité. Elle utilise pour ce faire des modules photovoltaïques composés de cellules solaires ou de
photopiles qui réalisent cette transformation d’énergie.

Module photovoltaïque

2
Polycopié de cours. Titre : Energies Renouvelables. 1 ère année master électrotechnique.
8
1.2. L’énergie solaire thermique

Elle est radicalement différente de l’énergie solaire photovoltaïque, elle, produit de la chaleur à partir du
rayonnement solaire infrarouge afin de chauffer de l’eau ou de l’air. On utilise dans ce cas des capteurs
thermiques qui relèvent d’une toute autre technologie. Dans le langage courant, ce sont des « chauffes eau
solaires » ou des « capteurs à air chaud »

Chauffe-eau solaire

1.3. L’énergie solaire thermodynamique.

Il y a aussi ce qu’on appelle l’énergie solaire thermodynamique, qui fonctionne sur le principe de
concentration des rayons solaires au moyen des miroirs galbés, en un foyer placé sur une tour qui
emmagasine les calories pour les restituer ensuite sous forme mécanique à l’aide d’une turbine à vapeur par
exemple.

Tour solaire

2. L’énergie éolienne :

C’est une énergie produite par le vent au moyen d’un dispositif aérogénérateur ou un moulin à vent.

9
3. L’énergie hydraulique :

Utilisant des cours d’eau pour produire d’électricité.

4. La géothermie

Le principe consiste à extraire l’énergie géothermique contenue dans le sol. La plus grande partie de la
chaleur de la terre est produite par la radioactivité naturelle des roches qui constituent la croûte terrestre.

Centrale géothermique de Jerrada Maroc

5. Le biogaz

Utilisation de l’énergie générée par la combustion du gaz méthane collecté et produit par les déchets
organiques parvenant de l’agriculture et des décharges industrielles.

Le principe du biogaz

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6. La biomasse

Il s’agit d’énergie stockée sous forme organique grâce à la photosynthèse, et exploitée par combustion (bois
et autre biocarburants). Elle est considérée comme renouvelable si on admet que les quantités brûlées
n’excèdent pas les quantités produites.

Le principe de La biomasse

7. L’énergie marémotrice

L’énergie des vagues (marée haute, marée basse), transformée en énergie électrique.

Le principe de la marémotrice

Chapitre 2 : les énergies renouvelables au Maroc.


Le Royaume du Maroc a adopté depuis 2009, sous les Hautes Orientations Royales, une stratégie
énergétique qui a fixé pour objectif, la montée en puissance des énergies renouvelables, le renforcement de
l'efficacité énergétique et l'intégration régionale.

Il y a plusieurs énergies renouvelables qui existent mais sont peu utilisées par l'Homme car elles ont un coût
élevé. Leur création est dû aux changements climatiques et à la pollution et aux gaz échappés des industries
mais elles ont aussi des avantages.

Section 1 : l’utilité des énergies renouvelables au Maroc.

11
Aujourd’hui, différentes sources d’énergies renouvelables (EnR) coexistent dans la production d’énergie au
Maroc : solaire, éolien, biogaz, géothermie… Elles sont indispensables pour préparer le système énergétique
de demain en diversifiant le mix énergétique de notre pays. Donc les énergies renouvelables au Maroc ont
une grande utilité car ils permettent de :

Satisfaire la demande croissante en électricité, préserver l’environnement et réduire la dépendance


énergétique vis-à-vis de l’extérieur. Pour ça le Maroc a lancé un programme intégré de très grande
envergure de production électrique, à partir des énergies renouvelables. Il s’agit de l’un des plus grands
projets à l’échelle mondiale, visant une puissance totale de 4000 MW à l’horizon 2020, grâce à l’édification
de nouveaux parcs éoliens et à la construction de cinq centrales électriques solaires.

Lutte contre le changement climatique :

Grâce aux énergies renouvelables, on peut commencer à mettre en œuvre des actions concrètes qui
permettent de commencer à lutter contre le changement climatique qui nous menace tous. Par conséquent,
on peut, d'une certaine manière, les qualifier d'énergies propres qui réduisent également les effets du
changement climatique.

Autosuffisance énergétique :

Les énergies renouvelables, contrairement aux combustibles fossiles, ne sont pas aussi volatiles en termes de
prix, car les coûts de production sont prévisibles et peuvent être planifiés. Ce point est extrêmement
important car, selon le contexte, les énergies conventionnelles sont très volatiles et elles ont donc tendance à
être très coûteuses à petite et grande échelle. Mais s'il y a une chose qui constitue un avantage différentiel
pour les économies locales, c'est que les énergies renouvelables peuvent être produites dans le monde
entier, ce qui permet à toutes les régions du monde de s'assurer une certaine indépendance énergétique qui
est impossible avec les énergies fossiles, qui doivent être importées dans les endroits du monde qui en sont
dépourvues.

Avantage pour l'économie Marocaine :

Les énergies renouvelables elles sont avantageuses pour les économies nationales. Selon les données de
l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), doubler la part des énergies renouvelables
dans le monde pour atteindre 36 % de la consommation d'ici à 2030 signifierait une augmentation
substantielle de l'emploi dans le secteur, qui passerait de 9,2 millions de salariés (actuellement à 24
millions), ce qui correspondrait à une augmentation de l'économie mondiale de 1,1 %. En bref, grâce aux
énergies renouvelables, de nouvelles entreprises peuvent être créées, la dépendance énergétique vis-à-vis de

12
tiers est réduite et elles contribuent à la création d'emplois jusqu'à 5 fois plus qu'avec les énergies
conventionnelles.3

Section 2 : les énergies renouvelables au Maroc : une nécessité ou un choix.

Le Maroc avec une Population de 35,3 millions d’habitants, une superficie de 447 milliers km. Il est doté
d’une Intensité énergétique de 0,141 tep/k€ et couvre une consommation électrique moyenne par ménage de
285,1 kWh/hab. Son pourcentage de l’ER dans le mix énergétique est 9% alors que celui de l’ER dans le
mix électrique est de 14,9% (Data and statistics, 2017).

1. Rareté des ressources et dépendance énergétique :

Le Maroc, doté de ressources énergétiques primaires limitées, affiche une très forte dépendance en ce qui
concerne l’approvisionnement en produits énergétiques, notamment en matière d’importations de pétrole, de
charbon et même d’électricité (environ 95,5% selon le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, 2012).

A cet égard, les réserves prouvées restantes récupérables sont de 1550 Kilo Tonnes Équivalent Pétrole
(KTep = 1000 Tep) réparties en :

 Gaz naturel : 1 250 KTEP ou 1,4 Milliards de m3.


 Condensat : 300 KTEP.
 Charbon : épuisé avec le gisement de Jerrada4.

Tout ça montre l’insuffisance des ressources énergétiques dans notre pays.

2. Les sources des énergies renouvelables au Maroc :

Tenant compte des raisons citées ci-dessus (problèmes au niveau d’approvisionnement d’énergie, poids de
sa facture, pollution…) et en raison de la présence d’importantes ressources énergétiques propres et saines,
le Maroc est donc amené à orienter sa politique énergétique vers la diversification des sources
d’approvisionnement et la valorisation des ressources nationales, à travers la promotion de toutes les formes
mobilisables des énergies renouvelables et propres. Vue sa situation géographique favorable, le pays dispose
d’un potentiel énergétique important : solaire, éolien et hydraulique essentiellement.

2.1. Energie solaire :

Grâce à son climat, le Maroc bénéficie d’un fort ensoleillement durant presque toute l’année. Le
rayonnement solaire incident moyen est de 5,5 kwh/m²/j avec un nombre d’heures d’ensoleillement qui varie

3
BENALI Nesrine. 2020, article sous le thème : Stratégie de Transition vers les Energies Renouvelables dans les pays du Maghreb
: Etat des lieux et perspectives de développement.
4
Debbarh M. (2004), L’énergie : développement énergétique au Maroc depuis 1955, perspectives 2025.
13
de 2800 heures par an dans le Nord du Maroc à plus de 3500 heures par an dans le Sud (Ministère de
l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, fin 2012) (Figure 1). Il est indispensable de souligner
qu’un projet très ambitieux a été lancé, intitulé « Le projet de développement intégré » et qui vise la mise en
place en 2020 d’une capacité de production électrique à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale de 2
000 MW sur cinq sites : Ouarzazzate, Ain Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah.5

2.2. Energie éolienne :

Par sa situation géographique favorable avec plus de 3500 Km de côtes, le Maroc possède un potentiel
éolien important, estimé à près de 25 000 MW sur l’ensemble du territoire dont 6 000 MW sur les sites
étudiés6. Les régions les plus ventées du Maroc se situent à l’extrême Nord du côté du détroit de Gibraltar
dans la région de Tanger -Tétouan, la région d’Essaouira, la zone atlantique Sud de Tarfaya à Lagouira et le
couloir de Taza entre les chaînes montagneuses de l’Atlas et du Rif. Le gisement éolien se caractérise par
des vitesses moyennes de vent supérieures à 8 m/s pour les régions les plus ventées.7

5
Rapport de l’ONE, 2009.
6
Rapport du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement ; Stratégie énergétique nationale, Horizon 2030.
7
Taya B. et Chaguer L. (2002), Énergie éolienne au Maroc. Forum international sur les énergies renouvelables (FIER), Tétouan,
Maroc.
14
2.3. Energie hydraulique :

Le Maroc dispose d’un potentiel hydroélectrique appréciable, estimé à 5 000 GWh par an et 200 sites de
Microcentrale Hydraulique (MCH) exploitables et identifiés. Ainsi, un effort considérable a été consenti
pour mobiliser cette ressource nationale renouvelable. La puissance installée a quasiment quadruplé entre
1956 et 2007, passant de 317 MW à 1275 MW, à travers 26 usines hydrauliques.

Aujourd’hui, l’énergie hydraulique est la principale source renouvelable utilisée pour produire de
l’électricité au Maroc. L’Office National de l’Electricité (ONE) a rapporté, qu’en 2009, 88% de la
production d’électricité par les énergies renouvelables correspondaient à la filière hydraulique. Par ailleurs,
la contribution de l’électricité d’origine hydraulique à la consommation énergétique totale est instable et se
caractérise par son irrégularité, car l’hydroélectricité est tributaire des aléas pluviométriques.8

Figure 4 : Carte de distribution de la pluviométrie au Maroc

3. Biomasse-Energie.

8
Hassane ZOUIRI, Hassan ELMESSAOUDI. 2019, article sous le thème : ENERGIES RENOUVELABLE ET DEVELOPPEMENT DURABLE
AU MAROC.
15
Le Maroc dispose de 9 millions d’hectares de forêts dont 3,3 millions d’hectares d’Alfa, ce qui constitue un
potentiel très important en matière d’énergie de la biomasse. Cependant, l’usage des formes traditionnelles
d’énergie (bois, charbon de bois, déchets végétaux) est largement répandu au Maroc. L’évaluation des
quantités consommées annuellement reste toujours difficile à estimer avec précision, car le bois de feu, dans
sa majeure partie, est prélevé directement par la population, sans passer par les circuits commerciaux.
Toutefois, en se basant sur un certain nombre d’études et d’enquêtes, la biomasse énergie constitue près du
tiers de la consommation énergétique totale du pays entrainant une perte de plus de 30 000 ha de forêts par
an. La consommation totale de bois énergie est estimée à 10 Millions m 3 par an8 (dont 88% en milieu rural
pour la cuisson et le chauffage et 12% en milieu urbain pour les hammams et les fours de boulangeries),
alors que les possibilités de production ne s’élèvent qu’à 3 millions m3 annuellement.

Par ailleurs, cette filière énergétique, normalement dite renouvelable, pose un véritable problème au Maroc,
dû à l’utilisation non durable des ressources forestières. De plus, l’utilisation principale de la biomasse est
caractérisée par l’usage de techniques archaïques à très faibles rendements (15-20%) avec des émissions de
fumées et de gaz très nocifs pour la santé des femmes, enfants, etc.

La problématique énergétique caractérisée par de faibles ressources nationales en énergies fossiles et par
conséquent la dépendance énergétique, la croissance de la demande sur l’énergie, une facture énergétique de
plus en plus lourde ainsi que l’impact négatif de l’utilisation des produits énergétiques de source fossile sur
l’environnement a incité le Maroc à orienter sa politique énergétique classique et l’a encouragé à opter pour
le développement des énergies renouvelables ; surtout qu’il possède d’énormes potentiels énergétiques vue
sa géographie et son climat.

D’après tout ça on peut dire que les énergies renouvelables représentent une grande partie de notre avenir
énergétique. Elles permettent le développement futur et sont une solution de nos problèmes énergétiques et
environnementaux car elles ont un grand impact sur le développement économique ainsi que sociaux et la
préservation de l’environnement.

Chapitre 3 : Energies renouvelables : moyen pour un développement socio-économique


et la préservation de l’environnement.

Le bon fonctionnement de la société et notre bien-être exigent des sources d’énergie fiables qui répondent à
nos besoins de chaleur, d’éclairage et de force mécanique. Les énergies renouvelables sont vouées à jouer un
rôle grandissant dans notre approvisionnement énergétique.

La bonne répartition des sources d’énergie renouvelables, particulièrement la biomasse, l’hydroélectricité, le


solaire et l’éolien, les désignent comme un atout important pour notre pays, notamment dans les zones
rurales où elles peuvent améliorer la situation économique et la qualité de vie de la population, créer des
emplois locaux et contribuer à alléger la charge sur l’environnement.
16
Section 1 : Développement économique.

Le Maroc a connu depuis le début du 20e siècle une croissance continue de la demande d’énergie, liée à
l’industrialisation, au développement global de l’économie et à l’augmentation du niveau de vie. Donc pour
l’impact des énergies renouvelables sur l’économie il y a :

Bénéfices pour le monde rural : L’exploitation des énergies renouvelables peut contribuer au
développement régional en injectant dans les territoires ruraux une source de revenus précieuse et durable.

A cet égard, elles peuvent être un élément de cohésion et de développement dans les régions défavorisées en
contribuant à élever les niveaux de vie et les revenus dans les régions les moins favorisées, périphériques,
insulaires, isolées ou en déclin, notamment :

 En privilégiant le développement local par l’utilisation des ressources endogènes.


 En participant à la création d’emplois permanents au niveau local, dans la mesure où l’exploitation
des sources d’énergie renouvelables est généralement une activité à forte intensité de main d’œuvre.
 En contribuant à réduire la dépendance vis-à-vis des importations énergétiques.
 En contribuant au développement du potentiel local de recherche et développement technologiques
et d’innovation, par la promotion de projets spécifiques de recherche innovation adaptés aux
nécessités locales.
L’expérience a montré que les énergies renouvelables conviennent particulièrement bien au milieu rural ; La
promotion de leur exploitation génère des perspectives intéressantes pour l’emploi.

Création d’emplois et lutte contre le chômage : Les énergies renouvelables constituent une source
d’emplois importante dans la mesure où leur utilisation entraînera automatiquement le développement
d'activités économiques nouvelles dans les divers secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire), et
permettra de développer des branches existantes et de créer des branches nouvelles.

A noter que la qualité et le type des emplois générés varient en fonction des caractéristiques de chaque
technologie considérée. Pour la biomasse, l’emploi se concentre dans la production et la collecte des
matières premières. Les systèmes photovoltaïques et d’eau chaude solaire ont surtout besoin de personnel
pour l’installation, l’exploitation et l’entretien.

Par exemple en France, ce secteur est porteur pour l'emploi. Selon le Syndicat des Energies Renouvelables
en 2010, le nombre d'emplois dans l'ensemble des filières se montait à 76 500. Ainsi, les créations de postes
diffèrent d'une filière à l'autre. Quant au Maroc, il n’y a pas de chiffres officiellement publiés sur le nombre
des postes d’emplois crées par le secteur des énergies renouvelables ; mais un rapport de l’ambassade
française au Maroc, intitulé « Mission économique de Casablanca » souligne que vers l’année 2010, 11000
emplois ont été créés.

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Diminution de la dépendance énergétique et contribution à la croissance économique :
Les énergies renouvelables sont un moteur majeur pour la croissance économique, puisqu’elles créent de
l’emploi et stimulent l’économie.

Cependant, le Maroc, qui dépend à plus de 95% de l’extérieur pour son approvisionnement énergétique, est
soumis au gré de la conjoncture pétrolière mondiale. Cette dépendance externe entraîne des risques
économiques, sociaux, écologiques et physiques pour le royaume, comme elle influence de surcroît les
marges de manœuvre de la politique économique et conditionne dans une certaine mesure les perspectives
de croissance de l’économie nationale.

Partant de cette logique, et puisque les énergies renouvelables contribuent à la diminution de la dépendance
et le poids de la facture énergétique, elles vont contribuer incontestablement au développement socio-
économique du pays. Par ailleurs, l’exploitation des ressources locales peut contribuer à améliorer la
situation économique en exportant de l’énergie ou en diminuant les approvisionnements extérieurs.

Section 2 : Développement social.

Donc pour l’impact des énergies renouvelables sur le volet social il y a :

Désenclavement et amélioration de la qualité de vie de la population : : À l’instar d’autres aspects de


développement, les projets d’exploitation d’énergies renouvelables peuvent contribuer à améliorer le niveau
de vie et servir de catalyseur pour d’autres projets à l’échelle locale. Tout projet a un impact. En règle
générale, les énergies renouvelables améliorent l’image d’un territoire, c’est particulièrement le cas des
projets ayant une dimension sociale, en permettant l’accès généralisé à l’électricité et par conséquent aux
services sociaux (éducation, hospitalisation.)

Dans ce sens, l’électricité dans les compagnes signifie que :

Les villages non électrifiés reflètent bien des caractéristiques spécifiques du milieu rural : enclavement,
faible intégration à l’économie nationale.

L’accès à des petites quantités d’électricité (moins de 0,15 kWh/j) améliore sensiblement la qualité de vie
des utilisateurs en permettant l’éclairage de quelques pièces d’habitation et l’utilisation de l’audio-visuel.

D’un autre côté, l’alimentation d’un village en électricité contribue à son désenclavement. Autrement dit, le
courant électrique peut servir à un hôpital, une école, une mosquée, éclairage public, etc ; comme il peut
même sauver la vie à plusieurs personnes puisque des appareils ne fonctionnent qu’à l’aide dudit courant.

Lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale : L’accès à l’énergie durable est aujourd’hui considéré
comme un facteur clé pour le développement durable orienté vers la réduction de la pauvreté. A cet égard,
près de 1,6 milliards de personnes dans les pays en développement n’ont pas accès à l’électricité, dont 85%
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vivent dans des régions rurales. A la fin de 2015, ce nombre ne diminuera que de 100 millions d’unités pour
passer à 1,5 milliards18. Encore et toujours, 2,5 millions de personnes, surtout des femmes et des enfants,
meurent de maladies des voies respiratoires, parce que les combustibles traditionnels polluent l’air dans les
maisons.

La lumière électrique, les moyens de communication modernes et l’accès aux nouveaux médias améliorent
les possibilités de formation ; faire la cuisine et se chauffer avec des combustibles modernes ou avec
l’électricité est moins dommageable pour la santé et réduit la charge de travail, des femmes et des enfants
surtout. Tous ces exemples montrent bien que l’énergie moderne peut améliorer considérablement les
conditions d’existence dans les régions rurales et contribuer à la limitation de l’exode rural. L’accès aux
services énergétiques modernes est un outil essentiel pour améliorer les compétences des pauvres et des
défavorisés, ainsi que pour promouvoir l’égalité. D’aucuns estiment même que l’accès à l’énergie durable
doit être formulé en tant que droit fondamental de l’être humain.

Mais, si la production ne parvient pas à couvrir le besoin croissant en énergie, l’accès de la population
pauvre, rurale notamment, à l’électricité et aux combustibles modernes risque de devenir encore plus
difficile.

Autres impacts sociaux : Les sources des énergies renouvelables au Maroc contribuent considérablement à
la production de l’électricité (à hauteur de 13,4% selon l’ONE). Donc quel est l’impact social que peut avoir
l’alimentation d’un village en courant électrique.

L’espoir d’une vie meilleure : Les citoyens peuvent voir leur vie s’éclairer d’une lumière nouvelle grâce à
l’électricité, par l’introduction de l’éclairage, la télévision, le réfrigérateur Énergie, les postes de soudure, les
scies électriques, les petits moulins et aussi le pompage de l’eau, l’éclairage public, les services
téléphoniques, …

Exploitation de richesses locales : L’électricité peut aussi permettre de réduire les dépenses des villageois en
énergie de substitution et d’importer une panoplie d’activités génératrices de revenus, avec l’exploitation de
richesses locales.

Lumière pour l’école : L’un des principaux impacts de l’électrification, c’est aussi de rendre possible une
meilleure scolarisation : en déchargeant les jeunes enfants, les filles en particulier, des corvées d’eau ou en
permettant les devoirs le soir à la maison.

Des études ont permis de confirmer ce rôle important de l’électrification : l’impact positif est perçu au
niveau de l’amélioration des indicateurs de scolarisation des enfants, notamment les filles dont l’âge
d’abandon scolaire est rallongé et le taux de scolarisation amélioré.

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Accès aux soins : L’électricité permet aussi d’alimenter les dispensaires. Dans ce cadre, plusieurs centaines
de centre de santé publique ont été électrifiés, permettant ainsi de renforcer les services de soins et de santé
dans les zones rurales en offrant la possibilité d’utilisation d’équipements médicaux plus élaborés.

L’électrification renforce ainsi le sentiment de sécurité dans les villages et permet une meilleure convivialité
sociale grâce à l’éclairage public. De ce fait, on peut conclure que les énergies renouvelables vont dans le
même sens de développement socio-économique espéré par l’Etat et profitable pour la population. Mais la
problématique qui peut apparaitre à ce niveau est celle qui concerne leur impact sur l’environnement. L’axe
qui suit traitera ce volé.

Section 3 : des exemples des projets des énergies renouvelables au Maroc.

Des projets d’énergies renouvelables au Maroc :

Le Maroc affiche de grandes ambitions dans le domaine de la production d’énergie propre. D’ici 2030, le
Royaume compte faire passer la part de l’énergie propre à 52% du mix énergétique pour devenir un
exportateur d’hydrogène et de ses dérivés (ammoniac vert et méthanol).

Parmi les projets d’énergies renouvelables de la stratégie énergétique du Maroc on cite :

LE PROJET MAROCAIN DE L’ENERGIE SOLAIRE :

Le Maroc a construit le complexe Noor-Ouarzazate, la plus grande centrale solaire concentrée du monde, un
énorme réseau de miroirs incurvés répartis sur 3.000 hectares qui concentrent les rayons du soleil vers des
tubes de fluide, le liquide chaud étant ensuite utilisé pour produire de l'énergie. Masen procédera également
au lancement de 400 mégawatts photovoltaïques, dont la construction démarrera début 2022. Noor Atlas
figure dans le pipeline des projets qui démarreront à partir de l’année prochaine. D’une puissance de 200
MW, ce projet porte sur le développement de huit centrales solaires photovoltaïques en bout de ligne et
d’une puissance unitaire de 25 à 40 MW sur plusieurs sites.

Citons à cet effet Boudnib, Bouanane, Outat El Haj, Enjil, Ain Bni Mathar, Taza, Bouizakrane et Tan Tan.
Ce projet sera développé par l’ONEE dans le cadre contractuel. Notons que le programme Noor Tafilalet a
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été finalisé en 2021. Portant sur une puissance totale de 120 mégawatts, ce projet a pour objectif le
développement de trois centrales solaires photovoltaïques en bout de ligne, en l’occurrence les centrales de
Zagora et Erfoud dans la région de Drâa-Tafilalet (40 MW) et la centrale de Missour dans la région de Fès-
Meknès (40MW).

LE PROJET MAROCAIN INTEGRE DE L'ENERGIE EOLIENNE

Le Programme intégré de l’énergie éolienne 1.000 MW était initialement prévu à l’horizon 2020. Ce
chantier stratégique, mobilisant un investissement global d’environ 14,5 milliards de DH, sera mis en
service en totalité d’ici 2024 selon le nouvel agenda prévisionnel.

Il s’inscrit désormais dans la stratégie énergétique renouvelable visant, notamment, à atteindre une part de
plus de 52% de la capacité installée à l’horizon de 2030. Initié par l’Office national de l’électricité et de
l’eau potable (ONEE) et lancé en juin 2010, le Programme intégré 1.000

MW est composé aujourd’hui de 5 parcs éoliens au lieu de 6 initialement, implantés dans différentes régions
du Royaume disposant d’un potentiel éolien important. Ce Programme est décliné en 2 phases : La première
porte sur la réalisation du parc éolien de Taza de 150 MW dont les contrats ont été signés en 2019 et le
bouclage financier de la première phase (87 MW) a eu lieu le 2 septembre 2020 pour un investissement
relatif à cette tranche d’environ 1,5 milliard de DH. Sa mise en service est prévue en mai 2022. Ce parc est
réalisé par le consortium mené par EDF/Mitsui retenu en 2012 comme adjudicataire du marché suite à un
processus d’appel d’offres lancé par l’ONEE en octobre 2010. Quant à la seconde phase, elle porte sur la
réalisation du Projet éolien intégré de 850 MW qui est composé désormais de 4 sites au lieu de 5, suite à la
révision à la hausse de la capacité de certains parcs : « Midelt, 210 MW », « Boujdour, 300 MW », « Jbel
Lahdid, 270 MW », et « Tiskrad à Tarfaya, 100 MW ». Cette deuxième phase est développée par le
groupement « Nareva Holding-Enel Green Power », associé au fabricant d’éoliennes Siemens Gamesa
Renewables, qui avait remporté en 2016 l’appel d’offres international pour le développement, la conception,
le financement, la construction et l’exploitation et la maintenance du Programme éolien intégré 850 MW.

Le premier parc « Midelt », d’une capacité de 210 MW (au lieu de 150 MW prévus au début) et d’un coût
global d’environ 2,5 milliards de DH, a été mis en service le 27 décembre 2020, après 24 mois de travaux.
Le deuxième site « Boujdour, 300 MW » (au lieu de 100 MW initialement) est en construction après le
bouclage financier réalisé le 24 juillet 2020. Pour un investissement d’environ 4 milliards de DH, ce projet
sera mis en service en novembre 2022. Pour ce qui est du parc éolien de Jbel Lahdid (Essaouira) de 270 MW
de capacités (au lieu de 200 MW), les contrats relatifs à son développement ont été signés le 31 décembre
2020, entre la partie publique marocaine, représentée par l’ONEE-MASEN, et le développeur privé du
programme. Pour un investissement d’environ 2,8 milliards de DH, sa mise en service progressive est
prévue à partir du premier semestre 2023.

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Enfin, le quatrième parc du Programme éolien intégré 850 MW porte sur Tiskrad, d’une puissance de 100
MW (au lieu de 300 MW), situé à environ 15 km au nord-est de la ville de Laâyoune. Selon le ministre des
Affaires étrangères, Nasser Bourita, le royaume va miser une enveloppe de 14,5 milliards de DH dans le
programme éolien intégré, qui sera mis en service d’ici 2024. Cette annonce, qui tombe en pleine 26ème
session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (COP-26) à Glasgow (Écosse) du 1er au 12 novembre 2021, témoigne de la forte volonté du
Maroc de faire des énergies renouvelables une source majeure d’énergie dans les prochaines années. À noter
que Masen ‘Moroccan Agency for Sustainable Energy’, qui pilote désormais l’ensemble des énergies
renouvelables au Maroc, est une partie prenante dans tout le programme éolien.

LES PROJETS HYDROELECTRIQUES

Au Maroc, les barrages sont exploités pour l’irrigation, et sont aussi utilisés pour produire de l’électricité en
cas de surplus de la capacité du barrage ou pour répondre à une demande urgente du réseau électrique.

Les nouvelles capacités hydroélectriques en construction ou planifiées contribuent notamment à stabiliser le


parc de production électrique. S’agissant des projets hydroélectriques, il est prévu d’installer 350 mégawatts
au niveau de la STEP d’Abdelmoumen. Ce projet sera développé par l’ONEE dans le cadre d’un contrat clé
en main en un lot unique. L’objectif étant de participer à la satisfaction de la demande en électricité en
période de pointe, de valoriser les énergies renouvelables via un placement optimal ainsi que d’améliorer la
stabilité du système électrique et l’atténuation de l’impact de l’intermittence des énergies renouvelables.
Située à environ 70 kilomètres au nord-est de la ville d’Agadir (province de Taroudant), la STEP vient
renforcer celle d’Afourer, développée en 2018, d’une capacité de 464 mégawatts. D’autres STEP est en
cours de développement ou à l’étude. Notons qu’avec les projets en cours, plus de 6.000 mégawatts
renouvelables seront mis en œuvre pour répondre aux besoins électriques identifiés à horizon 2030. Le coût
total de ce projet est estimé à 3. 865 MMHD et le site est réparti sur une superficie de 100 hectares dans la
province de Taroudant, en amont du réservoir existant du barrage d’Abdelmoumen.

LA VALORISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE

Le projet de Feuille de Route Nationale pour la Valorisation Energétique de la Biomasse a été mis en place
sur la base d'un diagnostic et d'une analyse du gisement à l'échelle nationale et régionale en tenant compte
des différentes orientations sectorielles. Cette feuille de route, basée sur des scénarios d'évolution de
l'utilisation énergétique de la biomasse à grande échelle, présente le potentiel pour les secteurs de
l'agriculture, de la sylviculture, des déchets et des eaux usées et propose un plan d'actions pour optimiser sa
valorisation énergétique à l'horizon 2030. Le potentiel énergétique technique s'élève à environ 13,4 Millions
de MWh par an (énergie primaire), dont 6,6 Millions MWh par an issus du secteur agricole, 3,5 Millions

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MWh issus du secteur forestier, 3,1 Millions MWh par an issus du secteur des déchets et 0,2 Millions MWh
par an issu du secteur des eaux usées.

Dans le but d'évaluer le développement futur des potentiels de la biomasse et de sa valorisation énergétique
à l'horizon 2030, trois scénarios ont été développés, prenant en compte différents potentiels énergétiques
primaires issus de la biomasse. La biomasse présente ainsi, selon ces scénarios, un potentiel en énergie
primaire qui varie entre 17 TWh/an et 25 TWh/an à l'horizon 2030. Les projets de valorisation énergétique
de la biomasse ne nécessitent pas des investissements importants pour le développement du réseau électrique
en raison de leur taille généralement petite ou moyenne et requièrent un raccordement au réseau électrique
moyenne ou basse tension. Le budget nécessaire pour le déploiement des mesures de mise en œuvre de la
feuille de route, d'ordre réglementaire, institutionnel, normatif, formation et développement des projets
pilotes et de démonstration, est estimé à une enveloppe totale de 4,3 Milliards de dirhams, à mobiliser par le
budget de l'Etat ou par les partenaires ou dans le cadre de la coopération internationale par le biais des
mécanismes de financement existants.

En termes d'emploi, la valorisation énergétique de la biomasse a un potentiel de création d'emplois directs et


indirects important. Pour ce qui est de l'impact sur l'environnement, les émissions de CO2 évitées en cas de
valorisation de la biomasse combustible et fermentescible à l'horizon 2030 sont estimées entre 2,2 et 5,5
Millions de tonnes, selon le scénario et la technologie spécifique de la production énergétique à adopter.
Malgré le fait que le secteur de la biomasse soit très prometteur, la valorisation du potentiel important dont
dispose le Maroc nécessite la mise en place d'un cadre approprié pour générer une réelle valeur ajoutée aux
niveaux national et régional. Les mesures à entreprendre s'articulent autour de trois piliers,Huit axes et plus
que cinquante mesures. Cette déclinaison prévoit, à court terme, la mise en œuvre d'un ensemble de projets
pilotes accompagnée d'une série de mesures sur le plan institutionnel et organisationnel. Les différents
projets de valorisation énergétique de la biomasse pourraient explorer et tirer profit de toutes les
opportunités de financement disponibles aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle internationale à travers
des fonds mobilisés.

Il existe aussi Plusieurs projets sont en cours au niveau national pour permettre un mode de vie économe en
énergie :

Application du GMT + 1 calendrier :

Le programme GMT + 1 est utilisé au Maroc depuis 2008 en été pour améliorer la marge de réserve
d’électricité aux heures de pointe. Cette mesure institutionnelle a été adoptée par le décret n° 781-13-2 du 21
Dou Al Kiada 1434 (28 septembre 2013) fixant la période de ce régime d’avril à octobre de chaque année,
sauf pour le mois du Ramadan.

Programme national de généralisation des lampes à faible consommation (LBC)


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Suite à l’installation de 6 millions de lampes à faible consommation, la distribution de 9 millions de lampes
par une nouvelle génération de LBC plus efficaces est en cours et sera financée par la Coopérative
allemande.

Efficacité énergétique au niveau mosquée

Le programme de modernisation de l’énergie des mosquées, qui cible 15 000 mosquées, fait partie de
l’accord signé entre le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, le ministère des
Habous et des Affaires islamiques, la Société d’investissement dans l’énergie et l’Agence nationale pour le
développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Ce programme répond à un double
objectif : sensibiliser les citoyens aux techniques d’efficacité énergétique et réduire la consommation
d’énergie des mosquées.

Efficacité énergétique dans le bâtiment :

Dans un contexte mondial caractérisé à la fois par la hausse des prix et de la demande, et par une diminution
des réserves de combustibles fossiles, des défis majeurs sont nécessaires en termes de réduction de la
consommation d’énergie et des émissions de gaz. Au Maroc, la consommation annuelle d’énergie (toutes
sources confondues) est en moyenne de 0,5 tonne équivalent pétrole par habitant, soit une augmentation de
4,3% chaque année.etc.

Pour conclure ce dernier chapitre on peut dire que le Maroc a maximisé ses efforts dernièrement, et joue un
rôle très important dans l’exploitation rationnelle des différentes types énergies renouvelables à travers les
projets précédents et autres réalisations dans ce sens, sans oublier de conserver ces ressources naturelles et
contribuer au développement durable du pays.

Conclusion :

Enfin, le Maroc, afin de promouvoir son développement, a déployé des efforts notables dans la mise en
place de sa stratégie énergétique. Cependant, nous sommes loin de sa réalisation concrète. La première
chose à remarquer c’est la non réalisation de son objectif d’atteinte 42% de part d’énergie renouvelable dans
son mix électrique en 2020. Un échec justifié principalement par le retard de réalisation de certains projets
dans les délais fixés. Néanmoins, ceci n’a pas découragé les décideurs et acteurs impliqués dans cette
transition à continuer la poursuite de leur objectif d’atteinte d’une part de 52% en 2030. Bien au contraire,
étant incité par les discours de sa Majesté, il est estimé d’atteindre cette objectif avant ladite année. Cette
affirmation est révélée aussi bien dans le PLF 2022 que dans l’Expo 2020 par MASEN.

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Bibliographie :

Articles :

 BENALI Nesrine. 2020, article sous le thème : Stratégie de Transition vers les Energies
Renouvelables dans les pays du Maghreb : Etat des lieux et perspectives de développement.
 Debbarh M. (2004), L’énergie : développement énergétique au Maroc depuis 1955, perspectives
2025.
 Taya B. et Chaguer L. (2002), Énergie éolienne au Maroc. Forum international sur les énergies
renouvelables (FIER), Tétouan, Maroc.
 Hassane ZOUIRI, Hassan ELMESSAOUDI. 2019, article sous le thème : ENERGIES
RENOUVELABLE ET DEVELOPPEMENT DURABLE AU MAROC.
 Rapport du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement ; Stratégie énergétique
nationale, Horizon 2030.
 Rapport de l’ONE, 2009.

Les sites internet :

 https://www.planete-energies.com/fr/medias/sagas-des-energies/maroc-enjeux-energetiques-d-
une-nation-emergente
 https://revues.imist.ma/index.php/RME/article/view/11327/9033
 https://www.planete-energies.com/fr/medias/sagas-des-energies/maroc-enjeux-energetiques-d-
une-nation-emergente

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